Je suis le poète du premier jet,
Celui qui ne jette rien.
L'écrivain à l'écriture dérangée,
Celui qui ne cherche pas à faire bien.
Il n'y a que peu de ratures
Dans mes écritures.
C'est sûrement un tort,
Mais c'est comme ça que mes textes prennent corps ;
Dans l'anarchie la plus totale,
Sans aucun respect des codes ;
Des pieds on s'en fout bien pas mal
Et tant pis pour les fausses notes.
Parfois ça rythme,
Souvent, pauvrement, ça rime.
Je suis le Picasso du stylo.
Je manie l'écrit comme lui le pinceau :
Un style, la plupart du temps, abstrait
Au service d'une pensée pas plus structurée.
Je ne me suis toujours pas coupé l'oreille,
Mais, en même temps, je n’écris pas encore de merveilles.
Car si je fais dans l’œuvre,
Je suis tout de même loin du chef-d’œuvre.
Je voudrais renouveler le monde du jeu de mots,
Mais c'est plutôt eux qui jouent avec les miens, de maux.
Et c'est pourquoi mes textes finissent souvent en eau de boudin,
Quand ce n'est pas carrément dans le dédain.
Comme risque de le faire celui-ci,
Maintenant que si tristement il finit.
(30/03/19)
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