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A tes risques et périls
Par Narcheska
30 Seconds to Mars  -  Romance  -  fr
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    Chapitre 8     Les chapitres     10 Reviews    
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Chapitre 8

Joyeux Noel tout le monde

 

 

POV Tomo

Je me demande ce qui peut bien se passer entre Tim et Shannon, ce qu'ils se sont dit, si ils ont réussis à se comprendre.
Quand je les vois revenir, cela ne fait plus aucun doute. Mon coeur s'allège considérablement. Ils ont l'air plus sereins. Shannon a retrouvé l'air heureux qui semblait avoir déserté ses traits depuis quelque temps. Il m'avait paru tellement grave ces dernières semaines, derrière sa bonne humeur.
Même tes plaisanteries douteuses ne semblent pas pouvoir altérer leur sourire, et pourtant normalement je suis le seul qui sache les apprécier. Tu finis par en rire, mais je me demande ce que tu dirais si tu savais pourquoi ils sont ainsi. J'aimerai le savoir, j'aimerai voir ta réaction face à eux.
Peut-être que je saurais alors quelle réaction tu pourrais avoir face à moi.


Les répétitions s'enchainent, tu nous refais faire pratiquement toutes les chansons deux fois. Nous nous sommes épuisés, mais toi tu sembles renaitre. Comme si tu avais attendu ce moment là toute la journée, pour évacuer tout ton stress, tes contrariétés. C'est comme cela que marche la scène pour toi, un immense défouloir. Pour nous aussi bien sur, mais pas au même point que toi. Toi si tu n'avais pas ça, je n'ose même pas imaginer ce qui pourrait se passer. Privé de ton défouloir, tu en chercherais sans doute un autre, et là, là je crois que je ne veux même pas savoir ce que tu serais capable de faire.
Tu finis par nous annoncer que les répétitions sont terminées, et j'entends le soupir de Shannon derrière moi. Tu nous informes que nous sommes libres jusqu'à ce que le concert commence réellement. Et je pars sans demander mon reste.

Je me laisse tomber essoufflé sur le rebord d'une marche, je me sens vidé de l'intérieur, et dire que nous avons encore plus d'une heure à jouer, je me demande si j'aurai le courage. J'en ris, bien sûr que je l'aurai.
Je sais que dès que les cris du public parviendront jusqu'à moi j'oublierai toute ma fatigue, toutes ces crampes dans mes doigts, et dans mes mains, celles qui me donnent l'impression que je ne peux plus bouger. Je grimace en me massant la paume. J'aurais peut-être dû mettre moins d'énergie dans mon jeu, ce n'était qu'une répétition après tout. Mais tu en mettais tellement toi, que nous n'avons pas pu nous empêcher de te suivre.

Un gobelet de café apparaît devant mes yeux. C'est toi. Tu me souris gentiment et tu t'accroupis à ma hauteur. Je sens déjà ma fatigue s'envoler, alors que tes yeux sondent les miens.
Je prends le café brulant dans une main, et je te rends ton sourire.
Tu t'installes face à moi, sans rien dire, profitant du silence qui semble t'apaiser. Je crois que tu remarques les mouvements que fait ma main pour essayer de calmer mes élancements, parce que tu prends soudain un air désolé, et que tu viens la capturer entre les tiennes.

Une douce chaleur se répand sur ma peau, alors que tes doigts tracent les lignes de mes muscles. Mon coeur prend un rythme sourd et régulier, je l'entends qui bat à mes oreilles, je le sens qui pulse au bout de mes doigts.
- Tu as mal ? demandes-tu.
- Un peu.
Tes dents passent sur tes lèvres les mordillant doucement, je les regarde comme hypnotisé. Et tes mains entreprennent de dénouer les tensions dans mes muscles. J'ai l'impression que plus aucune pensée cohérente n'atteindra jamais mon cerveau. Je crois que je ronronnerais si je savais comment faire.
- Je suis désolé, souffles-tu, j'aurais dû arrêter avant.
- C'est rien, faut bien qu'on ait des entrainements intensifs de temps en temps.
Tu hoches un peu la tête.
- Oui, mais...
Tu me donnes envie de sourire, tu as tellement l'air d'un gamin pris en faute, et je ne peux pas m'empêcher de rire. Tes yeux remontent vivement intercepter les miens, et tu ris à ton tour.
Je reprends très vite mon sérieux, alors que tes mains parcourent plus fermement ma peau. Il faut que je me concentre de toutes mes forces pour ne pas que ma respiration s'accélère, pour ne pas que mon coeur batte si fort. J'essaye de cacher le trouble que je sens dans mes yeux sous un air désinvolte. Je bois mon café comme si de rien n'était, mais je n'en sens même plus le goût.
Je me mets à trembler sans rien pouvoir y faire, alors que ton massage semble s'accentuer encore, mes muscles se dénouent, et la douleur s'en va, il ne me reste plus que ta douceur.
Je me dis que je dois trembler de l'intérieur, parce que tu ne vois rien.

Maintenant tu traces à nouveau les contours de mes glyphes, tes doigts passent lentement sur chaque partie du tatouage, suivent la ligne d'écriture. Et moi j'ai l'impression de perdre la tête.
Une chaleur trouble nait dans mon ventre, et mon monde se restreint une fois de plus à ta présence, ton touché, ton odeur, la lueur dans tes yeux.
Je voudrais que le temps s'arrête, que tes mains ne quittent jamais ma peau.

- Détends-toi encore un peu, il reste plus d'une heure avant le concert, dis-tu.
J'acquiesce faiblement, ma tasse est vide, toi tu as fini ton massage, mais nous ne bougeons ni l'un ni l'autre. Et tes mains reposent toujours sur mon bras. Est ce possible que tu tiennes, toi aussi, à ma présence ? Je cherche à lire dans tes yeux, mais tu détournes le regard.
Tu sembles te perdre dans tes pensées, tu dessines des arabesques distraites sur ma paume, répandant des frissons le long de ma colonne vertébrale.
- Tu pourras me faire mon maquillage tout à l'heure ? J'aime bien comment tu fais.
Je ferme mes yeux avec l'impression de suffoquer brusquement, ma main se crispe entre les tiennes sans que je puisse l'en empêcher, elle cherche le contact de ta peau.
- Bien sûr, pas de problème.
Tu hoches la tête, tu sembles hésiter, tes mains se ressèrent sur mon bras comme si tu ne voulais pas le lâcher.

Et puis mon coeur explose, il a au moins dû manquer un battement, il bat frénétiquement entre mes côtes, à m'en faire croire qu'il va lâcher. Tu viens de poser tes lèvres sur le dos de ma main, tu viens d'embrasser ma peau !
Le temps que je me demande si c'était réel, tu t'es redressé, et tu souffles :
- A tout à l'heure.
Le temps que je réalise ce qui se passe, tu disparais déjà. J'étouffe le gémissement qui vient de monter dans ma gorge.
Je reste comme choqué. Tu viens d'enfoncer l'espoir si profondément dans mon coeur, que plus rien ne pourra l'en faire sortir à présent.
J'ai l'emprunte de tes lèvres sur ma peau, j'ai l'impression d'avoir été marqué au fer rouge. Je sers le poing et je le monte jusqu'à mon visage. Il n'y a pourtant aucune trace.
Une énergie débordante me traverse, j'ai envie de bouger, mais sans savoir quoi faire. Et je reste immobile, tourbillonnant de l'intérieur. Un rire s'échappe d'entre mes lèvres closes.
Puis je reprends convulsivement mon souffle, dégageant la mèche de cheveux qui me cache la vue. J'ai la sensation de m'écraser au sol après un long vole merveilleux. Et je me demande quand partira le prochain départ, si il décolle un jour.
Après tout, tout cela ne veux pas dire grand chose, je viens bien d'embrasser Tim sur le crane pas plus tard que ce matin.
Mais ce sont des choses que tu n'avais jamais faites envers moi jusqu'à là. Je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus quoi penser. J'ai l'impression que ma tête tourne à vide, quelque soit le raisonnement que je suis, il ne me mène nul part.



A suivre...

 
 
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