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au 31 Mai 21 :
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L'Ataraxie
Par Nehemah
Originales  -  Mystère/Fantaisie  -  fr
13 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 8     Les chapitres     13 Reviews    
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La Grande Ataraxie
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Chapitre 7 : La Grande Ataraxie

 

            Nezha se leva difficilement. Il semblait avoir fait un mauvais rêve et se frotta les bras, engourdis. Il se frotta les yeux un long moment, bailla, puis examina la chambre puisqu’il ne l’avait pas fait la veille. Le lit était l’élément qui occupait le plus de place, une armoire taillée dans l’onyx reposait dans le coin de la chambre. Il y avait une petite fenêtre qui donnait sur Thanatos. Il put constater que la ville était belle, surtout dès l’aurore, bien qu’il s’agît d’une aurore terne comme d’habitude, une aurore qui manquait de soleil. Malgré cette aube grisâtre, la ville demeurait organisée à la perfection ; chaque quartier se distinguait de l’autre et encerclait vaillamment la cathédrale ; quelques édifices surplombaient les maisons plus ordinaires et donnaient un rythme à la cité. Nezha semblait fasciné par ce spectacle.

 

            Il détourna difficilement le regard de cette vision et s’attarda cette fois-ci sur un petit miroir, accroché sur le mur opposé de celui contre lequel était collé le mur. Le rouquin put alors s’observer, cela faisait longtemps qu’il n’avait pu se voir. Il remarqua que des cernes profonds avaient creusé son visage, et ses cheveux manifestaient dans un chaos le plus total. Il aurait eu besoin d’un peu de toilette et de repos, hélas les évènements se précipitaient et ne lui laissaient le temps de reprendre son souffle.

 

            Il quitta enfin sa chambre et rencontra un prêtre qui devait l’attendre. Il le guida à Thanatos, le grand prêtre et s’en alla une fois sa tâche accomplie.

 

-Avez-vous bien dormi, jeune Nezha ?

 

-Oui, j’en avais l’impression, répondit-il mystérieusement.

 

-Alors venez, que nous causions, je vais vous mener dans le confessionnal de la salle de prières.

 

            Ils engagèrent alors une marche vers la salle de prières et Nezha put constater de la sobriété en termes de décoration du couloir qu’ils parcouraient. Quelques bougies éclairaient modestement, accrochées au mur, mais leur lueur était faible.

 

            Arrivé dans la salle de prières, Nezha n’éprouvait plus l’impression de la sobriété mais de la démesure. Les sensations du bûcheron étaient désorientées : le dôme se trouvait haut, laissant une vingtaine de mètres entre le sol et le plafond, trois gigantesques vitraux décoraient le fond de cette salle devant lesquels un gigantesque autel référait à Thanatos, la divinité. Il flottait également un parfum que le rouquin ne parvenait à définir, mais il dégageait quelque chose de mystique, comme une sorte de douce chaleur qui possédait une traduction olfactive. De plus, des voix graves et solennelles chantaient des psaumes dans une langue inconnue du jeune homme, mais qui conférait à cette salle la sensation d’ascension.

 

            En entrant dans cet endroit, Nezha saisit un bref moment l’essence du mot transcendance. De même, ses souvenirs semblaient confus, la sensation d’être déjà venu ici ne le quittait plus. De nombreux abîmes, emplis de questions, regardèrent l’érotique à partir de cette chambre incroyable où s’incarnait la plus grande énigme qu’il n’ait jamais eue à résoudre.

 

            Le grand prêtre lui indiqua une petite pièce à deux entrées. Ils pénétrèrent chacun d’un côté du confessionnal.

 

            Aussitôt installé, Nezha se sentit étriqué. Etroite et inconfortable, sa place l’incommodait, cependant il se résigna à accepter cette conversation malgré des circonstances particulièrement excentriques. Il s’assit finalement sur une étroite chaise en bois. De l’autre côté, le grand prêtre avait déjà démarré la conversation.

 

-Que pensez-vous de cet endroit pour notre petite conversation, Nezha, fils de Lotus ?

 

-C’est parfait, mentit le rouquin.

 

-Sauf votre respect, jeune maître, il est de coutume dans notre ville, une fois installé dans un confessionnal, de ne dire rien que la vérité. Ne pas voir le visage de l’interlocuteur, assimilé à une sensation d’isolation, avec de surcroît l’atmosphère particulière que dégage cette mystérieuse cathédrale ; tout ceci contribue à donner l’illusion aux gens de parler à un dieu, en incitant à l’introspection. Je pense qu’il n’est pas nécessaire que j’en rajoute davantage. Tout cela pour dire que vos mensonges ne m’échapperont pas.

 

            La voix de Thanatos paraissait monotone et la manière dont elle filtrait à travers le confessionnal provoquait l’ample sensation de parler avec une divinité.

 

-J’ai compris, dit Nezha, humble. Je me contenterai de vous dire la vérité.

 

-Bien, je sens de la sincérité dans vos propos. Connaissez-vous votre mission ?

 

-Oui, je dois…

 

-Je tiens à vous informer que votre père Lotus m’a attribué une tâche vous affectant tout particulièrement. Il souhaiterait que vous dirigiez les armées de Thanatos afin de mener une offensive à l’encontre des Odinistes.

 

-Pourquoi m’affecter à une telle tâche alors que je ne connais en rien l’art de la guerre ?

 

-Votre rôle est sans appel. Vous semblez être un élément décisif de cette guerre, et il faut vous placer ainsi pour des raisons que je ne saurais davantage vous expliquer. A compter du moment où nous sortirons du confessionnal, la puissance nécromancienne de Thanatos sera entre vos mains, utilisez-la à votre avantage contre les Odinistes.

 

            Nezha ne savait plus quoi répondre. Il se sentit affaibli par cette nouvelle force qui fleurissait comme du lierre, grimpant lentement mais sûrement. Les ordres dictés par cette voix de l’autre côté de la paroi éprouvèrent grandement la capacité de réaction et même de réflexion du jeune homme.

 

-Qu’en pensez-vous, jeune maître ? Avez-vous des idées stratégiques, des priorités ?

 

            Acculé au mur, le rouquin ne sut quoi répondre. Il bafouilla quelques débuts de phrases avortées avant de se souvenir de son objectif initial qu’il avait occulté suite aux récents évènements.

 

-Savez-vous où je pourrai trouver un certain Yamaturga ? Et de qui s’agit-il ?

 

            Silence.

 

-Avez-vous bien entendu ma question, grand prêtre Thanatos ?

 

-Je ne connais personne de ce nom-là.

 

            Encore un silence, de la part de Nezha cette fois-ci.

 

-Vous ne le connaissez pas, vous voulez dire ?

 

-Il n’est pas une seule personne de ma ville que je ne connaisse pas. Yamaturga est une personne qui n’existe pas, ou du moins qui n’est pas affiliée à Thanatos, notre ville.

 

-Vous devez certainement plaisanter… J’ai…

 

            Nezha ne put terminer sa phrase ; un hurlement sinistre emplit l’atmosphère et résonna avec une puissante réverbération dans la tête de chaque homme, chaque femme, chaque enfant de tout le continent. On entendit un cri de souffrance, un cri de tristesse, un cri de haine, un cri d’un peu tout à la fois, indéfinissable par la pluralité de ses sens mais compréhensible par sa sincérité.

 

            Ce cri ne fut pas étranger à l’érotique, et alors qu’il commençait à douter de Freïa, il reprit espoir. Un second cri vint perturber le silence instauré par le premier et poussa le jeune homme à sortir du confessionnal, voire de la cathédrale. Il se rua au-dehors de la ville et tenta de capter d’où provenait cet horrible grincement, détresse d’un monstre grandiose qui se lamentait à propos de son existence. Il sourit en admirant la Chaîne des Démons dont le blanc immaculé était aujourd’hui tâché par une tâche sombre mouvante.

 

 

 

 

            Les secondes qui suivirent firent voler en éclat tous les doutes, et au moins une bonne partie des problèmes de Nezha, et de tous les gens qui eurent un jour admiré les ternes moutons de Thanatos, d’Eros, de tout le continent. La masse noire qui se profilait au nord, dans la terre des Odinistes semblait attirer vers elle toute la matière cotonneuse de ce monde, si bien qu’il ne resta plus un seul nuage en ces vertes contrées. La grisaille quotidienne laissa place à une Ataraxie sans précédente, rayonnante et persistante. Les rayons du soleil inondèrent leurs loyaux sujets, qui, pour une fois, n’éprouvèrent pas la crainte de s’y noyer mais bien le sentiment de flotter. Le bonheur se transmettait à chaque humain de Thanatos ou d’Eros, tel une épidémie qui ne nécessitait pas de vaccin ; qui ne devait même jamais en trouver car alors le docteur qui le prodiguerait serait un fort mauvais docteur.

 

            La chaîne d’acier qui s’ancrait aux montagnes était enfin visible dans toute sa triste splendeur, et le navire qui l’avait jetée avait davantage l’air d’un colossal morceau de terre. Ce dernier eût certainement dissipé l’Ataraxie si la longueur et la robustesse du lien de métal n’étaient pas à l’image de ce jour : incroyable.

 

Nezha regarda fixement vers le nord. Le « trou noir » avait enfin réussi à dompter ces moutons.

 

-Yamaturga… Le premier silence que je vous avais adressé était d’abord signe de ma stupeur, Nezha.

 

            Ce dernier regarda Thanatos, le grand prêtre, à ses côtés.

 

-La principale raison n’était pas que je ne le connaissais pas, mais plutôt que la signification de ce nom semblait résonner en moi comme l’évocation d’un sortilège étrange et puissant ; Yamaturga signifie chez nous « le berger ». Et aujourd’hui, le berger, ou Yamaturga comme vous l’avez nommé, a rappelé son troupeau.

 

            Le jeune homme restait impassible. Avait-il donné naissance à Yamaturga par sa simple parole ? Non, Yamaturga existait bel et bien, il n’y avait aucun doute. Nezha en était absolument convaincu, comme si une part de lui-même lui hurlait cette évidence.

 

-Que va-t-il se passer maintenant ? demanda-t-il.

 

-Je suppose que la guerre risque d’éclater, il ne reste plus qu’à franchir Ponthos et à se battre sur le territoire des Odinistes afin de les achever.

 

            Une ultime explosion vint perturber la sérénité de cette Ataraxie. Son souffle atteignit Thanatos, et les gens durent se coucher à terre de gré ou de force. Une fumée lointaine empêchait d’en comprendre la raison, mais elle se dissipa rapidement et on put enfin voir ce qui arrivait : la chaîne d’acier était rompue.

 

-Préparez tous vos nécromanciens, Thanatos, ordonna simplement Nezha. Nous irons faire une promenade très bientôt.

 
 
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