NdA : Yo ! Je suis de retour (...pour vous jouer un mauvais tour...) ! Et avec un jour d'avance parce que demain j'aurais pas accès à internet. La chapitre 8 est en cours, je pourrais le continuer dès le début des vacances (donc dans une semaine) et j'essayerai de prendre le plus d'avance possible pour garder le rythme ! Je m'excuse d'avance pour toutes les fautes, ma béta est toujours portée disparue :( … Sur ce, bonne lecture !
Chapitre 7- Avancement
« Bon, résumons. » Fit Harry en faisant les cent pas sur la masse de journaux sans intérêt posés au sol. « 8:32, vous êtes tous en train de bosser. Philip pose le journal avec la peinture magique, qu'il a préalablement demandé à Anthony pour vérifier un détail, sur le coin du bureau. 8:33 il sort de sa parcelle pour aller jeter des papiers sans importance. Vous entendez tous le gros « crac » d'un transplanage fait à l'arrache, des bruits de... » Il hésita un instant. « … Bousculade, disons, puis un second « crac ». Dix secondes plus tard vous êtes tous là, sauf que la salle est vide et que le carnet à disparu. » Il s'arrêta et redressa la tête, attendant une confirmation de la part de ceux qui l'entouraient.
Tous hochèrent la tête en s'entre-regardant. Ils venaient de perdre leur seul indice, et d'une façon complètement ridicule qui plus est. En même temps, ils étaient loin de se douter qu'une des personnes qu'ils cherchaient retournerait dans cette planque abandonnée depuis longtemps.
Philip croisa les bras, un air sérieux sur le visage. « Le transplanage a eu lieu directement dans ma parcelle et qui plus est, juste après qu'Anthony m'ait rapporté le journal » Lacha-t-il, comme s'il se parlait à lui même.
« Et pile au moment où tu quittais la pièce. » Ajouta Sidley
« Donc on est surveillés. » Statua Tony en jetant un regard inquiet autour de lui.
« Ou du moins observés à distance, pas forcement de l’intérieur de la maison... » Le corrigea Harry. Tous suivirent son regard. Une fenêtre donnait sur la rue, dans l'angle exact du couloir qui rejoignait la parcelle de Philip.
«J'y crois pas... » Fit Sidley en s'approchant de la vitre, les yeux écarquillés. « Un café de moldu. Ils nous espionnaient avec de bonnes vieilles jumelles depuis un bistrot miteux ... »
Harry s'approcha à son tour, les sourcils froncés et lâcha brusquement, les faisant tous sursauter, « Cette fenêtre était couverte une couche de poussière grasse quand on est arrivé ici. Qui l'a nettoyé ? »
Le silence lui répondit, et les regards inquiets de ses aurors qui commençaient à comprendre le confirmèrent dans ses craintes.
« Quelqu'un est venu pendant notre absence » Dit Amarianne d'une voix blanche, exprimant à haute voix ce que tous pensaient. Anthony, les sourcils froncés, quitta la pièce.
« Mais nos sortilèges de protections auraient du empêcher ça ! » S’exclama Sidley « Ou du moins nous prévenir... »
« Il faudrait des pouvoirs hors du commun pour esquiver nos sorts » Fit Patrick avec son fort accent irlandais. « Seul un magicien très... »
« Ou alors pas un magicien du tout » le coupa Anthony depuis l'autre pièce. « Venez ». Il attendit que tous soient suffisamment proches pour désigner du bout de se baguette un lambeau de tissu déchiré accroché à l'angle d'un meuble.
« Je ne connais aucun sorcier qui s'habille pour le plaisir avec des haillons crasseux. Ni qui marche pieds nus dehors par ce temps » Il désigna une empreinte encore fraîche sur les journaux éparpillés au sol.
« Woa c'est quoi ce pied ? » Fit Sidley en se penchant
« Un elfe, très probablement, vu la proportion des orteils » Lui expliqua Mira avec un air docte « De maison qui plus est vu le morceau de haillon. Les elfes sauvages ne s’embarrassent pas de vêtement et ne traînent pas dans les villes »
Donc il y avait au moins deux personnes dans le coup, un humain pour surveiller depuis le bar, et l'elfe pour venir commettre le vol après avoir reçu un signal, ce dernier n'étant pas sensible au charme de protection trop sommaire qu'ils avaient lancé en étant persuadé que cette planque était définitivement abandonnée. Mais ce n'était pas si grave en fin de compte, parce que s'ils avaient perdu le carnet, ce n'était pas la peinture en elle même qui les intéressait, mais plutôt les ingrédients probablement rare qui la constituaient, cela leur permettant ensuite d'établir géographiquement un endroit où le potionniste s'était fourni. De plus, ils venaient de gagner un nouvel indice. Harry se dépêcha de partager sa conclusion et jeta un sortilège à l'empreinte pour qu'elle ne s'altère pas.
« Mira et Patrick, vous êtes ceux qui s'y connaissent le plus en créatures magiques. Vous restez ici et me décortiquez ces indices. Sortez moi tous les secret qu'ils renferment. Les autres, retour au QG, tout le monde planche sur cette fichue potion-peintre. » Lâcha Harry d'un ton sans appel, et tous s'empressèrent de lui obéir.
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Draco replaça une mèche rebelle derrière son oreille et tenta de se concentrer sur le document, oh combien inintéressant, qu'il tenait entre les mains. Mais rien à faire, dès la deuxième ligne, son esprit s'envolait vers les carnets qu'il avait laissé dans un tiroir de son bureau. Il avait été incroyablement soulagé de les retrouver au fond de l'unique carton qui lui restait de sa famille et avait passé la soirée à les consulter précautionneusement, mais ils s'étaient révélés tellement riche en annotations qu'il n'avait même pas fini de lire le premier entièrement.
Il n'avait jamais prêté grande attention aux travaux de son grand-père, celui ci étant décédé alors qu'il était encore jeune , et son père ne l'y avait pas incité, considérant ces recherches comme une perte de temps. Il y avait, selon Lucius, bien plus important. Comme prêter main forte au mage noir le plus puissant pour avoir une place de choix après la domination du monde sorcier... Armand Malfoy était une exception dans la famille, un artiste-poète dont les idées assez peu en phase avec celles de la famille, l'avait mis complètement hors course. On le respectait parce qu'il était le seul fils de la lignée principale de la famille, et encore, les ragots allaient bon train quand il avait le dos tourné. Draco avait assisté à des scènes de ce genre mais il était trop jeune à l'époque pour tout comprendre. Lucius avait mis un point d'honneur à se différencier de lui et à prouver que le sang pur des manipulateurs qu'étaient les Malfoy coulait bien dans ses veines. Sa mère, Anastasia, l'y avait aidé en remplaçant son incapable de mari et en étendant son influence sur la jet-set des familles ancestrales de sorciers.
Draco soupira. Si seulement Armand n'était pas mort si tôt... Il aurait aimé mieux le connaître. Il avait peu de souvenir de lui mais il y en avait un particulièrement bien gravé dans sa mémoire. Il devait avoir entre 4 et 5 ans à l'époque, mais les couleurs, les sons et les sensations lui donnait l'impression que cela aurait pu s'être déroulé la veille.. C'était pendant un réveillon en famille, tous les adultes étaient occupés à parler des prochaines réorganisations des postes qui allaient avoir lui au ministère de la magie. Tous les jeunes présents à table écoutaient avec un air concentré, la plupart ne comprenant pas un traître mot de la discussion à laquelle ils assistaient. Mais l'important n'était pas de comprendre, il fallait juste faire bonne figure pour ne pas faire honte à père et mère. Draco s’ennuyait profondément, ses jambes trop courtes pour atteindre le sol se balançant au rythme de la vieille pendule. Si seulement il avait pu s'enfuir dans le jardin pour jouer avec ses cousins et cousines. Quoique, vu leur air méprisant et les efforts qu'ils faisaient pour ne pas le regarder et être plus sages, polis et parfaits que lui, l'héritier de la branche principale, il vaudrait peut-être mieux qu'il aille jouer tout seul. Mais encore faudrait-il réussir à sortir de table... C'est alors qu'une main s'était posée sur son épaule. Son grand-père, lassé de la discussion, avait décidé de s'en aller et de sauver son petit-fils en même temps. Personne ne se permis de faire de commentaire, pas même Lucius, qui, malgré ses différents avec son père, refusait de s'opposer à lui devant le reste de la famille. Inutile de donner à ces chacals un os de plus à ronger.
Draco s'était donc retrouvé dans le salon principal, sur les genoux de son grand-père qui s'était confortablement installé dans un fauteuil jouxtant la cheminée. Il avait passé le reste de l'après-midi à câliner son petit-fils en lui racontant toutes sortes d'histoires incroyables sur des terres magiques et inexplorées.
Impossible d'oublier cet événement quand les marques d'affections de la part de ses parents se comptaient sur les doigts de la main. Lucius avait interdit à sa femme de trop couver son fils, il voulait un homme fort comme hériter, pas d'une femmelette qui se réfugie dans les jupes de sa mère au moindre problème.
Draco soupira. Son père avait tendance à être un peu extrême... Pour finalement se ramollir en vieillissant, cela le disqualifiant au yeux de Voldemort et causant sa perte. Par un effort de volonté, il se replongea dans le document qu'il avait sous les yeux et dont il devait faire un compte rendu détaillé pour ses supérieurs.
« Quelle journée de merde » Songea-t-il en arrivant chez lui. Vivement qu'il entube Potter et se retrouve avec un poste digne de lui.
Archimède, cachée en haut d'une étagère, choisit ce moment pour effectuer une plongée magistrale sur le nouvel arrivant. Seul un réflexe qui le fit se protéger le visage avec son bras permis à Draco d'éviter les serres aiguisées de l'animal. Celui-ci s'enfuit à tire d’aile en poussant des piaillements furieux.
« Hey le piaf ! » Hurla Draco, furieux « Reviens là que je t'arrache les plumes unes par unes ! » Mais Archimède avait quitté la pièce , consciente qu'elle risquait de se prendre un sortilège dans le bec, et vu l'absence totale de bruit, elle devait faire la morte dans sa nouvelle cachette.
« Je sais que je lui ai pas encore répondu piaf stupide ! J'attends d'avoir plus d'info sur ce qu'il cherche pour... pour.. Et merde ! Pourquoi je me justifie ? Va te faire Archimède, si je te revois dans le coin, je jure que tu passes à la casserole ! » Continua le blond sur un ton furieux. Puis il se laissa tomber dans un fauteuil avec lassitude et balança ses chaussures plus loin. Il tint à peu près trois secondes avant que l'éducation Malfoyienne qu'il avait reçu ne l'oblige à se relever et à aller les ranger convenablement près de l'entrée.
Il se dirigea vers la cuisine et mangea rapidement avant de retourner dans sa chambre. Les carnets l'attendaient toujours dans le dernier tiroir de son bureau, et sans plus attendre, il se remit à sa lecture.
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« J'te jure c'est dingue ! J'ai la biographie complète de tous les sorciers majeurs qui utilisaient ce type de potion, j'ai même des détails sur leurs meufs et leur coucheries, mais rien sur la recette ! » La voix de Sidley résonna le hall du ministère, son patron levant les yeux au ciel devant son langage assez peu digne du respect que devait imposer un auror.
Quelques mètres derrière eux, Draco sourit. Sa journée commençait bien, sans le vouloir il était arrivé à quelques secondes d'intervalles de sa cible. En tendant un peu l'oreille, il pourrait peut-être capter des choses intéressantes. Et, miracle, l'autre enquiquineur désagréable, Anthony, n'était pas là, il y avait seulement le grand black qui parlait beaucoup.
« Je passe mon temps à chercher cette put... Fichue liste d'ingrédients » Se rattrapa Sidley « Et Anthony aussi pète un câble à force de piétiner. Il s'est tapé la lecture de toute une analyse hyper compliquée en espérant que certains constituants soit mentionnés, et ben que dalle !
-Il se sera couché moins bête et plus cultivé. » Répliqua Harry à mi-voix. « Il est où d'ailleurs ? Déjà au boulot ?
-Ouaip, il arrive à l'heure lui. » Puis il dévisagea son patron en levant un sourcil. « Pourquoi vous êtes là au fait ? Vous avez enfin décidé de vous joindre à moi et vous battre pour que les horaires matinales soient repoussée d'au moins une demi-heure ?
-Raté, c'est le contraire, je suis arrivé avec une heure d'avance par rapport à d'habitude.
-Vous aimez tant que ça vous exploser les yeux à lire des textes écrit en tout petit et à observer des miniatures minuscules ?
Draco leva les yeux au ciel à peu près en même temps qu'Harry. « Tu réalises que dans « miniature » on comprend qu'il y a la notion de petitesse... Alors « miniature minuscule » c'est... » Commença le brun.
« Un pléonasme, je sais » le coupa l'autre. « C'est pas parce que je dis des conneries à longueur de journée que je suis con patron » Termina-t-il avec une moue boudeuse qui eu le mérite de dérider son directeur. « Bon mais ça me dit pas pourquoi vous êtes dans le hall là maintenant alors que vous êtes censé être arrivé il y a une heure et demi...
-J'avais une réunion ce matin avec le ministre de la magie, je suis juste sorti prendre l'air avant de retourner « m'exploser les yeux ».
-Je vous jure patron, je commence à regretter les missions où je me faisais brûler les tresses . » Approuva Sidley. « Je crois qu'Amarianne à raison, peut être que c'est une meilleure idée de tout lire en diagonale et de s'arrêter uniquement pour ce qui ressemble à une liste »
Draco n'en entendit pas plus, les portes de l'ascenseur s'étant refermées derrière les deux aurors. Harry- pardon, Potter-, ne l'avait pas vu. En même temps vu les cernes qu'il se payait, il ne devait pas être très en forme. Sa mission devait le stresser plus que mesure. Raison de plus pour éplucher les carnets de son grand père, s'il trouvait cette fameuse recette qu'ils avaient l'air de chercher, il aurait définitivement le balafré dans la poche. Il sourit à cette pensée et c'est tout guilleret qu'il descendit à son étage.
Déposant de côté ses dossiers à traiter, Draco verrouilla sa porte d'un coup de baguette et sortit le carnet qu'il avait glissé dans sa mallette le matin même. Le grand black avait peut être raison, même si la totalité des annotations étaient passionnantes, peut être valait il mieux pour le moment qu'il se concentre à chercher une liste ou quelque chose s'en approchant. Il pourrait toujours revenir sur le reste plus tard.
Une dizaine de minutes plus tard, il s'arrêta brusquement de lire. Les recherches historiques et réflexions philosophiques accompagnée de reproductions d’œuvres anciennes avaient fait place à une peinture qui, à n'en pas douter, avait été crée directement dans le carnet. Son cœur s'était mis à battre plus fort d'un coup. Sous ses yeux s'étalait l'écriture penchée de son grand père :
Après plusieurs tentatives, je crois être parvenu à une formule plutôt stable. Je n'en reviens toujours pas, il me faut le noter ici immédiatement. Je viens de vivre quelque chose d'incroyable, me semble-t-il, car jamais je n'avais ressentis cela auparavant. La magie qui m'habite s'est réveillée au moment de la création de la peinture de la page ci-contre. J'ai pris pleinement conscience de son immensité et de la part absolument minime que je contrôle. Mon esprit et ma magie ont semblé fusionner pendant un instant, je ne peux même décrire correctement les sensations que j'ai ressenti, les mots n'en feraient qu'une pâle métaphore bien décevante. Les hommes ont tort de penser que la magie ne doit être exploitée que pour les sortilèges minables pour lesquels nous l’utilisons, ou encore pire, à des fin destructrices. Quel gâchis. Je crois que la clé de beaucoup de sagesse se trouve dans ce flux qui se cache en nous. Je m'égare. Je note ici les ingrédients utilisés pour ma préparation.
Une liste couvrait le reste de la page.
Il l'avait. Un grand sourire s'étala sur son visage mais ce fut de courte durée. En effet, dès la page suivante, une série de notes expliquait oh combien la potion était décevante sur la durée. Revenant une page en arrière, Draco dû admettre que la première «oeuvre » de son grand-père était particulièrement fade et mal conservée. Heureusement, une seconde liste suivait ces mauvaises nouvelles, plusieurs corrections y ayant été apporté. Et cela continuait sur plusieurs pages, la liste était sans cesse remaniée, corrigée et de nombreuses annotations au rouge expliquaient les raisons de ces changements, que ce soit pour augmenter les contrastes, vivifier les couleurs ou fluidifier les transfert pensée-magie (Draco haussa les sourcil devant cette formulation, pas sûr de comprendre où son grand-père voulait en venir).
Finalement, après plusieurs long paragraphes furieux sur le manque de stabilité des œuvres après création, Draco tomba sur un énorme mot entouré une bonne dizaine de fois.
Aspartonite
(l'extrait de Ventacluse peut servir de remplacement mais la fluidité en est altérée. Au point que l'on perd presque tout l’intérêt de vivre l’expérience. En revanche, la peinture produite est d'une qualité tout à fait remarquable, et vu la difficulté à se procurer de l'Aspartonite, si l'on est seulement intéressé par l'aspect esthétique, c'est une piste à ne pas écarter.)
Draco se renversa sur sa chaise, un immense sourire sur les lèvre. Il avait enfin son ticket pour quitter ces bureaux merdiques. Restait à voir comment il allait transmettre l'info à Potty. S'il se ramenait devant son bureau avec la liste, il aurait beaucoup trop l'impression de n'être qu'un sous-fifre aux ordres du grand chef. Il fallait que ce soit plus théâtral, qu'il fasse bien comprendre à Harry que ç’avait été simplissime pour quelqu'un comme lui. Il fallait que Potter l'admire. Que tous admettent ses capacités.
Le moral au plus haut, Draco reprit son travail de simple employé de bureau. Mais plus pour longtemps.
Mon dieu que le temps passait lentement ! La pause du midi finit par arriver, Draco se levant au moment même où l'aiguille de l'horloge qui se trouvait dans son bureau s'arrêta sur la case « 12h- pause déjeuner ». Il s'empressa de sortir de son bureau, beaucoup d'autres personnes étant en train de faire de même pour aller manger. Mais il ne prit pas la direction du self, au contraire, il s'engouffra dans un ascenseur pour descendre encore plus profondément. Les portes s’ouvrirent sur un couloir sombre qui semblait s'étendre à l'infini. Bien qu'assez peu accueillant, ce passage lui permettrait de rejoindre l'aile des archives -là où devait se trouver Potter- en un temps minime et en évitant la foule de travailleurs affamés qui aurait pu le ralentir. Il avança donc, les accroches murales s'éclairant au fil de son avancée. De petits panneau de métal incrustés dans le mur indiquaient les directions à prendre. Suivant celui qui annonçait « salle des archives », le jeune homme tourna deux fois de suite à droite avant de traverser un immense couloir et de rejoindre un autre ascenseur. Il appuya sur le bouton doré du -1 et s'accrocha à une des barres latérales pour ne pas se faire déséquilibrer par la machine, réputée comme tous ses congénères du ministère pour être particulièrement capricieuse.
La moquette étouffant ses pas, il avança dans le couloir. Il avait l'habitude de venir ici. Manger dans le grand réfectoire sur une table vide en sentant le regard de toutes les autres personnes présente lui brûler le dos l'avait vite lassé. A ces accusations muettes, il préférait le silence et la douceur des livres. Draco ne comptait plus le nombre de fois ou il était venu ici au lieu de déjeuner. Un sourire étira ses lèvres, il pouvait déjà sentir l'odeur poussiéreuse des vieilles couvertures.
Le bibliothécaire ne lui ferait pas de remarque, il avait l'habitude de le voir, mais Potter et son équipe n'étaient probablement pas dans les rayons ouverts à tous. Il avait déjà épluché tout le rayon sur les potion et rien n'aurait pu leur être utile. Ils devaient donc être dans la salle arrière, celle qui était fermée à clé et qui contenait tous les livres « non traité », soit, non vérifiés par le ministère.
Après la guerre, soit disant pour protéger la population d'une nouvelle guerre contre les forces du mal, tous les ouvrages de magie noire avaient été retirés de la circulation. Certains sorciers un peu trop prompt à suivre les ordres du ministère les avaient même brûlés, allant jusqu'à entrer par effraction chez les gens pour les voler. Toute personne s'y opposant étant immédiatement considéré comme un partisan du mage noir, un nombre considérable d'ouvrage avait été réduit en cendre avant que le ministère ne tente de calmer les choses. Les foules étaient dures à gérer, on passait d'un extrême à l'autre en si peu de temps... Et cet extrême ne valait pas forcement mieux que celui qui l'avait précédé. Les livres de magie noir et tout ceux considérés comme « suspects » -ou simplement ceux qui étaient mal compris- avaient donc été réquisitionnés et placés en quarantaine. Potter s'y était vertement opposé à l'époque, décrétant que cela ne protégerait personne, et que quiconque voudrait vraiment faire le mal par la magie noire y parviendrait, qu'au contraire, cela rendait la population plus faible car moins préparée. C'est avec beaucoup d'acharnement qu'il avait réussi à maintenir le cours de défense contre les forces du mal à Poudlard, même si les programmes avaient subi de vastes changements. Draco n'avait lui même suivit cette affaire que de loin, l'arrestation de ses parents, la sienne, leur mort, puis son procès l'ayant maintenu plutôt occupé...
Ce qu'il avait lu dans le journal de son grand-père l'avait convaincu que cette potion-peintre n'était pas une potion comme les autres, elle avait donc du mettre le Comité de Vérification des Ouvrages et Manuels dans l’embarras. Finalement son côté peut-être un poil trop... à part aurait joué en sa défaveur et face à l'urgence dans lequel se trouvait le Comité, elle aurait été placé du mauvais côté de la liste. Il fallait donc qu'il trouve une excuse pour aller du côté interdit des archives.
Avec un sourire, il ne pu s’empêcher de comparer sa situation actuelle à ses années scolaire à Poudlard, quand pour récupérer un livre sur les potions, il était prêt à s’infiltrer de nuit dans la réserve, malgré la frayeur que cela lui causait.
Draco poussa la porte entrebâillée de la bibliothèque. Finalement, il n'aurait besoin d'aucune excuse, Potter et ses aurors étaient sortis de la salle du fond et se dirigeaient vers lui. Il sentit tous les regard se poser sur lui un à un. Surtout ne pas avoir l'air de les chercher, d'être là uniquement pour le voir. Il salua le bibliothécaire avec un sourire que le vieux lui rendit puis se retourna lentement, se parant de son éternel air hautain.
« Tiens, Potter... Messieurs, dames les aurors « Fit il avec un petit salut de la tête que certains -Sidley, un rouquin d'une quarantaine d'année et une jeunne femme aux longs cheveux blonds- lui rendirent. Il s'approcha du groupe, notant au passage que le brun détestable, Anthony, s'était rapproché de son patron, comme pour le protéger. Draco se retint de justesse de lever les yeux au ciel avant de continuer : « Je sais que c'est mal d'écouter les conversations des autres, mais j'ai cru capter, au détour d'un couloir que vous étiez intéressés par ce qu'on appelle communément les potion-peintre et plus précisément leur composition... Je me trompe ? »
Personne ne répondit, mais la façon dont ils froncèrent les sourcils ou s'entre-regardèrent le fit à leur place.
« Du coup, je me suis dit que cela pourrait vous être utile. » Lâcha Draco avec un petit sourire en coin. Se faisant, il tendit à Harry le papier où il avait soigneusement recopié la dernière recette créée par son grand père.
La tête des aurors était à mourir de rire, en particulier celle de Sildey. Il aurait vu la vierge que ses yeux n'auraient pas été plus exorbités et sa bouche plus ouverte. Ce fut le premier à regarder Draco à nouveau, donnant l'impression qu'il aurait pu lui sauter dans les bras pour le remercier. Beurk. Mais au lieu de ça, son visage se fendit en un immense sourire, aussi désarmant que contagieux.
Mais le blond se reprit lorsqu' Anthony lui lança un regard soupçonneux. « Où t'as eu ça ? Et qui nous dit que c'est pas n'importe quoi ? »
Harry posa sa main sur l'avant bras de son auror, lui demandant silencieusement de se calmer et de changer de ton. Draco fixa un peu trop longtemps cette main sur cet avant-bras, sentant un très léger énervement poindre en lui.
« Je n'ai aucune raison de vous raconter des conneries, ça ne m'avancerait à rien à part passer pour un con et un incapable, merci bien. Ensuite, sache que feu mon grand-père était passé maître dans l'art de ces potions, c'est normal que j'ai accès à certaines informations. » Il se tourna vers Harry, son ton s'adoucissant légèrement.
« Potter, je ne peux pas te garantir que ce soit la seule et la meilleure recette, ni que ce soit celle que vous cherchez précisément. »
Le brun ne répondit rien, son regard passant du papier à son interlocuteur avec l'air de ne pas comprendre, ou plutôt de ne pas croire à ce qui se passait sous ses yeux. Draco retint un sourire. Avec ça, il avait le directeur du bureau des aurors dans la poche et également les membre des unités qui l'accompagnaient -minus Anthony-. Si après ça, il n'était pas promu à un poste plus haut...
Les obsidiennes émeraudes finirent par s'arrêter sur lui. Leur propriétaire ouvrit la bouche, mais fut coupé par la porte de la bibliothèque ouverte à la volée. Un petit homme rondouillard se hâta vers eux, une note à la main.
« Monsieur Potter, un message urgent de la part de Mr. Philip Schant et Mlle Mira Sanchez ! » Réussit-il à articuler en reprenant son souffle. Immédiatement, toute l'attention s'était reportée sur ce message qu'ils lisaient tous par dessus l'épaule de leur patron. Vu leurs grands sourires, la nouvelle était excellente. Excellente au point de leur faire oublier le jeune homme qui venait de leur offrir sur un plateau d'argent une information capitale à leur enquête. Draco serra les lèvres. Il aurait pu être invisible, ç'aurait été la même chose. C'était triste de voir à quel point cela ressemblait à ce qu'il avait vécu avec son père : tout faire pour le satisfaire et n'obtenir en retour que l'indifférence la plus totale. Ça en devenait même pathétique. Sans un mot, il tourna les talon. Seul Harry redressa la tête au moment où il quittait la pièce, mais son attention retourna bien vite au message qu'il tenait entre les mains et aux quelques mots de Philip.
Avons fini d'identifier intrus. Avons tout pour le retrouver. Arrivons bientôt pour tout vous expliquer. Suggère réunion d'urgence.
Phil.
Sidley brisa le silence qui s'était installé pendant que tous lisaient et relisaient les quelques mots de Philip, juste pour être sûrs de ne pas être en train de rêver, et lâcha : « C'est le plus beau jour de ma vie ...»
Anthony rigola en lui donnant une tape amicale sur l'épaule. « C'est beau de voir quelqu'un aussi épanouis dans son travail... » Puis, se retournant vers Harry « Patron, on fait une réunion ? Tout de suite ? »
Celui ci secoua la tête « Laissons leur le temps de ranger leur matos et de rentrer, en plus, vu les bruits que font vos estomacs, vous mourrez tous de faim... Allons manger, on fera la réunion après. »
Puis il retourna le message de Philip et griffonna quelques mots au dos.
Bien reçu. Réunion à 13h30 dans mon bureau.
Il le tendit ensuite à l'homme rondouillard qui attendait à côté. « Veuillez envoyer ça en toute urgence à Philip Schant je vous prie. » Celui-ci s'empressa de prendre le mot et de repartir aussi vite qu'il était venu. Tous se dirigèrent vers la sortie, les conversations allant bon train. Harry les laissa prendre quelques mètres d'avance et s'arrêta devant le bureau du bibliothécaire.
« Excusez-moi, vous aviez l'air de bien connaître Mr. Malfoy, Il vient souvent ici ?
-Plutôt, oui » lui répondit le vieux de sa voix bourrue. « Il vient souvent le midi et il lit jusqu'à la fin de la pause. Ensuite il doit retourner travailler.
-Il ne mange pas ?
-Si, il avale un sandwich avant de venir je crois. Pourquoi cela ?
-Simple curiosité » répondit Harry avec un sourire.
« C'est un jeune homme très bien élevé en tout cas, c'est sûr. Il ne parle pas beaucoup, il était même très froid au début. Mais depuis qu'il m'a demandé si je savais où trouver un barbatuse frais et que je lui en ai ramené un de ma serre, il est vraiment très agréable. »
Le brun le remercia, coupant court à une explication sur les raisons qui poussaient certains potionnistes à préférer les barbatuses frais à ceux déjà préparés, et s'en alla sans lui avouer qu'il n'avait absolument aucune idée de ce qu'était un barba...truc.
Anthony l'attendait près de la porte.
« Tu enquêtes sur Malfoy ?
-J'étais juste curieux, répondit Harry en secouant la tête, c'est rare de voir Draco sourire sincèrement.
-Bon ben maintenant tu sais qu'il profite de la bibliothèque pour perfectionner ses connaissances en potion et qu’apparemment il est lui même potionniste... » Sa phrase en suspend ne laissait aucun doute sur ce qu'il en pensait.
« Draco à toujours été intéressé par les potion, ça ne fait pas de lui notre prochaine cible à abattre. Je te trouve définitivement un peu prompt à juger quand il s'agit de lui Tony... Tu deviens trop méfiant.
-C'est pour compenser le fait que, quand il s'agit de lui, tu ne l'es peut-être pas assez. »
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Voilà!! A dans 3 semaines! Et n'hésitez pas à laisser une review quoi que vous ayez pensé du chapitre, ça pourra que m'aider à continuer :) |