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au 31 Mai 21 :
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contenant 15226 chapitres
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Parce que rien n'a changé
Par Ketchupee
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
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    Chapitre 5     Les chapitres     28 Reviews    
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Tout Malfoy respectable se doit d'entuber le monde

NdA : ça va bientôt faire deux ans que j'avais pas posté de nouveau chapitre, j'imagine que j'ai dû perdre tous mes lecteurs et c'est bien fait pour moi ^^'... J'ai continué à écrire, mais à un rythme tellement lent qu'il me semblait ridicule de poster... Ce chapitre par exemple à été écrit il y a au moins un an, mais pour cause de bac puis d'entrée en prépa, je n'étais pas régulière du tout pour la suite. Je suis dans ma deuxième année de prépa désormais, et même si j'ai pas mal de travail, j'arrive mieux à m'organiser. Je ne vous promets pas un rythme très rapide, ce sera un chapitre toutes les deux ou trois semaines (sachant que je tiendrais cette bonne résolution uniquement si j'arrive à prendre de l'avance pendant les vacances... Ou sinon, vous m'aidez à brûler quelques uns de mes profs et vous filez des pots-de-vin à mes jury de concours... Ou pas XD). J'espère qu'il y a encore quelques lecteurs qui traînent... Je vais pas chercher à trouver des excuses pour cette longue absence, j'en ai clairement pas de valables, du coup je vous laisse ce chapitre et à dans trois semaines max !

Chapitre 5- Tout Malfoy respectable se doit d'entuber le monde

« Rien de plus ?

-Rien du tout. »

Harry soupira.

« Bon le principal c’est que ce type soit hors d’état de nuire et que vous alliez bien. Sidley, ta brûlure ? »

L’intéressé secoua ses tresses en souriant, dévoilant ses dents.

« Yep boss, tout va bien, il en faut plus pour m’avoir moi. » Puis, ayant vu le regard amusé qu’Antony lui lançait, il continua « Bon, c’est vrai, heureusement que Tony était là sur ce coup…

-Toujours là pour te sauver la mise, mon pote » ricana le jeune homme.

Le dernier de la bande, un homme plus âgé, Philip Schant de son nom, se racla la gorge et prit la parole.

« Le déroulement détaillé de la bataille est dans le dossier. Vous verrez à quel point l’homme n’était pas prêt à une attaque organisée…

-C’était carrément le bordel ! Compléta Sidley mais le regard de son ainé l’arrêta.

-… Je disais donc, il n’était qu’un conservateur regrettant clairement la disparition du mage noir. Mais ce n’est pas cet homme en particulier qui m’inquiète au fond…

-On a quand même mis son dossier complet là dedans » fit Sidley en imitant le ton docte de Philip, tout en désignant la liasse de papier que tenait Harry entre ses mains. Celui-ci hocha la tête et, d’un signe, intima à l’autre de continuer.

L’homme recoiffa machinalement ses cheveux poivre et sel avant de recommencer.

« Il a fait mention d’un groupe, d’une « bande ». Il a utilisé des termes peu recommandables pour nous faire comprendre qu’ils nous…

 -…Extermineraient. » Le coupa Antony en se redressant sur son siège, ses sourcils froncés indiquant qu’il était de l’avis de son collègue concernant l’importance de ces informations.

« Enfin par ce « nous » voulait dire « ceux qui se complaisent dans la nouvelle société sorcière ». C’est mot pour mot ce qu’il a dit.

-D’anciens partisans de Voldemort ? » Demanda Harry en haussant les sourcils, ne faisant pas attention à la grimace des sorciers en entendant le nom maudit. Bien que défait, il inspirait encore la crainte.

« Non, il n’avait pas la marque. Enfin pas la vraie, mais il en portait fièrement une pâle copie sur le bras gauche.

-De l’encre de base » cru bon de préciser Philip.

« …Que doit-on comprendre ? » Demanda Harry à voix haute, les yeux rivés au plafond. Aucun des trois hommes ne répondit. Avec le temps, ils avaient appris à comprendre les habitudes de leur patron. Ils attendirent donc silencieusement qu’il les regarde à nouveau.

« Effeuillez tout son dossier. Ses proches, amis, collègues, ses occupations, ses éventuels liens avec des ressortissants de magie noire, s’il a déjà eu en sa possession un objet de magie noire, s’il a déjà lancé un sortilège impardonnable et si oui, contre qui. »

Les trois hommes se levèrent en même temps mais si Philip et Sidney se mirent directement au travail, le dernier resta dans le bureau, refermant la porte derrière ses acolytes.

« Un problème Tony ? fit Harry en le fixant, un sourcil légèrement haussé.

-Patron, c’était quoi tout l’heure ? Avec Malfoy. »

La grimace qui alla de paire avec le nom prononcé sembla déplaire à son interlocuteur. Harry répondit un peu brusquement.

« Quelque chose qui concerne deux anciens camarades. Et je t’ai déjà dit de ne pas t’asseoir sur mon bureau Antony, si quelqu’un entre, on ne peut pas dire que ça fasse sérieux. »

Plutôt que d’obéir, l’autre se pencha plus en avant, plantant ses yeux noirs dans les émeraudes de son patron.

« Camarades ? Vous ne vous êtes jamais aimés… Et faites gaffe, ce type est un fils de mangemort, on sait jamais… » Puis il se releva et se dirigea vers la porte. Avisant l’air mécontent d’Harry, il cru bon d’ajouter « Faites pas cette tête patron, vous allez rider avant l’âge. Je dis ça pour vous, c’est pour votre sécurité.

-Merci… maman. » Grogna le brun en réponse.

Le brusque éclat de rire d’Antony détendit l’atmosphère et il quitta la pièce avec un clin d’œil.

« Cogite bien sur le dossier patron ! »

 

.oOo.

Malfoy,

Encore à étiqueter des petites cases où ranger les gens, c’est ça ? Donc selon toi, les cases « anciennement Griffondor » et « anciennement Serpentard » ne sont pas compatibles ? Ravi de t’avoir prouvé le contraire. Pour satisfaire ta curiosité, je dirais seulement que Théo et moi nous nous sommes rencontrés par hasard un soir dans un bar et qu’après avoir discuté par politesse, nous nous sommes trouvé pas mal de choses en commun. C’est un bon ami depuis bientôt un an. Mais, sincèrement merci d’être venu le voir, ça lui à fait plaisir.

Au fait, tu avais raison, Seamus Finnigan est un salaud.

Et sinon, je te l’ai déjà dit au ministère, mais j’attends que tu me prouves la prétendue capacité des Malfoy à atteindre leurs buts malgré tout ce qui se dresserait sur leur chemin.

Harry

P.S : Ne pose pas trop de question sur Archimède… Mais bravo d’avoir réussi à te la mettre dans la poche, elle est réputée pour son mauvais caractère.

 

Draco haussa un sourcil, puis le second, et enfin passa son doigt sur l’arête de son nez. Potter avait définitivement une attitude bizarre. D’abord il faisait ami-ami avec quelqu’un qu’il aurait dû exécrer, ensuite il insultait celui qu’il avait défendu quelques jours auparavant, puis il encourageait son ancien rival à se battre pour un poste quasiment inaccessible. Si la façon de penser de cet homme avait toujours été un mystère, là, il battait des records d’incompréhension. À quand un traducteur griffondor-langage courant ?

Son esprit malfoyien analysant ce qu’il venait de lire, la première chose claire qui vint à l’esprit de Draco (après « cet homme est fou » bien entendu) fut de la méfiance. Immédiatement suivie par de la curiosité. La troisième pensée logique découlant de cette lettre ne vint que le lendemain.

 

.oOo.

Draco remit en place une mèche qui refusait de tenir sur son crane comme les autres et leva le regard vers la jeune femme qui venait d’entrer dans son bureau, une liasse de papiers administratifs sous le bras. Contrairement à son habitude, elle ne posa pas rapidement son fardeau pour quitter le plus vite possible du bureau du fils-de-mangemort mais resta plantée devant Malfoy. Celui-ci, déjà retourné à ses occupations s’arrêta d’écrire et redressa lentement la tête. Semblant prête à poser une question, la jeune femme restait la bouche entrouverte, comme un poisson hors de l’eau incapable de se replonger dans son milieu naturel. Devant le regard acier elle rougit et se détourna rapidement, le claquement de ses talons en partie étouffés par la moquette grise qui recouvrait le sol de tout le département.

Le jeune homme soupira. Il supportait ce genre de comportement depuis les dernières 48 heures, soit le moment où le bruit s’était répandu que le grand et magnifique directeur du bureau des Aurors lui avait adressé la parole comme à un ami. Le passage éclair du brun dans son secteur n’avait pas arrangé les choses.

En effet, plus tôt dans l’après-midi, le bureau des affaires moldues avait eu l’honneur de recevoir la visite d’un des hommes les plus importants du ministère… Enfin « Honneur », tout était question de point du vue. Draco l’avait plutôt pris comme une provocation et l’avait accueilli avec tout le désintéressement qu’il pouvait lui porter.

« Qu’est-ce que tu fiches ici Potter ? Tu t’es perdu ? » Avait-il lâché, méprisant au possible et réutilisant par automatisme la façon qu’il avait de s’adresser à son rival lorsqu’ils étaient encore à Poudlard.

« Méfie toi, avait rétorqué Harry, à t’entendre on pourrait croire que tu manques de respect au directeur du bureau des Aurors. Pas top pour viser une promotion. »

Un sourire ironique avait alors étiré les traits de Draco et, s’inclinant légèrement, il avait lâché, moqueur « Mes excuses votre seigneurie. Désirez-vous de l’aide pour retrouver votre chemin dans les marécages des mauvais étages ? »

La seigneurie en question avait éclaté de rire « C’était de la rime facile ça. Tu faisais mieux avant.

-Un long moment sans entrainement, que veux-tu… » Avait répondu Draco, se moquant clairement de son interlocuteur.

Par un coup du hasard, un employé avait emprunté le couloir où ils étaient à ce moment là et avait découvert Harry Potter hilare, semblant discuter le plus amicalement du monde avec Draco Malfoy. Il n’avait pas dû entendre la haute teneur ironique des propos échangés mais avait certainement remarqué le tutoiement qu’avait employé le blond.

Quoi qu’il en soit, brusquement tous ses collègues s’étaient mis à le regarder avec intérêt, ou du moins ils n’évitaient plus son regard. Qu’imaginaient-ils au juste ? Que Potter et lui étaient en fait des amis très proches ? Peu probable… Qu’il essayait de se rapprocher d’Harry pour y trouver des avantages ? Déjà plus crédible. Il devait donner la même impression que Théodore Nott.

Théodore. Harry. Avantages. Draco ouvrit subitement les yeux. Mais qu’est ce qu’il était con ! En temps que Malfoy, il aurait dû réagir tout de suite et voir ce tapis rouge qui s’étendait devant lui à perte de vue. Il était aveugle ou quoi ? Peut-être simplement rouillé… Son père, lui, aurait immédiatement vu où était son intérêt.

Sauf que contrairement à Lucius, Draco choisirait une voie bien plus sûre que celle de suivre un fou de magie de noire souffrant de troubles psychologiques marqués.

Un grand sourire étira ses lèvres et il rassembla tout ce qui avait traversé son esprit en quelques secondes. Il voulait plus que son poste mais ses origines dissuadaient tous ses collègues -ou plutôt toute la population sorcière- de lui faire totalement confiance. Le moyen le plus simple aurait été de se subordonner à quelqu’un d’influent, mais sa fierté et peut-être aussi la volonté de ne pas être éternellement un sous-fifre comme son père, l’avait empêché d’avancer sur ce chemin. Sauf qu’actuellement, Potter semblait avoir le besoin irrépressible de lui accorder de l’attention. Autrement dit, la personne la plus connue et influente du monde magique venait brusquement de le hisser sur un piédestal dont il ne pouvait que rêver auparavant.

Un léger rire s’échappa de ses lèvres. Soit, Potter voulait… Quoi d’ailleurs ? Qu’importe, le rôle de « prince de glace » désiré lui allait parfaitement. Il avait été à la bonne école de ce côté-là. Il savait jouer le jeu et porter un masque dans toutes les relations. Potter voulait se rapprocher de lui, d’accord. Il deviendrait son « ami », classe et charismatique, proche, mais inaccessible. Non, ce n’était pas la modestie qui l’étouffait, mais, par ce biais, redorer son blason auprès de la population sorcière serait peut-être plus simple que prévu.

Le reste de sa journée lui parut absolument magnifique et même la pluie qui s’abattit en continu sur sa vitre ne pût lui faire perdre son sourire. Son travail lui semblait brusquement moins inintéressant et, fait majeur de sa journée, il renoua avec un sentiment qu’il pensait avoir totalement perdu depuis la guerre : celui d’être envié et admiré. Certes ce n’était pour le moment que quelques cruches du deuxième palier qui le regardaient de cette manière, mais très bientôt tous seraient comme ça. Homme comme femme rechercheraient sa compagnie, son élégance, comme une nuée de papillons de nuit autour d’une bougie. Cette comparaison le fit sourire et il traversa le couloir jusqu’aux ascenseurs d’une manière bien plus détendue que d’habitude. Fini le Mr. Malfoy poli mais discret, simple employé sans reconnaissance. Le vrai Draco, le prince de serpentard, s’éveillait enfin après une longue léthargie.

.oOo.

 

Harry gratta pensivement l’arrière de la tête d’Archimède, déclenchant un ronronnement -assez atypique de l’avis de n’importe quel connaisseur en matière de chouette- de la part de l’oiseau. Entre ses doigts, et menaçant de glisser, se tenait la lettre qui venait de lui être apportée.

Potter,

J’ai un peu de mal à te comprendre, je le crains… Qu’est-ce que t’a fait Finnigan en deux jours pour que tu change aussi brusquement d’avis sur lui ? Je te savais impulsif- c’est malheureusement très répandu chez une espèce connue sous le nom de « Griffondor »- mais à ce point…

Inutile de te faire un monologue pour t’expliquer comment un Malfoy atteint toujours sont but, ce serait long et fatiguant pour nous deux. Retient juste que c’est dans les gênes. Donc tu n’auras pas longtemps à attendre, parole de Malfoy.

Autrement, savais-tu que demander à quelqu’un de ne pas poser de questions sur quelque chose, c’était attiser sa curiosité ? Donc explique moi tout, Archimède est en fait une de tes groupie qui s’est changée en oiseau pour pouvoir te servir toute sa vie durant, ses potions d’amour n’ayant pas marché sous forme humaine ? Un peu trop tordu peut-être… Alors c’est simplement le résultat d’un sortilège qui a mal tourné ? Laisse tomber Potter, tu sais que je suis curieux et tu sais également que la seule personne avec qui je ne peux PAS faire preuve de patience, c’est toi (rappelle-toi le nombre minime de secondes où j’arrivais à retenir mon poing avant de t’envoyer une droite). Donc explique-moi.

Draco M.

S’il avait su que Malfoy deviendrait un correspondant aussi régulier et divertissant, nul doute qu’il lui aurait écrit bien plus tôt… Envolée le respect dégoulinant et les formules toutes faites de sa première lettre. Il retrouvait son vrai Draco, ce petit con prétentieux qui n’avait pas sa langue dans sa poche, le seul qui se permettait de lui faire face ouvertement et de chercher n’importe quel petit détail pour le titiller.

Mais même si le ton restait moqueur et ironique, quelque chose avait encore changé. Malfoy ne lui envoyait plus des piques dans le but de le blesser. Réaliser cela lui avait laissé un sentiment étrange, comme s’ils partageaient une certaine complicité… Venant de Malfoy, ça paraissait quand même étonnant.

« Bah, arrêtons de nous prendre la tête avec ça, hein Archimède ? Ces correspondances sont sympa, c’est tout ce qui compte » Dit Harry à haute voix. Sa chouette hulula, comme pour lui donner raison puis alla se poser sur son perchoir, enfouissant sa tête dans ses plumes pour dormir.

Balançant ses jambes sur le côté, Harry se leva de son lit et s’étira paresseusement. Il descendit lentement au séjour.

« Effie ?

-Maître. Fit la petite elfe en apparaissant subitement à côté de lui.

-Quand le docteur Darett doit-il venir ? J’ai faim… »

Inclinant la tête sur le côté, Effie répondit de sa petite voix aigue : « Elle ne devrait plus tarder Monsieur Potter, mais je suis navrée, je ne dois pas vous servir à manger pour le moment, cela fausserait les résultats des examens. »

Harry marcha jusqu’à la fenêtre avec mauvaise humeur, parfaitement conscient que cela allait faire culpabiliser l’elfe, mais il s’en fichait royalement sur l’instant. À plus de vingt ans, être encore materné comme un gamin, ça avait de quoi énerver…

« C’est pour le bien de Monsieur Potter. » Dit Effie d’une voix claire en le fixant, comme s’il elle avait entendu ses pensées.

Bien que respectueuse, elle ne s’écrasait absolument pas devant son maître comme la plupart des elfes de maisons et pour cause, c’était une elfe libre. Anciennement dans une famille de mage noir, elle les avait servi de son mieux pendant de nombreuses années jusqu’à ce que, l’un après l’autre, ils soient tués par Voldemort s’ils avaient été lâches ou par les aurors et alliés d’Harry s’ils avaient été suffisamment courageux ou fou pour venir au combat. Comme beaucoup d’elfes dans son cas, elle avait donc rejoint le seul endroit qui l’accueillerait à bras ouvert : Poudlard. Toute aide était la bienvenue à l’époque pour réparer le château, s’occuper des blessés légers qui n’avaient pu être admis à St Mangouste faute de place et préparer les quantités astronomiques de nourriture pour tous ceux qui s’étaient réfugiés à Poudlard. C’est là qu’Harry l’avait vu la première fois, transportant un bloc de pierre bien plus énorme qu’elle pour déblayer un escalier.

Il n’avait eu cesse depuis la mort de Voldemort de voyager dans le pays pour apporter son aide à une stabilisation du ministère et parler aux populations, les exhortant à ne pas sombrer dans la violence et la vengeance en tuant avec une cruauté inouïe les quelques mangemorts -ou supposés mangemorts- qui réapparaissaient dans la nature. Inutile de faire encore plus de victimes aléatoires alors que le ministère entamait une vaste campagne de procès. De retour à Poudlard, Harry s’était donc étonné de voir qu’aucun des travailleurs n’utilisait la magie.

« Avec tout ce qui a été balancé comme sortilège dernièrement, c’est pas sûr, lui avait expliqué Dean Thomas. Le château est naturellement gorgé de magie et en ce moment, tout semble être déséquilibré… C’est pour ça que le camp des soins qui nécessitent la magie à été monté un peu à l’écart et qu’on utilise les sorts au minimum. Mais t’inquiète pas, d’après les aurors, ça se stabilisera dans les deux prochaines semaines. »

Harry avait donc relevé ses manches en bon griffondor et avait voulu aider la petite elfe. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle l’envoya tout bonnement balader avec un « je n’ai pas besoin de l’aide et encore moins de la pitié d’un humain. »

D’abord choqué, le brun avait éclaté de rire tandis que Dean, estomaqué, avait demandé à l’elfe si elle savait à qui elle parlait.

« À quelqu’un de propre tandis que tous les autres sont pleins de sueur et de poussière » Avait été sa réponse.

Elle n’avait compris que plus tard qu’elle s’était adressée à l’élu de cette guerre, le très connu Harry Potter, et avait craint une punition exemplaire qui n’était pourtant pas venue. Au contraire, le jeune homme était revenu plusieurs fois aider à l’endroit où elle se trouvait en prenant grand soin de la laisser porter ses fardeaux seule. Il s’était attaché à cette petite créature comme il l’avait été avant avec Dobby.

Lorsque l’état d’Harry s’aggrava, ses deux meilleurs amis prirent la décision d’appeler Effie en lui ayant auparavant offert une petite tunique de laine. De cette manière, l’elfe servait son maître par respect et non par obligation et, plus important, elle pouvait s’opposer à certains de ses ordres si nécessaire. Bien qu’elle le fasse très rarement, c’était primordial que quelqu’un de discret mais d’omniprésent puisse protéger Harry de lui-même. Elle pouvait donc choisir d’ignorer les « dégage » de son maître quand elle jugeait qu’il était en danger.

Le bruit caractéristique de l’utilisation de la poudre de cheminette fit revenir Harry à l’instant présent.

« Bonsoir Harry ! » Claironna la femme d’une cinquantaine d’année qui sortit de l’âtre en s’époussetant.

-Bonsoir Docteur Darett » lui retourna le jeune homme en souriant.

Pendant la demi-heure qui suivit, Harry passa quelques examens de routine puis, comme il en avait l’habitude, fini par se retrouver à discuter à bâton rompu avec sa médicomage.

« Tu as repris contact avec un ami ?

-Hum… Je dirais plus camarade qu’ami, expliqua le patient en souriant. On passait le plus clair de notre temps à nous -pardonnez moi l’expression- foutre sur la gueule à l’école…

-Et c’est lui que tu choisis pour reprendre contact ? » Fit le docteur Darett en haussant un sourcil.

Le brun rigola avant de répondre : « Ce n’était pas prémédité, cette correspondance m’est tombée du ciel en fait… Et je vous rassure, même si on passe pas mal de temps à s’envoyer des piques, il n’y a plus rien de violent entre nous. En même temps, par lettre… 

-C’est parfait alors mon petit Harry, sourit la médicomage en cédant au surnom qu’elle lui avait donné, ça me fait plaisir de te voir d’aussi bonne humeur. » Puis, après un silence « Je vais y aller, je t’envoie tes résultats aux examens médicaux d’ici une semaine, comme d’habitude. »

Elle se leva, aplatissant les plis de sa jupe d’un revers de main.

« Prends soin de toi et nourris-toi comme il faut. Tu as une elfe qui cuisine magnifiquement bien, profites-en ! »

Sur ce, elle s’en alla par l’endroit d’où elle était venue, laissant le salon brusquement bien silencieux.

.oOo.

 

« Paaaatron… »

Harry sourit à l’entente de cette voix et se retourna pour tomber sur Antony qui venait de sortir d’une des cheminées latérales. Les mains dans les poches, l’auror s’approcha de lui, un léger sourire sur les lèvres.

« Philip à bossé toute la nuit je crois. Il m’a dit qu’il avait trouvé quelque chose d’intéressant…

- Rappelle-moi de lui dire que je lui suis incroyablement reconnaissant pour son travail, mais que j’aimerai qu’il soit encore vivant lorsque l’enquête nécessitera des agents sur le terrain, plaisanta Harry, néanmoins impressionné par la capacité de son auror à se plonger totalement dans un problème quand il se présentait à lui.

-D’après ce que j’ai compris, ça va pas tarder, répondit Tony avec un grand sourire. Tant mieux, j’avais besoin d’un peu d’entraînement, continua-t-il en s’étirant exagérément, mettant en avant son corps musclé.

Le brun ricana en secouant la tête. « Continue à frimer comme ça et la toute la population féminine de ce ministère ne sera plus capable de se concentrer sur son travail aujourd’hui… 

-Je prends ça comme un compliment » lâcha l’auror avec un sourire satisfait.

Au même moment, un peu plus loin dans le couloir, Draco Malfoy sortait d’une des cheminées en époussetant sa veste. Il repéra immédiatement le couple atypique qui attirait l’attention de tous. Potter et l’autre imbécile -non, il ne l’aimait pas- semblaient pris dans une discussion très amusante vu le sourire qui ornait leur visage. « Ces deux là sont proches » ne pu s’empêcher de songer le blond. Cet Antony Hawlker était donc un obstacle potentiel à la réalisation de son plan. Mais il serait plus fort que lui.

Draco s’avança à grande enjambée vers la fontaine centrale sous les murmures et regards appuyés de nombreux employé. Les bruits se répandaient vite dans le ministère. Bien qu’étant encore à bonne distance des deux aurors, il sentit les obsidiennes émeraude puis les noires se poser sur lui.

Parfait. Maintenant relève la tête, fait mine de ne pas l’avoir vu. Croise son regard, sourit comme si tu étais heureux et surpris de le voir. Efface ce sourire immédiatement comme si tu étais gêné. Détourne la tête et continue ton chemin.

Draco rejoignit un ascenseur et, aussitôt qu’il fut dedans, laissa un sourire satisfait s’épanouir sur ses lèvres. Potter devait être en train de s’imaginer toutes sortes de choses ridicules et typiquement griffondoriennes, que Draco l’appréciait mais n’osait pas trop le montrer par fierté par exemple… Et il allait tomber dans le piège avec une naïveté absolument mémorable.

« J’aime pas ce type. Lâcha Antony avec un froncement de sourcil. Je le trouve pas net. Et il a un air mesquin. Et…

-Arrête un peu, le coupa Harry. Tu me fais quoi là ? Une crise de jalousie ?

-Mais il a carrément changé d’attitude en moins d’une semaine, tu vas pas me dire que tu l’as pas remarqué ? » S’écria le brun en rentrant dans l’ascenseur qui venait d’ouvrir ses portes devant eux.

« En même temps, il te manque pas mal de données pour comprendre » songea Harry qui n’avait parlé à personne d’autre que son médicomage de la correspondance qu’il entretenait avec Draco.

« Attends au moins qu’on soit dans mon bureau » souffla-t-il, las.

L’énervement de Tony était palpable et le trajet se fit dans un silence plutôt désagréable. Bien qu’incapable de blâmer son ami, Harry ne pouvait s’empêcher de regretter qu’il réagisse aussi vivement. Bien plus sensible et compréhensif qu’il n’en avait l’air au premier abord, l’auror avait compris nombre de choses sur Harry sans que celui-ci ait besoin d’en parler et notamment la période de fragilité qu’il avait traversé. Bien qu’il n’en connaisse pas tous les détails, il avait réagit en essayant d’apporter une présence réconfortante et fiable à son patron. Malheureusement, cela allait de paire avec une tendance à la surprotection qu’Harry lui reprochait régulièrement. Il n’était plus un gamin sans défense, mince !

Sidley et Philip étaient déjà dans son bureau, mais Tony les ignora royalement et, sitôt que la porte fut fermée, il s’écria :

« Y’a que moi qui le voit ou quoi ? Il est louche ce type !

-Ne devient pas parano non plus ou tu seras incapable de faire ton boulot correctement, répliqua Harry, mécontent.

-Attends mais ça se voit qu’il n’est pas content de son poste et qu’il vise l’un des notre ! Et il est près à tout pour ça. » Tony avait ponctué sa phrase d’un mouvement d’humeur assez violent. Ses pupilles noires brûlaient d’une colère mal contenue, le rendant particulièrement impressionnant et effrayant. Mais Harry y était habitué et il n’y fit presque pas attention, n’ayant aucun mouvement de recul contrairement aux spectateurs de la dispute qui n’avaient pas encore pu placer un mot.

« Et où est le mal ? S’il se dépasse pour atteindre le poste d’Auror, il aura mérité sa promotion. Il mérite déjà bien plus que ce qu’il a. Ses capacités…

-Pardon ? Le coupa Antony. Dois-je te rappeler que tu parles de Draco Malfoy ? Tu sais, le fils de cet immonde fils de pute, celui qui à rejoint les rangs du Mage noir et qui a tenté de tuer Dumbledore… Celui qui a permis à tout un groupe de mangemort de rentrer dans Poudlard pour assassiner des étudiants qu’il avait côtoyé pendant six ans ! »

Sildey rentra la tête dans les épaules. Quand Tony commençait à devenir vulgaire, ce n’était jamais bon signe…

Harry s’était brusquement tût, ses yeux brillant d’une lueur dangereuse plantés dans ceux de son interlocuteur.

« Faut-il que je répète ce que j’ai servi aux juges lors du procès de Draco ? Il n’avait pas le choix. La vie de sa famille était entre ses mains. Il avait seize ans et était terrorisé. J’aurais fait la même chose à sa place.

-Non, tu… Commença Antony, troublé par sa dernière phrase.

-C’était sa famille qui était en jeu Tony ! Son seul repère dans cette guerre à laquelle il ne comprenait plus rien. Et que ce ne soit pas la famille la plus aimante que l’ont puisse trouver ne change rien, continua Harry, contrant l’argument de son interlocuteur avant qu’il ait pu ouvrir la bouche. Je te l’ai déjà raconté, malgré tout ce que m’ont fait les Dursley, je n’ai pas pu m’empêcher d’être ému, voire triste lorsque je leur ai dit au revoir pour la dernière fois. Là il s’agissait de la vie de ses parents ! Alors je comprends Draco. Et j’aurai fait la même chose que lui. »

Ni Sidley ni Philip ne se permirent d’intervenir pour demander qui étaient les Dursley et le silence régna dans la pièce pendant quelques secondes. Harry s’assit sur sa chaise avec un soupir fatigué, comme si l’échange l’avait vidé de ses forces. Son teint un peu trop pâle fini de calmer Tony qui fronça les sourcils, inquiet.

Passant pensivement les doigts sur sa cicatrice, le brun reprit : « Et si je suis vivant aujourd’hui et si Voldemort est défait, c’est en partie grâce à lui. » Souriant très légèrement devant les regards écarquillés des autres, il continua. « Ce n’est pas qu’il n’a pas fait les bons choix, c’est que les choix qui s’offraient à lui étaient tous plus inhumains, plus intolérables les uns que les autres. Même si ce n’est qu’un petit con arrogant, je ne peux pas le détester.»

Antony contourna le bureau et posa sa main sur la nuque d’Harry, le massant doucement de son pouce. Sa manière à lui de le détendre et de s’excuser.

Le plus âgé de la bande toussota pour ramener tout le monde à l’instant présent.

« Désolé » Firent les deux hommes à l’unisson.

« Tu as du nouveau alors ? Demanda Harry en se redressant, les mains appuyés sur son bureau.

-En effet. Un lieu en fait, qu’il me semblerait intéressant de visiter. » Ce faisant, Philip sortit une liasse de feuille de journaux et les étala devant les trois personnes dont il venait de capter l’attention.

« C’est une affaire qui remonte à un peu plus d’un an, en Juillet plus exactement. Dans la petite bourgade de Dervon plusieurs cas d’intoxication moldues ont été détectés. Les victimes développaient toutes sortes de réactions physiques, mais plus grave, cela avait un impact sur leur personnalité… Les enquêteurs envoyés sur le terrain avaient établis que cela était dû à une trop forte teneur d’un produit magique rare auquel les personnes sans pouvoirs réagissaient mal et l’affaire avait été classée après que le maître des potions qui utilisait trop de distillat de Bronx vénéneux soit prié de respecter le code de limitation des produits magiques ou d’aller faire ses affaires loin des villages moldus. »

Toutes les personnes présentes écoutaient en silence et, satisfait de cela, Philip continua.

«Ce qui est dommage, c’est que les symptômes des victimes ne correspondaient que d’une façon très éloignée à ceux découlant d’une intoxication au Bronx… Je suis persuadé que ce n’était certainement pas la raison réelle des maladies.

-Tu as bien dit que c’était le village de Dervon, c’est ça ? Près de Narven ? L’interrompit Sidley en reposant le morceau de journal qu’il venait de parcourir. Après que l’autre ait acquiescé, il continua. Ce n’est pas dans ce coin qu’on a fini par attraper ce mangemort qui nous filait sans cesse entre les doigts ? J’ai oublié son nom…

-Exactement, sourit Philip, Jonhatan McLohan a été arrêté là-bas le 4 octobre, soit à peine trois mois après l’affaire dont je vous ai parlé.

-On n’a pas aussi vu ce nom de ville dans le dossier du fou de l’autre jour ? Réagit Antony, comprenant où ses collègues voulaient en venir.

-Si, fit Philip en recoiffant machinalement ses cheveux poivre et sel. C’est un endroit qu’il fréquentait pas mal l’année dernière bizarrement. Soi-disant pour participer à des tournois de bridge.

-Nous en venons donc tous à la conclusion que ça fait beaucoup de coïncidences pour un coin aussi paumé. » Intervint Harry. Puis il réenfila sa veste, rendit ses documents au membre le plus âgé de son équipe et vérifia que sa baguette était bien dans sa poche avant de lancer : « On va y faire un petit tour. Je vous accompagne. »





.oOo.

Merci d'avoir lu ! Et merci à ceux qui m'ont envoyé de gentils messages pour savoir quand je reprenais cette histoire, je me suis sentie hyper coupable vis à vis d'eux et du coup ça m'a trop boostée pour m'y remettre XD.

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