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Après moi le déluge
Par Mokoshna
Harry Potter  -  Action/Aventure/Surnaturel  -  fr
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Sang-de-Bourbe et chocolats
Auteur : Mokoshna
Crédits : Harry Potter appartient à J. K. Rowling.
Avertissements : UA, spoilers d'à peu près tous les volumes, slash possible dans des chapitres ultérieurs.


o-o-o

Chapitre 3
Sang-de-Bourbe et chocolats



Avery et Wilkes étaient encore dans la salle commune avec un groupe de cinquième année. En voyant cela, Remus regretta de ne pas avoir une cape d'invisibilité ou un sort de discrétion tout prêt ; il leur était impossible de sortir sans passer devant eux... Pourtant, cela ne dérangea pas Severus qui marcha résolument vers la sortie. Avery cessa de gratter sur son parchemin et Wilkes ouvrit des yeux ronds.
— Où est-ce que tu vas à cette heure-ci ? demanda-t-il.
— Ce ne sont pas tes affaires, répliqua Severus. Remus, tu viens ?
Remus soupira. Il n'avait pas très envie de s'aventurer dans les couloirs après le couvre-feu et en plus, il était épuisé mais il fallait avouer que le comportement de Severus était des plus curieux. S'il avait quelque chose à dire, pourquoi ne pas le faire dans leur chambre ? Il le suivit en lançant un regard d'excuse à Avery et Wilkes.
— Rusard ne va pas aimer ça, dit-il une fois qu'ils furent arrivés dans les couloirs sombres. On va avoir une retenue s'il nous trouve.
Severus ne l'écoutait pas et continuait à marcher d'un pas vif. Quand il vit que Remus ne le suivait pas aussi vite qu'il l'aurait souhaité, il lui prit la main et l'entraîna à son rythme. Remus s'étonna de tant de familiarité : d'habitude, Severus détestait qu'on le touche, même par accident. Il n'y avait guère que Lily qui pouvait se le permettre.
La nuit était si sombre que sans les lumières qui s'échappaient d'une rangée de tableau (il semblait y avoir une fête et les personnages dansaient à la lueur des torches), ils n'auraient pas vu grand-chose. En jetant un coup d'oeil à l'extérieur du château, Remus vit le vent s'agiter dans les arbres de la Forêt Interdite. Il frissonna. Encore deux semaines et ce serait la pleine lune ; il y avait eu tant à faire dans sa nouvelle maison qu'il l'avait oublié. Dumbledore lui avait affirmé qu'il pouvait l'aider, mais il n'avait pas encore vu le directeur et ne savait rien de ses plans. Severus leur fit emprunter de multiples détours et monter un nombre incroyables de marches, le tout dans le silence le plus total. Remus était de plus en plus inquiet.
Enfin, Severus s'arrêta devant une petite porte située au septième étage. Remus était perplexe. Ils étaient passés par trois fois devant le mur où elle se trouvait, et il ne l'avait pas remarquée avant... Severus les fit entrer après avoir vérifié que personne ne les espionnait.
L'intérieur de la pièce ressemblait à s'y méprendre au salon des grands-parents maternels de Remus : un canapé, des fauteuils, une table basse sur laquelle trônait un énorme vase rempli de fleurs fraîches, un buffet et une table de jeu. Assise en tailleur dans l'un des fauteuils, Lily sanglotait doucement, ses longues mèches rousses tombant devant ses yeux.
— Lily ? dit-il, inquiet.
La petite fille leva la tête, et Remus vit qu'elle avait un énorme oeil au beurre noir. Il se précipita vers elle, talonné par Severus.
— Qu'est-ce qui t'est arrivée ? Qui t'a fait ça ?
Lily détourna le regard, rouge de honte. Remus resta sur ses positions.
— C'est rien, hoqueta-t-elle, rien du tout !
— Mais...
— Pourquoi tu l'as amené, Severus ? dit-elle à son meilleur ami. Je t'avais dit que j'allais bien !
— Tu refuses d'aller à l'infirmerie et tu ne veux pas entendre parler de ma pommade maison.
— C'est parce que tu utilises du sang de Veaudelune ! s'écria Lily avec horreur. C'est dégoûtant !
Severus ne répondit pas à voix haute, mais Remus, qui se trouvait près de lui, put l'entendre dire très nettement « notions de Moldus ». Il secoua la tête.
— Tu as déjà été en cours de potion, non ? On utilise toujours toutes sortes d'ingrédients, et beaucoup sont « dégoûtants ».
— C'est pas important, de toute manière, dit Lily en continuant de renifler.
— Qui t'a fait ça ?
— Je suis tombée dans les escaliers, fit-elle d'un air buté.
— Menteuse.
— C'est Brandon Nott de quatrième année, dit Severus. Lui et sa bande. Il a traité Lily de Sang-de-Bourbe et lui a dit qu'elle n'avait plus beaucoup de temps qui lui restait à l'école alors elle ferait mieux de commencer à faire ses bagages. Les camarades de Lily lui ont sauté dessus mais elle s'est reçu un coup en essayant de les arrêter.
— Ah, c'est pour ça que le niveau des points des Gryffondor était aussi bas aujourd'hui, fit remarquer Remus.
Lily parut indignée.
— C'est à cause de cet imbécile de James Potter et de son copain Sirius Black ! Je leur avais bien dit que j'étais assez grande pour me défendre toute seule, mais ils ont sauté sur Nott sans prévenir et... aargh, ces garçons !
Remus et Severus s'échangèrent un regard amusé, comme le jour de leur arrivée à Poudlard. Lily continuait de pester contre ses camarades de maison.
— C'est comme ce Peter Pettigrow, continua Lily, toujours à traîner dans nos pattes sans rien dire ! Et quand je lui ai demandé de m'aider à les arrêter, il s'est caché derrière une armure !
— J'aurais fait la même chose à sa place, dit Remus très sérieusement. J'ai déjà vu Nott se battre, c'est pas un tendre. Je suis sûr qu'il sera aussi gros que Hagrid si on le laisse manger à sa faim.
— Là n'est pas la question ! Le fait est qu'il aurait dû m'aider à les calmer, au moins. Enfin, heureusement le professeur McGonagall est arrivé.
— Si elle a tout arrangé, pourquoi ne pas être allée à l'infirmerie, alors ?
— Parce qu'elle avait honte, dit Severus. Elle ne voulait pas se retrouver au milieu des autres. Et je la comprend, quand on voit Potter et Black...
— Ils ne sont pas si méchants, la plupart du temps, ils sont juste très bêtes, dit Lily. Mais...
Elle se tut soudain et fixa Remus.
— Quoi ?
— Remus, c'est vrai que ton père est Connor Lupin du Département de la justice magique ?
— Oui.
— Oh.
Elle paraissait très déçue. Remus ne comprenait pas pourquoi.
— Mon père a fait quelque chose ?
— Tu parles, oui ! s'écria un Severus furieux. Il ne t'en a pas parlé ?
— Je n'ai pas reçu de nouvelles de ma famille depuis que je suis parti de King's Cross. Pourquoi ?
Lily et Severus s'échangèrent un regard gêné.
— Alors tu n'es pas au courant... dit Lily. Ton père a fait voter une loi au ministère. Sur les sorciers d'ascendance moldue.
— Et alors ?
— Alors il a fait en sorte de leur couper une majeure partie de leurs droits ! s'écria Severus. Si au milieu d'année Lily n'est pas dans les dix meilleurs de notre année, elle est bonne pour retourner chez elle !
— Quoi ?
Remus n'en croyait pas ses oreilles. Son père avait fait cela ? C'était absurde !
— Ils appellent ça la « loi d'affirmation magique », dit Lily. C'est pour qu'on soit sûr qu'on est des vrais sorciers.
— Hein ? Mais pourquoi vous seriez moins « vrais » que les autres ?
— Exactement ! dit Severus. Lily est la plus douée de sa maison !
— Mais pas de l'année, chuchota-t-elle. Les Serdaigles et les Serpentards ont d'excellents éléments, et les Poufsouffles sont les meilleurs en botanique et ils sont aussi très bons en sortilèges...
— Je vais envoyer un hibou à mon père, dit Remus d'une voix ferme. Je n'arrive pas à croire qu'il ait fait voter cette stupide loi ! Il est marié à une Moldue !
— Et son fils sang-mêlé est un excellent élève, ajouta Severus. Peut-être même le meilleur des première année.
— Ce n'est pas...
— Bien sûr que si. On a à peine commencé l'année et les autres vont déjà te voir quand ils ont un problème en classe, même Shacklebolt. La meilleure preuve, c'est que le professeur Slughorn a commencé à te parler un peu plus souvent.
— C'est à toi qu'il parle le plus, fit remarquer Remus. Tu es son meilleur élève en potions...
Severus haussa les épaules.
— J'adore cette matière, c'est tout.
— Quoi qu'il en soit, dit Remus en se tournant vers Lily, j'essaierai de voir si je peux faire changer d'avis mon père.
Il n'y croyait pas beaucoup mais pas question d'abandonner avant d'avoir essayé ! À quoi pensait donc Connor ? S'il prenait ce genre de mesures alors que Remus venait à peine de débuter sa scolarité à Poudlard, il n'osait penser à ce qu'il était capable de faire par la suite... Non seulement la réputation de Remus risquait d'en prendre un coup, mais en plus c'était le genre de choses qui pouvait se retourner contre lui.
— Merci, Remus, dit Lily avec le sourire. Tu es vraiment gentil.
— Pas de problème, dit Remus avec un rire nerveux. Tu aurais dû me le dire avant, si tu avais des problèmes.
— Je n'ai pas vraiment de problèmes... C'est juste que...
Elle leur jeta un regard apeuré.
— Eh bien, il y a certains membres de votre maison... enfin pas vous, mais...
— Les Serpentards ont tendance à accorder beaucoup d'importance aux choses du sang, dit Severus. C'est comme ça que nous marchons.
— C'est stupide ! Même Sirius dit qu'il n'y a pas de différence, et pourtant c'est un Black !
— Ah, tu as appris ce qu'était un Black alors ? s'amusa Remus.
— Un peu... Mais en fait, il n'a pas l'air d'aimer ça, d'être un Black.
Remus se sentit très mal à l'aise mais il se dit que c'était le moment de demander...
— Dis-moi, ce Sirius Black, il est comment ?
— Que veux-tu dire ?
— Il... euh... il ne pratique pas la magie noire, par hasard ?
Lily le regarda d'un air vide... puis éclata de rire.
— Sirius ? Un adepte de la magie noire ? J'en doute.
— Je ne vois pas ce qu'il y a de si étonnant, grommela Severus. C'est un Black, après tout.
Il semblait avoir perdu de sa bonne humeur, comme à chaque fois que Lily s'intéressait à quelqu'un d'autre que lui. Remus se dit qu'il devait être bien désespéré pour l'avoir emmené jusqu'à elle. Lily le prit en confidence pendant que Severus fixait la table de jeu en boudant.
— Il doit beaucoup t'aimer pour t'avoir emmené ici, dis donc, fit-elle tout doucement.
— Je ne vois pas de quoi tu parles...
— C'est notre cachette secrète. Je crois que c'est une salle magique, Severus l'a trouvée quand il était poursuivi par Peeves.
— J'ai remarqué.
— Il n'arrête pas de parler de toi, dit-elle en riant. Je crois qu'il attendait une occasion de te faire venir.
Cette nouvelle étonna Remus, mais il sentit aussitôt un picotement familier sur ses joues, signe qu'il rougissait. Lui qui croyait que Severus le détestait !
— Ce serait bien si on pouvait se voir plus souvent tous les trois, dit Lily. Je t'aime beaucoup tu sais, Remus. Et Severus aussi, même s'il ne l'avouera jamais.
Severus avait entendu cette dernière remarque et poussa un grognement sourd en guise de protestation. Remus éclata de rire, le coeur déjà plus léger qu'au matin.

o-o-o

Comme promis, Remus envoya un hibou à son père dès le lendemain grâce au réseau de l'école. Il avait bien Rothbart mais sa mère l'avait en horreur et son père avait du mal à le faire tenir en place ; or pour ce genre de demande, il préférait avoir tous les atouts de son côté. Il en profita pour envoyer ses premières notes de l'année (les meilleures de Serpentard dans presque toutes les matières sauf en potions où Severus était loin devant). Kingsley l'attendait à la sortie de la volière.
— Des nouvelles pour tes parents ? demanda-t-il alors qu'ils se dirigeaient vers la Grande Salle pour le petit déjeuner.
— Oui. Dis, ça te dérange si on passe un peu de temps avec Severus ? Je crois qu'il se sent un peu seul.
— Pourquoi tu t'intéresses à lui tout d'un coup ?
— Je me disais...
— Je plaisante. Oui, pourquoi pas, mais tu crois qu'il va nous laisser approcher ? À chaque fois que j'essaie de lui parler, il me fait la tête.
— T'inquiète, j'en fais mon affaire.
Kingsley l'observa d'un air curieux mais ne dit rien. Ils virent en arrivant que la Grande Salle était noire de monde ; toute l'école était affairée à manger. Patsy, Meredith et les deux autres filles de leur année, deux jumelles parfaitement identiques qui s'appelaient Alana et Aretha Figg, gloussaient dans leur coin, un magasine posé devant elles sur la table.
— Qu'est-ce qu'elles ont ? demanda-t-il à Avery.
Il haussa les épaules.
— Tu sais ce que c'est, les filles, ça fait des trucs bizarres en bande. Ah, voilà le courrier !
Une centaine d'oiseaux de toutes tailles et de toutes espèces entrèrent dans la Grande Salle en voletant. Remus ne recevait jamais rien, d'habitude ; c'est pourquoi il fut étonné de voir son corbeau, Rothbart, atterrir devant lui en renversant son bol de thé. Il portait une lettre dans son bec qu'il déposa devant son maître avec un cri rauque.
— Tes parents t'ont répondu ? dit Kingsley avec un sourire narquois. Ils ont fait vite, dis donc.
Remus haussa les épaules et lut le message. C'était un mot de Dumbledore qui l'invitait à venir le voir dans son bureau le soir même après ses cours à propos des « arrangements pour le mois ». Le coeur de Remus battit un peu plus fort.
— Chocogrenouilles ? chuchota-t-il en lisant le mot de passe. C'est trop facile !
— Quoi ? dit Wilkes, la bouche pleine.
— Rien, je me disais que j'avais envie de Chocogrenouilles.
Il cacha le mot dans sa poche sans mentionner le contenu à Kingsley, qui était de toute manière en train de parler de Quidditch avec un quatrième année à la mine patibulaire. Remus le connaissait de vue : c'était l'aîné des frères Lestrange, des célébrités dans leur maison. Severus n'était pas encore arrivé.
— Quelqu'un sait où est Severus Rogue ? demanda-t-il. Je ne le vois pas.
— Le gamin aux cheveux sales ? dit Lestrange. Je l'ai vu parler avec mon frère ce matin, ils ont dû aller quelque part tous les deux.
— C'est vrai ? Tant pis, j'attendrai son retour.
Severus ne revint pas avant leur premier cours de la journée, auquel il faillit arriver en retard. Il se montra évasif de toute la journée ; à chaque fois que Remus tentait de l'inviter quelque part, il prétextait un devoir à finir et filait il ne savait où. Kingsley se montrait plus philosophe que lui.
— On essaiera demain, dit-il.
Remus n'avait plus qu'à admettre sa défaite pour la journée, d'autant plus qu'il avait d'autres soucis en tête : il avait rendez-vous avec Dumbledore. Il prétexta un service à rendre à Slughorn (qui semblait l'adorer de plus en plus) et marcha résolument vers le bureau du directeur de Poudlard.
— Chocogrenouilles, dit-il à la gargouille qui gardait l'entrée.
Celle-ci s'écarta et Remus put passer pour grimper un escalier en pierre jusqu'à une énorme porte en bois poli. La voix chaleureuse de Dumbledore l'invita à entrer avant qu'il ait pu frapper pour signaler son arrivée.
— Ah, Remus ! s'écria le directeur en l'invitant à s'asseoir sur le fauteuil en face de son bureau.
Remus obéit promptement mais il ne put s'empêcher d'admirer les merveilles qu'il avait autour de lui : une variété d'objets insolites placés en vrac, des livres à foison, un perchoir vide près de la porte, plusieurs dizaines de tableaux représentant les anciens directeurs et directrices de Poudlard qui l'observaient d'un air curieux. Il entendit plusieurs fois le mot « loup-garou » chuchoté dans les cadres et baissa les yeux, soudain craintif.
— Je suis là comme vous m'avez demandé, dit-il doucement.
— Oui, je pense que tu sais pourquoi ?
— C'est à cause de la pleine lune qui est pour bientôt...
Le regard de Dumbledore se fit plus grave.
— C'est cela. Étant donné la gravité de ton état, il m'a semblé qu'un traitement spécial s'imposait.
— Je suis désolée, fit-il, atterré.
— Mais non, voyons, tu es un gentil garçon qui mérite d'avoir une éducation comme les autres. Quoique je doive confesser avoir été assez surpris en voyant dans quelle maison tu avais été placé...
— Je suis désolé ! s'écria-t-il, plus fort.
— Il n'y a pas de quoi l'être, dit Dumbledore avec un sourire éclatant. En fait, c'était peut-être même mieux comme ça.
Remus était abasourdi.
— Comment ça ? Vous n'êtes pas fâché parce que je n'ai pas choisi Gryffondor ?
— Tiens tiens, qui t'a dit que tu avais le droit de choisir ?
— Personne, mais j'en ai déduit... Enfin, je veux dire, le Choixpeau a dit...
— C'est vrai, le Choixpeau ne fait que suggérer la maison qui te convient le mieux selon lui, mais en fin de compte c'est à l'élève seul de décider. J'avais bien raison à ton sujet, tu es un garçon très intelligent.
— Le Choixpeau voulait que j'aille à Gryffondor, dit Remus sans réfléchir.
— Mais tu es à Serpentard. C'est parce que tu as jugé que cette maison te convenait mieux ?
Remus ne répondit pas tout de suite. Comment avouer que la raison de ce choix était avant tout liée à la présence de Sirius Black à Gryffondor ? Il avait tout d'un Gryffondor selon le Choixpeau, mais à la dernière minute il avait pris peur et avait choisi la solution de facilité en refusant d'affronter ce qui l'avait hanté pendant deux ans.
— J'ai eu peur d'aller à Gryffondor, dit-il finalement. Rien que pour ça, je ne méritais pas d'y aller.
— Ce n'est pas qu'une question de courage ou de mérite, dit Dumbledore. Toi qui es maintenant à Serpentard, peux-tu dire que tu regrettes ce choix ? N'aurait-il pas été plus judicieux que tu ailles à Serdaigle ou même à Poufsouffle ?
Remus ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun son n'en sortit. Il pensa à ce que lui avait dit Kingsley à propos de son père et de lui-même ; ces mots se mêlèrent à la question de Dumbledore. Il prit un air résolu.
— Non monsieur, je ne le regrette pas. Serdaigle et Poufsouffle sont de très bonnes maisons mais Serpentard est ce qu'il me faut.
Dumbledore parut grandement satisfait par sa réponse.
— Bien, bien, maintenant que cette question est réglée, laisse-moi te parler de Pré-au-Lard et d'une vieille maison située aux abords de ce charmant village...

o-o-o

Il était presque minuit quand Dumbledore finit de lui donner tous les détails et le renvoya dans son dortoir. Remus était épuisé. Il s'était forcé à retenir toutes les informations ; sa tête bourdonnait et ses yeux picotaient atrocement. Rusard avait été prévenu que Remus avait d'excellentes raisons de se retrouver dans les couloirs à cette heure ; néanmoins, il le regarda passer en grommelant. Jamais le trajet jusqu'à la salle commune ne parut aussi long ; Remus eut plusieurs fois l'impression qu'il dormait en marchant.
— Sang-de-Bourbe, dit-il enfin au mur blanc qui le séparait de la salle.
Un bruit étouffé le tira de sa torpeur.
— Quel horrible mot de passe ! entendit-il clairement chuchoter.
Il regarda autour de lui, surpris, mais il n'y avait personne. La porte était largement ouverte.
— Qu'est-ce que tu fais ? lui lança un septième année du canapé. Dépêche-toi de rentrer et de fermer !
Remus fit comme on le lui avait demandé, mais il ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. Il grimpa jusqu'à sa chambre à pas lents, remarquant au passage que l'élève de septième année encore présent s'amusait à nettoyer la tête empaillée d'une goule, la plus laide qu'il ait jamais vue.
— Chut ! entendit-il soudain dans les escaliers.
Surpris, Remus l'était, mais il continua à marcher sans le montrer. Il sentit quelque chose le frôler à sa droite. Vif comme l'éclair, il tendit le bras et happa l'air. Il attrapa une espèce d'étoffe soyeuse s'il en croyait le toucher, et bientôt les têtes de deux garçons ainsi que le haut du torse de l'un apparurent dans l'air, sans qu'il y ait aucune trace de leurs jambes.
— Ne criez pas, dit Remus en regardant vers la salle commune, ou Macnair va vous entendre. Il paraît qu'il a lui-même coupé la tête de cette goule.
Les deux garçons le regardaient d'un air horrifié. Remus reconnut Sirius Black et son meilleur ami, James Potter. Il se força à rester calme.
— Vous feriez mieux de remettre ça et de vous en aller, dit-il d'une voix ferme, ou je vous dénonce à Lucius Malefoy. Je suis sûr qu'il sera ravi de se retrouver avec des première année de Gryffondor. Crabbe et Goyle n'avaient justement eu aucun type sur qui taper ces derniers temps.
Potter et Black s'échangèrent un regard penaud, mais finalement Potter acquiesça.
— Je tiens un bout de votre cape pour éviter toute fraude, dit Remus. Vous passez et vous ne revenez pas. Je vais demander à Slughorn si on peut changer le mot de passe.
Il fit comme il l'avait dit. Les deux garçons qui étaient cachés sous la cape d'invisibilité restèrent à l'intérieur et sortirent de la salle comme promis. Macnair fut bien un peu surpris de voir repasser Remus, sa main levée serrant le vide ; il haussa même un sourcil confus en l'entendant redire le mot de passe sans sortir mais ne fit pas de commentaire. Il n'avait jamais été du genre causant. La porte se referma sur les intrus qui se trouvaient à présent à l'extérieur.
— Espérons qu'ils feront preuve d'un peu plus de jugeote que ça, se dit-il en baillant. Merlin, que je suis fatigué...
Il fila dans son lit et s'endormit sitôt qu'il eut posé la tête sur l'oreiller.

o-o-o

Le lendemain et les jours suivants, Remus se demanda s'il n'avait pas commis une erreur. Il avait été tellement épuisé qu'il avait laissé partir des intrus sans représailles ; il lui était impossible de savoir s'ils avaient effectivement suivi ses conseils et avaient renoncé à rentrer dans leur salle ou pas. Dès qu'il le put, il alla se plaindre à Slughorn du mot de passe : Sang-de-Bourbe, c'était une injure pour lui et les élèves brillants qu'il y avait dans l'école. Slughorn, qui avait dans son club quantités de sang-mêlés et de sorciers d'ascendance moldue, fut tout à fait de son avis. Il ne pensa même pas à demander pourquoi Remus réagissait aussi tard : il fit changer derechef le mot de passe. C'était déjà ça de fait.
— Et surtout, toutes mes amitiés à ton père ! s'écria leur directeur en le laissant partir en cours de botanique.
Remus lui fit un signe vague de la main et alla se joindre à Kingsley qui discutait joyeusement avec Severus (ou plutôt, Kingsley parlait et Severus paraissait extrêmement ennuyé). Kingsley le vit arriver avec une expression de soulagement qui le fit presque rire.
— On y va ? dit-il à ses deux amis sans plus se soucier du reste. J'ai hâte de voir quelle nouvelle plante on va étudier !
Les Serpentards et les Gryffondors étaient ensemble en métamorphose, mais pas une seule fois Potter et Black ne firent attention à Remus, ce qui lui convenait très bien. Il ne voulait pas devoir parler à Black, surtout. Pourtant, il eut l'occasion d'entendre ce nom la veille du jour où il devait se rendre à la cabane de Pré-au-Lard ; et ce fut Lucius Malefoy qui le prononça.
— Apporte ça à Black, dit-il sans détour en sortant d'une réunion du Club de Slug, la première à laquelle Remus avait accepté d'assister.
Slughorn leur avait offert à tous une boîte de chocolats provenant d'un baril entier que lui avait expédié Ambrosius Flume, le propriétaire d'un magasin de friandises à Pré-au-Lard, Honeydukes. Remus avait remarqué que Malefoy avait pris une boîte en plus, celle qu'il lui tendait justement. Remus sursauta à l'écoute de ce nom.
— Quoi ?
— Tu es sourd ? J'ai dit d'apporter ça à Black. Je dois aller à une réunion de préfets, je ne peux pas.
— Sirius Black ? s'exclama Remus, consterné.
— Bien sûr que non, quelle idée ! fit sèchement Malefoy. Narcissa Black, en cinquième année. C'est la cousine de ce Sirius Black. Elle devait venir mais elle a eu entraînement de Quidditch. Tu lui remets en main propre, surtout. Si j'apprends qu'elle n'a pas reçu la boîte...
— Ok, ok, dit Remus en s'emparant des chocolats. Euh... Je lui dirai que c'est toi qui les as gardés pour elle.
Malefoy eut l'air si content que Remus n'osa pas lui avouer qu'il n'avait aucune idée de qui pouvait être Narcissa Black. Il fallait qu'il le demande aux autres ; pour l'heure, il était plus prudent de jouer les gentils subordonnés en face de Malefoy.
— File ! dit-il en le renvoyant.
Remus partit sans demander son reste. L'un dans l'autre, il était plutôt content malgré l'approche imminente de la lune : il avait passé un bon moment avec le Club de Slug et Malefoy semblait l'apprécier un peu plus que le premier jour même s'il refusait de lui parler autrement que s'il était un elfe de maison. Maintenant, s'il pouvait amener Severus à se joindre à Kingsley et à lui un peu plus souvent...
Il s'avéra que Narcissa Black était une très jolie jeune fille blonde au teint pâle. Remus eut la surprise d'apprendre qu'elle était la gardienne de l'équipe de Quidditch, ce que ne laissait absolument pas supposer son physique. Elle accepta les chocolats avec un éclair de gourmandise dans les yeux.
— Oh, c'est si gentil à Lucius d'avoir pensé à moi ! dit-elle tout haut devant sa meilleure amie, une fille distinguée du nom d'Emmeline Vance. Quel amour, il m'offre tout le temps des cadeaux...
Ce cadeau-là venait plus de Slughorn que de Malefoy, mais Remus n'osa pas la contredire. Elle se mit à parler bruyamment à ses amies sans plus s'occuper de Remus.
— Eh bé, dit Kingsley en le rejoignant, t'es dans les bonnes grâces de Malefoy ou quoi ?
— Il a juste voulu que je fasse une commission, soupira Remus. Tu serais venu, il t'aurait demandé la même chose.
— Non merci, dit Kingsley. Un club comme ça où on ne parlerait que de mon père, très peu pour moi.
Remus n'insista pas. Il se sentait las et déprimé : la pleine lune n'était pas loin. La première qu'il passerait à Poudlard. Le lendemain, un professeur ou Dumbledore lui-même l'amènerait à Pré-au-Lard pour qu'il y passe la nuit, reclus dans une cabane hermétiquement fermée.
Il avait vraiment hâte que ça se finisse...
 
 
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