Chapitre 14 : Le bal des maudits .

Honnêtement , si ce jour là on m'avait dit que j'étais fou … J'aurais répondu que j'étais d'accord . Était ce une hallucination ? Sans doute . Mais d'où provenait elle ? Et pourquoi ? Quel était l'intérêt de tout ceci ? Une reconstitution historique ? J'étais bluffé .

Nous étions à l'endroit même où nous nous trouvions au départ . Devant la statue de la déesse Shandora . Mais pas au même moment . Non , c'était certain . A la place des ruines , il y avait des temples , des maisons … Même les sols étaient pavés d'or . C'était inouï . Et c'est à ce moment là que je compris que je ne rêvais pas . Car il était impossible pour moi de rêver d'une telle débauche de richesse . Je n'avais tout de même pas aussi mauvais gout .

Je regardai tout autour de moi pour apercevoir non loin Emiliae et Arlès qui semblaient regarder partout autour d'eux . J'entendis aussi Emiliae hurler et s'exclamer tout en répétant haut et fort qu'en fin de compte , elle l'avait trouvé son pactole ! Sauf qu'à mon gout , il semblait bel et bien trop gros pour elle seule … Je lui laisserai l'or volontiers pourvu qu'en échange on me donne une explication rationnelle à tout ça . Parce que c'était franchement bizarre comme expérience .

Tout était doré , tout était brillant , tout était somptueux , trop somptueux . Et les gens autour de nous semblaient figés dans leurs festivités d'un autre temps . Je me demandai alors quel dieu ou divinité païen ils s'apprêtaient à vénérer … Cela laissait vraiment place à l'imaginaire .

Étrangement , mes vêtements avaient changés . Je portait désormais un costard cravate bordeaux très foncé , et une cravate ocre . Les vêtements étaient de très bonne facture pour ne pas dire extraordinairement luxueux . Le genre de vêtements que je n'aurais sans doute jamais porté dans ma vie hormis à cet instant . Arles aussi avait troqué sa tenue d'ange contre un costard bleu pale à cravate jaune pale . Lui aussi se demandait bien ce qu'il pouvait se passer . Et Emiliae … Oh Emiliae … Ai-je tord de dire que c'est la première fois , la toute première fois que je la vois aussi belle . Je sentis mon entrejambe se serrer . J'avais envie de la serrer dans mes bras et de l'embrasser . Ce n'était qu'un rêve après tout . C'est ce dont j'aurais voulu me convaincre moi-même …

Il m'a fallu beaucoup d'efforts pour dissiper mon désir et la regarder de nouveau . Elle portait une magnifique robe noire à volants alternance noir et blanc qui lui arrivait aux genoux , avec escarpins de la même teinte et un large décolleté qui laissait voir le haut de ses frêles épaules et la naissance de ses seins tout en se terminant en un joli col rond blanc . Elle portait un collier noir très simple puisqu'il ne consistait qu'en une simple bande noire . Sa coupe de cheveux consistait en deux chignons macarons qui tombaient gracieusement de chaque cotés de sa tête . Et le diapason achevait de compléter la tenue .

Il s'agissait là d'une tenue simple mais parfaite sur elle .

Soudain , je la vis faire :

- Oh ! Mais quel magnifique collier de perles ! Il doit bien faire dans les 500 millions de béryls . Il me le faut absolument !

Je la vit alors s'approcher d'une femme figée qui portait la parure qu'Emiliae convoitait tant . Au départ , son comportement puérile m'amusait car je me suis dis que si on nous avait projeté ici et que les gens étaient figés autour de nous , c'est qu'il nous était impossible de les toucher , et que comme les fantômes , nous leur passerions au travers . Sauf que …

- Génial ! s'extasia t'elle , ravie .

Mes yeux sortirent de leurs orbites . J'étais choqué . Elle venait tout juste de se mettre le dit collier de perles noires autour du cou . Ce monde n'était donc ni un rêve , ni une illusion ni une projection du passé .

Soudain , j'entendis des bruits de pas . Nous n'étions pas seuls .

…

Je pensais qu'on avait juste été téléportés dans le passé , mais qu'à trois sauf que …

- Mon scaphandre ! Où diable est mon scaphandre ?! Comment puis je respirer sans mon scaphandre ?!

Je fronçais les sourcils . Une tenryubito . Et elle avait avec elle le piano d'or . Soudain je croisa son regard . Et elle s'écria outrée :

- Comment oses tu me regarder dans les yeux , vile humaine ! Implores donc mon pardon en me baisant les pieds ! ordonna elle enfin .

Je plissai les yeux . Mais qu'est ce que cette trainée dont j'ignorais le nom faisait ici ? Cela ne faisait pas partie de l'équation …

- Sainte Agrippine , Sainte Agrippine … Nous ignorons dans quel endroit nous sommes , nous devons rester vigilants …

Et un marine pointait le bout de son nez maintenant … Et soudain , je vis arriver tout un tas de personnes qui se retrouvèrent eux aussi sur la place . Et il en avait vraiment de tous les bords … Un garde d'Impel Down avec son piccolo , Un travelo Okama et son saxophone , une bonne sœur et sa flute , une scientifique folle et sa harpe , un révolutionnaire et sa trompette , des honnêtes gens , d'autres pirates , quelques marines , des hommes poissons … Il y avait vraiment de tout . Cela montrait bien que je n'étais pas seule et que les instruments n'avaient cessés de passer de mains en mains jusqu'à ce que tous type de personnes soient représentées … C'était époustouflant . Excepté lorsque l'une d'entre elle avait déjà une dent contre nous …

- Emiliae ! s'écria alors une voix que je ne connaissais que trop bien … Comment as-tu osé ?!

Et soudain je me suis retrouvée projeté au sol par une furie . Cette furie . Flora , ancienne dame de la maison de carreau à Dressrosa et rivale de longue date . Ah … Voilà pourquoi je n'aimais pas revoir de vieilles connaissances … On ne savait jamais de quoi elles étaient capables .

…

Je vis Arles s'élancer afin de protéger Emiliae , mais je le retins au dernier instant . Elle n'avait pas besoin de lui . C'était Flora après tout . Notre Flora de l'ancien quatuor infernal de Dressrosa . C'était fou le nombre de conneries qu'on avait fait dans notre jeunesse … On les avaient rendus dingues … Tous autant qu'ils étaient … Le Roi Riku , les Cornellis , les villageois , le Colisée … C'était la belle vie !

- Si vous étiez restés … Si seulement vous étiez restés … Ce monstre n'aurait pas détruit Dressrosa ! s'exclama t'elle alors !

Ces dires attirèrent mon attention . Dressrosa , détruite ? On n'en a pas eu vent dans les journaux . Et de quel monstre parlait elle au juste ? Mais avant que ne je puisse en savoir davantage , une fillette bizarre aux cheveux aigue-marine arriva et sépara les deux filles à coup de saltos et de mascarade .

- Voyons Voyons Voyons … Je ne sais pas où on a atterri mais une aussi jolie ville n'est pas faite pour la castagne . Pour sur ! Foi de Rinette Yui !

Et les deux cessèrent leur disputes , mais elle se promirent tout de même d'en finir dans le monde réel . C'est pourquoi elles s'échangèrent vivement leurs numéros d'escargotphones …

Une fois les deux parties à travers la ville pour l'explorer je suivis les autres à une grande salle de festivité où il y avait posé sur une table imposante en or massif , une véritable corne d'abondance . Des gens commencèrent alors à festoyer et à discuter entre eux et j'allais en faire de même , je m'approchai alors de Rinette Yui afin d'entamer la conversation .

- Salut , moi c'est …

- Mais je sais qui tu es . Tu te nommes Franz Paganini et tu es un assassin qui s'est reconditionné en pirate pour les beaux yeux de cette fille aux cheveux rouges .

- Mais comment sais tu … Commençais je alors avant d'être de nouveau coupé en plein élan .

- J'ai mangé le fruit de la photographie . En regardant une photo je peux analyser les capacité physiques ou prédisposition et en la mangeant je peux limite raconter la vie de la personne dont j'ai mangé la photo .

- C'est … Vraiment un fruit intéressant . Achevais je alors . Tu travailles pour les marines ?

- En freelance . Je n'aime pas vraiment les institutions , surtout si elles profitent de moi .

J'en eu des sueurs froides . Ce fruit du démon était vraiment dangereux . Si ça se trouvait , peut être qu'avec , elle serait capable de découvrir mon secret . Ou peut être l'a elle déjà découvert . Et si ça se sait , les marines risquent de me coller au train toute ma vie . Et je refusais que ça arrive .

- Et ton instrument , quel est il ?

- Ah oui … Le voilà , fit elle en me montrant des castagnettes d'or . Elles sont vraiment chouettes . Je les adore .

Pas étonnant pensais je alors . Si mon violon avait des pouvoirs , alors de petites castagnettes comme celles ci …

- Et si on s'échangeait nos numéros ? Comme ça , on pourrait se transmettre des infos tout en restant en contact . Qu'en dis tu ?

- Hum … Normalement , j'aurai dit non à un pirate mais … Tu possèdes un instrument maudit toi aussi , ce qui de nous des camarades de galère . La vérité , c'est que depuis un sacré bout de temps , j'ai commencé à me poser des questions sur mon instrument et le pourquoi de sa malédiction . Et franchement , j'aurai bien voulu savoir comment lever le maléfice de mon vivant quoi ! Rien de plus naturel non ?

- Pour être franc , Emiliae et moi on a fait des recherches . Et celles-ci nous ont menés ici . Dans le Shandora antique de notre époque et … C'est comme ça que malheureusement on a fini par tous vous attirer ici .

C'est alors que les conversations cessèrent soudain . Et merde , me dis je alors . J'en avait trop dit . Tous me regardèrent et les plus mécontents commencèrent à me hurler dessus et à exiger que je les fasse quitter cet endroit . Mais je n'en avait pas le pouvoir … Comment l'expliquer à une foule déchainée ?

…

Lorsque je suis revenue , il régnait un bordel monstre . Apparemment , Franz s'était mis à dos une bonne partie de nos compères musiciens , forcés ou non . Et Arlesquino semblait bien s' amuser . Je fermai les yeux . Tout ce bruit me cassait les oreilles .

- Vos gueules tout le monde . Ordonnai je avec mon fruit . Et tous se turent . C'est moi qui vous ai convoqué sans trop savoir comment . Mais bon , le hasard fait bien les choses apparemment . Tant mieux , au moins , je n'aurai à passer des années à vous traquer . Je me nomme Emiliae Sopranno et mon ami Franz ainsi que moi avons le désir de réunir tous les instruments afin de trouver un moyen de briser le maléfice consternant les instruments . Je suppose qu'il doit bien y avoir des gens ici qui comme moi , n'ont strictement rien demandés et se retrouvent maudits contre leur grès . Si c'est le cas , Franz et moi pouvons vous aider , si en échange , vous nous aider . La seule chose que vous avez à faire c'est rester en contact avec nous et rappliquer quand nous aurons trouvés le moyen de nous en sortir . Pour de plus amples questions , allez voir cet homme . Fis je en désignant Franz du doigt .

Je quittai la salle sous une vague d'exclamations … Franz allait avoir un de ces boulots et je me garderai bien de l'aider .

Je me mis alors à inspecter les lieux . A zigzaguer entre les gens figés . Les perles de mon nouveau collier teintaient tandis que je me hâtais . Le bal semblait presque achevé et il me restait une chose à accomplir avant de partir définitivement de l'endroit . Il me fallait encore trouver le lieu où Newman avait crée les instruments . Et si possible un de ses journaux . Ainsi , il me serrait sans doute possible de trouver comment me débarrasser de cette malédiction . Enfin , je l'espérai .

Soudain , j'entraperçu un immense bâtiment qui sembla m'attirer à cause de quelques éclats de voix . J'étais surprise . Comment expliquer … En clair , Franz , Arlesquino et moi , ainsi que tout les autres venons des années 1510 . Et nous avions tous été projetés dans les années 800 en pleine période de siècle oublié . Le sort ne fonctionnait que sur Shandora et nulle part ailleurs . C'était comme une sorte de bulle qui nous a tous permis de nous rencontrer sans pour autant nous voir dans notre période . C'était un peu comme si nous étions au même endroit que les gens figés , mais sans pour autant qu'ils nous voir ou nous entendre alors que nous pouvions les voir , mais sans les entendre . Car nous ne pouvions entendre que les vivants .

Donc … Comme je savais que tous les musiciens étaient en train de palabrer dans la salle de bal , je me suis posé la question suivante : pourquoi y avait il du bruit là bas ? Je décidai de me rapprocher pour savoir . Par précaution , j'usais du haki pour effacer ma présence , comme on me l'avait appris en tant qu'assassin . La porte était ouverte et deux personnes parlaient ou plutôt s'exclamaient vivement . Un homme et une femme à ce que je pouvais entendre .

- Vino ! Tout ça commence à être dangereux … Ces instruments … Tu sais très bien qu'ils seraient contre . Et si ça continue , leur puissance risque fort de détruire cet endroit .

- Juliette … Je me contrefiche que cet endroit disparaisse . Mon seul désire est de mettre fin à notre malédiction qui nous ronge depuis un siècle maintenant .

- En la transmettant à d'autres ? Je ne veux pas entrainer des innocents là dedans ! Ces gens pourraient mourir pour nous !

- Ce que tu es mignonne Juliette . Fit il tandis qu'il posait affectueusement sa main contre la joue de celle-ci . Si tu n'étais pas promise à mon frère , je t'aurais prise aussitôt .

Mais qui diable étaient ces deux là ? Ils n'étaient pas habillés comme nous . Eux , ils portaient des toges des temps anciens . Et ressemblait fortement à des habitants des lieux , lors du siècle oublié . L'un portait le triangle d'or et l'autre , la baguette d'or . Mais qu'est ce que ça signifiait ? Si je les voie , c'est qu'ils sont vivant en 1510 . Mais comment est ce que des gens vivant lors du siècle oublié pourraient faire partis de mon présent voir même de mon avenir ?! Et puis , était il possible que l'un d'eux soit Newman ? En tout cas , ils semblaient bien calés sur les instruments … D'un coup , je fis irruption dans la pièce et les surprit par le même coup . Les deux personnes se retournèrent .

Et mon cœur rata un battement .

Des cheveux rouges . Une peau clair . Un visage fin . Et des yeux hypnotisant mes sens . Plus aucun doute n'était permis … Cet homme c'était …

- Roméo ?!

Un silence de plomb alourdit considérablement l'atmosphère tandis que les deux autres personnes présentes me regardait choqués . L'une d'elle , l'homme que je prenais pour Roméo fit à la femme au cheveux bleus qu'il avait nommé Juliette :

- J'y crois pas ! L'expérience a fonctionné . Quelqu'un du futur est apparu !

- Oui mais … De quelle année ? Combien de temps nous faudra t'il attendre pour que notre plan parvienne à se produire ? Un an , Un siècle ou un millénaire ?! Autant crever tout de suite ! s'exclama la femme .

- Sauf qu'on ne peut pas . Nous sommes …

Je me sentis alors comme aspirée de nouveau comme si j'allais tomber . Je peinais à me tenir debout et allais retomber dans le présent d'un moment à l'autre . Je tentais de m'accrocher à ce que je pouvais , soit une bibliothèque . Des livres tombèrent . Ma vision se brouilla . J'en pris un au hasard puis je disparus .

A suivre …