| Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, l'univers  non plus. D'où le bordel. L'extrait utilisé en tête de chapitre est la  création de ce cher Johnny Cash. Que voulez vous? C'est le meilleur ! Bêta : Duncan Note : Deuxième partie du fameux triptyque... Chapitre 10 The man comes around « There's a man goin' 'round takin' names.  An' he decides who to free and who to blame.  Everybody won't be treated all the same.  When the man comes around » Extrait de "The man comes around" de Johnny Cash Harry était de mauvaise humeur. Il avait mal dormi, et en plus, il pleuvait. Il  avait besoin de parfaire sa garde-robe et de maint autres accessoires  qui facilitaient la vie quotidienne. Aussi se devait-il de ne pas rater  la sortie à Édimbourg, malgré le ciel mécontent et le vent perfide qui  s'attaquait à la ville. Harry était de mauvaise humeur parce que  les choses prenaient un tour désagréable. Il se sentait de plus en plus  acculé par la force des choses. En effet, jusqu'alors, il avait  toujours eu un certain ascendant sur sa vie, plus précisément sur les  choses qu'il autorisait ou non à l'affecter.C'était aux Dursley  qu'il devait cette peau dure. Grâce à leur indifférence et leur  antipathie à son égard. Le déclic avait été le jour où il s'était rendu  compte qu'il ne serait jamais un des leurs. Le constat d'une froideur  clinique lui avait permis de se résigner et de couper court à tous ces  sentiments qui avaient marqué son enfance : déception, rage, tristesse  et haine de soi.
 Harry avait pris le contrôle. Ainsi,  lorsqu'ils le mirent à St Brutus, il ne ressentit pas grand chose, sauf,  peut-être, un profond dégoût pour ce genre d'humanité. Certes, il y  avait ce sentiment d'injustice, mais il n'était pas aussi fort que la  joie féroce de s'être débarrassée de cet enfer pour un autre. Ensuite,  il s'était tordu, il avait pris le pli de la folie pour supporter le  reste. Mais depuis qu'il avait choisi de venir à Poudlard, les  choses lui échappaient de plus en plus. Harry se trouvait à jouer au  pion. Sa mauvaise humeur n'était qu'une marque de la fatigue qu'il commençait à ressentir à l'égard de ce gigantesque jeu de fous. Harry  se fit encore plus discret que d'habitude au petit déjeuner, et ne  prêta attention à personne, d'ailleurs on lui ficha la paix. Lupin vint les voir à la fin du déjeuner, leur faisant un résumé de la journée.Il les emmènerait à Édimbourg, où ils auraient quartier libre jusqu'à une certaine heure et Lupin les récupérerait.
 Harry fut soulagé par ce temps de liberté. Cela lui ferait le plus grand bien. o La  serveuse le regardait comme s'il était un extraterrestre. Harry  regrettait sincèrement d'être entré dans ce pub. Il voulait juste manger  un truc au chaud, il aurait dû prendre un sandwich, même avec la pluie. Il  répéta sa commande, plus distinctement en évitant de la regarder droit  dans les yeux trop longtemps, comme il avait la fâcheuse tendance à  faire. Elle prit note et lui demanda s'il voulait boire quelque  chose avec. Il hésita mais il doutait fortement qu'ils aient du jus de  citrouille, cette boisson était comme une addiction. Il haussa les  épaules et demanda une carafe d'eau, puis regarda par la fenêtre pour la  congédier. Il l'entendit souffler un truc inintelligible avant de  partir. Il préféra se concentrer sur le ciel sombre et nuageux qui  n'avait pas changé depuis ce matin. Lupin les avait fait venir à  Édimbourg par un procédé magique qui avait laissé Harry pensif pendant  toute l'heure où il avait fait ses courses. Les sorciers étaient  capables de manipuler le temps et l'espace, ils pouvaient voyager sur de  grandes distances en un clignement de paupière. Ils étaient bien plus  maîtres de leur élément que les Moldus, et Harry sentait en lui monter  le désir de posséder de tels pouvoirs. Après leur avoir donné quelques informations sur l'heure et lieu de départ, Lupin les avait laissé se disperser. Granger  disparut la première, elle devait appeler ses parents et passer dans  des librairies. Thomas et Finch Fletchley partirent dans des directions  opposées pour d'obscures raisons. Quant à Bulstrode, elle fit un bout de  chemin silencieusement avec Harry avant de se séparer de lui un  carrefour, toujours en silence. Harry avait pris son temps, se  procurant des vêtements de rechange et même un nouveau pyjama. Il  n'avait pas vraiment regardé, il avait choisi le plus vite possible, ne  voulant pas traîner trop longtemps sous le radar des vendeurs, bien trop  attentifs à ses moindres faits et gestes. Harry s'était ensuite  retrouvé avec une bourse plus légère et beaucoup de temps pour flâner.  Seulement, le temps ne le lui permettant pas, il se réfugia donc dans le  pub. Toujours aussi mal à l'aise dans les lieux publics et bondés. o Les  patates étaient bonnes, mais elles n'équivalaient pas celles de  Poudlard. Inimitables. Il les tripota dans son assiette comme le  faisaient habituellement les autres. Harry commençait à changer, un mois  seulement et il ne respectait plus la nourriture, il se fustigea  mentalement. Le « toc toc » contre la vitre le fit sursauter. Le sourire qu'il vit dans son champ de vision lui fit plisser les yeux. Il reconnut immédiatement l'alignement trop parfait pour être anglais des dents du type. Ce  dernier lui fit un signe de tête vers la chaise vide en face de Harry,  et ce dernier regarda stupidement la chaise, ne voulant pas croire ce  que l'autre impliquait. Mais le type n'attendit pas de réponse et  entra dans le pub, Harry entendit la voix du serveur dans son dos et  celle de l'autre lui répondre. Puis, il sentit sa présence à ses côtés. « Salut, Potter ! Lança joyeusement Cedric Diggory avec un sourire charmeur. Harry accentua son plissement d'yeux. Bordel, c'était quoi cette embuscade? - Ça ne te dérange pas que je te rejoigne pour déjeuner ? Demanda-t-il, toujours aussi aimable. Il voulait quelque chose. Harry se méfia. - Je terminais, répliqua-t-il, pour couper court à l'entretien. Diggory dévisagea l'assiette à moitié vide de Harry. - C'est dommage. J'espère que tu as bien mangé. Harry examina ses alentours, puis la rue. Quand il finit son observation, il avait rassemblé ses idées. - Qu'est-ce que tu me veux, Diggory? Tu n'es pas censé ne pas me parler, ou quelque chose comme ça? - Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas te parler ? Tu es un chouette type. - 'Te fous pas de ma gueule, siffla Harry, menaçant. - Loin de moi cette idée. Harry le toisa, furieusement, puis leva la main pour demander l'addition. La serveuse qui était en train d'admirer l'autre bellâtre ne tarda pas. - Vous voulez quelque chose ? Elle s'adressait à Diggory. Harry fronça les sourcils. Stupide fille. - L'addition, » ordonna-t-il. Elle le regarda de nouveau bizarrement, il ne se laissa pas démonter cette fois. Diggory continuait à l'observer silencieusement. L'addition mit beaucoup de temps à arriver, et le silence entre Harry et Diggory parut s'éterniser. Harry ne voulait pas lâcher le morceau le premier, et il ne savait pas ce qui se passait dans la tête de l'autre. Quand l'addition arriva enfin, Harry paya et sortit précipitamment. Il savait que Diggory le suivait. Aussi accéléra-t-il le pas. « Potter ! Attends, par Merlin !» Harry  s'arrêta net et se retourna violemment, le vent froid lui gifla le  visage, ses cheveux volaient dans tout les sens et ses vieilles lunettes  rafistolées se tenaient laborieusement sur le sommet de son nez tordu,  moult fois cassé. Il portait un vieux jean informe et une petite veste  pas adaptée à la saison. Le tableau qu'il offrait devait être  lamentable. « Qu'est-ce que tu veux ? Ne joue pas avec moi ! Harry n'avait pas envie de perdre son temps. Diggory jeta un œil par-dessus son épaule. La rue où ils se trouvaient était pratiquement déserte. Diggory,  ne souriait plus, son regard était sérieux. Il s'approcha de Harry et  se baissa – il était ridiculement grand – pour lui parler. - On ne peut pas en parler ici, c'est bien trop exposé. » Harry  hocha la tête, son instinct lui disait que c'était OK, même si son  instinct avait une tendance quasi divine à se planter de la pire façon  qu'il fallait. Diggory lui fit un signe de tête pour que Harry le suive et il reprit la route en sens inverse. Ils  marchèrent du même pas, et Harry observa du coin de l'œil combien  Diggory était refermé sur lui-même. Il n'avait rien à voir avec le mec  qui était entré quelques minutes plus tôt dans le restaurant, certain de  vaincre. Harry se dit qu'il devait se passer quelque chose de vraiment  louche et il ne voyait pas pourquoi, une fois encore, il se retrouvait  impliqué. Certes, il avait choisi de suivre l'autre garçon mais pourquoi  ce dernier était venu le chercher ? « Harry ! » Harry s'arrêta, et jeta un coup d'œil à Diggory, qu'il vit se tendre et de nouveau se détendre, dans une pose plus décontractée. Harry  vit Granger marcher très vite dans sa direction, portant des tas de  sacs très lourds. Elle était essoufflée, les joues rougies par le froid  et avait manifestement reconnu qui accompagnait Harry. « Tout va bien ? Demanda t-elle, inquiète, avant de regarder entre Diggory et lui. - Salut, sourit Diggory. Visiblement,  il était reparti sur le mode charmeur, auquel Granger ne résista pas  longtemps, après un vain froncement de sourcil, elle rougissait et  souriait niaisement.Harry ne lui en voulait même pas.
 - Salut, répéta Granger. - Tout va bien, déclara néanmoins Harry. En évitant de rouler les yeux aux ciel, il continua : - Diggory avait quelque chose de très important à me dire, tu veux venir ? Proposa-t-il. Ce qui eut le don de les surprendre tous les deux, qui le regardèrent dans un même mouvement quasi-simultané, donc comique. Harry les scruta très sérieusement. - Tu n'y vois pas d'inconvénient, Diggory? Ce  dernier le dévisagea puis avec, quelque part aux coins des lèvres, une  micro convulsion qui donna à Harry l'illusion d'un sourire. - Pas du tout. Puis de se retournant vers Granger : besoin d'aide pour porter ceci ? Fit-il en parfait gentleman. -  Non merci, ça ira. Mais je cherchais Harry, pour qu'il nous rejoigne.  On avait l'intention d'aller prendre un pot avec les autres - sans  alcool bien sûr - dans un pub. Ils attendent là-bas. Elle montra derrière son épaule le coin de la rue. Harry  n'aimait pas partager ses secrets, et il ne voulait pas partager ce que  Diggory promettait de lui faire découvrir avec autant de personnes,  mais en même temps, il ne voulait pas se retrouver seul avec lui. Pas  quand il n'avait aucune idée de ses motivations. Il était sûr que cela  n'était pas trop dangereux, mais y aller en bande le rassurerait. En ce  sens, Harry préférait être pragmatique. - Allons les chercher, » déclara Harry. Cette fois, il vit distinctement Granger lui lancer un regard perplexe, et Diggory masquer un sourire. Harry, Granger et Diggory traversèrent la rue. Bulstrode,  qui était avachie sur un banc, se releva immédiatement à leur arrivée  et les observa avec de grands yeux, son habituelle expression morose  était remplacée par quelque chose de plus léger qui ne déplût pas à  Harry. Quand aux garçons, Thomas eut l'air immédiatement sur le  qui-vive, et Finch Fletchley se contenta de hausser les sourcils, avec  flegme. Ce dernier avait appris à se résigner devant les loses à  répétition qui leur tombaient dessus, et Harry commençait de mieux en  mieux à le supporter. Il avait maigri, et ses yeux paraissaient  anormalement grands pour son visage . Il était habituellement très  silencieux. Il se faisait tellement discret qu'il était souvent incongru  de se souvenir qu'il était encore dans la même pièce. Thomas leur  parlait ses derniers jours, et Finch Fletchley avait compris qu'il se  passait quelque chose mais il ne voulait pas être courant, aussi, la  plupart du temps, il disparaissait dans le décor. « Changement de  programme, annonça Harry sans préambule. Ce type, Cedric Diggory, a un  truc très intéressant à nous raconter. On y va. Harry ouvrit la  voie, sans regarder en arrière. Néanmoins, sa tactique ne réussit pas.  Très vite, il fut rejoint par un Thomas furieux. - Bon sang mais c'est quoi ça ? Dans quoi tu nous embarques encore, Potter ? -  Juste une promenade de santé, rétorqua-t-il sans s'arrêter de marcher à  la suite de Diggory, qui ne disait rien de ce retournement de  situation. - Potter ! Tu es complètement cinglé ! - C'est un fait qu'on a déjà convenu, pas la peine de radoter. Il le lorgna de côté, pince-sans-rire. - Taré, » marmonna Thomas, déjà en train d'abandonner. Ayant  constaté qu'il était le seul à râler. Les autres étaient tous curieux  ou fascinés par la présence de Diggory, les suivant en silence. Harry  était satisfait. Pour une fois qu'il contrôlait les aléas de leurs  mésaventures quotidiennes. Il se sentit revivre et plein de confiance,  tout en restant sur ses gardes, s'attendant au pire. Diggory les  fit marcher dans la grande rue avant de couper vers une rue secondaire  déjà plus vide, il continua à les traîner dans la ville vers des routes  de plus en plus étroites. Il finit par s'arrêter dans une allée déserte. Elle était aussi sombre et scabreuse que dans un cliché de film noir, et Harry flairait le coup foireux. Il  commençait à douter. Il n'aurait pas dû traîner les autres dans cette  aventure. Ils pourraient mal s'en sortir et ça serait de sa faute. La  conscience de Harry était loin d'être une pucelle, mais il ne tenait pas  particulièrement à ce que ses camarades se retrouvent au milieu de tirs  croisés. Diggory se retourna vers eux, plongea ses mains dans ses  poches et en sortit une baguette et un sac en tissu noir, pas plus  grand qu'une bourse. Ils les reluqua avec un sourire en coin, espiègle. «  Tout va bien se passer, ne vous inquiétez pas. On ne peut pas parler  ici, donc on va devoir voyager un peu, pas loin, juste à côté. Il  avait dû remarquer leurs regards suspects qui convergeaient vers sa  baguette magique. Il plongea son bras dans le sac, et Harry eut l'image  de Mary Poppins en tête. Il en sortit une longue draperie noir. C'était une cape. - J'en ai pas assez, donc il va falloir les multiplier. Et  c'est ainsi qu'à l'instar de Jésus, il multiplia les capes à partir de  la première. Il leur distribua chacun une, et, selon divers degrés de  suspicion, chacun enfila la sienne sans broncher. Diggory fit de même,  puis il plongea de nouveau sa main dans la bourse pour en sortir une  pièce en or. - On va faire un petit tour, ça vous dit ? Il  avait toujours ce sourire en coin, même s'il gardait un côté très  professionnel, comme si tout cela était planifié depuis le tout début et  qu'il n'y avait pas la moindre anicroche. Les Bras Cassés  regardèrent Harry, ce dernier pencha la tête sur le côté, observant la  pièce, il risquait de faire une grosse connerie, et maintenant était le  moment ou jamais de faire demi-tour. - Allons-y, déclara-t-il en rassurant chacun de ses camarades par un hochement de tête. Après  cela, ils posèrent chacun leur doigt sur la pièce et ne tardèrent pas à  sentir au creux de l'estomac la sensation d'un crochet qui les  transportait ailleurs, dans un tourbillon de vent dans les cheveux et  dans les yeux. o Harry ne supportait pas cette façon  de voyager. Il retint Finch Fletchley qui s'apprêtait à tomber. Ce  dernier lui répondit par un léger sourire en se relevant. Harry détourna  les yeux pour observer où ils avaient atterri. Où Cedric Diggory les avait emmenés. C'était  une grande clairière qui se trouvait à l'entrée d'un village. Ils  entendaient au loin le son d'une fanfare qui jouait. Ils étaient près  d'une maison, enfin, il s'agissait plus d'une vieille cabane abandonnée  qui tenait à peine sur ses fondations. Ils n'étaient pas seuls,  appuyé sur la barrière du jardin, se tenait un rouquin qui ne sembla pas  surpris de les voir. En fait, il les attendait. « Salut, sourit-il en les fixant avec une curiosité non déguisée. Il  était très grand, légèrement moins que Diggory mais bien plus que  Harry, et surtout plus que Thomas et Finch Fletchley qui, eux, était  bien plus grands que Harry. Harry finirait par se sentir complexé à ce  rythme. - Vous êtes juste à l'heure, leur ajouta-t-il, puis se tournant vers Diggory : tout est prêt. Et Diggory hocha la tête, satisfait, et s'adressant ensuite à Harry : - Harry Potter. Est-ce que tu pourrais répondre à une question ? Harry le regarda stupéfait. Cette histoire était de plus en plus du n'importe quoi. - Tu était censé me raconter une histoire, pas me soumettre à un interrogatoire, Diggory. Diggory  parut s'impatienter et stresser quelque peu, Harry remarqua que le  rouquin avait disparu. Il regarda tout autour de lui, à sa recherche. - Qu'est ce qui se passe ici ? - Ne sois pas aussi entêté et réponds s'il te plaît à ma question, Potter, souffla Diggory presque exaspéré. - Aller Potter, arrête d'être chiant à la fin, trancha Bulstrode. Elle  était, à l'heure actuelle, la seule qui réussissait à sortir Harry de  ses retranchements, par son calme, et parce qu'il avait une certaine  connivence des partenaires en crime qu'ils étaient devenus ce dernier  mois. Harry prit une grande inspiration. - Qu'est ce que tu veux savoir, Diggory ? - Evans, murmura-t-il. C'est le nom de jeune fille de ta mère? Harry  crut recevoir un coup de poing dans le ventre. C'était absurde, et il  ne l'avait pas vu venir. C'était la seconde fois qu'on lui parlait de sa  mère en moins d'une semaine. Et il ne savait même pas pourquoi. Un trait amer dessina ses traits, il semblait que tout le monde en sache davantage que lui sur ses propres parents. - En effet, acquiesça-t-il, la voix aussi dure que ses yeux. Diggory se contenta de hocher de la tête. - Suivez-moi. Il enjamba la balustrade et entra dans le jardin de la cabane miteuse. Granger  échangea un regard avec Harry avant de suivre Diggory, les autres  l'imitèrent. Harry partit le dernier, il prit une nouvelle inspiration  pour se calmer et pour se vider la tête. Il devait être à son mieux pour  affronter l'inconnu. Une fois qu'il arriva devant l'entrée de la  cabane où les autres s'étaient engouffrés, il sentit une odeur de moisi  et observa le décor. Le bois était dans un état avancé de pourriture,  portes et fenêtres étaient cassées, déboitées, et ne tenaient que par  magie vraisemblablement. A l'intérieur, l'odeur était moins  puissante et paraissait s'être diluée. L'air était plus pur et en même  temps plus chargé d'odeurs corporels, sueurs, renfermé, odeur de thé et  d'autres inconnues. Harry pénétra dans un petit vestibule quasiment  vide, si ce n'était un étrange miroir qui ne reflétait que des ombres et  le visage distinct de Harry. Il entendait la voix de Diggory venant de la pièce de séjour : - Installez-vous, je vous en prie. On ne vous mangera pas, vous savez. Vous voulez boire quelque chose? Harry  avança prudemment et observa que Diggory n'était pas seul. Le "on"  l'englobait, ainsi le rouquin de tout à l'heure, qui était désormais  penché sur un vieux transistor, en train de le régler. Diggory, de son  côté, était accroupi devant la cheminée avec sa baguette, en train  d'allumer un feu. Les Bras Cassés étaient assez mal à l'aise, à  part l'éternelle Bulstrode qui s'était avancée dans la pièce aux meubles  déglingués, et qui avait choisi le fauteuil le moins sale. Elle se  tourna vers Harry et lui jeta un sourire où brillait plein de dents.  Elle était excitée par cette entrevue et en attendait beaucoup. Ils  cherchaient toujours à manipuler n'importe qui, du moment qu'ils  finissaient par obtenir un moyen d'apprendre la magie. Harry entra dans la pièce, et le rouquin qui l'entendit rentrer lui jeta un sourire sympathique avant de continuer sa manœuvre. Deux  pas plus tard, Harry rejoignait Thomas et Finch Fletchley, puis  s'installait avec eux dans un canapé qui avait connu des jours  meilleurs, en face d'une petite table. Granger avait opté pour une  installation sur le bras du fauteuil de Bulstrode. Le silence qui régnait n'était entrecoupé que par le bruit du feu qui crépitait, et des grésillements du transistors. Lorsque  Diggory termina son travail, Harry pouvait sentir la chaleur du feu  l'envelopper, propagée très rapidement par magie. Il s'était retourné  vers eux, aucun d'entre eux n'avait répondu à sa question, aussi  s'empressa-t-il de devancer leur souhait. Il fit apparaître sur la  petite table sept bouteilles en verre contenant un liquide ambré qui ne  ressemblait pas à du soda, ni à de la bière. Diggory les déboucha d'un seul coup avec sa baguette, et en prit une qu'il tendit à son camarade rouquin. -  Au fait, je ne vous ai pas présenté, ce charmant jeune homme est Ronald  Weasley, il s'est porté volontaire pour m'assister dans cette  introduction. Harry vit les oreilles du type prendre une teinte  rouge vermillon d'embarras sous la pression de six paires d'yeux. Il  souriait néanmoins chaleureusement, puis but une gorgée du liquide avant  de reprendre son travail sur la radio. - Et je suis Cédric  Diggory pour ceux que je n'ai pas rencontrés précédemment, il disait  cela avec un large sourire adressé à Bulstrode et Finch Fletchley. -  Millicent Bulstrode, se présenta immédiatement Bulstrode, avec un  certain sourire qui ressemblait plus à une grimace qu'à ses habituelles  sourires narquois. Elle était visiblement impressionnée et charmée par le bellâtre. - Enchanté. Le  sourire de Diggory s'agrandit encore plus, si c'était possible, et lui  tendit une bouteille qu'elle prit sans hésiter, il en tendit une  également à Granger. - C'est de la Bièrraubeurre, boisson typique des jeunes sorciers branchés, et sans alcool. » Granger gloussa, alors que Thomas et Finch Fletchley levaient les yeux au ciel de concert. Ensuite  Diggory se tourna vers les garçons et leur en tendit, en observant  Finch Fletchley avec curiosité, celui-ci lui rendit un regard vide, puis  un déclic plus tard, il prenait la bouteille en murmurant son nom en  guise de présentation. Enfin, il termina par Harry, qu'il observait toujours avec la plus grande attention. Harry  imita les autres et but en même temps que Diggory. C'était un étrange  liquide, comme il n'en avait jamais goûté auparavant, amer et doux à la  fois. Le silence s'éternisait tandis que Weasley avait fini sa  manipulation, et s'était installé sur une chaise à côté de Diggory en  sirotant sa Bièrraubeurre. Harry attendit, encore et encore, et sentait sa patience s'effilocher. Mais il n'allait pas faire le premier pas.Il  endura l'attente avec une longue et douloureuse passion. Il se  concentra sur le bruit du vent à l'extérieur, et sur celui toujours  présent de la fanfare, qui jouait d'horribles sons.
 Finalement, Diggory posa sa bouteille sur la table, et leva les yeux vers Harry, qui soutint le regard grave de l'autre. «  Voilà maintenant un mois que vous êtes entrés dans le monde sorciers.  Comme vous l'avez sans doute constater, notre monde souffre d'une plaie  immonde. La façon dont certaines choses, que ce soit de l'ordre  politique ou de la dignité humaine, sont traités de façon honteuse,  je... – nous voulions que vous sachez que ce monde sorcier n'est  pas uniforme, mais intrinsèquement divisé sur ses questions même. Nous  ne sommes pas d'accord avec l'action du gouvernement dans la façon qu'il  traite l'ensemble de ses membres Diggory les regardait tous maintenant, et sa voix s'était faite de plus en plus puissante. «  Nous ne sommes pas d'accord avec les méthodes qu'utilise le  gouvernement pour asseoir son autorité sur l'ensemble de la société.  C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Nous sommes prêts à vous  aider. Nous voulons que vous sachiez que vous n'êtes pas seuls. » TBC... |