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Ames soeurs
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Surnaturel  -  fr
18 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 5     Les chapitres     29 Reviews    
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Rêves et retrouvailles.

Ames sœurs.

Auteur haniPyanfar

Harry, Draco et les autres sont encore et toujours la propriété de Madame J.K.Rowling, que je me permets de complimenter pour sa Légion d'Honneur amplement méritée. ( 4 février 2009 )

Rating : T

Chapitre 5

* * * * *

Chambre de Harry Potter, fin d'après-midi.

Harry sommeille. Minerva MacGonagall vient de partir. Elle lui a donné les dernières nouvelles, bonnes ou mauvaises. La bonne, c'est cette histoire d'île où tous ceux qui ont besoin de se ressourcer, d'oublier les épreuves et de reprendre vie à l'abri de la curiosité des gens, pourraient aller s'installer pour quelque temps. Ce serait formidable !

Déjà il se sent mieux. Le guérisseur Craigg et son acolyte ne viendront plus qu'une fois par jour pour les incantations. La guérisseuse Griffith pense qu'il pourra quitter Sainte Mangouste d'ici une semaine. Et la Directrice lui a proposé de résider à Poudlard jusqu'au procès de Severus Snape, prévu dans un mois environ.

Il doit témoigner en faveur de l'ancien Maître des potions qui a été pendant la guerre un espion discret et efficace. Grâce à lui, l'Ordre du Phénix a pu connaître les plans de Voldemort et surtout le jour où il attaquerait l'école avec ses Mangemorts. Le Lord Noir n'a pas pu bénéficier de l'effet de surprise. Tout était prêt pour le recevoir.

Mais leurs forces étaient inférieures à celles du Maître des Ténèbres. Lui-même était épuisé à la fin du combat. Il se demande encore comment il a fait pour réussir à lancer l'Avada Kedavra. Il lui restait si peu d'énergie ! L'explosion dont la Directrice lui a parlé a vraiment été la bienvenue. Elle a permis leur victoire. Merlin et Morgane en soient remerciés !

Il y a quand même des choses bizarres dans ce qu'elle lui a raconté. Il ne se souvient pas de la fin du combat. Il a visé Voldemort au cœur et d'après MacGo, il l'a touché en plein front. Il a senti un choc violent, une brûlure au cou et puis tout est devenu noir.

Que vient faire dans tout cela Draco Malfoy qu'on a retrouvé en travers de son corps, avec au cou la même blessure que lui ? A-t-il réellement tenté de le sauver comme l'assure Rusard ? Harry en doute. Il n'y avait entre eux que de l'aversion, du mépris, presque de la haine.

Malfoy ... Lui et la plupart des Serpentards de dernière année avaient rejoint le camp de Voldemort. Ils se faisaient beaucoup remarquer par des actions à la fois spectaculaires et puériles. La Gazette des sorciers parlait souvent d'eux sans qu'on sache très bien si c'était pour les maudire ou les féliciter. Ils agissaient en bande et avaient à leur actif pas mal de coups fourrés. Jamais très graves : des dégâts, des blessés légers, aucun mort.

Quelquefois même, c'était risible, comme ce jour où ils s'en étaient pris à toute une famille de sorciers. Ils les avaient couverts de glu et de plumes, les avaient obligés à braire et à aboyer et pour finir, ils avaient ensorcelé leur feu pour qu'il diffuse du froid au lieu de la chaleur. Il neigeait dans leur cuisine et leurs lits étaient transformés en blocs de glace ! Les sorciers avaient porté plainte et s'étaient surtout attiré des moqueries

Harry sourit à ce souvenir. Cette famille avait mauvaise réputation. Enfin, ce n'était pas une raison ... Malfoy ... C'est étrange ... Pendant tout ce temps où ils ont été éloignés l'un de l'autre, le blond lui a manqué. Son air dédaigneux, ses remarques sarcastiques, son rire ironique, cette façon de l'appeler « Balafré » ... oui, la présence de son ennemi patenté lui manquait.

Il regrettait presque le temps des affrontements, qu'ils soient en paroles ou en actes. Ils s'étaient même battus comme des chiffonniers un jour, au détour d'un couloir, après une violente dispute. A quel sujet déjà ? Il ne s'en souvient pas. Pour rien sans doute ! Une quelconque bêtise ! Ah ! Jeunesse ! C'était le bon temps !

« Mais qu'est-ce qui me prend tout à coup ! Pourquoi je pense à Malfoy presqu'avec sympathie ? Ce n'est qu'un petit aristocrate gâté, un fils à papa prétentieux, un Sang Pur si fier de l'être ! Ça ne l'a pas empêché de se laisser marquer au bras comme du bétail ! Il s'est choisi un drôle de Maître ! MacGo dit qu'il est à Azkaban et que ce n'est pas juste ! Mais qu'est-ce que j'y peux, moi ... »

Harry bâille, se tourne sur le côté et tombe dans un très court moment de sommeil, une plongée rapide dans l'inconscient, propice à des rêves qui semblent vrais tant ils montrent des situations proches de la réalité. Sauf que cette fois, c'est ... incroyable !

Draco Malfoy est assis contre un mur. Il est nu. Ses genoux sont relevés. Il le regarde et lui sourit. Il lui fait de la main un geste d'appel. Il a l'air si doux ... si tendre ... Il est beau comme ... comme un ange ... Puis il se lève et s'avance vers lui en souriant toujours. Les yeux de Harry sont irrésistiblement attirés vers son sexe qui se soulève doucement et ...

Il se réveille en sursaut. Le rouge lui saute aux joues. Etait-il oui ou non en train de faire un rêve érotique avec ... un garçon ? Avec Draco Malfoy ! Mais ... mais c'est impossible ! C'est une honte ! Il n'a jamais fantasmé sur un garçon !

Sur Cho Chang et ses petits seins pointus, oui ! Sur Ginny Weasley et sa toison rousse moussant sur son ventre clair, oui ! Sur d'autres filles et sur leurs fesses, leurs cuisses ouvertes et leurs gémissements lascifs, oh oui ! Sur un garçon, jamais ! Sur Malfoy, au grand jamais, Merlin l'en préserve ! Et pourtant ...

Pourtant Harry Potter vient de sortir en vitesse d'un rêve où Draco Malfoy était une tentation vivante, un superbe appel à la luxure. Une seconde de plus et le désir s'emparait de lui avec toutes les conséquences ... heu ... gênantes que cela implique ! Une image de trop et c'était l'érection pure et dure ! L'horreur !

Harry se redresse dans son lit. Il faut qu'il reprenne pied dans la réalité. Il tend la main vers ses lunettes posées sur la table de chevet et au moment où il les saisit, une voix bien connue semble dire à son oreille :

«Ne porte plus jamais ces horreurs ! C'est vraiment dommage de cacher de si beaux yeux ! »

Est-il encore en train de rêver ? Est-ce que son cerveau déraille ? Ou le monde tourne-t-il à l'envers ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui se passe ?

* * * * *

Prison d'Azkaban, cellule de Draco Malfoy et Grégory Goyle.  

« Debout, Monsieur Malfoy ! Debout, Monsieur Goyle ! Fini de fainéanter ! Monsieur Snape vous attend dans une heure à son bureau. Préparez-vous et rangez votre cellule. Je veux que tout soit impeccable. Monsieur Malfoy, si vous n'avez jamais touché un balai autrement que pour le Quidditch, il va falloir apprendre. Monsieur Goyle vous montrera. Allez ! Au travail ! »

Les deux jeunes prisonniers regardent d'un air hébété le vieil Auror boiteux qui vient de les réveiller en sursaut et qui s'en va en refermant la porte à clé. Grégory se lève aussitôt, sans dire un mot et commence à s'habiller.

Draco s'est déjà aperçu que Goyle ne parlait plus beaucoup. La mort de Vincent Crabbe semble l'avoir beaucoup marqué. Etaient-ils tous les deux si proches autrefois ? Etaient-ils amis au point que la disparition de l'un plonge l'autre dans une sorte de désespérance muette ?

Quelquefois, le regard du grand Serpentard parcourt la cellule comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un. Le chagrin, la détresse se lisent sur son visage massif. Et Draco comprend d'autant mieux cette attitude que lui aussi est en manque, en manque de quelqu'un, en manque de ...

Draco se lève à son tour. Mais il ne manifeste pas ses sentiments intimes, il est un Malfoy, il reste digne et froid en toutes circonstances. La mort de sa mère l'a terriblement affecté mais il a cessé de pleurer dès qu'il a quitté l'infirmerie des femmes et ses larmes n'ont plus coulé ensuite.

Le corps de Narcissa Malfoy a été incinéré comme celui de tous les prisonniers morts à Azkaban. L'urne contenant ses cendres devrait être remise à sa famille mais elle n'avait que son fils et il est en prison lui aussi. Et sans doute pour un bout de temps. Mais Severus Snape a dit qu'il s'occuperait de tout.

Grégory s'est déjà passé un peu d'eau sur le visage et il a revêtu sa robe grise de prisonnier. Pendant qu'il refait les lits bien au carré, Draco se prépare à son tour et après une grimace de dégoût, il prend l'éponge et nettoie consciencieusement le minuscule lavabo de la cellule. Il ne sera pas dit qu'il ne fait pas sa part de travail comme tout prisonnier qui se respecte !

Il observe avec attention son camarade balayer scrupuleusement le sol et même déloger une araignée qui s'était installée dans un coin du plafond. Ainsi, c'est à ça que sert normalement un balai ? Les elfes de maison avaient bien du mérite dans l'immense château Malfoy !

Le gardien revient et ne trouve rien à redire. Il apporte le petit déjeuner, soit un pichet de thé très léger et pour chacun deux tranches de pain sec. Les deux tasses lavées, essuyées et rangées, il les fait sortir de leur cellule, sa baguette magique fermement tenue en main et il les conduit au fond d'un couloir.

# # # # #

Azkaban, appartement privé du prisonnier Snape.

La porte s'ouvre sur la « cellule » de Severus Snape. Et là, c'est un tout autre univers. En fait, l'ancien Maître des potions occupe le petit appartement du sous-directeur de la prison. Il dispose d'un bureau, d'une chambre et d'un petite salle de bain. Le soleil éclaire généreusement la pièce malgré les barreaux aux fenêtres.

Il fait doux, le feu ronfle dans un poêle de faïence. Une porte vitrée s'ouvre sur une véranda où toutes sortes de plantes poussent dans de grandes jardinières. Un petit paradis à côté de la froide cellule des deux jeunes sorciers ! Après la sortie du gardien, Severus répond à la question muette de Draco avec un rictus amusé :

« Le métier d'espion a ses avantages. J'ai beaucoup appris sur les uns et sur les autres. J'ai quelques « bons amis » au Ministère. Ils ne désirent certainement pas que je fasse des « révélations » pendant mon procès. Alors ils me gâtent. C'est d'ailleurs en insistant un peu sur des « détails » que j'ai obtenu ce que je vais vous proposer. Asseyez-vous.»

Les deux jeunes sorciers prennent place devant un grand bureau de bois foncé. Leur professeur s'installe derrière, sur un confortable fauteuil. Entre eux, rangés en bon ordre, se trouvent des livres, des parchemins, des plumes, tout le matériel nécessaire à un professeur ou à un étudiant de Poudlard.

« Il n'est pas question que vous restiez inoccupés pendant toute la journée, reprend-il. Il n'y a aucune sorte de distraction ici, pas de salle de sport, pas de bibliothèque, même pas un club d'échecs. J'ai d'ailleurs protesté à ce sujet auprès du Ministère. Les prisonniers sont des êtres humains et la plupart d'entre eux ne sont même pas passés en jugement.

--Ils ne sont pas bien soignés non plus, grogne Grégory Goyle. Les blessures de mon père ne guérissent pas. Il ne peut pas aller devant leur tribunal et se défendre contre leurs accusations fausses. Il n'a pas commis la plupart des crimes qu'on lui reproche.

--Je le sais, Monsieur Goyle et je m'en occupe aussi. Mais pour en revenir à vous, à part le ménage de votre cellule et un travail obligatoire pour la collectivité, que le gardien vous proposera deux fois par semaine, vous proposera ... fermement et je vous conseille vivement d'accepter, .vous n'aurez rien d'autre à faire ici que vous tourner les pouces.

--Quel travail ? demande Draco d'une voix froide.

--Oh ! Cela va de la lessive au nettoyage des sols et des vitres en passant par l'épluchage des légumes ... Ne haussez pas les sourcils, Monsieur Malfoy. Vous êtes dans une prison ici, pas dans un hôtel. Mais je me suis employé à vous éviter cela. Vous allez travailler ici, dans mon bureau, sous mes ordres.

--Je ne suis pas un elfe de maison, proteste Draco d'un ton pincé.

--Non, Monsieur Malfoy. Vous et Monsieur Goyle, vous êtes des étudiants de Poudlard et vous allez vous en souvenir. Vous suivrez sous mes directives tous les cours qui ne demandent pas l'emploi d'une baguette magique. En échange ...

--En échange ? demande Grégory, après un silence plein de sous-entendus.

--Vous veillerez à mon confort. Je vous signale que je dispose d'une douche que vous pourrez utiliser à tour de rôle. Des vêtements corrects vous attendent dans la salle de bain. Vous partagerez mon repas à midi et bien sûr, vous ferez la vaisselle. Le reste du temps, vous profiterez de la chaleur de mon poêle en cultivant vos jeunes esprits encore en friches. »

Severus Snape a le même air sévère que pendant ses leçons à Poudlard, mais les deux jeunes sorciers ne sont pas dupes.

--Parrain ... commence Draco.

--Professeur, Monsieur Malfoy, coupe le Maître des potions. Nous ne nous permettrons quelques familiarités que le dimanche, qui sera notre jour commun de repos. Je dois maintenant vous demander quels cours vous intéressent particulièrement. Monsieur Goyle, Madame Chourave m'a signalé que vous étiez bon en botanique ? »

Le visage du grand Serpentard s'illumine d'un bref sourire.

« Oui, professeur, c'est la matière que je préfère. Mon rêve, c'était de devenir jardinier pour cultiver les plantes magiques ou même moldues. J'ai vu que vous disposiez d'une véranda ...

--En effet. La culture des plantes carnivores était le hobby du précédent occupant de cet appartement. J'ai le projet d'y ajouter les plantes médicinales et aromatiques. C'est très utile pour la confection de nombreuses potions. Puis-je compter sur votre aide ?

--Bien sûr, professeur ! J'ai la main verte, vous savez ! Je réussis toutes mes plantations. Ça faisait beaucoup rire Vincent. Il disait qu'avec mes gros doigts ... »

La voix s'éraille un peu puis se tait ... Les nuages noirs sont de retour dans les yeux de Grégory qui détourne la tête. Severus Snape reprend après quelques instants de silence :

« Et vous, Monsieur Malfoy, je suppose que vous vous intéressez toujours aux potions et à leurs différents ingrédients ? Ici, ma réserve est beaucoup moins importante que celle de Poudlard. Certaines préparations me sont interdites. Mais j'ai à peu près ce qu'il faut pour soigner les blessés et les malades. »

Ce disant, il ouvre les portes d'un placard étroit tout en hauteur et sur les étagères sont rangés de façon impeccable des fioles et des bocaux, des boîtes et des sachets odorants. Draco reconnaît quelques noms : Belladone, Gingembre, Sauge, poudre de corne de Licorne, Bézoard, Pierre de Lune, sang de Dragon, bile de Tatou ... Il y a déjà de quoi faire !

« Je ne peux bien sûr confectionner la « Goutte de la Mort », mais je peux préparer la potion de « Remue-Méninges ». Cela vous sera très utile, à tous les deux. Monsieur Goyle, si vous vous « occupiez » de ma salle de bain ? Je pourrais préparer un planning pour Monsieur Malfoy. Ensuite nous organiserons le vôtre. Au travail ! »

Ils se regardent tous les trois. Des complices, voilà ce qu'ils sont. Prêts à s'entraider, à se soutenir, à agir en membres d'une même famille, trois êtres liés par delà leur statut, leur âge, leurs capacités. Des dignes fils de Salazar ! De vrais Serpentards !

# # # # #

Autoroute entre Londres et l'Ecosse.

Le Ministère a bien fait les choses. Il a été décidé que le voyage de Sainte Mangouste à Poudlard se ferait en voiture magique. Il sera donc rapide et confortable. En échange, les quatre convalescents ont accepté de se prêter à une séance de photos et de donner une brève conférence de presse avant de quitter l'hôpital.

Hermione, les yeux protégés par des grosses lunettes bleues : « Nous allons bien et nous remercions de tout cœur les guérisseurs et le personnel de Sainte Mangouste pour leurs soins diligents.»

Neville, un peu pâle, un pansement au front et le bras droit bandé : « Un grand merci aux étudiants médicomages qui ont fait de nombreuses recherches pour soigner nos différentes blessures. Bravo en particulier pour le baume guérissant les brûlures. »

Ron, portant sur les oreilles quelque chose qui ressemble à une paire d'écouteurs moldus : « En tous cas, je félicite les elfes de la cuisine. La poule au pot aux dix légumes et la mousse au chocolat avec des écorces d'orange ... Mmmm ! ... C' était délicieux ! »

Harry, les cheveux ébouriffés cachant sa cicatrice mais ... sans lunettes : « Non, je n'ai aucune déclaration particulière à faire. Je témoignerai sur tous les évènements au procès du professeur Snape. »

Madame Pomfresh, venue chercher « ses » blessés, fronçant les sourcils avec un air réprobateur : « Mesdames et messieurs, cela suffit. Mes malades sont fatigués. Laissez-les en paix. »

Elle entraîne son petit monde vers le monospace qui stationne dans la rue, côté moldu, près de la vitrine défraîchie du grand magasin. Le chauffeur sorcier conduit avec souplesse. Il se faufile avec habileté entre les voitures et les camions sur l'autoroute menant à Glasgow. Les passagers ne sentent aucune secousse. Ils ont l'impression de filer comme le vent.

Pendant le voyage, l'infirmière questionne les quatre blessés sur les traitements qu'ils ont subis au cours de la semaine passée.

« Monsieur Potter, comment se fait-il que vous ne portiez plus de lunettes ?

Harry a un flash rapide ... et très agréable. Quelqu'un lui dit d'une voix tendre : « C'est dommage de cacher de si beaux yeux. »

« Hermione et moi, nous avons eu de la chance. Les élèves médicomages de Sainte Mangouste ont beaucoup travaillé sur les remèdes concernant la vue. L'un d'eux est d'origine moldue et son père est herboriste. Il a mélangé les préparations magiques avec des infusions moldues. Les résultats sont étonnants.

--Oui, reprend la jeune fille. Les deux effets se combinent et s'ajoutent. Par exemple, l'essence de bleuet mélangée à l'Oculus Sempervivus à raison de dix gouttes par pinte ...

--Il t'a confié la recette exacte par écrit pour que tu la donnes à Madame Pomfresh, passe-nous les détails, Hermione, coupe Neville. Non, en fait, son idée de génie, c'est d'ajouter à la préparation un soupçon de Kélidonia. Ça, c'est formidable !

--Mais la Kélidonia n'est qu'une mauvaise herbe poussant sur des terrains infertiles ! Elle n'est pas répertoriée dans Mille herbes et champignons magiques !

--Voilà la preuve que moldus et sorciers ont tout intérêt à coopérer. La Kélidonia est une plante dangereuse. Aussi les médicomages ... non, on dit médecins je crois, l'utilisent en très petites quantités sous forme de minuscules granules.

--Et la Kélidonia a aussi guéri ma myopie, reprend Harry. Trois granules par jour pendant trois jours à trois heures solaires et à trois heures lunaires et me voilà débarrassé de mes horribles lunettes ! Madame Pomfresh, je l'aurais bien embrassé, ce jeune médicomage ! Il était joli garçon en plus !

--Quoi ? Harry ...

--Ben oui ! Un beau blond aux yeux clairs !

--Depuis quand tu aimes les blonds ? Je croyais que tu préférais les brunes ... ou les rousses ?

--Oh heu ... Ben ... Ah oui, bien sûr, dit Harry en rougissant.

--Il dit aussi que la couleur bleue a une influence bienfaisante, reprend Ron qui n'a pas fait attention à la gêne subite de son ami. L'hôpital a fait faire les lunettes de Mione sur mesure par un opticomage. Et pour moi, ils ont fait fabriquer ce casque qui filtre les sons et supprime mes maux de tête. J'entends presque normalement. Ça, c'est un vrai plaisir !

--Non ! Non ! Le mieux , c'est mon huile de Millepertuis.

--Qu'est-ce que vous dites, Monsieur Londubat ? Vous n'avez tout de même pas bu d'huile de Millepertuis ?

--Non, bien sûr ! Le jeune médicomage en a ajouté dans le baume qui soigne les brûlures, elle supprime l'odeur désagréable de la pommade et lui donne au contraire un parfum d'encens. Avant, je faisais fuir les gens, maintenant, ils « m'adorent ! » Mais pourquoi ne faut-il pas en boire ?

--C'est une purge très efficace, Monsieur Londubat. On s'en servait autrefois dans les rites d'exorcisme, pour faire sortir les démons du corps des possédés.

--Aaaaahhhh ! Je vois des petits diablotins tourner autour de la tête de Neville ! Harry ! Fais quelque chose ! rigole Ron.

--Pourquoi ? Je les trouve mignons, moi !

--N'importe quoi ! Vous êtes de vrais gamins ! » soupire Hermione.

Et les milles défilent, agrémentés de conversations légères, de rires et de distribution de jus de citrouille et de gâteaux. Le soleil s'incline vers l'horizon. La voiture a quitté l'autoroute et glisse maintenant tout aussi vite sur de sinueuses routes de montagne et tout à coup, au loin, se découpant sur le ciel assombri, apparaît l'énorme masse de Poudlard.

Les cœurs se serrent un peu. Il y a un peu plus de deux semaines, il s'est passé là de sinistres évènements. D'ailleurs, Tonks n'a pas voulu accompagner les quatre élèves. Elle est partie chez ses parents avec toutefois un doux secret qu'elle n'a partagé avec personne : Il est possible qu'elle soit enceinte de Remus, son cher amour, avec qui elle a passé des moments de bonheur si courts, si intenses ...

^ ^ ^ ^ ^

Ecole de sorcellerie de Poudlard, fin d'après-midi.

« Les voilà ! Ils arrivent ! » crie la voix grinçante de Kréatur du haut de la tour d'astronomie.

La voiture magique passe sous le porche de l'école et remonte l'allée vers le perron, où sont réunis les professeurs et les élèves présents à Poudlard pour accueillir leurs Héros. Tous ceux qui ont participé à la bataille finale sont là, impatients de revoir leurs camarades de combat. Il y a même Rusard avec Miss Teigne dans les bras.

Pourtant, quand les portières s'ouvrent et que les blessés sortent du monospace, il n'y a pas d'envolées bruyantes, pas de grandes embrassades, pas de discours, pas de larmes. Ils se sourient, se serrent parfois la main discrètement, se tapent dans le dos ou sur l'épaule. Les paroles qu'ils échangent sont plus murmurées que prononcées à haute voix.

« Content de te revoir, Nev ! Salut, Ron ! Classe, les lunettes, Hermione ! Ça va Harry ? T'as perdu tes hublots ? Entrez, les mecs ! Vous êtes chez vous ! ... »

Car ce qu'ils ont vécu ensemble, vieux professeurs comme jeunes élèves, est au-delà des mots et des gestes. Ils sont soudés par un lien invisible mais d'une solidité à toute épreuve, le sentiment d'avoir participé à une extraordinaire aventure et, pour les plus jeunes, d'en être sortis meilleurs, plus forts, plus mûrs, adultes pleinement.

Le soleil couchant illumine la façade du grand château. Les fenêtres ont retrouvé leurs vitres, réparées par une équipe d'ouvriers sorciers envoyée par le Ministère. Seuls manquent les quatre grands vitraux qui ornaient la Salle à manger. Ils symbolisaient les Maisons de Poudlard et représentaient les quatre blasons avec le Lion, le Blaireau, l' Aigle et le Serpent.

Ils sont remplacés par des panneaux translucides en attendant leur complète restauration par des gobelins hautement qualifiés. Il a fallu « appeler » les débris de verre colorés par de multiples « Accio ! » et ensuite, essayer de reconstituer le puzzle petit à petit.

Le Ministre insiste pour que tout soit terminé le jour de la rentrée, mais les petits êtres magiques n'ont pas l'habitude de bâcler leur travail. Imaginez le scandale si l'œil du Serpent se retrouvait par mégarde sur l' Aigle ou pire, sur le Lion ! Il n'y a rien de plus obstiné qu'un gobelin quand il s'agit de peaufiner une œuvre d'art. Premier septembre ou pas, Monsieur le Ministre attendra.

- _ - _ - _ - _ - _ -

Dans la salle à manger, ils sont tous assis autour de la même table, toutes Maisons confondues, professeurs et élèves mélangés. Assise à côté de Lavande Brown, Sybille Trelawney sourit. Aidée de Kréatur et d'une dizaine d'elfes de maison armés de casseroles et d'ustensiles de cuisine, elle a repoussé plusieurs attaques de Mangemorts visant à investir la Grande Salle. Son sortilège d'étoiles filantes a fait merveille.

La professeur de Divination avait révélé une autre face d'elle-même pendant la guerre. Finies les déclarations fumeuses ! Elle prédisait toujours la victoire mais elle agissait aussi pour qu'elle se réalise.

Un matin, alors que le moral au château était au plus bas après une série de mauvaises nouvelles, elle était descendue de sa tour. Elle était entrée dans la Grande Salle où professeurs et élèves étaient réunis, l'air abattu. Elle avait ôté ses longs voiles et ses bijoux, elle avait remonté ses manches et elle avait dit :

« Bon. Au travail ! Par où on commence ? »

Tout le monde avait ri et le moral était remonté en flèche. Sybille Trelawney savait aussi être drôle !

+ _ + _ + _ + _ +

Les jumelles Patil sont assises côte à côte et se tiennent par la taille. Elle se sont mutuellement sauvé la vie pendant le combat. Et dire que pour les protéger, leur père voulait les envoyer dans leur famille en Inde ! Là où les grands-mères, les tantes et les cousines auraient essayé par tous les moyens de les marier avec de « beaux partis » pour les préserver de la vie dissolue qu'elles mènent en Angleterre.

Une vie dissolue ! Elles ne sont jamais sorties avec des garçons si on excepte le bal de Noël où elles avaient Ron Weasley et Harry Potter comme cavaliers. Et quels cavaliers ! Elles n'avaient mis les pieds sur la piste que pour la première danse pour Parvati et la dernière pour Padma. Et avec un élève de Durmstrang en plus !

Non ! Elles n'avaient pu montrer leur détermination et leur courage que pendant cette terrible guerre. C'étaient des combattantes redoutables, leurs sortilèges étaient puissants et rataient rarement leurs cibles. Alors, pas question de se laisser marier au premier prétendant venu ! Elles choisiraient elles-mêmes leur compagnon et il avait intérêt à être à la hauteur !

'' - '' - '' - '' - '' - ''

Hannah Abbott s'est installée à côté de Neville. Ils se regardent tendrement et ne disent pas grand chose. La main de Neville repose sur celle de la jeune fille. Hannah ! Chanceuse et malchanceuse à la fois ! Elle a été mise hors de combat dès les premières minutes de la bataille.

Un « Destructio » lancé par Yaxley, le Mangemort albinos qui se targue d'avoir les yeux rouges comme son Maître, a frappé les sabliers des quatre Maisons juste derrière elle. Elle a été assommée par le couvercle de l'un d'entre eux et toutes les pierres de couleurs lui sont tombées dessus, la recouvrant presque complètement. Rubis, saphirs, topazes et émeraudes l'ont finalement protégée mais du coup, elle n'a pas vu grand chose de la bataille.

Le souffle de l'explosion qui a pu franchir la porte a balayé les pierres et l'a réveillée. Elle est sortie derrière MacGo et a tout de suite cherché Neville des yeux. Quand elle l'a découvert, brûlé sur une grande partie du corps, elle a cru s'évanouir de nouveau. Puis dans un sursaut de volonté, elle a réagi en lançant un sortilège de réfrigération qui a stoppé la destruction des chairs.

Madame Pomfresh l'a félicitée de son sang-froid. En agissant aussi rapidement, elle a limité l'étendue et la profondeur des brûlures en particulier sur le visage et le cuir chevelu. C'est grâce à elle si Neville n'est pas chauve. Elle est amoureuse de lui depuis longtemps déjà et peut-être l'aime-t-il aussi ? En tous cas, elle l'espère.

^ - ^ - ^ - ^ - ^ -

Colin a installé Luna à côté de lui comme d'habitude. Il garnit son assiette et glisse une cuiller dans sa main. Il essaye par tous les moyens de lui faire avaler quelques bouchées. Il lui parle doucement mais elle est toujours dans son monde. Elle mange distraitement ou bien elle repousse la nourriture au bord de l'assiette, selon son envie.

Pourtant, aujourd'hui, son regard semble moins vide. Elle tourne la tête à gauche, à droite. Elle pose sa cuiller, se lève et fait lentement le tour de la Grande Salle. Elle soulève les lourdes tentures, visite un placard, regarde sous une table. Visiblement, elle cherche quelque chose ou quelqu'un. Mais à part Colin, personne ne fait attention à elle.

Elle revient à table et se rassoit. Il lui demande doucement:

« Que veux-tu, Luna ?

--Ames sœurs », répond-elle d'une voix si basse qu'il est le seul à l'entendre.

Le cœur du jeune sorcier se serre. Il a compris ce qu'elle essaye de dire. Ces mots, elle les a prononcés à Sainte Mangouste dans la chambre où reposaient Harry et ... Malfoy. Il regarde de l'autre côté de la table leur jeune héros qui se penche en souriant vers sa voisine et lui murmure quelques mots qui la font rire. Et pour la première fois, Colin se dit que finalement, Luna est peut-être plus qu'une Fée. Un Ange ? .

* ° * ° * ° * ° * ° * °

C'est Ginny qui est assise à côté de Harry. A l'arrivée du monospace, elle a embrassé son frère, Hermione puis elle a posé ses lèvres sur la joue de son ancien amoureux. Ils se sont regardés en souriant mais aucune flamme ne brûlait dans leurs yeux.

Leur attirance mutuelle s'est estompée peu à peu au cours de cette année cruelle. C'étaient des amours adolescentes, des feux de paille vite allumés, vite éteints. Elle le considère comme un ami très cher, comme un compagnon de lutte. Elle lui trouve bonne mine. Il ne semble pas avoir de grosses séquelles de son combat contre Voldemort.

Elle ne se doute pas du sentiment nouveau qui ravage le cœur et les sens de son voisin de table. Le jeune sorcier brun, le Sauveur, Celui-qui-a-survécu, est habité chaque nuit par un rêve, un fantasme inouï. Dans les limbes du sommeil, c'est un garçon qui lui sourit, qui le prend dans ses bras, qui l'embrasse, qui ... Les songes de Harry Potter sont peuplés d'un blond aux yeux gris, ils sont remplis de Draco Malfoy.

Tout a commencé à l'hôpital, après la visite de Minerva MacGonagall. Pour la première fois, il a vu en rêve son ennemi intime, nu, l'appelant et lui souriant d'un air tendre. Depuis, chaque nuit, vers deux heures du matin, une image de Malfoy et de lui s'impose dans son sommeil. Ils sont assis côte à côte et ils se parlent gentiment, ou ils sont debout et se tiennent par la taille, ou encore, ils sont couchés dans les bras l'un de l'autre ...

Au début, Harry a essayé de résister à la répétition de ces rêves insensés. Mais maintenant, il se laisse aller au plaisir que lui apportent ces moments virtuels passés avec son ennemi. Quand il se réveille, il se sent heureux, détendu, comme s'il venait de passer quelque temps avec ... avec qui ?

Un ami ? Un frère ? ... Son jumeau ? Son double inversé dans un miroir ? ... Ou une indispensable moitié de lui-même ? ... Le jeune sorcier brun a cessé de se poser des questions, il accueille les images avec à la fois de la joie et de la résignation. On ne peut rien contre ses rêves. D'ailleurs, c'est un secret, un secret bien agréable. Personne n'est au courant. Alors, ce n'est pas grave.

Et puis, les images sont érotiques mais sans excès. Il ne s'est jamais vu – et Merlin l'en préserve ! -- en train de faire l'amour avec Draco Malfoy. Non, ils se touchent, se caressent, s'embrassent, se sourient ... mais tout de même, ils sont toujours nus. Pourquoi ?

Harry pense qu'il est influencé par ce que MacGo lui a raconté à propos de la bataille. Le fait de savoir que Malfoy a voulu lui sauver la vie doit perturber le cours normal de ses pensées. D'ailleurs, dès demain, il va interroger Rusard à ce sujet et essayer de se souvenir. Quelque chose lui a peut-être échappé. Ce choc violent, par exemple, qu'est-ce que c'était ?

La mémoire de Harry est sélective, il ne s'en rend pas compte et c'est compréhensible. Au moment de lancer l'Avada sur Voldemort, il a dû mobiliser tout ce qui lui restait d'énergie. Son être entier était focalisé sur cet instant fatidique. Soit il réussissait son dernier sortilège, soit il mourait et le monde magique basculait dans les Ténèbres. Rien d'autre que le sortilège final n'avait plus d'importance.

Ensuite, son esprit a longtemps flotté entre le néant et un état second, une réalité différente. Il sait que certains souvenirs lui échappent mais sa magie est encore trop faible pour reconstituer le puzzle des évènements passés. D'autant qu'il lui manque une pièce importante.

Aussi étrange que cela puisse paraître, Harry ignore le phénomène lumineux qui l'a uni pendant près d'une heure à Draco Malfoy. A Sainte Mangouste, personne ne lui en a parlé. Soit par gêne, soit par honte, médicomages et guérisseuses n'en ont rien dit. L'enlèvement de Draco Malfoy par les Aurors pèsent sur leur conscience. Mais puisque Harry Potter était encore dans le coma à ce moment-là, cela n'a pas trop d'importance s'ils se taisent. Même Ron, Hermione et Neville ne sont pas au courant.

Rita Skeeter n'assistait pas à la brève conférence de presse. Elle suit avec passion les procès des Mangemorts. Elle n'a pas pu mettre sa goutte de venin dans les questions posées et Harry n'a pas eu l'occasion de lire la Gazette du Sorcier. D'ailleurs, il déteste ce journal. Pourtant, c'est une remarque de Lavande Brown, assise en face de lui, qui va le mettre sur la voie des souvenirs.

« ... le procès d' Antonin Dolohov. Le Ministère n'a pas pu confisquer sa fortune. Le Mangemort est complètement ruiné. Il paraît qu'il jouait gros jeu. Il a hypothéqué son château et les gobelins de Gringotts qui lui avaient prêté de l'argent, ont récupéré les gallions de son coffre.

--Mais à quoi jouait-il ? demande sa voisine Pansy.

--Au poker magique ! Tu te rends compte ! Alors que Dolohov est le pire des occlumens ! Ses partenaires de jeu n'avaient aucun mal à lire dans sa tête ! Enfin, c'est ce que raconte la Gazette !

--Ah ! Ne me parle pas de ce torchon, reprend Pansy. Tu te rappelles ce que Skeeter a raconté sur la bulle de lumière qui entourait Harry et Draco ? Celle-là, si un jour je la rencontre dans un coin sombre, je ...

--Quelle bulle de lumière ? »

Harry interrompt brusquement la conversation des deux filles. En même temps qu'il pose la question, il a la vision ultra rapide mais précise, de lui et de Draco, enlacés, tournant lentement dans une spirale de blancheur et de douceur, un autre univers, un « ailleurs ». L'image s'efface mais l'impression reste. L'impression d'un intense moment de bonheur.

« Le phénomène lumineux qui a précédé votre guérison, Harry. L'ouverture de votre Troisième Œil. »

C'est Sybille Trelawney qui a répondu et sa voix n'a plus rien de mystérieux comme autrefois. Elle est ferme et assurée. Elle a lu la Gazette comme tout le monde mais son journal, « Magie et Voyance », a publié une interview du guérisseur Milaretan qui donne une autre version de l'histoire, basée sur les sept « portes » du corps humain.

« Ne souriez pas, Harry, reprend-elle. Il y a plusieurs explications à ce phénomène. L'emploi de la magie noire par Draco Malfoy, sans baguette magique et en état de coma profond, en est une. A mon avis, ce n'est pas la meilleure. Je vous montrerai les articles des journaux demain si vous voulez et nous en discuterons. J'en ai d'ailleurs parlé à Minerva et elle est d'accord. Votre santé est assez bonne pour que vous puissiez supporter les chocs.»

Harry regarde la professeur de Divinations avec étonnement. Où est la Sybille Trelawney qui prédisait sa mort à chaque heure de cours autrefois ? Elle est là, tranquille, heureuse semble-t-il. Elle ne porte qu'un collier , une chaîne où sont accrochées des piécettes d'argent, et sa main droite est ornée d'une seule bague, un cercle d'or griffé d'une opale irisée.

Sur ses épaules, son châle de soie aux longues franches ne sert qu'à la protéger du froid et on peut ainsi voir qu'elle a de très beaux cheveux d'un noir brillant, juste parsemés de quelques fils blancs. La guerre a changé Sybille Trelawney comme beaucoup d'autres. Comme Draco Malfoy, peut-être ?

= = = = =

La nuit suivante, dortoir des Griffondors.

Ils sont cinq dans la tour ronde de Griffondor, Harry, Ron, Neville, Dean et Seamus. Ça leur semble étrange d'être réunis à nouveau dans ce lieu intime, où ils dorment côte à côte depuis presque sept ans. C'est enfin une nuit où ils seront tranquilles, une nuit d'après la guerre, une nuit où ils pourront rêver de jours meilleurs sans crainte du lendemain.

Ils rient et par habitude, ils se jettent deux ou trois coussins à la tête. C'est si bon de se comporter encore comme des gamins. Une dernière fois pour Seamus. Demain il parlera à Harry puis, selon son vœu après la mort de Macnair, il partira. Il peut enfin évoquer la mort de Justin sans que son ventre se torde de douleur. Il est juste venu dire adieu à ses amis et à sa jeunesse.

Ron et Dean discutent de leurs sports favoris. Les matchs professionnels vont bientôt reprendre. Au Quidditch, les Canons de Chudley vont-ils enfin faire une bonne saison ? Qui va gagner le Mondial de foot, cet été en France ? Le grand brun parie sur le Brésil. Dommage que l'Angleterre n'ait pas été sélectionnée !

Neville ne dit rien. Il est préoccupé. Sa terrible grand' mère acceptera-t-elle sa relation amoureuse avec Hannah ? Les Abbott sont des sorciers de Sang Pur, ils appartiennent à une ancienne famille qui a ses racines à Godric Hollow, comme Harry, mais Augusta Londubat la trouvera peut-être trop insignifiante. Pourtant, lui commence à l'aimer et maintenant que Voldemort a disparu, il peut songer à l'avenir ...

Harry ...

Il est deux heures du matin et Harry rêve. Pour la première fois, il n'est plus dans une chambre en compagnie de Draco. Ils sont tous les deux dans la Forêt Interdite, au bord de cette clairière où Quirell se nourrissait pour son Maître du sang d'une licorne. Mais rien n'est pareil. Tout est tellement beau ...

Il fait jour et les rayons du soleil traversent les feuillages des grands arbres, dessinant sur la mousse des taches de lumière mouvantes. L'air est très doux et ils sont nus. Ils se tiennent par la taille, épaule contre épaule, hanche contre hanche. Ils admirent ensemble la licorne qui s'avance lentement vers eux.

Son pelage est blanc comme la neige. Sa corne spiralée luit sous le soleil. Les longs poils de sa queue et de sa crinière ont des reflets argentés quand ils ondulent dans la lumière. Et ses yeux sont gris, du même gris que ceux de Draco. Elle s'approche d'eux et son regard est irrésistible.

Ensemble, ils avancent une main et caressent doucement son cou. Elle secoue la tête et émet un hennissement feutré. Il se dégage d'elle une sorte d'aura paisible. Elle irradie de douceur. Elle leur communique sa magie et sa chaleur. Ils se sentent heureux, en harmonie avec elle, avec la beauté qui les entoure ... Un long moment de calme, hors du temps ... Une image qui disparaît peu à peu dans un nuage blanc ...

Harry se réveille, un sourire aux lèvres. Encore une fois, « Draco » l'a visité cette nuit. Ils soupire de plaisir, se retourne et se rendort. Finis, les anciens cauchemars ! Maintenant, il aime les nuits autant que les jours. Il est libre de rêver ...

La même nuit, à Azkaban.

Il est deux heures du matin, Grégory Goyle ronfle mais Draco ne l'entend pas. Il est loin Son corps est en prison mais son esprit est libre. Il est à Poudlard, dans la Forêt Interdite, au bord d'une clairière. Il est à côté de Potter, et comme dans tous ces étranges rêves qu'il fait depuis qu'il est sorti du coma, ils sont nus.

Leurs peaux se touchent à peine, pourtant, il sent la douceur et la tiédeur de celle de son voisin. Il fait nuit. La lune pleine inonde la clairière d'une clarté irréelle. Tout est tranquille. Un vent léger fait frissonner les feuilles des arbres majestueux.

Ils ne sont pas seuls. Une licorne est juste devant eux. Elle ne bouge pas et les regarde. Ses yeux sont verts, d'un vert qu'il connaît bien, le vert des magnifiques yeux de « Harry ». Une sorte de feulement roule dans sa gorge et elle secoue la tête, faisant onduler les longs poils de sa crinière.

Ils avancent la main en même temps et la posent un instant sur le doux pelage blanc. Elle recule et après un dernier regard, elle s'en va et disparaît dans l'ombre de la Forêt. Autour d'eux, le paysage s'efface peu à peu.

Draco se réveille, soupire en entendant les ronflements de son voisin de cellule et essaye d'analyser le rêve qu'il vient de faire. Pourquoi Potter vient-il chaque nuit le hanter ? Est-ce à cause de ce phénomène lumineux qui a eu lieu à Sainte Mangouste et dont son parrain lui a parlé ? Leurs esprits sont-ils vraiment liés ?

Est-ce à cause de ce qu'il a fait le jour de la bataille ? Quand, sur un coup de folie, il a décidé en un éclair de sauver le Sauveur ? Est-ce parce qu'il a risqué sa vie pour le Survivant ? Potter lui apparaît maintenant sous un nouveau jour ? S'intéresse-t-il à LUI ? Commencerait-il à ... l'aimer ?

Draco se retourne rageusement et tente de se rendormir ... Pas facile avec toutes ces questions en tête ...

La Gazette du sorcier. Un article de notre journaliste, Rita Skeeter.

« C'est demain que débute le procès de Severus Snape, le Mangemort soupçonné d'être traitre à son camp. L'ancien Maître des Potions de Poudlard, redouté de générations d'élèves, doit répondre de plusieurs chefs d'accusation au premier rang desquels se trouve le meurtre du professeur Dumbledore, alors Directeur de l'école, Grand Manitou de la Confédération des mages et magiciennes, Président sorcier du Magenmagot et Fondateur de l'Ordre du Phénix.

Severus Snape est décrit par toutes les personnes qui l'ont approché comme un être froid et sévère, un Serpentard qui n'a jamais caché sa profonde aversion pour notre Sauveur, Celui-qui-a-vaincu-le-Seigneur-des-Ténèbres.

Harry Potter, car c'est de lui qu'il s'agit, a accepté, dans sa grande bonté, de venir témoigner en faveur de celui qui a manifesté un peu tard son ralliement à la cause du Bien, c'est-à-dire après la bataille qui a vu la défaite de son Maître ...

A suivre ...

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Pyanfar ne serait pas contre quelques reviews d'encouragement vu qu'elle n'a plus de chapitre d'avance et qu'elle cogite beaucoup pour vous donner une suite rapide et acceptable ...

 

 
 
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