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Reprendre c'est voler
Par Scrat
Harry Potter  -  Romance  -  fr
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Pas de chagrin

Chapitre quatrième : Pas de chagrin 

1979

 

Je peste à mi-voix.

Un trou de plus dans mon manteau et je pourrai considérer les mites comme mes meilleures amies.

Sirius me lance un regard amusé.

- Un problème Moony ?

- Ta baraque est pleine de pointes Padfoot. Je crois que à une seconde près mon manteau était coupé en deux. Sérieusement. Des épées dans l'entrée ?

Il se passe la main dans la nuque en riant.

- Et oui. Que veux-tu. C'est mon petit côté chevaleresque.

- Mais certainement. Tu as encore de la marge ou j’appelle Ste Mangouste tout de suite ?

Il rit encore.

J'aime bien le rire de Sirius.

J'ai toujours l'impression que tout va mieux lorsqu'il rit. Ce qui arrive, ma foi, assez souvent. Ce type n'est pas du genre à prendre sa vie au sérieux.

Et en ces heures sombres, je reconnais que c'est appréciable.

 

Aujourd'hui, mettre le pied dehors c'est prendre un risque en soi.

Les disparitions de moldus et autres sorciers aux origines « douteuses » se font de plus en plus fréquentes.

- Café ?

Je soupire.

- Sirius, nous avons déjà plus d'une demi-heure de retard. Je pense que James, Peter et Lily nous attendent.

- Quoi ? Déjà une demi-heure ?

Je lève les yeux aux ciel.

A chaque fois que je viens chez Sirius, il me refait le coup de la visite.

Nous nous dirigeons donc vers l'imposante cheminée.

Quelques flammes vertes plus tard, nous atterrissons dans le salon chaleureux de Lily et James.

C'est le moment des effusions.

Avec la guerre, nous ne nous voyons presque que lors des réunions de l'Ordre.

Lily me serre dans ses bras.

Elle m'a manqué.

C'est amusant, Je ne l'ai vraiment connue qu'au moment où elle a commencé à sortir avec James et je suis désormais plus proche d'elle que je ne le suis de son mari.

Qui est déjà en train de se bastonner avec Sirius sur le canapé.

Il faut dire que Sirius s'est vu accueillir d'un coussin dans la tête au moment où il a franchi la cheminée.

- De vrais gosses. Me souffle Lily en levant les yeux au ciel. Tu veux boire quelque chose Rémus ?

J'approuve de la tête et je la suis dans la cuisine.

Elle me sert un verre de vin.

Je fais tourner le liquide à la robe rubis avant de le goûter.

- Bordeaux ?

Elle approuve et se sert un grand verre de jus de raisin.

Je la regarde avec surprise.

- Tu ne m'accompagnes pas ?

Elle sourit doucement.

- Je suis enceinte.

Je la regarde avec stupeur et jette un regard vers le salon.

Elle fait non de la tête.

- James n'es pas encore au courant. Je l'ai appris aujourd'hui.

Je pose mon verre et m'empresse d'aller l’étreinte.

- Félicitations.

Et alors que je la tiens contre moi, je sens une pointe de tristesse naître dans ma gorge.

Je suis enchanté pour mes amis.

Mais je suis inquiet aussi.

La période me semble trop sombre pour mettre au monde un enfant.

Enfin c'est ce que je me dis.

Mais pour être complètement honnête, cette inquiétude est plus vaste.

Le bonheur des autres ne me dérange pas.

Il me renvoie seulement à ce que j'ai pu perdre.

James a de la chance que Lily ait finit par poser les yeux sur lui. Par l'aimer, l'épouser et lui offrir un foyer, une famille.

J'ai cruellement conscience que ça ne m'arrivera jamais.

Je devrais déjà m'estimer heureux d'avoir des amis.

Mais la seule personne dont j'ai jamais désiré partager la vie a pris un chemin radicalement opposé au mien.

James, Sirius et Peter ont dit que c'était évident, qu'ils s'en doutaient, qu'avec ses antécédents, Snape finirait forcément au service de Lord Voldemort.

Ils disent tous ça et moi je ne les écoute pas.

Peut-être qu'ils ont raison.

Mais moi je l'ai observé.

Snape n'a jamais rien eu d'un fanatique ou d'un psychopathe.

La nuit où il a quitté Poudlard, il s'était paré d'une dureté, d'une résignation terrible. Je ne le reconnaissais presque pas. Comme si l'amertume avait dévoré tout le reste.

Il a toujours été intéressé par des trucs plus ou moins glauques, c'est vrai.

Mais c'était par passion. Par intérêt.

Je n'ai pas assez discuté avec lui pour en être sur, pourtant je suis convaincu qu'il était brillant et que ses recherches sur les forces du mal avaient pour but d'atteindre un savoir exhaustif.

Peut-être s'est-il surpris à aimer la magie noire plus que de raison.

Il n'y a pas d'autre explication.

Pas qui soit à ma portée en tout cas.

 

Ça fait deux ans que je ne l'ai pas vu. Deux ans qui se sont tissés autour de moi comme une seconde peau.

 

De mes tristesses me reste un grand manteau qui laisse passer le froid.

 

De temps en temps j'invoque les souvenirs.

Pas trop souvent.

J'ai peur de les user.

Et puis ils ne m'apportent pas réellement de réconfort. Ils m'empêchent d'aller de l'avant.

D'accepter que je suis tombé désespérément amoureux, par inadvertance, de quelqu'un qui aujourd'hui est du coté de ceux qui torturent et qui tuent.

Pourtant, quand je m'autorise à y plonger, ma vie devient nettement plus supportable.

Il y a eu un matin. Un matin où il ne s'est rien passé dans la cabane hurlante.

J'évoque toujours ce souvenir en ces termes, même dans ma tête.

Et c'est vrai.

Il ne s'est rien passé vraiment.

Cette scène surréaliste n'était pas essentielle. Au moment où il m'a embrassé, je n'ai même pas pensé à lutter.

C'était déjà fait.

Depuis longtemps.

 

De ces lambeaux de jeunesse, ce vieux chapeau qui ne me protège pas.

 

Je suis devenu cynique après avoir appris qu'il était devenu mangemort.

Ça n'a pas duré longtemps.

Je me sentais pitoyable, méprisable.

C'est Lily qui m'a sauvé.

Elle qui m'a fait comprendre que les sentiments que je ressentais n'étaient pas une odieuse trahison.

J'ai cessé d'être cynique et je n'en ai plus jamais parlé.

 

Ma part de monstruosité était déjà tangible.

James dit que ma lycanthropie n'est qu'un petit problème de fourrure.

Et mon respect pour Snape ?

Quel genre de problème est-ce au juste ?

 

Je n'ai rien appris.

J'ai vieilli un peu, grandi auprès de mes amis.

James s'est assagi. Il paraît qu'il me ressemble davantage maintenant.

Pourtant je me sens plus proche de Sirius.

Nous sommes restés foncièrement les mêmes que les adolescents que nous étions.

Au fond, ni lui ni moi n'avons jamais pu nous résoudre à quitter Poudlard.

 

Je sais mieux choisir un chemin, me méfier d'une main.

Tu vois je ne sais rien.

 

Je me détache de Lily et je reprends mon verre pour rejoindre le salon. Sirius et James sont en train de taquiner Peter.

Sirius relève la tête et avise mon verre.

- Moony ! Où as-tu obtenu de l'alcool ?

- La maitresse de séant m'accorde certaines faveurs.

- Oooh Lily ! Merveilleuse Lily. Tu m’apporterais du vin à moi aussi ?

Elle le regarde avec un sourcil haussé.

- Sirius, tu n'aimes pas le vin.

Cette remarque semble le plonger dans un état de cogitation intense.

Peter en profite pour lui mettre un coup de coussin et, suite à cet acte de grande bravoure, il s'arrache de son fauteuil pour se réfugier derrière moi.

J'éclate de rire devant l'air ahuri de Sirius, qui finit par accepter la bièraubeure que lui tend James, comme un digne réconfort bien mérité.

Je m'installe tranquillement sur le canapé et me laisse porter par la conversation entre James, Lily et Peter, souvent grossièrement interrompue par des intrusions hystériques de Sirius.

 

Le temps qui passe ne guérit de rien,

Toi tu le sais bien.

 

OoO

 

Je pose mes clés sur le guéridon de l'entrée et d'un coup de baguette j'allume les deux chandeliers de ma chambre.

Je l'ai trouvée grâce à une amie de ma mère, qui habite dans ce vieil immeuble.

Quand la chambre de bonne a été désertée, elle a parlé de moi au propriétaire.

La première fois que j'ai vu cette pièce, j'ai tout de suite remarqué combien elle était exigüe et peu lumineuse, mais je me suis tout de suite senti chez moi.

J'ai agrandi mon unique fenêtre afin d'aider le jour à entrer et j'ai encombré la pièce d'un lit, d'une vieille table et d'un secrétaire.

Grâce à l'aide de James j'ai aussi pu installer des étagères en hauteur afin d'y entasser tous mes livres.

Je ne reçois pas beaucoup, vu que passé trois personnes, la cohabitation devient invivable.

Mais j'aime rentrer chez moi.

Le vrai défaut de cette pièce, c'est l'absence de cheminée. Les trois quarts du temps, je suis obligé d'aller chez Sirius pour pouvoir me déplacer.

Je me laisse donc tomber sur mon lit, les bras en croix.

Cette soirée m'a fait du bien finalement.

Lily a encore une fois surpris tout le monde en annonçant sa grossesse.

Cette fille a le sens du coup de Théâtre.

 

Nous en étions rendu au dessert, lorsque James a annoncé qu'il était content, car sa dernière blessure (du à un mangemort du nom de Wilkes) lui avait causé des nausées insoutenables et que celles-ci commençaient à s’atténuer.

Lily a choisi ce moment pour prendre la parole

- Tant mieux. J’espère que les miennes vont passer aussi.

- Tu .. tu as des nausées mon cœur? a demandé Prongs en portant une bouché de gâteau à ses lèvres

- Oui. Dans mon état c'est courant.

- Ton état ? A repris Peter très à-propos

- Je suis enceinte. A tranquillement répondu Lily en buvant une gorgée de tisane.

- DE QUI  ? S'est écrié James dans un grand élan de stupidité spontanée.

Lily a jeté un regard consterné à son mari qui a avalé son gâteau tout rond avant de se reprendre

- Mais mais... c'est un garçon ou une fille ?

- James, j'ai appris ce matin que j'étais enceinte.

- Mais je … que... Tu ne pouvais pas me demander mon avis ?

- Mais je le connais depuis 2 ans ton avis : c'est non. Un bébé, ça dérangerait trop ta petite vie de sale gosse égoïste.

Elle avait l'air vraiment furieuse et Sirius, Peter et moi retenions notre respiration, cherchant vaguement un sort qui nous permettrait de disparaître.

Finalement, James a désamorcé la bombe tout seul, il s'est levé et a embrassé son épouse puis il lui a souri, un peu maladroitement.

- C'est formidable Lily.

Le repas s’est finit dans la joie et la bonne humeur. James semblait, au bout du compte, très fier de lui.

Je suis rentré chez moi avec un grand sourire aux lèvres.
C'est bien d'avoir une famille.

 

Je reste un moment allongé sans bouger, à regarder les ombres dessinées sur le plafond par la lueur des bougies.

Puis, sans trop savoir pourquoi, je me redresse pour fouiller dans un tiroir de mon secrétaire. Après une minute de farfouillage, je finis par réussir à extraire la photo de sa pochette.

Je me laisse retomber sur le dos, tenant le morceau de papier froissé à bout de bras.

Sur le cliché, on peut voir 5 rangées d'élèves, tous portant le même uniforme, à une cravate près.

Tout à gauche, on reconnaît Peter qui se retourne, inquiet, pour jeter un œil à James et Sirius. Puis son visage revient vers le photographe et Sirius s'empresse de lui faire apparaître des oreilles d’âne.

A coté de lui, je souris comme un imbécile.

Mon regard dévie vers l'autre bout de la rangé et plonge au fond de deux minuscules points noirs.

Assis bien droit sur sa chaise, Snape fixe l'objectif avec une certaine animosité.

Mais je m'en contente.

C'est la seule image qu'il me reste de lui.

Il a un petit coté slave sur la photo.

Je n'ai appris que très récemment que la famille des Prince puisait ses origines dans la Russie profonde et descendait d'une ligné d'aristocrates de la cour du Tsar.

Cela lui va bien.

Un pays vaste, dévoré par la glace et pourtant, au fond plein de révolte et de chaleur.

 

Deux mille ans de froid, de toundra, de toutes ces Russies qui coulent en toi.

 

Et puis, je n'ai retrouvé que dans ces alcools forts, le frisson polaire de sa peau contre la mienne.

Ça vous brûle la bouche en même temps que ça vous gèle les papilles. Puis l’œsophage crame et c'est une explosion de gel qui se crée dans votre cerveau.

J'en ai conclu, très pertinemment que Snape était un shooter de Vodka.

Concentré.

Pur.

Très mauvais pour l’âme.

 

De trop d'hivers et d'espoir et d'ivresse au chant des Balalaïkas

 

Je suis parcouru par un frisson et je me redresse pour arracher mes chaussures et mon manteau.

Puis je me glisse sous ma couverture, me roulant en boule dans un instinct très enfantin.

Je reprends la photo et l’emmène avec moi sous la couette, que je relève bien au dessus de mon visage.

Je lance un lumos du bout de la baguette et je reprends ma contemplation.

Celle-ci est frustrante.

On le distingue mal.

Je pose mon index sur sa figure, recours vain pour l'effacer de ma vie.

Où est-il à l'heure qu'il est ?

Je n'arrive pas à l'imaginer, à le visualiser auprès d'un mage noir quelconque.

Ça ne lui va pas.

Pas du tout.

Mais à force d'essayer, je finis par visualiser le-dit mage noir.

Le monde est devenu cendre.

Tout le monde se méfie de tout le monde.

Certes, Lord Voldemort, a des partisans, mais ce n'est pas sa seule force. Le fait que tout le monde puisse faire partie de ses sbires bloque toute résistance.

Et ceux qui souhaiteraient s'opposer n'osent pas, car il ne savent pas à qui s'unir.

Nous avons de la chance d'avoir l'Ordre du Phoenix. Ça me fait toujours un drôle d'effet que Dumbledore s'adresse à nous comme à des adultes.

Mais à en croire la future parentalité de James et Lily, c'est ce que nous sommes.

Quoiqu'il en soit c'est à nous de nous battre.

J’enlève mon doigt et je plonge de nouveau dans le regard de Snape.

 

Tu dis qu'on a peur et qu'on glisse en ces peurs

comme glisse les nuits de Viatka

 

Ainsi dissimulé, j'ai l'impression d'être moins coupable.

Ma culpabilité se résume désormais à cette photo.

 

OoO

 

Je me suis réveillé avec un lumos au bout de ma baguette. Je ne me souviens pas m'être endormi.

Dehors le temps est sombre.

Lugubre.

Très approprié, je songe.

Je m'extirpe des couvertures et ramasse le cliché, abandonné près de mon oreiller.

Je m’empêche de le regarder et le glisse dans le tiroir de mon secrétaire, avant de faire chauffer de l'eau pour le thé.

Je petit-déjeune en survolant la Gazette du Sorcier.

Le ministère tente d'occulter les éléments tragiques.

On sent la gravité dans leurs propos, mais aucun ne se risque a affirmer quoique ce soit.

 

Un battement d'aile me tire de ma lecture. Je lève la tête vers la fenêtre, où un hibou m'attend, sagement posé sur le rebord de la gouttière.

Je vais lui ouvrir et lui offre un petit morceau de pain, avant de décacheter l'enveloppe. Elle est accompagnée d'un petit paquet ficelé.

Je reconnais l'écriture fine et ancienne de Dumbledore. Il m'annonce le lieu et l'heure de la prochaine réunion de l'OP.

Tout ceci de manière extrêmement codée.

J'ai eu du mal à m'habituer aux messages cryptés de mon ancien directeur, mais avec l’entraînement, cela devient de plus en plus facile.

A la fin de la succincte missive, Dumbledore m'a adressé un PS, qui me fait hausser un sourcil surpris.

 

« Mon cher Rémus, ci-joint des vitamines que je vous offre gracieusement. J’espère que vous en ferez bon usage. »

 

Je déballe donc le petit paquet avec curiosité et découvre une fiole au liquide épais, d'une couleur émeraude.

Sur la petite étiquette je peux lire « Tue-loup. 3 Gouttes une heure avant le lever de lune »

L'écriture ne m'est pas vraiment familière. Mais elle est droite et austère, me rappelant encore une fois la cabane hurlante et son inattendu visiteur.

J'ai beaucoup trop pensé à Snape durant ces dernières 24 heures.

Mais peut-être est-ce le cas chaque jour en réalité.

 

Dans chacun de tes baisers

C'est tout ça, qui m'attache à toi.

 

OoO

 
 
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