Blablabla anticonstitutionnel: Merci beaucoup Wyn <3 Et petite question à la cantonade: est-ce selon vous une bonne idée d'inclure un lime sur Ted et Victoire? Merci encore pour vos encouragements, j'espère que ce chapitre ne vous décevra pas ^^ Chapitre 6:
- Parfois, tu me donnes envie de vomir. -Tu crois que j'ai tort? -J'aimerais...
°o°O°o°
-Ca va, toi?
Harry hocha la tête, en buvant une gorgée de café brûlant. Hermione était sa meilleure amie depuis des années. Elle était également celle de Ginny, et c'était bien ça le problème, lorsqu'il était question de confidences.
-Harry...
-D'accord, Lily a une nouvelle idée tenace, elle veut un chien. Mais tu sais comment je réagis, avec ces bêtes, depuis... 'fin. Tu sais.
Elle hocha la tête, tournant et retournant une des mèches folles qui s'échappait de son chignon faussement strict. Elle n'était pas convaincue, il le savait. Elle lança un mhhh analytique. Signe qu'elle réfléchissait.
-Lily a toujours eu des lubies courtes. Pour son anniversaire, dans deux mois, sa marraine préférée lui offrira un furet. Enfin, si Ginny et toi êtes d'accord. Mais c'est petit, un furet, et c'est gentil.
-Oh, ça ne me poserait aucun problème. Mais Ginny trouve que ça pue. Tu te souviens, elle a fait le même coup quand tu as proposé un cochon d'inde et un lapin. Nan, la vérité c'est qu'à part les créatures créées par Ron ou mieux, par Fred du temps où il était en vie... ce sera non à coup sûr.
Hermione fouilla son sac, en sortit un paquet de cigarettes, qu'elle entama sans ajouter le moindre mot. La mèches tournaient plus vite entre ses doigts.
-Tu fumes, toi?
Elle haussa les épaules, tout en allumant sa cigarette. Son regard signifiait qu'elle ne voulait pas en entendre parler. Le survivant ne put retenir un sourire enfantin, prendre Hermione en faute était une opportunité qui ne se présentait que très rarement.
-Il le sait?
-Il détesterait. Mais on parlait de toi, là. Ne change pas de sujet avec moi... Alors?
-Andromeda m'a envoyé un hibou. Elle dit que Ted devient fouineur. Qu'il viendra me voir. Elle me demande de rester discret. Je n'ai pas envie d'être discret.
Hochement de tête, mèches tournantes, cendre qui tombe. Elle pensait peut-être à autre chose; ou pas. Une petite ride était apparue sur son front.
- Fais ce que tu penses juste et correct. A la limite, laisse-le poser des questions, ça t' évitera peut-être de parler de ce qui gêne Madame Tonks.
-Il y a beaucoup trop de choses qui gênent Andromeda.
-Si tu veux que je te donne un avis constructif, il faudrait m' expliquer la situation. Je sais que tu ne le feras pas, ça fait 15ans que tu n'en parles à personne, mais je maintiens que les secrets de famille sont malsains.
Un ange aux accents de nicotine passa, durant lequel Hermione acheva sa cigarette, en agitant de l'autre main la cuiller dans son thé trop chaud. Harry, perdu dans ses pensées, avait achevé son café et regardait les moldus défiler sur les trottoirs de Londres. Le temps était encore très doux pour la saison, les terrasses des cafés étaient bondées. Les enfants se courraient après en t-shirt. les parents avaient l'air pressé, ou joyeux. Certains se tenaient la main... les plus jeunes, évidemment.
-Ginny m'a dit que vous n'arrêtiez pas de vous bouffer le nez, en ce moment, finit par lâcher Hermione.
-Et?
-Et rien. On est amis, je me suis dit que tu pourrais vouloir en parler.
-Non.
Silence éloquent. Ca avait toujours été comme ça. Le survivant soupira, et déchaussa ses lunettes, l'air absent, feignant de les nettoyer.
-C'est une broutille, avec Gin. Ça ne vaut pas la peine qu'on en parle, merci Mione, mais je ne me vois pas évoquer ça avec sa meilleure amie.
-Tu n'en discuteras pas avec Ron non plus. Tu n'en parleras avec personne, en fait.
-Puisque je te dis que c'est ridicule. Ce soir, je l'invite au restaurant et ce sera oublié.
Première gorgée de thé citron. Hermione grimaça, chassa définitivement la mèche qui la gênait.
-Elle pense que c'est plus grave que ça, Harry. Je te le dis, parce que tu es mon meilleur ami. Elle est une amie proche, mais je n'ai pas vécu avec elle ce que j'ai vécu avec toi. Si tu me dis que c'est passager, que ça va s'arranger, je te crois, et je ne pose plus de questions.
-Je le dis. Et toi, Ron? Hugo?
-Hugo se sent seul, sans Lily. Et Ron travaille beaucoup, avec Georges, il ne manque pas de créativité. Et ça va, acheva-t-elle avec un sourire de femme politique qui glaça le survivant.
°o°O°o°
Hiacynthe Macnair attendait, dans le salon bleu du Manoir Malefoy, en compagnie de sa femme, et de Pansy Parkinson, qui, décidément, avait une conversation exquise. Les murs, recouverts de quelques couches de papier de soie, reflétaient la douce lumière du soleil, de même que les divers objets de nacre et d'ivoire, sciemment placés dans la pièce. Aucune trace de poussière sur la moquette immaculée, aucun désordre. Tout était à l'image de la très noble famille résidente : parfait. Drago fit enfin son entrée, portant lui-même les coupes de champagne. Bien sûr. Exiber ses elfes devant les invités était terriblement inconvenant.
-Cuvée des Anges, le meilleur champagne sorcier que vous pourriez trouver, susurra-t-il, en présentant à chacun sa coupe.
Il s'assit en suite à la droite de sa femme, et leva son verre, bientôt rejoint par les autres.
-A nous!
-A vous, Monsieur Malefoy. A vous.
-Mais non, mon ami. C'était votre affaire, je n'ai fait que plaider.
-Au contraire, noyer le poisson pendant 19ans, en sachant pertinemment qu'un document comme celui que vous m'avez fait rendre accorderait à notre famille des sommes astronomiques, que cette affaire serait on ne peut plus médiatisée... C'était réellement un coup de maître !
Drago ne put retenir un petit rire, que Pansy identifia comme plein de suffisance, et de fausse modestie. Son Drago restait toujours la même teigne manipulatrice, et avide de compliments. Peut-être même plus encore qu'à l'époque de leur adolescence.
-Simplement de la collaboration entre avocat et client, et peut-être une touche de calcul, au plus, je vous assure, Madame Macnair.
-Et la façon dont vous avez coupé le sifflet à cette petite... sang de bourbe!
Narcissa Malefoy entra alors dans le salon, vêtue de sa sempiternelle tenue sombre, un châle drapé autour de ses trop frêles épaules. Les invités se levèrent à son entrée, ce qui étira sur son visage un sourire en diagonale, le même que son fils.
-Permettez que je me joigne à vous afin de fêter votre succès...
-Pansy, voudrais-tu aller chercher un verre à ma mère?
Pansy acquiesça, s'éclipsa quelques secondes, avant de rejoindre le petit groupe, et tendre une coupe à sa belle-mère, qui n'aurait pas dû descendre, si on en croyait le médecin. Qui définitivement n'en ferait qu'à sa tête. Qui avait une classe folle, et une incroyable façon de mettre les invités à l'aise, surtout si on tenait compte du fait qu'elle ne les connaissait ni d'Eve, ni d'Adam.
-Merci ma chérie, souffla Narcissa, avant de demander des détails sur la façon dont cette "gourgandine hystérique" avait été mouchée par son fils.
-Voyez-vous, Dame Malefoy, la petite était visiblement une insulte que le Magenmagot nous faisait. Une sang de Bourbe pour défendre les intérêts de ce vieux fou de Xéno Lovegood! Toute jeune en plus...
-N'exagérez rien, souffla Drago, qui tenait à ce qu'on ne diminue pas son mérite, elle devait avoir 35ans facilement, et si j'en crois ma femme, elle aurait déjà subi un lifting à Saint Mangouste.
-Mmmmh... Vous avez sûrement raison. Autrement dit, une femme d'expérience, mais assez jeune pour défendre ses affaires bec et ongles. Une véritable harpie qui n'arrêtait pas de vociférer ses "Objections" à tout va.
-Je pense que je commence à cerner le personnage... une parfaite sang de bourbe.
-Oh oui, l'illustration la plus formidable de ce que pouvait être ces punaises de parvenues... On ne devrait pas les autoriser à prendre des postes hauts placés, ces...
-Tempère-toi, Hiacynthe, mon amour. Il faut vivre avec son temps, et actuellement, personne n'est en mesure d'empêcher les Sang de Bourbes d'exercer. Sans quoi, ils seraient tous balayeurs de rues, cracha la très honorable Betina Macnair.
Narcissa hocha lentement la tête. Lucius aurait aimé ces gens... Elle en était sûre. Elle but une autre gorgée de champagne, animant les discussions de quelques remarques bien placées, appréciant les traits d'esprits de Pansy. Leurs invités s'amusaient, c'était l'essentiel. Tout à coup, elle sentit sa main trembler, se félicita d'avoir vidé sa coupe, qu'elle posa sur la table, en tâchant de paraître naturelle. Le paraître était essentiel... Et une Black ne tremblait pas en public.
°o°O°o°
-Dis Papa?
-Oui?
-C'est bientôt?
-Quoi?
-Qu'Albus et James reviennent et qu'on fait la fête chez Tonton Ron avec Hugo?
Harry sourit , posant un baiser tout doux sur le front de sa petite merveille, qui se glissa un peu plus confortablement sous les draps. Il la vit remonter les couvertures sur son nez, s'amusa de l'accord entre la couleur du tissus et les yeux azurés...
-Bientôt. Plus que deux semaines et demi... , murmura t'il en replaçant un épis qu'ils avaient placé au même endroit. Soit encore 18fois dodo.
Les sourcils de la fillette se froncèrent, ça semblait bien long, à 6ans, 18 fois... Pour Harry, ça paraissait plus dérisoire. 18 nuits. C'était ce qu'il avait passé à se demander quand arriverait la lettre de Ted ou plus simplement, si Ginny quitterait la chambre d'amis...
-J'ai envie qu'Albus me fasse un bisou.
-Il t'en envoie plein dans chaque lettre, mentit-il avec son sourire rassurant, il dit qu'il les met dans l'enveloppe et que, quand Maman les ouvre, ils s'envolent dans la maison... regarde, il y en a un là?
-Où ça?, cria la petite fille en se redressant, les yeux pétillants.
-Regarde à droite... Non, l'autre droite, Choupinette! Là!, chuchota-t-il, en agitant sa baguette, qui laissait apparaître un papillon aux ailes irisées dans la pièce. Il ne faut pas crier, Lily-jolie, ou le bisou aura peur...
-Mais j'en vois jamais, la journée, souffla-t-elle, les yeux écarquillés.
-C'est normal. C'est des bisous secrets, ils se cachent... celui-la, il brille parce qu'il est magique et que tu l'as appelé. Couche-toi, il se posera sur ton cœur et tu feras de très beaux rêves...
La petite fille s'exécuta, un grand sourire d'anticipation rivé sur le visage. Le papillon de poussière s'approcha, Harry prolongea le jeu en le laissant tourner un peu, puis le dirigea vers le corps de sa benjamine, où il disparut en étincelles rouges et vertes.
-T'as vu Papa? J'ai pas crié et il est venu... , chuchota la voix que le sommeil rendait pâteuse.
-J'ai vu... dors bien, maintenant, répondit-il en se redressant.
Il se retrouva face à Ginny, appuyée au chambranle, qui regardait le sol... Se sentit nu, comme souvent quand il était surpris par quelqu'un d’étranger au monde qu'il créait pour ses enfants. Il passa devant elle en silence, vit qu'elle n'entrait pas; lui en voulut pour ça... Un bisou du soir, c'était quelque chose de précieux. Une maman même en colère ne devait pas oublier ça, selon lui.. Il alla à la salle de bain, se déshabilla, avant de se diriger vers 'l'armoire à pyjama" et d'en ressortir cette horreur d'ensemble en flanelle brune qu'il aimait tant.
-Harry?
Il la regarda à travers le miroir, devinant sous son peignoir la robe de nuit en coton blanc. Elle avait l'air fatiguée. Eteinte. Comme tout le reste. Il la vit nettement s'approcher, sentit bientôt ses mains qui se glissaient autour de son dos, suivie de la joue de sa femme.
-Quoi?
-Pourquoi je suis toujours à la limite de ton univers?
-Tu...
-Dis-moi que je pourrai y entrer, un jour...
-Je ne...
- J'en peux plus. Je t'aime, tu sais. Mais je ne comprends pas. Je t'assure que j'essaye... Dis-moi que j'ai raison de m'accrocher pour nous. S'il te plait...
Il n'y avait plus que son visage dans le miroir. Putain, ce qu'il devenait vieux...
°o°O°o°
-J'y suis arrivé !!
Albus sauta au cou de sa cousine, à qui il colla une bise claquante sur la joue. Son sourire jubilatoire accentuait encore l'étrange éclat de ses yeux menthe... Elle savait de quoi il parlait, bien sûr. La note de métamorphose. Il avait dû battre Scorpius. Avec un peu de chances, il avait aussi pu rattraper le Serpentard en sortilège. Ses efforts en faisaient un bon élève, finalement.
-Tu vois: Maman avait raison: l'assiduité au travail est toujours récompensée.
-Mais de quoi tu...? Ah, non ! Je ne parle pas des cours... Ca, je savais que je pourrais le faire! Non, j'ai réussi, je te dis... !! Je vais enfin pouvoir lui fermer son caquet de vipère et...
Albus tourna la tête, poussa sa cousine préférée jusqu'à une salle vide, en ferma la porte, et dans l'ombre du local mal éclairé, ses yeux paraissaient plus flamboyants que jamais.
-Alors?!, s'impatienta-t-elle, inquiète malgré tout.
- J'ai le mot de passe qui sera utilisé dès le retour des vacances, pour leur salle commune, Scorpius va morfler, ricana-t-il, avec un sourire qu'elle ne lui connaissait pas. Il verra ce que ça fait de s'attaquer à un Potter!
°o°O°o°
Le train siffla une dernière fois, avant d'entrer en gare... S'ensuivit une cohue de sorciers, un bruit monstrueux de machineries, de parents qui retrouvent leur progéniture, de progénitures qui présentent leurs nouveaux amis... Victoire avançait, seule. Elle n'était pas censée rentrer, elle le savait. On ne l'attendait pas, elle le savait aussi. Il y avait dans son sac à dos, quelques vêtements de rechange, suffisants pour le jour suivant. Elle hésita, appuyant son regard sur divers Moldus... finit par demander un taxi, qui arriva une dizaine de minutes plus tard. Il sentait le tabax froid , le vieux cuir tanné, mais ça n'avait pas d'importance... Pas vraiment. Arrivée dans la ruelle choisie de Londres inutile, elle s'approcha de cabine téléphonique, sous le regard appuyé du chauffeur. Lui ignorait qu'il s'agissait de l'accès au Ministère et que là-bas, un bâtiment abritait les aurors en formation. Ted. Et qu'elle était revenue juste pour lui.
Il ne fallut qu'une heure pour que leurs cours s'achèvent. Elle le vit sortir, reconnaissable aux mèches turquoises qui striaient ses cheveux. Au blouson de cuir noir qu'il portait sur l'épaule, au sourire que d'ordinaire, il lui réservait. Il ne l'avait pas vu, il regardait un autre gars, aux yeux en amandes, aussi sombres que sa peau. Elle hésita. Venue pour éclaircir la situation, avant toute chose, elle se sentait de trop à présent. Imprévue, non-désirée. Après tout, il riait sans elle. Victoire, après seulement deux mois, avait encore du mal à sourire loin de lui. Pourtant, elle l'appela. Test. Il se tourna vers elle, incrédule d'abord, puis s'avança pour la serrer fort contre lui, la faire tourner une ou deux fois... Elle lui en voulut de sentir aussi bon, d'éclater de rire... Ils rejoignirent un parc, loin "des salles de cours, en période de pré-session d'examens, Vic', t'imagines même pas les mauvaises ondes..."
A cause de la rancune que l'absence de nouvelles lui avait inspiré, la jeune fille refusa sa gauffre chaude d'un "merci sans façon" qui sonnait un peu trop comme une claque. Le silence s'installa alors, sentait le sucre de la gauffre qu'il portait à ses lèvres, et les plaintes du vent dans les branches déjà dénudées...
-Tu ne m'as pas écrit.
-Toi non plus, répondit-il, en froissant le papier tâché de graisse.
-Je...
Il l'embrassa, sa main libre se glissant dans les cheveux pâles de sa petite amie... Le baiser s'éternisa, reléguant les silences au loin... Les reproches viendraient... plus tard, certainement. Quand ils auraient le temps de se battre puis de se pardonner.
-Je... chez toi ce soir?, finit-elle par murmurer, entre deux baisers.
- Ca tombe bien. Mamy est partie en Ecosse, comme chaque année.
Ted sentit la jeune fille se serrer davantage contre lui, voler un baiser dans son cou, et oublia, pour un temps au moins, tout ce qui ne s'apparentait pas à un sort de transplanage pour deux. |