Garage ou questionnement
- Tu veux quoi ? s’exclama Magnéto, lui qui était toujours maître de lui-même, perdait un peu de sa superbe face à l’adolescent.
- Un garage.
Erik se recomposa un visage neutre, blasé. Quand Scott ne le surprendrait plus ? Une autre question était cependant bien plus importante : à quoi un garage lui servirait-il ? Il n’avait même pas de voiture.
Il fut pris d’un doute. N’est-ce pas ? Ce n’est pas quelque chose qu’il aurait pu cacher.
Un rapide coup d’œil lui confirma que oui, Scott avait pu dissimuler une telle chose.
Dieu. Il ne savait pas trop s’il devait être fier des ressources de son élève ou être vexé de ne pas avoir été dans la confidence. Cyclope ne lui faisait donc pas assez confiance pour lui dire ses secrets.
- Professeur ? Erik ?
Erik.
Le fil de ses pensées se brisa. Erik. Qui l’appelait ainsi appart Charles ? Il n’aimait pas que l’on prononce son prénom. Un nom n’était pas fait pour être utilisé à tort et à travers. À plusieurs reprises, son nom avait été dit par des personnes détestables. Il les avait haïs d’avoir fait de son nom une insulte. Ils l’avaient pervertie, l’avaient dénudé des sens que ses parents lui avaient attribués. Ils l’avaient susurrée la voix remplie de promesse de douleur. C’était ça. Lorsqu’une personne utilisait son nom c’était pour le blesser. Seul Charles faisait exception à la règle.
- Erik ?
Il ramena son regard et ses esprits sur le brun devant lui.
Et Scott.
Oui, Scott non plus ne voulait pas le blesser. Si les autres l’utilisaient pour l’atteindre, lui l’utilisait pour prouver son attachement. Les autres jeunes le nommaient professeur Lensherr, mais Scott l’appelait Erik, du moins en priver, pour démonter que leur relation était au-delà de celle d’un simple élève et de son enseignant. Magnéto traitait Cyclope d’une manière différente des autres. Certes, le jeune homme recevait de sa part un entraînement, mais c’était autre chose encore.
Cette complicité qu’ils partageaient. Cette manière de voir les choses. Ils aimaient les sciences et avaient cette fâcheuse manie de tout vouloir connaître. Ils ne faisaient pas confiance aux humains. Ils étaient rationnels, aimaient les mêmes livres. Ils partageaient des sourires, chose rare pour les deux. Il était vrai que Scott se rapprochait des autres mutants de son âge, mais il avait toujours cette réserve qu’il n’avait pas avec lui.
C’est alors qu’il comprit. Scott lui faisait confiance. Certes, il ne lui avait rien dit au sujet d’une hypothétique voiture, mais le simple fait qu’il lui demande un garage insinuait qu’il y avait obligatoirement des véhicules. Peut-être qu’il n’avait pas encore d’automobile, mais qu’il comptait en avoir prochainement. Scott devait s’assurer de posséder un lieu où il pourrait entreposer son mode de transport.
Un nouveau regarde vers l’adolescent le découragea à poursuivre ses questionnements internes. Après tout, il n’avait aucun indice qui pourrait l’éclairer. Il se faisait tout un film pour une simple et unique question.
Question à laquelle il n’avait toujours pas répondu. L’adolescent se tenait devant lui, les sourcils froncés. Il attendait une réponse et il la voulait maintenant.
- Pourquoi pas ? lâcha l’enseignant avant de poursuivre sa route.
Cette fois c’était à Cyclope de se creuser les méninges. |