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L'Ataraxie
Par Nehemah
Originales  -  Mystère/Fantaisie  -  fr
13 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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De l'autre côté du miroir

Chapitre 4 : De l’autre côté du miroir

 

Yamaturga pénétra dans une nouvelle salle. Il traînait le prêtre comme on traîne un tissu sans valeurs ; et l’affolement se lisait sur le visage du tatoué, à ceci près que l’obscurité ne permettait de voir son visage et que, de toute manière, son visage était déjà si assombri qu’il était encore plus difficile de le deviner.

Le jeune prêtre leva rapidement une main ce qui alluma comme par magie les bougies d’un candelabre situé en plein milieu de la pièce. Aussitôt, les ombres furent projetées à travers cette dimension éclairée ; aussitôt les contours et les détails se dessinèrent avec précision et profusion. De superbes éléments décoraient cette salle aux couleurs de Thanatos : des crânes étaient accrochés sur les murs froids et ternes, de somptueux tableaux avec pour nomination « La Mort », « L’Instant Funèbre » et autres subtilités joyeuses rythmaient la visite touristique.

Deux éléments attirèrent cependant l’attention de Yamaturga. Le premier était un gigantesque tableau, qui montrait un cavalier trépassé, planant au-dessus de forêts et montagnes, et le monde le suivait. L’androgyne sentit son cœur s’accélérer : il sortait de ce tableau une sensation de patriotisme, de fierté due au fait que le cavalier représentait Thanatos et que le monde le suivait, juste lui. Un élément étrange se dessinait dans l’arrière-plan, inquiétant, étrange, mais indéfini. Une sensation de destruction totale, d’impuissance absolue, bien qu’infondée. Quelque chose dormait là-bas, dans le tableau, au loin, sous ces forêts, sous ces montagnes.

On toqua à la porte. Yamaturga réagit aussitôt en scellant la porte grâce à sa magie ; le premier qui aurait le malheur d’ouvrir la porte se trouverait aussitôt perdu dans une gomme désastreuse, une matière obscure, molle, qui sucerait lentement et avec sadisme la vie de l’insecte qui tomberait dans cette toile d’arraignée.

Il se rendit compte par ailleurs qu’il n’avait plus le temps : on le cherchait et il devait trouver un moyen de s’enfuir. Et de finir son travail, l’aurait-il oublié ? Le prêtre n’était pas mort, juste endormi.

Le sombre invocateur sortit un poignard aiguisé et courbé, un poignard de sacrifice. Même si les sacrifices étaient peu fréquents dans Thanatos, chaque prêtre était tenu de toujours posséder son couteau. « Cela peut sauver des vies », disait-on ironiquement. Yamaturga commença par déchirer méthodiquement et soigneusement la toge de son semblable afin qu’il n’y ait nul obstacle entre le ventre et la lame.

Une deuxième incision, aussi minutieuse, ouvrit l’homme. Yamaturga cessa toute activité lorsqu’il vit une blatte s’extirper de l’incision. Son souffle s’accéléra et il regardait la vermine tourner en rond, cherchant un objectif à sa misérable existence. « Je le savais ! » hurla Yamaturga. Il attaqua aussitôt l’insecte avec son couteau, le tuant sur le coup, mais faisant une entaille profonde dans le corps du prêtre. Au lieu du sang, d’autres cloportes s’échappèrent de ce corps trop étriqué. A l’évidence, le spécimen du jeune androgyne se composait essentiellement de vermines et de vermines. Voyant ces horreurs ramper le long du cadavre, il ne put réprimer son envie de lacérer le prêtre, lui délivrant de superbes entailles, qui ouvraient toujours un peu plus le corps et laissaient s’évader encore plus de cloportes.

Une larme coula. Puis deux. Les fragments d’océan s’écoulaient des yeux et humectaient avec précision ses tatouages. Ces deux chemins noirs semblaient guider les gouttes, et bientôt ils s’illuminèrent d’une lumière bleutée ; la matière gluante et molle, visqueuse et mortelle s’échappa du jeune homme qui ne pouvait contenir ses pleurs. Il avait peur, tellement peur. Et si lui aussi n’était rempli que d’insectes ? Et si en lui grouillait cette monstruosité ? Et si lui aussi il devait finir comme cela ? Et si…

Il devait partir. Malgré sa fierté thanatienne, il ne pouvait prendre le risque de rester dans sa belle cité.

Il s’intéressa alors au deuxième élément de la pièce qui l’avait marqué à son entrée, en plus du tableau : un gigantesque miroir. Il jeta de nouveau un regard au prêtre, qui se faisait dévorer par les insectes et la matière ténébreuse. Yamaturga fut parcouru de frissons avant de se sentir vraiment malade. Il sentait des chatouilles dans le dos, il sentait des petites pattes tourner en rond sur sa nuque, il sentait son corps vibrer à l’intérieur. Il eut un mouvement machinal de la tête sur le côté, et passa un bras dans sa capuche afin d’être sûr qu’il n’y avait aucune vermine.

Horreur ! Il avait senti quelque chose ! Il attrappa et tira avec ardeur la bête qui se cachait dans sa chevelure. La bête qui se trouvait être un nœud de ses propres cheveux, et il le comprit rapidement en même temps que lui parvint la douleur. Il vérifia cependant tous les plis à l’intérieur de sa capuche et de sa toge. Il ne voulait pas de mauvaise surprise.

Lorsqu’il eut achevé son inspection, il se sentait plus confiant et put alors recentrer son attention sur le miroir.

Il lui sembla que son cœur allait le lâcher lorsqu’il vit une tête de cloporte, dévoilant un gouffre béant à la place de la bouche, des pinces sanguinolentes et des antennes à l’affût, une tête dure et noire, grossière, épouvantable, des petits yeux qui reflétaient l’ignorance, l’aspect primitif et sauvage. Le plus amusant dans tout cela était le fait qu’il ne se voyait pas lui, mais qu’il voyait à travers ce miroir un insecte dans une toge, debout, contemplant son reflet.

Yamaturga poussa un cri qui déchira ses entrailles et se gratta vite le ventre comme pour tenter de détruire la vermine qui aurait pu grouiller à l’intérieur. Il s’effondra sous la violence des émotions fortes, et pleura toutes les larmes de son corps, en claquant des dents.

Il se trouvait là, allongé, terrifié, complètement égaré. Que penser ? Les insectes étaient partout ! Devant lui, autour de lui, sur lui, en lui… Une sorte d’obsession complètement maladive… Il lui fallait retrouver ses esprits, car pour qu’il arrive à voir un insecte au lieu de son propre visage, Yamaturga devait être bien fatigué.

Il se rappela soudainement que des gens tentaient d’entrer dans la salle, et le bruit répété des coups donnés à la porte tirèrent le prêtre de sa torpeur.

Il recentra son attention sur le miroir et conserva tout son sang froid. Il avança sa main vers son reflet, et au moment où il aurait dû sentir la matière lisse, froide et solide, sa main passa au travers. Complètement surpris, il retira tout de suite son membre et avec curiosité, il y revint tranquillement, sagement ; d’abord une main, puis le bras, et pour finir, tout le corps.

Le miroir possédait certainement des propriétés magiques puissantes, puisqu’il offrait une deuxième dimension. Là, il faisait noir, incroyablement sombre. Pourtant, c’est au sein de ces ténèbres que Yamaturga se sentait protégé, en sécurité, Il lui semblait être enfermé quelque part, mais il s’en fichait bien ; il préférait la prison à la liberté, le confinement à l’égarement. Cependant, le jeune tatoué dut se lever et marcher, car il devait partir ; Thanatos n’était plus un endroit en sécurité, il lui fallait trouver d’autres solutions pour exterminer plus d’humains.

Il eut alors une réminiscence. Il avait entendu parler d’un certain peuple, résidant au-delà de Ponthos, les Odinistes. Il lui fallait les rejoindre, les convaincre, les éduquer, et leur faire enclencher la guerre. Il ne voyait que cette solution. Regrouper tous les hommes du continent et de les tuer d’un seul coup.

Le corps immobile se mit en branle. Yamaturga se leva, mu par une force invisible qui le rassurait et lui donnait l’immense volonté de poursuivre sa quête.

 
 
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