| Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, l'univers non plus. D'où le bordel.La chanson appartient au merveilleux groupe Zebda !
 Bêta : Duncan Chapitre 6 Bad Boy « Comment ça ! J'ai pas ma place à ce point ! Je me vais m'en faire une avec les poings  car mon ventre déjà criait famine je finis par avoir mauvaise mine oui, j'ai fait l'effort pour me sortir du ghetto mais je me suis entendu dire « c'est trop tôt » pour toute caresse j'ai goûté au bâton alors quand on me touche moi je hausse le ton devenu susceptible comme un hibou m'a fallu mettre la terre entière à genoux c'est moi la teigne, c'est moi le sauvageon c'est moi le méchant, c'est moi le polisson je suis un mauvais garçon » Extrait de « Sheitan » de Zebda Sa  respiration saccadée et son cœur qui jouait sur un air délirant à la  Keith Moon*, étaient les seules choses que ses oreilles percevaient. Harry  courait comme un dératé, avec devant lui le balancement anarchique de  la tignasse nébuleuse de Granger, soutenue par la silhouette élancée et  souple de Thomas. Ce dernier jetait des regards épouvantés en arrière,  avant d'accélérer de plus belle. Les couloirs étaient sombres et  semblables en tout point les uns et les autres. Harry n'en voyait pas la  fin, ils étaient perdus, avec la mort aux trousses, plus précisément  des fantômes. Il ne savait pas où était Bulstrod et Finch Fletchley, et en fait il s'en fichait à ce moment précis. Il ne savait pas ce qu'ils leur voulaient non plus. Harry,  Granger et Thomas avaient croisé deux de ces créatures translucides  dans le couloir où se trouvait leur salle de classe. Il y avait eu un  moment de flottement, suivi de la réalisation et tout s'était précipité.  Granger avait hurlé et Thomas s'était mis à courir. Harry avait  naturellement suivi le mouvement, la tête vide et les jambes dopées à  l'adrénaline. Dans leur folle course, ils ne tardèrent pas à  trouver une issue. Harry entendait se rapprocher l'écho des voix  familières de leur colocataires invisibles : les sorciers qu'ils ne  voyaient jamais. Thomas ouvrait la voie, Harry couvrait les  arrières en faisant tomber de temps à autre des armures pour ralentir  leur poursuivants, chose vaine au demeurant, compte tenu de leur  inconsistance matérielle. Harry n'entendait pas le vacarme mais il  distinguait avec une exceptionnelle acuité, les expressions de surprise  et d'agacement sur les diaphanes visages, et sur leurs lèvres remuer des  appels muets. Toutes bonnes et mauvaises choses ayant une fin,  Harry atterrit dans une masse molle et chaleureuse, faite de membres,  d'os et d'odeur puissante. Il ne comprenait que vaguement ce qui  s'était passé : Granger et Thomas s'étaient arrêtés net, et Harry leur  était rentré dedans. Ses oreilles, avec le choc se remirent en marche; il entendait de nouveau le silence qui régnait. Puis l'explosion de rire. Harry  se releva avec peine, distinguant petit à petit ce qui l'entourait  c'est-à-dire une assemblée d'adolescents, portant les mêmes capes  qu'eux, de tout âge, morphologie et taille de nez, pas plus différents  qu'eux, si ce n'était qu'ils étaient secoués par l'hilarité. Il  aida Granger à se remettre sur pieds. C'était sur elle qu'il avait buté.  Elle était essoufflée, les joues cramoisies et sa terreur avait laissé  la place à l'embarras. Thomas pour sa part tentait de se dégager tant  bien que mal de la masse informe noire dans laquelle il était rentrée,  c'était un jeune sorcier aux cheveux blond sable dont le nez entretenait  une relation intime avec le sol. Harry se retourna vers les fantômes, il les entendait maintenant : « Vous n'avez rien? » OK.  La menace perdait de sa force quand les rires fusaient de toutes parts  et que ladite menace arborait une mine de sincère affliction,  assaisonnée d'une pointe de pitié. « C'est comme les tableaux, c'est normal ici ça, marmonna Granger. Lupin  aurait dû les prévenir songeait Harry vaguement hargneux. Il se massa  le poignet endolori par la chute, puis passa une main dans sa nuque  humide de transpiration, n'accordant qu'un intérêt limité au spectacle  qui l'entourait. - On devrait retourner à la salle commune, ajouta Granger, sur le qui-vive. Harry  acquiesça, il se retourna pour s'engager dans le couloir sombre d'où  ils étaient venus et que les fantômes avaient déserté, préférant  s'employer à converser avec les jeunes sorciers. Mais Granger retint la  manche de Harry, et ce dernier pivota sur lui-même pour constater que  Thomas avait trouvé le moyen de s'attirer la colère du type qui lui  avait servi de carpette et qui se dégageait violemment de Thomas. - Ne me touche pas ! Le  cri résonna dans le silence qui s'installa. L'atmosphère avait changé,  il n'y avait plus de moquerie, juste une tension sourde et suintante. Un  malaise parcourut l'assemblée comme un frisson, Harry remarqua que les  jeunes gens qui la composaient se jetaient des regards inquiets. Le  petit blond, qui devait avoir dans les quatorze-quinze ans, se  nettoyait fébrilement, et arborait un air vindicatif. Il jeta à Thomas  un regard mauvais. Ce dernier fronçait les sourcils, confus, face à la  réaction disproportionnée. Ce n'était pas comme s'ils n'avaient pas été prévenus... L'enjeu était de mettre les voiles le plus rapidement possible avant que les choses ne se gâtent. - Dean ! Pressa Granger, allons-y ! - Désolé vieux, s'excusa Thomas, avant de les suivre. Des ricanements parcoururent l'aile gauche de l'assemblée avant que le petit blond ne les interpelle. - Hé, toi ! Tu ne crois pas que tu vas t'en sortir comme ça ! Harry,  Granger et Thomas se retournèrent de concert vers lui. Il avait les  joues légèrement rosés, et Harry remarqua qu'il serrait et desserrait  son poing de façon compulsive. - Il s'est excusé ! Protesta Granger. - Qui t'a donné le droit de me parler M.B ? Et Harry eut l'image en tête de Ombrage. Il sentait monter en lui un relent de colère, pour qui se prenait ce gamin? - Pas la peine d'être aussi agressif ! Intervint Thomas. - Et tu n'as pas le droit de me dire ce que je dois faire ! - On va tous rester raisonnable, et...commença Granger avant d'être interrompue par l'aile gauche de l'assemblée. - Montre leur Baddcock ! - Vas-y Malcolm ! » Bande  de sales gosses... C'était ses camarades sans doute, qui  l'encourageaient. Harry se prépara à la bagarre, mais il n'eut pas le  temps de faire le moindre geste qu'il avait sous le nez un bâton de bois  tendu par une main tremblante. Pourquoi lui? C'était Thomas le fautif, et Granger avait renchéri. Pourquoi est-ce que ledit Malcolm Baddcock s'en prenait à lui? Harry  sentit crépiter de la chaleur du bout du bâton. Lupin les appelait «  baguettes » et ils n'avaient pas le droit d'en toucher aux dernières  nouvelles – c'était Ombrage qui leur avait fait un nouveau speech avant  leur premier cours, trois semaines plus tôt. Trois semaines durant lesquelles ils apprirent à fermer les portes des énergies fluctuantes dixit Burbage, leur professeur de Yoga ou de Gestion. Selon l'avis de Harry, ces cours étaient de la grosse connerie.Ils  n'y faisaient rien de concret, ils restaient simplement allongés sur  des petits tapis jaunes, pour apprendre à inspirer et à expirer.
 Durant  ces cours Harry ne se sentait pas suffisamment à l'aise pour dormir et  ce n'était pas la voix monotone de Burbage qui l'en empêchait. Quant à  Granger, elle y était étonnamment silencieuse, elle expliqua une fois à  Harry qu'elle en profitait pour retracer la carte de Poudlard dans sa  tête, les chemins qu'ils avaient appris à connaître durant leurs  escapades nocturnes. Bulstrod pour sa part faisait la gueule pour  changer, et Thomas s'appliquait à faire de son mieux même s'il  commençait à manifester un certain scepticisme quant à la méthode (Harry  l'avait entendu en discuter avec Finch Fletchley). Enfin ce dernier,  était le plus enthousiaste durant ces cours. Toujours était-il  qu'il n'avait que très rarement l'occasion de voir un sorcier faire de  la magie. Lupin jamais. Dumbledore et Ombrage à de très rares occasions. Aussi Harry ne sous-estimait pas la menace. Il  était plus grand que le blond, de quinze bons centimètres. Le gamin  devait lever sa main. Harry observa la taille de la baguette, une  vingtaine de centimètres. Harry sut instinctivement ce qu'il allait faire, c'était un duel, même si l'autre était armé. Le tout était une question de rapidité et de timing. Harry ne devait pas lui laisser le temps de réfléchir à deux fois. Il  agit ainsi avec une grande lenteur : pencha la tête sur le côté,  respirait profondément, en gardant le rythme de son cœur à des  battements rapides mais non chaotiques. Il observa attentivement  le gamin. Son nez était bien trop petit pour son visage, son teint était  irrégulier et marqué de tâches de rousseur. Sa bouche se contractait et  se décontractait nerveusement. Et dans ses yeux marron clair dansait la  peur de celui qui est acculé. Manifestement le gamin ne voulait pas  être là, encore moins être confronté à cette situation. Cela rassura  Harry en quelque sorte, c'était plus la pression des autres que la  véritable haine qui l'animait, il lui sembla moins dangereux. La  faille se présenta quand le gamin cligna des yeux sous la pression de  l'observation à laquelle le soumettait Harry et à un mouvement dans  l'assemblée, qui le déconcentra une fraction de seconde. Harry se lança. D'un  pas il s'était rapproché, son bras gauche avait attrapé la main qui  tenait la baguette et son poing droit alla faire connaissance avec le  petit nez de Malcolm Baddcock. Ce dernier cria plus de surprise que de  douleur, se prit le visage dans une main alors que Harry en profitait  pour déloger d'un habile coup d'index et de pouce, la baguette magique. Il y eut un mouvement de recul dans l'assemblée qui lui faisait face, Baddcock recula et trébucha sur son postérieur. Et  à ce moment précis Harry comprit pourquoi on refusait de leur donner  des baguettes. Il sentit l'énergie que Burbage voulait qu'il enferme  circuler dans ses doigts, sa main, dans son bras, dans son épaule. Il  sentait le pouvoir qui habitait Harry. La magie. La baguette lui  permettait de sentir sa présence en lui. Ce n'était plus une abstraction, née d'un lointain souvenir, c'était réel et c'était maintenant qui la ressentait intensément. Sa  décision - qu'il avait commencée à regretter, de rechercher un moyen de  s'approprier la magie avec Granger et Bulstrod, et qui l'avait conduit à  trois nuits d'errance dans les labyrinthes du château à endurer  l'invasion de son espace vital sous une cape par les deux filles -  s'était renforcée. Il en voulait plus. Il la fit tourner lentement  entre ses doigts, et il remarqua également que le temps semblait s'être  figé. Les sorciers le regardaient avec une certaine crainte, alors que  Baddcock était tout bonnement affolé. La partie gauche de l'assemblée  qui criait au massacre quelques minutes auparavant, avait la main prête à  dégainer comme dans un western. « C'est ça le problème avec vous les sorciers, murmura Harry. Il  était certain qu'il avait l'attention de tous et le pouvoir qu'il  sentait en lui le grisait suffisamment pour jouer au plus malin. - Il suffit qu'on vous enlève ça - Harry agita la baguette- et vous n'êtes plus rien. - Tu n'as pas le droit, rends-la moi ! C'était Baddcock qui se relevait. - Harry... supplia Granger derrière lui, elle devait être effrayée par la tournure des événements. - Potter ! Ce n'est pas la peine, allons-y! Siffla Thomas dans le même ton. - Je voudrais savoir qu'est-ce qui se passerait si je faisais ça? Harry fit mine de casser en deux le bâton. - NON ! Hurla Baddcock. - Laissez-moi passer ! S'exclama une nouvelle voix. Elle  appartenait à un grand type, du genre playboy sorti d'un magazine de  midinette, qui s'était frayé un passage dans la foule, et c'était sans  doute à lui que Harry devait la déconcentration du petit blond. - Je peux savoir ce qui se passe ici? Il  était plus âgé, portait un badge avec un P. sur sa cape. Lupin leur  avait expliqué qu'il s'agissait de préfet, Harry n'avait pas écouté  l'explication parce que juste avant il avait écouté l'énoncé en détail  du règlement intérieur. - Est-ce que ce n'est pas évident? Ils m'ont agressé et volé ma baguette ! Baddcock s'agitait furieusement et postillonnait quelque peu. - Ce n'est pas vrai ! Protesta Granger avec véhémence. Et les deux voix se mélangèrent dans un indicible chaos pour expliquer ce qui s'était passé. - Un peu de calme, s'il-vous-plaît. Il ne haussa pas le ton mais la fermeté de sa voix imposa le silence. - Je vois. Tout d'abord, vous autres, vous avez certainement cours, dispersez vous ! Ce n'est pas un spectacle. Il s'adressa à l'assemblée qui se dissout étonnamment vite. - Et toi, tu vas gentiment me donner ça, quémanda-t-il à Harry. Elle n'est pas à toi, je suppose? - Il l'a faite tomber, Harry haussa les épaules, mais ne fit aucun mouvement pour rendre la baguette. - Ce n'est pas vrai répéta Baddcock. Ce type est complètement cinglé ! Il veut détruire ma baguette ! Le  préfet regarda Harry d'une façon incongrue, qui pour le coup, le  déstabilisa un peu. Il avait un sourire étrange aux coins des lèvres qui  apparut aussi vite qu'il disparut.Il tendit la main et Harry n'insista pas, il lui rendit à regret l'objet.
 - On peut y aller? Demanda timidement Granger. - Non, NON ! S'écria Baddcock. Ils doivent être punis pour l'outrage que j'ai subi. - Il n'y a pas mort d'homme Baddcock ! S'impatienta légèrement le préfet. - Tu es préfet Diggory, c'est ton job ! Tu devrais le faire avec plus de sérieux si tu ne veux pas qu'on se plaigne de toi... La menace à peine déguisée ne perturba pas l'air tranquille du dénommé Diggory. - Et tu l'expliqueras comment au conseil d'administration de l'école que tu as perdu ta baguette en face d'un garçon désarmé? Baddcock  s'étouffa avec l'air qu'il inspirait. Il arracha sa baguette des mains  de Diggory et la serra avec force dans sa paume, il tremblait  entièrement de rage et d'humiliation. Harry était vaguement désolé pour  lui. - Baddcock... menaça Diggory. L'autre était extrêmement tendu, Harry s'attendait au pire. -  Malcolm Baddcock, veux-tu arrêter de te conduire en rustre? Tu fais  honte à ta maison. Vas en cours, ordonna une voix traînante. Le  type qui venait de parler, se détacha du groupe de parasites qui n'avait  pas écouté l'ordre de dispersion de Diggory. Harry l'avait déjà  remarqué, il avait une couleur de cheveux peu commune : un blond presque  blanc. En réponse Baddcock se redressa instinctivement et baissa  les armes. Il n'attendit pas pour prendre congé, sans un regard en  arrière. Le type au cheveux blond blanc, balaya Harry du regard de  la tête aux pieds, avant de lui adresser un sourire mi-moqueur  mi-amusé, puis avec ses gens, il disparut dans un couloir. Le hall, où ils se trouvaient, était désormais complètement désert, même les fantômes étaient partis. - Je vous raccompagne? » Proposa Diggory avec un sourire. TBC... Note : * Keith Moon : le Batteur des The Who ! Culte !  |