Tornade

 C’était pourtant une belle journée.

Pour une rare fois dans sa vie, Scott se reposait au soleil sans rien faire. Il poussait le vice, du moins dans son cas, jusqu’à ne penser à rien. Non, juste lui, le vent et les rayons chauds de l’astre jaune sur sa peau.

Il avait ouvert les yeux lorsqu’il ne ressentit plus la douce chaleur du beau temps. Le ciel se couvrait à une vitesse hallucinante. Le tonnerre se fit entendre et les éclairs commencèrent à zébrer de bleu clair l’étendue grise. Sous un autre grognement du ciel, une forte pluie déferla. Scott n’eut d’autres choix que de courir s’abriter sous l’un des porches de l’institut. Il contempla le ciel quelque instant avant de partir.

Ororo était en colère.

Il marcha rapidement dans les couloirs et les escaliers, laissant derrière lui les traces humides de son passage. Il entendit au loin David se plaindre de l’averse. Scott bifurqua pour éviter de le croiser. Il n’était vraiment pas d’humeur à écouter l’excité de service. Il grimpa les dernières marches et se retrouva sur le toit. Ici, le vent soufflait fort, mais il ne pleuvait pas.

L’œil de la tornade.

Si le garage était son refuge, le toit était celui de Tornade. Lui avait sa moto et elle avait le ciel.

L’adolescent s’avança aux côtés de la jeune fille et s’appuya à la rambarde. Il ne dit rien. Il ne bougea pas. Il ne fit que rester là en silence.À ses côtés.Rien de plus, mais quand même présent pour elle. Près à l’écouter. Lui donnant la présence réconfortante d’un être à ses côtés. Quelqu’un qui s’inquiète pour elle. Une personne qui tente de la comprendre sans pour autant l’agresser de question.

Un ami.

Scott n’était pas une personne qui semblait être chaleureuse ou même être l’ami idéal au premier abord. D’ailleurs, il ne l’était pas plus lorsqu’on le connaissait mieux. Le jeune Summers avait toujours une attitude qui rebutait ou du moins décourageait un peu les gens de l’approcher. Il dégageait une aura quelque peu glaciale. Idée qui était renforcée par son honnêteté tellement complète qu’elle en était souvent blessante.

Pourtant, lorsqu’on avait besoin de quelqu’un qui écoute sans interrompre une seule fois, quelqu’un qui n’hésite pas à vous dire que vous agissez d’une manière stupide, que vous faite des caprices ou que vous êtes égoïste, quelqu’un qui est simplement présent pour vous que ce soit en plein milieu de la nuit ou alors qu’il est occupé, Scott était la première personne qui venait à l’esprit de plusieurs.

Scott était tout cela et même plus. Il était la présence rassurante qui donne du courage. Avec Scott, on se sentait en sécurité peut importe la situation. Il était la présence forte sur laquelle on peut se reposer. Il était celui qui observe le monde tout autour de lui, veillant sur les autres. Il avait l’âme d’un chef. Un chef qui connaît si bien les membres de son groupe qu’aucun mot n’est nécessaire. Il était celui à qui personne ne veut montrer son affection devant les autres, mais il était celui que tous les regards suivaient même quelque instant. Scott n’était pas la personne qu’on allait voir, il était celui qui venait à nous.

Un ami. Un vrai.  

Alors, Scott fit ce pour quoi il était le meilleur : il ne posa aucune question et réconforta d’une manière détournée Ororo :

- Tu veux faire un tour de moto ?