Arc 3 : Waterseven .

Partie 3:

Chapitre 28 : Je veux la vérité

En deux temps trois mouvements , ils m'embarquent ni vu ni connu dans le bureau du capitaine . Pour la première fois depuis un bon bout de temps , j'avouais ne plus trop savoir quoi faire . Carl ouvrit la porte qui menait à son bureau et Roméo me traina sans ménagement jusqu'à un fauteuil et me força à m'assoir . Alors que j'allai tenter de me lever afin de répliquer quelque chose à son, encontre , il braqua un pistolet chargé de granit marin sur moi . Je me figeais un instant . Une balle . Une seule et j'étais morte . Bang .

J'écarquillai les yeux . Il oserait tout de même pas tirer hein ? Hein ?

- Arrête ce jeu stupide Roméo ... Fit Carl d'un air fatigué alors qu'il s'asseyait derrière son bureau .

- Comme tu veux , Carl , mais il fallait bien que je m'assure avoir capté son attention .

C'est ça ... Je sais très bien que ça fait belle lurette qu'il rêvait de se débarrasser de moi , une ex un peu collante à son gout . En tout cas , tout ça n'arrangeait pas mes affaires ... Je vis alors Carl se lever de son bureau et s'assoir en face de moi sur un canapé . Roméo l'imita , non sans avoir continué de pointer son pistolet sur moi . Le capitaine se mit alors à dire d'un air sombre :

- Tu te souviens du jour où Franz et toi avez débarqués à l'improviste au bar des paumés pour me voir ?

Je palis . Bien entendu que je m'en souvenais , c'était en avril 1507 . Il y avait tout juste 5 ans . J'acquiesçais faiblement .

- Ce jour là , je n'ai pas vraiment voulu savoir qui vous étiez Franz et toi , ni où vous vous étiez procurés ma vivre card mais aujourd'hui ... J'exige une réponse .

Mon cœur battait à vive allure alors que mes yeux s'exorbitaient . Roméo me visait toujours d'un air sadique et Carl Snow me fixait d'un regard à la fois calme et implacable . Je ne le reconnaissais plus , lui qui était toujours gentil et dévoué . Cela me fit l'effet d'une claque . Comme si on venait enfin de m'ouvrir les yeux . Combien ? Combien de personnes au sein de l'équipage étaient au courant pour son caractère ? A combien de personnes mentait il au juste ? Finalement , nous n'étions pas différents , entre menteurs .

- Qui t'as donné cette vivre card ? Dis le moi ou je demande à Franz .

Je grinçais des dents . Pas Franz . Surtout pas lui . Je ne tiens pas à ce qu'il découvre les véritables raisons de mon départ de Dressrosa . Si ce dernier venait à savoir que je l'ai trompé et manipulé sur toute la ligne ... Il m'abandonnerait lui aussi , pour ne jamais revenir .

- Alors ?! Il me semble que je suis ton capitaine ! Réponds ! exigea il de nouveau froidement .

Je fermais les yeux . Si je me mettais à parler , j'ignore ce que cette femme me ferait , mais ça ne pouvait pas être pire que le sort que me réservait les Cornelli . Par contre , si je ne disais rien , je perdrai sans doute ma place dans cet équipage , ainsi que ma vie à en juger par l'expression de Roméo . Je soupirais avant de me mettre à parler :

- Promettez moi que ce qui sera dit ici ne sortira jamais de cette salle et que jamais , au grand jamais vous ne direz quoi que ce soit à Franz .

- C'est d'accord . Fit alors Carl .

- Mais ... Protesta alors Roméo .

- Tais toi donc ! fit le capitaine à ce dernier . Alors ? Fit il en revenant à Emiliae .

- Celui qui m'a donné cette vivre card était l'amiral Akainu , sur ordre de Sa Miyuki . Fis je sombrement . Tout a commencé à Loguetown , il y avait 12 ans .

...

Je ne sais pas ce qu'il m'a prit de faire ça ... Tout ça avait eu le mérite de me mettre dans une colère noire . Mon inquiétude m'avait rendu fou . Pourquoi avait elle quitté le navire et Waterseven sans moi ? Comment s'était elle cassé le bras ? Pourquoi passait elle son temps à tenter de me mentir ? Et oui , je savais que ces temps ci , elle me mentait plus que jamais . Je le sentais , je le savais . Quelque chose de louche se tramait , mais quoi ?

Je ne comprenais pas . Après tout ce temps , avait elle donc si peu confiance en moi ? Que craignait elle au juste ? Que je l'abandonne ? Alors que j'avais déjà tant de problèmes , il fallait qu'elle en rajoute ...

Je soupirais tout en regardant mon épée que je venais tout juste d'aiguiser en vu du prochain entrainement ou de ma colère sous-jacente . Emiliae s'était cassée le bras . Ou plutôt , se l'était fait casser ... Je savais que cet exploit n'était pas à la portée du premier venu ... Emiliae était forte . Alors comment ?

J'entendis frapper à la porte . Je ne voulais pas qu'on me dérange . Le bruit se fit plus insistant . Je fronçais les sourcils . Je pris mon épée et me déplaça lentement vers la porte de ma chambre afin de l'ouvrir . Je ne fus absolument pas surpris de voir Corny me tomber dans les bras , beurrée comme un petit lu ... Je levai les yeux au ciel . Nous étions en début de soirée , le soleil était encore présent et ... Pourquoi fallait il que ça tombe sur moi ?

- Hey ... hic ! Oh Franz ... hi hi hi ! T'es plutôt mignon en fait ... hic ! Viens te souler avec moua ...

Et en plus il fallait que je sois son compagnon de beuverie ... Génial , mais non . J'allais lui fermer la porte au nez mais une bouteille de whisky plus vide que pleine m'en empêcha . Sapristi ! Corny semblait encore plus vive bourrée que sobre . Elle ouvrit la porte en grand et me traina contre mon grès jusqu'au bar ... Jerry était là lui aussi et apparent ça semblait assez mouvementé mine de rien . Je commençais à avoir mal au crane . Sherry était au piano à nous jouer une fugue qu'on se tuait à ignorer tandis que les mécanos jouaient au poker . Corny avala avidement le reste de sa bouteille comme si c'était de l'eau ... Je détournai le regard , impassible . Quel manque flagrant de raffinement pour une femme ! Mais j'oubliais ... Corny restait avant tout pirate . Pour la féminité on repassera .

Elle me força à m'assoir auprès d'elle au comptoir . Je le fis de bien mauvaise grâce . Elle empestait l'alcool . Tout son être en semblait imbibé . Elle se rapprocha encore plus de moi , collant son visage à quelques centimètre du mien , me fixant droit dans les yeux . Je rougis quelque peu de la proximité tandis qu'elle en riait grassement , pas gênée pour un sou ...

- Vous et déballes.

- Hein ? Fis je alors sans trop comprendre

- T'as des problèmes , ça se voit à des kilomètres ... Je sais que t'as pas besoin d'être maternée et tout et tout ... mais ... tu sembles avoir le moral à zéro et ça c'est pas génial ... T'es jeune , donc t'as le devoir de nous égayer un peu ... hic !

- Qu'est ce que j'te sers spaghetti ? M'apostropha alors Jerry .

- Un café bien serré . Fis je froidement .

- Tarlouze ! me railla alors Corny en finissant son xième verre . Un homme , un vrai , ça boit de l'alcool ! hic ! Ça te fera pousser les poils du dos , mon ptiot ! hic !

Mais qu'est ce qui ne fallait pas entendre comme connerie ... Je ne comptais plus mes soupirs ni ses ricanements . Je voyais qu'elle s'inquiétait pour moi comme tous d'ailleurs ... Mais c'était entre Emiliae et moi . Cela a toujours été nous deux , même à Dressrosa . Cela faisait il penser que nous nous détachions trop de l'équipage ? Que j'étais trop dans ma bulle ? Pourtant , j'avais essayé de m'adapter mais ... ce n'était pas comme si avoir des amis m'importait . Ce n'était pas pour cela que j'avais rejoint l'équipage . Embarquer sur ce navire n'avait été qu'une question de hasard . Du moins , c'est ce que je croyais . Je voulus me fumer une clope mais je me retrouvai à constater tel un idiot que j'avais oublié d'en racheter . Je savais que je fumais trop . Mais si au final il m'arrivait de mourir d'un cancer des poumons , je remercierai le ciel . Je préfère mourir de mes mains que de celles de pathétiques brigands des mers , marines ou autres gigolos ...

- Dis Jerry , t'aurais pas une clope à me filer ?

- Tiens Spaghetti , et profites car c'est ma dernière .

- Ah ... fis je en l'allumant de mon briquet . Quand est ce que le log pose aura fini de se recharger ?

- Hum ... Dans moins de trois jours il me semble ... Pourquoi ?

- Pour rien . Répondis je alors que je me disais qu'il était grand temps que j'aille faire un saut en ville afin de me réapprovisionner ...

- Tarlouze ! Arrêtes de m'ignorer ! Réponds à ma question si t'es un homme : c'est quoi tes problèmes ?! Hein ?! Bang . Grrrrrrrrrr...

Je rêvais où elle venait de s'endormir sur le comptoir ? Et d'où qu'elle me traitait de Tarlouze ? J'en ai ma claque , j'me tire . Et alors que les rares personnes présentes riaient grassement , moi je la regardais avec dégout . Sérieusement ... C'était elle la plus puissante épéiste de l'équipage ? Mon oeil oui ! Je me demandais ce qu'Emiliae penserait à l'égard de ce propos ...

Je percutai quelqu'un sans trop m'en rendre compte . Cette fille était à terre et me regardait énervée au possible .

- Bonjour toi .

Je venais de rencontrer Sa Choii .

...

J'avais la gorge sèche d'avoir trop parlé . Et en plus , j'avais la pression à cause de leurs regards . Quoi encore ? Était ce de la pitié ? Allons bon ! Je n'étais ni la première ni la dernière à avoir à me trimballer ce genre de vie ... Arrêtez de me regarder comme ça voyons ! Ou je vais pleurer . Ah ... je sentais déjà ces dernières perler . J'ignorais que reparler de tout ça me ferait aussi mal . Je ne m'y était guère préparée après tout ...

- Je suis désolé . Fit alors Carl Snow après un long silence . Et pour Roméo ...

- Ah non ! fit ce dernier . Je ne vais tout de même pas m'excuser pour ce genre de choses . Je déteste m'excuser ! Et puis moi au moins je ne vais pas pleurer comme une madeleine à chaque horreur de mon existence . La vie est une sale garce au cas ou tu l'aurais oublié , Carl . Ceux qui ne parvienne plus à y faire face n'ont plus qu'à se ... Il mima alors d'un air ironique un suicide .

Je fronçais les sourcils . J'étais à deux doigts de le tuer . Avant , ce genre de choses m'aurait fait rire . Mais plus maintenant alors que je venais de leur déballer ma vie , me mettant à nue devant eux alors que je ne l'avais fait pour personne . Je ne tolérais pas que l'on se moque de ce que j'avais enduré de la sorte ! Et au moment où la colère prenait le pas sur ma raison , je me souvins alors miraculeusement de ce journal dont je m'étais emparée avant de quitter le vieux Shaobondy du siècle oublié . Ce livre semblait être la clé de toute cette histoire de malédiction liée aux instruments .Je sortis le journal de ponéglythes de ma sacoche et le jeta négligemment sur la table basse . Leurs yeux s'écarquillèrent . Carl fut surprit au possible , Roméo devint blême . Il fit d'une voix blanche :

- Où t'es tu procurée ceci ?! Réponds !

- Ta ta ta ... Je vous ai livré mes pires secrets dans l'heure . A vous d'en faire autant . Alors ? Et si vous me la contiez votre histoire ?

Je veux la vérité !

à suivre ...