Hermione s’était assoupie, quand une voix inconnue et féminine l’appela. Elle releva sa tête, le réveil, posé sur la table de chevet indiquait 16 heures 30. La voix, plus douce cette fois, résonna à nouveau dans la chambre... Soudain, comme un flash back, elle voyait une femme élégante, aux yeux bleus clairs, qui lui souriait. Ses cheveux bruns, et ondulées tombaient sur ses épaules. C’était la première fois de sa vie, qu’elle rencontrait cette femme, dû moins, c’est ce dont elle pensait. Elle comprit alors qu’elle était dans un de ses lointains souvenirs. Cette même voix lui parla, ne comprenant pas très bien le sens réel des mots, une atmosphère rassurante, une sensation de bien être la parcoururent. Quand cette voix retentit pour la troisième fois, dans son présent, elle leva les yeux vers le lieu d’où elle lui parvenait. Ebahie, stupéfaite de découvrir la femme de son souvenir... Aucun changement n’était visible du premier coup d’œil, son regard vide semblable à celui d’un cadavre, ses yeux n’étaient plus aussi clairs que dans son souvenir, ils étaient à présent bleu marine. Elle observa la femme, en chair et en os, debout devant elle, pendant un long moment, un silence de plomb s’installa entre eux deux.

- Tu as les mêmes yeux que ton père, Hermione... dit-elle soudain.

Effrayée par cette intervention, elle réalisa que la réalité était devant elle.

- Qui êtes-vous ? demanda l’adolescente, sans trop savoir si elle devait la tutoyez ou la vouvoyez.

 - Je suis ta mère, dit-elle d’une voix calme.

- Mais... Tu... Vous êtes morte...bégaya-t-elle, peu rassurée.

- Tu peux me tutoyez, Hermione... Tu en a tout le droit.

Le simple fait qu’elle prononce son prénom, la décontractait, cela signifiait que malgré tout, elle la connaissait, un petit peu... Quelque chose coinçait encore dans son esprit, quelque chose d’incompréhensible, pourquoi, elle, qui se disait être sa mère, était revenue du monde des morts, alors que Dumbledore, lui-même, assurait à Harry, qu’il était impossible de faire revenir les morts parmi les vivants, peu après la mort de Sirius. Elle devait savoir !

- Comment es-tu revenu, parmi les vivants ??

- Hermione, je n’ai pas le temps de tout t’expliquer, mais si je suis là, c’est parce qu’on m’a demandé de t’avertir... ! reprit-elle.

- Je t’écouterai, quand tu m’auras répondu ! répondit-elle, d’un ton franc.

- Je n’ais pas le droit de te le dire, un jour, tu l’apprendras et ce jour-là, ton teint ne sera plus jamais aussi rayonnant, ton regard restera vide pour l’éternité et tu n’auras aucun plaisir à manger, dormir et autres, ce jour-la tu seras descendu aux enfers...

- Le paradis, j’y serais peut-être, assura-t-elle, maladroitement.

- Le paradis existe nul par ailleurs que sur Terre...

- Ainsi, voila ta version des choses... Mais pour l’instant, ton mari le transforme en enfer, susurra-t-elle, avec aucune envie de l’appeler père ou de se l’approprier telle une personne qui pourrait lui manquer.

- Mon mari est ton père, Hermione, ne l’oublie pas...

- Il me dégoutte, comment as tu pu aimer une personne aussi cruelle ?? Il ne connaît pas l’amour...

- NE DIS PAS ÇA !

- Je ne dis que la vérité ! Jamais, il n’a su aimer !

- Chut ! Laisse-moi t’expliquer, écoute ce que ta vieille mère a, à te dire.

- Il ni a rien à dire... Cela n’en vaut pas la peine !

- Tu connais Remus Lupin ? changea-t-elle brusquement de sujet.

- Oui... Mais, je ne...

- C’est un loup garou, non ! la coupa-t-elle.

- Euh... Oui, je ne vois toujours pas ce que...

- Un loup garou, c’est méchant, et pourtant il connaît l’amour !

- Ce n’est pas méchant en permanence, uniquement quand il se transforme.

- Je dois avouer que tu apprends bien tes cours, je suis fière de toi ! Mais, apprendre un cours sans savoir l’interpréter est une erreur fondamentale...

- Qu’est ce que Lupin vient faire avec mon père ?? Hermione criait à présent.

La présence de sa mère inconnue, ses révélations, ses sentiments nouveaux à l’égard de ses parents... Tout ceci, c’était trop, trop de chose à la fois.

- Tu fais des progrès, tu arrives à te l’approprier. C’est tout simple, mon mari, Tom Elvis Jedusor m’aimait et m’aime toujours...

- Comment peux-tu en être certaine ?

- Je le sens, c’est l’amour qu’il me donne qui me permet de tenir, son amour envers moi est si fort, que je peux résister à ne pas abandonner mon monde pour partir dans l’au-delà.

- Qu’est ce que l’au-delà ? demanda-t-elle, calmement, sa voix trop éreintée pour continuer de crier.

- C’est un trou noir, un vide, ton corps s’y décompose, tes sentiments disparaissent avec progression, toutes tes sensations se  perdent, peu à peu, jusqu'à ne plus jamais exister. C’est bien pire que l’enfer ou le petit sortilège de la mort. Tu y restes, pendant des siècles, dans ce trou noir. Certaines personnes, de mon monde, se disent que plus vite ils y renteront, plus vite ils en ressortiront. En majorité, ils attendent les amis ou familles, puis la main dans la main, ils y vont tous ensembles. Très peu, se battent, certains échouent car les membres de leurs familles, les oublient au fil du temps ou pire, les ignore, seuls les véritables amis pensent encore à eux, mais vient le moment où eux même meurt et là c’est la fin...

- Donc, si je comprends bien, après la vie, il y a l’enfer, et là-bas, l’amour que tu reçois, te permet de tenir, de rester « en vie » parmi les morts et à partir du moment, où plus personne ne pense à toi, tu n’as plus de force pour résister à la tentation de partir dans du vide, pour quelques siècles... Mais, je ne comprends pas, comment les personnes qui y vont directement peuvent y aller, si des gens les aiment encore...

- Ils font un choix, ils décident de partir, tu peux y aller quand tu veux au trou noir, il est tout le temps ouvert, mais dès les premiers pas dans sa direction, tu ne peux faire demi-tour, tes pieds s’avancent tout seul, j’ai déjà vu des personnes tenir leurs jambes pour ne pas avancer.

- Si personne n’en ais jamais revenu, comment sais-tu tout cela ??

- Je les vois partir...

- Oui, mais comment sais-tu que dans l’au-delà ton corps s’y décompose et tout et tout...

- C’est confidentiel...

- S’il te plait, répond moi !

- Je ne peux pas...!

- Est-ce un rapport entre lui et toi ?? demanda la brunette.

-  Oui... et non... murmura-t-elle.

Elle observa sa fille pendant une fraction de seconde et s’éclaircit la gorge :

- Tu connais Harry Potter ?? Il devrait avoir ton âge...

- Bien sur que je le connais, tout le monde le connaît !!! s’énerva-t-elle.

- J’en doute pas une seconde, mais connais-tu sa personnalité, je veux dire par là, le fréquentes-tu ??

- C’est mon meilleur ami ! J’ai passé 6 années en sa compagnie, à l’école ! Je l’aime comme un frère !

- Comment oses-tu ? Il a détruit ton père et toi tu l’aimes...

- Comme un frère, la rectifia la jeune femme. Je l’ai aidé à combattre ton mari...

- Ton père, Hermione, ne l’oublie pas !

- Bref... Venons au fait ! Pourquoi es-tu là ??

- Pour t’avertir que ton père viendrait te chercher, pour...

Elle s’interrompit, brusquement, des bruits de pas avançaient rapidement dans leurs directions.

- Hermione, ne dis rien à personne !

Et elle s’évapora dans une fumée noire, la porte s’ouvrit littéralement, Ron tomba en glissant  sur le tapis.

- Ron, tu vas bien ?? s’exclama Hermione, en se précipitant vers lui.

- Oui, oui ça va ! Et toi, tu as l’air toute émue !

- Peut-être...Euh... Harry est revenu ??

- Oui, mais la Fouine est avec lui !!!

Elle le prit par la main et ils dévalèrent les escaliers. Arrivés dans le salon, les yeux gris étaient affalés sur le canapé qui était habituellement réservé à Mr Weasley. Ses cheveux blonds avaient ternis. Aucun sourire narquois n’apparaissait aux coins de ses lèvres. L’ayant toujours connu maigre, fort et puissant, ce fût un choc de le découvrir gringalet et dépourvu de forces. Dans son regard, on devinait une tristesse, un désespoir et par-dessus tout une haine...

- Salut, souffla Malefoy.

- Salut ! Tu... tu vas bien ??

- Hermione ! cria le rouquin dans le dos de la seule gente féminine se trouvant dans cette pièce. Comment peux-tu lui demander ça ?!

- Ron, calme toi, t’as vu son état ?? Et puis, il faudra bien s’y faire !! lui expliqua Hermy, en fixant toujours les yeux de Draco.

- Euh.... Sang-de... Granger, tu regardes quoi, là ?? lui cria-t-il.

Harry venait de remarquer les yeux de son amie, un peu trop fixés sur ceux de son cœur. Prit de panique, il prit le bras d’Hermione, la tira dans la cuisine et claqua la porte au nez de Ron :

- Hermione, tu sors avec Ron !!

- Et...

- Tu n’as pas à fixer Draco ainsi !!!!

- Pourquoi ??

- Parce que... parce que tu sors avec Ron et puis Draco est à moi !!

- Y a pas ton nom marqué dessus !!! lui répliqua-t-elle.

- Hermione, soupira-t-il. T’es lourde à la fin !!!

- Bon, d’accord, je te le laisse, à condition que tu me laisses le dévorer des yeux !!

- Pff... Hermy’ c’est nimp’ !!

- Attend moi là, je vais chercher Ron... Faut que je vous parle à tous les deux c’est important...

Deux secondes plus tard, Ron se trouvait dans la cuisine. Prévoyante, elle les fit s’asseoir, car elle ne voulait pas les ramasser dû au choc trop violent de la nouvelle.

- Bon, par où commencer...

- Ben... par le commencement !!

- Haha !! Très drôle, Ron !! Ironisa-t-elle. Vous vous rappelez que je devais aller voir le portrait de Dumbledore, ce matin ??

- Ouais... acquiescèrent, les garçons.

- On a longuement parlé et... j’ai appris beaucoup de chose...

Elle leur fit alors un petit résumé de sa matinée, sans leur laisser entrevoir qui était son père.

- Conclusion, Hermione... qui sont tes parents ??

- Ma mère c’est Elsa Granger, c’est d’elle d’où je tiens mon nom de famille...

- Hermione va droit au but, s’il te plait !! s’exclama Harry, impatient de retrouver le blond dans la pièce à coter.

- Mon père est un homme...

- Heureux de l’apprendre, abrège ! Le coupa Ron.

- Voldemort ! s’exclama-t-elle, rouge de colère !!

Ils se retournèrent, sortirent leurs baguettes et se préparèrent à combattre...

- Hum, hum... toussota l’adolescente. 

- Ecarte-toi des vitres, cela peut-être dangereux... chuchota Ron.

- Je vais me glisser jusqu’au salon et prévenir Draco... ajouta Harry, dans un même murmure.

- Hermione, baisse-toi !! susurra Ron, en la voyant toujours debout.

- Par Merlin, j’ai affaire à des imbéciles !!!

Elle prit sa tête dans ses bras et commença à se cogner le crâne contre la porte de l’armoire.

- T’es folle ?!?! s’exclama le rouquin.

Il l’agrippa par le bras et la jeta à terre.

- STOP !!! Cria-t-elle si fort que la maison tremblait.

Elle se releva et jeta un regard noir aux deux garçons... La porte ouverte, Draco et Harry l’observèrent perplexe, Ron toujours à terre la fixait avec des yeux ronds.

- Non, Voldemort n’est pas là !!

- Mais pourquoi...essaya un garçon.

- Chut ! Laissez moi finir une bonne fois pour toute !! Mon père est Tom Elvis Jedusor !!