Fiction : A tes risques et périls

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Au hasard

au 31 Mai 21 :

23295 comptes dont 1309 auteurs

pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres

qui ont générés 24443 reviews

A tes risques et périls

Par Narcheska

30 Seconds to Mars - Romance -

14 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF

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Chapitre 6

Les chapitres

10 Reviews

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Chapitre 6

POV TOMO

Je suis à un souffle de tes lèvres, il me semble que le temps s'est arrêté, qu'il n'existe plus que nous deux sur cette terre. Ma conscience se réduit à ton visage si près du mien, à ton odeur qui me parvient, à ton souffle qui me brûle.
Je ne peux pas... je ne devrais pas... faire ça. Il faut que je me reprenne avant que ta bouche frôle la mienne, avant que cette scène ne puisse définitivement plus passer pour amicale.
J'ai l'impression que tu t'approches à ton tour, alors que j'allais me reculer. Pourquoi ne me laisses-tu pas partir, as-tu quelque chose d'autre à me dire. Ne vois-tu pas dans quelle situation nous sommes. Ne vois tu pas que si nous restons là juste une seconde de plus tout pourrait bien changer. Et je suis sûr que ce n'est pas ce que tu veux. Il faut que j'en sois sûr, parce que sinon... sinon l'espoir fait mal.

Mon coeur explose dans ma poitrine alors qu'une sonnerie retendit dans l'air. Tu sursautes face à moi, et tu sembles reprendre pied dans la réalité. Tu recules d'un pas, j'ai froid éloigné de ta chaleur. Tu glisses une main dans la poche de ton jean et en sort ton portable dans geste exaspéré. Tu t'excuses d'une voix presque inaudible, et tu décroches.
Moi je crois que je respire enfin.
Qu'est-ce que j'ai failli faire ? Mais était-ce vraiment une erreur, après tout j'aurais sans doute été fixé après. J'aurais probablement pris ton poing dans la figure, mais au moins j'aurais su à quoi m'en tenir, au lieu d'avoir cet espoir stupide au-dessus de la tête. Je regarde ton visage devenu rigide, tes yeux à nouveau durs, alors que tu écoutes la voix de ton interlocuteur.
- Qu'il aille voir ailleurs si j'y suis !
Serait-ce à propos de votre départ précipité de l'interview. Malgré moi, je deviens plus attentif.
- D'accord, je savais quelle réputation il avait, mais il y a quand même des limites !
Tu es en train de t'énerver à nouveau. Je grimace, tes yeux croisent les miens. Et je te fait signe de garder ton calme. Tu me rends mon sourire, et sembles te reprendre un peu.
- Écoute, on est quand même assez grands je pense pour choisir nos interviews, et je ne retournerai pas chez ce type, un point c'est tout.
Tu te déplaces, tu me tournes le dos. Je contemple un instant le dessin de tes épaules, la raideur de ta nuque, puis je me décide à sortir de cette salle de bain. Il faut que je m'éloigne, que j'essaye de savoir ce que tout cela veut dire, quelle était cette lueur.

Mes lèvres sont venu frôler les tiennes, si près que je pouvais sentir leur chaleur, si près qu'il aurait suffit d'un murmure. Je ne peux pas empêcher mes doigts de venir toucher ma bouche. J'imagine l'instant où elles se seraient frôlées. J'ai l'impression que ma tête va éclater à force de penser à ce qui vient de se passer.
Je suis immobile planté au milieu du salon. Je crois que je ne suis toujours pas redescendu sur Terre. Sous mes paupières fermées je vois ton visage, tes cheveux un peu longs qui l'encadrent, la douceur de ta peau que j'imagine sous mes doigts.
Il faut que je me reprennes, quoi qu'il se soit passé là-bas, c'est fini. Et ce n'est pas me repassant la scène en boucle que je pourrais y voir plus clair. Il va falloir que j'attende de t'avoir de nouveau sous les yeux. Voir quel regard tu portes sur moi maintenant, voir si tu t'es au moins aperçu de quelque chose.

J'entends une porte qui claque, un instant je crois que c'est toi. Mais c'est Tim qui surgit devant moi. Je ne sais même pas si il se rend compte que je suis là. Il passe presque en courant et se précipite hors du tourbus. Je le regarde stupéfait. Est-ce des larmes que j'ai vu dans ses yeux ?
Mon regard se porte vers le font du bus, et j'aperçois Shannon, il paraît tellement stupéfait.
- Suis-le s'il te plait... moi j'ose pas, murmure-t-il.
Il ne m'en faut pas plus pour m'élancer dehors après Tim, le coeur battant de savoir ce qui a bien pu se passer. Le soleil me brule les yeux et je plisse les paupières. Puis je le vois qui s'éloigne d'un pas rageur, il est déjà presque hors de vue.
Je me mets à courir jusqu'à passer devant lui, lui bloquer le passage.
Il me regarde comme si j'étais pas là, et semble vouloir me contourner. J'attrape son poignet.
- Dis-moi ce qui se passe.
Il cherche à se dégager.
- Rien laisse-moi, je veux juste... être seul.
Mais sa voix est pleine de fêlures.
- Regarde-moi Tim, dis-moi.
D'un mouvement brusque il dégage son poignet, mais il ne s'éloigne pas, il me fait face. Il semble tellement en colère.
- Je ne suis qu'un imbécile, voilà ce qu'il y a.
- Je suis sûr que non.
Il passe ses mains sur son visage, ses yeux s'emplissent de larmes. Il veut parler, mais aucun son ne franchit ses lèvres.
- Qu'est-ce qui s'est passé Tim ?
Il semble se ressaisir un peu, décide qu'il n'a plus rien à perdre, et qu'il peut bien m'en parler.

- J'ai... j'ai... comment j'ai pu faire ça ? ... je ... je l'ai embrassé, mais pourquoi est-ce que je suis aussi stupide !
Mon coeur s'emballe dans sa poitrine. Mais s' il a embrassé Shannon pourquoi est-ce qu'il a l'air aussi triste, aussi hagard.
Il n'ose plus me regarder, il veut s'éloigner à nouveau. Je l'en empêche. Un rire amer lui échappe.
- J'ai plus qu'à chercher un autre job.
- Pourquoi tu dis ça, qu'est-ce qui c'est passé ?
Il pousse un profond soupire, et je le vois qui cherche à rassembler ses esprits. Il me regarde à nouveau.

- Il était là, entrain de me raconter ce qui s'était passé avec le journaliste, il était un peu en colère par moments. Parfois il attrapait ma main comme pour ce calmer... et moi je regardais ses lèvres, j'avais envie de faire quelque chose pour couper le flot de ses paroles. Je sais pas ce qui m'a pris... je l'ai embrassé... merde... j'ai posé ma main sur sa joue pour qu'il me regarde, et je l'ai embrassé. J'ai embrassé Shannon.
Il se laisse tomber assis dans le poussière, les mains crispées sur ses épaules. Je m'accroupis derrière lui, je l'entoure de mes bras, et je le serre contre moi.
- Pourquoi j'ai pas su garder mes distances, pourquoi j'ai pas su faire taire ces putains de pulsion... il a pas réagit... il a rien fait... et quand je l'ai regardé... il avait l'air tellement stupéfait... tellement choqué... Je ... Je suis parti.
Il essaye d'échapper à mon emprise, mais je le maintiens plus fort encore. Il faut que je le laisse se calmer, dire tout ce qu'il à dire, après je pourrais lui expliquer, lui dire que tout n'est certainement pas si noir que cela. Que je sais moi, que cela va s'arranger.
- Je voulais pas l'entendre me dire de m'en aller.
- Il ne t'aurait jamais dit ça.
- C'est ce qu'il fera, affirme-t-il.
Le silence se propage autour de nous un moment. Je ne peux pas lui expliquer qu'il a tord sans trahir les confidences de Shannon. Je ne peux que le serrer contre moi, alors qu'il cherche à étouffer les sanglots qui l'étranglent.

Je sursaute violemment alors qu'une main se pose sur mon épaule, je lève les yeux au dessus de nous. Shannon est près de moi. Je lui souris doucement, et il me fait une grimace incertaine. D'un geste silencieux il me demande si il peut s'approcher. J'acquiesce lentement, je reporte mon attention sur Tim qui ne s'est aperçu de rien.
Je murmure à son oreille.
- Ça va aller, Tim, je t'assure.
J'embrasse ses cheveux, puis je desserre mon étreinte sur son corps. Je me recule un peu, laissant Shannon s'avancer.
Je les regarde en m'éloignant, je regarde Shannon s'accroupir près de Tim, je regarde Tim tressaillir alors que les bras de Shannon s'enroule autour de lui. Je ressens leur douleur, et leurs espoirs, leurs envies et leurs peurs.
Elles sont tellement proches des miennes, tellement semblables, que cela en devient presque effrayant.
Je me rend compte avec stupeur qu'une larme a coulé sur mes joues. Et ce n'était même pas mon histoire. J'ai envie de ta présence soudain, j'ai envie de tes étreintes que je ne vois qu'en rêve.
Mais autour de moi c'est le vide.

A suivre...

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