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au 31 Mai 21 :
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Ames soeurs
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Surnaturel  -  fr
18 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     29 Reviews    
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Triste réveil.

Ames sœurs.

Auteur : haniPyanfar

L'univers Potter appartient à JKR ...

Rating T

Rappel : Sainte Mangouste, la nuit suivant le phénomène de lumière.

Les deux gardes ronflent dans leurs fauteuils. Ils sont réveillés en sursaut par quatre Aurors, suivis du Directeur O'Really bien embarrassé et de la guérisseuse Griffith très en colère. Celle-ci leur annonce que, par ordre du Ministère, Draco Malfoy doit être immédiatement transporté à Azkaban.

Les deux hommes ahuris laissent entrer les Aurors. Bien malgré elle, la guérisseuse enlève le cercle de métal, les pierres de guérison et le bracelet de perfusion. Deux Aurors enveloppent le corps de Draco dans une couverture et sans un mot se dirigent vers la porte.

« Prenez au moins ce qui est nécessaire pour le soigner, proteste le directeur de l'hôpital.

--Il y a tout ce qu'il faut à Azkaban », dit celui qui semble leur chef.

Ils partent sans plus attendre comme s'ils craignaient qu'on ne les en empêche. D'un geste de sa baguette magique, la guérisseuse range la chambre. Elle n'a rien pu faire. L'ordre était signé du Ministre de la Magie lui-même. Elle s'éloigne en compagnie du Directeur. Les deux gardes se rassoient lourdement dans leurs fauteuils.

Harry est seul dans la chambre. Il ne s'est aperçu de rien. Draco non plus. La séance de l'après-midi a si profondément marqué leurs esprits qu'ils sont totalement déconnectés de la réalité. Ils flottent encore dans une lumière dorée. Les temps sombres sont devant eux. Bienheureuse ignorance.

Chapitre 4

Chambre de Harry Potter, le lendemain après-midi.

* * * * *

L'esprit de Harry s'éveille doucement dans son corps. Il se sent parfaitement bien. Encore un peu dans le brouillard mais reposé, détendu. En pleine forme ! Ah ! Il se souvient ! La dernière fois qu'il est « sorti », il s'est passé quelque chose qui l'a empli de bonheur.

Son compagnon de chambre, « Draco », ... un prénom étrange, mais un garçon merveilleux, ... « Draco » ... c'est si agréable à dire ... oui, Dra-co ... l'a tenu dans ses bras et c'était ... il n'y a pas de mot pour dire ce qu'il a ressenti ! C'était si ... extraordinaire !

Il aimerait bien « sortir » de nouveau pour le revoir. Une nouvelle porte, voilà ce qu'il souhaite ! Peut-être Draco pourra-t-il lui en dire plus sur cette école de sorciers, Poudlard c'est ça, ... ou sur cet accident qui les a menés tous les deux à l'hôpital ... ou sur toute autre chose ... Le simple fait d'être près de lui est déjà un tel plaisir !

Si seulement il retrouvait ses souvenirs ! De temps en temps, il a des sortes de flashs. Maintenant par exemple, il « voit » un grand parc ... rempli de gens ... qui se battent ? ... Qui se battent vraiment ... à coups d'éclairs ... de toutes les couleurs ...

Lui aussi se bat ! Contre un homme très grand, vêtu de noir ! Ils tiennent tous les deux en main une baguette magique ! Des sortilèges ! Ils se lancent des sortilèges ! Et il n'est pas seul ! Un grand roux ! Ron ! C'est Ron ! Son ami ! Son frère ! Et là, Hermione ! Neville ! Et à ses pieds, un serpent !

L'esprit de Harry vacille sous l'horrible vision. Sa mémoire lui revient d'un coup et ce ne sont plus des instants de bonheur qui envahissent ses pensées. Il est Harry Potter et il se bat presqu'avec désespoir contre un adversaire plus fort que lui, il se bat contre Lord Voldemort !

Harry voudrait crier, sortir de cet enfer ... Et tout à coup, sa septième porte s'ouvre. Au sommet de son crâne, une étincelle rosée libère son esprit qui jaillit hors de son corps, paniqué par les images qui viennent de le bouleverser.

Aussitôt, il cherche son compagnon des yeux. Mais le deuxième lit est vide. Il fait un bond jusque là, il regarde partout, désespérément, il fait le tour de la chambre, mais rien ! Draco a disparu. C'en est trop pour lui ! Les deux chocs consécutifs ont raison de son coma. Son corps réel se réveille brutalement, s'agite en tous sens, se tord de souffrance.

Une longue plainte rauque déchire sa gorge. Les pierres de guérison deviennent rouges. Au loin, un son strident alerte les médicomages. Le spectacle qui les attend dans la chambre est tragique. Harry est tombé de son lit, il tremble de tous ses membres. La perfusion s'est arrachée de son bras. Les pierres tournent au-dessus de lui à toute vitesse.

Ses yeux sont ouverts mais ils semblent ne rien voir. Et ce cri de souffrance qui ne s'arrête pas ! Les guérisseurs se précipitent. Ils prononcent le plus rapidement possible les incantations pour calmer le malade. Harry est de retour parmi les vivants mais dans quel état !

Une heure plus tard, il est de nouveau étendu sur son lit, calme mais épuisé. Ron et Hermione sont là, à ses côtés. Malgré leur état de faiblesse, ils sont sortis de leurs chambres, s'aidant l'un l'autre, et se sont précipités aussi vite que possible auprès de leur ami souffrant. Ils ne disent rien. Eux ont déjà eu le temps de digérer les évènements, Harry pas encore.

Et ce n'est pas tout ! Non seulement, les horribles souvenirs vont le hanter pendant longtemps mais en plus, il est en état de manque. Il ne sait pas de quoi. En redevenant Harry Potter, il a effacé les instants où son esprit amnésique sortait de son corps et rencontrait ... quelqu'un.

Il a perdu les instants de bonheur où, en compagnie de ce ... quelqu'un, il commençait une autre vie . Il ne lui reste qu'un grand vide, un trou noir accompagné d'un tel sentiment de solitude qu'il regrette presque de s'être réveillé, d'être sorti de son état de mort douce, de ne pas être finalement tout à fait mort.

* * * * *

Prison d'Azkaban, infirmerie des femmes.

Severus Snape pose doucement la main sur l'épaule de la femme étendue sur un lit étroit. Elle est encore belle malgré son teint blafard, ses joues creuses et ses yeux largement cernés de violet. Il lui a donné une potion qui l'endort en même temps qu'elle calme sa douleur. Mais il doit lui annoncer la nouvelle.

« Narcissa ! Narcissa ! Réveillez-vous ! »

Elle ouvre péniblement les yeux. L'explosion qui a tué son mari l'a projetée à terre si fort que ses blessures sont inguérissables, même pour un sorcier aussi puissant que le Maître des potions de Poudlard. De toutes façons, celui-ci a été privé de sa baguette magique avant d'être envoyé à Azkaban.

La seule chose qu'il puisse faire ici, c'est de concocter des remèdes et le médicomage qui s'occupe des blessés en est bien content. Il fait ce qu'il peut avec les moyens du bord mais le principal souci du Ministère n'est pas de soigner des Mangemorts après la bataille. Ses possibilités sont donc réduites.

D'autant plus que lui non plus ne peut utiliser sa baguette magique. C'est un ancien alcoolique repenti. Par négligence, il a causé la mort de deux de ses malades. Il en a encore pour un an à travailler à la prison avant d'être libéré. Il exerce son métier pour payer sa dette envers la société sorcière. C'est un travailleur en prison ou un prisonnier au travail. C'est selon.

Snape jouit lui aussi d'un statut particulier. Il porte la Marque des Ténèbres mais il a été reconnu comme espion au service de l'Ordre du Phénix. Il est à Azkaban seulement en attendant son procès qui ne saurait tarder. Il en sortira bientôt, libre et blanchi.

Sa cellule est ouverte le jour, il peut donc aller et venir à sa guise à l'intérieur de la prison. Il est seulement enfermé la nuit mais cela ne le gêne pas. Il évite toutefois de se rendre dans l'infirmerie des hommes. Même si les sorciers qui sont là sont hors de combat, beaucoup ne cachent pas leur haine envers celui qui a trahi leur Maître.

A l'infirmerie des femmes, il n'y a que Narcissa et deux sorcières qui sont coupables de meurtre. L'une a tué son mari qui la battait et la trompait, l'autre a fait volontairement explosé la maison de ses voisins moldus sous prétexte que leur coq la réveillait trop tôt le matin. Toute la famille est morte. La sorcière a été condamnée au baiser du Détraqueur et maintenant elle gît sur son lit, inconsciente. Sa fin est proche.

C'est d'ailleurs la dernière victime de cette condamnation barbare. Les Détraqueurs sont enfermés dans les souterrains d'Azkaban et ne peuvent en sortir. Ils vont périr bientôt faute d'âmes pour se nourrir. Les priver de leur nourriture favorite est le seul moyen qu'on trouvé les Aurors pour les détruire.

Narcissa aussi est proche de la mort mais elle s'accroche de toutes ses dernières forces au peu de vie qui lui reste. Elle sait que son fils est vivant et son plus cher désir est de le revoir avant de mourir. Aussi accueille-t-elle la nouvelle que lui apporte Severus avec une grande joie.

« Draco est ici, lui explique le Maître des potions. J'ai obtenu du Ministère qu'il soit installé dans une cellule particulière et non avec les Mangemorts dans l'infirmerie. Son camarade d'école Grégory Goyle est avec lui; Il est presque guéri de ses blessures.

--Quand ... quand pourra-t-il venir .. me voir, murmure-t-elle.

--Hé bien, reprend Severus Snape avec un peu d'embarras, pas tout de suite. Il ... il ne peut pas encore se déplacer. Mais je vous rassure, Narcissa, il va bien. Tenez bon encore quelques jours. Je suis en train de vous préparer une potion qui vous redonnera un peu de forces.

--Donnez-la à ... mon fils. Je n'en ai plus ... besoin. Je voudrais juste ... l'embrasser et lui dire ... adieu. »

Le visage du sorcier qui faisait autrefois trembler ses élèves à Poudlard s'adoucit d'un sourire réconfortant. Pauvre femme ! Si elle savait que Draco est encore dans le coma ! La brutale décision du Ministère a pris Snape de court. Il a juste pu éviter la salle commune de l'infirmerie à son protégé.

Que s'est-il passé à Sainte Mangouste pour que le Ministre ne respecte pas sa promesse ?

_ + _ + _ + _ + _ +

Bureau du Ministre de la Magie.

« Il suffit, Minerva ! C'était la seule chose à faire ! Nous ignorons ce qui s'est réellement passé dans la chambre de Harry Potter. Mais il était de mon devoir de prendre toutes les précautions utiles à sa protection. Je n'allais pas attendre que vous débarquiez une nouvelle fois à Sainte Mangouste avec votre escadron de vaillants guerriers.

--Mais Draco Malfoy n'allait pas attaquer Harry puisqu'il a risqué sa vie pour le sauver !

--Rien n'est moins sûr, Minerva. Le témoignage de votre concierge n'a pas convaincu grand monde . Vous avez été témoin des discussions du Magenmagot. Rusard a très bien pu inventer cette histoire pour se donner de l'importance.

--Bien sûr ! Et Dolorès Ombrage a eu le temps de distiller son venin ! Vous souvenez-vous de ses manigances quand elle a remplacé Albus à la tête de Poudlard, du temps de votre prédécesseur? Elle a pourtant réussi à rentrer de nouveau dans les bonnes grâces du Ministère. Les flatteurs trouvent toujours leur place partout !

--Vous allez trop loin, Minerva ! Dolorès Ombrage travaille de façon efficace. Et elle sait s'entourer de bons collaborateurs.

--Oh oui ! Ça, vous pouvez le dire ! Elle avait recruté une Brigade Inquisitoriale à Poudlard, et avec le jeune Malfoy à sa tête, si j'ai bonne souvenance.. Pourquoi a-t-elle tellement insisté pour qu'il aille à Azkaban ? Je croyais qu'elle aimait bien les Sangs Purs ?

--Dolorès songe à réquisitionner le château Malfoy pour y installer un orphelinat. Beaucoup de jeunes enfants ont perdu leurs parents pendant la guerre. Il est juste que les biens des Mangemorts soient confisqués et servent à la communauté sorcière.

--Dolorès ... Tiens tiens ... Vous aurait-elle embobiné, Rufus ?

--Appelez-moi Monsieur le Ministre, Minerva. Votre grand âge ne vous donne pas tous les droits. Oui, Madame Ombrage veut donner aux pauvres orphelins tout l'amour maternel qu'elle aurait souhaité donner à ses propres enfants si elle avait pu en avoir.

--Des pauvres orphelins ... Voyez-vous ça ! Ça ne lui donne aucun droit sur le château Malfoy. Draco peut encore le revendiquer s'il a trahi son Maître !

--Le jeune Malfoy a la Marque. Il ne peut rien réclamer de son héritage. Sauf évidemment s'il prétend avoir voulu sauver Harry Potter. Une bien bonne excuse ! Et une excellente idée aussi qu'a eu là votre concierge ! Il faudrait alors attendre son procès et comme il est dans le coma, ça risque d'être long. De toute façon, sa mère est encore vivante que je sache ! Oh ! Et puis il suffit Minerva !

--Madame la Directrice, si vous voulez bien, Monsieur le Ministre.

--Par intérim, ma chère ! Par intérim ! »

° ° ° ° °

Azkaban. Cellule de Draco Malfoy et Grégory Goyle.

Draco a l'impression de sortir d'un long sommeil. Son cerveau se reconnecte petit à petit à la réalité. Mais c'est étrange. Quelque chose a changé. Une odeur ... particulière ... Celle des souterrains du château Malfoy .. Plus forte ...Plus désagréable ... Et puis il fait froid ... Un froid pénétrant ... Une atmosphère chargée d'humidité ... Où est-il ?

Soudain, il est saisi d'une terrible angoisse. Voldemort ! Il est prisonnier de Voldemort dans un cachot du château. Ça lui est déjà arrivé une fois, un jour où il avait voulu se rebeller face à un ordre absurde de son soi-disant Maître. Il était resté enfermé deux jours, au pain sec et à l'eau, comme un vulgaire elfe de maison !

Son esprit s'affole. Son cœur se met à battre la chamade. Il tremble et sur son lit étroit, son corps tressaille et sa respiration se fait sifflante. Il entend une voix qu'il reconnaît aussitôt. Goyle ! Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Qu'est-ce qu'il dit ? OU EST-IL ?

Soudain, son esprit s'échappe par une porte, la septième, ouverte brusquement au niveau de son nombril. Et c'est l'horreur ! Il est bien en compagnie de Grégory Goyle dans une étroite cellule aux murs gris, éclairée par une petite fenêtre garnie de gros barreaux de fer.

Mais il n'est pas au château ! Au travers des vitres sales, il aperçoit un coin de ciel nuageux et ... la mer, houleuse, sombre, infinie ... Azkaban ! Il est à Azkaban ! Mais la dernière fois, il était à Sainte Mangouste ! Avec ... Avec Harry ! Harry Potter ! Harry ! Son ami ! Sa moitié ! Son âme sœur !

L'esprit de Draco hurle, se cogne contre les murs sans rien sentir, s'effondre. Le fil qui le relie à son ventre se tend et le ramène à l'intérieur de son corps. Maintenant que toutes ses portes se sont ouvertes au moins une fois, le jeune homme peut sortir du coma.

Il ouvre grand les yeux et voit réellement Goyle penché au-dessus de lui avec un air affolé. Puis son compagnon de cellule se rue vers l'entrée et tambourine à grands coups de poing en hurlant :

« Professeur ! Professeur ! »

Moins d'une minute plus tard, la porte s'ouvre et Draco voit apparaître avec un immense soulagement Severus Snape, précédé d'un gardien de prison en uniforme, un homme au visage marqué d'une balafre, boitant assez fortement mais porteur d'une baguette magique. Le sorcier demande d'une voix rauque :

« Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tout ce boucan ? »

Mais déjà Severus se penche vers Draco qui tend les bras vers lui et qui murmure, des sanglots dans la voix :

« Parrain ! Parrain !

--Je suis là, Draco. Tout va bien. Merlin soit loué ! Tu es réveillé ! »

Et Grégory Goyle, éberlué, regarde le sévère professeur de potions de Poudlard s'assoir au bord du lit étroit et prendre dans ses bras son camarade d'école, ex Prince incontesté des Serpentards, en larmes, le corps secoué de frissons.

Une longue minute passe. Goyle, désemparé, s'assoit sur son propre lit. Le gardien sorcier, un des anciens Aurors qui remplacent désormais les Détraqueurs, sort en disant au professeur :

« Frappez à la porte quand vous voudrez regagner votre cellule. »

Draco se calme peu à peu. La fierté des Malfoy reprend le dessus. Il essuie ses yeux avec la manche de la chemise d'hôpital qu'il porte toujours et demande d'une voix encore faible :

« Mon père ? Ma mère ? »

Severus se redresse. Son visage est grave. Mais l'heure n'est pas aux mensonges. Il vouvoie de nouveau son ex élève qu'il a instinctivement tutoyé en voyant sa détresse.

« Votre père est mort, Draco. A la fin de la bataille contre le Maître des Ténèbres. Il a été foudroyé par une terrible explosion dont on ignore l'origine. Votre mère est ici, à Azkaban. Je ne vous cacherai pas que son état est critique. Ses blessures internes sont inguérissables.

--Je veux la voir.

--Vous irez quand vous tiendrez debout, Draco. Elle sera déjà très heureuse de savoir que vous êtes sorti du coma. L'espoir de vous revoir une dernière fois l'a tenue en vie jusqu'ici, c'était pour elle la plus efficace des potions. »

Le silence s'installe de nouveau, peuplé pour chacun d'un tourbillon d'images. Draco baisse les yeux et demande à voix basse, un peu angoissé :

« Que s'est-il passé ... tout à la fin ? Lord ... Voldemort ...

--Le Maître des Ténèbres est mort, touché en plein front par l'Avada de Potter. Quelqu'un a aussi tué Nagini, son serpent. Plusieurs sortilèges ont été lancés en même temps. C'est sans doute ce déferlement de magie qui a provoqué l'explosion. Personne n'en sait rien. Beaucoup de Mangemorts ont été capturés. Ils sont ici, à Azkaban.

--Mon père aussi est prisonnier, dit Goyle d'une voix rauque. Pourtant, toi, tu sais ce qui s'est passé avant la bataille. J'ai voulu leur expliquer mais personne ne me croit.

--Et Crabbe ?

--Vincent est mort. »

A la grande surprise de Draco, Grégory Goyle, le grand et massif Serpentard, cache son visage dans ses mains et se détourne vers le mur de la cellule.

« Un arbre de la Forêt Interdite l'a tué dans sa chute. Son père est ici, à l'infirmerie des hommes » explique doucement Severus Snape.

De nouveau, c'est le silence. Une question brûle les lèvres de Draco mais la situation a tellement changé pour lui qu'il hésite à la poser. A la place, il demande :

--Qui d'autre est mort dans notre camp?

--Votre tante Bellatrix Lestrange. Peter Pettigrow qui a été pulvérisé par l'explosion. Fenrir Greyback ...

--Celui-là ne laissera aucun regret. C'était un monstre !

--Seulement depuis qu'il avait été mordu, Draco. On ne choisit pas de devenir loup-garou. Remus Lupin, lui aussi, a été tué. »

Lupin ... Son ancien professeur de Défenses contre les Forces du Mal ... Et dire qu'il s'est tant moqué de lui cette année-là ... On est si cruel quand on est jeune ! ... Mais lui avait choisi le bon camp ... Sa voix se casse un peu quand il demande :

--Et les autres, ceux de Poudlard, ceux du Phénix ?

--Des morts, beaucoup de blessés. Neville Londubat a des brûlures sur une grande partie du corps. C'est le plus atteint des élèves de l'école. Mais Minerva MacGonagall a été admirable.

De nouveau, Draco hésite. Pourtant, il faut qu'il sache. Peut-être a-t-il rêvé ce qui s'est passé à Sainte Mangouste.

« Et ... Et Potter ? » achève-t-il dans un souffle.

Severus Snape le dévisage un moment avant de répondre :

« Draco, c'est à vous de me dire ce qui s'est réellement passé à la fin de la bataille. Rusard assure que vous vous êtes jeté devant Potter pour le protéger. Est-ce vrai ? »

Le jeune homme détourne son regard. Grégory Goyle se retourne, l'air effaré. Le silence se prolonge. Puis :

« C'est vrai », avoue-t-il à voix basse.

Il se rallonge sur son lit étroit et tire la mince couverture jusqu'à son menton. Il ferme les yeux et serre les lèvres. Severus Snape comprend qu'il n'en dira pas plus à ce sujet, du moins pour le moment. Il va pour se lever mais une main le retient par la manche. Une voix étouffée demande :

« Parrain ... quand on est dans le coma ... notre esprit peut-il sortir de notre corps ... et voir ce qui se passe autour de nous ?

--Beaucoup de gens le croient. Cela t'est-il arrivé ?

--Je ne sais pas ... Oui, je crois ...

De nouveau, le silence s'installe, peuplé d'interrogations muettes. Severus se lève et dit :

--Nous en parlerons plus tard. Tu es fatigué, Draco. Repose-toi, reprends des forces. Je vais annoncer la bonne nouvelle à ta mère. »

Severus Snape frappe à la porte. Le gardien boiteux vient lui ouvrir. En se dirigeant vers l'infirmerie des femmes, le Maître des potions est songeur. Que s'est-il passé à Sainte Mangouste pour que son filleul lui pose cette question ?

La porte refermée, Draco se tourne vers le mur de la cellule et se recroqueville, remontant ses genoux vers son ventre, serrant ses bras croisés contre sa poitrine. Il n'est plus sûr de rien. Sauf d'une chose. Harry lui manque. Son âme sœur lui manque. Terriblement.

Tout son esprit le réclame et il n'est pas là. Tout son corps se tend vers lui mais il est si loin ... Le jeune homme blond tremble sur son lit d'infortune. De froid peut-être. Mais surtout de chagrin.

° ° ° ° °

Poudlard. Bureau de la Directrice ... par intérim.

« Il a osé vous dire ça, Minerva, après tout ce que vous avez fait pour défendre l'école ? »

Fillius Flitwick s'étrangle presque de colère. Les rares cheveux qui dépassent de son chapeau de sorcier sont courts et encore noircis par le sortilège « Flamboy » qu'il a reçu pendant la bataille. Heureusement, Padma Patil a eu le temps d'éteindre le feu par un « Aguamenti ». Sa superbe moustache et sa barbe blanche ont été épargnées. Elles contrastent avec son visage tout rouge et ses yeux furibonds.

Les deux autres professeurs hochent la tête en signe d'approbation. Ils sont quatre dans l'ancien bureau d' Albus Dumbledore. Du haut de son portrait, le vieil homme regarde avec bienveillance les responsables des Maisons Serdaigle, Pouffsouffle et Serpentard, choqués par le récit que la Directrice, toujours en charge de Gryffondor, leur a fait de son entrevue avec Rufus Scrimgeour.

Pomona Chourave a encore le bras gauche couvert d'épines, suite au sortilège « RosarisRosis » lancé par Evan Rosier dont c'était la spécialité. Mais c'est provisoire. Elles tomberont à la prochaine pleine lune. Elle lui a répliqué avec le jet d'un Filet du Diable qui a paralysé bon nombre de Mangemorts.

Horace Slughorn est indemne. Le superbe gilet de velours vert brodé d'argent, qu'il portait le jour de la bataille, est en loques mais c'était un Protego très efficace. Il renvoyait les sortilèges vers ceux qui les avaient lancés.

C'est ainsi que deux assaillants ont été tués par leur propre Avada. Ce gilet était un modèle expérimental. Slug songe à le commercialiser mais ce ne sera plus très utile maintenant que la guerre est finie ... Ou juste pour les Aurors peut-être ?

Minerva MacGonagall les regarde avec affection. Dès que Poudlard est entré en résistance, ils se sont joints à l'Ordre du Phénix malgré leur âge et, chacun dans leur spécialité, ils ont piégé les ennemis avec de nombreux sortilèges. Leur école, ils l'ont défendu de toutes leurs forces et voilà que le Ministère fait planer sur eux une menace, encore imprécise mais réelle.

« Rufus Scrimgeour ne fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas au Ministère, reprend-elle. Nous leur faisons peur. Oui, nous, c'est à dire Poudlard tout entier : vous, moi, les autres professeurs, les élèves et même Argus Rusard, nous tous, nous leur faisons peur. L'audace et le courage sont rarement bien vus par les hommes politiques.

--Ils ont surtout honte, ajoute le petit professeur d'Enchantements, d'habitude si paisible. Ils ont honte de leur faiblesse. Ils étaient prêts à accueillir Voldemort sans protester s'il avait gagné la guerre. Peut-être pas Scrimgeour, c'est un ancien Auror tout de même. Mais la plupart des autres n'auraient guère eu de scrupules.

--Pour en revenir à vous, Minerva, que comptez-vous faire ? demande Pomona Chourave.

--J'aimerais rester ici, bien sûr. Mais le Ministère a le pouvoir de nommer qui il veut à la tête de l'école. J'occupe ce poste par intérim, Scrimgeour a raison. En fait, j'ai déjà pris ma décision. S'il met sa menace implicite à exécution, je laisserai sans regrets la place à mon successeur. Je partirai. Il est grand temps pour moi de prendre ma retraite.

--Vous ne serez pas la seule à quitter le navire, annonce Horace Slughorn. Je suis revenu à Poudlard à la demande expresse de Dumbledore mais je compte reprendre mes voyages. Quand les Moldus sont en vacances, je m'installe quelque temps chez eux, sans rien déranger naturellement. C'est très agréable d'aller ainsi de maison en maison. On a souvent de bonnes surprises.

--Je ne resterai pas non plus, dit vivement Fillius Flitwick. Il est temps que je me consacre à mon épouse, à mes enfants et à mes petits enfants. Ah ! Les joies de la famille ! Le petit dernier qui saute sur vos genoux et vous réclame une histoire ! Et mon jardin ! Et mon verger ! Vous saviez que j'étais autrefois un enchanteur de pommes ? Ah ! Le doux temps de la jeunesse !

--C'est justement à cela que je pense, Fillius, reprend la Directrice Que vont devenir les élèves qui se sont battus à nos côtés ? Pourront-ils continuer leurs études ? Ils n'ont pas pu passer leurs A.S.P.I.C. Mais en auront-ils encore envie ? La guerre a brisé en eux leur insouciance et leur désir d'apprendre. Seamus Finnigan m'a déjà annoncé qu'il voulait partir.

--Hermione Granger, Ron Weasley et Neville Londubat sont loin d'être guéris.

--Et Harry ? Comment va-t-il ? Il est sorti du coma mais c'est maintenant que ça va être dur pour lui.

Ils se regardent tous les quatre en pensant à tout ce que le Survivant va devoir affronter avant même sa complète guérison : les deuils, la souffrance de ses amis, les sollicitations de toutes parts, le harcèlement probable de la presse, les procès, en particulier celui de Severus Snape où il devra sans doute témoigner en personne ... Et celui de Draco Malfoy qui divise déjà l'opinion ...

L'avenir de celui qui a vaincu Lord Voldemort est loin d'être tranquille. Leurs vieux cœurs saignent car ils se rendent compte que leur jeune Héros a bien remporté la bataille mais qu'il n'y a pas pour autant gagné la paix. La voix hésitante de Pomona rompt le silence qui s'était installé.

« Minerva ... Je pensais ... Ne croyez-vous pas ... que pour soigner toutes les blessures ... tant physiques que morales ... de l'après-guerre, ... nous pourrions envisager de ... réveiller l'ile ?

--L'île ? Quelle île ? demande Slug avec surprise.

--Ah ! C'est vrai, Horace, reprend Minerva. Vous n'êtes pas à Poudlard depuis assez longtemps. Albus nous en a parlé il y a une dizaine d'années, quand il pressentait la réapparition de Voldemort. Il a jeté un charme sur une île enchantée qui se trouve au large de la France, pas très loin de Jersey et de Guernesey. Il l'a dissimulée à tous les regards, sorciers comme moldus. Il ne voulait pas que Voldemort la trouve et s'en serve comme repaire.

--Pour l'instant, elle est inhabitée mais les quatre cottages y sont toujours, ajoute le professeur d'Enchantements en souriant. Un pour chaque Maison de Poudlard. Autrefois, c'était un lieu de repos et de retraite pour les sorciers vieux ou malades.

--Nous sommes très peu nombreux à connaître son emplacement et à savoir comment y aller. Elle est incartable et on ne peut y transplaner directement. Il faut prendre le bateau jusqu'au large des Minquiers puis lever le sort de Désillusion installé par Albus.

--Mais il n'y a là-bas que de tout petits îlots, s'étonne Slug. Et ils sont entourés d'un véritable champ d'écueils très dangereux !

--C'est ce que tout le monde croit, répond Pomona avec un grand sourire. En réalité, c'est une belle et grande île verdoyante, au climat doux et ensoleillé, un lieu idéal pour les convalescents en tout genre. Nous y sommes allés une fois avec Albus. Il nous a tout expliqué.

--Je me souviens avoir eu le mal de mer sur le bateau, ajoute Fillius. Ce moyen de transport moldu n'est pas très agréable mais l'île en vaut la peine.

--Mes amis, reprend Minerva, l'idée est excellente. Il faut maintenant y réfléchir et voir ce que nous pouvons faire. »

Les quatre responsables des Maisons de Poudlard soupirent de soulagement. Enfin une bonne nouvelle depuis la fin de la terrible guerre !

* * * * *

Sainte Mangouste. Chambre de Harry Potter, tôt le matin.

Harry est seul. Il sommeille. Le cercle de métal autour de son crâne a été enlevé, il porte toujours le bracelet relié à la perfusion et une seule pierre de guérison survole sa poitrine. Il se sent encore fatigué mais il va mieux. Il n'a mal nulle part, sauf au cou quand la guérisseuse y soigne une marque noire.

Il l'a vue dans le miroir. La trace d'un sortilège qui l'a effleuré, lui a-t-on dit sans plus de précision. Il est probable qu'elle ne s'effacera jamais. Bon, il a l'habitude des cicatrices. Au moins, il pourra dissimuler celle-la. Il portera une robe de sorcier à col montant, voilà tout.

Minerva MacGonagall viendra le voir l'après-midi. Elle doit lui donner les dernières nouvelles. Il espère qu'elles ne seront pas aussi mauvaises que celle qu'il a apprise la veille. Remus Lupin, le dernier des Maraudeurs, est mort. Devant son insistance, Ron et Hermione n'ont pas pu lui cacher la vérité.

Ses amis ont souffert eux aussi. Ron portait souvent sa main à son front et secouait légèrement la tête comme pour chasser une douleur lancinante. Hermione avait les yeux trop brillants. Elle lui a avoué sa crainte de ne pas recouvrer complètement la vue et de ne plus pouvoir lire. Ils ne sont pas restés longtemps à ses côtés. Ils ont encore besoin de repos.

Enfin, la guerre est finie et Voldemort a définitivement disparu. C'est un énorme poids en moins sur ses épaules. Il peut commencer à penser à l'avenir. Il y a bien quelque chose qui le gêne mais il ne parvient pas à cerner ce que c'est : un manque, une perte, un trou dans sa mémoire, dans ses souvenirs. Quelque chose d'heureux pour une fois ... Mais quoi ?

La porte de sa chambre s'ouvre doucement et Harry voit entrer un petit homme portant l'uniforme du Ministère. Allons bon ! Voilà les ennuis qui commencent ! Mais l'intrus le rassure tout de suite, il ne reste qu'un instant. Il est chargé par Monsieur le Ministre de lui présenter ses vœux de prompt rétablissement.

Harry n'aime guère son air chafouin. Il n'est sûrement pas sincère quand il dit que Rufus Scrimgeour se réjouit de sa proche guérison. Le jeune sorcier sait que le Ministre ne l'apprécie guère. Il ne s'est pas montré assez « coopératif » avec lui. Le petit homme se dirige vers la porte, s'arrête, se retourne et pose une question comme si cela n'avait aucune importance :

« A propos, Monsieur Potter, nous avons une enquête en cours sur le jeune Malfoy. Pouvez-vous nous dire ce qu'il a fait à la fin du combat contre Celui-dont ... contre Lord ... heu .. enfin au moment où le Lord allait vous envoyer son Avada ?

--Mais je n'en sais rien, s'écrie Harry en toute sincérité. Je me concentrais sur Voldemort ! Il me restait juste assez de forces pour le dernier sortilège. Pourquoi me posez-vous cette question ?

--Pour rien, pour rien, ne vous inquiétez pas, répond l'envoyé du Ministère. Encore tous nos vœux de prompt rétablissement ! »

Il sort. Harry ne sait pas qu'il vient d'apporter de l'eau au moulin de Dolorès Ombrage et de ses amis. Ignatius Willow, car c'est lui qui vient de s'en aller tout content, le petit rat chafouin du Ministère a rempli son office de détracteur. Le Survivant ne témoignera pas en faveur de Draco Malfoy. Il ne se souvient pas de la soi-disant intervention du jeune Mangemort. C'est bon, ça. C'est très bon, même !

Encore surpris par l'évocation de son ennemi de toujours, Harry s'interroge. Tout à coup, le nom de Draco Malfoy évoque pour lui autre chose que leur inimitié de toujours. Juste un instant, dans une sorte de flash ultra rapide, il a vu le jeune sorcier blond d'une autre façon;

Non pas comme le Serpentard méprisant des jeunes années Poudlard, non pas comme le Mangemort apparu aux côtés de Voldemort au moment du combat, mais comme un être léger et souriant, un esprit lumineux ... tendre ...

« Non mais tu rêves, Harry ! D'où te viennent des idées pareilles ? Souriant ? Tendre ? Malfoy ? Ce sont des mots qui ne vont pas ensemble ! Et d'abord, pourquoi ce petit homme à l'air faux t'a-t-il posé une question sur lui ? Tout le monde sait vers qui allait ses préférences ! ...

... Si c'est pour avoir d'autres visites comme celle-la, je regrette presque de m'être réveillé ! J'aimerais bien quitter cet hôpital et aller me reposer dans un endroit tranquille. Il faudra que j'en parle cet après-midi avec Minerva MacGonagall ... »

* * * * *

Prison d'Azkaban.

Vêtu de l'uniforme gris des prisonniers, Draco Malfoy se rend à l'infirmerie des femmes. Il s'appuie sur Severus Snape car il est encore bien faible. Mais le temps presse. L'état de Narcissa empire d'heure en heure. La potion qu'elle vient de prendre lui redonne un peu de forces mais c'est seulement pour le temps de répit avant le grand départ.

Elle est là, toute pâle, amaigrie, sur son lit de misère. Et ses yeux brillent d'un dernier éclat à la vue de son fils qui s'avance vers elle. Elle soulève la main, il la saisit doucement entre les siennes. Son parrain lui a bien recommandé de ne pas toucher le corps de sa mère. Ses blessures sont si graves qu'elle peut succomber en quelques instants à une hémorragie interne.

Pourtant elle sourit. Elle est si belle à ses yeux qu'il est près des larmes mais en vrai Malfoy, il se domine. Il s'agenouille près d'elle, pose ses lèvres sur la joue blanche et murmure à son oreille :

« Mère chérie, je suis heureux de vous revoir.

--Moi aussi, mon fils, j'ai tant espéré ... Heureusement que Severus était là ... Mais avant de partir ;;; non, ne dis rien, je sais ... je dois te dire quelque chose à propos de ton père ... Tu devras défendre sa mémoire ... On l'accusera de crimes odieux mais il ne les a pas commis ... Il n'a pas tué le jeune Moldu et ses parents ... C'est Lord Voldemort qui l'a fait ... avec sa baguette ... »

Elle s'interrompt, déjà épuisée. Severus Snape, qui est resté au pied du lit, murmure :

« Elle dit vrai Draco. Comme tu le sais, cela amusait beaucoup le Maître des Ténèbres. Il buvait du Polynectar et sous l'apparence d'un autre, il prenait la tête d'expéditions sanglantes contre des sorciers ordinaires ou contre des Moldus. Cette fois-là, il nous a raconté la scène avec un rire de dément. Dennis Crivey était un bel adolescent, un jeune sorcier plein d'avenir. Il l'a torturé sous les yeux de ses parents avant de les tuer tous.

Narcissa reprend à voix très basse :

« Ton père a commis d'autres crimes, c'est vrai. Mais c'était avant ... au début, quand il était un Mangemort convaincu et qu'il croyait encore à ces histoires de Sangs Purs. Quand son Maître est revenu d'entre les morts, il a enfin ouvert les yeux ... Trop tard ... Trop tard pour toi ... Il t'avait déjà forcé à porter la Marque des Ténèbres ... Pardonne-lui, mon fils ...

--J'ai accepté en toute liberté, mère. Ne vous faites aucun reproche. Reposez-vous, le gardien m'a donné la permission de rester auprès de vous jusqu'au soir.

--Non, Draco. Je n'ai pas le temps ... Je dois te dire autre chose ... Tu vas sûrement passer en jugement. Tu dois prouver que tu n'as commis aucun crime.

--Voldemort avait confisqué nos baguettes, celles de Crabbe, de Goyle, de Nott et la mienne. Nous ne pourrons pas les faire tester par le Priori Incantatem. Mes amis Serpentards et moi, nous avons une très mauvaise réputation. Les témoins à charges contre nous ne manqueront pas.

--Je sais ... je sais où il a caché vos baguettes ... Elles sont dans notre manoir ... Il avait son Quartier Général chez nous, à la fin de la guerre ... Tu te souviens de cette terrible scène ... juste avant le départ pour la Forêt Interdite ... avant la bataille ... Il est allé dans notre bibliothèque ... Il se croyait seul ... Il a glissé vos baguettes derrière les livres, sur l'étagère où se trouve « les Contes de Beedle le Barde... »

Elle s'arrête, presque sans souffle. Severus s'approche, sort une fiole de sa poche et verse quelques gouttes de potion sur les lèvres sans couleurs. Elle le remercie d'un regard et reprend, si bas que Draco doit se pencher jusqu'à toucher son visage :

« C'est notre elfe de maison qui l'a vu ... Il me l'a dit avant notre départ ... Il a ajouté qu'il y ferait attention ... Je lui ai promis le livre ... Je sais qu'il l'adore ... Mon fils ... Prends soin de toi ... Ne laisse personne ... salir le nom ... des Malfoy ... Je ... t'aime ...

--Mère, je t'aime aussi. Ne pars pas ! Ne me laisse pas ! ... Maman ... »

Draco serre contre lui en pleurant le corps mince qu'il a pris dans ses bras. La tête de Narcissa s'incline presque gracieusement vers l'arrière. Au même moment, le bracelet de fer qui blesse son bras s'ouvre et tombe sur le sol. Narcissa Malfoy ne sera plus l'esclave de personne. Son corps et son âme sont libres.

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