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Eve of Destruction
Par Neraa
Harry Potter  -  Romance/Mystère  -  fr
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    Chapitre 9     Les chapitres     21 Reviews    
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The man comes around 1/3

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, l'univers non plus. D'où le bordel. L'extrait utilisé en tête de chapitre est la création de ce cher Johnny Cash. Que voulez vous? C'est le meilleur !

Bêta : La Très Patiente Duncan

Note : Ce chapitre est la première partie d'une sorte de triptyque qui est censée clore la première partie.

Chapitre 9

The man comes around

« And I heard, as it were, the noise of thunder:

One of the four beasts saying:

"Come and see." And I saw.

And behold, a white horse... »

Extrait de « The man comes around » de Johnny Cash

Le timbre de la voix n'avait rien d'humain. C'était un grondement terrible qui faisait vibrer l'air et naître des frissons de terreur dans le dos de Harry.

Il était paralysé, impuissant. Sa seule attaque, qui consistait à foncer tête baissée tout droit vers l'ennemi, serait du pur suicide.

La seule chose qui le retenait de s'uriner dessus était que, malgré l'apparence menaçante du monstre, il ne semblait pas particulièrement hostile.

« Vous savez que c'est dangereux de vous aventurer dans la Forêt Interdite? C'est ça que vous cherchez, hein, le grand frisson ?

Harry ouvrit la bouche, aucun son n'en sortit, la ferma et déglutit avec difficulté. Il se contenta d'observer le géant, il portait un grand manteau marron sale, ses cheveux se tenaient bien droits, se rebellant à l'idée même de gravité, et ses yeux étaient noirs comme l'abîme. Son nez était pratiquement invisible, caché au milieu d'une touffe de poils.

Le géant n'attendit pas de réponse, il continua :

- Qui sont vos chefs de maison ? Vos têtes ne me reviennent pas...

- On s'est perdus, monsieur, on cherchait notre chat.

Harry jeta un coup d'œil vers Granger, elle pliait frénétiquement ses mains et son visage était défait. Pourtant elle gardait suffisamment les idées claires pour réussir à aligner plus de trois mots.

- Oh, répondit le géant. Ne vous en faites pas, ces bêtes sont intelligentes, il reviendra. Vous devriez plutôt retourner au château.

- Merci, monsieur.

Le géant les examina plus attentivement.

- Vos têtes ne me reviennent vraiment pas. De quelle maison êtes-vous déjà?

Ils échangèrent des regards confus, entretemps Harry, qui s'était relevé, tentait de réanimer Finch Fletchley en le secouant par les épaules.

- Maison, monsieur ? C'est-à-dire ? Interrogea calmement Granger.

Le géant ne l'écoutait pas, il regardait Harry et Finch Fletchley.

- Qu'est-ce qu'il a ? Il s'est blessé ? S'enquit-il auprès de Harry, inquiet.

Harry leva les yeux vers son visage, ses yeux étaient étonnamment doux pour un type de cette apparence.

- Ce n'est rien, il s'est juste, euh, évanoui.

- Oh. Je m'en occupe.

Il se baissa et Harry le laissa ramasser Finch Fletchley, comme la princesse qu'il était, puis il se mit en route vers le château.

- Suivez-moi, » lança-t-il, sans se retourner.

Ce qu'il firent.

Harry attendit que les filles passent devant lui et que Thomas le rejoigne. Ce dernier haussa une épaule, désabusé.

Combien de bizarreries cette école leur préparait-elle encore?

o

« Combien de sucres ? Demanda poliment le géant.

- Deux, s'il vous plaît, Monsieur, répondit tout aussi poliment Granger.

Le géant la regarda de nouveau, l'examinant ouvertement.

- Vous n'avez toujours pas répondu à ma question. Quelle est votre maison?

Harry jeta un œil à Bulstrode.

Elle fixait un point lointain par la petite fenêtre de la cabane, plongée dans le même état catatonique depuis qu'ils avaient suivi le géant dans son foyer. Il s'était empressé de déposer Finch Fletchley dans un gigantesque lit dans le coin le plus sombre de l'unique pièce, avant de les inviter à prendre un thé.

Un énorme chien était calmement en train de baver sur les chaussures de Harry. Le géant avait raison, il est doux comme un agneau, certainement à l'image de son maître.

C'était la première fois depuis très longtemps que la bande de Bras Cassés n'avait pas été traitée avec autant d'égard et de courtoisie. À part Lupin, le monde sorcier s'était montré froid et distant, quand il n'était pas ostensiblement désagréable.

- Je suis désolée, je ne vois pas ce que vous voulez dire, dit Granger.

Hagrid tendit une tasse à Thomas.

- Gryffondor ? Non... Alors, si vous n'êtes d'aucune maison, c'est que... vous êtes des Nés Moldus, c'est bien ça?

- En effet, Monsieur.

- Je vois, je vois. Je ne me suis pas présenté, je suis Rubeus Hagrid, le Gardien des Clef de Poudlard. Et vous savez sûrement que vous n'avez pas le droit de vous aventurer hors de l'enceinte de l'école, ça pourrait être dangereux.

Il accélérait sur ces mots, comme s'il n'aimait pas les prononcer.

- Nous nous sommes simplement perdus, nous sommes désolés, nous tâcherons de ne plus recommencer.

- C'est triste de toujours rester à l'intérieur. Je comprends. Je ne dirais à personne que je vous ai vus.

Il sourit et Granger lui rendit son sourire.

Finch Fletchley, depuis le grand lit, s'agita un peu. Il revenait à lui. Hagrid se leva pour aller le voir, Granger sur les talons. Harry partagea un regard avec Thomas qui était assis en face de lui, sur un étrange tonneau éventré qui faisait office de canapé et qu'il partageait avec Granger.

- Est ce que ça va, mon garçon ?

Harry aurait parié que Finch Fletchley serait reparti pour un tour dans les vapes, mais ce ne fut pas le cas, sans doute la présence de Granger le rassura.

- Tu veux une tasse de thé?

- S'il vous plaît, euh... Monsieur ? Répondit-il, ailleurs.

Et bien, il semblait que la santé psychologique du garçon se soit alternée. Bienvenue chez les fous, pensa
Harry, il prit une gorgée de thé brûlant malgré sa vessie toujours aussi incommodante.

- J'aurais volontiers prévenu Lupin pour qu'il vienne vous chercher, mais avec la pleine lune qui vient de se terminer, je doute qu'il soit en état.

C'était ce que Harry disait, ils étaient tous fous ici. Voilà une preuve supplémentaire.

- Je vous raccompagnerai alors, dès que ce garçon sera en meilleur forme.

Finch Fletchley vint les rejoindre et hésita avant de s'installer sur un petit monticule qui avait été un cageot à patates dans une autre vie. Il retira un journal tout froissé avant d'y poser son postérieur, l'attention de Harry fut capté par le gros titre à la Une du journal "La Gazette du Sorcier".

- Qu'est-ce que... s'entendit-il t-il dire.

Hagrid remarqua son intérêt pour le journal. Il commenta allègrement :

- Oui, il va venir à Pré-au-Lard. Dans trois jours.

- Qui ça ? S'intéressa Granger.

- Tom Riddle, répondit sombrement Harry.

Un silence suivit sa déclaration, perturbé seulement par le tintement de vaisselle, quand Finch Fletchley reposa sa tasse sur sa soucoupe. Les Bras Cassés avaient tous une certaine réserve quant au dirigeant du monde sorcier. Et les dates étaient bien trop bizarres, Tom Riddle viendrait le jour où il serait de sortie à Édimbourg.

- C'est un discours très attendu par la communauté sorcière, se sentit obligé d'expliquer Hagrid. Il abordera notamment le scandale des disparitions.

- Des disparitions, répéta Thomas, curieux.

- Vous n'êtes pas au courant ? S'étonna Hagrid. On ne parle que de ça depuis des mois... Oh. J'oubliais, je suis vraiment bête.

- Non, non, ne vous en faites pas, le rassura Granger en posant sa minuscule main sur son colossal bras.

- Vous disiez des disparitions, le pressa Harry.

- Oui, des sorciers et des sorcières se volatilisent dans la nature, sans donner signe de vie à leur famille. Puis, à la fin du mois d'août dernier, on a retrouvé un des disparus : Pyrame Parkinson. Il était porté disparu depuis huit mois quand les Aurors ont retrouvé son corps. On lui avait tiré une balle dans la tête. La rumeur veut que des Moldus soient derrière sa mort et la disparition des autres, une vingtaine. On n'a pas vu pareil scandale politique depuis le début du mandat de Riddle. Certains vont même jusqu'à prédire sa fin politique. Mais moi, je n'y crois pas, je pense qu'il attend, qu'il observe le meilleur moment pour nous montrer de quoi il est réellement capable.

Il y avait de l'amertume, de la colère et beaucoup de tristesse dans les paroles de Hagrid.

- Depuis combien de temps est-il au pouvoir ? Tenta Harry.

Il commençait à comprendre certains éléments du monde sorcier, mais il lui manquait bien trop d'informations cruciales pour appréhender l'ensemble.

- Oh, cela fait bien dix-sept ans maintenant, j'ai l'impression que cela fait bien plus...

Il les observa, ses yeux s'agrandirent démesurément.

- Euh, je n'ai pas voulu dire que, enfin, ce n'était pas dans mon idée de... Oubliez ce que j'ai dit.

- Vous pouvez parler librement, Monsieur Hagrid, nous n'en parlerons à personne, intervint Granger, sentant le filon à exploiter.

- Et bien, c'est... gentil de votre part, mais vous ne devriez pas trop vous intéresser de trop prés à ce qui se passe dans ce monde, le monde moldu est bien plus calme et sans danger.

- Ce que vous voulez dire, c'est que le monde sorcier n'est pas à son âge le plus glorieux et que nous devrions nous en retirer. Mais il n'est pas seulement question de vous, les sorciers, il s'agit aussi de notre identité, s'enflamma Thomas.

Voilà pourquoi il avait changé d'opinion.

En quête d'identité, c'était noble, c'était viril.

Rien à voir avec la recherche de pouvoir comme Harry. Ce dernier se sentit légèrement détestable. Il s'aperçut dans un reflet au fond de sa tasse de thé.

Hagrid cligna doucement des yeux devant la verve passionnée de Thomas. Puis il lui répondit :

« Vous devriez être plus prudent quant à vos mots et vos velléités. Ils ne vous épargneront pas parce que vous êtes des enfants. Il y en a eu d'autres avant vous, de grands enfants, à peine plus âgés, qui ont voulu d'un monde meilleur. Ils sont morts, que ce soit de mort physique ou morale. »

Thomas avala difficilement sans répondre et détourna le regard, incapable de soutenir celui de Hagrid. Il n'était pas près à mourir pour ses idées, encore moins Harry, ni même les filles.

La mort restait un concept abstrait et effrayant, aucun d'entre eux ne se voyait troquer son désir présent contre une fin réelle et définitive.

o

Le silence s'était installé dans la petite cabane et la vessie de Harry s'indignait férocement. Il fallait qu'il sorte d'ici, il était à bout.

Mais la fortune semblait jouer contre lui, ce qui était dans l'ordre des choses.

La porte de la cabane accusa un léger « toc, toc », ferme et poli à la fois. Suffisamment familier pour que Harry ne soit pas surpris de voir la silhouette de Lupin se dessiner dans le cadre de la porte, quand Hagrid alla ouvrir.

- Bonsoir Rubeus, je crois que vous avez hébergé mes troupes, dit-il avec un sourire fatigué.

- Professeur Lupin ! Bonsoir ! Vous êtes sorti de bonne heure de l'infirmerie. Vous allez bien ? S'inquiéta Hagrid.

- Oui, assez bien, merci. J'espère que mes élèves ne vous ont pas causé de souci ?

Lupin avait l'air plus pâle que Finch Fletchley dans ses meilleurs jours, et ses yeux étaient bordés de cernes qui lui dévoraient la moitié du visage.

Néanmoins, malgré sa réserve à son égard, Harry était content de le revoir.

- Non ils sont parfaitement charmants et courtois. On n'en voit plus des comme ça, mon ami.

Lupin leur lança un sourire en coin, où perçait un quelque chose qui ressemblait à de la fierté.

- Ils ont seulement une grande curiosité à nourrir, ce qui est tout à leur honneur, mais qui me rend très inquiet.

Harry remarqua du coin de l'œil que les autres semblaient vaguement contrits, sauf Bulstrode qui regardait obstinément par la fenêtre et Finch Fletchley qui buvait tranquillement son thé, ayant définitivement quitté le monde rationnel.

Harry se leva, assez brusquement pour faire sursauter les personnes dans la cabane.

- Désolé, on devrait y aller, n'est-ce pas ?

- Oui, oui, en effet, sourit Lupin.

- Oh. Je voulais inviter Professeur Lupin pour une tasse de thé, répliqua Hagrid à son tour et Harry se sentit mourir.

Lupin fit un sourire éclatant, qui le rajeunissait.

- C'est très aimable à vous, mais je pense qu'il est l'heure de dîner pour ces jeunes gens, je repasserai à l'occasion pour ce thé. Merci à vous, Rubeus.

Ils se préparèrent à sortir, et Harry qui était près de la porte le premier, s'arrêta puis se retourna vers Hagrid, avec quelque part l'intention de le remercier, mais les mots lui faisaient défaut, alors il hocha la tête dans sa direction et sortit.

Il entendit derrière lui la voix de Hagrid dire à Lupin quelque chose qu'il n'entendit pas. Harry était plus obnubilé par sa vessie. Il devait se trouver un arbre ou un coin discret en vitesse.

Lupin le rejoignit à l'extérieur et Harry baragouina vite fait son excuse et se dirigea vers les arbres les plus proches, laissant derrière lui résonner le rire clair de Lupin.

Il avançait rapidement, trouvant le coin idéal et ne perdant pas de temps...

Et ce fut le pied.

Pendant les premières secondes, le monde n'était que soulagement, peuplé de folles images de cascades et rivières.

Jusqu'à ce qu'une voix ne le sorte de sa transe, le faisant sursauter violemment et pisser sur ses chaussures.

« C'est la chose la plus disgracieuse que je n'ai jamais vu, vraiment.

Harry jeta un regard à moitié paniqué par-dessus son épaule et vit le type aux cheveux blond-blanc, celui qui avait empêché Baddcock de faire une connerie.

Il se tenait appuyé sur un balai, portant une cape verte et argent avec des gants en cuir et tout le tralala. Un vrai biker de l'air.

Harry se retourna, il n'aimait pas être aussi vulnérable. Son dos était à découvert, et s'il n'avait pas vécu les cinq dernières années à se faire surveiller même quand il pissait, il aurait trouvé ce moment humiliant.

Il calma sa respiration, se concentra sur l'écorce de l'arbre, elle était noire et les nœuds formaient d'étranges reliefs.

- On pourrait croire que ce qui distingue l'homme de l'animal, c'est sa capacité à se contenir et à agir de façon civilisé. Mais à chaque fois que je vois des Nés Moldus, je remets en cause ce concept.

Il faisait la conversation, le ton légèrement nonchalant, la voix traînante et désagréable.

Harry ne savait pas ce qui l'ennuyait le plus : le fait que le type essayait de jouer la carte de l'indolence feinte ou qu'il cherchait un moyen de le provoquer aussi minable.

- Hum, ne fais pas attention à moi, je ne suis qu'un simple anthropologue. J'observe les rites et habitudes des sociétés humaines dans le but d'élever mon âme à de grandes choses.

Harry ne répondait toujours rien, une fois qu'il eut finit, il se retourna doucement vers l'autre. Il chercha du regard une trace de menace, et, comme Harry l'avait suspecté, le type n'était là que pour fanfaronner.

Harry, regarda par-dessus son épaule et vit Lupin qui l'attendait. Il en fut soulagé. La journée avait été bien trop stressante pour qu'il doive en plus se coltiner un type bizarre.

Il s'apprêta à partir quand il fut arrêté net par ce que le type lui dit :

« Evans ! »

Harry se retourna et le fixa droit dans ses yeux gris sombre, il remarqua le visage aux angles pointus, irrégulier, au teint trop pâle et aux lèvres aussi fines que des lames de rasoirs. Il n'aimait la gueule du type, elle ne lui revenait absolument pas.

« Qu'est ce que tu as dit ?

- Alors j'avais raison... Lily Evans Potter, c'était ta mère, n'est-ce pas?

- C'est quoi cette question ?

- Je déteste les gens qui répondent à une question par une autre question. C'est d'une impolitesse inouïe.

- Harry ! Allez ! » Entendit-il crier Lupin.

Harry se retourna vers ce dernier et courut vers lui, néanmoins, il se retourna une fois vers l'autre garçon qui lui sourit en lui faisant un salut moqueur de la main.

Vraiment bizarre.

o

Bien sûr, il y avait une question que Harry s'était posée et qui ne cessait de le tourmenter.

Si ses parents avaient étudié à Poudlard, c'est qu'ils étaient des sorciers, donc comment avait-il pu finir dans la catégorie de ceux Né Moldus ? Mais s'ils étaient morts, sans famille pour s'occuper de Harry, à part les Dursley, cela pouvait se tenir.

Mais il y avait toujours un truc qui clochait dans cette idée, une chose sur laquelle il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Il ne voulait pas poser la question à Dumbledore, car il n'appréciait pas ses méthodes, ou du moins, il n'avait pas envie de tomber dans son jeu. S'il n'avait rien à lui donner en échange, il ne voulait pas lui être redevable.

Harry était fier de penser qu'il ne devait rien à personne. Il était libre ainsi, et ce, même quand les autres tentaient de freiner ses libertés, que ce soit par des portes de placard, des grillages aux fenêtres ou par des règlements absurdes. Sa liberté n'avait pas de prix.

Pourtant il avait besoin de savoir, aussi, après sa rencontre avec le type bizarre, sur le chemin du retour vers la salle commune, une chose inattendue advint, qui lui ouvrit un nouveau champ de possible.

Il s'apprêtait à rentrer à la suite de Bulstrode dans la salle commune où les avait reconduits Lupin. Ce dernier retint Harry à l'extérieur.

« Harry? Sa voix était si basse que Harry l'entendit avec peine.

Harry se tourna vers lui, les sourcils ne sachant pas s'ils devaient se froncer ou se lever.

- Oui...?

Il attendit.

- Un mot, s'il te plaît, demanda-t-il prudent.

- Je vous écoute, répondit Harry tout aussi prudemment, observant Lupin, comme si ce dernier allait exploser.

Le professeur semblait encore plus usé et ruiné qu'à l'accoutumée, mais il avait un étrange feu qui brillait au fond de ses yeux.

- Je voudrais te demander de faire plus attention. Je ne voudrais pas qu'il t'advienne quoique ce soit alors que tu es sous ma protection.

Harry cligna lentement des yeux, essayant de comprendre ce que Lupin voulait vraiment dire. Il ne voyait rien d'autre à part ces mots, mais ils n'avaient pas de sens, vraiment. Pourquoi s'inquièterait-il pour lui en particulier ? Harry était sûr que Lupin n'avait pas fait ce discours aux autres.

- Pourquoi me dire ça à moi ? Harry exprima sa pensée à voix haute, ne voulant pas être torturé par l'idée
sans réponse pour les prochaines semaines.

Lupin le regarda étonné, puis baissa les yeux et regarda le bout de ses chaussures usées.

Après avoir inspiré profondément, il leva ses yeux ambre fatigués pour le fixer.

- Parce je connaissais tes parents.

Harry encaissa le coup sans broncher, ni cligner des yeux.

- James... Ton père était l'un de mes camarades d'école.

Sa voix était pratiquement inaudible quand il murmura :

- Plus que des camardes, en vérité. Il était l'un de mes meilleurs amis.

Harry sentait son cœur battre plus vite que la normale, malgré l'état de calme qu'il dégageait et ressentait.

Il ferma les yeux et Harry vit là une faiblesse à exploiter. Il avait besoin de savoir. Il restait un trou fondamentale dans son puzzle et personne n'avait trouvé le temps, l'intérêt, voire même l'envie de lui raconter.

- Si vous le connaissiez si bien, vous savez sans doute comment il est mort?

Lupin le regarda fixement pendant quelques secondes, ouvrit et ferma la bouche, sans qu'aucun son n'en sorte. Il se redressa et recula d'un pas, regarda le couloir vide.

- Je suis désolé. Je... Mais je ne peux répondre, pas à ça. Je suis vraiment désolé.

Il avait une tête misérable quand il avait dit ça. Harry savait que cela aurait été trop beau.

C'était le comble que personne ne lui raconte, et il avait depuis longtemps arrêté de croire que ce que disaient les Durlsey était vrai.

Avant que Dumbledore ne vienne tout chambouler, il avait opté pour l'option « mort dans un accident de voiture » ou un truc dans ce genre, plutôt que l'horrible version de Pétunia.

Harry continua son observation de Lupin, dont les épaules étaient avachies et qui avait l'air si misérable que Harry ne voyait pas l'intérêt de continuer son investigation avec l'homme. Il était déjà brisé.

Harry sourit, enfin, ce n'était pas un geste habituel, aussi ressortit-il un brin crispé et tordu.

- Je vous remercie, » murmura-t-il.

Puis après un dernier hochement de tête vers Lupin, Harry disparut derrière la tenture aux blés qui dansaient.

TBC...

Aaaah Draco \o/

 
 
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