Disclaimer : L'univers et les personnages de cette fanfiction ne m'appartiennent pas, Harry Potter est la propriété exclusive de JKR. Le professeur Wolffhart est la propriété de Ielenna (Wattpad), le professeur Equias est mon personnage.

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Le bruit reconnaissable des roues d'acier du Hogwarts Express sur les rails était assourdissant. Mais son espoir de se débarrasser de ses deux gorilles faisait battre son cœur encore plus fort.

Draco se souvenait bien de ce jour. Le jour où il avait entendu une drôle de fille, avec une touffe de cheveux inimaginables, clamer à qui voulait l'entendre qu'elle avait réparé les lunettes cassées de Harry Potter, qui partageait son compartiment avec un garçon aux cheveux roux et une tâche sur le nez.

Et depuis, il cherchait. Il cherchait ce garçon pour voir à quoi ressemblait Harry Potter. Mais il cherchait aussi le jeune garçon aux yeux verts qu'il avait rencontré au magasin de vêtements. Lui au moins, il avait l'air plus intéressant que les deux autres idiots que son père lui avait collés aux basques.

Enfin, il le trouva. Sur le coup, il en fut même estomaqué. Il avait trouvé les deux personnes qu'il cherchait. Le garçon aux yeux vert et le roux à la tâche sur le nez. Donc...

Sans plus attendre, il ouvrit la porte du compartiment et plongea son regard dans celui de Harry Potter.

_ Alors c'est vrai ? On dit partout que Harry Potter se trouve dans ce train. C'est toi ?

_ Oui.

Ce jour-là, Draco s'était enfin présenté. Pourquoi ne l'avait-il pas fait avant ? Pourquoi pas l'autre jour ? Cela aurait peut-être éviter ce qui allait se passer par la suite.

_ Mon nom te fait rire ? Inutile de te demander le tien. Mon père m'a dit que tous les Weasley ont les cheveux roux, des taches de rousseurs et beaucoup trop d'enfants pour pouvoir les nourrir.

Encore un point en moins, pensa tristement le Draco plus âgé.

_ Fais bien attention à qui tu fréquentes, Potter. Si tu veux éviter les gens douteux, je peux te donner des conseils.

Draco sentit, avec une profonde tristesse, son cœur se serrer en regardant cette foutue poignée de main manquée.

S'il n'avait pas été aussi prétentieux, ces deux fois-là, est-ce-que tout aurai été différent ?

_ SECTUMSEMPRA !

La douleur omniprésente, la sensation de perdre tout fluide vital et l'eau des toilettes du deuxième étage qui s'infiltre dans l'uniforme.

_ Non... Non. C'est pas ce que je voulais.

La voix de Potter. C'était bien la première voix qu'il l'entendait de cette manière. Comme une délivrance.

Et des rideaux verts.

Un fichu rêve. Draco se trouvait dans le dortoir des Slytherin après avoir rêvé du passé. Merveilleux.

D'une main, Draco écarta les rideaux de son baldaquin, attrapa sa baguette et lança un Tempus. Il était seulement sept heures et Nott dormait encore. Après le souvenir du sectumsempra, Draco était persuadé de ne pas parvenir à se rendormir. Qu'importe, il avait des choses à faire de toute manière. Par exemple, il avait une potion sur le feu qui demandait son attention.

Draco prit une bonne inspiration et expira longuement, comme si cela aiderait à faire partir la poussée d'adrénaline de son corps. Ensuite, après un temps d'attente qui lui semblait acceptable, il sortit du lit et se prépara à rendre visite à sa potion.

Les cachots devenaient de plus en plus froids, preuve de l'installation de l'automne et de l'arrivée de l'hiver. Dans la salle de potion, le chaudron contenant les prémices d'un nouveau remède à la Dragoncelle mijotait joyeusement depuis une bonne semaine. Draco s'en approcha, la contrôla avant de déballer les derniers ingrédients.

Après avoir haché et incorporé un tubercule violet, Draco lança un tempus et contrôla le temps à attendre avant l'ajout du prochain ingrédient et nota qu'à l'heure actuelle Potter devait sortir du lit.

Cinq minutes plus tard, il ajouta de l'écorce de wiggentree et du sumac vénéneux ce qui eut pour effet de donner à la potion la couleur de l'essence. Pour en changer la couleur et ainsi donner plus envie de l'ingérer, Draco ajouta de la menthe poivrée et de la poudre verte, cette dernière était également excellente pour combattre les furoncles. La potion devint alors semblable à du petit lait.

Satisfait, Draco baissa le feu au minimum et laissa la potion reposer. Un nouveau tempus lui apprit qu'il était 9 heures. Potter devait être dans la Grande Salle pour le petit déjeuner. Le temps de repos passé, Draco éteignit le feu sous le chaudron et versa le remède dans des fioles. Potter n'aurait pas terminé la potion avec lui, comme prévu, mais qu'importe. Après la soirée de concert de la veille, il n'avait pas eu l'espoir d'arriver à le sortir du lit avec une note volante.

C'est d'un pas de conquérant qu'il entra dans la Grande Salle. D'un simple coup d’œil, il repéra Potter assit à sa place habituelle, la tête dans les bras, seul. Granger n'était pas encore arrivée.

Draco s'assit à sa gauche avec souplesse et une certaine fierté de lui-même.

_ Tadaaaa ! Dit-il théâtralement, en déposant la fiole à fond droit devant le crâne de Potter. Le remède est terminé et prêt à être distribué. Qui sont les meilleurs, Potter ?

Le silence. Draco en fut plus déconcerté que vexé. Il baissa les yeux vers la touffe de cheveux qui s'obstinaient à garder leur propriétaire caché de tous.

_ Potter ? Appela Draco. Tu m'as entendu ? Le remède pour ta weasel est terminé.

Pour toute réponse, Draco vit la main de Potter apparaître de sous ses bras et de lui glisser une enveloppe violette. Voyant là une invitation à prendre connaissance de son contenu, Draco déplia d'un geste de la main la lettre et la lu. Il s'agissait d'une lettre de Saint-Mungo.

_ Elle est morte, fit froidement Draco après un moment.

Un tressautement dans les épaules de Potter lui répondit, ainsi qu'un gémissement digne d'un animal blessé.

Draco reposa le parchemin sur la table et le regarda d'un œil vide, puis dirigea son regard sur la fiole contenant la potion de couleur laiteuse. Tant d'effort pour quoi ? Pour rien. Pour une patiente laissée sur le bas-côté. Est-ce que l'équipe de Saint-Mugo l'avait délaissé par manque de moyen de la part de la famille ? Ou simplement parce qu'elle avait atteint sa majorité, donc, par définition, ne pouvait plus être sauvée de la Dragoncelle ? Avec le peu de temps qu'il lui avait fallu pour créer un remède plus puissant et celle paradoxalement interminable de Saint-Mungo pour confectionner le remède standard, Draco se demandait qui de lui ou de l’hôpital n'aimait pas les Weasley.

Ce fut à ce moment que Granger arriva avec un énorme sourire, elle se laissa choir en face d'eux et clama qu'elle venait de terminer son devoir solo de potion et qu'elle venait d'envoyer paître sa binôme peu coopérative.

_ Cela fait tellement de bien de voir son petit sourire disparaître ! Jubila-t-elle. Presque autant que de t'avoir donner un coup de poing, Malfoy.

Draco fit une brève grimace et déposa sa main sur le dos voûté de Potter dont les épaules se secouaient de plus en plus. Ce fut à ce moment que Granger remarqua que quelque chose n'allait pas.

_ Harry ? Qu'y a-t-il ?

_ Weaslette est morte, annonça simplement Draco tout en faisant un mouvement de réconfort avec sa main sur le dos de Potter.

Granger poussa un cri perçant et Potter laissa un gémissement plus fort sortir du creux de ses bras. D'un bond, Granger se leva, fit le tour de la table pour venir se laisser tomber lourdement sur la place à droite de Potter et l'encercler de ses bras. Comme s'il n'avait attendu que cela, Potter se laissa aller dans l'étreinte et laissa sa peine sortir.

Draco, dont la main faisait toujours des massages légers le long de la colonne vertébrale du Gryffindor, observait ce spectacle et se demandait, étrangement, s'il n'aurait pas dû tenter d'en faire de même. Le projection mentale de lui enlaçant Potter lui donna chaud aux joues.

Pour se remettre de cette illusion, Draco toussa un bref instant dans son autre main. C'est ainsi que son regard retomba sur son remède. LEUR remède. Le sien et celui de Potter.

Il releva la tête et chercha parmi les professeurs présents à leur table et trouva celui qu'il cherchait.

Il attrapa la fiole et se leva pour gagner la table des professeurs. Derrière lui, Potter leva subitement la tête en ne sentant plus la main qu'il avait dans le dos. Il tourna d'abord son regard vers les portes, pensant que Draco était parti. Puis à droite, au-dessus de la tignasse de sa meilleure amie et remarqua le Slytherin occupé à discuter avec le professeur Slughorn.

Le professeur Slughorn dévisageait Draco avec une horreur mêlée à une tristesse sans fin. Au bout d'un temps de silence, il ouvrit finalement la bouche pour laisser glisser ses pensées :

_ Miss Weasley est décédée...

_ Oui. Hier soir, Professeur, répéta Draco.

Au côté du professeur de potions se tenait la directrice qui discrètement épongeait ses yeux à l'aide d'un mouchoir. Draco poursuit :

_ C'est tout à fait regrettable. Potter et moi-même avions terminé le nouveau remède que nous comptions envoyer à Saint-Mungo.

D'une manière qu'il voulut attristée, Draco leva le poing qui tenait la fiole.

_ Tout ce travail pour rien, se lamenta-t-il faussement.

La directrice tapa du poing sur la table en clamant son désaccord.

_ Votre travail n'a pas été vain, Mr Malfoy ! Croyez-moi sur parole ! Je vais envoyer, de suite, un hibou à Saint-Mungo avec votre remède ! Croyez-moi, s'ils osent refuser un si bon travail, réalisé en si peu de temps, alors qu'eux-mêmes sont incapables de prendre soin de leurs patients, ils entendront parler de moi et du Ministre !

Draco regarda, stupéfait, la directrice lui arracher la fiole des mains et de sortir de la Grande Salle comme une furie. En rendant une visite à la table des professeurs, il avait tenté de faire bouger son directeur de maison pour qu'il envoie lui-même le remède à Saint-Mungo et le distribue aux autres infectés. Il avait espéré que les relations de Slughorn ferai bouger les choses et aiderait sa réalisation à passer plus facilement que s'il l'avait envoyé seul. Jamais il n'aurait espéré atteindre le Professeur McGonagall. Et à vrai dire, il était assez fier de lui. Avec la Directrice et le Ministre soutenant sa création, il avait beaucoup plus de chances de son côté.

Le professeur Slughorn sortit de son état végétatif au moment où les portes claquèrent après la sortie de la directrice. Il reprit la parole, attirant l'attention de Draco :

_ Voilà qui est bien. J'espère que l'équipe de guérisseurs de Saint-Mungo vont se réveiller après l'intervention de la Directrice. Mr Malfoy, je vous attends vous et Mr Potter à ma petite fête, la semaine prochaine.

Draco se tourna rapidement vers la table des Gryffindor et rencontra directement les yeux brillants de Potter.

_ Monsieur, répondit-il. Vous pouvez compter sur ma présence. Mais je crains que Potter ne puisse venir. Comprenez-le, il est en deuil, il n'aura certainement pas l'esprit à faire la fête.