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Reprendre c'est voler
Par Scrat
Harry Potter  -  Romance  -  fr
10 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Pas d'indifférence

Reprendre c'est voler

Personnages et univers  JK Rowlings. Chaque chapitre est (plus ou moins) une song fic extraite du repertoire de Goldman.

Beta-lecture by Co.

oOo

Chapitre premier : Pas d'indifférence

1974 – 5em année de scolarité à Poudlard

Les Gryffondors sont une plaie purulente sur la surface de la terre.

Je tenais à le préciser parce qu'on ne le dit pas assez.

Ils sont turbulents, vantards, impulsifs, moqueurs et dégoulinant de bons sentiments. Ça me donne la nausée. Je me demande même comment une maison a pu leur être érigée.

Si les fondateurs avaient eu un poil de bon sens, ils auraient bâillonné, ligoté et jeté au fond d'un puis le sus-nommé Godric G en entendant les 'qualités' qu'il souhaitait encourager au sein de sa maison.

Quoique, à la réflexion, si les personnalités instables et typiquement gryffondoresques avaient été réparties ailleurs, cela aurait mis un sacré désordre si vous voulez mon avis. Cette maison est utile finalement. Elle permet de parquer tous les rebuts de l'humanité.

Mais raison de plus ! On serait en droit de penser qu'une fois ceci fait, ils s'estimeraient heureux d'être reconnus et laisseraient les honnêtes gens avancer dans leurs voies sans encombre.

Mais non !

En tant que rebuts, ils ont besoin de se frotter à meilleur qu'eux et se font un devoir de fréquenter les autres maisons. C'est lamentable.

Si je devais choisir une mascotte de cette pitoyable maison, j'opterais sans nul doute pour mes collègues : Abruti, Connard 1 et Connard 2, respectivement Peter Pettigrew, James Potter et Sirius Black.

Quand je pense qu'ils sont tous plus sang-purs les uns que les autres.. ça m'écœure. Ces types font partie de l'élite et se conduisent de la façon la plus vulgaire possible.

Je n'ai pas cité Lupin.

C'est vrai.

Il y a des jours où je me dis que c'est le pire de tous. Peut-être parce que justement, le mépriser est impossible.

Je le déteste au moins autant que les autres. Mais je ne peux pas m'empêcher de le respecter.

Il est plus discret et plus brillant que ses amis. Son humour est plus subtil, plus sarcastique.

Ses insultes sont peut-être les plus blessantes, justement parce qu'il les dispense avec nonchalance.

Potter, Black et Pettigrew adorent m'en faire baver et vu la teneur de leurs attaques, je peux affirmer qu'ils passent du temps à penser à moi, afin de choisir ce qui me blessera ou m'humiliera avec le plus d'efficacité. Lupin rigole à leurs blagues et c'est tout.

Sa manière d'être agressif est différente. Elle intervient quand je suis interrogé en classe, que tous les regards se posent sur moi, les gryffondors guettant le moment où m'humilier sera possible.

Lui, il lève les yeux , esquisse un petit sourire amusé et détourne le regard, se désintéressant de moi. Il n'y a rien de pire je crois.

Je ne sais pas pourquoi ça m'est aussi insupportable.

J'accepterai la douleur, d'accord aussi pour la peur

Je connais les conséquences, et tant pis pour les pleurs.

Parce qu'il est malin il me semble, et si ses imbéciles de copains venaient à réaliser le pouvoir que représente son intelligence et son ironie, je pourrais être détruit en moins de deux.

Il a pris de l'importance parce qu'il ne leur ressemble pas, que ma manière de le haïr est différente. Unique. Je n'ai pas vraiment d'ami. Personne ne me semble assez bien, assez fin.

Je n'arrive pas à les aimer parce que je les meprise. Lupin c'est l'inverse. Je le déteste parce que je ne le méprise pas.

De temps en temps, je déplore de ne pas avoir l'occasion de lui parler. En général ce sentiment intervient lorsque nous nous croisons dans les couloirs et que nous nous retrouvons seul à seul.

Je provoque donc le dialogue. En général, avec une remarque sur ses tenues misérables. Il a toujours une expression légèrement blessée, même après toutes ces années. Il n'est pas encore habitué à être plus pauvre que les autres . Lupin, des fois, c'est comme s'il avait honte d'être lui.

Ça m'agacerait chez n'importe qui d'autre, mais là non.

Parce qu'il ne fait pas preuve d'envie envers les autres. Il ne désire pas leur ressembler, il craint simplement de les déranger.

Il ne devrait pas. Son sourire est, de loin, l'événement le plus attractif de Poudlard.

Je suis forcé d'admettre que celui de Black se défend. C'est sûrement pour ça que personne ne semble remarquer Lupin.

A part cette fille de Serdaigle peut-être. Je la déteste avec encore plus de force que les autres.

Il baisserait dans mon estime s'il sortait avec une dinde pareille.

Enfin c'est ce que je me dis.

Mais quelque chose au fond de moi me souffle que c'est faux. J'aurais l'impression d'être un écorché vif, je le trouverais carrément désaxé mais je n'arriverais pas à le dédaigner.

En fait, je voudrais juste qu'il me regarde un jour. Avec son sourire moqueur s'il veut. Ça m'est égal. Son indifférence m'obsède et la meilleure chose qu'il puisse m'arriver serait d'apparaître à sa vue.

Ça serait comme apparaître tout court. Devenir visible.

J'accepte quoi qu'il en coûte, tout le pire du meilleur

Je prends les larmes et les doutes, et risque tous les malheurs.

Tout mais pas l'indifférence.

Tout mais pas ce temps qui meurt.

Et les jours qui se ressemblent sans saveur et sans couleur.

Parce que oui, tout est toujours pareil ici.

Des cours, des heures d'étude. De la lecture parfois, quand j'ai le temps.

Je suis mieux ici qu'à la maison, mais cette comparaison mise à part, cette vie est désespérément dénuée de sens.

J'ai l'impression que si Lupin prenait la peine de me détester avec autant de force que les autres il y aurait davantage de piment. Là, je me venge sans conviction, sans génie, juste par principe, parce que ce gang de crétins m'exaspère. Parce que cette saleté de Lily Evans les regarde toujours du coin de l'œil, guettant son futur fiancé. Potter.

J'ai connu Lily quand nous étions jeunes. Elle était drôle, cassante, je l'aimais bien. Mais dès qu'elle est entré a Poudlard, elle s'est transformé en cruche, dégoulinante de bons sentiments. Elle continuait à m'accorder une ou deux heure par semaine malgré les tonnes de 'super-copines' qu'elle s'était faite. Je ne supportais plus sa condescendance, alors j'ai finis par l'envoyer bouler. Elle m'a regardé outrée, comme si j'étais d'une ingratitude sans limite, puis elle est allée se consoler dans les chemises mal repassées de Potter.

Pouah. Je ne sais pas lequel des deux est le plus insipide. Ils sont tous les deux des caricatures vivantes. C'est réellement stupéfiant.

Black et Pettigrew sont aussi toujours désespérément là où on les attend. Lupin est le seul à me surprendre. Pourtant ce n'est pas faute d'essayer de le comprendre. Mais il est insaisissable.

Pas vraiment lunatique. Je ne saurais l'analyser

Il y a quelque chose chez lui que je ne m'explique pas.

Si seulement il pouvait me l'expliquer, lui. Il a une manière de prendre la parole en cours qui est posée, érudite avec un soupçon d'auto-dérision. Je suis sur que l'écouter est agréable.

Même s'il passe une heure à vous démontrer par a + b que vous êtes un minable.

Mais ma dignité m'empêche d'en venir à désirer cela. Et pourtant, je l'imagine parfois.

Je le souhaite autant que je le redoute . Parce que dans la réalité, je ne le laisserais pas faire. Je l'enverrais promener dès le premier mot.

C'est de la lâcheté, certes. Et alors ? Je suis bien content d'être lâche. Ça me préserve.

Que se passerait-il si je ne l'étais pas ?

Et j'apprendrais les souffrances. Et j'apprendrais les brûlures.

Pour le miel d'une présence.

Le souffle d'un murmure.

Parce que oui. Le miel lui va bien. A cause de la couleur de ses yeux je présume.

Je ne suis toujours pas convaincu que ça soit normal d'avoir des yeux de cette couleur là.

OoO

Je marche dans les couloirs, mes livres serrés contre moi-même.

Je suis tendu. J'ai un devoir à rendre pour la semaine prochaine et j'aimerais m'y mettre tout de suite.

Sauf que Lupin, Potter et Pettigrew viennent de me passer sous le nez, ayant vraisemblablement pour projet d'aller squatter la bibliothèque.

En me voyant Potter a eu un sourire presque gourmand en me toisant de haut en bas. On aurait dit un chat qui reluque une souris. Et ça n'a pas loupé.

- Tiens, tiens.. Snivellus. Tu as un souci pour rentrer dans ta salle commune ? Laisse moi deviner : ton nez ne passe pas la porte.

- C'est toujours un plaisir de discuter avec toi Potter. Ai-je répondu en serrant les dents.

- Allons, ne te crispe pas ainsi sur tes livres, ils ne vont pas s'échapper. Quoique à leur place, j'essaierais de prendre la tangente.

- … Toujours aussi éloquent. Pas étonnant que ta sang de bourbe de copine ne veuille pas s'afficher avec toi.

Son sourire s'est figé en plein vol et il a sorti sa baguette. C'est trop facile. Il suffit d'insulter Evans pour qu'il parte au quart de tour.

- Répète !

- Pas comme si c'était la première fois que je le disais.

Il s'est approché. L'air menaçant je dirais. Je m'attendais presque à l'entendre grogner.

Puis une main s'est posée sur son épaule. Pas vraiment pour le retenir. C'était plus pour attirer son attention

- James je te garde une place à la bibliothèque. Ne traine pas trop.

Il s'est retourné pour se heurter aux yeux caramel de Lupin et a semblé reprendre ses esprits. Il s'est donc désintéressé de moi, non sans me jeter un regard noir. Si vous voulez mon avis il manque d'entraînement. Ce regard là ne ferait peur à personne.

Puis, ils ont mis les voiles, me laissant très hésitant. Je n'ai pas du tout envie de donner à James l'occasion de se venger de l'affront que je viens de lui faire.

Mais d'un autre côté, envisager d'entamer une dissertation sur les sorts de démembrement dans la salle commune des Serpentards est exclu.

Je marche donc, vers la bibliothèque, pas encore vraiment décidé. Et l'esprit ailleurs. Cette altercation n'a rien qu'un caractère très banal. Sauf que..

Je me pose une question. C'était un clin d'œil que Lupin m'a lancé en voyant James faire demi-tour ou je suis victime d'hallucinations douteuses?

Je chasse ces pensées loufoques et jette un œil dans la Bibliothèque. Les trois gryffondors se sont installés tout au fond. Je me faufile dans le rayonnage qui précède le leur. Au moins, je les entendrai, et je saurai à quel moment me planquer.

Je pose mes livres et sors mes rouleaux de parchemins. De l'autre côté de l'étagère, Pettigrew demande d'une voix ensommeillée :

- Où est Sirius ?

- Moi je saiiis. Chantonne Potter.

BIM, un coup sourd

- Mais Aïyeuh ! Tu m'as fait mal Rémus !

- Tu parle trop Prongs.

- Nan mais sans rire, il est où Sirius ? Reprend Pettigrew .

Seigneur que ce type est bête. Bientôt je ne les entend presque plus. Ils ont fini par comprendre qu'une bibliothèque est censée être un lieu calme.

Cela m'ennuie en un sens. J'aurais adoré les voir se faire houspiller par Pince. Et puis je suis forcé de reconnaître que je suis curieux de savoir ce qu'ils racontent.

Tout à coup, je reconnais une voix à l'autre bout de la bibliothèque. Inimitable. Black.

Je me dépêche d'abandonner ma table pour me dissimuler derrière une étagère. Je n'ai pas la moindre envie que ce crétin décérébré me remarque et signale ma présence à ses ridicules petits amis. (Lâche ? Qui a dit lâche ? )

Une fois le danger passé, je retourne m'asseoir à ma table.

Je surprends des éclats de voix de l'autre côté et je retiens ma respiration, cédant à la crainte puérile (et furieusement injustifiée) d'avoir été découvert.

Mais je réalise bien vite que c'est Black et Potter qui se sont lancés dans un discours absurde sur … Sur quoi ?

- Non mais, vous pensez que c'est possible ou pas ?

- Non ! Répond Potter visiblement mort de rire.

- Mais alors comment expliques-tu que Rusard sorte systématiquement à la nuit tombée s'il n'a pas une maîtresse quelque part dans la forêt interdite ?

- Mais pour torturer des pauvres créatures innocentes voyons. Je t'assure que l'imaginer avec une femme ne rentre pas dans la conception que je me fais du monde !

- Soit dit en passant, je trouve que tu nous tortures bien assez comme ça en nous mettant ce genre d'images en tête Sirius. Je veux dire … Beurk ! S'exclame Pettigrew.

BIM , BIM, BIM. Trois coups sourds. J'esquisse un sourire. Lupin à un usage des livres, ma foi, fort intéressant.

Des chuchotements dépréciateurs accueillent cette nouvelle vague de violence.

Puis le bruit d'une bousculade. Je me demande ce qu'il se passe de l'autre côté. Je glisse jusqu'à l'orée de la rangée de livres et je lance un regard à la scène.

Black a sauté sur le dos de Lupin et lui frictionne les cheveux.

- Lâche moi Débile. Suffoque-t-il à voix basse .

Finalement, il réussit à le renverser par terre, et pris de pitié, il lui tend la main pour l'aider à se relever.

Black pose alors ses mains sur les épaules de son ami et colle son visage à deux centimètres du sien.

- Moony...

- Oui ?

- Réponds-moi franchement

- Oui.

- Rusard a-t-il une vie sexuelle ?

Lupin éclate de rire et soudain une violente douleur me rappelle à l'ordre. Dans ma paume des traces d'ongles. Je me suis griffé jusqu'au sang.

Je retourne à mes livres et les ramasse, la douleur me lance . Je ne réussirai à rien en restant ici.

Et puis, les sortilèges me passionnent nettement moins tout à coup. L'art que je voudrais maitriser, c'est un art que je n'aurai jamais.

La parole.

J'apprendrais le froid des phrases, j'apprendrais le chaud des mots.

Parce que ce sont eux qui peuvent me donner accès à ce que je désire. L'attention de Lupin.

Et je sens des bouffées de haine à l'idée que Black a peut-être trouvé encore un autre moyen de le faire rire.

Je voudrais être capable de faire pareil.

Je rêve ou je viens de désirer être drôle ? Je suis vraiment tombé au trente-sixième dessous.

Je jure de n'être plus sage. Je promets d'être sot.

Je rejoins mon dortoir en jouant du bout des ongles avec ma chair écornée, au creux de la main.

En m'asseyant sur mon lit, je jette un œil à la blessure dans ma paume. Ça suinte. C'est hideux. C'est ridicule d'être vivant.

OoO

Je suis en train de perdre la raison.

Lupin m'a toujours plus affecté que les autres mais jusqu'à ce matin, j'ignorais encore à quel point.

La journée s'est déroulée dans une ouate terrible. Je n'avais pas la moindre idée de ce que je fichais ici. J'ai même trébuché dans ma robe en rejoignant les cachots.

Ce qui est, entre nous, tragiquement inapproprié. Et là, couché derrière mes rideaux, alors que mes quatre co-détenus ronflent tout ce qu'il peuvent, je ne trouve même pas le sommeil.

Ce matin, Lupin m'a regardé.

Cette phrase atteint des confins de niaiserie, mais pourtant c'est exactement ce qui s'est produit. Il ne m'a pas jeté un regard désintéressé et moqueur .

Non. J'ai surpris ses yeux braqués sur moi alors que je travaillais dans la grande salle.

Il était seul et cela m'a surpris. Depuis quand Rémus Lupin reste t-il dans le réfectoire lorsque ses amis sont partis ?

Ça n'a pas duré plus d'une seconde, mais cet échange de regard m'a consumé toute la journée. J'ai l'impression d'être coupable, détenteur d'un cadeau qui ne m'était pas destiné, récompensé pour quelque chose que je n'ai pas fait.

Et alors que je suis dans mon lit, je me dis que malgré cela, malgré cette sensation de gène, je n'ai jamais été aussi troublé. Aussi heureux.

J'en veux plus. J'en veux encore. J'ai l'impression que mon cerveau s'est accidentellement transformé en celui d'une Poufsouffle de 12 ans.

Je donnerais dix années pour un regard

C'est ridicule. Comment ai-je pu en arriver là ? J'avais soupçonné depuis longtemps déjà le pouvoir de Lupin. C'est peut-être pour ça que je n'arrivais à le détester de la même manière que les autres. Je voulais son attention, parce qu'il me semblait que cela aurait été une preuve de ma grandeur.

On appelle ça l'Ego je crois.

Mais maintenant, je ressens quelque chose qui n'a rien à voir avec la fierté d'avoir arraché un regard à ses yeux ambrés. Je ressens un besoin compulsif. Je ne suis pas sur d'exister encore depuis qu'il a détourné les yeux. C'est quelle genre de maladie ça ?

Je donnerais n'importe quoi pour que la prochaine fois qu'il prendra le Poudlard-Express, ça soit à moi qu'il adresse un signe de la main.

Des châteaux, des palais pour un quai de gare

Je voudrais écraser Black, Potter et Pettigrew tout à coup. Cette scène de ce matin me fait mal à un degré impressionnant. Parce que je me suis dit que tout aurait pu être différent. Que j'aurais pu avoir une scolarité paisible, si les gryffondors n'avaient pas existé, et je suis dans un état si pathétique que j'en viens à souhaiter que Lupin n'ait jamais existé.

Un morceau d'aventure contre tous les conforts.

Mais puis-je encore réellement souhaiter que les choses soient différentes ? Je ne sais pas.

Toute ma vie, qui me semblait si vide de signification jusqu'alors viens de prendre un sens nouveau. Tous ces éléments disparates, n'ayant aucun lien apparent les uns avec les autres ont finalement été utiles. Il m'ont amené là, ce matin, à être vu par Rémus Lupin, insupportable gryffondor défavorisé aux yeux de miel.

Puis-je encore déplorer un seul d'entre eux ?

Je n'espère pas vraiment que cela se reproduise. Severus Snape ne peut apparaître à la vue d'autrui que par un malentendu quelconque. Et je sais que Lupin ne m'aime pas.

Je sais aussi que mes années ici seront toutes plus longues et plus atroces les unes que les autres . Je le sais et pourtant je voudrais ne pas le savoir.

Je voudrais oublier ces tas de certitudes pour désirer encore.

Certes, ce n'est pas dans mon éducation de désirer l'amour d'autrui. Ma mère est une Prince, digne descendante de la noblesse sorcière russe. Ses long cheveux corbeau et son regard charbonneux en atteste. Elle a hérité du port de tête altier et de l'éclat de cette famille.

Cela sous-entend bien sur un isolement sans limite. Mais ma mère a la chance de pouvoir se contenter d'elle-même. Moi pas.

Elle m'a légué ses cheveux noirs et c'est tout. Le reste m'a généreusement été donné par mon géniteur. En un mot : je suis laid.

Et si mon sang me dicte de vivre dans la haine des autre, mon reflet me dicte de vivre dans la haine de moi-même. Un fardeau que je porterai toute ma vie.

Cette seconde minuscule ou le regard de Lupin a croiser le mien vient d'annihiler ces années de solitude passées, et celles à venir.

Effacer ces heures absentes

Et tout repeindre en couleur

Je suis trop énervé pour m'endormir mais je ferme les yeux. Demain tout sera différent.

OoO

Rien n'a été différent. Ce matin en cours de métamorphose James a transformé un bol en colombe (comme le stipulait l'exercice) et a attendu que celle-ci me survole pour annuler le sort.

Non seulement j'ai une bosse énorme sur le front mais en plus j'ai entendu le rire cristallin de Lupin se mêler à celui de Black et j'ai eu l'impression que le monde s'effondrait.

Ma seule consolation a été le regard outré de McGonagall qui n'a pas hésiter à enlever dix points à Gryffondor.

Je me suis trompé. Je ne laisse rien paraître de l'auto-flagellation mentale que je m'inflige depuis lors, mais elle est effective. Je déteste les gryffondors. Je déteste les maraudeurs.

Je déteste Lupin.

Je ne veux plus jamais laisser la place à autre chose que la haine pour ce misérable petit cloporte.

Toutes ces âmes qui mentent

J'ai attendu le repas du soir pour me venger de James. Je lui ai lancé un sort appelé le sempra que j'avais appris dans un des livres de la bibliothèque de mon grand-père. Il donne l'illusion à la personne qui le reçoit que des cicatrices apparaissent sur son corps.

Soit dit en passant, je suis sur qu'en le retravaillant un minimum, je pourrais ouvrir de vraies plaies sur le corps siiii parfait que cet imbécile d'attrapeur.

Évidemment, Potter a paniqué comme un abruti, et est passé pour un dément auprès des autres ressortissants de sa stupide maison.

Quand le sort s'est estompé, il m'a jeté un regard noir. Les autres aussi me dévisageaient, prêts à m'arracher la tête. J'ai souri à Lupin le plus cruellement possible.

Tant que je respirerai, je n'aurai de répit qu'il ne paie chaque jour de m'avoir fait rêver pour rien.

Une fois rentré dans mon dortoir j'ai été pris d'un fou-rire hystérique, guttural. Je me regardais dans le miroir terrifié par mon propre reflet. Mes yeux étaient fous.

Mes yeux sont fous.

Et ils sourient comme on pleure

Plus jamais ça. Plus jamais.

Dimanche prochain je ne regarderai pas la table des Gryffondors après le déjeuner. Je me noierai dans mes livres sans chercher de point d'ancrage.

Je ne veux pas survivre à cette vague de désespoir. Et il n'y survivra pas non plus.

 
 
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