Disclaimer : - à Autumn Darkness, auteur originale de cette fanfiction, bien que j'ai pris la liberté d'y ajouter mon grain de poivre plus d'une fois (avec son accord obviously) - à Joe Johnston, réalisateur de Jurassic Park III, pour le personnage d'Eric Kirby - à Michael Crichton, créateur de cet univers et Maître parmis les Maîtres (parfaitement !) Chapitre Quatre ~ Encore LUI ! « Et ben bravo ma petite Lane, quelle réussite ! murmura Hannah en ricanant bêtement. J’ai remarqué que tu flirtais avec le prof, mh ? Chaud-bouillante n’est-ce pas ? » Je lui adressai un vague grognement en guise de réponse et filai m’asseoir à la table de la salle à manger, suivie de près par mes deux amies. Depuis que je la connaissais, Hannah n’avait toujours eu qu’un seul sujet à la bouche : les garçons. Cela peu peut évidemment devenir assez ennuyeux à la longue, mais que voulez-vous… Elle avait quinze ans, elle était magnifique et adorait plaire. Enfin, pas plus que la majorité des filles de notre âge. À y réfléchir Hannah n’était pas terriblement populaire pour autant. Peut-être est-ce à cause de ses manies, de son rire ou alors tout simplement parce que Sally la détestait… Ce qui était sûr c’est que Tina, elle, ne supportait pas ce type de conversation puérile ! « Oh Hannah ! gémit-elle en soupirant bruyamment. Tu ne peux pas parler d’autre chose que de mec pour une fois ? Sérieusement en plus, Mr Calla… c’est complètement stupide ! » Je plissai les yeux et détournai la tête, blasée, me préparant à une réplique courroucée de notre chère Hannah. Je les connaissais par cœur : pas un jour sans une petite dispute quotidienne pour pimenter notre trio de pipelettes. Pitiééé... « Excusez-moi les filles, je peux m’asseoir avec vous ? » … La discussion s’interrompit net et nous levâmes toutes les yeux vers notre interlocuteur qui pointait nonchalamment du doigt la quatrième chaise (inoccupée) de la table que nous occupions. Éric Kirby. Éric Kirby qui bien sûr n’attendit pas notre réponse pour s’asseoir, placer sa serviette sur ses genoux, et se servir à boire comme si de rien n’était. Je me sentis geler sur place. En face de moi, j’entendis Tina chuchoter à l’oreille d’Hannah : « Notre réputation va en prendre un coup ! Pourquoi ne va-t-il pas s’asseoir ailleurs ? » Eric leur sourit de toutes ses dents, j’étais sûre qu’il avait entendu. Je me raidis encore plus sur ma chaise et, décidant d’éviter à tout prix son regard, je portai mes yeux sur mon assiette d’un air intéressé (si tant est qu’une assiette vide puisse avoir un quelconque intérêt). De là où j’étais, je pouvais entendre les rires de Sally, Cassy et Kimmy à la table d’à côté. Je fermai les yeux et priai pour disparaître sous terre séance tenante, où plutôt qu’Éric disparaisse sous terre et que... « ¡Hola chicos! » J’ouvris les yeux, une serveuse nous fixait en souriant, un calepin et un crayon à la main. « Êtes-vous prêt pour la commande ? demanda-t-elle avec un fort accent portugais. - Heu oui… sí, répondis-je en lui énumérant nos choix culinaire, en évitant toujours soigneusement de croiser le regard d’Éric. La jeune femme nota rapidement notre commande puis nous regarda en riant. - Et qui va payer tout ça ? C’est le jeune señor qui invite ces jolies demoiselles ? demanda-t-elle en adressant un clin d’œil à Éric. Je me sentis mortifiée, heureusement, Tina vint à la rescousse pour mettre les choses au clair. - Oh non, pas du tout ! répondit-elle en appuyant particulièrement sur ces mots. Nous faisons parti du groupe scolaire de Carley Peter. Il faut juste mettre la commande au nom de notre école… - Sí, sí señorita, je vais noter tout ça ! Elle s’éloigna en direction d’une table, non sans avoir adressé une nouvelle œillade à Éric en souriant largement. Pour ma part, j’étais loin de trouver ça drôle. Un silence de plomb s’abattit sur notre table, chacun regardait ailleurs autant qu’il le pouvait en attendant sa commande mais Éric ne fut pas long à mettre les pieds dans le plat. Il était évident qu’il n’était pas venu à notre table seulement pour nous agacer. Enfin, je ne le pensais pas. « J’ai vu tes exploits au tir à l’arc aujourd’hui, félicitation ! » Il s’adressait à moi évidemment, mais je m’obstinai à l’ignorer. Je ne répondis rien, jouant avec ma serviette de manière inspirée (mon intérêt pour mon assiette vide avait finit par chuter). « Je t’ai entendu dire que c’était pourri mais tu sais, c’est vraiment un sport génial ! » Je ne répondis toujours pas, le laissant parler et trouvant décidemment que cette serviette jaune canari avait un petit quelque chose de fascinant, surtout le petit ourlet en piqué sur le côté. « Sérieusement ! Personnellement je voudrais bien pouvoir m’entraîner plus souvent, mais avec le boulot qu’on a, j’ai un peu de mal à trouver du temps… » J’eus un instant envie de lui répondre que je me fichais royalement de ce qu’il était en train de me dire, mais fort heureusement nos repas arrivèrent pour interrompre son monologue forcé. J’entamai mes frites, soulagée de ne pas l’entendre poursuivre sur le terrain du tir à l’arc, du boulot, et du… « Hé Lane, tu vas continuer longtemps à m’ignorer comme ça ? » Et merde. Je levai brièvement la tête et lui jetai un regard furieux avant de m’apitoyer rageusement sur la mare de ketchup que sa question m’avait fait déverser dans mon assiette. « Je pensais que ça serait sympa qu’on ait un semblant de conversation... » Je le regardai de nouveau, le plus froidement possible et du ketchup plein les mains. Il éclata d’un rire un peu forcé et se pencha à mon oreille en murmurant très sérieusement : « Lane, je sais que tu veux garder une réputation aussi nette que possible et... je peux le comprendre mais... m’ignorer, ne plus me parler… Je te fais si honte que ça ? Tu ne veux vraiment plus de mon amitié ? » J’eus l’impression de recevoir un coup de couteau entre les omoplates. Que pouvais-je répondre à ça, comme ça, devant tout le monde, devant tous ces gens qui ne pouvaient pas l’encadrer ? Ce n’était pas que je ne voulais plus de son amitié… Enfin je le voulais sans le vouloir vraiment. En fait, ça me semblait tout bonnement impossible. Bien sûr, je trouvais qu’Éric était un gars super mais... je voulais tellement être bien vue ! Et c’était tellement difficile dans cette école d’avoir un semblant popularité… Je jetai un coup d’œil alarmé à mes deux amies qui me regardaient avec un air à la fois navré et dégoûté. Leur attitude criait en moi une réponse évidente, il fallait que j’assure ma réputation. Mais Éric ? |