manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Parce que rien n'a changé
Par Ketchupee
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
21 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     28 Reviews    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Souvenirs

NdA : Oui, je suis toujours vivante ! Si, si… mais je vous dois des excuses, parce que ça doit faire quatre mois que je n’ai pas posté. Bon, boulot, problèmes de santé, stress, manque de motivation et d’inspiration, on connait tous ça, hein ? Et ce n’est pas une excuse donc je vais essayer de faire mieux pour le prochain chapitre, promis !

Merci à ma béta, Cath-qui-corrige-plus-vite-que-son-ombre-même-en-période-de-fêtes ;)

Sur ce, Bonne lecture ! ... Et bonne année !!

 

Chapitre 4 - Souvenirs

Quand on est célibataire, qu’on ne trouve plus aucun avantage à sortir avec des pseudo-amis dont le rôle n’est que de vous faire paraitre sociable et bien entouré au yeux des autres et qu’on est, en plus, fils de mangemort et donc méfié de tous, il est de notre intérêt d’aimer lire de gros pavés poussiéreux et regarder tomber la pluie. En tout cas c’était la pensée qui venait de traverser l’esprit de Draco alors qu’il avait le nez contre la vitre, suivant des yeux les trainées humides que laissaient les gouttes sur sa fenêtre. Les dimanches n’avaient jamais semblés aussi vide et mornes. Heureusement, son dernier achat en date trônait sur la table basse, au milieu du salon.

« Potions du siècle dernier qui n’auraient pas dû être oubliées, Par Gordon Wales » Lu le jeune homme pour la énième fois en caressant la vieille couverture usée du bout des doigts. Il avait mis un temps fou à le trouver, fouillant chez tous les bouquinistes et antiquaires, et avait fini par le dénicher dans un chaudron, entre deux livres de botanique médiévale.

« J’avais peur de ne jamais trouver d’acquéreur…» Lui avait avoué la vendeuse, une jeune sorcière d’une trentaine d’année, assez naïve pour ne pas se rendre compte de la valeur de l’ouvrage. Elle le lui avait cédé pour quelques galions alors qu’il était prêt à donner son salaire d’une année entière, mais ça, il s’était bien gardé de le lui dire.

S’installant, dans son fauteuil préféré, Draco ouvrit délicatement l’ouvrage et parcourut la table des matières du regard. Puis il tourna la page et commença à lire l’introduction de l’auteur, un léger sourire sur les lèvres.

Deux bonnes heures plus tard, il tira le fil rouge accroché au livre et le glissa entre les pages où il s’était arrêté. D’un coup de baguette, il fit pivoter une armoire derrière laquelle apparut un petit escalier en bois qui s’enfonçait dans le sol. Cette petite cave lui avait plu d’emblée, quand il avait visité son futur appartement et c’était sans aucun doute ce qui l’avait finalement décidé. Il descendit les marches vermoulues et grinçantes et alluma. La lumière ricocha contre les pierres de taille, se perdant dans les cavités générées par les voûtes du plafond. La grande table centrale était couverte de manuscrits, de fioles et de tubes à essais qui, malgré leur nombre, étaient parfaitement classés et disposés les uns à côtés des autres dans une géométrie parfaite. Plusieurs chaudrons étaient alignés contre le mur, propres et prêts à l’emploi.

C’était son paradis. Là où il pouvait passer son temps à imaginer, créer et tester divers remèdes et potions. Une passion qui le suivait depuis ses plus jeunes années. Il se souvenait encore de la première fois qu’il avait réalisé une potion en cours. D’abord, c’avait été l’excitation tandis qu’il pénétrait dans les grands cachots sombres du professeur Snape, puis l’impatience en voyant les ingrédients déjà disposés sur les plans de travail. Le maître des potions avait commencé son cours par un petit speech dont Draco n’avait écouté qu’un mot sur deux, trop occupé à essayer de voir ce qui se cachait dans l’armoire aux portes vitrées, à quelques mètres de sa place. Ensuite ils avaient dû réaliser la première potion de leur vie. L’excitation avait laissé place à une concentration intense. « Chaque détail est important » avait vite compris le blond, chaque miette d’ingrédient jetée dans la mixture, chaque seconde passée à remuer avec la grande spatule, chaque brindille qui se consumait sous le chaudron et qui, n’étant pas remplacée, pouvait faire baisser la température et échouer la plus simple des recettes.

En l’occurrence, c’est ce qui lui était arrivé. Le feu s’était éteint sous son chaudron -en partie à cause de Goyle qui avait renversé la moitié du sien dessus d’ailleurs- et sa potion avait prit une teinte grenat au lieu du rouge vif demandé. Encore heureux que l’erreur eu survenu en fin de préparation, autrement tout aurait pu lui exploser à la figure… Et quelle honte lorsque Snape était passé dans les rangs et avait grimacé avant de se détourner de son chaudron. Il avait alors compris ce que signifiait être « maître de potion » et son respect pour son professeur avait considérablement augmenté.  Et sa haine contre la sang-de-bourbe de Granger aussi. Elle ne comprenait rien à ça. Bien sûr, elle avait les meilleures notes de toutes les maisons réunies dans cette matière, comme dans toutes les autres, mais elle faisait ça pour les notes justement. Pour être la meilleure. Elle ne saisissait rien à l’essence même de l’art des potions, elle ne s’émerveillait pas de chaque nouveauté ou découverte, elle se contentait de tout noter sèchement dans sa tête…

Draco attrapa un tube entre son index et son pouce, faisant doucement tourner le liquide argenté qu’il contenait. Plusieurs mois qu’il fermentait et si le bouchon de liège n’avait été magiquement traité, il aurait sûrement déjà commencé à pourrir.

« Potions du siècle dernier qui n’auraient pas dû être oubliées » rejoignit une étagère fixée au mur, et trouva sa place entre deux gros volumes poussiéreux. Draco passa une dernière fois ses doigts sur la couverture usée avant de se détourner, se plongeant dans une étude de recette qu’il avait presque terminée.

.oOo.

La cloche de l’église moldue sonna un coup. Trente-deux secondes plus tard, ce fut la sonnerie de la porte d’entrée et Harry se leva prestement de son fauteuil pour aller ouvrir, tentant d’aplatir ses cheveux rebelles du plat de la main, sans succès. Il eu juste le temps d’écarter les bras pour recevoir de plein fouet une jeune fille à la chevelure châtain encore plus ébouriffée que la sienne.

« Harry !! Comment ça va ?

-Bien ‘Mione, bien… » Articula le jeune homme en tentant de s’arracher à son étreinte

« Mais ça irait mieux si tu lui permettais de respirer. »Termina Ron avec un sourire moqueur.

Après avoir salué le rouquin comme il se devait, Harry les entraina dans le salon, les invitant à s’asseoir.

Peu de temps après, Effie entra discrètement, interrompant une discussion allant bon train. S’inclinant légèrement, elle annonça que le repas était prêt et qu’ils pouvaient aller se mettre à table.

« Un jour tu feras toi-même la cuisine quand tu nous inviteras, mec » rigola Ron en donnant une grande tape dans le dos à son meilleur ami.

« Si tu continues à essayer de m’arracher les poumons, j’en doute… Et tu regretterais la cuisine d’Effie, avoue-le… »

Tandis que les deux hommes, visiblement affamés, rejoignaient la cuisine, Hermione se leva tranquillement et fit mine de s’intéresser à un tableau accroché au mur du salon. Elle ne s’attabla que quelques minutes plus tard.

Bien sur, cela n’avait échappé à personne et, après avoir laissé passer quelques secondes -histoire de faire comme si son petit manège avait fonctionné- Harry sourit d’un air moqueur.

« Si tu veux des comptes rendus d’Effie sur moi plus régulièrement, je peux aussi lui prêter Archimède pour qu’elle t’écrive.

-Comment ça ? Non, non, ce n’est pas ce que tu crois… Réagit la jeune fille en s’empourprant.

-Ben voyons, murmura Ron avant de reprendre plus fort. Sans vouloir te vexer mon ange, la discrétion n’est pas ton fort. C’est pour ça que quand on avait un mystère à éclaircir à Poudlard, c’était moi et Harry qui nous occupions de fouiner pendant que tu restais à la bibliothèque à te documenter…

-Ce qui est très important aussi, cela va sans dire » compléta Harry, franchement hilare. Puis, devant l’air complètement désemparé de son amie il ajouta : « T’inquiète pas ‘Mione, je m’en fiche. Mais je t’assure que je vais bien maintenant, plus la peine de forcer Effie à être un espion infiltré. Elle se débrouille très bien toute seule pour jouer les mères poules… »

La petite elfe, dans un coin de la pièce, sembla se ratatiner sur place comme si elle souhaitait disparaitre dans un trou de souris, ce qui provoqua l’hilarité des trois autres.

 Les repas entre amis offrant pourtant nombre de conversations différentes, Harry ne pu s’empêcher de poser l’habituelle question sur la santé de la famille Weasley. Ron entreprit de lui répondre précisément, en faisant attention à n’oublier personne, de sa mère hyper-protective à Georges qui s’acharnait à faire prospérer son commerce de farces et attrapes en souvenir de son jumeau disparu, en passant par Charlie, toujours aussi amoureux de ses dragons, et Bill qui vivait le grand amour avec sa « Fleurk ». Il continua tout naturellement la liste et ce ne fut que quand il prononça le prénom de sa sœur qu’il comprit enfin pourquoi Hermione s’acharnait à lui faire les gros yeux depuis quelques minutes.

« Ginny… bafouilla-t-il, Bah, pas grand-chose de nouveau, elle est toujours attrapeuse dans l’équipe des Harpies de Holyhead. »

Sa petite amie soupira en le voyant devenir aussi rouge qu’une écrevisse, signe clair qu’il cachait quelque chose.

« Il faut quand même que tu saches quelque chose Harry. Elle est avec quelqu’un maintenant… En fait elle va épouser Seamus. »

La bombe avait été lâchée d’une traite, d’une voix mal assurée et Hermione et Ron, nerveux, attendaient le retour des flammes.

Leur meilleur ami se gratta pensivement le sourcil, l’air un peu surpris, puis sourit joyeusement.

« C’est cool pour eux ! Ils comptent se marier bientôt ?

-… On ne sait pas encore… Peut-être » fit le rouquin, visiblement rassuré de la réaction d’Harry.

.oOo.

 

« Le problème avec les profs, c’est qu’ils parlent toujours de la même chose. Ça les turlupine tu vois… Donc en famille, entre amis, entre collègues et même à la boulangerie, ils parlent de leurs élèves. »

Et Ron ne s’imaginait pas à quel point il avait raison quand il avait lâché cette phrase pour taquiner Hermione. En vérité, depuis qu’ils avaient rejoint le salon, elle n’avait pas arrêté.

« Parce que tu vois, avec toutes ces histoires d’élèves qui refaisaient leur année perdue à cause de la guerre, ceux qui avaient quand même les capacités pour passer en classe supérieure et ceux dont les parents annulaient l’inscription aléatoirement à cause de brusques décisions familiales, ce début d’année a été incroyablement fouillis. Et tu en verrais certains ! Ils se prennent pour des héros parce qu’ils ont assisté aux combats et du coup, l’arithmancie, ça leur passe complètement au dessus de la tête !... »

Harry hocha la tête affirmativement en mimant un air désolé, bien qu’il n’ait pas tout suivi, le débit de parole de son amie étant un peu trop accéléré pour lui.

« Mais on a eu un autre gros problème au fait. Au niveau du corps enseignant…

-Hermione, on a déjà eu cette discussion, l’interrompît le brun en levant les mains.

-Mais tu n’imagines pas la difficulté à trouver des professeurs qualifiés par les temps qui courent… Et comme McGonagall part à la retraite l’an prochain, un poste va encore se libérer. Idem pour Slughorn.

-Incroyable qu’ils aient tenu jusque-là d’ailleurs, ne put s’empêcher de faire remarquer Ron.

-Je peux le comprendre, fit Harry en haussant les épaules, ils ne voulaient pas laisser tomber Poudlard après ces périodes de troubles et voulaient aider à sa reconstruction et réorganisation. Mais non, Hermione, je n’abandonnerai pas mon poste pour devenir professeur de défense contre les forces du mal. »

Son amie soupira de désappointement puis releva la tête vers lui.

 « Mais… »

Un bruit contre la fenêtre l’interrompit et elle sursauta en même temps que Ron lorsqu’Harry bondit littéralement de son siège pour aller ouvrir à Archimède. Une fois que son maitre eût attrapé la lettre, l’oiseau se posa sur son bras replié en roucoulant.

Le papier blanc était légèrement rugueux entre ses doigts et la fine écriture noire à laquelle il commençait à s’habituer s’étalait au centre de l’enveloppe. Sauf que contrairement à la première fois, « Mr. Potter » avait été remplacé par un « H. Potter » moins cérémonial.

Harry reposa la lettre sur un coin d’une commode et agita le bras pour que l’occupante s’en aille-ce qu’elle fit à grand renfort de hululements outrés- et retourne se poser sur son perchoir.

« Tu n’ouvres pas ? Demanda Hermione. Ce n’est pas important ?

-Ce n’est pas pressé, répondit le brun avec un sourire. Ce n’est pas pour le boulot. »

Le couple échangea un regard curieux mais leur ami avait clairement décidé de ne rien dire de plus et aucune de leur tentative pour le faire parler ne put aboutir à autre chose que des sourires amusés et des réponses évasives.

 

.oOo.

 

Dès que ses amis le quittèrent, Harry retourna chercher la lettre qu’il avait laissée au salon et monta s’affaler sur son lit. Il décacheta l’enveloppe avec son ongle. Malfoy avait couvert moins de papier que d’habitude.

Potter,

J’imagine que tu dois être fier de toi, hein ? Je n’ai jamais vu d’endroits plus déprimants que Sainte Mangouste en tout cas… C’est à se demander si c’est vraiment un endroit correct pour mettre des personnes dépressives. Mais dis-moi Potter, depuis quand es-tu aussi ami avec Théodore ? Voir un Serpentard et un Griffondor s’entendre aussi bien, c’est vraiment surprenant.

Bon, je ne vais pas pousser la politesse jusqu’à être complètement hypocrite, donc non, je ne dirais pas « je suis désolé pour toi et Ginny », ce ne serait pas crédible du tout. Après tout, je n’ai jamais compris quel pouvait être l’intérêt de sortir avec une belette. Tache de te trouver quelqu’un de mieux, comme ça au moins, ça fera joli sur les photos que les journalistes people feront de votre couple.

Les gens mettront longtemps à pouvoir me faire confiance ? Oui, je m’en suis déjà rendu compte… Bah, ce n’est pas ça qui arrête un Malfoy, tu verras.

D.M

P.S : Ça y est, j’ai compris comment s’attirer les bonnes grâces de ta fichue chouette. Il suffit de lui gratter l’arrière de la tête et elle devient adorable. Mais pourquoi est-ce qu’elle ronronne ?!  

 

Harry se redressa, un grand sourire plaqué sur les lèvres et attrapa sa plume et un parchemin avant de s’installer devant son bureau. Alors qu’il allait poser sa plume sur le parchemin, un bruit à sa fenêtre le fit sursauter et il leva la tête. Un minuscule oiseau gris se pressait contre la vitre, essayant d’échapper au vent violent qui s’était levé et secouait les arbres. Le jeune homme vint à sa rescousse en quelques enjambées et le déposa sur sa table.

« Je veux bien croire que tu sois rapide et discret, mais tu n’es définitivement pas de taille contre un vent pareil. Ton maître a vraiment trop confiance en toi. »

L’animal ne portait aucune lettre ni dans son bec, ni dans ses serres. Il était définitivement trop petit et cela aurait risqué de le déséquilibrer en vol. Son propriétaire avait donc enroulé une bande de papier autour de sa patte, cela ayant aussi l’avantage d’être quasiment invisible et donc de diminuer les risques d’interception.

Harry déroula délicatement le papier et commença à déchiffrer la petite écriture serrée qui s’étalait sur toute la longueur de la bande.

« Mission accomplie patron, pas de soucis. Le type est coffré. On l’interrogeait depuis hier soir, on a eu du mal à lui faire cracher le morceau. Finalement on s’en sort avec peu d’infos -il savait pas grand-chose -et un peu de cramé : Sidley a failli perdre ses tresses. Rien de grave et il a du bol, sur sa peau noire la petite brûlure se voit pas du tout.

Tony Hawlker »

Ce genre de petites notes étaient devenues une routine entre l’auror et son patron. Passant de simple subordonné à ami, Antony avait rapidement compris que le principal défaut d’Harry était la façon dont il s’inquiétait pour les autres. Pour éviter cela, il avait pris l’habitude de lui écrire rapidement à la fin de chaque mission un peu dangereuse. Harry lui en était généralement très reconnaissant, cela lui enlevant l’angoisse qu’il ressentait en se disant qu’il aurait mieux fait d’être sur le terrain. Cette fois pourtant, s’il accueillit la note avec un sourire, il n’avait pas été inquiet le moins du monde, ses pensées occupées par ses invités et par son correspondant. Ce dernier surtout en vérité, et tous les souvenirs enfouis qu’il faisait ressurgir. De la main d’un gamin pompeux qu’il avait refusé de serrer à de nombreuses disputes verbales devant la grande salle, souvent pour bien peu, en passant par le nombre de fois où ils en étaient venus aux mains dans un couloir isolé alors qu’Hermione leur hurlait de se comporter comme des gens civilisés. Rien à faire, c’était tellement bon de voir son rival entrer dans la grande salle en boitant légèrement, où même simplement avec la lèvre fendue et encore rouge d’avoir reçu une droite magistrale. « Ils ont besoin de se foutre sur la gueule, c’est viscéral chez eux » avait un jour doctement dit Dean Thomas en aidant Ron à soutenir un Harry a moitié assommé.

D’où venait ce besoin ? Difficile de le dire, mais devant la tête du con prétentieux qui s’était permis de ridiculiser son premier ami devant tous les première année, il avait su que leur relation ne serait pas basée sur de la gentillesse. Du respect, si, et plus qu’un peu, contrairement à ce que pensaient beaucoup de gens à Poudlard. Malfoy avait toujours été jaloux de l’attention porté sur « l’élu », de ses aventures magnifiques que l’on racontait dans la grande salle et qui émerveillaient tous les élèves. Mais pour tout ce que son rival avait surmonté, il l’admirait. Il savait bien que lui-même n’aurait pas été capable d’un dixième de ce que faisait Potter. Il n’aurait pas eu le courage. De son côté, le brun ne pouvait s’empêcher de remarquer avec quelle dextérité Draco se mêlait à n’importe quelle conversation -Griffondor à part, bien entendu-, s’imposait par son charisme, convainquait et persuadait des assemblées d’élèves en quelques minutes. Au début, Harry avait préféré trouver ces talents dégoutants et malsains ou les attribuer au physique plutôt envoutant de Malfoy. Il avait fini par reconnaitre que cela pouvait être une qualité, même si lui n’en était pas doté. Il aurait bien aimé d’ailleurs, il aurait peut être eu l’air un peu moins con dès qu’il s’agissait d’adresser la parole à Cho Chang en quatrième année…

Après avoir rencontré Lucius plusieurs fois, il avait commencé à comprendre ce que signifiait la « famille » pour son rival. Peut être un peu de convivialité cachée, mais surtout une série de règles, coutumes à respecter pour l’honneur et la prospérité des Malfoy. Un masque à porter devant tous. Prenant brusquement conscience de ce fait, il avait commencé à regarder Draco d’une autre manière, l’observant pour essayer de le découvrir, sans son mur de glace. Il voulait percevoir une expression, un regard, quelque chose qui ne serait pas joué pour une série de spectateur. Et il en avait vu. Des regards mélancoliques vers le ciel couvert de nuages gris, un sourire sincère à Blaise, des yeux tristes posés sur la lune tandis que Draco oubliait pendant quelques instants sa ronde de préfet, ignorant qu’Harry sous sa cape se trouvait à quelques mètres. Dans ces moments là, il devenait humain.

Et puis le blond avait changé en sixième année. Son masque s’était effrité et un jeune homme terrorisé et épuisé par ce qu’on lui demandait était apparu. Avec le recul et l’apprentissage de la mission dont était chargé Malfoy, Harry comprenait mieux son déclin progressif. Il comprenait mieux les larmes d’enfant refoulées qui avaient finalement coulées doucement sur les joues pâles, alors qu’il attendait simplement quelqu’un pour le consoler et le protéger. Le visage défait de Draco s’était reflété dans les miroirs sales des toilettes de troisième étage, seul le bruit de l’eau qu’il faisait couler troublait le silence. Même Mimi était restée invisible. Lui, « l’élu », le héros du monde sorcier, était immobile sous sa cape, silencieux et impuissant. Il ne pouvait pas intervenir, ils étaient ennemis, dans des camps opposé, Draco le haïssait et… Et il avait bien d’autres problèmes à régler alors.

Mais il s’était demandé pendant une seconde si, s’il avait serré la main tendue vers lui en première année, il aurait pu l’aider à se libérer de la laisse qu’il avait autour du cou. Fichu instinct Griffondor.

Comme bien souvent lorsqu’il se remémorait de vieux souvenirs, Harry avait fini allongé sur son lit, le regard rivé au plafond. Il roula sur le côté pour se relever et ferma les yeux quelques secondes, le temps que l’impression de déséquilibre provoqué par son mouvement brusque cesse. Puis il laissa courir son regard sur sa chambre, ou plutôt sur la quantité incroyable d’étagères qui couvrait les murs. N’ayant pas assez de livres ou de bibelots pour les remplir, plusieurs d’entre elles étaient seulement couvertes d’une fine couche de poussière. Harry évalua son rangement en plissant les yeux et, d’un coup de baguette, fit disparaitre plusieurs planches de bois non utilisés. Cela permettrait d’éviter que ce coin de mur soit totalement dans l’ombre. Il soupira. Bien sûr, essayer de rendre sa chambre la plus chaleureuse et protectrice possible ne changerait rien, et il le savait parfaitement. L’angoisse lui serrait toujours la gorge dans la nuit alors que, les yeux grand ouvert et la couverture remontée jusqu’au menton, il voyait les ténèbres de la pièce devenir des monstres fantomatiques. C’était ridicule, à vingt ans, avoir peur comme un enfant…

« Archimède ? »

L’oiseau entra d’un battement d’aile à l’appel de son maître et se posa sur son épaule, frottant sa tête contre sa joue. Un ronronnement satisfait sortait de son bec entrouvert.

« Il parait que tu es pote avec Malfoy maintenant… T’as ressenti le besoin de te montrer consolante avec lui aussi ? »

Devant l’absence totale de réaction de l’animal, Harry rigola et la laissa retourner sur son perchoir. Au passage, l’oiseau donna un coup d’aile malencontreux dans un livre qui s’écrasa au sol dans un nuage de poussière. Soupirant, le jeune homme se pencha pour le ramasser et découvrit avec amusement un vieil album photo datant de ses deuxièmes et troisièmes années à Poudlard. Il l’ouvrit, faisant attention à ce qu’aucun des clichés ne s’échappent, et son sourire s’étira en tombant nez à nez avec un Ron désespéré, un rouleau de scotch pendant mollement à sa baguette. Puis se succédaient plusieurs images en mouvement de la salle commune de Griffondor. La photo, comme beaucoup d’autres, était de Colin Crivey. Harry se vit, assis près de la cheminée et entouré de ses amis. Hermione souriait, la tête levé au dessus d’un énorme ouvrage, Ron grimaçait et levait le poing vers ses frères, visiblement victime d’un de leur tour. Les jumeaux le regardaient fièrement, les bras croisés sur la poitrine et clairement sans remords.

Le doigt du jeune homme s’attarda à côté des visages épanouis de Fred et Georges, si proches et si complices. Ils n’avaient pas encore été victimes de la guerre.

Préférant oublier ces dernières pensées, Harry tourna la page, dévoilant Hermione en train de l’étreindre avec force, les deux aussi mort de rire l’un que l’autre. Un petit détail attira son attention. Une chevelure blonde bien connue se trouvait dans le coin gauche de la photographie, en arrière plan. On distinguait clairement la grimace dégoûté de Malfoy, spectateur de quelque chose qu’il n’aurait préféré pas voir. « L’aristo a été choqué à vie » songea Harry avec une pointe d’amusement.

.oOo.

Harry traversa le hall d’entrée du ministère de la magie en suçotant la blessure au doigt qu’il venait de se faire infliger.

« Alors c’est nous qui partons en mission mais c’est toi qui te blesse ? Demanda Antony en arrivant sur sa droite.

-C’est Archimède, expliqua le brun avec un sourire contrit, pour me punir de ne pas répondre à mon courrier…   Comme quoi, c’est dangereux d’élever une chouette.

-T’as aucune autorité sur elle patron, c’est tout, ricana Tony avec un air espiègle.

Il contourna Harry pour se placer devant lui, marchant à reculons.

-En parlant d’oiseau, mon message est bien arrivé ? Le petit n’est rentré que tôt ce matin… Fit-il en enfonçant ses poings dans ses poches.

-C’est moi qui l’ai gardé le temps que le vent se calme. Tu n’as pas honte de l’utiliser quand il fait un temps pareil ? Un jour il se fera emporter et on ne le reverra plus.

Ils arrivaient au niveau de la fontaine géante, là où une flopée d’employés se réunissait pour échanger quelques mots ou fumer une dernière cigarette avant de monter dans leurs secteurs respectifs. Comme d’habitude, Harry se fit accoster de tous les côtés, ne sachant plus où donner de la tête pour ne pas paraître impoli. Tony, lassé, le tira par le bras et l’entraina manu-militari jusqu’à un des nombreux ascenseurs.

 « Arrête d’essayer d’être sympa avec tout le monde. C’est pas parce que tu as débarrassé le monde d’un mage noir que tu dois jouer les concierges. » Râla-il, ses yeux noirs lançant des éclairs à quiconque essayait encore de s’approcher.

Son interlocuteur n’eu pas le temps de répondre, son regard fut attiré par quelqu’un passant devant eux. Ces cheveux blonds, cette façon de marcher et… ce parfum. Pas de doutes possibles. Bloquant la porte de l’ascenseur du pied, Harry se pencha hors de la cabine.

« Malfoy ! »

Des yeux gris, légèrement étonnés, rencontrèrent ceux, émeraude, du brun.

 « Rien n’arrête un Malfoy, c’est bien ce que tu dis, hein ? Sans attendre de réponse, il continua : Dans ce cas là, je t’attends. Bonne chance.»

Et il appuya résolument sur le dernier bouton, celui portant l’inscription « Bureau des Aurors ».

Tony haussa un sourcil mais ne fit aucun commentaire.

 

.U.

Voili voilou. Encore désolée du retard… Une petite review pour me dire ce que vous en avez pensé ? En tout cas merci d’avoir lu jusque là ^^.

D'ailleurs, en parlant de reviews, merci beaucoup pour celles que vous m'avez laissé, ça me fait toujours super plaisir de les lire :)

(Et, rien à voir mais bon, Tak est au Pérou ? Mais c'est trop la classe !!)

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>