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L'Ataraxie
Par Nehemah
Originales  -  Mystère/Fantaisie  -  fr
13 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 6     Les chapitres     13 Reviews    
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Chevaucher les vents des astres
Chapitre 5 : Chevaucher les vents des astres

 

Certains réveils ont la faculté surprenante de donner l’impression d’être dans la continuité légitime du rêve. Le réveil de Nezha était noté de cette impression, et il eut même la sensation que son réveil l’amena dans un autre rêve.

En effet, autour du rouquin nu, rien ; Freïa s’était envolée. Disparue. Où était le rêve, donc ? Avant, maintenant, après ? Nezha réfléchit davantage aux paroles de Freïa qu’à son analyse du rêve et de la réalité. Que voulait-elle dire par « Ta destinée n’est pas celle d’un bûcheron mais d’un dieu » ? Ses paroles restaient énigmatiques, mais en les entendant, le jeune homme avait été parcouru de frissons. Et si Freïa était une véritable prophétesse ?

Nezha se levait, motivé. Les voici ses aventures, elles arrivaient, et en plus de cela, son père séjournait pas très loin d’ici, il le reverrait bientôt. Il en était persuadé.

Le jeune bûcheron se leva et se vêtit de ses habits, posés sur la berge, qui avaient séché pendant ce temps. Puis il quitta la forêt. Cette fois-ci, le chemin se trouvait plus accidenté, comme abîmé, douloureux. Il avait l’impression d’être entré un jour d’été, quand l’air est lourd mais la végétation luxuriante et de repartir un jour d’hiver, avec une atmosphère glaciale et des arbres squelettiques.

Des coussins de brumes se faufilaient entre les troncs mais il ne s’agissait pas d’un jour brumeux comme ce fut le cas lors de son arrivée au cœur de la forêt.

Il fut vite arrivé dans la partie externe de la forêt, celle où travaillaient les Burotiques. Il n’y avait personne ; apparemment l’alerte des odinistes semblait confirmée. Nezha s’extirpa enfin du gigantesque bosquet et il partit directement pour Thanatos, sans se retourner vers Eros.

Sa marche au départ fut difficile, il venait de se réveiller et l’appétit occupait tout son esprit. Peu à peu, Freïa se glissa dans sa conscience et il pensa davantage à elle qu’à son repas. De toute façon, le poisson constituait sa seule nourriture, ce n’est pas sur les terres intérieures du continent qu’il allait en trouver. Il lui fallait penser à autre chose. Freïa.

Nezha marchait en levant les yeux au ciel : les moutons étaient remontés et leur laine se colorait d’un gris menaçant qui virait presque au noir. A sa mémoire, il n’avait jamais oservé des nuages si menaçants, un danger planait-il au-dessus de sa tête ?

Il avait déjà marché sur quelques kilomètres et il lui en restait un grand nombre à parcourir. Il prenait toutefois le temps d’admirer le paysage ; la verdure de ces nombreuses collines, les quelques machines rouillées et hors d’état de marche, ces petits troupeaux d’arbres, et cette pénombre, cette grisaille ambiante. Il aimait ce paysage et rêvait de pouvoir le contempler toute sa vie. Il pensa un instant que s’il existait un dieu qui avait bel et bien façonné le monde, il devait posséder en lui quelque chose d’énormément mélancolique, tant cet assemblage jouissait d’une esthétique de la désolation absolument élégante.

Alors que Nezha s’arrêta au sommet d’une colline qui en surplombait d’autres, il constata un point noir à l’horizon qui soulevait un nuage de poussière. Le bûcheron chercha sa hâche mais ne la retrouva pas ; comment avait-il pu l’oublier ? Traverser le continent sans arme… Sa témérité l’étonnait presque. Ou alors fallait-il blâmer sa maladresse ?

Il fut toutefois soulagé lorsqu’il comprit qu’il s’agissait d’une troupe de cavaliers érotiques, portant l’étendard blanc avec une croix noire, symbôle de la cité. Nezha partit à leur rencontre, confiant.

 

 

 

 

Paralysé. Nezha était paralysé, simplement. En face de lui, son père, monté sur un cheval magnifique au pelage blanc. Nezha l’avait reconnu du premier coup d’œil losqu’il était trop tard. Son père avait alors levé le bras pour demander le calme aux cavaliers qui l’accompagnaient. Ils montaient tous des étalons blancs, magnifiques, robustes et protégés par des pièces d’armure imposantes mais nacrées, qui exhalaient un délicieux parfum d’espoir.

-Alors nous nous retrouvons, Nezha mon fils.

-Je t’interdis de m’appeler comme ça, grinça le rouquin.

-Me haïrais-tu ?

Nezha ne pouvait répondre. Sa préparation qui avait pris des années et des années afin de lui ressortir toute sa rancœur, de lui dire qu’il n’était qu’un lâche, qu’un faible, qu’il méritait plutôt de crever… Sa préparation semblait avoir disparu comme si elle n’avait jamais existé. Il ne restait rien si ce n’est une âme vide, formatée par de curieux sentiments.

-Que fais-tu là ? demanda le jeune homme, avec difficulté.

-Je pars pour Eros, je viens d’aller donner quelques conseils à Thanatos et leur ai parlé de ta venue. Tu pourras prendre un cheval, si tu le désires, afin de t’y rendre plus facilement. Abend, laisse-lui ta monture.

Le concerné hocha la tête en guise de consentement et descendit de l’équidé, puis monta sur un autre cheval, derrière un de ses compagnons. Nezha regardait sans comprendre.

-Tu… Tu n’as rien d‘autre à me dire ? Après toutes ces années, la seule chose qui t’intéresse est de faire la guerre ? De m’envoyer le plus vite possible ailleurs ?

-Je n’ai pas le temps, Nezha, je pensais que tu comprendrais.

Le bûcheron envoya à son père un regard délicieusement noir et assassin. Ses pensées étaient très claires : à ce moment les mots de Nezha ricochaient dans son esprit : « ordure », « meurtrier », et d’autres qualificatifs plus ou moins polis.

-Je pensais qu’avec le temps, les remords t’auraient tué, cracha le tatoué.

-Nezha, que penses-tu d’un petit pari ? fit alors son père, la mine soudainement assombrie. De nous deux, celui qui est le dernier en vie remporte le pari, d’accord ?

-Qu’est-ce que c’est que ce pari à la noix ? Quel est le sens de ce pari ? C’est n’importe quoi, c’est absurde !

-Accepte ce pari, Nezha. Le premier qui est mort a perdu. Alors, fais tout pour gagner.

Il hurla alors à ses hommes le signal du mouvement et dans la seconde ils étaient partis, dans la minute ils n’étaient plus qu’un point noir sur la ligne de l’horizon.

Nezha restait seul, accompagné du cheval d’Abend. Il ne savait plus quoi penser. Que cherchait son père, à la fin ? Que savait Freïa sur son père ? Il mourrait d’envie de la revoir mais non plus pour elle-même, non, juste pour lui poser des questions et déverser en elle le flot continu d’une curiosité insoutenable.

Peut-être que sa mission, celle de retrouver Yamaturga et de mener l’offensive contre les odinistes était ce qu’il y avait de plus important. Pour la première fois de sa vie, Nezha se sentit parfaitement serein, malgré tous ses doutes. Il savait quoi faire. Il savait. Il monta sur le cheval d’Abend et partit au galop vers Thanatos.

 

 

 

 

La chevauchée était longue, mais le cheval rapide. Le paysage défilait à grande vitesse et amplifiait cette sensation qu’éprouvait Nezha : la sensation que les choses ne sont pas pérennes et qu’elles disparaissent. Mais il ne voulait pas que les nuages menaçants se lèvent, que la verdure du continent cesse d’exister. Le défilement du paysage lui conférait ce sentiment d’éphémérité, les collines se succédaient et se ressemblaient, mais pourtant elles étaient toutes différentes. Le temps semblait se dilater en même temps que l’espace.

Les collines s’aplanissaient, cela signifiait deux choses : soit qu’il s’était rapproché de Ponthos, soit qu’il arrivait bientôt à Thanatos. Le grondement de l’eau qui s’écoule avec hargne lui apprit qu’il s’agissait de la première option. Il décida de se rapprocher de Ponthos et de se reposer un peu, il parcourait le continent depuis plusieurs heures et ne voulait pas que son cheval meure de fatigue. Ils arrivèrent rapidement sur la rive du fleuve et le cheval put arrêter de galoper et reprendre quelques forces en broutant cette herbe si verte et certainement appétissante pour n’importe quel herbivore.

Nezha s’assit sur la rive et contempla Ponthos. Sa largeur était démente et le territoire des odinistes se devinait difficilement ; le rouquin pouvait juste apercevoir de la brume et quelques ombres lointaines en forme de dents acérées : la Chaîne des Démons. Mais tout cela semblait si éloigné… Comment une menace si floue, si distante pouvait-elle autant imprégner leur destin à tous ? Pourquoi le présent tel qu’il était ne pouvait être le reflet d’une éternité de tranquillité ?

Le jeune homme se leva en ayant subitement à l’esprit que s’il avait voulu des aventures ce n’était pas pour les regretter juste après. Le changement était une aventure qu’il expérimentait désormais.

Il se remit en route et arriva après une heure ou deux à Thanatos. La cité d’onyx s’offrait à lui et il conserva à jamais l’image de cette ville en lui. Une gigantesque cathédrale s’élevait en son cœur et, taillée dans un matériau d’un noir étincelant, elle offrait le parfait symbôle de l’aboutissement de toute une civilisation. Cette sensation émut profondément Nezha qui faillit laisser couler une larme.

Il rentra dans la ville et se dirigea naturellement vers la cathédrale. Un homme vêtu d’un aube noir vint à sa rencontre. En voyant ce genre de vêments, un étrange sentiment de déjà-vu s’empara de Nezha.

-Votre père, Lotus, m’a averti de votre arrivée. Votre voyage a dû être long, je vous en prie, reposez-vous avant de poser vos questions. Nous allons nous occuper de votre cheval, mais vous qui avez parcouru tout le continent en une journée, vous devez être exténué.

-J’accepte votre bienveillance… sire… sire comment ?

-Vous pouvez m’appeler Thanatos, en tant que grand prêtre de la ville j’ai hérité de son nom. Faites en sorte que cette question soit la seule de la journée et allez vous reposer, j’insiste.

Nezha descendit de son cheval et ressentit alors toute la lassitude et la fatigue accumulées depuis la veille. Cette journée s’était révélée pleine de surprises, entre la rencontre avec Freïa puis celle avec son père…

On lui présenta une chambre où il se sentit mal à l’aise sans vraiment de raisons. Il vit un insecte ramper près de son lit, et il l’écrasa avec mépris avant de se coucher puis s’endormir dans la seconde qui suivit.
 
 
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