Avant de pouvoir descendre du bord de la fenêtre, le brun perçut ou plutôt, des bruits de pas comme si des éléphants traversaient le couloir lui percèrent les tympans. Six Serpentards se pressaient face à Hyden comme pour se préparer à une guerre.

Hyden se retint de rire devant l'imbécillité de ses camarades. Il pouvait bien se prendre une raclée, il ne sentirait rien, sa maison lui avait déjà tout enlevé on ne pouvait pas lui faire plus de mal. Alors autant s'amuser un peu.

- Ho, pardon, vous voulez parler à la tapette de Poudlard? Demanda-t-il d'un ton railleur.

- On sait ce que t'as fais à Pucey, espèce de...

- Chut! L'interrompit brutalement Hyden. Vous n'avez aucune preuve de ma culpabilité et même si j'étais coupable vous vous en foutez, vous voulez juste trouver un prétexte pour me taper, allez-y ne vous gênez pas, je ne vous en voudrai pas, vous êtes gentils au fond, c'est juste un petit manque d'intelligence.

Les six molosses prouvèrent les dires du garçon en inclinant la tête de côté, comme un petit chiot le ferait, avec un air d'abruti qui leur allait très bien.

Hyden songea qu'il ne fallait pas prononcer un phrase de plus de dix mots pour qu'ils comprennent. Il soupira:

- Vous comprendre ce que moi dire ?

Apparemment ils n'avaient compris que trop bien, le jeune homme se moquaient d'eux. Ils sortirent leurs baguettes d'un même mouvement, tels des automates.

Hyden décida de ne pas se défendre, cela ne servirai à rien, un contre un d'accord, mais contre six impossible. Il sortit lui aussi sa baguette, cependant avec plus de nonchalance et de légèreté avant de la jeter au sol. Après tout le courage n'était pas une qualités des Serpentards.

Tu abandonnes petite pute! S'exclama l'un d'eux.

- Moi aussi je t'aime.

- Il me fait des avances en plus. Vociféra le gros balourd.

- Tssss... aucune vivacité d'esprit, pitoyable. Bon que le festin commence!

Tous jetèrent des sorts différents, les seuls qu'ils connaissaient sûrement, sur Hyden qui ne sourcilla même pas avant de ressentir le choc qui lui coupa le souffle et le fit reculer de quelques pas. Il reçut un autre sortilège dans les jambes qui le fit s'écrouler sur le sol. Les autres charmes sifflèrent au dessus de sa tête et rebondirent contre un bouclier invisible en un bruit sourd.

Le blessé vit ,les yeux embués de larmes, la silhouette d'une femme, non plutôt d'une jeune fille. Isabella. Elle avait perdu son habituel sourire jovial et montrait à présent un visage déterminé.

John se tenait près d'elle mais n'était pas concentré sur les assaillants qui envoyaient inlassablement des sorts contre le bouclier d'Isabella qui avait à présent le visage crispé par l'effort. Il était concentré sur Hyden au sol. L'inquiétude se lisait sur son visage, comme une maladie prête à le faire s'évanouir d'une seconde à l'autre.

- JE VOUDRAIS PAS TE DERANGER JOHN MAIS TU POURRAIS ALLER CHERCHER TON AMI! Hurla la Serdaigle alors qu'un « Confringo » traversait le bouclier et finissait sa course à quelques centimètres d'elle, craquelant le sol.

John sortit du néant, avant de reprendre son assurance habituelle et de se précipiter le dos courbé pour éviter les sorts.

Le Gryffondor était bien bâti malgré son jeune âge et prit dans ses bras un Hyden léger comme une plume (il faut dire que Hyden n'avait pas beaucoup mangé durant ces deux derniers jours) avant de revenir mais il n'en eut pas le temps:

- Mince, j'ai lâché, s'écria Isabella, courez !

John se prépara à recevoir un sort mais une autre voix retentit plus forte, celle d'un adulte :

- EXPELLIARMUS !

Le cri lui perça les tympans lorsqu'une onde de choc envoya Hyden et lui s'écraser sur le sol, une dizaine de mètres plus loin. Il entendit aussi d'autres cris, sûrement ceux des Serpentards et celui plus aigu de sa meilleure amie.

Le Gryffondor rouvrit les yeux et entrevit les Serpentards se débattant entre leurs robes, Isabella affalée contre le mur ses cheveux éparpillés dans tout les sens, Rogue, essoufflé, à l'autre bout du couloir tenant sa baguette entre ses mains et surtout Hyden sur lui, haletant à quelques centimètres de ses lèvres.

Les deux hommes rougirent malgré la situation, en symbiose, leurs regards ne se lachaient pas. Le Serpentard commença à se sentir serré dans son pantalon et se releva précipitamment sous le regard frustré de John et celui amusé de Rogue .

- J'enlève 50 points à Serpentards pour avoir provoqué un duel ou plutôt une bataille dans les couloirs. Ainsi que 20 points à Gryffondor et Serdaigle. Sans oublier une retenue pour tout les Serpentards sauf Even et Etan à qui je la rallonge d'une semaine. Siffla-t-il

Personne ne contesta son verdict. La culpabilité rongea Hyden, celui-ci savait que tout ceci ne serait pas arrivé sans sa faute, tout cela était de sa faute. La colère s'empara de John et ses yeux lancèrent des éclairs mais il se retint de parler.

- Maintenant, partez!

Les Serpentards s'en allèrent en traînant des pieds et en marmonnant une revanche.

- Vous allez bien, Even? S'enquit-il.

- Ça va bien, juste un peu mal au bras.

-Et vous, Smith ?

Le silence lui répondit. La Serdaigle ne s'était pas manifesté depuis l'onde de choc, ses cheveux

cachant son visage ne laissaient rien voir sur une possible douleur.

Rogue se précipita vers elle et l'examina durant quelques secondes, sous le regard horrifié de Hyden et John.

- Elle s'est cognée la tête, j'ai du un peu trop forcer sur le sortilège. Soupira la professeur de potions.

- Faîtes quelque chose. S'étrangla le Gryffondor.

- Elle ira mieux dans une heure ou deux, je vais l'emmener à l'infirmerie, vous, attendez moi devant mon bureau c'est l'heure de votre retenue.

En effet la nuit était tombée sur l'école, la lune éclairait à présent le parc d'une faible lueur.

Les deux jeunes hommes marchaient dans Poudlard en se dirigeant vers les cachots, sans dire un mot. Seul un silence tendu régnait ponctué par les frôlements de leurs capes et le bruit mas de leurs pas.

Aucun n'osait intervenir, Hyden s'était enfermé dans une torpeur. Ce qui était arrivé était sa faute, s'il ne les avait pas cherchés ces Serpentards, peut-être en auraient-ils fini vite avec lui et Isabella n'aurait pas eu le temps de venir engager une bataille.

John savait exactement ce qui trottait dans la tête du Serpentard, et au fond de lui il aurait voulu le rassurer mais le Gryffondor ne pouvait s'empêcher d'en vouloir au jeune homme qui marchait à coté de lui. Il préféra donc se taire.

- Je suis désolé...

- Ce ne fut qu'un murmure et John ne fut pas sur de l'avoir entendu , cependant il répondit:

- Ce n'est pas grave

- C'est ma faute, je vais arrêter de rester avec toi et ton amie, je fais du mal à tout ceux qui restent avec moi.

Le brun avait dit ça sur un ton désinvolte mais on pouvait y ressentir tout les remords et culpabilités qui l'assaillaient. A la lueur des torches qui ornaient les murs, le Gryffondor crut voir l'ombre d'un enfant se recroqueviller sur lui-même en regardant Hyden.

- Mais...

- Je me débrouillerai, tu n'as qu'a faire comme si je n'existais pas, tu diras à Isabella que je suis heureux de l'avoir rencontrée. Toi aussi je suis heureux de t'avoir...

- Tu vas me laisser en placer une ? S' exaspéra le jeune Gryffondor. Ce n'est absolument pas ta faute, c'est les Serpentards qui t'ont attaqué sans raison, nous on t'a défendu et on savait très bien les risques encourus.

- Mais...

- On ne discute plus, ce soir tu dors dans la salle commune de Serdaigle comme c'était prévu, compris ? Demanda le blond

- Non ! Je ne peux pas.

- Si!

- Regarde on est arrivés! S'exclama le Serpentard

John soupira au changement de sujet, mais en effet ils étaient arrivés. Rogue les attendait déjà devant la porte de son bureau, la froide lumière des cachots reflétant son nez huileux.

-Comment va-t-elle ? S'enquirent les deux élèves.

- Elle va bien, vous pourrez aller la chercher après votre retenue et l'emmener dans ses appartements.

Soudain comme s'il s'était trouvé trop bienveillant en prononçant cette phrase il rajouta:

- Et que je ne reprenne pas cette impertinente à livrer bataille dans les couloirs.

Le sourire des deux jeunes hommes s'éteint et ils pénétrèrent dans le bureau de Rogue.

Hyden était allé plusieurs fois dans le bureau de son professeur. Son penchant pour les bêtises l'y avait emmené souvent. La dernière visite cependant, avait pour but de l'informer sur une quelconque orientation. Ce bureau n'avait pas changé et il ne changerait jamais.

Toujours les mêmes bocaux remplissaient les nombreuses étagères. Des étranges créatures toutes plus étranges les unes que les autres. Une lueur bleutée émanait de l'armoire, au fond de la pièce.

Toutefois les deux garçons n'y prirent pas attention. Ils étaient trop occupé à regarder la vingtaine de chaudrons qui faisaient leur taille. Les deux jeunes échangèrent un regard complice et désespéré.

- Comme vous le voyez, vous avez un joli travail. Celui-ci consiste à récurer les chaudrons de l'école,faites attention certains n'ont pas étés lavés depuis quelques centaines d'années, il peut rester des traces de poison ou autre constituant nocif. Mais vous ne craignez rien, j'ai tout les antidotes avec moi.

Hyden regarda froidement son professeur lorsque celui-ci fit son habituel rictus sadique. John,lui, serra les poings et sourit gentiment à son professeur, luttant contre sa conscience lui intimant de l'étrangler.

Les deux martyres se mirent au travail à l'aide de petites serviettes. Hyden disparu entièrement dans son chaudron lorsqu'il s'y jeta dedans. Soudain on entendit un borborygme écoeurant.

- Mauvaise pioche, marmonna Rogue, avant d'aller chercher une potion bleutée,de tirer Hyden par les cheveux et lui faire avaler la potion.

- Désolé monsieur, murmura-t-il en s'essuyant la bouche.

- Veillez à ne pas salir le sol la prochaine fois que vous vomirez.

Aucun autre événement inattendu se produit. Alors qu'ils commençaient à nettoyer l'extérieur de leurs chaudrons respectifs, John se décida à chuchoter malgré l'air contrarié et coupable qu'affichait Hyden.

- Tu culpabilise encore ? Questionna le Gryffondor, peu fière de sa question purement rhétorique.

- Bien sur, ton amie aurait pu se faire très mal et toi... toi aussi. Répliqua le Serpentard en rosissant.

- Merci de t'inquiéter pour moi. Déclara John en souriant malgré lui.

- Hum...

- Tu es... es-tu vraiment... comment dire, gay?

Le blond n'avait pu s'empêcher de lui demander, sous le Doloris, Hyden aurait pu dire n'importe quoi mais il fallait en avoir le coeur net, savoir si ses espoirs étaient vains.

- Mêle-toi de ton chaudron. Le réprimanda le brun.

- Je voulais juste savoir, tu sais, ça ne change rien pour moi, ni pour Isabella.

- Tu l'as bien entendu non quand cette salope m'a torturé.

- Alors c'est vrai ?

- Oui... Souffla le brun, la tristesse s'empara de lui et ses yeux se firent vitreux.

John exulta mais sut que la discussion s'arrêtait là pour aujourd'hui.

Après deux heures de dur travail, les deux jeunes hommes partirent chercher Isabella à l'infirmerie,ayant demandé à leur professeur de leur faire un mot au cas ou ils rencontreraient Rusard et Misteigne en chemin.

Lorsque ils cognèrent à la porte, une Pomfresh sur les nerfs leur ouvrit. Ils ne tardèrent pas à savoir pourquoi.

Isabella sautillait sur place comme une puce. Elle leur sauta quasiment dessus:

- Vous allez bien, vous êtes pas morts, je me suis inquiétée pour vous, personne ne m'a rien dis sur vous j'ai eu peur! S'exclama-t-elle en les serrant dans sa poigne de fer et en les examinant sous toutes les coutures pour détecter ne serait-ce qu'une égratignure.

Hyden remarqua qu'elle ne lui en voulait absolument pas et qu'elle s'inquiétait même pour lui. D'une certaine manière il aurait préféré qu'elle lui saute à la gorge et qu'elle essaye de le tuer plutôt qu'elle le serre dans ses bras. Il s'était tellement habitué à cette réaction négative que cela le déboussola et le rendit encore plus coupable.

Décidément la Serdaigle n'était vraiment pas normale, mais ça lui plaisait bien, enfin une personne pour laquelle il fallait du temps avant de la connaître . Tout les autres étaient faciles à cerner,arrogants,timides,égoïstes, têtes brulées... pas elle. Le Serpentard se promit de beaucoup prêter attention à elle.

- Une fois son examen finit elle les regarda tendrement comme s'il s'agissait de ses enfants. Pomfresh lui administra une élixir revigorant et lui donna la permission de partir.

Isabella sautilla, dansa, chanta tout le long du chemin de retour, ne s'arrêtant qu'une fois par minute en leur demandant s'ils allaient bien. Le serpentard se demanda si la santé mentale de la Serdaigle n'avait pas été détériorée lorsqu'elle s'était cogné, ou peut-être que les potions avaient un effet secondaire. Comme pour répondre à sa question John chuchota , exaspéré(alors que la jeune fille hurlait quasiment):

- Ne t'inquiète pas, elle est toujours comme ça,depuis que je la connais.

- Depuis quand tu la connais ?

- C'est une longue histoire, elle te racontera ce soir, elle adore raconter la manière dont elle m'a battu. Juste un conseil, ne l'énerve surtout pas, elle n'a pas l'air comme sa mais si elle s'énerve rien ne peut l'arrêter,une vraie tigresse quand elle s'y met.

Pour ponctuer les dires du blond, Isabella ronronna. Hyden n'y prêta pas attention.

- J'ai vu ça, quand vous êtes venus m'aider, son bouclier a tenu alors que les six Serpentards s'acharnaient dessus.

- Ho... tu ne l'a encore jamais vu à l'attaque, déclara le Gryffondor en souriant malicieusement.

- John exagère, s'immisça la Serdaigle, lui non plus n'est pas mal, même s'il n'est pas plus fort.

Le blond lui tira la langue et reçut une petite gifle de la part de son amie, sous le rire du Serpentard.

Ces deux là étaient inséparables, Hyden se mordit la langue lorsqu'il pensa que les deux (soit disant) amis ressemblaient à un couple d'amoureux. Isabella remarqua son malaise et vint le serrer dans ses bras sans un mot. Ce geste le réconforta .

Rusard tomba sur eux au détour d'un couloir, il cria à pleins poumons « Peeeeeeeeeeves » avant de remarquer que ce n'était que des élèves. Lorsqu'ils lui montrèrent le papier du professeur , il partit en marmonnant dans sa barbe quelque chose ressemblant « Les coup de pieds aux fesses qui se perdent ».

Enfin ils arrivèrent devant la tour de Serdaigle, Isabella demanda à John :

- Es-tu sûr de vouloir rentrer dans ta salle commune, tu peux rester dormir ce soir.

A cette perspective, Hyden vit des images pas très catholiques passer devant ses yeux mais reprit contenance et regarda John qui se dandina.

- Non, ne t'inquiète pas, c'est pas si loin et puis c'est pas comme si un monstre allait m'attaquer.

- Un monstre non, mais les Serpentards peut-être.

- Non désolé, je peux pas rester dormir... près de ...bref je peux pas.

Un éclair de compréhension passa dans les yeux d'Isabella qui le laissa finalement partir sans plus de cérémonie. Hyden ne comprit pas mais craignit que John ne veuille pas rester par sa faute.

Interrompant ses pensées, la Serdaigle le prit par la main et ils montèrent ensemble les marches menant vers la salle commune cependant quelque chose le stoppa brutalement dans sa lancée.

Un heurtoir en forme de tête d'aigle ornait ce qui semblait être une porte scellée. Une voix étrange retentit, Hyden chercha sa provenance, il la trouva en suivant le regard de la jeune fille. Le heurtoir répéta sa question:

- Mon premier mange le soir. Mon second prend des risques. Mon troisième est un métal précieux. Mon tout est un terrible lézard. Qui suis-je?

Avant que le Serpentard ne puisse dire un seul mot Isabella se manifesta.

- Ne dis pas un mot ou on reste ici toute la nuit. Attends que je réfléchisse. Déjà le métal précieux est l'or. Mon second prend des risques, téméraire ? Non trop long pour être dans une charade.

- Ose!

- Pardon ?

- Qui prend des risque ose.

- Oui, bien sûr merci!

- Ca fait, ose-or. Mon tout est un terrible lézard, un lézard avec ose-or dedans.

- Dinosaure! S'exclama Hyden.

- Bravo! Que je suis bête , qui mange le soir dine, qui prend des risques ose et un métal précieux ,l'or. Dinosaure!

- Vous pouvez entrer !

- Merci!

Les deux jeunes gens pénètrent dans la salle commune, vide. Magnifique, ce fut le seul mot qui vint à l'esprit en voyant cette salle. On avait l'impression de se trouver dans le ciel avec toutes ces nuances de bleu

La Serdaigle le fit reprendre ses esprits en claquant des doigts devant ses yeux.

- Tiens, tes affaires à partir de maintenant. Dit-elle en lui envoyant un tas de linge. Tu pourras dormir dans le dortoir des garçons ,il y a un lit prêt.

- Merci, vraiment merci pour tout, mais... je n'ai pas sommeil.

- J'esperais bien que tu allais dire sa ,moi non plus figure-toi!

- Tu es sûre, après la journée que tu as eu ?

- Il faut plus que ça pour m'abattre!Alors parlons !

Ne sachant que dire Hyden repensa aux paroles de John.

- Comment vous êtes-vous rencontrés, toi et John ?

Isabella, hilare répondit:

- Le pauvre, c'était un peu comme toi mais en pire, je l'ai quasiment harcelé parce-que je savais qu'il était différent.

- Différent?

- Oui, c'est l'un des seuls garçons de l'école difficile à déchiffrer,on pourrait croire qu'il est un peu tête-brulée mais il a énormément de facette de sa personnalité. Toi aussi. En quelque sorte j'aime aller vers les gens qui sont étranges, comme moi.

- Je vois. Fit Hyden avant de lui faire signe de continuer.

Au début, je n'étais pas particulièrement aimée, mon caractère lunatique m'a apporté beaucoup d'ennuis de la part de chaque maison. Je ne leur ressemblais pas. Les Gryffondor par exemple, il ne faut pas croire que ce sont des anges, John avec ses anciens amis m'énervait souvent, jusqu'au jour ou je ne me suis pas laissée faire.

Hyden eut du mal à imaginer John comme une personne malveillante mais s'abstint de le faire remarquer.

- J'ai toujours eu quelques notions en duel, je m'entraîne souvent et j'aime ça. Résultat, les deux amis qui étaient avec lui se sont trouvés à l'infirmerie, j'ai épargné John pour lui faire la morale et lui hurler dessus pendant au moins une demie heure. Je crois qu'à ce moment il a ouvert les yeux, il fallait juste le forcer un peu.

Elle avait donc battu trois Gryffondors à elle seule. Isabella était vraiment étrange, en la regardant on croit pouvoir la faire tomber d'une pichenette, alors qu'en réalité c'est une vrai tigresse , pensa Hyden.

- Après il a boudé pendant longtemps, je l'ai traqué pour pouvoir lui parler et qu'on devienne amis, je savais que ça allait arriver donc autant le faire plus tôt que plus tard. Il a accepté de me parler au bout d'un mois. Au fil du temps on s'est parlé et il a décidé de me protéger des autres qui se moquaient de moi, même si je savais très bien me défendre seule. Depuis les autres ne nous aiment toujours pas, ils nous respectent car ils ont peur de nous c'est tout.

Tout cela ressemblait tellement a une histoire d'amour que Hyden en fut dépité. La Serdaigle ayant remarqué cela crut bon de rajouter:

- C'est mon meilleur ami ,pas mon amant.

En voyant le regard sincère qu'elle lui envoya , le Serpentard fut rassuré, cependant une question lui brula les lèvres et il ne put se retenir.

- John... est-il...gay ?

Le regard d'Isabella se fit plus froid lorsqu'elle répondit :

- Et toi ?

- Moi ? Bien … heu..

- Tu lui demanderas toi-même, bon tu veux dormir ici ou dans le dortoir. Moi j'ai pris l'habitude de dormir ici, je me réveille toujours avant les autres de toute façon mais toi tu peux allez au dortoir si tu veux. Expliqua-t-elle en se frottant les yeux de ses petites mains.

- Non je préfère rester avec toi. Parle moi de John.

- Pas question, tu auras tout le temps de le connaître sans avoir besoin de moi. Dors bien mon petit Serpentard.

- S'il-te-plaît ne me nomme plus Serpentard, Isabella, cette maison est du passé, il est temps de renaitre.

- D'accord mon ex-Serpentard, au fait appelle moi Isa c'est plus simple.

- Bonne nuit Isa!

- Bonne nuit Hyden!

L'ex-Serpentard enfila un pull épais. Une odeur, qu'il aimait plus que tout émanait de ce pull. L'odeur de John, l'odeur de l'homme qu'il aimait. Isa éclata de rire avant de demander:

- L'odeur te plaît ?

- Mmm...oui, déclara le jeune homme en rougissant.

Isa se coucha de côté sur le canapé bleu et argent et regarda de ses yeux en amande Hyden s'affaler sur le sofa d'en face.

Malgré sa culpabilité et son impression de ne pas mériter que deux personnes aussi bonnes s'occupent de lui, le brun ne put s'empêcher de sourire bêtement, il s'en voulut d'avoir envié le trio de Gryffondor. Deux personnes encore plus extraordinaires étaient maintenant à ses cotés.

La renaissance commençait à opérer. La vie recommençait. Hyden s'endormit en quelques minutes, envouté par l'odeur, il pria cependant pour que ces amis ne furent pas un rêve.

Des bras doux vinrent réveiller le Serpentard, en grognant il papillonna des yeux, Isabella l'encerclait de ses bras, sa tête contre l'épaule du brun.

- Isabella?

- Bien dormi, mon ex-Serpentard ?

- Oui, il y a longtemps que je n'avais pas dormi comme ça.

- J'imagine,dit-elle pensivement.

- Tu te prépares , on descend manger et John nous attend.

- John ! S'exclama Hyden, il fut soulagé de voir qu'il n'avait pas rêvé la veille.

- Oui tu te souviens celui qui...

- Et comment !

La Serdaigle lui lança son sourire habituel, qui le mit immédiatement de bonne humeur, cette fille était la personne la plus affable qu'il connaissait (mis à part John).

- Où sont les autres Serdaigles ?

- Ils sont allés manger, j'ai jeté un sortilège de silence pour ne pas qu'ils te réveillent.

- Merci,Isa!

- De rien mais dépêche toi, notre Gryffondor va s'impatienter !

- Oui!

Une fois, lavés et habillés, les deux jeunes gens descendirent les marches de la tour de Serdaigle quatre à quatre.

John les attendait, tapant du pied sur le sol rageusement, se mordant la lèvre inférieure.

- Enfin ! Protesta-t-il.

- Pas ma faute,répliqua la jeune fille,notre ami est un vrai paresseux.

Hyden lui tira la langue avant de partir dans les couloirs accompagné de ses « nouveaux amis ».

Lorsqu'ils arrivèrent dans la Grande Salle, Hyden s'était entraîné à garder une expression indifférente et froide face aux autres. Les années dans la maison de Serpentard était un très bon entraînement, rien n'était plus important que l'apparence et la froideur.

Cependant lorsqu'il vit tout ces gens le regarder avec autant de dégout, l'ex-Serpentard eut une envie irrésistible de vomir et de prendre ses jambes à son cou. Isabella fit un grand signe de la main pour dire bonjour aux autres avant de se placer entre John et Hyden et de les serrer entre ses petits bras.

Le brun,cependant ne put s'empêcher de remarquer que quelques personnes étaient complètement indifférents aux ragots et autres rumeurs des Serpentards. Il se reprit et marcha nonchalamment aux cotés de ses amis.

Isabella semblait considérer l'animosité des Serpentards à leur égard comme une plaisanterie et éclata d'un rire argenté lorsque Ombrage leur somma de s'asseoir sans raison.

Les trois élèves s'assirent à la table de Serdaigle, un étrange silence régnait, seulement ponctué par les rires et les phrases de politesses qu'employait Isa à voix haute. Elle semblait bien s'amuser.

Soudain, elle se retourna vers un élève de Serpentard, qui semblait-il avait chuchoté quelque chose de malsain à son camarade.

- Et toi Warrington, tu as pris ton pied avec Vaisey dans un placard à balai ? Questionna-t- telle devant tout le monde avec un ton enfantin.

Les deux intéressés rougirent, avant de détaler hors de la Grande Salle, sous les rires rauques de leurs camarades. John regarda son amie d'un air entendu et Hyden intrigué demanda:

- Comment as-tu su cela ?

La jeune fille se contenta de sourire malicieusement et de lui faire un clin d'œil avant de s'intéresser manifestement à son repas.

Les discussions commencèrent à reprendre au fur et à mesure que les panses se remplirent. Des regards furtifs passaient souvent de John à Hyden, mais ceux-ci ne s'en formalisèrent pas. Seule Isabella semblait redoubler de joie,comme si c'était le plus beau jour de sa vie.

Ce n'est que lorsque Ronald Weasley de Gryffondor déclara « En fait je ne peux pas être pire que ça, non ? » et que les Serpentards se mirent à chanter « Weasley est notre roi ! » que Hyden se souvint enfin. Le dernier match de la saison de Quidditch se déroulait aujourd'hui. Serdaigle contre Gryffondor

Cependant, Hyden et John avaient une retenue avec Ombrage ce matin, un hiboux doré descendit en flèche ,attirant l'attention de la plupart des élèves, et atterit devant l'ex-Serpentard. Il déposa une enveloppe rouge très reconnaissable qui commençait à fumer ,avant de s'envoler. Le brun ne pouvait détacher son regard de l'enveloppe, une beuglante.