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au 31 Mai 21 :
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Ames soeurs
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Surnaturel  -  fr
18 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     29 Reviews    
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La sixième porte.

Ames sœurs

Auteur : haniPyanfar

Rating : T

Madame J.K. Rowling est toujours l'heureuse propriétaire du monde de Harry Potter. Mais dans sa grande bonté, elle nous permet d'emprunter ses personnages et de les faire vivre à notre guise. Qu'elle soit ici chaudement remerciée !

                                                       Chapitre 3

Chambre des deux malades, milieu d'après-midi.

« Ah ! Cette fois, vous avez remarqué, guérisseur Craigg. Sur Monsieur Malfoy comme sur Monsieur Potter, il y a bien eu une étincelle rouge au-dessus de ... heu ... de leur ... au bas de leur ventre. --Ne soyez pas si pudibond, acolyte Simmons. Appelez les parties du corps par leur nom. Oui, j'ai bien vu cette lueur rouge un peu plus haut que leur sexe. Mais le « Dometer Jupiter » s'adresse au nombril, pas aux parties génitales.

--Pourtant le guérisseur Milaretan prétend que ...

--Le guérisseur Milaretan est originaire des Indes. Ici, nous sommes en Angleterre et nous récitons les incantations de guérison à l'anglaise. Vous avez d'ailleurs failli vous tromper pour la dernière, celle des pieds. Votre « Zoltiram Terram » était tout juste acceptable.

--Pardonnez-moi, guérisseur Craigg. Je me demandais seulement si cette lueur indiquait un mieux chez nos malades. Leur coma est moins profond, il me semble. Ils respirent bien, les membres sont plus souples, leur visage est détendu. On dirait qu'ils dorment.

--Je suis de votre avis, acolyte Simmons, mais ne perdez pas votre temps en bavardage. Replacez le drap et les pierres et continuons notre tournée des malades.

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Deux esprits rieurs regardent s'agiter deux petits bonshommes portant un chapeau pointu et une longue robe ornée sur la poitrine d' une baguette et d'un os croisés.

Harry est « sorti » le premier et voyant la porte de la chambre ouverte, il s'est précipité vers elle pour aller à l'extérieur mais il n'a pas pu le faire. Le fil lui laisse juste la liberté de se promener dans la pièce, pas de s'en échapper. Il a seulement réussi à passer la tête mais le couloir est vide.

Puis il a senti une présence derrière lui. Un bras lui entoure la taille et une voix moqueuse murmure à son oreille :

« Où veux-tu aller comme ça, petit imprudent ? Tu veux te faire enfermer dehors ? Tu veux déjà me quitter ? »

Harry se retourne et fait face à un Draco Malfoy tout sourire. Son visage s'illumine à son tour. Ils sont très proches et sentent monter en eux comme une bouffée de bonheur. C'est une belle chance qu'ils soient « dehors » en même temps !

Le bras de Harry vient tout naturellement se poser sur la taille de Draco. Leur nudité ne les gêne plus. Ils ne se voient pas avec leurs vrais yeux mais avec les yeux de l'esprit. Ils trouvent leurs deux « corps » merveilleusement beaux, si souples, si élégants, si agréables ... Et ils ont envie de bouger, de s'activer, de s'amuser comme des gamins.

Toujours enlacés, ils s'écartent pour laisser sortir les deux sorciers. La porte se referme. Et soudain, Harry s'éloigne un peu de Draco, il lui donne une tape sur l'épaule en criant « Chat ! » et commence à courir autour de la pièce. Il zigzague entre les deux lits, feinte, saute et tout à coup, il vole, poursuivi par un Draco aussi joueur que lui.

La chambre résonne de leurs cris et de leurs éclats de rire mais les corps immobiles en-dessous d'eux ne les entendent pas. Les deux esprits sont seuls au monde. Ils peuvent faire les fous, se conduire comme les enfants qu'ils sont encore ou qu'ils n'ont jamais été. Ils sont libres.

Harry et Draco ont eu tous les deux une jeunesse solitaire. Le blond vivait dans son grand château avec pour compagnie ses parents et des elfes de maison, le brun ... l'ignore mais ne garde pas de cette époque une bonne impression. Il se voit plutôt seul, enfermé dans un espace sombre et étroit ...

Enfin il ne sait pas. Et ça n'a pas d'importance. Maintenant, il s'amuse. Maintenant, il y a quelqu'un avec lui, quelqu'un qui lui est très proche, un frère, plus qu'un frère ... Un ami ... Il se laisse rattraper et Draco et lui s'effondrent dans un coin de la pièce, en riant toujours. Ils se calment peu à peu et la conversation s'engage.

« Pas étonnant que tu sois si bon attrapeur ! Quelle pointe de vitesse !

--Attrapeur ? ... Quidditch ? ... Griffondors contre Serpentards ? ... Un Eclair de feu ? »

Harry va de surprise en surprise.

« Et ces deux hommes avec leurs baguettes de bois, ils sont docteurs ? ... On dit guérisseurs ou médicomages ? ... Mais ils sont sérieux au moins ? C'est pas des charlatans ? ... Comment ça, c'est une insulte ? »

« Tiens, à propos de baguette, j'en ai une sur ma table de chevet. Viens voir, je fais de la lumière avec elle.»

Harry se lève, tend la main à Draco et le tire vers lui ... un peu trop fort et sans le faire exprès, ils se retrouvent tous les deux serrés l'un contre l'autre. C'est bon, c'est doux, c'est chaud, Harry a le nez dans les cheveux de Draco, ce parfum lui est familier, il en est sûr ...

Draco le repousse gentiment. Le blond sorcier, si distant et si froid d'habitude, ne se reconnaît plus. Il s'amuse, il discute avec ... LUI ... Mais enfin ... C'est Potter, c'est son ennemi de toujours ... Non, c'est ... Quoi ? ... Un proche ? Un ami ... Pourquoi pas ?

Ils sont près du petit meuble et Harry fait une démonstration de son pouvoir sur sa baguette.

« Et toi, où est la tienne ?

--Je l'ai ... perdue.

--Oh ! ... Hé bien, essaye avec celle-là.

--Ça ne marchera pas. Chaque sorcier a sa baguette, chaque baguette a son sorcier.

--Essaye toujours. On ne sait jamais. »

Pour lui faire plaisir ... Mais qu'est-ce qu'il vient de penser ? Ce n'est pas possible ! Il est Serpentard, pas Pouffsouffle ! Enfin ... Draco approche sa main de la baguette et surprise ! Elle brille pour lui aussi !

Il se tourne vers Harry qui est tout content :

« Tu vois ! C'est notre baguette à tous les deux ! »

Mais Draco, lui, est extrêmement surpris. Les cas où deux sorciers peuvent partager la même baguette sont très rares. Des vrais jumeaux, quelquefois. Un parent qui a légué la sienne à son enfant par héritage, à l'occasion ...

Lord Voldemort qui pouvait se servir de n'importe quelle baguette en utilisant la magie noire ... Et il ne s'en est pas privé, le monstre !

Ou alors ... Mais ça n'arrive qu'une ou deux fois par siècle ... Des âmes sœurs ... Non, c'est impossible. Il doit y avoir une autre raison toute simple. Pour changer de sujet, Draco désigne les lunettes de Harry :

« Ne porte plus jamais ces horreurs ! C'est vraiment dommage de cacher de si beaux yeux ! »

Il a tout à coup l'impression de rougir jusqu'aux oreilles. Pourtant son visage reste sans couleur. Il vient de dire QUOI ? Mais Harry n'y voit pas malice et il répond sincèrement :

« Les tiens aussi sont magnifiques. Des yeux gris, c'est très rare. On dirait deux petites flaques d'argent. »

Ils se regardent, sans bouger, sans rien ajouter. Deux regards qui s'accrochent et ne se quittent plus. La main de Harry qui se lève et timidement, caresse le visage de Draco. Des lèvres rouges ... attirantes ... Un sourire ... Un baiser ? Un brusque recul ...

Qu'est-ce qui s'est passé? Presque rien. Pourtant, leur relation vient de changer.

Harry ne se souvient pas d'avoir jamais eu envie d'embrasser un garçon. Mais il a déjà « vu » ... oui, au détour d'un couloir sombre, il a « vu » deux jeunes hommes enlacés. Il les connaît, il en est sûr, et leur étreinte ne l'a pas choqué. C'était ordinaire, normal, accepté. C'était avant sans doute, avant cet accident dont son compagnon de chambre a parlé.

Mais maintenant, là, il a désiré poser ses lèvres sur la bouche tentante. Il aurait voulu attirer contre lui le corps mince et sentir leur peau se toucher. Il voudrait ... Ce n'est pas une question de sexe, d'ailleurs il ne bande pas. Il a juste l'impression qu'il est incomplet et que ce qui lui manque est juste là, à portée de sa main.

Il ne comprend pas ce qui se passe . Il ne se rappelle pas être sorti avec Cho Chang et avec Ginny Weasley. Dans son état actuel, il est vierge de toute aventure amoureuse et il se sent attiré, irrésistiblement attiré par le beau blond qui partage sa bizarre situation.

Leurs corps réels reposent sur un lit. Ils se « rencontrent » dans un état différent mais tout aussi palpable. Lui et un garçon. Lui et quelqu'un qui fait battre son cœur plus fort, plus vite. Lui et « Draco ».Une révélation.

Le blond sorcier, lui, est presque paniqué par le geste de Potter, par sa douceur, par sa tendresse. Il n'est pas habitué à ça. Avec ses conquêtes féminines ou masculines, il est toujours le dominant. C'est lui qui impose ses caresses. Il prend son plaisir sans trop s'occuper de celui de l'autre.

C'est toujours physique, brûlant, sauvage même. Il ne fait pas l'amour, il baise et apparemment, il le fait bien car il n'a jamais manqué de partenaires. Les filles et les garçons qui ont partagé son lit lui vouent un véritable culte. Sa réputation de dieu du sexe a survécu à son absence de Poudlard.

Et voilà qu'il se découvre une attirance étrange pour un beau brun qu'il connaît par cœur et qui pourtant lui est inconnu. Il y avait déjà pensé l'autre nuit et il avait repoussé cette idée. Mais à cet instant, c'est vrai, il veut le serrer dans ses bras, poser des baisers dans son cou, lui dire des mots qu'il n'a jamais prononcés pour personne ... Il veut juste l'aimer.

Ça ressemble à l'attraction entre les deux pôles d'un aimant. Il a l'impression que tout son « corps/esprit » a besoin du contact de Harry, de ses mains, de sa peau, de ses lèvres ... Il n'a jamais rien ressenti de pareil. Fini le temps de se taquiner, de jouer, de discuter. Cette cinquième « sortie » est devenue celle de leur « rencontre ».

Deux individus sans âge défini, sans sexe affirmé, n'ayant ni la même éducation, ni la moindre affinité, issus de milieux tout à fait différents, deux esprits humains totalement libres se cherchent, se trouvent, s'accordent. Lui et Potter ... Lui et Harry ... Lui et son âme sœur ... Un éblouissement ...

Ils se détournent et s'éloignent un peu l'un de l'autre comme si de rien n'était. Ils ont eu un coup de chaud, un coup de soleil dans une chambre sans fenêtre. Tout s'est passé en un éclair. Une ... deux secondes ? Sortant difficilement de son état second, Harry dit d'une voix un peu rauque :

« Nos deux fils se sont emmêlés pendant notre jeu. Aide-moi à défaire le nœud, sinon on ne pourra pas rejoindre nos corps.»

Ils ont la même pensée. « Non, je ne veux pas le quitter maintenant. Qui sait quand je le reverrai ! » Sous le regard étonné de Harry, Draco claque des doigts et fait disparaître le nœud. Puis il prend sa main et le ramène dans ce coin qui leur sert de nid.

« Nous avons tout le temps. Reposons-nous. Viens. »

Comme la fois précédente, il entoure ses épaules d'un bras et l'attire contre lui. Harry pose sa tête près de son cou, il ferme les yeux. Ils flottent réellement un peu au-dessus du sol, sur un léger petit nuage.

* ° * ° * ° * ° * °

Salle 10, niveau 10 du Ministère de la Magie.

Pendant que Harry et Draco se « rencontrent », le Magenmagot est réuni en séance plénière. Il est présidé par Amedeo Dragnus, Premier adjoint du Ministre de la Magie. A sa droite est assise Dolorès Ombrage, bien droite, un sourire de crapaud aux lèvres.

Sont présents tout autour sur les gradins environ cinquante sorciers et sorcières portant la robe pourpre avec la lettre M brodée sur la poitrine. Le Président se lève et déclare solennellement :

« Mesdames, Messieurs, chers collègues, nous venons d'entendre les témoignages d' Argus Rusard, concierge, de Minerva MacGonagall, directrice de Poudlard, du professeur Horace Slughorn, chef de la Maison Serpentard et d'une jeune sorcière nommée ... Luna Lovegood, fille du regretté directeur du Chicaneur.

Nous allons maintenant délibérer pour savoir si leurs affirmations concernant la fin du combat entre Celui-dont-on-ne ... entre Lord Voldemort et Harry Potter sont crédibles. Nous devons en particulier examiner le cas du jeune Malfoy.

A-t-il, comme le prétendent les témoins, sauvé le Survivant d'une mort certaine ? Etait-ce bien son intention ? Est-il un Mangemort fidèle à son Maître ou l'a-t-il trahi ? Sa place est-elle à Sainte Mangouste ou à Azkaban? Je donne la parole à notre greffier qui a fidèlement retranscrit toutes les paroles prononcées à cette audience. Monsieur Ignatius Willow, c'est à vous. »

Celui qui se lève à son tour, c'est le petit homme qui rôdait dans les couloirs de l'hôpital pour inscrire le nom des personnes blessées. Il a toujours son air chafouin et tient en main un parchemin qui se déroule jusqu'à terre.

« Concernant le témoin Lovegood : La jeune sorcière ne porte pas l'uniforme de Poudlard mais un costume fantaisie et des fleurs sur la tête.. Elle ne décline pas son identité et ne s'adresse pas aux membres de l'assemblée.

Elle tient un jeune sorcier, Colin Crivey, par la main et ne le lâche pas. Il dit qu'il la représente et qu'il peut parler pour elle. Cela est refusé par la majorité de l'assemblée. Elle ne répond pas aux questions posées sauf à la dernière :

« Dites-nous ce que vous avez vu au moment où Lord Voldemort a lancé le sortilège Avada vers Harry Potter ? »

Elle prononce alors les deux mots : « Ames sœurs » qui n'ont aucun rapport avec la demande formulée.

D'après les rapports faits par les Aurors après la bataille, elle n'a été touchée ni par l'explosion, ni par les débris de verre. Sa place devant une fenêtre du deuxième étage de Poudlard n'est donc pas prouvée. Son témoignage est cependant soumis à la discussion et au vote des membres du Magenmagot. »

Le greffier se rassoit, très fier d'avoir parfaitement résumé la partie la plus simple de la séance. Assise sur le banc des témoins, Minerva MacGonagall se penche vers le professeur Slughorn et murmure :

« Ça commence bien ! »

Et tout se déroule de la même façon. Chaque témoignage a été transcrit d'une manière négative. Oh ! Les paroles prononcées sont toutes exactes mais les questions posées expriment surtout le doute qui semble habiter par avance les membres de l'assemblée. Les rumeurs distillées par Dolorès Ombrage et ses amis ont fait leur effet.

A la directrice de Poudlard : « La position des corps de Harry Potter et du sieur Malfoy après la bataille n'indique-t-elle pas que, contrairement à vos affirmations, le Mangemort voulait empêcher le Survivant de bouger et d'échapper ainsi au sortilège de son Maître ? »

Et bien sûr l'imparable : « Avez-vous vu de vos propres yeux le fils Malfoy tenter de protéger Harry Potter, le Sauveur du monde sorcier ? »

« Non, pauvre imbécile, pense Minerva avec colère. Je me battais contre les Mangemorts avec mes vieux professeurs et mes jeunes élèves pendant que toi, tu te cachais avec tes collègues dans les souterrains du Ministère ! »

Cela, on peut le penser mais pas le dire à haute voix devant cette assemblée dont les membres attendaient la fin de la bataille, en tremblant pour leur vie et pour leur carrière.

Au professeur Slughorn : « Vous avez déclaré avoir fait diverses mesures, en compagnie du professeur Flitwick, pour tenter de prouver que le jeune Malfoy s'est délibérément jeté devant Harry Potter, pour le protéger de l'Avada de son Maître. Vous vous référez pour cela à la blessure qu'ils portent soit-disant tous les deux au cou. Votre collègue et vous-même, avez-vous étudié la balistique dans votre jeunesse ? »

Et naturellement l'inévitable : « Les Malfoy, père, mère et fils, n'appartiennent-ils pas à la Maison Serpentard dont vous êtes le Directeur actuel à Poudlard ? »

« Bien sûr que si, sombre idiot. Avery, Macnair, Rozier, Dolohov, Lestrange et sa femme Bellatrix aussi, et eux, je ne vais pas les défendre ! »

Slug fulmine intérieurement mais ne proteste pas devant les insinuations de certains membres de l'assemblée. Que pourrait-il dire ? C'est la stricte vérité et la vérité est multiple. Chacun défend la sienne.

La suite est pire encore.

+ + + + +

« Vos noms et prénoms, votre ascendance et votre état magique actuel ?

--Argus Légitimus Defoe-Rusard, fils de Légitimus Rusard et de Ambroisine Defoe, épouse séparée de Sylvester Mulciber. On prétend que je suis Cracmol mais ce n'est pas vrai. Avant de mourir, ma mère m'a affirmé que son ancien mari, adepte de la magie noire, avait jeté sur moi un sort qui m'empêche d'être un véritable sorcier.

--Vos parents n'étaient donc pas mariés?

--Non. Mulciber refusait de divorcer. Mais mon père m'a donné son nom et son prénom pour prouver nos liens de parenté.

--Depuis combien de temps êtes-vous à Poudlard et quelles y sont vos fonctions exactes ?

--Je suis le concierge de l'école depuis douze ans. C'est Albus Dumbledore qui m'a engagé. Je suis responsable de la propreté des lieux, de l'ordre et de la discipline dans les couloirs, je contrôle les sorties des élèves et je veille au respect du couvre-feu.

--Où vous trouviez-vous le jour de la bataille finale?

--Au deuxième étage de Poudlard, dans la salle des trophées donnant sur le parc. Je ne pouvais combattre puisque je n'ai aucun pouvoir magique. Colin Crivey m'avait confié la garde de la petite Fée ... de Luna Lovegood.

--Qu'avez-vous fait pendant le combat?

--Au début, nous nous sommes cachés derrière les grandes vitrines. Mais tout à coup, nous avons entendu des hurlements de joie, des acclamations, des applaudissements. Luna m'a tiré devant l'une des fenêtres.

--Qu'avez-vous vu ?

--Lord Voldemort sortait de la Forêt Interdite et les Mangemorts qui se battaient déjà dans le parc du Château poussaient leur cri de guerre : « Mordmordre ! » C'était terrifiant et en même temps, c'était magnifique.

--Magnifique ?

--Oh oui ! Le Lord portait une longue robe noire brodée de lunes et d'étoiles d'argent et un chapeau qui ressemblait à une couronne avec des pierres précieuses aussi rouges que ses yeux. Son serpent ondulait autour de lui en sifflant. Ils avaient tous les deux l'air si grands, si redoutables !

--Qu'a fait Celui-dont-on-ne ... qu'a fait le Lord Noir ? Qui l'accompagnait ?

--Lord Voldemort était entouré de sa garde rapprochée. Il s'est avancé majestueusement vers Harry Potter. Sa baguette magique était pointée vers le sol. Mais dès qu'il l'a relevée, le combat a commencé.

--Pouvez-vous préciser qui faisait partie de la garde rapprochée ? Avez-vous reconnu un membre de la famille Malfoy ?

--Oui. Monsieur Lucius Malfoy, que je connais bien car il est souvent venu rendre visite au Professeur Dumbledore, était à la droite du Lord. Il était accompagné d'une dame, sa femme sans doute, et entre eux deux se trouvait leur fils, Draco. A gauche, j'ai reconnu Grégory Goyle, un élève de l'école, avec un très grand homme qui, je pense, est son père.

--C'est peu pour la garde rapprochée d'un personnage si important.

-- Oh ! Mais il y en avait d'autres ! Une bonne vingtaine ! Je ne les connais pas tous mais j'ai vu Fenrir Greyback, j'en suis sûr, et un petit homme avec une main d'argent et aussi une femme terrible qui a jeté plusieurs Avada en sortant de la Forêt. Elle riait comme une folle. Quelques-uns avaient des masques. Ils portaient tous des capes noires.

--Parlez-nous du combat entre Lord ... heu ... Voldemort et Harry Potter.

--C'était affreux. Les deux camps lançaient sans arrêt des sortilèges de toutes couleurs, beaucoup de rouges et de violets, et aussi des verts, des Avada. J'ai vu l'un d'eux frapper le professeur Lupin. J'avais si peur qu'à un moment, j'ai caché mes yeux derrière mes mains.

--Combien de temps le combat a-t-il duré ?

--Je ne sais pas. Longtemps. C'était horrible ! Il y avait des morts, des blessés et les Aurors commençaient à reculer. Et puis tout à coup, la petite Fée m'a tiré par la manche et là, j'ai vu ...

--Quoi ? Qu'avez-vous vu ?

--C'était comme si le temps s'était arrêté. Ils étaient tous immobiles, le bras tendu, la baguette magique en avant, Harry Potter et ses amis d'un côté, le Lord et sa garde de l'autre. Ils ont lancé l'Avada en même temps. Les traits de feu verts ont fusé dans tous les sens et puis il y a eu l'explosion. Les vitres des fenêtres et des vitrines où sont exposés les trophées, tout a éclaté et j'ai été touché par de nombreux morceaux de verre.

--Comment se fait-il que Luna Lovegood n'ait pas été blessée, elle aussi ?

--C'est une Fée. Elle a certainement été protégée par un sortilège.

--Juste au moment des Avada, où était le jeune Malfoy ?

-- ... Honnêtement, je n'en sais rien. Mes yeux étaient fixés sur Harry Potter et son adversaire.

--Avez-vous vu le fils Malfoy se servir d'une baguette magique ?

--Je n'ai pas fait spécialement attention à ça ... Non ... Il ne me semble pas ... Sa mère était souvent devant lui ... Je ne le vois participer à aucun combat en particulier ... Il y avait tant à voir ...

--Merci Monsieur Rusard, ce sera tout.

--Puis-je poser une question ? Pourquoi ne m'avez-vous pas fait prendre du Veritaserum ? Je suis un sorcier, même si mes pouvoirs magiques m'ont été retirés.

--Vous êtes répertorié dans nos fichiers comme Cracmol, Monsieur Rusard. Le Veritaserum n'aurait servi à rien.

--Je jure par Merlin et Morgane que j'ai dit la vérité !

--Votre serment est sans valeur. Mais rassurez-vous ! Nous étudierons votre témoignage en toute équité. Les autres récits de la bataille concordent parfaitement avec le vôtre. Malheureusement, vous êtes le seul témoin du moment fatal. Un seul témoin n'est pas un témoin valable.

--Et Luna ?

--Elle est folle, Monsieur Rusard.

--Mais même si elle n'a pas dit grand chose, elle a témoigné ! Elle a parlé d'âmes sœurs. Ces mots ont une valeur magique importante ! Est-ce qu'ils ne pourraient pas désigner Harry Potter et Draco Malfoy ?

--MONSIEUR RUSARD ! VOUS BLASPHEMEZ ! SORTEZ IMMEDIATEMENT ! »

+ + + + + +

Les déclarations d'Argus Rusard sont examinées une à une avec minutie. Dolorès Ombrage et sa clique mettent systématiquement en doute toutes ses affirmations. Le simple fait qu'il ait déclaré que le Lord ... heu ... Machin était magnifique est la cause d'une forte réprobation.

Malgré les protestations de Griselda Marchebank et de quelques vieux sorciers, il en résulte un vote de défiance envers Draco Malfoy. Il est décidé qu'il sera envoyé à Azkaban dès qu'il sortira du coma « et même avant, si sa présence à Sainte Mangouste présente le moindre danger pour les autres blessés ou malades. »

+ + + + +

Sainte Mangouste, chambre des deux blessés.

° ° ° ° °

L'esprit de Draco Malfoy s'éveille brusquement mais il garde les paupières closes. Il se sent bien. Il flotte. Il est allongé et il n'est pas seul. Un corps chaud est collé au sien. Ses bras entourent une taille fine. D'autres bras cerclent sa poitrine. Une tête aux doux cheveux est posée sur son épaule. Il est nu et l'autre aussi. Où est-il et qui est cet « autre » ? Fille ou garçon ?

Une seconde ... Deux secondes ... Draco ouvre brusquement les yeux. Les souvenirs affluent dans sa mémoire. Potter ! C'est Potter qu'il tient dans ses bras. Potter qui dort, abandonné contre lui. Potter avec qui il a eu cette relation ... cette fusion ... comment dire ... cette communion d'esprit totalement inattendue ... Potter ... Son improbable âme sœur !

Il en pleurerait si ce n'était pas si comique ! Le Balafré ! L'ami de la Belette et de la Sang-de-Bourbe ! Elevé par des Moldus ! Et quand il pense « élevé », ce n'est pas de son éducation qu'il parle ! Lui ! Un petit Griffondor de rien du tout ! Dans les bras du Prince des Serpentards ! Quelle abomination !

Draco veut repousser le fardeau inutile qui repose contre lui et ses yeux s'écarquillent. Son bras gauche où devrait se trouver la Marque des Ténèbres, son bras gauche est blanc et lisse comme ... avant ... avant cette guerre horrible, avant cette sanglante bataille, avant son geste fou envers Harry Potter !

Mais il passe rapidement de la joie à la déception. Ce n'est pas son corps qui est indemne de toute souillure, c'est seulement son esprit. La Marque est gravée dans sa chair, la Marque d'infamie. Qui est-il, lui, pour rejeter le Griffondor innocent qui s'appuie contre lui avec abandon? Un vulgaire Mangemort !

D'accord ! Il n'a jamais assassiné personne, pas plus lui que ses camarades Serpentards, Crabbe, Goyle, Nott et Bulstrode. Mais ils ont commis ensemble pas mal d'actes répréhensibles ! Il fallait bien donner le change à leur « Maître » ! Finalement, il s'est déshonoré pour obéir à un Tyran. Celui qui devrait maintenant repousser l'autre, ce n'est pas lui, c'est Potter.

Potter, lui, ne s'est pas mis volontairement au service d'un monstre mégalomane. Potter n'a même pas choisi d'être l'Elu du monde sorcier. Ce rôle lui a été imposé et il l'a assumé. Il ne s'est pas contenté de quelques actes de rébellion isolés. Il s'est battu face à Voldemort en allant même au-delà de ses forces.

Il l'a bien vu à la fin de la bataille quand tout s'est joué en une infime seconde. Le Héros, ce n'est pas lui, c'est Potter, et Potter ne le sait même pas ! Draco resserre ses bras autour du corps endormi. Il est loin, le méprisant Malfoy des premières années à Poudlard. La guerre et la défaite sont passées par là. Il a choisi son camp, le mauvais camp. Et il a perdu.

° * ° * ° * ° * ° *

L'esprit de Harry se réveille. Il ouvre les yeux et croise le regard de celui qui le tient dans ses bras. Il sourit. Il est si bien ! A-t-il rêvé ou pendant un instant, lui et « Draco » se sont-ils retrouvés liés l'un à l'autre comme l'avait dit la fille aux fleurs ? « Ames sœurs », quels mots merveilleux ! Pourvu que ce soit vrai !

Mais pourquoi les yeux gris brillent-ils si forts ? On dirait qu'il va pleurer ... qu'il pleure ! Non ! Il n'y a pas de larmes sur le beau visage en face de lui ! Ce n'est pas possible ! Harry se redresse brusquement et pose son front contre celui de Draco en murmurant :

« Qu'est-ce que tu as ? Ça ne va pas ? Tu as mal ?

--Non, répond le blond sorcier très embarrassé par son soudain accès de sentimentalisme. Ne t'inquiète pas. Tout va bien. Tu es si beau quand tu es endormi. Je ne ... Il faut ... »

Les mots meurent sur ses lèvres. Quelque chose d'étrange se passe. Leurs corps/esprits se redressent. Leurs fronts restent collés l'un à l'autre, à cet endroit précis que Trelawney appelle le « Troisième Œil ». Ils se tiennent par les deux bras. Ils ne se touchent que par la pointe de leurs pieds.

Pourtant, ils ont l'impression que leurs corps tout entiers sont en contact étroit l'un avec l'autre. Il serait impossible de les séparer. Même une mince feuille de papier ne pourrait pas se glisser entre eux. Ils ne font qu'un. Ils tournoient lentement en l'air, entourés d'un halo d'une blancheur éclatante.

La lumière provient de leurs corps véritables, étendus immobiles, sur leurs lits respectifs. Elle sort en minuscules paillettes brillantes des deux « portes » ouvertes sur leurs fronts, entre leurs yeux. Les deux sources lumineuses se rejoignent et forment ensemble une colonne montante. Elle spirale très lentement, enveloppant les deux « esprits » qui n'en font plus qu'un.

Leur temps intérieur s'arrête. Les âmes sœurs sont entrées en communication, en communion. Des informations passent de l'une à l'autre, elles ne concernent ni leurs traits de caractère, ni leurs souvenirs personnels ou communs, ni ce qui composait leur vie d'avant.

Tout se passe sur un autre plan, infiniment supérieur. Cela n'arrive en effet qu'une ou deux fois par siècle. Deux esprits distincts sont magiquement liés ensemble. Dans le cercle de la Magie Universelle, ils s'ajustent exactement au centre par une ligne serpentine Une petite partie argent s'inscrit dans la partie d'onyx noir, une petite partie noire s'imprime dans la moitié argent.

Pour toujours, ils seront le complément exact l'un de l'autre. Deux moitiés d'un tout. Mais leur esprit normal, leur cerveau humain ne s'en rend absolument pas compte. Pour le moment, ils flottent dans un éther indistinct, sans pensées, sans repères, sans rien à quoi se raccrocher.

Le temps extérieur continue à défiler, sans hâte, mais sans repos. Un groupe de guérisseurs passe devant la porte close. A l'intérieur, la lumière est si éclatante qu'elle transparaît autour du rectangle de bois. Ils ouvrent la porte et s'arrêtent, éblouis. Jamais ils n'ont vu un tel spectacle.

Une colonne de lumière réunit les deux sorciers blessés. Leurs têtes brillent comme si elles étaient emplies d'un feu intérieur. Les uns voient aussi l'éclair flamber sur le front de Harry Potter. D'autres sont persuadés d'avoir aperçu la Marque des Ténèbres rougeoyer sur le bras de Draco Malfoy. Bien sûr, ils ne perçoivent pas la présence des deux esprits.

Ils ne peuvent pénétrer dans la pièce. Une force inconnue les en empêche. Ils restent devant la porte, bouche bée. Puis ils se précipitent chez le directeur et la responsable du service. En quelques minutes, tout l'hôpital est au courant qu'il se passe quelque chose de bizarre dans la chambre où se trouvent le Survivant et le Mangemort.

Les médicomages Griffith, Craigg et Simmons repoussent les curieux mais c'est trop tard. Des regards avides ont vu la scène et en à peine quelques heures, une nouvelle se répand comme une trainée de poudre dans tout le monde sorcier. Elle tient en trois mots : « Potter, Malfoy, lumière ». Mais la phrase qui les contient n'est jamais la même.

« Harry Potter et Draco Malfoy sont réunis sous un dôme de lumière.» entend-on dire au début. Puis le sens diffère, les mots changent.

« Harry Potter et le fils Malfoy sont enfermés dans une sphère de lumière.»

« Malfoy a emprisonné Harry Potter dans une bulle de lumière. »

« Malfoy a pris le Survivant en otage avec un sort de magie noire, la Prison de Lumière »

« Malfoy le Mangemort veut venger son Maître. Il va tuer le Survivant avec le sortilège de Noire Lumière. »

« Le Mangemort veut assassiner notre Sauveur. Que fait le Ministère ? »

Ces dernières paroles viennent bien sûr de Rita Skeeter qui prépare un article venimeux contre « les sorciers obtus qui n'ont toujours pas compris combien était grande encore la menace contre le Vainqueur du Maître des Ténèbres ... »

Le guérisseur indien Milaretan, lui, a assisté au phénomène et a une toute autre opinion. Il est persuadé que la guérison de deux blessés est proche. Il parle de « chiasma optique » à des sorciers anglais pour qui ces mots ont une vague consonance maléfique.

Il est le seul à se réjouir. Les autres sont plutôt dans l'expectative. Certains ont même peur. C'est la première fois qu'ils assistent à une telle manifestation de magie lumineuse. Comme partout dans le monde, la nouveauté est ici accueillie avec méfiance.

L'étrange phénomène dure un peu moins d'une heure. Puis la lumière s'atténue peu à peu. Sur les lits, les corps immobiles reprennent un aspect normal. Il ne reste en souvenir qu'une toute petite trace bleutée sur le front de Harry et de Draco.

Pendant tout ce temps, leurs esprits ont « dansé » dans les airs, sans avoir la moindre conscience du temps qui passait. A la fin, leurs fronts se sont décollés, leurs bras se sont resserrés, leurs corps se sont rapprochés jusqu'à être en contact parfait l'un avec l'autre.

Ils se sont « réveillés » aussi unis que s'ils venaient de faire l'amour mais avec leurs sexes au repos. Ce qui s'est passé entre eux n'a rien à voir avec une relation sexuelle ou sexuée. Draco s'en rend mieux compte que Harry qui n'a aucun souvenir de ses amours d'avant.

Ils viennent de vivre tous les deux une expérience aussi inédite que bizarre : s'aimer, se posséder, se donner autrement qu'avec leurs corps. Quand ils se séparent, ils se sentent envahis par une grande fatigue, une sorte d'épuisement total, celui qui suit un effort intense et prolongé.

Ils se regardent, se sourient, se caressent mutuellement le visage, puis sans un mot, suivant leur fil respectif, ils regagnent doucement leur corps par la « sortie » située au bas de leur ventre.

Ils ignorent que la sixième « porte » s'est aussi ouverte et ce, d'une façon si extraordinaire que des évènements se préparent dans l'ombre, des conciliabules se tiennent, des complots se trament, des décisions vont se prendre qui bouleverseront le cours de leurs deux vies.

° * ° * ° * ° * ° *

Sainte Mangouste, la nuit suivant le phénomène de lumière.

Les deux gardes ronflent dans leurs fauteuils. Ils sont réveillés en sursaut par quatre Aurors, suivis du Directeur O'Really bien embarrassé et de la guérisseuse Griffith très en colère. Celle-ci leur annonce que, par ordre du Ministère, Draco Malfoy doit être immédiatement transporté à Azkaban.

Les deux hommes ahuris laissent entrer les Aurors. Bien malgré elle, la guérisseuse enlève le cercle de métal, les pierres de guérison et le bracelet de perfusion. Deux Aurors enveloppent le corps de Draco dans une couverture et sans un mot se dirigent vers la porte.

« Prenez au moins ce qui est nécessaire pour le soigner, proteste le directeur de l'hôpital.

--Il y a tout ce qu'il faut à Azkaban », dit celui qui semble leur chef.

Ils partent sans plus attendre comme s'ils craignaient qu'on ne les en empêche. D'un geste de sa baguette magique, la guérisseuse range la chambre. Elle n'a rien pu faire. L'ordre était signé du Ministre de la Magie lui-même. Elle s'éloigne en compagnie du Directeur. Les deux gardes se rassoient lourdement dans leurs fauteuils.

Harry est seul dans la chambre. Il ne s'est aperçu de rien. Draco non plus. La séance de l'après-midi a si profondément marqué leurs esprits qu'ils sont totalement déconnectés de la réalité. Ils flottent encore dans une lumière dorée. Les temps sombres sont devant eux. Bienheureuse ignorance ...

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Si ça vous a plu, dites-le ... s'il vous plaît ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
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