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Ames soeurs
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Surnaturel  -  fr
18 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 13     Les chapitres     29 Reviews    
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Balade en France

Ames sœurs

Auteur : haniPyanfar

 

Comme d'habitude, les racines, le tronc et les branches de cette histoire appartiennent à Madame J.K.Rowling. Je me suis juste permis d'ajouter quelques feuilles à l'arbre de sa magie.

Chapitre 13

Les cinq de Poudlard-en-l'Ile.

Severus Snape est débordé. Entre les sirènes, les lycoperdons et les Sombrals, il ne sait plus où donner la tête. Il a commencé son article sur la transformation d'une jeune humaine en être de l'eau. Bien sûr, il n'a pas donné de lieu précis, il ne cite pas de nom, mais il a entrepris de raconter l'histoire de la petite Sirène à l'envers.

Il décrit comment la jeune fille a « appelé » la magie de la mer à son secours, son longue attente sur un rocher, ses jeux avec les coquillages et l'écume des vagues, sa façon de léviter juste au-dessus de l'eau, sa patience enfin récompensée par l'arrivée du groupe de sirènes.

Il trace leur portrait et dans un langage poétique qu'on ne lui connaît pas, il parle de leur beauté, de leurs chants mélodieux, de leur langage que seule la jeune fille comprend, de leur reine à la couronne de nacre et à la baguette magique de corail.

Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, le sévère professeur Snape devient lyrique quand il raconte la belle et triste aventure de Luna. Il se dit que son article aurait été bien accueilli par le Chicaneur de Xénophilius Lovegood, le père de le Petite Fée.

Comme la vie est bizarre ! Il est mort par le Feu. Elle, fille de l'Air par la Maison Serdaigle, a quitté la Terre et a choisi l'Eau comme refuge ! Cela ressemble à un conte sur les Quatre Eléments et ce n'en est pas un !

Bien sûr Severus ne signera pas l'article de son nom véritable, il a choisi Versus Epanese comme pseudonyme. Il a déjà noirci de nombreux parchemins mais il trouve toujours un détail à ajouter. Il en néglige presque ses chères potions.

Heureusement toutes les spores de lycoperdons sont rangées, étiquetées, prêtes à être utilisées ou pour la plus grande part vendues. Il a été décidé à l'unanimité de faire don d'un échantillon de chaque couleur au professeur Slughorn pour ses cours à Poudlard. Il en aura bien besoin avec l'afflux des nouveaux élèves.

° - ° - ° - ° - ° -

Grégory a finalement décidé de retourner à l'école avec les autres mais ça le chagrine d'abandonner son jardin. Alors, il a embauché Bolby. Enfin, il a plutôt débauché le vieil elfe. Il l'a converti aux joies et aux peines des semis et plantations.

Dans ses carrés bien alignés, séparés par des allées étroites et des lignes de galets, il a déjà un bel éventail de plantes moldus et magiques. L' Aconit et la Menthe poivrée voisinent avec la Pipaillon et le Géranium cornu, l 'Asphodèle avec les Puffapods, et les Citrouilles à vrilles chatouillent le Concombre masqué.

Bolby a promis à Greg de s'occuper de tout pendant que le Serpentard sera à l'école. Il veillera au grain et lancera les sorts de protection en cas de tempête ou de gel. Il est vrai que, s'il ne reste que le professeur Snape dans l'île, il n'aura pas beaucoup de travail. Or un bon elfe doit toujours avoir quelque chose à faire. Maître Grégory peut être tranquille. Bolby veillera sur le jardin comme sur la collection de chaudrons de Maître Snape.

... / ... / ... / ... / ... /

Pendant ce temps, Draco et Théo étudient les Sombrals. Ils les observent d'abord de loin puis se rapprochent très doucement pour ne pas mettre le grand mâle en colère. Draco prend des notes et Théo dessine. Il a un très bon coup de crayon. En effet, il est impossible de photographier les Sombrals puisqu'ils sont invisibles pour de nombreuses personnes.

Les deux jeunes sorciers sont fascinés par la beauté et la force des animaux magiques. Ils ont eu la chance d'assister au premier accouplement entre le mâle et une des femelles. Ils s'étaient dissimulés dans un bosquet assez touffu et Draco a pu décrire la scène pendant que Théo faisait plusieurs croquis rapides qu'il perfectionnera par la suite.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas le grand Sombral qui décide mais la jeune femelle. C'est elle qui commence la parade amoureuse. Elle se met à danser sur ses jambes agiles, elle frappe le sol de ses sabots et pousse des petits cris perçants qui trahissent son désir et alertent le chef de la harde.

Lentement, en tournant la tête de gauche à droite, l'observant ainsi de chacun de ses yeux blancs, il s'approche d'elle et elle le vampe, exactement comme le ferait une humaine. Elle recule en agitant ses ailes repliées et l'aguiche par des hochements de tête, des rengorgements, des balancements de la croupe, toute une mimique de séduction qui attise la convoitise du mâle.

Ensuite, c'est lui qui prend l'initiative. Il se dresse sur ses pattes de derrière et frappe son poitrail de ses sabots. Puis il lance de grandes ruades pour montrer sa force et son ardeur. Il déploie ses larges ailes et agite l'air devant la femelle comme un éventail. Le son qui sort de sa gorge est un roulement modulé et continu. Il lui fait sa cour.

Il a intérêt à lui plaire sinon elle s'éloigne, le nez au vent et il aura beau faire, ce ne sera pas pour aujourd'hui. Mademoiselle Sombral peut aussi avoir ses vapeurs et ses humeurs. Alors, il secoue avec vigueur sa longue queue et sa crinière. Il hennit sur plusieurs tons. Cela ressemble fort à une déclaration d'amour et petit à petit, il se rapproche d'elle.

Si elle le laisse effleurer son nez par le sien, c'est le signal qu'elle est prête. Il la caresse de son museau, mordille sa croupe et se place derrière elle. Elle peut encore se dérober mais si le mâle lui plaît, elle le laisse faire. Il monte alors sur son dos en déployant ses ailes pour se faire plus léger Il la serre de ses pattes avant à la base du cou comme le feraient des bras, il attrape sa crinière entre ses dents et c'est l'accouplement.

Elle rejette sa tête en arrière et crie à la fois de douleur et de contentement. Les autres regardent sans paraître surprises. Elle vibre et tressaute sous les coups de reins du mâle. Il lâche sa crinière et lui aussi crie avec un hennissement aigu. La scène est à la fois si violente et si belle que les deux jeunes hommes en sont bouleversés. Ils devront attendre la délivrance du mâle et l'insémination de la jeune femelle pour bouger.

Chose curieuse, après leur séparation, le grand Sombral ne s'éloigne pas aussitôt de sa compagne. Il pose son cou sur le sien et ils reprennent leur souffle ensemble. C'est ensuite la femelle qui caresse la croupe du mâle et la mordille en poussant des petits cris tendres. On dirait qu'elle le remercie d'avoir contenté son désir. Plus tard, il va lui pêcher un poisson. Peut-être lui dit-il aussi merci de cette façon.

Draco et Théo seront encore témoins de la scène avec une autre femelle mais la première restera gravée dans leur mémoire et dans leur ventre. Quand ils l'évoqueront, pour la décrire ou pour la dessiner, des papillons se bousculeront un peu dans leur tête, dans leur estomac et dans leur sexe. C'est un souvenir à la fois brut, pur et éblouissant comme un diamant.

+ * + * + * + * + *

Discussion au-dessus de la Manche.

« Dis-moi, comment s'appelle ton Maître ? Il n'a pas dit son nom quand il est venu nous acheter à la boutique des animaux magiques. Je crois même qu'il cachait son visage.

--C'est normal, c'est un sorcier très célèbre. Il ne voulait pas être reconnu. Il s'appelle Harry Potter.

--LE Harry Potter ? Celui de la grande Bataille ? Tu en as de la chance, qu'il t'ait choisi !

--Tu en as aussi puisqu'il t'offre à un de ses amis. Tu sais qui c'est ?

--Non. Je ne connais que le destinataire de ma lettre, un dénommé Severus ... heu ...Scarpe.

--Snape ! Mais enfin, où as-tu été élevé ? Lui aussi est célèbre ! C'était le meilleur espion de l'Ordre du Phénix ! J'ai beaucoup d'admiration pour lui.

--Tu sais, dans la volière où j'ai grandi, on ne parlait pas beaucoup de la guerre. La propriétaire était une vieille dame qui ne s'intéressait qu'à nous, ses oiseaux, et à sa serre de plantes rares. Mais on a quand même fait la fête le soir de la Victoire. Et puis, elle m'a envoyée à la boutique, j'avais l'âge de faire mon métier.

--C'est ton premier poste ?

--Oui. Tu crois que je suis un cadeau pour ce Severus Sparte ? Ça me plairait bien ! Est-il aussi jeune et aussi beau que ton Maître ?

-- C'est Snape, pas Sparte ou je ne sais quoi ! Fais bien attention au nom des gens, ne va pas te tromper dans la livraison d'un courrier ! Ce serait très grave ! Et tu verras bien comment il est en arrivant. L'important, ce n'est pas le physique, c'est que ce soit un bon Maître et qu'il te donne du Miam Hibou pour te nourrir..

--C'est ce qu'on espère toujours. A qui portes-tu une lettre ?

--A Draco Malfoy, un ami de Harry Potter. Il est avec Severus Snape sur une île très difficile à découvrir, une île magique. Mais je connais parfaitement cette partie de la mer. Avant, j'étais porteur de courrier diplomatique entre les Ministères de la Magie anglais et français. Maintenant, je suis à la retraite et j'ai donc repris du service civil. As-tu déjà un nom ?

--Il est écrit dans la lettre que je porte. Et toi, comment t'appelles-tu ?

--Dans mon premier métier, mon nom était Bond, James Bond. Mais Harry Potter préfère Ebony à cause de ma couleur. Elle est rare pour un hibou. Mais toi, tu es bien petit pour un si long voyage. Et pourquoi ne portes-tu pas d'aigrette sur la tête ?

--Parce que je suis une chouette, pas un hibou. Je suis une « effraie » mais rassure-toi, je ne fais peur à personne. On m'appelle aussi Dame Blanche. Et je ne suis pas petite. Je suis adulte et bien plus jeune que toi. Alors moi aussi, je peux faire de longs voyages. On fait la course si tu veux !

--Economise plutôt tes forces. L'île est encore loin. On verra quand elle sera en vue. Mais je te battrai, sois-en sûr !

--On parie ? Cinq noises au vainqueur !

--Et en plus, tu es joueur ! Je ne te trouve pas très sérieux comme porteur de messages ! Ah ! Jeunesse ! Mais je tiens le pari. Que le meilleur, c'est-à-dire moi, gagne !

*° *° *° *° *°

Le matin, cottage Serpentard.

Une brusque bourrasque ouvre la fenêtre et un gros volatile noir s'engouffre dans la salle à manger, suivi d'une chouette de couleur crème qui piaille dans son langage : « Tricheur ! Tu as démarré sans me prévenir ! » Le hibou imperturbable se pose en douceur devant Draco et tend sa patte. L'oiseau plus petit atterrit devant le professeur Snape sans renverser sa tasse de thé et présente sa lettre à son tour.

Les deux hommes sont surpris. Ils ne s'attendaient pas à recevoir si vite du courrier. Severus détache le parchemin et commence à lire.

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« De Harry Potter à Monsieur le professeur Snape.

J'espère que cette chouette est arrivée à bon port. Elle a l'air fragile mais il paraît qu'elle est issue d'une grande lignée de messagères. Elle a réussi toutes les épreuves du concours et elle est arrivée première de sa catégorie.

Permettez-moi de vous l'offrir en remplacement de la vôtre, disparue pendant la guerre. Elle n'a pas encore de nom. J'avais pensé à Ivory à cause de sa couleur mais si cela ne vous plaît pas, caressez-la et nommez-la vous même.

Blaise m'a chargé de vous dire que les lycoperdons ont été agréés par le Ministère. Il s'occupe de la première vente. Vous pouvez le joindre chez sa mère, à l'hôtel particulier des Zabini. Millicent est arrivée sans encombres chez sa tante. Elle vous remercie pour les potions de voyage que vous lui avez données. Elles ont été très efficaces.

Je réside chez les Weasley jusqu'à mon retour dans l'île. Molly et Arthur vous envoient leurs salutations.

Respectueusement. Harry Potter. »

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Un cadeau de Harry ! Severus ne s'attendait pas à ça. Ah ! Ces Griffondors ! Le cœur sur la main et la tête dans les étoiles ! En bon Serpentard, le Maître des potions a du mal à s'y habituer mais c'est Potter ! On ne peut rien y faire. Avec un soupir, il regarde la chouette qui l'observe de ses yeux dorés.

« Moins beau que mon acheteur, mais quelle prestance ! Il me plairait comme Maître ! Alors, à qui suis-je destinée ? Ah ! Il tend la main. Oui ! Il m'adopte ! Comment m'a-il appelée ? Ivory ? C'est joli come nom. Ivory pour moi, Ebony pour l'autre-là, à qui je dois cinq noises ! Ebène et Ivoire, deux noms de couleurs opposées. Un romantique, ce Harry Potter ! »

Pendant ce temps, Draco a ouvert sa lettre sans manifester d'émotion particulière, discrètement surveillé par ses deux camarades qui ne pipent mot. Ce n'est pas le moment de titiller le Prince des Serpentards.

Le grand hibou les regarde. Il est entièrement noir, du bout de ses griffes acérées à la pointe de l'aigrette qui se dresse au sommet de son crâne comme un épi. Mais l'iris de ses yeux ronds est vert émeraude. Un fin cercle doré entoure sa pupille. Sur sa tête, les plumes sont un peu ébouriffées. Il ressemble à ... Potter, avec sa chevelure indomptable.

Au bout de ses pattes écailleuses, ses serres sont impressionnantes et son bec a l'air redoutable. Il ne serait pas sans danger d'en vouloir au courrier qu'il transporte. Sa tête tourne vers la gauche et vers la droite sans que le reste de son corps ne bouge. Qu'est-ce qu'il veut ?

«Mais qu'est-ce qu'ils attendent, ces deux-là, pour me donner du Miam Hibou ? C'est comme ça qu'on récompense les bons messagers, non ? Ah ! L'un d'eux se décide ! Wouah ! De la brioche ! Je suis gâté ! Bon, laissons le destinataire lire sa lettre tranquillement. »

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« De Harry à Draco.

Le vendeur de chez « Plumes et Ecailles » m'a recommandé ce hibou. Il est, paraît-il, très malin. Il trouvera sûrement l'île. Il s'appelle Ebony et je lui ai dit que tu es mon ami. Evite tout de même d'approcher tes doigts de son bec, il pince. Je suis chez les Weasley. Réponds-moi pour que je sache si tu as bien reçu cette lettre.

Je t'aime. Harry. »

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« C'est court mais je suis ... content d'avoir de ses nouvelles. Bien sûr, je ne le crierais pas sur les toits. Et les petits mots de la fin sont ridiculement fleur bleue. Enfin, on ne refait pas un Griffondor. On le prend comme il est ... Mais à quoi je pense, là ! Je suis contaminé par la guimauve ! Grand Salazar, sauve-moi ! »

Le soir même.

Les deux volatiles se sont goinfrés de gâteaux et ont sifflé chacun une bonne pinte d'eau sucrée. Puis ils se sont endormis, la tête sous l'aile. Ils repartiront quand le soleil descendra sur l'horizon, porteur des réponses.

Bolby leur achètera le fameux Miam Hibou la prochaine fois qu'il ira à Jersey pour le réapprovisionnement. Enfin, il prendra plutôt de la pâtée pour chien et des croquettes pour chat en espérant qu'ils aimeront ça. Le plus proche magasin magique est à Paimpont, en France, à la lisière de la forêt de Brocéliande.

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« De Severus Snape à Harry Potter.

Vous trouverez ci-joint une mornille en paiement de votre « cadeau » qui, je l'avoue, m'a fait plaisir .Je ne savais par quel oiseau remplacer ma pauvre Mafalda qui hululait si bien les soirs de pleine lune. La jeune Ivory, j'ai conservé le nom que vous proposiez, me convient tout à fait. Son œil est vif et j'ai fait connaissance avec son bec qui pince bien.

Rendez de ma part leur salut à Arthur et Molly Weasley. Veuillez rappeler à Mademoiselle Granger qu'elle doit m'envoyer la recette de la confiture moldue aux quatre fruits rouges. Si vous croisez Monsieur Londubat, signalez-lui que la potion contre les rhumatismes de sa grand-mère ne doit contenir que deux feuilles de sisymbre, pas trois ou quatre, à moins qu'il ne veuille la faire dormir pendant trois jours.

Lorsque vous verrez Rufus Scrimgeour à la cérémonie du 4 août, transmettez-lui mon bon souvenir; Et méfiez-vous toujours de Dolorès Ombrage et de sa clique. Soyez un Griffondor à la hauteur de votre réputation.

Professeur Severus Snape. »

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De Draco Malfoy à Potty, super Héros du monde sorcier.

La folie des grandeurs t'a brouillé la cervelle, Potter ! C'est quoi, cette grosse bestiole noire dont tu as fait l'acquisition ? Elle a failli me bouffer la main ! Mais j'apprécie ses yeux verts. Ils me font penser aux tiens, en à peine plus ahuris.

Donc, j'ai bien reçu ton petit mot et je vais le relire cent fois : il a le mérite de ne comporter aucune faute d'orthographe et ça fera passer le temps plus vite en attendant ta prochaine missive. Je veux des détails sur le château des courants d'air des Weasley. C'est vrai qu'ils ont une goule ? Raconte-moi aussi ta fête d'anniversaire. Le 31, c'est ça ? J'y penserai.

Idem. Draco.

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La nuit, au cottage Serpentard, dans une chambre qui en a vu de belles.

Draco dort et Draco rêve sans avoir eu besoin de prendre la potion du professeur Snape.

Harry et lui sont dans la boutique « Plumes et Ecailles ». Le vendeur est un beau jeune homme aux yeux chocolat et aux cheveux châtains. Il fait du charme à Harry qu'il a reconnu malgré les lunettes noires dont il s'est affublé. Ça lui va aussi bien que les boutons violets sur le visage de Marietta Edgecombe, la copine blonde de cette idiote de Cho Chang.

Le jeune vendeur fait le panégyrique du hibou noir tout en lançant à Harry des sourires engageants et des coups d'œil coquins. Non mais, pour qui il se prend celui-là ? ... « Et c'est un ancien des services secrets britanniques ... et il a sauvé par son courage plusieurs missions importantes ... et blablabli et blablabla ... » T'en foutrai moi, des super Héros de la Magic England !

D'abord, y en a qu'un de Héros, et c'est le Potter que tu reluques d'un peu trop près ! Bas les pattes, maraud, ou il t'en cuira ! Harry, ne lui réponds pas ! Je te défends de lui sourire ! Non, il n'a pas une voix charmeuse ! Il essaie juste de te vendre son foutu hibou ! Personne n'en veut ! Tu sais combien il va te coûter en nourriture ? C'est que ça bouffe, ces oiseaux-là !

Harry, viens, allons prendre un thé chez Florian Fortarôme. Il a rouvert sa boutique. Et après nous irons chez Madame Lhirondelle. Elle a de plus beaux hiboux que ceux-là, des blancs, des bruns, des gris ... Comment ça, c'est lui que tu veux ! N'importe quoi ! ... Mais non, je ne fais pas un caprice ! Hein ? Jaloux, moi ? Mais-pas-du-tout-mais-pas-du-tout ... Allez, Harry ... viens ...

* * * * * ° ° ° ° °

Tiens, voilà l' facteur !

Les jours passent et le hibou noir arrive et repart.

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De Harry à Draco.

... Ce que je préfère dans la maison des Weasley, c'est la cuisine. C'est là que pour la première fois, j'ai vu un couteau éplucher tout seul des pommes de terre ...

... La goule loge sous le toit, au-dessus de la chambre de Ron. C'est aussi là que je dors. Elle se plaint et gémit la nuit, elle nous réveille à pas d'heure mais comme elle a un jour rendu un grand service à la famille, personne ne veut la chasser de son trou ...

Tu me manques déjà. Je t'aime. Harry.

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C'est étrange. Draco n'a même plus besoin de rêver pour imaginer ce que fait Harry. Souvent, après avoir observé les Sombrals, il va jusqu'à l'arbre penché, s'assoit sur le banc de pierre, la dernière lettre reçue à la main, il ferme les yeux et les images se forment toutes seules derrière ses paupières.

C'est comme si le cerveau de Harry et le sien se connectaient. Il « voit » la maison un peu branlante, avec ses étages rajoutés un peu au hasard. Merlin ! Mais comment tient-elle debout ? La cuisine chaleureuse, la longue table et ses chaises toutes différentes, Ça doit être le bazar au moment des repas ! ... L'horloge où l'aiguille marquée Percy reste toujours immobile ...

Il devrait trouver ce logis misérable mais il le voit avec les yeux de Harry et la vision le fait plutôt sourire. Le Terrier porte bien son nom. Il n'en voudrait pas, même pour y loger son jardinier, mais ce doit être un refuge sûr, un endroit où il fait bon vivre.

Il commence même à trouver la tribu Weasley sympathique mais ça, il ne l'avouera jamais, même face à Voldemort. Et ça ne l'empêchera pas de balancer des vannes à la Belette et à sa rouquine de sœur s'il retourne à Poudlard. Mais il ne se moquera plus de Molly et d'Arthur Weasley. Ils étaient là quand Harry avait besoin d'eux et ils l'ont payer cher.

Il lui arrive aussi de sentir une pointe de jalousie quand le beau brun paraît un peu trop heureux loin de lui. Comme le jour de son anniversaire par exemple.

-------

De Harry à Draco.

J'ai beaucoup regretté que tu ne sois pas là pour mon anniversaire. Je suis sûr que tu te serais bien amusé. Toute la famille Weasley était présente et la table était mise dans le jardin. Madame Weasley avait fait un énorme gâteau recouvert de chocolat et décoré de cerises confites et de minuscules vifs d'or.

A la fin du repas, les jumeaux Fred et Georges ont expérimenté sur nous leur nouvelle invention. C'était vraiment très drôle, je t'en ferai la surprise quand on se retrouvera.

A bientôt, je t'aime. Harry.

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«Arg ! Mon Griffon vire vraiment Pouffsouffle ! Enfin au milieu de tous les Weasley, c'est normal. Qu'est-ce qu'ils ont encore bien pu inventer, les deux diaboliques ? Je me souviens du jour où ils avaient lâché dans Poudlard des feux d'artifices fous et des fusées dragons. Ombrage était dans tous ses états. Parrain m'a dit de me méfier d'elle. Elle est vraiment mauvaise ...

Depuis mon enfance, je n'ai jamais eu de vraie fête d'anniversaire. Le 5 juin, j'étais toujours à l'école et je faisais juste un goûter avec mes amis dans la salle commune des Serpentards. La dernière fois, on avait bu un peu trop de FireWhisky. Greg avait fait à Vincent une déclaration d'amour. On avait tous cru que c'était pour rire mais en fait, l'alcool lui avait délié la langue ...

Harry a raison. J'aurais bien voulu être avec lui ce jour-là ...

Sous l'arbre penché, Draco rêve tout éveillé ... Harry et la rouquine faisant la chasse aux gnomes de jardin avant de mettre le couvert, aidés par la belle demi-Vélane et par un Weasley portant un crochet de serpent en guise de boucle d'oreille et de longs cheveux réunis par un catogan, le dragonnier sans doute ...

... Le gâteau lévitant depuis la cuisine jusqu'à la table, manquant de s'écraser au sol à cause d'un sortilège de Fred, non de Georges ... Molly Weasley, courroucée, menaçant de sa baguette ses deux insupportables avant de se dérider face à Harry qui rit de bon cœur ...

... Les jumeaux distribuant à la ronde des bonbons ressemblant aux dragées de Bertie Crochue mais provoquant un irrésistible changement de couleur chez la personne qui les croque ... Monsieur Weasley devenant tout bleu, Ron tout jaune, sa copine Granger toute violette et Harry passant plusieurs fois du rouge au vert parce qu'il a eu le malheur d'en prendre deux d'un coup ! Je me méfierai quand tu reviendras, Griffon !

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De Draco Malfoy à Harry Potter.

Tu as raté un beau spectacle en retournant sur le continent te goinfrer et rigoler avec la famille Cheveux Rouges. Nous pouvons admirer en ce moment une harde de Sombrals, un étalon et quatre femelles, qui sont de passage dans l'île. Je t'envoie une esquisse faite par Théo pour te faire baver d'envie.

Le professeur Snape prépare une excursion en France. Il nous emmènera sans doute avec lui. Il paraît que le pays est très beau. Qui sait, j'y resterai peut-être au lieu d'aller me les geler dans les couloirs de Poudlard.

Ton hibou en pince pour moi. Et moi, idem pour toi. Draco.

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De Harry à Draco.

Juste un petit mot pour vous annoncer qu'aujourd'hui 4 août, Millicent a accouché avec une semaine d'avance d'un beau garçon prénommé Arctarus. La maman et l'enfant se portent bien.

J'ai quelques affaires à régler à Londres. On se revoit dans quelques jours. Je t'aime. Harry

P.S. J'ai déjà vu des Sombrals. Je suis même monté sur le dos de l'un d'eux pour aller un soir au Ministère de la Magie. Ils sont très intelligents et ils volent très vite.

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Un 4 août bien rempli.

La Fête de la Victoire et du Souvenir a lieu dans le Grand Hall du Ministère. Tous les rescapés de la bataille finale sont là. Les Aurors, dont certains ne sont pas encore guéris de leurs blessures, les membres de l'Ordre du Phénix survivants, les professeurs et les élèves de Poudlard, tous ont voulu rendre hommage à ceux qui sont morts pour que leur camp triomphe.

Ils sont installés de part et d'autre de la Fontaine de la Fraternité. A droite, au milieu de ses collègues Aurors, Williamson, le plus petit de tous, semble un peu perdu dans son uniforme de gala bleu soutaché d'or. Il est le seul en Angleterre à se servir d'une baguette de bambou. Il a perdu un bras pendant la bataille. La main au bout de sa prothèse est faite de doigts de métal articulés qui grincent un peu quand il les déplie.

A ses côtés, Tonks se tient bien droite mais la jeune Métamorphage n'arbore pas aujourd'hui des cheveux roses ou violets. Elle porte au revers de sa cape un ruban de deuil en mémoire de son époux, Remus Lupin. Elle est réellement enceinte et trouve là sa consolation.

L'Ordre du Phénix est réuni autour d' Adelforth Dumbledore, le seul survivant de l'ancien Ordre, fondé par son frère Albus lors de la première guerre. Tous les Weasley sont là. Eux portent le deuil de Percy. Mêmes les jumeaux se tiennent tranquilles. Dedalus Diggle et son chapeau violet côtoie Hestia Jones. Il manque Sturgis Podmore et Mondingus Fletcher, tués tous les deux dès le début de la bataille.

Car Mondingus lui-même avait tenu à se battre, avec en poche un flacon de FireWhisky et à la main sa vieille baguette de châtaignier. Un Sectum Sempra l'a fauché alors qu'il couvrait les arrières de Kingsley Shacklebolt. Celui-ci lui doit la vie. Finalement, le vieux filou est devenu un héros, regretté de ses quelques amis et de plusieurs fieffées canailles.

Arabella Figgs, la voisine Cracmol de Harry, est invitée elle aussi. Elle fait partie des combattants de l'ombre qui œuvraient à leur manière, fournissaient des renseignements et cachaient des fugitifs au péril de leur vie. Qui parmi les Mangemorts aurait soupçonné cette vieille folle qui parlait sans cesse à ses chats et communiquait avec l'Ordre par un moyen moldu, le téléphone ?

De l'autre côté de la Fontaine, Poudlard est représenté par Minerva MacGonagall, Pomona Chourave, Horace Slughorn et Fillius Flitwick portant les couleurs de leurs Maisons respectives. Sibylle Trelawney est sortie de sa tour pour l'occasion, elle regrette que les elfes de maison n'aient pas été invités. Pourtant eux aussi se sont bien battus. Argus Rusard se fait discret derrière les autres.

A côté des professeurs, les élèves se serrent un peu autour de Harry. Il manque Luna partie vivre son rêve et Seamus Finnigan, fidèle à sa promesse de quitter le monde magique. Pansy et Blaise ont été invités eux aussi mais ils ont décliné l'invitation. Ils sont Serpentards et ne veulent pas choquer par leur uniforme les parents des victimes qui sont regroupés devant la Fontaine, au pied de l'estrade. Il faudra du temps avant que l'oubli se fasse.

Heureusement, la cérémonie n'est pas pesante. Seul Rufus Scrimgeour prononce un discours et il sait être grave sans être sinistre. Il parle plus en conciliateur qu'en vainqueur. Cette guerre, ils l'ont gagnée tous ensemble, le courage de certains compensant la couardise des autres. Maintenant vient le temps de la paix et de la réconciliation.

La plaque portant le nom des victimes est dévoilée au son d'une musique funèbre sortant d'une sorte de haut-parleur magique. Minerva a insisté pour que Dobby y soit inscrit. Il a donné sa vie pour sauver Harry au cours d'une de ses missions périlleuses. Beaucoup de noms sont inconnus sauf des personnes de leur famille. C'est Pénélope Deauclaire, la fiancée de Percy, qui les citent les uns après les autres car il est bon de rappeler le sacrifice de tous.

C'est pour cette raison aussi que Harry a accepté de parler devant tous ces gens réunis. Il tient à rappeler qu'il n'a pas gagné la guerre tout seul mais que tous ont contribué à la Victoire. Pour une fois, le Survivant surmonte son aversion des cérémonies commémoratives. Il doit un merci aux anonymes qui l'ont soutenu et aidé. C'est son dernier devoir envers le monde sorcier qui a cru en lui.

_ = _ = _ = _ = _ =

Mais il est soulagé, et il n'est pas le seul, quand il se retrouve enfin à l'air libre avec ses amis. Ils décident d'aller se remettre de leurs émotions dans une brasserie moldue, en face du Chaudron Baveur. Neville et Hannah, Colin, Lavande, Terry, les jumelles Patil, Ernie, Dean, Susan, Ginny, Ron, Hermione, Harry, ils se retrouvent tous avec plaisir. Les nouvelles fusent. Tous seront à Poudlard à la rentrée.

« Pansy et Blaise devaient nous rejoindre ici, dit Harry. Où sont-ils passés ?

--Ils ne vont pas tarder, répond Hermione, installée à côté de Ron qui a commandé une pinte de brune sans savoir exactement ce que c'est.

Ils bavardent tous gaiement, certains un peu surpris par les breuvages moldus qu'ils ont devant eux. Soudain, les deux Serpentards déboulent, tout réjouis et tout essoufflés.

--Millicent a accouché. Elle a un beau petit garçon ! annoncent-ils en chœur.

Ceux qui étaient dans l'île applaudissent et commencent à porter des toasts à la santé de la mère et de l'enfant. Les autres sont étonnés. Ils ne sont pas au courant de l'histoire. Ils ont juste lu le récit du procès des jeunes Mangemorts dans la Gazette et Rita Skeeter n'était pas tendre avec eux. Pansy et Blaise éclaircissent l'histoire et Harry donne quelques détails que la journaliste a passé sous silence. .

Les deux Serpentards ont appris la nouvelle de l'accouchement par un coup de téléphone de la tante de Millie. Blaise lui avait donné son numéro personnel. Sa mère, Zulma ex Zabini, déjà remariée quatre fois depuis le décès inopiné de son troisième époux, a fait installer plusieurs équipements moldus dans sa résidence londonienne car elle est souvent en contact avec l'autre monde pour ses affaires.

Pansy et Blaise se sont précipités à la maternité. Ils étaient tout émus. Millicent est heureuse et l'enfant est superbe. C'est vrai qu'il ressemble aux Flint. Il en a le visage carré et les cheveux noirs très épais. Et d'après sa mère, il a le même grain de beauté que son père sur la hanche gauche. Le fait que Flint soit un Mangemort ne gêne finalement personne. Un enfant n'est pas responsable des actes de son père.

La conversation dévie ensuite sur les autres Serpentards puis sur Malfoy. Harry baisse les yeux et sourit. Ron et Hermione échangent des regards amusés. Ebony, le gros hibou noir, a déjà fait plusieurs voyages vers l'île et les lettres qu'il rapporte à leur ami semblent lui faire plaisir. Celui-ci n'a pas abordé directement le sujet avec eux mais le rapprochement entre les deux ex ennemis ne fait aucun doute. Harry a l'air vraiment heureux, un peu béat même.

--Finalement, Malfoy n'était pas aussi mauvais que ça ? demande Lavande.

--Il t'a vraiment sauvé la vie alors, ajoute Ernie. Le Magenmagot semblait croire le contraire.

--Et cette histoire de lumière à Sainte Mangouste ? Qu'est-ce qu'il y a de vrai là-dedans ? ajoute Susan Bones.

Harry rougit un peu. Il lui est presque aussi difficile de parler de Draco à ses camarades que de faire un discours devant les rescapés de la guerre. Les jumelles Patil échangent un coup d'œil, tournent leurs regards vers Harry et pouffent de rire. Leur connivence naturelle leur fait deviner bien des choses. Trelawney a déteint sur elles.

--Les contraires s'attirent, on dirait, dit Padma.

--Oui, que serait la lumière sans l'ombre ? répond Parvati.

--Le Yin ne peut se passer du Yang.

--Et la haine est bien proche de l'amour.

--Le rouge et le vert sont des couleurs complémentaires.

--Le blond et le brun aussi

--Y aurait-il anguille sous roche ? demandent-elles avec un bel ensemble.

Elles ont parlé tellement vite que la question prend Harry de cours. Il bégaie un peu en répondant :

--Mais ... mais qu'est-ce que ... qu'est-ce que vous allez chercher là ?

Les autres se sont tus. Tous les regards sont dirigés vers lui. Il rougit encore un peu plus. Allez, Griffondor, un peu de courage ! Tu ne peux pas renier tes sentiments pour lui ! Mais Draco serait-il d'accord pour révéler notre relation ? Il se racle un peu la gorge et répond :

--Disons que nous ne sommes plus ennemis.

--Presque amis alors ? reprend Padma, avide.

--Plus qu'amis peut-être ? insiste Parvati, les yeux écarquillés.

--Amants ? glisse la voix un peu rauque de Colin Crivey.

Les regards se tournent vers lui. Ses camarades connaissent tous la tragédie qui l'a frappé et la haine qu'il vouait aux Malfoy. Mais il ajoute doucement :

--Si ça peut te rendre heureux, je ne t'en voudrais pas Harry. Moi aussi j'ai trouvé l'amour dans la Maison Serpentard. Nous avons tous assez souffert, non ? Nous avons droit à un peu de bonheur. Regardez Neville et Hannah ! Ils ne nous entendent même pas !

L'attention se détourne vers les deux amoureux qui sont en train de s'embrasser comme si c'était la dernière fois et tous les convives se mettent à rire. Les conversations reprennent, les toasts s'enchaînent de nouveau, à Hannah, à Pouffsouffle, à Neville, à Griffondor, à Millicent, au bébé ... Comment s'appelle-t-il ? Arctarus ? Un bien beau nom ! Longue vie à Arctarus ! C'est ça ! Hourra !

Harry soupire et se détend un peu. Merci Colin ! La brasserie retentit de cris et de rires. Heureusement, ils sont pour le moment les seuls clients. Au moment de payer l'addition, ils constatent soudain qu'ils n'ont pas assez d'argent moldu sur eux. Mais le serveur ne semble pas surpris.

--Vous venez du bar d'en face ? leur demande-t-il. Oui, je suis au courant. Vous n'êtes pas les premiers à traverser la route. Certains de vos collègues apprécient aussi de changer de monde. Je vais convertir dans votre monnaie et je ferai l'échange avec Tom, le patron du Chaudron. Ça vous fait ... voyons ... 5 gallions et 3 mornilles. A votre bon cœur, M'sieurs dames.

Ils sortent, le cœur léger et le sourire aux lèvres. Colin a raison. Maintenant, ils ont droit au bonheur. Oui ... Au revoir ! ... A bientôt ! ... A Poudlard !

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Balade en France.

Severus Snape est ... bien, on pourrait presque dire qu'il est heureux si ce mot avait vraiment un sens pour le Maître des potions. Il est dans un ... autobus moldu, bien plus agréable que le Magicobus car il ne tangue pas dans tous les sens. Les fauteuils sont moelleux et par la fenêtre, il regarde défiler la verte campagne française.

Trois Serpentards aussi contents que lui l'accompagnent. S'échapper un peu de leur île et partir à l'aventure en territoire moldu leur met la joie au cœur. Bien sûr, pendant la guerre, ils sont allés faire leurs grosses bêtises chez les non sorciers. Bien sûr, Théo a travaillé un moment dans ... ça s'appelle comment déjà ? Ah oui, un MacDo ... mais aujourd'hui c'est différent. La guerre est finie, ils sont en France et le professeur Snape les emmène en excursion au Mont Saint Michel.

Ils ont quitté l'île à l'aube sur le White Wing arrivé la veille. Christopher Fringant était seul. Colin est parti à la cérémonie; il doit s'occuper ensuite de ses affaires familiales. Lucinda en a profité pour aller faire ses courses de rentrée sur le Chemin de Traverse. Bon prétexte que voilà ! Mais le vieux marin sorcier se montre finalement bien plus indulgent que ne le supposait sa petite-fille. Il a pris le jeune Griffondor sous sa protection. Et puis, ils sont majeurs tous les deux !

Avant leur départ, Severus a distribué à Draco, Greg et Théo de l'argent moldu, des « francs »* Il leur a dit de s'amuser et de s'offrir, dans la limite de leurs moyens, tout ce qui leur ferait « plaisir ».Ce mot paraît étrange dans la bouche de leur professeur. Mais les trois Serpentards ne l'ont jamais vu aussi détendu.

Il est d'ailleurs très classe habillé en moldu, pantalon de toile, pull d'été à longues manches, Marque des Ténèbres oblige, et casquette de marin. Dans le bus qui emmène un contingent de touristes vers le Mont Saint Michel, quelques dames et demoiselles lui coulent des regards intéressés.

L'argent est bien sûr une petite avance sur la vente des lycoperdons. Bolby a changé des gallions la dernière fois qu'il est allé à Jersey. Le vieil elfe tient des comptes très précis sur la répartition de la fortune commune mais cette petite dépense n'écornera pas le magot des ramasseurs de champignons.

Seul Théo a une petite idée de la somme d'argent qu'il a sur lui. Il se sent l'âme d'un vrai touriste, prêt à satisfaire ses envies et ses folies. Les autres regardent leurs billets avec suspicion. Ils se souviennent de leurs ennuis avec le marchand de bonbons et le professeur Snape leur a bien recommandé de se conduire en simples Moldus et surtout, de ne pas se faire remarquer.

Au bout de la route, le Mont Saint Michel apparaît dans toute sa splendeur. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochent, ils distinguent mieux les remparts, les maisons accrochées au rocher et la longue flèche de l'église. Le Mont mérite bien sa réputation de site incomparable. Le bus les dépose tout en bas. Maintenant, à eux de grimper.

Ils se séparent après être passés sous la voûte de la Porte du Roy. Les trois amis entreprennent l'escalade en se mêlant aux nombreux touristes. L'ascension promet d'être rude mais tout les amuse : la foule bigarrée qui se promène, les yeux en l'air et l'appareil photo sur la poitrine et surtout l'incroyable variété de babioles présentées dans les magasins de souvenirs.

O o O o O o O o O o

Severus Snape bifurque à gauche et suit une ruelle très pentue. Il va voir un vieil ami à lui, Séraphin Després. Car sa visite en France n'est pas le fruit du hasard. Le professeur transporte dans une bourse, bien caché au fond d'une poche de sa veste, un tout petit flacon contenant un trésor : des spores de lycoperdon noir.

Oh ! Il n'y en a pas beaucoup, la valeur d'un petit pois, pas plus. Mais Severus Snape sait qu'il va rendre le vieux sorcier fou de joie et que celui-ci est prêt à donner la moitié de sa fortune, qui est conséquente, pour obtenir le trésor convoité. Séraphin Després a cent ans et il a passé presque toute son existence à faire des recherches sur les élixirs de longue vie.

Il a découvert une recette dans le grimoire de Nicolas Flamel, qu'il a retrouvé dans la bibliothèque des Bénédictins de l'abbaye. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les moines n'ont jamais été hostiles envers lui, ils respectent son savoir. Evidemment, il n'est pas question de toucher à la magie noire mais les recherches sur les préparations bienfaisantes les intéressent.

Cette recette mentionne « une pincée de poudre noire issue d'un champignon rond de mesme couleur appelé ''pet de loup'' in vulgaris » Or personne n'a récolté de lycoperdon noir depuis plus de vingt ans et le vieux sorcier se désespère. L'arrivée d' Ivory, la chouette de Severus, lui annonçant la bonne nouvelle, a manqué le faire défaillir.

Séraphin Després n'est guère plus grand que le professeur Flitwick. Il a un visage rose imberbe, des cheveux frisottés d'un blanc de neige et des yeux clairs qui au fil des ans ont perdu leur couleur d'origine. Il porte un costume de velours noir de style ancien : une casaque courte ajustée à la taille, un pantalon bouffant s'arrêtant aux genoux, des bas blancs et des chaussures à boucles d'argent.

Mais il ne détonne pas dans le paysage moyenâgeux du Mont. Les touristes qui le croisent quand il sort de sa maison pensent qu'il s'agit d'un acteur tournant dans un film ou qu'il fait partie du décor. Ils le prennent en photo si bien que le petit sorcier se retrouve dans des albums souvenirs aux quatre coins du monde.

Mais aujourd'hui, sur le pas de sa porte, il guette avec impatience l'arrivée d'un visiteur. Du plus loin qu'il l'aperçoit, il se précipite vers lui, les mains tendues.

« Severus, mon jeune ami, vous voilà enfin !

--Maître Després, le salue Snape en s'inclinant.

--Pas tant de cérémonie ! Entrez ! Entrez ! Gudule ! Les rafraîchissements !

Une elfe presque aussi vieille que son Maître s'empresse d'apporter un plateau avec un assortiment de jus de fruits et des petits gâteaux qui embaument la cannelle.

--Alors ? Alors ? Vous en avez ? questionne le petit sorcier d'un ton excité sans même laisser à son invité le temps de se désaltérer.

Ses yeux brillent, ses mains tremblent un peu, il ressemble à un enfant attendant d'ouvrir ses cadeaux de Noël.

--Oui, Maître Després, répond Severus. Nous avons eu la chance de trouver un champignon noir et ...

--Quoi ? Que dites-vous ? C'est vous qui l'avez récolté ? Vous étiez présent au moment de l'éclosion ? Ah ! Je ne doute plus de ma chance ... et de la vôtre, mon jeune ami ! Des milliers de sorciers auraient bien voulu être à votre place. Allez ! Ne me faites pas languir ! Montrez-moi ! Montrez-moi !

Amusé par l'impatience du vieux sorcier, Severus sort le petit flacon de sa pochette. Séraphin Després manque de tomber de sa chaise.

--Tout ça ? murmure-t-il d'une voix extasiée. Il y en a assez pour préparer dix chaudrons d'élixir. Il ne me manque que les trois poils tressés et la liste de Nicolas Flamel est complète. Mais j'y pense ! Vous allez pouvoir m'aider encore une fois. Il y a bien un troupeau de Sombrals à Poudlard?

--Oui. Il y a même une harde qui ...

Mais le petit sorcier ne le laisse pas finir sa phrase. Il saute à terre, attrape la main de Severus et le tire vers le fond de la pièce. Il ouvre une porte basse et pénètre avec son invité dans une grotte creusée dans le roc, sans doute par magie. Dans cet antre éclairé de dizaines de bougies se trouve un extraordinaire atelier d'alchimiste, celui dont rêve tout bon Maître des potions comme Severus Snape.

Partout des alambics, des cornues, des éprouvettes, des flacons, des coupelles, des récipients de toutes sortes. Des liquides de diverses couleurs bouillonnent sur des petits feux magiques. Des fumées s'élèvent et tournoient. L'air est parfumé d'épices et d'huiles essentielles.

Au milieu de la grotte, sur un scriban, trône un long parchemin reproduisant une page de manuscrit, la fameuse recette de l'élixir de vie.

--Personne n'est jamais entré ici, à part moi et Gudule qui ne sait pas lire, mais à vous, Severus, je peux faire confiance. Lisez ceci.

« Au dernier bouillonnement, la main qui ne voit pas ajoutera les trois crins, venant de la queue du cheval-dragon et tressés par la main qui voit. », déchiffre Snape qui n'a pas ses lunettes.

--Ceci est une traduction, ajoute Séraphin. Le texte original en vieux français était difficile à lire et surtout à comprendre. Le cheval-dragon me posait problème jusqu'à ce que j'entende parler des Sombrals de Poudlard. Je croyais que ces animaux magiques n'existaient plus que dans des contrées reculées mais les journaux en ont parlé après la guerre.

--Oui, dit Severus. Tous les êtres magiques qui vivaient dans la Forêt Interdite sont sortis pour contempler le champ de bataille après l'explosion, les hippogriffes, les licornes, les Sombrals et même quelques acromantules.

--Vous avez aussi des araignées géantes ? Leur venin est un ingrédient précieux. Croyez-vous que ... Mais revenons aux Sombrals. Ce sont bien ces animaux qui ne sont visibles que si on a vu la mort de près ?

--En effet, et c'était le cas de tous ceux qui se sont battus ce jour-là. Le reporter de la Gazette du sorcier était présent et dans son reportage, il a décrit les Sombrals qu'il voyait pour la première fois.

--Oui, c'est bien l'article que j'ai lu. Je me tenais au courant de la guerre mais vu mon grand âge, je ne pouvais y participer. Pourtant, l'année dernière, j'ai reçu une étrange visite. Un homme masqué est venu me voir. Il voulait acheter mon élixir de vie. Vous le connaissez peut-être, Severus. C'était quelqu'un d'impressionnant, d'effrayant même, à cause de sa voix sifflante et de ses yeux rouges. Il était entièrement vêtu de noir sauf ses mains qui étaient gantées de vert.

« Lord Voldemort, pense Severus. Ainsi il cherchait par tous les moyens possibles à se rendre immortel. Séraphin l'a échappé belle ! »

--Je lui ai dit qu'il me manquait plusieurs ingrédients et que l'élixir n'était pas encore prêt. Il a répondu d'une voix assez menaçante qu'il reviendrait mais heureusement je ne l'ai plus revu ... Mais je m'égare encore. Mon esprit n'est plus aussi sûr qu'autrefois. La concentration me fait défaut. Donc, revenons aux Sombrals. Si vous pouviez me procurer des crins de leur queue, je terminerais enfin mon élixir. Severus, mon jeune ami, pouvez-vous encore faire cela pour moi ?

--J'essayerai, Maître Després. Ce sont des animaux assez farouches mais je sais comment les approcher.

--Oh merci, Severus ! Voyez-vous, je suis très vieux et je sens venir la mort. Mon vœu suprême serait de réussir au moins une fois la préparation de mon élixir. Je ferais les tests sur moi, je ne courrais pas grand risque si je m'étais trompé dans les ingrédients ou dans les quantités. Mais pour cela, j'ai besoin de vous ... Severus, je vous connais depuis longtemps, vous êtes un grand spécialiste des potions. J'ai une proposition à vous faire.

--Je suis prêt à vous aider, Maître Després. Travailler à vos côtés serait un grand honneur.

--Et vous y trouveriez votre compte, mon jeune ami. Je peux faire de vous un homme très riche. Je vous propose d'être mon associé. Je vous ferais part de toutes mes recherches et je vous lèguerais mes biens à ma mort. Je n'ai pour toute famille que de lointains petits-cousins qui ne viennent me voir que quand ils ont besoin d'argent pour leurs fredaines. Il n'ont aucun intérêt à mes yeux. Alors qu'en dites-vous ?

Severus Snape n'en revient pas. Jamais il n'aurait imaginé pareille aubaine. Ce n'est pas tellement l'argent qui l'intéresse, il en a maintenant assez pour être à l'aise. Mais avoir accès à toutes les connaissances du vieux sorcier est pour lui un cadeau merveilleux. La joie qui se reflète sur son visage parle pour lui.

--Venez, Severus, allons fêter notre association avec des boissons plus pétillantes que du jus de fruits. Que diriez-vous d'une flûte de bon champagne bien frais ?

La journée passe comme l'éclair. Séraphin Després tient à emmener son invité goûter l'omelette de la Mère Poulard dans son restaurant. Il y est connu comme le loup blanc, sa table est toujours réservée et sa tenue lui vaut un mitraillage en règle de la part d'un groupe de touristes hollandais, tant il ressemble à un personnage des anciennes peintures flamandes.

Le vieux sorcier lui montre aussi sa réserve d'ingrédients,. Il en faut cent onze différents pour l'élixir, environ un tiers d'origine végétale comme les pétales de rose pourpre, un autre tiers d'origine minérale dont une perle fine et une « pierre vierge jaillie tout droit de la gueule d'un volcan » et le dernier tiers d'origine animale à l'exemple des crins de Sombral qui manquent encore à la collection.

Au moment du départ, le vieux sorcier tend à Severus une grosse bourse pleine de gallions ainsi qu'un billet à ordre pour Gringotts.

--Je ne possède pas sur place la valeur de ce que vous m'avez apporté, déclare-t-il. Voici le solde de la somme due pour les spores et une avance pour les crins de Sombral. Si, si, prenez-les, je sais que vous n'êtes pas seul dans l'affaire. Les bons comptes font les bons amis.

Puis il ouvre devant Severus un vieil écrin contenant une timbale d'argent noircie par le temps.

--C'est un portoloin, mon ami. Utilisez-le quand vous viendrez me voir. Vous arriverez derrière la maison dans mon minuscule jardin. Ah ! J'ai déjà hâte de vous revoir avec le dernier ingrédient. Il faut six semaines pour préparer l'élixir. Cela fait quatre-vingt ans que j'ai commencé mes recherches mais ces jours-là seront les plus longs de ma vie. Au revoir, Severus, et à très bientôt ! »

V v V v V v V v V v

Greg, Théo et Draco ont, eux aussi, passé une journée formidable. Ils ont fait l'escalade de la flèche presque jusqu'à la statue dorée de Saint Michel terrassant le dragon. Un bel archange que voilà avec ses ailes déployées et son épée étincelante ! Ils sont arrivés en haut essoufflés comme des Moldus, regrettant de ne pas pouvoir utiliser un peu de magie pour aller plus vite.

Ensuite, ils se sont régalés de fines crêpes bretonnes au miel, à la confiture, au chocolat fondant, le tout arrosé de cidre frais. Ils ont beaucoup apprécié cette boisson pétillante, ils n'en avaient jamais bu, ça change du jus de citrouille !. Ils ont visité la maison de Tiphaine Raguenel, la grande astrologue du Moyen Age, plus ou moins sorcière mais chut ! il ne faut pas le dire ! Et ils ont marché à s'en user les pieds jusqu'aux chevilles !

Enfin, ils ont trouvé leur bonheur dans les multiples magasins de souvenirs. Le professeur Snape n'a pas dû se rendre compte de la valeur des francs qu'il leur a remis. Ils ont pu se payer tout ce qui leur faisait plaisir mais surtout des bibelots kitchs qui les faisaient rire.

Pendant toute la visite, Théo a eu beaucoup de succès auprès des jeunes filles. Sa beauté un peu ... différente en a fait craquer plus d'une. Il s'est aussi attiré les regards de convoitise de quelques beaux jeunes hommes. Il a beaucoup souri, un peu minaudé et battu des cils. C'est si agréable de sentir qu'on peut plaire après un chagrin d'amour et des semaines de solitude.

Il s'est offert toute une série de figurines, des chevaliers à pied ou à cheval. Dès qu'il aura récupéré sa magie, il les animera et les fera combattre. Il a aussi acheté une sulfure, une fleur étrange dans une sphère de verre, à l'image de sa féminité enfermée dans son corps masculin. Bien sûr, comme ses deux amis, il n'a pas résisté aux fameuses boules à neige, toutes plus naïves les unes que les autres.

Greg a bien veillé à se conduire comme un vrai Moldu mais de temps en temps, une expression sorcière lui a échappé. « Merlin que c'est haut ! Je boirais bien une bièraubeurre bien fraîche » n'a pas choqué grand monde mais son « Par Salazar ! Si j'avais ma baguette magique, je te transformerais en Véracrasse ! » a beaucoup fait rire le gamin qui l'avait arrosé avec son pistolet à eau. Une baguette magique ! Tordant, le grand costaud !

Il a choisi de rapporter tout ce qui se boit et se mange : du cidre bien sûr et aussi un truc bizarre que le vendeur a appelé du « calva », meilleur parait-il que le cognac ou la vodka. Greg ne sait pas ce que sont toutes ces boissons moldues mais il est prêt à tenter l'expérience. Il a acheté aussi une grande boîte de biscuits de l' Abbaye, un magnifique couteau au manche sculpté et un béret de marin qui lui va plutôt bien.

Draco a fait sensation tout au long de la visite. Ses manières aristocratiques, son élégance naturelle et la couleur de lune de ses blonds cheveux ont fait tourner bien des têtes. On l'a pris successivement pour une star de cinéma Qu'est-ce que ça peut bien être ?, un célèbre joueur de football, Ah oui ! Un sport moldu ! Granger en a parlé avec son rouquin ! et un prince des mille et une nuits Prince des Serpentards suffira !

On lui a demandé des autographes et il a signé négligemment d'un paraphe énigmatique. On l'a pris en photo au moins cent fois, il va faire le bonheur de nombreux touristes de toutes nationalités. Enfin, un jeune homme très élégant lui a demandé s'il voulait devenir mannequin pour une grande marque de vêtements masculins. Draco Malfoy a vécu cette belle journée sur un petit nuage.

Il s'est attardé devant la vitrine d'un artisan qui propose des bijoux celtiques mais il n'a pas trouvé là ce qu'il cherche. Il veut faire une surprise à Harry mais les bagues, les bracelets, les chaînes et les médailles ne lui conviennent pas. Il veut quelque chose de plus ... de plus personnel.

Finalement, c'est dans une toute petite échoppe qu'il découvre enfin quelque chose qui lui plaît. Hum ! Il faudra utiliser la magie mais Harry le fera sans problème. Le vendeur lui sourit, il porte sur ses bras de nombreux tatouages. Il observe Draco d'un air connaisseur et lui fait quelques recommandations avant de lui donner un petit écrin emballé dans un papier cadeau argenté.

Draco rejoint ses camarades. Ils sont tous épuisés par leur journée d'excursion. C'est dur d'être Moldu ! Ils retrouvent Severus à la porte du Roy et repartent vers l'île, enchantés de leur visite.

Pourquoi retourner à Poudlard ? pense Draco en se couchant ce soir-là. Harry et moi, nous pourrions aller vivre en France. Personne ne nous connaît ! Nous serions tranquilles. Nous sommes riches tous les deux. Il dit qu'il m'aime et je me suis attaché à lui. Nous pourrions passer quelque temps ensemble, à voyager, à nous amuser, à profiter l'un de l'autre. Nous n'avons nul besoin de travailler ! Je suis sûr qu'il aimerait juste profiter un peu de la vie. Je lui en parlerai quand je lui offrirai son cadeau. J'espère qu'il lui plaira ...

* ° * ° * ° * ° * ° *

La fin de la Maison Black.

Harry, Ron et Hermione sont debout dans le square à la pelouse desséchée, face au 12 Place Grimmaurd. Le Ministère les a avertis qu'il y avait un problème avec la maison magique, ancien quartier général de l'Ordre du Phénix. Et le problème est devant eux. Le sort Fidelitas de dissimulation ne protège plus la demeure des Black et celle-ci est visible par tous, même par les Moldus.

C'est Bellatrix Lestrange qui a brisé le sortilège. A la mort de Sirius, elle et sa sœur Narcissa auraient dû hériter de cette maison familiale mais leur cousin l'a léguée à Harry Potter. La fidèle groupie de Lord Voldemort a voulu se venger et elle a fini par découvrir comment, en se servant du nom des Black, elle pouvait annuler la protection de la porte d'entrée.

Le Seigneur des Ténèbres a envoyé une troupe de Mangemorts à l'assaut de la maison. Mais Severus Snape avait eu le temps de prévenir l'Ordre du Phénix et l'attaque n'a servi à rien. Furieux, les attaquants ont saccagé l'intérieur, détruisant, brûlant, ravageant tout sur leur passage. Puis ils ont quitté l'endroit en laissant la porte grande ouverte.

Ce quartier de Londres est assez mal famé. Les façades des maisons sont décrépites, les vitres souvent brisées et des tas d'ordures s'accumulent un peu partout. Les habitants n'ont pourtant pas été surpris de voir apparaître un numéro 12 entre le 11 et le 13. Le sortilège d'amnésie est toujours efficace. Mais des squatters sont entrés à l'intérieur à plusieurs reprises et ils ont achevé le travail des Mangemorts. La demeure des Black n'est plus qu'une ruine.

Harry, Ron et Hermione entrent dans le hall. Le sol est couvert de débris de toutes sortes. Les Mangemorts ont trouvé un moyen de faire taire le portrait de Walburga, la mère de Sirius qui hurlait des injures et des insanités. Ils lui ont lancé un Sectum Sempra et du sang a ruisselé sur la poitrine de la vieille dame.

Un groupe de Moldus gothiques a dû trouver cela amusant. Ils ont fait brûler des bougies devant le portrait et les nombreuses bouteilles d'alcool vides montrent qu'ils ont fait cette nuit-là une fête bien arrosée. C'est peut-être ce qui a alerté le Ministère de la Magie.

Plus les trois amis avancent dans la maison, plus le spectacle est désolant. Des meubles ont été cassés et les morceaux ont servi de combustible dans les cheminées. Des papiers, des objets en miettes, des restes de nourritures jonchent le sol. Les murs sont tagués, les miroirs brisés, les rideaux arrachés.

Le salon est presque intact mais des centaines de doxys recouvrent les murs et le plafond. C'est ce qui a dû faire peur aux intrus. Les sales bestioles ont même détruit la tapisserie de la Maison Black. Dans les chambres, les matelas sont retournés sur le sol et certains d'entre eux ont dû servir à des ébats amoureux. Il règne partout une odeur de poussière et de pourriture.

Le grenier est sens dessus dessous. Quelqu'un y a peut-être cherché un quelconque trésor. Bien entendu, le moindre objet de valeur a disparu. Hermione pense que le service de détournement des objets magiques et moldus va avoir du travail avec tout ce qui va traîner dans les brocantes.

Enfin c'est définitif. La maison Black ne se relèvera pas de ce coup du sort. Ils redescendent tous les trois, en vérifiant bien qu'il ne reste personne dans la maison. Arrivés devant le grand portrait, Harry s'incline et dit avec un peu de nostalgie :

« Adieu, Madame Black. Personne ne viendra plus vous déranger. Dormez en paix. »

Il a juste l'impression qu'elle lui rend son salut. Ils sortent de ce tombeau. La rue est vide. Harry tend sa baguette magique et prononce le sort qui clôt pour toujours la maison des Black.

« Clauderus eternam ! »

La maison rétrécit, disparaît peu à peu. Les murs des numéros onze et treize se rapprochent et finissent par se rejoindre avec un bruit sourd. Une larme coule sur la joue d'Hermione. Ron la prend dans ses bras et la serre contre lui. « Adieu Sirius », murmure Harry. C'est encore tout un chapitre de son passé qui se referme. Maintenant, c'est l'avenir qui compte.

** ° ** ° ** ° ** ° **

Et l'avenir, c'est Draco.

Enfin, pour Harry, l'avenir, c'est Draco. Pour Draco, Harry ne sait pas.

Il fait voile vers l'Ile. C'est Lucinda seule qui est à la barre. Colin est encore à Londres et Christopher est souffrant. Il n'a plus de potion contre les rhumatismes, sa petite-fille doit en demander au professeur Snape par la même occasion. Du coup, elle repartira le jour même en utilisant le moteur magique.

Accoudé au rebord, Harry regarde la surface ondulante de la mer. Il aimerait bien revoir Luna ... non, Ellunae. Mais le clan des sirènes doit être en balade. Le jeune homme rêve. Il a hâte de revoir son Serpentard blond. Merlin ! Comme il lui a manqué et comme les nuits ont été longues sans lui ! Heureusement, les rêves de deux heures du matin sont revenus.

Dans le dernier, Draco lui a proposé de partir en voyage avec lui. Bien sûr, ce n'est qu'un rêve ! Le jugement n'a pas encore été prononcé mais il ne saurait tarder. Les quatre Serpentards vont bientôt retrouver leurs baguettes et leurs pouvoirs magiques. On approche de la mi-août et la rentrée à Poudlard est pour le 30. Les vacances s'achèvent.

°° * °° * °° * °° * °°

Poudlard-en-l'île, cottage Serpentard.

Lucinda est repartie. Severus a renforcé la potion anti-douleurs de Christopher avec trois spores rouges. Le vieux marin sorcier devrait être tranquille pour au moins trois mois. Le soir tombe. Le professeur, les trois Serpentards et le Griffondor savourent un sorbet aux fruits exotiques, dernière trouvaille de Bolby au marché de demi-gros de Jersey. Ils échangent des banalités.

Draco regarde Harry. Il se demande si son cadeau va lui plaire. Il a un doute tout à coup. N'est-ce pas un peu trop ... voyant ? Son beau brun est-il prêt à afficher à la face du monde ses sentiments à son égard ? Même à Poudlard ? Et lui, en aura-t-il le courage ? Peut-être qu'il vaudrait mieux se montrer plus ... dissimulateur ?

Le dîner terminé, il entraîne Harry dans sa chambre, suivi des regards des trois autres. Un peu envieux, les regards ! En voilà deux pour qui la nuit va être agréable ! La porte refermée, les sorts prononcés très vite, ils sont dans les bras l'un de l'autre, leurs lèvres scellées par un baiser, les langues se mêlant avec convoitise.

« Je t'ai rapporté un cadeau de notre excursion au Mont-Saint-Michel, dit Draco quand enfin ils se séparent.

--Oh ! Je suis désolé ! Je n'ai pas pensé à t'en acheter un à Londres ! Ah si ! J'ai les nouveaux bonbons des frères Weasley. Tu verras ! C'est une surprise !

--Plus tard, les farces des jumeaux ! Garde-les pour Greg ! Regarde.

Il agite sous les yeux de Harry une boule à neige, la plus kitch de toutes. La mer est d'un bleu vif, le Mont est en plastique à peine coloré et la « neige » est faite de toutes petites paillettes argentées. Le parfait souvenir pour touristes, celui qui traverse les âges et les modes. Le jeune sorcier brun se met à rire en secouant la boule. Il ne connaissait pas à Draco ce sens de l'humour potache.

Pendant ce temps, le blond attrape sur la commode la petite boîte emballée de papier cadeau, il hésite un peu : « Comment va-t-il réagir ? » et finalement il la tend à son vis-à-vis. Son visage est sérieux et ses yeux gris un peu ... assombris. Harry pose la boule et prend le petit paquet. Il le déballe, l'ouvre et découvre le contenu avec étonnement.

Sur un carré de coton blanc reposent deux petits anneaux brillants, bien trop petits pour être des bagues.

« Ce sont des anneaux d'oreille, dit Draco à voix basse. Un pour toi et un pour moi.

Harry relève la tête et le fixe en silence, droit dans les yeux.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? »

--Mais on peut aussi les porter ailleurs, ajoute Draco très vite en rougissant un peu.

«Merlin ! A quoi ai-je pensé ? Je suis ridicule ! »

--Tu veux dire que ... que tu veux porter le même anneau que moi ? ... Que tu veux montrer à tout le monde que ... que nous sommes ensemble ?

--Oui. C'est l'idée, en effet.

Une seconde de silence. Interminable. Et Harry se jette au cou de Draco, manquant de le faire tomber sur le lit derrière lui. Il cache son visage dans son épaule, trop secoué pour pouvoir dire le moindre mot.

--Beaucoup de gens les portent à des endroits plus ... intimes, chuchote le blond rassuré au bout d'un moment. A la poitrine par exemple, ou au nombril.

-Non, non ! A l'oreille, ce sera très bien ! Comment faut-il faire ? dit Harry en se redressant, tout sourire.

--On va avoir besoin d'un peu de magie. Il faut percer un petit trou là, reprend Draco en lui caressant le lobe de l'oreille. On glisse la petite boule à l'intérieur et l'anneau se ferme. Un sortilège pour la cicatrisation et c'est terminé.

--Allons-y, dit Harry en sortant sa baguette magique. Dans la salle de bain, on aura plus de lumière.

--Tu ne veux pas réfléchir et attendre demain ? demande Draco, amusé.

--Depuis quand un Griffondor réfléchit-il avant d'agir? Mais toi, c'est bien ce que tu veux ? Tu es sûr ?

--Potter, ne soit pas idiot, c'est moi qui te l'ai proposé, non ?

« Et c'est sûrement la plus grosse bêtise de ma vie ! Ce doit être l'influence de cet endroit imprégné de surnaturel. On dit que le Mont-Saint-Michel est un haut lieu religieux. Oui, c'est ça ! C'est encore cette histoire d'âmes sœurs. Merlin ! Il y avait en moi une étincelle de Pouffsouffle et je ne le savais pas ! Mais je ne regrette rien. Allons-y, comme dit ce Griffondor tout sucre et tout miel ! Toi, tu ne perds rien pour attendre ! Après, je te mangerai ! »

--Puisque c'est moi qui ai eu l'idée, je commence. Pose la pointe de ta baguette là et prononce le sort « Microculus », dit Draco en montrant le milieu du lobe de son oreille. Ensuite, ajoute « Sanguis Arestare » Ça devrait suffire. Sinon on trouvera un autre sort de cicatrisation. Mais il faudra fixer l'anneau avant. Sinon le trou se refermera. Prêt ?

--Ou ... oui, dit Harry qui n'est tout à coup plus très sûr de lui.

Et s'il blessait Draco ? Mais tout se passe à merveille et en un rien de temps, le petit anneau décore une oreille qui n'a même pas rougi sous les sortilèges. Les deux jeunes sorciers admirent le résultat dans le miroir. Le bijou donne à Draco un petit air rebelle, à la fois canaille et follement classe. Il lui va à ravir. On dirait qu'il a toujours été là, brillant doucement à son oreille.

--En quoi est-il ? demande Harry. En argent ?

--Non. Il ternirait et cela peut provoquer des allergies. C'est un métal moldu, un acier chirurgical, sans aucun risque de rejet ou d'infection. J'aurais pu prendre des anneaux d'or mais c'était un peu trop voyant. En platine, le vendeur n'en avait pas. C'est trop cher pour sa clientèle habituelle. Mais si tu préfères ?

--Jamais de la vie ! Ceux-là sont parfaits. A toi, dit Harry en tendant sa baguette à Draco.

Mais il y a tout à coup un problème auquel ils n'avaient pas pensé. La baguette refuse de se poser sur l'oreille de Harry. Elle ne veut pas blesser son Maître, surtout tenue par une autre main que la sienne. Le sorcier brun tente de la raisonner.

--Je n'aurai pas mal, voyons ! C'est juste pour un bijou ! Allez ! Tu verras comme je serai beau après !

Mais l' obstinée baguette bouge dans tous les sens.

--Bon ! Calme-toi ! Draco, passe-moi la baguette, je vais le faire moi-même. Elle m' obéira. Dirige seulement ma main.

De mauvaise grâce, la baguette se pose au bon endroit.

--« Microculus » prononce Harry

Et Draco glisse aussitôt l'anneau dans le petit orifice. Dans sa précipitation, le sorcier brun a oublié le second sortilège et une goutte de sang vermeille sourd de la petite blessure. Tout à coup, le temps se fige.

Les yeux écarquillés, le sorcier blond regarde dans le miroir la perle écarlate descendre et trembler au bord de l'oreille, prête à tomber. D'un mouvement impulsif, il se penche et lape la brillante larme rouge.

L'odeur du sang, le goût du sang l'envahissent en une microseconde et il se met à sucer, à lécher, à aspirer le bord sensible de l'oreille. Ses mains agrippent les épaules de Harry, il le plaque contre lui et lorsque le sang s'arrête de couler, il parcourt son cou, sa mâchoire, ses joues de baisers rapides et passionnés.

Entre chaque baiser, il prononce à toute vitesse des paroles insensées.

« Je te veux ! ... Tu es à moi ! ... A moi ! ... Tu m'appartiens ! ... Potter ! ... Je te veux ! ... Harry ! ...

Le sang de Harry Potter a fait perdre la raison à Draco Malfoy.

Le sorcier brun est trop bouleversé pour parler ou réagir. Il sent une boule gonfler dans sa poitrine. En même temps, son corps s'embrase et ses mains se posent sur la tête de Draco, se crispant violemment dans ses cheveux. Il penche un peu la tête de côté pour donner plus de place aux lèvres avides.

Et l'impensable se produit. La bouche s'attarde sur le cou, à l'emplacement de la jugulaire. Soudain, elle s'ouvre et les dents de Draco se posent sur la peau fragile sans toutefois la percer. Il sent en lui une brusque envie de mordre, de goûter de nouveau à ce sang qui lui fait perdre la tête.

D'où lui vient cette impulsion subite ? Il n'y a aucun ancêtre Vampire dans la famille Malfoy, aussi loin que remonte son arbre généalogique. Non, c'est plus profond, plus primitif. Juste l'envie de se nourrir, d'aspirer la vie par un autre moyen, de communier totalement avec un autre être. Juste l'envie de fusionner avec Harry.

Harry ! Merlin ! C'est Harry qu'il s'apprête à mordre ! A déchirer ! A vider de son fluide vital ! NON ! La bouche de Draco se détache brusquement du cou tendu vers lui. Ses mains relâchent doucement les épaules rondes. Il recule et ses yeux obscurcis reprennent vie. Il inspire profondément et tente de calmer les battements désordonnés de son cœur .

Harry n'a pas bougé, pas crié, il ne s'est pas évanoui d'horreur ! Il s'est tout simplement offert. Draco ? Un Vampire ? Il ne s'est passé que quelques secondes mais ce sont des secondes d'éternité. Lui aussi se détend. Ses mains retombent. Il respire vite. Il se tourne vers le miroir et son regard y croise celui de Draco, aussi incertain que le sien. Des yeux vert émeraude accrochés à des yeux gris ardoise. Leurs joues sont pareillement roses. Leurs bouches entrouvertes laissent passer le même souffle précipité. Que s'est-il passé entre eux ? Pourquoi leur arrive-t-il toujours des choses étranges ?

Sur le cou de Harry, les marques rouges des dents sont encore visibles. Draco lève la main et les caresse du bout des doigts.

--Je t'ai fait mal ?

--Non. C'était juste ... inattendu.

--Tu as eu peur ?

--Avec toi ? Jamais.

--Alors, si vraiment j'avais été un Vampire, tu aurais accepté de devenir mon Calice ?

--Qu'est-ce que ça veut dire ?

--Le Calice est celui qui offre son sang pour que le Vampire vive. Ils sont tous les deux liés pour toujours.

--Dans ce cas, j'aurais accepté sans hésiter. Ça aurait même été un plaisir !

--Tu es fou, Griffondor.

--Toi aussi, Serpentard.

Leurs corps se sont peu à peu rapprochés. Draco est derrière Harry, sa poitrine touche son dos, son sexe gonfle contre les fesses fermes. Harry recule pour mieux sentir contre lui la virilité déjà impatiente. Sans cesser de se regarder dans le miroir, sans cesser de sourire, ils entament un lent balancement d'avant en arrière.

Le menton de Draco se pose sur l'épaule de Harry, ses mains s'activent déjà pour le débarrasser de ses vêtements superflus. Le jeune homme brun comprend que son amant veut le prendre là, debout, face au miroir. Pour la première fois, ils vont se voir tous les deux pendant l'amour.

Cette idée l'excite tellement qu'il sent son sang irriguer tout son corps puis concentrer sa chaleur dans son ventre. Il envoie valser son pantalon tombé sur ses chevilles et sent derrière lui Draco se déshabiller à son tour en toute hâte. Puis il colle tout son corps à celui de Harry. Il ne sont plus séparés que par le tissu de leurs boxers.

Les mains du blond voyagent sur la poitrine et le ventre du brun, effleurant au passage la bosse grossissante. Le brun se cambre, sa tête part en arrière, laissant le chemin libre pour les baisers. La dernière barrière de tissu tombe. Il sent des pieds repousser les siens pour qu'il écarte un peu les jambes. Une main le pousse légèrement en avant. Il prend appui sur le bord du lavabo et sent des doigts le pénétrer, le préparer.

Les yeux toujours rivés sur le miroir, il voit leurs deux visages changer, leur sourire se crisper, leurs yeux se fermer à demi tandis que des gémissements rauques leur échappent. Quand Draco entre en lui, il ne peut réprimer un cri. Mais très vite, le plaisir les prend ensemble. Et ce plaisir est double parce qu'ils le voient en même temps qu'ils le ressentent.

Le rythme s'accélère. Leurs halètements sont si forts que peu à peu le miroir se couvre de buée et qu'ils ne distinguent plus que l'ovale clair de leur visage et leurs cheveux aux couleurs contrastées. Les bras enroulés autour de la poitrine de Harry, Draco sent son amant trembler et sursauter à chacun de ses assauts.

Il se délivre enfin et son compagnon ne tarde pas à le suivre. Ils ne bougent plus, ils laissent leurs cœurs se calmer et leur respiration se faire moins sifflante. Le miroir s'éclaircit et ils peuvent se voir, admirer chacun la beauté de l'autre après l'amour, les visages rayonnants où perlent les gouttes de sueur, les yeux un peu chavirés, les sourires revenus ...

Ils se séparent enfin sans pour autant s'éloigner beaucoup l'un de l'autre. A leurs oreilles, les petits anneaux argentés brillent faiblement. Draco pose ses lèvres sur celui du Griffondor, Harry fait de même sur celui du Serpentard. Ils scellent par ce geste une relation nouvelle.

Ils se sont déjà unis de diverses façons, aussi bien par l'âme que par le corps mais cette fois, en plus, ils se sont vus. Leurs cerveaux ont enregistré les images de cette union, des images superbes qu'ils ne sont pas près d'oublier.

*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°

Une douche délassante. Un lit aux draps frais. Deux amants allongés qui se font face, le coude posé sur l'oreiller, la tête sur la main. Une question.

« Harry, plutôt que retourner perdre toute une année à Poudlard, pourquoi ne partirions-nous pas en voyage ? »

°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*

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A suivre. Oui, je sais, j'avais dit que ce serait le dernier chapitre, mais les idées étant ce qu'elles sont ...

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*Des francs parce que la bataille a eu lieu en 1998 et qu'il n'y avait pas encore l'euro.

-Le Concombre Masqué : BD de Mandryka parue dans Pilote

-Mafalda : personnage de BD créé par Quino en Argentine.

-Ebony and Ivory : chanson écrite par Paul McCartney et interprétée en duo avec Stevie Wonder.

-James Bond : personnage littéraire et cinématographique créé à l'origine par Ian Flemming.

-La main aux doigts d'acier appartient à Terminator.

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-N'oubliez pas de reviewer ! S'il vous plaît !

 

 
 
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