Ames sœurs. Auteur : haniPyanfar. Tout est à Madame Rowling, même les noms des nouveaux élèves. Je n'ai fait que leur donner des prénoms. Chapitre 16. Premier septembre. Neuf heures. Grande Salle de Poudlard. En descendant prendre leur petit déjeuner, les élèves de septième année ont la surprise de découvrir une vingtaine de Gobelins installés à la table de Serdaigle. Sur celles de Pouffsouffle et de Serpentard sont posés de très longs objets plats assez étroits, recouverts de bâches grises. Comme la veille, les professeurs présents, c'est-à-dire les responsables des quatre Maisons et Sybille Trelawney plus Madame Pomfresh occupent leur estrade habituelle. Les autres professeurs doivent arriver pour midi. Le déjeuner des élèves est servi à la première table, celle de Griffondor. « Nos amis Gobelins ont terminé la réparation des vitraux représentant les blasons des Quatre Maisons, explique la Directrice aux élèves étonnés. Ils vont les remettre en place en début d'après-midi. J'ai tenu à ce que vous soyez présents puisque la majorité d'entre vous étaient là quand ces emblèmes de Poudlard ont été brisés. C'est une excellente manière d'inaugurer la renaissance de l'école. » Des applaudissements nourris suivent ces paroles. Les Gobelins hochent la tête avant de retourner à leur repas. Ils ont devant eux des grands bols de café au lait. Ils y trempent des tartines nappées de fromage fondu ou de pâte de chocolat. Ils ont protégé leur costume de velours noir soutaché d'argent avec de grands torchons à carreaux noués autour du cou. La table étant trop haute pour leur courte taille, ils sont à genoux sur les bancs. Ils échangent quelques mots dans leur propre langage mais avant tout, ils mangent. Ils ont l'air d'avoir un robuste appétit. Leurs doigts fins aux ongles griffus tiennent fermement les longues tranches de pain. Leurs oreilles pointues s'agitent un peu quand ils ouvrent leurs grandes bouches aux lèvres minces. Leur contremaître s'appelle Bodrig le Bigleux, c'est aussi le responsable de la Fraternité des Gobelins. A ce titre, il a été emprisonné et torturé par Voldemort dans les souterrains du château Malfoy pendant la guerre. Ses petits yeux noirs fixent Draco sans aménité. C'est le premier signe d'hostilité de la journée envers les Serpentards. Ce ne sera pas le dernier. _ = _ = _ = _ = _ = Harry et Draco sont descendus ensemble à la salle à manger. Mais ils ont décidé d'être discrets sur leur relation intime. Bien sûr, tous les élèves de septième année sont maintenant au courant. Cependant, les circonstances sont particulières. Les aînés des Quatre Maisons afficheront une camaraderie de bon aloi pour donner l'exemple devant les élèves plus jeunes mais les Serpentards vont devoir reconquérir eux-mêmes leur place dans l'estime de tous. « N'interviens pas pour nous défendre, a demandé Draco à Harry. Les premiers jours seront difficiles mais nous pouvons compter sur Blaise et Pansy. Ils ne laisseront personne nous injurier ou nous agresser sans réagir vigoureusement. Tu les connais, ils ont l'esprit Serpentard, ils savent mordre ... Ne t'inquiète pas, Harry ! Nous nous défendrons ! Tu me consoleras le soir si la journée a été rude, a-t-il ajouté avec un petit sourire en coin. --Tu peux y compter, a soufflé le Griffondor d'un air soucieux. Maintenant, assis côte à côte, ils terminent leur petit déjeuner en discutant avec les autres; Seuls, les petits anneaux argentés brillant à leurs oreilles indiquent qu'il y a entre eux un lien particulier. Ils plaisantent, ils rient à la première maladresse de Neville qui renverse son bol de céréales. Il leur reste quelques moments d'insouciance. N'empêche ! Ça y est ! La longue journée est bel et bien commencée. = ° = ° = ° = ° = ° A la fin du repas, les fantômes de l'école apparaissent au bout de la table, provoquant un début de panique chez les Gobelins tout proches. Ils proposent aux élèves de parcourir l'école et le parc en leur compagnie, tranquillement, avant que les plus jeunes n'investissent de nouveau les murs du château. Certains d'entre eux sont déjà revenus à Poudlard après la bataille mais c'est la dernière fois qu'ils peuvent tous ensemble raviver les douloureux souvenirs pour dire adieu aux ombres noires du passé et se tourner ensuite résolument vers l'avenir. Pendant toute une année, Poudlard n'a plus été une école refuge mais un camp d'entraînement au combat. Il est temps qu'il revienne à sa vocation première. La guerre est finie. Il faut entrer dans la paix. Et la paix ne se construit que si on affronte les tourments de la mémoire. Le Grand Hall est clair et accueillant. Qui pourrait supposer qu'ici s'est jouée une partie de la victoire ? Tout a été nettoyé et réparé. Aucune trace de sang sur le marbre brillant et les murs repeints. Les quatre Sabliers ont retrouvé leurs rubis, topazes, émeraudes et saphirs. Hannah les regarde en grimaçant. Drôle d'impression que celle d'être ensevelie sous une coulée de pierres précieuses ! Les armures bien astiquées par les elfes étincellent mais grincent sur leur passage. Tiens, celle de Boris le Hagard a perdu un doigt à son gantelet gauche, qu'il porte comme toujours à la main droite. Toujours aussi distrait le Hagard ! Mais quel redoutable combattant ! Blaise le salue avec affection. Il lui a sauvé la vie à la fin de la bataille. Le tableau du chevalier du Catogan orne toujours le couloir du premier étage. Il tient en main un gros bâton. Est-ce lui qui a tué Peeves ? Il assure que non, qu'on lui avait volé son épée et que l'assassin se cache dans un recoin du grenier. C'est sans doute vrai. Le Chevalier est un duelliste, pas un tueur. Enfin, personne ne regrette le poltergeist de l'école. Il était devenu hargneux et ses farces n'avaient jamais été drôles. La Dame Grise, le fantôme de Serdaigle, a demandé des nouvelles de Luna, qui parcourait les couloirs, sourire aux lèvres et fleurs dans les cheveux. Elle a été ravie d'apprendre qu'elle s'est transformée en sirène. Mais Mimi Geignarde regrette la présence silencieuse de la Petite Fée. C'était pour elle une compagne agréable. Fantômes et élèves parcourent lentement les longs couloirs, passent devant les dortoirs, les salles de classe. La salle sur demande s'ouvre pour eux. Mais elle est vide. Soudain, le cœur de Harry se serre. Ils sont arrivés dans une aile du château où résidaient les membres de l'Ordre du Phénix pendant la guerre. Voilà la chambre de Remus Lupin. Harry pousse doucement la porte. Personne n'a touché à rien. La cape usée qu'il avait l'habitude de mettre pour se promener dans le parc est posée sur le lit et un livre est encore ouvert sur le bureau. Son odeur un peu musquée flotte toujours dans la pièce, accrochée aux rideaux du baldaquin. Les larmes jaillissent des yeux de Harry sans qu'il puisse les retenir. Remus Lupin ! Le dernier des Maraudeurs ! Qui a eu si peu de temps pour être heureux avec Tonks ! Un des nombreux tués pendant la bataille. Le sort est si injuste. L'un vit, l'autre meurt et c'est le hasard qui décide. Le hasard et cette folle de Bellatrix ! Harry sent monter en lui une bouffée de haine. Hermione prend sa main et le tire hors de la chambre. Il essuie rageusement ses yeux. Il est des choses qu'on ne peut pardonner, qu'on ne peut oublier. Il faut seulement les accepter, c'est surtout cela, faire son deuil. Et puis, Remus n'a pas tout à fait disparu. Harry a appris que Tonks attend un bébé. Minerva MacGonagall avait contacté la jeune femme pour le poste de Défenses contre les Forces du Mal. Mais vu son état, elle a refusé. Peut-être l'année prochaine. En attendant, ce sont deux Aurors qui occuperont le poste, Kingsley Shacklebolt pour les élèves de septième année et Dawlish pour les autres. -- ^-- ^-- ^-- ^-- ^ Le Moine Gras, le Fantôme de Poufsouffle, entraîne toute la compagnie en haut de la Tour d'Astronomie. Il a découvert quelque chose d'étrange. Le grand télescope qui servait au professeur Sinistra à observer les astres a été jeté au sol par le souffle de l'explosion mais il n'est pas cassé et sur son gros objectif de verre, une image perdure. Pendant la bataille, il n'était pas pointé vers le ciel mais vers le parc. Il servait à détecter les mouvements ennemis. Il était réglé pour prendre à intervalles réguliers des photographies magiques. La dernière qu'il a prise s'est imprimée directement sur l'objectif. Elle est donc immobile. Elle est trop petite pour qu'on distingue ce qu'elle représente mais le Moine Gras, qui est féru de sciences, voudrait faire une expérience. « Il suffirait de remettre le télescope sur son socle et d'allumer derrière le verre une lumière assez puissante, dit-il. L'image serait agrandie et projetée sur le mur de la salle. Je suis curieux de voir ce qu'elle représente. Je ne puis le faire moi-même, étant un être immatériel. Mais ça devrait être dans vos possibilités. Un Wingardium Leviosa suffirait peut-être ? » Ils s'y mettent à plusieurs en riant de leurs efforts. Ça fait un moment qu'ils n'ont pas fait de magie ensemble. Soulevé par une dizaine de baguettes pointées sur lui, le gros tube de cuivre tangue un peu.. Puis il retombe à sa place avec un bruit métallique. Un « Lumos Forte » plus tard et dans la salle sombre, une image arrondie est projetée sur le mur de pierre. Un cri de stupeur collectif retentit. Dans le cercle blanc apparaissent des silhouettes noires. C'est une photographie très précise du champ de bataille. L'intense lumière de l'explosion a gravé la dernière scène sur le verre de manière indélébile. Les visages sont tout juste reconnaissables mais les positions de chacun sont clairement indiquées. Au centre du cercle, un trait noir sinueux représente Nagini, le serpent de Voldemort. De chaque côté, les combattants se font face. Ils ont tous le bras tendu. On ne distingue pas leurs baguettes magiques, sans doute trop petites. On a l'impression qu'ils vont tous en même temps prononcer l'Avada Kedavra final. A gauche, au centre du demi-cercle, voilà Harry avec Ron à sa droite et Neville de l'autre côté. Hermione est derrière Ron, un peu en retrait. Un corps est étendu à ses pieds. Probablement celui de Greyback. Un autre corps repose un peu plus loin, Remus Lupin. Devant lui, Tonks. Tout autour, un groupe important d'Aurors, debout, couchés, l'un d'eux agenouillé, sans doute blessé. A droite, au centre, dominant les autres par sa taille, Lord Voldemort. Sur la même ligne, mais assez éloignés de lui, d'un côté, les Goyle père et fils et de l'autre, Narcissa et Lucius Malfoy. Draco est devant, presque à la hauteur de Nagini. Son image est floue, comme s'il était en mouvement. A l'arrière, Peter Pettigrow. Et juste en face de Tonks, Bellatrix Lestrange. Severus Rogue est là lui aussi, le bras tendu. Et tout autour, des Mangemorts dont quelques-uns sont à terre. Dans un cercle parfaitement délimité, le Bien et le Mal se font face. A cet instant, nul ne sait encore qui remportera la bataille. C'est l'instant de vérité, le centième de seconde qui décide du sort de chacun. Qui gagnera, qui perdra, qui vivra, qui mourra. Juste avant que les flammes vertes ne jaillissent des baguettes tendues. Juste avant que deux Avada ne se percutent en plein vol. Juste avant que l'éclair fulgurant ne donne la victoire au camp de la Lumière. Juste avant que cette image ne se grave à jamais sur l'œil de verre d'un télescope. Tous les spectateurs de cette scène incroyable sont sidérés. Aussi bien ceux qui y participaient que ceux qui la découvrent puisqu'ils combattaient pour la plupart dans le Hall du château. Après un moment de stupeur, ils parlent tous en même temps, commentant l'image, désignant chaque personnage, essayant de se représenter la scène réelle. Les Fantômes eux-mêmes sont surpris, le Moine Gras en premier. Nick en perd quasiment la tête. La Dame Grise et le Baron Sanglant se regardent, un peu gênés. D'habitude, ils ne sont pas si proches, l'assassin et sa victime. Mais l'évènement est si inattendu qu'ils n'y ont pas prêté attention. Maintenant, ils s'éloignent l'un de l'autre. La fille de Rowena Serdaigle ne pardonne pas encore au Baron, son bourreau. « Il faut prévenir la Directrice, dit Hermione toute chamboulée. Blaise, lui, s'est approché de Draco. Ce dernier a les yeux fixés sur l'image de ses parents. Les douloureux souvenirs sont remontés trop brusquement dans sa mémoire. Il est au bord des larmes mais il veut faire bonne figure. Il serre les poings et ses jointures blanchissent sous l'effort. Pansy a posé la main sur le bras de Grégory. Lui pleure vraiment. Ses lèvres tremblent, les larmes rondes coulent sur ses joues et se perdent dans son cou, il retient ses sanglots à grand peine. Il se souvient de la peur qui lui tordait le ventre car il était, comme ses camarades, sans baguette donc sans défense. Et son père qui le protégeait comme il pouvait ... Son père, gravement blessé, mort faute de soins à Azkaban ... Les autres se tournent ensuite vers Harry, figé, si pâle qu'il semble prêt à s'évanouir. Cette image lui brise le cœur. Tant de gens ont été blessés ou sont morts ce jour-là ou les mois et les semaines d'avant, pour que la guerre finisse et que ses camarades puissent être là, à Poudlard, pour une nouvelle ère de paix ! Lui aussi pleurerait bien, cela soulagerait sa souffrance. Mais sa gorge est trop serrée et le souffle lui manque. Lorsque Minerva MacGonagall, prévenue par Nick, arrive en haut de la tour, elle comprend la situation d'un coup d'œil. Elle pose son bras sur les épaules du jeune sorcier et le serre contre elle doucement. Elle n'a jamais eu la fibre maternelle mais elle réagit comme toute femme devant la détresse d'un enfant. Elle aussi découvre l'image cruelle. Personne et surtout pas le Moine Gras n'avait imaginé trouver un souvenir aussi bouleversant, aussi explicite, en ce lieu voué à l'étude des étoiles. C'est une découverte capitale, un véritable trésor de mémoire qui provoque par sa seule vue un choc émotionnel fort. C'est aussi une relique précieuse et la Directrice de Poudlard songe déjà à sa préservation et peut-être à son exposition. . Elle invite toutes les personnes présentes à sortir prendre l'air dans le parc. Dans cet endroit chargé de mémoire vive, l'atmosphère est devenue étouffante. Mais les souvenirs sont partout. Car si l'herbe verte a repoussé et si depuis le temps, la terre a bu tout le sang versé, les ombres noires flottent aussi sur l'ancien champ de bataille. Instinctivement, chacun retrouve la place qu'il occupait ce jour-là. Neville ressent de nouveau la douleur aiguë de sa brûlure. Le bruit sec de l'explosion retentit aux oreilles de Ron et Hermione ferme les yeux au souvenir de l'intense lumière. Et pour la première fois, Harry regarde Draco, debout en face de lui, à une trentaine de pieds. « Tu as sauté aussi loin pour me sauver ? demande-t-il presque incrédule. --Un simple Salte. Tout sorcier est capable de le faire, même sans baguette magique. --Je ne crois pas, non, répond Harry. Il s'avance vers Draco et le prend dans ses bras. --Merci, murmure-t-il à son oreille. --De rien. Je ne t'aurais pas vraiment connu si je ne l'avais pas fait ... Et j'y aurais beaucoup perdu, ajoute-t-il à voix basse. Grégory, lui, s'est dirigé vers la lisière de la Forêt Interdite. Les arbres déracinés par le souffle ont été découpés et enlevés. A cet endroit, la terre est dénudée et des morceaux de rochers parsèment le sol. Le jeune Serpentard ne sait pas exactement où se trouvait Vincent quand l'arbre l'a écrasé. Il marche au hasard et repense au joyeux compagnon qu'il aimait en silence et à qui il n'a avoué son amour qu'une fois, au dernier anniversaire de Draco, sous l'emprise de l'alcool. Il sait aussi que ce sentiment n'était pas partagé. Vincent le considérait comme un ami, quelqu'un qui avait les mêmes goûts que lui pour la nourriture, la boisson et le Quidditch. Son camarade était hétéro, pas homo. D'ailleurs, lui, est-il gay ? Il n'en sait rien. Il sait juste que s'il avait pu, il aurait donné sa vie pour que Vincent vive. Mais il est temps de tourner la page. Le soleil brille comme il brillait ce jour-là. Et rien ne sera plus jamais pareil. Ni pour lui, ni pour les autres. On ne vit pas des épreuves comme celles qu'ils ont tous endurées sans que les blessures ne soient profondes. Et ce n'est pas fini ! Que va-t-il se passer ce soir quand les autres arriveront ? Quels seront leurs regards sur les fils de Mangemorts ? Dure journée ! + * + * + * + * + * Gare de King Cross, quai 9 ¾, 11 heures. Le Poudlard Express démarre dans un panache de vapeur. Dans le compartiment A du premier wagon, les préfets et préfètes des Quatre Maisons sont réunis, leurs insignes épinglés sur leur poitrine. Ils se répartissent les tours de garde et les rondes à faire dans le train à intervalles réguliers. Ils sont tous ravis de retrouver Poudlard. Ginny et Colin ont déjà eu leur moment de gloire sur le quai. Tous les parents présents voulaient les féliciter pour avoir participé à la bataille et les élèves plus jeunes les regardaient presque avec crainte. Maintenant, ils discutent tranquillement avec leurs camarades de sixième année. Ginny va faire le premier tour dans les wagons avec Morag MacDougal, préfet de Serdaigle. Ils ont décidé de mélanger les Maisons pour affirmer leur parfaite entente et montrer le bon exemple. La paix commence par de tout petits efforts. William Harper de Serpentard et Maëlle Hopkins de Pouffsouffle assurent la première garde. ,, '' ,, '' ,, '' ,, '' ,, '' Premier wagon, compartiment E. Cinq filles de sixième année discutent avec animation, trois Serdaigles, deux Pouffsouffles. « Je l'ai lu dans la Gazette du Sorcier ! Les Serpentards Mangemorts ou enfants de Mangemorts sont autorisés à finir leurs études à Poudlard ! --Pas Nott, tout de même ! Son père a tué plus de dix personnes ! --Bulstrode et Parkinson au moins autant ! --Oui, mais Pansy Parkinson avait rejoint le Phénix, glisse Héléna Wayne, l'une des Pouffsouffles, un peu timidement. --Je n'y crois pas beaucoup, à ce ralliement ! Elle a dû sentir tourner le vent ! --Pareil pour Zabini ! On dit que sa mère vendait au marché noir des potions de guérison introuvables chez les apothicaires. Hors de prix, paraît-il ! Elle faisait aussi du trafic de baguettes magiques qu'elle importait on ne sait d'où ! Faut pas demander d'où vient sa fortune ! --On raconte aussi que Millicent Bulstrode a eu un bébé avec un Mangemort ! Quelle horreur ! Il a peut-être déjà la Marque sur le bras ! --Oh ! Vous exagérez tout de même ! --Ma pauvre Héléna ! Tu ne connais pas ces gens-là ! En tous cas, moi, je ne parlerai à aucun Serpentard ! Il paraît qu'il va y avoir une manifestation ce soir pour les expulser de l'école. J'y participerai, c'est sûr ! --Mais on ne peut en vouloir à tous les Serpentards. Il y a toujours eu quatre Maisons à Poudlard. Les plus jeunes n'ont rien fait de mal. C'est normal qu'ils viennent à l'école. --Peut-être, mais il faudra les surveiller. Leurs parents leur ont sûrement déjà mis des mauvaises idées dans la tête ! Le Sang Pur ! Ils n'avaient que ça à la bouche ! Moi, ma mère est Moldue et je suis quand même à Serdaigle ! --De toute façon, la Gazette dit que le Ministère les tiendra à l'œil ! A la première occasion, ils seront mis à la porte ! Malfoy, tiens ! Et son copain Goyle ! En voilà deux qui n'ont pas la conscience tranquille ! Mon père était à leur procès. Ils ont la Marque et ce n'est pas beau à voir ! --Mais ils n'ont tué personne ! Rita Skeeter s'est même moqué d'eux dans un de ses articles ! Ils auraient fait braire et aboyer des mauvais sorciers ! Et ils ont seulement mis le bazar dans un match de Quidditch moldu ! Ça devait être marrant ! --Ça ne s'appelle pas du Quidditch mais du football ! Ils ont aussi mis le feu à une école, je te rappelle ! Avec des enfants dedans ! --Ça c'est pas vrai ! L'école était vide ! --Il n'empêche ! Enfin le gros Crabbe est mort ! Ça en fait toujours un de moins ! Je détestais son allure de boxeur ! Bon débarras ! --Vous êtes écœurantes ! C'est vraiment honteux ce que vous dites ! Viens, Héléna ! Changeons de compartiment ! --C'est ça, idiotes de Pouffsouffles ! Allez à côté ! C'est plein de Serpentardes ! Y a même Fringant qui fait sa fière parce que Crivey est son petit ami ! Ah ! Il a bien choisi, le Griffondor ! Quand on pense que toute sa famille a été massacrée par des Mangemorts ! --Le Griffon et le Serpent ! Tiens, c'est comme si Potter devenait tout à coup l'ami de Malfoy ! Y a vraiment de quoi rire ! --Et on dit que les Serdaigles sont intelligentes ! Vous êtes bêtes comme des Veracrasses ! --Quoi ? Dégage, andouille sur pattes ! --Oui ! Dehors, pauvre crétine ... » -- o – o – o – o – o Deuxième wagon, compartiment B. Des jeunes Serpentards des deux sexes. « Vous êtes les jumelles Bulstrode ? Pas trop dure, cette rentrée ? Il ne faisait pas bon porter du vert et argent sur le quai ! Heureusement que William Harper était là ! Il est costaud, le mec ! J'espère qu'il sera de nouveau batteur dans l'équipe de Quidditch ! --Oh ! Mais ce petit con de Pouffsouffle ne nous faisait pas peur, répond l'une des jumelles d'un ton catégorique et elle ajoute : Moi, c'est Flora la Blonde et elle, c'est ma sœur, Fiona la Brune. On ne se ressemble pas mais on fait la paire dans les bagarres. On l'avait mise exprès, l'écharpe verte ! Bien sûr, on n'a pas encore été réparties par le Choixpeau mais on ira à Serpentard, c'est sûr ! Toute notre famille y va ! --Oui, toute notre famille ! Comme Millicent ! Comme notre père et notre mère ! --Heu ... Ne parlez pas trop fort de votre père ! Il n'a pas bonne réputation depuis son procès ! Je m'appelle Elvira Pucey, lui c'est Rafael Derrick et lui, c'est Edward Warrington. Nos frères étaient à Poudlard il y a quelques années. Tous les trois dans l'équipe de Quidditch ! Batteur et poursuiveurs ! J'espère que vous aimez ça ! Moi, je suis fan ! Cette année, c'est sûr, on va battre les Griffondors ! --Avec Peter Higgs comme gardien et Astéria Greengrass comme poursuiveuse, on est paré. Mais surtout, on a Malcom Baddock comme attrapeur ! Il est génial ! Meilleur que Draco Malfoy lui-même ! Peut-être même meilleur que Potter ! C'est dire ! --Malfoy et Potter reviennent tous les deux à Poudlard pour passer leurs ASPIC ! Ça va être la castagne ! --Pas sûr ! Il court sur eux de drôles d'histoires ! Paraît qu'à Sainte Mangouste, ils ont été réunis par une sorte de lumière magique et depuis, ils ne peuvent plus se battre ! Ils seraient même devenus plus ou moins amis. --En tous cas, Potter a défendu les Serpentards à leur procès. Rien que pour ça, je serai polie avec lui, dit Flora la Blonde. --Oui, on sera polies avec lui, répète Fiona la Brune en écho. Et avec les autres Griffondors aussi. --S'ils ne commencent pas la bagarre ! Quant aux Serdies et aux Pouffies, on en fera de la pâtée ! --Tout doux, les filles ! A Serpentard, on réfléchit avant d'agir ! Vous allez finir chez les Griffons si vous continuez ! --Rah ! Tu dérailles, Pucey ! Rien que d'y penser, j'en ai des boutons qui poussent ! --Oui, des boutons ! Des violets et des roses ! --Ha ha ha ! Vous êtes des marrantes, les jumelles ! Hé bien, rigolons maintenant parce que ce soir, ce sera sûrement moins drôle ! Vous avez des cartes de joueurs de Quidditch célèbres à échanger ? Je fais la collection. Il me manque Robbie le Magnifique ... !! * !! * !! * !! * !! * Deuxième wagon compartiment E ; Des Griffondors garçons et filles de cinquième année. « Où est Potter ? Pourquoi n'est-il pas dans le train ? Je croyais qu'il venait à Poudlard pour terminer ses études ! Et les autres aussi ! --Calme-toi, Romilda ! Tu le verras ton Potter ! Il est déjà au château. C'est Crivey qui l'a dit tout à l'heure. Le Survivant et ses copains de la bataille sont rentrés avec un jour d'avance. A propos, où étais-tu passée pendant toute l'année dernière? On ne t'a vue nulle part ! --Ah ! Ne m'en parlez pas ! Toute la famille s'était réfugiée en Allemagne, chez ma tante Greta. Après ce qui était arrivé aux Summerby et aux Sloper, mon père a préféré quitter l'Angleterre. --Vous n'avez pas été les seuls. Les Brandstone et les Quirke étaient aux Etats-Unis. Ils viennent de rentrer. Enfin, les plus à plaindre après ces tragédies, ce sont les petits orphelins. --Oh, c'est vrai ! Pauvre petite Gladys ! Pauvre Dorian ! Leurs parents et leurs frères massacrés, leur maison brûlée ! Ça a dû être horrible pour eux ! Ils ont eu de la chance d'avoir réchappé à la tuerie. On les a mis à l'orphelinat, je crois ? --Oui, ils n'avaient plus aucune famille. Ils font cette année leur entrée à Poudlard. Je les ai vus sur le quai avec d'autres mômes. Si c'est pas malheureux ! Et il n'y a pas eu qu'eux comme victimes ! --Oh non ! Doris Carmichael qui est en sixième année à Serdaigle est orpheline elle aussi. Elle vit chez une tante, très sévère à ce qu'il paraît ! Et les sœurs Montgomery ! En plus de leur frère qui a été mordu par un loup-garou, elles ont perdu leur père. On n'en finirait pas de citer tous les crimes de Vous-savez-qui et de ses complices ! --Quand on pense que tous ces assassins étaient à Serpentards ! Cette Maison était un vrai nid de Mangemorts ! --A propos de Serpentards, vous êtes au courant de la nouvelle ? --Non. Qu'est-ce qui se passe encore ? --Malfoy et sa clique reviennent eux aussi à Poudlard pour finir leurs études. --Quoi ? Ils ne sont pas tous à Azkaban ? --On voit bien que tu étais à l'étranger, Romilda. Ils ont été blanchis par le Tribunal. C'est Potter lui-même qui les a défendus. Sorcière Hebdo a publié là-dessus un long article. Je l'ai dans ma malle. Je te le montrerai à l'école si tu veux. Il paraît que Malfoy a sauvé la vie de Potter à la fin de la bataille. Y en a qui y croit. Moi, j'ai des doutes. --En tous cas, Doris a dit à tout le monde que ce soir, elle leur crierait leurs quatre vérités en face, à tous ces Serpents ! Elle veut qu'on les fiche à la porte ! Par respect pour les morts qu'elle dit ! Il y avait les pères de Nott et de Parkinson parmi ceux qui ont assassiné sa famille ! --Herbert Cauldwell dit la même chose. C'est Rozier qui a tué sa mère et ses grands-parents. --Avec Dolohov et Yaxley, celui qui a les yeux rouges ! --Des monstres ! Voilà ce que c'était ! Enfin, eux au moins, ils ne sortiront plus d'Azkaban ! --N'en sois pas si sûre ! Il y en a qui ont tenté de s'évader ! Malfoy lui-même à ce qu'il paraît ! Mais il est tombé à la mer et il a failli se noyer! C'était dans la Gazette du Sorcier. --Rita Skeeter raconte n'importe quoi ! Elle prétend même qu'il y a « quelque chose » entre Potter et Malfoy. --Ah ! Tu repenses à cette histoire de lumière ? Ma mère dit que c'est de la foutaise ! --Hé bien ! Il s'en est passé des choses pendant mon absence ! Vous avez beaucoup d'histoires à me raconter ! A propos, vous avez révisé un peu vos anciens cours pendant les vacances ? Moi, je n'ai pas eu le temps ... le courage plutôt ... _ ~ _ ~ _ ~ _ ~ _ ~ Couloir du Poudlard Express. Qui veut des bonbons ? Chocogrenouilles ? Dragées de Bertie Crochue ? Ballons gommes du Bullard ? Baguettes au réglisse ? Souris en sucre ? Un assortiment pour cinq mornilles et trois noises ! \ o \ o \ o \ o \ o Dernier wagon, dernier compartiment. Cinq enfants de onze ans vêtus de noir, deux filles, trois garçons. « On roule. On est partis. --On va vraiment à Poudlard. Pour de bon ! --Tous les cinq ! Ensemble ! J'ai eu si peur ! Jusqu'au dernier moment, sur le quai de la gare ! --Moi aussi ! Mais ça y est ! On est dans le Poudlard Express ! On roule ! On y va ! Plus personne ne peut nous arrêter ! -- Je vous l'avais bien dit ! Il fallait d'abord et toujours y croire ! Assez fort pour que ça arrive ! On a réussi ! Merlin merci ! » Ils se regardent en souriant puis ils se jettent dans les bras les uns des autres jusqu'à ne plus faire qu'une seule grappe de corps enlacés, bras emmêlés, têtes serrées l'une contre l'autre, cinq corps en un seul. Ils crient, ils sautent, ils tournent, ils ont oublié où ils sont. Ils ne sont plus qu'un bloc de joie pure. Un cahot du train manque de les faire tomber, les rappelant à la minute présente. Ils se séparent tout ébouriffés, les vêtements en désordre. Mais ils reculent à peine. La plus grande des filles tend une main, son voisin pose la sienne dessus et ainsi de suite jusqu'à ce que toutes leurs mains soient empilées les unes sur les autres Et ils entonnent à mi-voix leur comptine, celle qui les soutient depuis des mois dans leur malheur commun. « On est les doigts d'une main, Les insépara-ables ! Cinq doigts d'une même main Les indissocia-ables ! » --Je suis Dorian, le pouce, dit le plus petit des garçons, au corps un peu enrobé, aux joues rebondies. --Je suis Orlando, dit Land', l'index, dit un autre garçon qui a visiblement la jambe gauche plus courte que l'autre. --Je suis Iléana, le majeur, dit la plus grande des filles, une blonde très mince aux yeux clairs et au teint très blanc. --Je suis Gladys, l'annulaire, dit la seconde en secouant ses longues tresses brunes attachées en cercles de chaque côté de sa tête. --Et je suis Tobias, l'auriculaire, celui qui a les plus grandes oreilles, dit le dernier en rigolant. --Les cinq doigts d'un' même main --Les insépara-ables ! --Tous ensemble ! A Poudlard ! Yeah !» crient-ils en chœur en lançant leurs mains en l'air. Ce rituel accompli, ils se rassoient, les trois garçons d'un côté, les deux filles de l'autre. Ils ont les yeux brillants et le sourire aux lèvres. --Ensemble, c'est vite dit, reprend Iléana, la plus grande. On ne sera sûrement pas dans la même Maison. D'après ce qu'on m'a raconté, les Chambers vont tous à Serdaigle. C'est ce que je souhaite aussi. Je veux faire de l'arithmancie et j'ai déjà commencé en cachette l'étude des runes. --Tous les Sloper sont à Griffondor, ajoute Dorian avec un soupir. D'ailleurs, je fonce toujours sans réfléchir. Et toi, Gladys, où voudrais-tu aller ? --Je n'en sais rien, mon père était à Pouffsouffle mais ma mère était Moldue. Je suis la dernière représentante des Summerby. Alors j'irai où le Choipeau m'enverra. --Pour nous, la question ne se pose même pas, c'est Serpentard à coup sûr, dit Tobias d'une voix amère. On est fils de Mangemorts, aucune autre Maison ne voudrait de nous. Tobias Rozier et Orlando Jugson, rien que nos noms font peur. Enfin, moi je m'en moque, c'est de toute façon la Maison que je préfère. Et toi, Land', tu ne nous a jamais dit où tu voudrais aller si tu avais le choix. --A Serpentard bien sûr ! Avec ma patte folle, je ne peux compter que sur la connaissance et la ruse pour réussir dans la vie. Mais est-ce qu'ils voudront de moi ? --Tout le monde n'est pas comme les gens de ta famille, Land', répond vivement Dorian. Quand ton père a été tué par les Aurors, ces salauds t'ont abandonné à l'orphelinat. Enfin, ça nous a permis de te connaître. Moi, je sais ce que tu vaux, je t'ai déjà vu faire de la magie sans baguette. Tu seras un grand sorcier, c'est moi qui te le dis. --Ça oui alors ! reprend Tobias. Quelle chance que quelqu'un ait donné une bourse aux orphelins sans le sou ! Sinon, toi et moi, on n'aurait jamais pu payer tout ce qu'il fallait acheter pour la rentrée. J'aimerais bien le connaître, le généreux donateur. Je lui sauterais au cou sans hésiter. Même si c'est une vieille donatrice toute ridée ! Tu te rends compte ? On a failli devenir les serviteurs de l'horrible Ombrage ! --Quoi ? Mais c'est impossible ! Vous êtes sorciers, pas esclaves ! --Oui, mais la Justice Magique a confisqué tous nos biens. Les parents de Land' sont morts. Mon père est à Azkaban. Nous n'avons plus rien. La Ombrage disait que la charité a un prix. Dans l'orphelinat qu'elle voulait soi-disant fonder, elle avait besoin de petites mains à son service. Elle nous avait affirmé qu'on ne voudrait pas de nous à Poudlard. C'est pour ça que j'avais si peur avant le départ. --J'ai toujours dit que c'était une sale bonne femme ! Son sourire était faux, ses discours sonnaient faux, tout en elle était faux ! Enfin, elle ne peut plus nous faire de mal. Je crois même qu'elle est malade et qu'on l'a transportée à Azkaban. --Bien fait pour elle ! --Ne dis pas ça, Dorian, le reprend Iléana. Notre vie est déjà assez difficile. Inutile d'y ajouter la rancune et la haine. On ne va pas se détester sous prétexte que toi, tu iras à Griffondor alors que Land' sera à Serpentard et moi à Serdaigle. Au contraire ! Les amis, j'ai une idée. Maintenant qu'on est sûrs d'aller ensemble à Poudlard, faisons un serment. --Quoi ? Quel serment ? --Jurons de rester unis, de nous aider, de nous soutenir, comme on l'a fait tous les cinq à l'orphelinat. Jurons d'être amis, pour toujours. --Très bien ! Bravo ! D'accord ! Bien dit ! » Cinq mains droites se posent les unes sur les autres. Les regards se croisent. Chacun des enfants répète gravement après Iléana : « Amis pour toujours, je le jure ! » La future Serdaigle vient d'inaugurer à sa façon l'entente, espérée par beaucoup et refusée par d'autres, entre les Quatre Maisons. Elle qui a consolé, défendu, protégé ses camarades quand les murs froids de l'orphelinat se sont refermés sur eux. Elle qui leur a servi de mère, de sœur, de guide, de copine. Elle qui leur a souri, qui les a grondés quand ils faisaient des bêtises, qui les a pris dans ses bras quand le chagrin était trop lourd. Elle qui les a aimés sans jamais le leur dire avec des mots, sans jamais les embrasser, sans le montrer, tout simplement, parce que la vie est ainsi faite et qu'on ne choisit pas toujours le chemin que l'on prend. Elle, Iléana Chambers, onze ans, orpheline et sans famille depuis ... longtemps. - _ - _ - _ - _ - _ « ... Patacitrouilles ? Fondants du chaudron ? Vous voulez quelque chose, les enfants ? --Non merci, Madame, nous n'avons pas d'argent, répond poliment Dorian. --Six chocogrenouilles, six fondants et six souris en sucre, Madame Amandine. Trois mornilles et deux noises, c'est bon ? C'est tout ce que j'ai sur moi. --Oh ! C'est parfait, Monsieur Crivey. C'est un honneur de vous servir. --Nous ne demandons pas la charité, Monsieur Crivey, dit Tobias en pinçant les lèvres. --Comment ? Vous refuseriez à un pauvre orphelin comme moi le plaisir de s'assoir à vos côtés et de déguster quelques friandises ? --Dans ce cas, reprend Iléana avec un joli sourire ... Prenez place avec nous et merci pour les bonbons. --De rien, les enfants. » = o = o = o = o = o Château de Poudlard, l'après-midi. Après le déjeuner, tout le monde se rassemble dans la Grande Salle pour la remise en place des vitraux. Le matin, les Gobelins ont installé un échafaudage très léger, très ingénieux, composé de tubes de fer qui s'emboitent les uns dans les autres grâce à diverses sortes de croisillons. Il est monté sur roulettes et peut ainsi être déplacé d'une fenêtre à l'autre. Il a déjà servi à démonter les grandes vitres posées après la bataille en attendant la fin des réparations. Tout le monde est là : la Directrice en tenue d'apparat à côté du Ministre de la Magie, qui a tenu à honorer la cérémonie de sa présence, les professeurs anciens et nouveaux, les élèves de septième année portant les couleurs de leurs Maisons, Madame Pomfresh, Madame Pince et Argus Rusard. Les elfes de maison, portant le grand torchon blanc des jours de fête avec le P brodé sur la poitrine, sont tassés au fond de la Grande Salle. Ils tiennent à assister à l'évènement mais les elfes et les gobelins se détestent depuis toujours. Pour quelle obscure raison ? Les uns comme les autres seraient bien en peine de le dire. C'est comme ça ! Voilà tout ! Bien entendu, Rita Skeeter est là avec son photographe. Dès son arrivée, elle a repéré Potter et Malfoy et les anneaux d'oreille lui ont sauté aux yeux. En un instant son esprit tortueux a imaginé divers scénarios, le plus simple étant une aventure amoureuse entre les deux sorciers. Il faut qu'elle éclaircisse la chose et si Potter et Malfoy ne veulent pas coopérer, sa nouvelle plume à papotes le fera pour eux. Elle lui a coûté assez cher, elle doit rabattre son prix ! Pendant le discours de Scrimgeour, elle guette le moindre signe de connivence entre les deux sorciers mais elle ne remarque rien. Chacun d'eux est à sa place, parmi les élèves de sa Maison. Ils sont sages comme des images. C'est louche ! En attendant, elle repère Londubat et Abbott qui se tiennent par la main ainsi que Zabini et Parkinson, les sulfureux Serpentards qui se ... papouillent en douce ? C'est très bon ça ! Les lectrices adorent les histoires d'amour en marge des grands évènements. Elles en ont assez des procès et des Mangemorts. Skeeter a trouvé un nouveau filon à exploiter. Après les discours, le travail proprement dit peut commencer. Des échelles placées de chaque côté de l'échafaudage permettent à deux Gobelins de grimper, de saisir le vitrail et de le faire monter à la verticale. Deux de leurs compagnons se placent au-dessus d'eux, attrapent le lourd objet, le pousse à leur tour vers le haut et ainsi de suite. Ça ressemble à un ballet réglé au pouce près. Les petits êtres magiques sont d'une grande adresse et d'une habilité remarquable Les élèves de chaque Maison et leur directeur ou directrice aident à la manœuvre en allégeant le poids du vitrail et en veillant à son bon équilibre. Les Leviatus et les Equalibra se succèdent sans précipitation. Ainsi les blasons de Griffondor, de Pouffsouffle, de Serdaigle et de Serpentard sont remis en place par la bonne volonté de tous. L'affaire prend tout l'après-midi. Juste le temps de savourer un thé entre deux remontages. Ensuite, agiles comme des singes, les Gobelins démontent rapidement l'échafaudage. Bodrig le Bigleux s'avance alors vers le Ministre et tend la main. Rufus Scrimgeour y dépose une lourde bourse remplie de gallions, le reliquat de la somme promise pour la réparation. Bodrig la soupèse, la fait sauter sur sa paume, hoche la tête et rejoint ses acolytes. Un dernier salut et ils quittent le château. Mission accomplie ! 0 o 0 o 0 o 0 o 0 o Rita Skeeter n'a pas réussi à interviewer Potter et Malfoy. Parmi leurs camarades, elle n'a obtenu que des regards faussement étonnés et des sourires en coin. Bien bien bien ! Son photographe a pu prendre des photos de groupes à l'heure du thé. Demain, en page deux de la Gazette, il y aura « Neville et Hannah », « Ronald et Hermione », « Blaise et Pansy » et « deux inconnus » au visage dissimulé par un rond noir mais aux boucles d'oreille bien visibles, le tout avec une légende en grosses lettres : « Les amoureux de Poudlard ... » Une belle saga en perspective ! Le soleil , déjà bas sur l'horizon, traverse les quatre vitraux et parsème la Grande Salle de multiples taches de couleurs. Le Lion, le Blaireau, l'Aigle et le Serpent ont retrouvé leur place. Les Esprits tutélaires sont prêts à veiller sur leurs Maisons, comme avant la bataille. Poudlard peut rouvrir ses portes et accueillir ses anciens et ses nouveaux élèves. 0 o 0 o 0 o 0 o 0 o Grande Salle de Poudlard, début de soirée. «Ils arrivent ! » Hermione Granger et Blaise Zabini attendent les premières calèches sur du perron du Château. Ils sont chargés d'accueillir les élèves. Après plus d'un an de fermeture, il faut un peu de cérémonial pour fêter la réouverture de l'école ... et les deux préfets en chef sont chargés de repérer tout de suite les éventuels fauteurs de troubles et de calmer leurs ardeurs. La Griffondor a un air autoritaire et déterminé. Les anciens élèves connaissent son sens de l'autorité et son respect de l'ordre. Le Serpentard est plus charismatique. Sa stature élevée et sa beauté particulière sont ses meilleurs atouts. Tous deux saluent les élèves qu'ils connaissent et désignent aimablement la Grande Salle aux arrivants. Cet accueil chaleureux en surprend plus d'un. D'après les rumeurs et les ragots du train, certains s'attendaient à une atmosphère plus électrique, plus propice aux affrontements. Or tout se passe parfaitement bien et quand les élèves entrent dans la Grande Salle, ils commencent par admirer aux murs les décorations et les bannières aux couleurs des Quatre Maisons. Tous les professeurs, vêtus de leurs longues robes de sorciers et portant chapeau, sont assis à leur place sur l'estrade, en compagnie du Ministre de la Magie qui souhaite faire un petit discours avant son retour à Londres. Et les fameux élèves de septième année sont déjà installés par groupes au centre de la table de leur Maison. Le décor et les personnages présents provoquent un moment de surprise et d'émotion parmi les garçons et les filles qui reviennent dans leur école après une longue absence. Les regards se tournent immédiatement vers Harry Potter, le Vainqueur de V ... Vous-savez-qui, puis passent très vite de table en table sur tous les Héros de la grande bataille. La plupart se détournent rapidement en arrivant aux Serpentards. Dès que chacun a pris place, les conversations chuchotées s'engagent. Mais tous sentent que l'instant est solennel et que ce n'est pas le moment de faire des vagues. Minerva MacGonagall a un visage qui n'engage pas à la protestation et puis, Monsieur le Ministre est là ! Il ne faut pas se faire mal voir ! Draco, Théo, Grégory, Millicent et Pansy restent impassibles sous les regards gênés ou hostiles qui les effleurent et se détournent. Ils sont calmes, fiers mais sans forfanterie. Enfin, à l'extérieur car en fait, leur cœur bat plus vite que de raison. Mais jusque maintenant, tout se passe bien. Ils se détendent un peu. Quand arrivent des élèves de leur Maison, ils saluent leurs connaissances, esquissent un semblant de sourire et les discussions s'engagent. Ouf ! . Pour cette rentrée, c'est Sybille Trelawney qui est chargée de rassembler sur le quai les nouveaux élèves de première année. Ils sont plus nombreux que d'habitude puisqu'ils représentent deux années de recrutement. Pas question de prendre les barques, elles ne sont pas en nombre suffisant. Ils rejoignent l'école par un second voyage des calèches. Ainsi tous les élèves sont installés quand ils entrent dans la grande Salle pour la Répartition. En colonne par deux, ils avancent entre les tables jusqu'à l'estrade des professeurs. Les jumelles Bulstrode regardent partout avec excitation. Iléana surveille « ses » protégés. Certains tremblent un peu. D'autres, d'un an plus âgés, prennent un air supérieur. Le tabouret et le Choipeau sont déjà installés au pied de l'estrade, prêts à remplir leur office. Rufus Scrimgeour se lève et prend la parole. « Bienvenue à Poudlard, jeunes sorciers et jeunes sorcières ! L'école est heureuse de vous accueillir en ses murs vénérables. Je vous souhaite une fructueuse année d'études sous la ferme direction de Madame Minerva MacGonagall, et sous la bienveillante attention de vos professeurs. Le ministre sourit, s'arrête un instant puis reprend d'un air grave : « Nous sommes enfin en paix, grâce au courage de quelques âmes d'élite qui se tiennent modestement à vos côtés. Vous les connaissez tous, il est inutile de les nommer. La guerre est finie. Il est temps de tourner la page. Je vais vous laisser continuer la fête entre vous. De nouveau, Rufus Scrimgeour s'arrête. Son regard balaie la longue salle silencieuse et il reprend d'un ton ferme en détachant bien ses mots : « Cette école est la vôtre, chacun de vous y a sa place. La lettre d'admission que vous avez tous reçue en est la preuve formelle. Nous comptons sur vous pour travailler dur et préparer ainsi votre avenir et celui de tout notre monde magique. Que Godric Griffondor, Héléna Pouffsouffle, Rowina Serdaigle et Salazar Serpentard veillent sur vous ! Bonne répartition et bon appétit pour le festin qui suivra. Mesdames, Messieurs, chers élèves ... » Le Ministre s'en va, accompagné jusqu'à la porte par les deux préfets en chef. Ses dernières paroles retentissent encore aux oreilles de tous. A la table de Serdaigle, Doris Carmichael, très rouge, baisse le nez. Les paroles du Ministre représentent clairement un avertissement. Elle jette un regard en dessous à la table des Serpentards, vers Nott et Parkinson. La haine la brûle toujours. Sybille Trelawney s'avance, un long parchemin à la main. « Quand j'appellerai votre nom, dit-elle, vous vous installerez sur le tabouret et vous coifferez le Choipeau. Il vous annoncera quelle sera votre Maison pour vos sept années d'études. Mais avant, il a quelque chose à nous dire. » On entend un raclement de voix et une large bouche s'ouvre au bord du Choipeau. C'est l'heure de la chanson et cela fait deux ans que l'objet magique la prépare. OoOoOoOoOoOoOoOoOoOo «Quatre, Elles sont Quatre. Serdaigle et Serpentard, Pouffsouffle et Griffondor, Quatre points cardinaux pour voir d'où vient le vent, Par l'est ou par l'ouest, au sud ou vers le nord, Ils guident le bateau sur le vaste océan. Pouffsouffle, Griffondor, Serdaigle et Serpentard, Quatre couleurs aux cartes, fortune et sentiments, Pour un carré de rois, il nous faut un César, Trèfle, pique ou carreau, sans cœur, c'est un brelan. Serpentard, Griffondor, Pouffsouffle ou bien Serdaigle, Le feu, la terre et l'eau, et l'air en complément, Si l'un des quatre manque alors tout se dérègle, Notre monde est lié par les quatre éléments. Griffondor et Serdaigle, Serpentard et Pouffsouffle, Sans la neige en hiver, il n'est point de printemps, Sans printemps, point d'été, point de brise qui souffle, En automne à Poudlard, de rentrer il est temps. Car que serait l'année sans ses quatre saisons ? Comment sans la boussole trouver sa direction ? Que serait le Nain jaune sans ses cartes et ses pions ? Que ferions-nous sur terre sans feu et sans chanson ? Et que serait Poudlard sans ses quatre Maisons ? OoOoOoOoOoOoOoOoOoOo Un tonnerre d'applaudissements salue la fin de la chanson. Le Choipeau en tressaute sur son tabouret. Il incline sa pointe à droite et à gauche. Il est content de lui. Après une longue ovation, la répartition peut commencer et Sybille Trelawney annonce : «Abbady Séléna ! --Pouffsouffle ! --Albireo William ! --Serdaigle ! ... Et ainsi de suite jusqu'à Zwingli Erasmus envoyé à Griffondor. Les jumelles Bulstrode sont bien sûr à Serpentard. Leur nom, celui Rozier et de Jugson ont provoqué des rumeurs et même quelques sifflets vite réprimés par les préfets de Maison. Mais le feu couve sous la cendre. Herbert Cauldwell ne décolère pas. C'est un grand Pouffsouffle, batteur dans l'équipe de Quidditch de sa Maison. Il adorait sa mère et sa grand-mère et ne peut oublier leur assassinat par Evan Rozier, le père de ce Tobias, le petit avorton avec ses grandes oreilles. Il rumine dans son coin et il n'est pas le seul. Certains noms ont réveillé de terribles souvenirs, même si les gringalets qui les portent n'ont rien de terrifiant. Cependant, c'est l'heure du festin et les plats préparés par les elfes apparaissent sur les tables. Bientôt, on n'entend plus que des rires, des conversations joyeuses et le raclement des cuillers au fond des assiettes. Au moment du dessert, la Directrice se lève et entame le discours de début d'année. «Je serai brève. Monsieur le Ministre et le Choipeau ont déjà exprimé tout ce qu'il y avait à dire sur cette rentrée. Ils vous ont parlé de paix et d'entente entre les quatre Maisons. Je n'ajouterai que quelques mots. Je rappelle d'abord qu'il est toujours dangereux d'aller dans la Forêt Interdite et Monsieur Rusard a affiché sur le tableau la liste des objets indésirables à l'école. Un coup d'œil sévère accompagne cette recommandation. --J'ai aussi une bonne nouvelle à vous annoncer. Certains d'entre vous se sont plaints du froid qui règne à Poudlard pendant l'hiver. Sachez qu'un nouveau chauffage très performant sera installé sous peu. Il fonctionnera en utilisant le Feu Daemon Comme vous le savez, ce sortilège brûle sans combustible. Il produira une grande quantité d'air chaud qui circulera dans de grosses conduites posées dans tout le château, en particulier le long des couloirs, dans les salles de cours et dans les dortoirs. Un « Ah ! » de satisfaction retentit dans toute la salle. --Vous devez cette innovation à un généreux donateur qui s'est manifesté à la fin des vacances et ... Une chose impensable se produit alors. Une voix interrompt le discours de la Directrice. A la table des Serpentards, Tobias Rozier s'est dressé tout droit sur son siège. --Madame, est-ce le même donateur qui a offert une bourse aux jeunes sorciers orphelins pour qu'ils puissent aller à Poudlard ? Mon camarade Orlando et moi, nous voudrions remercier cette personne qui nous a permis de réaliser notre rêve. Nous avions si peur d'être exclus de l'école à cause de ... Soudain, le jeune garçon se tait, saisi par le silence qui règne dans la Grande Salle. Affolé, il regarde de tous les côtés, se rassoit en vitesse et cache sa tête dans ses bras. Land' Jugson se penche vers lui et lui tapote l'épaule. A la table de Serdaigle, une fille blonde s'est levée à moitié mais deux autres élèves sont déjà debout. Pour Doris Carmichael et pour Herbert Cauldwell, la coupe est pleine. « Quoi ? Ce fils d'assassin est ici grâce à une bourse ? --Un des amis Mangemorts de son père a payé pour qu'il puisse venir à Poudlard ? --Avec son bancal de copain ? --Dans la même école que nous, qui avons perdu nos parents à cause d'eux ? D'autres voix se joignent aux leurs. A Serdaigle, à Pouffsouffle et même à Griffondor, des cris s'élèvent. --C'est honteux ! Dehors, les enfants de salauds ! --Oui ! A la porte ! Vous n'avez pas le droit d'être ici ! --Et les autres non plus ! --Dehors Parkinson ! Dehors Nott ! Fiche le camp Malfoy ! A la porte les Bulstrode ! Salauds de Mangemorts ! Assassins ! Meurtriers ! Sauvages ! Maudits ! SERPENTARDS ! Le tumulte est à son comble. Le feu de la folie a pris si vite et si fort qu'il faut un bout de temps avant que des élèves et les professeurs ne réagissent. Leurs appels au calme se noient dans les vociférations. Certains jeunes sorciers sont debout et soudain, des objets se mettent à voler en direction de la table de Serpentard. Des couverts, des assiettes, des verres, des morceaux de gâteaux, des fruits ... Mais aucun projectile n'atteint sa cible. Blaise et Pansy ont réagi aussi vite que pendant la bataille. Un Protego érige une barrière solide entre les lanceurs et leurs victimes. Plusieurs baguettes se sont levées. Le bruit d'une explosion retentit. Un coup de vent soudain traverse la Salle. Toutes les bougies du plafond enchanté s'éteignent. On entend résonner une voix profonde amplifiée par un Sonorus. « SILENCE ! » crie Kingsley Shacklebolt. Le calme revient immédiatement. Les bougies se rallument une à une, éclairant une scène de désolation. Une centaine d'élèves sont debout. Chacun est immobile, figé dans la posture qu'il avait juste avant le coup de tonnerre. Des visages sont encore marqués par la haine, des bouches ouvertes sur les insultes, des mains crispées sur des projectiles divers. Un Finite Incantatum retentit puis un Reparo. En quelques instants, tout rentre dans l'ordre mais une rumeur contenue sourd et enfle de nouveau. Tous se tournent vers la table des professeurs. Le regard de la Directrice est infiniment triste. Elle se penche un peu en avant, appuyée sur ses mains posées à plat sur la table et Minerva MacGonagall, celle qui, il n'y a pas si longtemps, gagnait une bataille de la voix et du geste, Minerva la guerrière, dit d'une vois brisée : « Je voudrais ... de toutes mes forces ... ne pas avoir vécu ce terrible moment ... Je voudrais que cette scène horrible disparaisse de ma mémoire ... et de la vôtre ... par un sort d'Obliviate ! ... Mais l'oubli ne servirait à rien ... car le poison serait encore dans vos veines ... et le venin dans vos cœurs ... Si ce qui vient de se passer ... peut au moins vous servir ... à comprendre ... où conduisent la rancune et la haine ... alors ce moment de folie ne sera pas vain. La Directrice se redresse et son visage reprend sa fermeté habituelle. « La haine ... Voilà ce que Voldemort semait sur son passage. Et voilà ce qu'il laisse derrière lui en héritage. Le ferment de la haine. Si nous laissons ce sentiment se développer en nous, c'est comme si le Lord Noir n'était pas mort. Comme s'il n'avait pas été tué là, dans le parc du château, il y a quelques mois à peine. Il continuera à régner sur notre monde, il aura gagné la guerre. Et nous ne connaîtrons pas la paix. Ses yeux balaient la Salle sans s'arrêter sur quiconque. La rumeur s'est tue. Chacun reçoit le message, l'accepte ou le rejette. De sombres images, des pensées moroses tournent dans les têtes. Le parc ne garde pas trace de la bataille. Poudlard est toujours là, rassurant, solide, éternel. Mais les esprits bouillonnent encore. « Je ne vous demande pas d'oublier. Je ne vous demande pas de pardonner. Mais si vous voulez faire votre deuil des malheurs qui vous ont frappés, ce n'est pas la haine qui vous y aidera. Albus Dumbledore parlait toujours de tolérance, de compréhension, d'amour. Il donnait à chacun une seconde chance. Je vous la donne à tous. Aucune sanction ne sera prise, aucun point ne sera enlevé aux différentes Maisons. Mais ... Son regard se fait sévère, sa voix dure. « Je vous demande de réfléchir ce soir, cette nuit à ce qui vient de se passer. Je ne tolèrerai pas une autre scène de ce genre. Celles et ceux qui ne souhaitent pas rester à Poudlard pourront repartir chez eux demain matin. Les autres devront s'efforcer de vivre sans discorde avec tous. Tout incident grave sera suivi d'un renvoi immédiat des élèves coupables. Et puis de nouveau, Minerva MacGonagall s'humanise et un mince sourire fleurit sur ses lèvres. « A partir de demain, au petit déjeuner et à midi, les élèves qui le désirent pourront s'installer à côté de leurs amis, à n'importe quelle place. Chacun rejoindra la table de sa Maison uniquement pour le repas du soir. Cette disposition est prise pour favoriser l'entente entre jeunes sorciers quelle que soit leur appartenance. Les professeurs et moi-même, nous vous souhaitons une bonne nuit. Mesdemoiselles et Messieurs les préfets, veuillez guider vos camarades ! » Les élèves commencent à se lever. Le brouhaha envahit la Grande Salle. La Directrice se rassoit. La fatigue de cette longue journée lui tombe dessus sans crier gare. Elle sent tout à coup le poids des ans sur ses épaules. C'est une bonne chose qu'elle ne reste à la tête de Poudlard que jusque la fin de l'année scolaire. Cette guerre l'a brisée. Il est temps de passer la main. A Janus Turpin de prendre la relève ! Vivement la retraite ! = + = + = + = + = + Milieu de la nuit, chambre de Harry Potter. Draco Malfoy s'éveille d'un coup. Il ouvre les yeux. Une veilleuse posée sur la table de chevet éclaire faiblement la pièce. La chambre de Potter ... Il est allongé sur le côté. Derrière lui, quelqu'un respire calmement. Harry ... Leurs corps ne se touchent pas. Son amant a laissé entre eux un espace vital. Comme d'habitude ... Pourtant, quelque chose est différent. Draco Malfoy se sent merveilleusement bien. Merveilleusement ? C'est quoi ce délire ? Un Malfoy n'emploie jamais ce mot-là ! Tais-toi, mauvais esprit ! Je maintiens ce que j'ai pensé. Moi, Draco Malfoy, je me sens merveilleusement bien. Il porte un doux pyjama de soie. Tous ses muscles sont détendus. Sa tête est légère. Il a dû plonger dans le sommeil le sourire aux lèvres et il l'a conservé. On dit que si on s'endort heureux, on se réveille de même. Heureux ? Puis-je savoir pourquoi un Serpentard manifeste soudain un sentiment tout juste digne du dernier des Pouffsouffles ? Pourquoi, je ne sais pas. La faute à qui, ça je sais. La faute à Harry. Non, GRACE à Harry ! Harry ! Draco ne verra plus jamais le Griffondor de la même façon. Pas après ce qui s'est passé ce soir ... Pas après ce qu'il a fait pour lui. Pour le rendre heureux. Encore ! Le Griffon t'aurait-il fait boire de la Felix Felicis à ton insu ? Oh non ! Il n'a pas eu besoin de ça ! Il a fait beaucoup mieux ! Je n'aurais jamais cru qu'il serait si ... si ... Je n'en trouve pas mes mots, c'est dire ! Si bon que ça ? Carrément parfait, tu peux m'en croire ! Mais attention ! Ça, je m'autorise à le penser mais jamais je ne le dirai à haute voix ! Ouf ! J'ai cru un instant que le grand Draco Malfoy s'était noyé dans un lac de guimauve ! Ouais ! Ouais ! N'empêche ! Qu'est-ce que je me sens bien ! + = + = + = + = + = Quelques heures auparavant. Tous les élèves sortent de la Grande Salle après le discours de la Directrice. Ses paroles fermes tournent dans toutes les têtes. Les Pouffsouffles sont déjà plus ou moins convaincus. Même Herbert Cauldwell est un peu refroidi. Il est hors de question qu'il quitte Poudlard. Et puis, il n'est pas très fier de lui, de cette bouffée de haine qui l'a envahi si brutalement. Pour un joueur de Quidditch, il a manqué de self contrôle. Les Griffondors regrettent aussi de s'être laissé emporter. D'ailleurs, ils sont plutôt d'accord avec la Directrice. Et puis Harry Potter et plusieurs combattants de la grande bataille appartiennent à leur Maison. Les nouveaux « première année » en particulier sont fiers d'avoir été envoyés là par le Choipeau. Dorian Sloper est déjà adopté par ses camarades de dortoir. Ça le change de quelques pensionnaires de l'orphelinat, pas toujours tendres avec les plus jeunes. Les Serdaigles sont les plus partagés. Certains soutiennent Doris Carmichael à fond. D'autres sont assez intelligents pour faire la part des choses. S'ils veulent travailler en paix pendant toute l'année, il n'y a aucun bénéfice à tirer d'une guerre ouverte avec les Serpentards. Les études avant tout. Ils sont pour le statu quo. Selon le code d'honneur de leur Maison, les Serpentards ne montrent aucune émotion. Mais tous ont été secoués par les attitudes méprisantes des autres élèves et surtout par le déferlement de haine de la fin du repas. Même les jumelles Bulstrode ont eu peur Elles descendent avec les autres les escaliers qui conduisent à leur dortoir, guidées par leur préfet, le grand et fort William Harper. Mais elles n'en mènent pas large. Tobias et Land' non plus ! Pansy, Blaise, Draco, Théo, Grégory et Millicent montent vers le couloir qui conduit à leur aile réservée. Ils ne parlent pas. Plus que les autres encore, ils ont été frappés par le climat de rejet qui les a entourés depuis l'arrivée des élèves. Leur accueil par la Directrice et les professeurs avait été courtois, sans démonstrations particulières, mais ce soir, ils ont senti passer sur eux un vent de détestation qui les a marqués. Sur le grand escalier mobile, Draco se trouve légèrement en retrait des autres. Soudain, il sent dans son dos l'impact d'un sortilège. Il se raidit mais ce n'est pas un Doloris qui l'a atteint. C'est le sort de Repetitas. Une voix malveillante murmure à son oreille et il est le seul à l'entendre. Toutes les cinq secondes, le mot « Mangemort ! » résonne dans sa tête. C'est une voix féminine mais il ne se retourne pas pour savoir à qui elle appartient. Il continue à monter calmement l'escalier et ne contre le sortilège qu'une fois arrivé dans sa chambre. Puis il reste là, immobile, abasourdi par l'audace de la jeteuse de sort. Bravant l'interdit de MacGo, une élève a traitreusement craché son venin dans son dos. C'est la goutte d'eau qui risque de faire déborder le vase. Un instant, il se dit qu'il repartirait bien le lendemain pour Londres. Pourquoi est-il revenu à Poudlard alors que sa première idée, c'était d'entreprendre un voyage ... Ah oui ! Harry ! Le Griffondor entre justement dans la pièce. Ils ont découvert après le petit déjeuner qu'une porte communicante avait été installée entre leurs deux chambres. Une excellente idée de Winky venue faire un peu de ménage, et un simple sortilège d'elfe a suffi à les réunir sans qu'ils passent par le couloir. Cette précaution est maintenant inutile, tous les élèves de septième année sont au courant de leur liaison. Beaucoup n'en soupçonnent pas la profondeur. Harry trouve Draco debout au milieu de sa chambre, immobile, la tête un peu penchée vers l'avant, sa baguette magique pendant mollement au bout de son bras. Il soupçonne aussitôt un incident, il s'approche et entoure les épaules du Serpentard d'un bras câlin. Mais le beau blond ne réagit pas. Son visage est encore plus pâle que d'habitude et ses yeux sont ternes. Le jeune sorcier brun l'entraîne vers sa chambre. Un bon feu crépite dans la cheminée. Le lit est ouvert, couvertures et draps repliés, invitant à l'amour puis au sommeil. Mais Draco ne bouge toujours pas et ne dit rien. On dirait qu'il a pris un coup sur la tête. Cette attitude est tellement inhabituelle que Harry fronce les sourcils et demande : --Drake, qu'est-ce que tu as ? Qu'est-ce qui s'est passé ? --Rien, rien, répond le blond d'un air absent. Hola ! Cela semble grave. Harry décide de prendre les choses en main. Il débarrasse Draco de sa baguette, de sa lourde robe de sorcier, de son pull et de sa cravate, il le pousse un peu pour le faire assoir au bord du lit et le déchausse, tout cela sans le quitter des yeux et sans cesser de sourire. Il ne lui laisse que sa chemise légère et son pantalon. Puis très rapidement, il se déshabille de même. La chambre est agréable, la lumière est douce, il flotte un léger parfum de menthe et de citronnelle. Harry entasse tous les coussins à la tête du lit, il s'assoit, le dos droit, et attire contre lui le blond qui n'a toujours pas bougé. Dès que Draco sent les bras de Harry se refermer sur lui, il pousse un petit soupir de contentement, il s'appuie contre lui, ferme les yeux et niche sa tête dans son cou. Harry sent sous sa main ses muscles tendus. Un frémissement l'agite. Pas un regard, pas un mot, pas un sourire. Draco est amorphe. Harry ne l'a jamais vu dans cet état-là. C'est ... étrange, déstabilisant. Normalement, un Malfoy ne se laisse pas abattre par des manifestations hostiles ! Y aurait-il une faille dans le caractère impassible du beau sorcier blond ? Il faut l'aider mais sans le blesser dans sa fierté. Harry est maintenant tellement en osmose avec son âme sœur qu'il devine ce qu'il faut faire et surtout ne pas faire. Hors de question de montrer de la pitié ou même de la compassion, pas de niaiseries consolatrices ! Juste de l'amour. Et ça, Harry sait faire. Il commence à murmurer des petites phrases toutes simples, entrecoupées de caresses délicates et de baisers papillons. C'est étrange, aux oreilles du Serpentard, des mots comme amour, cœur ou trésor n'ont plus rien de risible ou d'incongru. Prononcés en douceur par une voix tendre, ils desserrent peu à peu le nœud qui raidit ses muscles et allègent le fardeau qui pèse sur sa poitrine. Est-ce vraiment ce Harry qui prétendait ne connaître que trois mots d'amour ? Il est bien éloquent tout à coup. Les petites phrases s'écoulent de ses lèvres comme l'eau d'une source, aussi limpides, aussi fraîches. Peu à peu, les mots traversent l'espèce d'hébétude qui bloque le cerveau de Draco et atteignent sa conscience. Le mot « licorne » le sort de sa léthargie. Il enroule ses bras autour de la poitrine de Harry , il ouvre les yeux à demi et rencontre un regard vert intense et un sourire éblouissant. Un visage qui respire le bonheur, la joie de vivre. Rien à voir avec ce qui s'est passé « avant ». Juste l'image d'un jeune homme qui partage avec lui un moment de perfection. « Cette licorne qui orne la tapisserie de ta chambre ... elle m'a fait penser aux Détraqueurs d'Azkaban. ... Heureusement qu'elle est venue à la rescousse de mon cerf ! ... Sinon, nous serions morts ensemble, mon cœur. ... J'aurais aimé mourir dans tes bras mais tu me crois si je te dis que j'aime mieux vivre avec toi ? ... Ma belle Licorne ... Mon trésor ... » Arg ! Que c'est bon, même pour un Malfoy, de se faire traiter de trésor, mieux, de se faire caresser, embrasser, câliner comme un véritable trésor, quelque chose d'infiniment précieux, de délicat, d'unique ! Draco se blottit un peu plus dans les bras qui l'enserrent. Un ronronnement sort de sa gorge. Il sourit. Il revit. Enfin ! Il repense tout à coup à ce que le Griffondor lui a dit la veille. « Tout ce que tu voudras. » Que veut-il ? Tout et rien. Il veut que son beau brun continue à s'occuper de lui, à lui donner de l'amour, à le traiter comme s'il était la seule personne au monde qui ait de la valeur à ses yeux. Et sans qu'une parole ne soit prononcée, Harry sent le changement dans l'état d'esprit de Draco. Hum ! Il est temps de passer aux choses sérieuses. Cette chemise, par exemple, n'est-elle pas superflue ? Elle empêche des mains de caresser et des lèvres de se promener. Et ce pantalon ? N'est-ce pas un obstacle qu'il faut faire disparaître ? Tout comme ce boxer ? Sans précipitation, Harry effeuille Draco et Draco se laisse faire. Il ronronne de plus en plus fort et entre ses paupières mi closes, son regard gris se fait pétillant. En tous cas, Harry se révèle expert en matière de préliminaires. Il suffit que Draco pense à telle ou telle « gourmandise » pour que Harry l'exécute avec empressement. Hé ! Mais comment est-ce possible ? Le beau blond vient d'imaginer la langue de son beau brun sur ... et le mouvement s'effectue au moment même où il le pense ! Harry ferait-il de la légilimensamour? Si oui, c'est magnifique ! L'inventivité de Draco vagabonde et son Griffondor répond à tous ses désirs avec enthousiasme. Oubliés les instants de doute et de peine ! Il n'y a plus que lui et Harry ... les mains de Harry -- expertes les mains ! -- la bouche de Harry – avide, la bouche ! -- les lèvres de Harry – oh ! si brûlantes ! -- la peau de Harry ... mais quoi ? Tu es encore habillé ? Je te veux nu, mon beau Griffon ! Oui, nu, avec ton sexe fièrement dressé ... Draco imagine et ne fait toujours rien. C'est merveilleux de se laisser faire par quelqu'un comme Harry. Il prend soin de vous, il vous installe confortablement, un oreiller sous la tête, un coussin pour caler votre dos, tout cela avec des gestes à la fois précis et tendres ... Où a-t-il appris toutes ces petites attentions qui rendent l'amour si agréable ? Qui lui a enseigné ces caresses qui vous font gémir et grimper d'un coup au septième ciel ? Ces mille façons d'utiliser sa bouche et sa langue ? Et qui a dessiné sur ses lèvres un sourire aussi ravageur ? Je ne verrai plus jamais Potter de la même façon ! Jusque maintenant, je me croyais supérieur à lui, au moins dans le domaine de l'amour. Ne me faites pas penser ce qui est impossible ! Non, il ne me surpasse pas ! Nous sommes simplement à égalité, lui et moi ! Quel amant merveilleux ! Il me comble de toutes les manières possibles et imaginables ! Que va-t-il faire à la fin ? Je sens que je ne tiendrai plus longtemps ! Lui non plus apparemment ! Je refuse de bouger ! Je suis trop bien ! Tout mon corps est en attente ! S'il veut me prendre ... Hé bien, ça ne me déplairait pas ! ... Non, il a trouvé mieux ! Je serai dessous mais c'est lui qui va s'empaler sur mon sexe ... Oh ! Merlin ! C'est trop bon ! Harry a replié et écarté légèrement les jambes de Draco. Il s'est agenouillé de chaque côté de ses hanches. Il tient les deux mains du blond sur le drap, doigts croisés dans les siens, le long de son corps. Son regard se rive aux prunelles d'argent. D'un seul mouvement, il se positionne au-dessus du blond et s'abaisse progressivement, se faisant pénétrer lentement par la hampe dure. Il respire vite. Sa peau luit comme de l'or. Il ne bouge plus, laissant leurs deux corps s'emboîter parfaitement. Nu, immobile, dressé au-dessus de Draco, il ressemble à une superbe statue antique. Et puis il bouge et l'extase commence. Lentement. Plus vite. Fort. Sans limites. Ils ne retiennent leurs cris ni l'un, ni l'autre. L'expérience est nouvelle pour l'un comme pour l'autre. A la fois deux et un, ils sont tout l'un pour l'autre. Harry lâche une main de Draco. Il suffit qu'il touche son sexe durci pour que celui-ci se libère. Draco se tend, il s'appuie fermement sur le coussin et sur ses pieds posés à plat sur le drap, puis son dos s'arque brusquement quand son essence se répand à l'intérieur de Harry. Un dernier cri, un râle, un gémissement. Lentement, le corps du brun se penche en avant puis roule sur le côté. Il n'a pas lâché la deuxième main de Draco. Elle palpite dans la sienne comme un cœur affolé. Un moment encore ... Juste un moment de plénitude ... Ne pas revenir tout de suite sur terre ... Un tout petit instant encore ... Juste un minuscule instant de perfection avant qu'il ne reste qu'un merveilleux souvenir ... Tu as dit merveilleux, Draco Malfoy ? Oui, je l'ai dit. 0 o 0 o 0 o 0 o 0 o Milieu de la nuit. Une chambre au parfum de sexe et d'amour. Draco se retourne tout doucement pour faire face à Harry endormi. Harry qui a pris soin de lui, même quand il a plongé dans le sommeil, aussitôt après l'amour. Harry qui a jeté les sorts de rafraîchissement, Harry qui a appelé son pyjama de soie d'un Accio, Harry qui lui a laissé une large place et s'est ensuite endormi à son tour. Le blond regarde le brun et le trouve magnifique. Tiens, il a de longs cils de fille. Il ne les avait jamais remarqués avant. Il faut dire qu'autrefois Harry portait d'horribles lunettes. Par contre, leurs exploits amoureux n'arrangent pas sa coiffure désordonnée. La sienne non plus probablement ! Aucune importance ! Ce qui compte, c'est ce corps endormi, alangui, détendu ... « Mais pourquoi ce corps délicieux ... Malfoy ! Tu dérailles ! ... Ce corps délicieux, dis-je, est-il si loin de moi ? Malfoy, tu n'as jamais dormi dans les bras d'une autre personne ! Rappelle-toi, autrefois tu ne supportais même pas quelqu'un dans ton lit après une bonne baise ! Oui, mais ce n'est pas pareil ! Ce n'est pas de la baise, c'est de l'amour ! Et ce n'est pas quelqu'un, c'est Harry ! Et alors ? C'est trop chaud ! C'est encombrant ! Ça empêche de prendre ses aises ! Pas Harry ! J'ai raison ! Tu dérailles, mon pauvre ami ! Tais-toi, vil esprit Malfoyen ! Je fais ce que je veux ! » Draco tend les bras et attire tendrement Harry contre son épaule. Le brun marmonne dans son sommeil, pose sa joue sur la poitrine du blond et l'enlace doucement. Son rêve est délicieux, pas question qu'il se réveille ! Et le Serpentard vaincu par l'amour se rendort, son trésor personnel blotti contre son cœur. --NE REDIS JAMAIS UNE CONNERIE PAREILLE OU ON TE DESHERITE ! crient en chœur des centaines de Malfoy, tous blonds, furieux, fiers comme Salazar Serpentard lui-même, décédés depuis peu ou défunts de l'an mil, à leur progéniture indigne, qui a bêtement viré Pouffsouffle pour les beaux yeux verts d'un Survivant de pacotille ! Songe enchanté pour l'un, cauchemar pour l'autre ! I o I o I o I o I o . |