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Par Ein
Originales  -  Romance/Drame  -  fr
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Chapitre 2

Chapitre 2

 

Ça fait maintenant deux mois que Liz est partie vivre avec ce mec. À chaque fois que je la vois – c’est-à-dire presque cinq fois par semaine – elle me raconte en long et en large sa vie de couple, ses bonheurs quotidiens et ses petites contrariétés. J’aimerais parfois qu’elle me passe les détails. Elle est heureuse, elle respire le bonheur… et pourtant chaque jour, je prie égoïstement pour qu’elle lui jette sa bague de fiançailles à la figure et rentre à la maison. Je sais, c’est beau de rêver, mais au train où ça en est, ce n’est pas près d’arriver ! Mais merde ! On est censé être jumeaux ! Alors pourquoi on est si différent ? Je suis déjà sorti avec plusieurs filles… Marie, Justine, Céline, Laurie, Samantha… Pauline aussi … Et la dernière en date, c’était Stéphanie. Je suis resté trois mois avec elle. On s’amusait pas mal ensemble, nos soirées arrosées se terminaient fichtrement bien et elle était plutôt douée au lit mais d’un commun accord, on a décidé de s’arrêter là. Il n’y avait pas d’amour entre nous, juste une profonde amitié et un goût prononcé pour le sexe. Alors en comptant, ça m’en fait sept. Sept filles avec lesquelles je suis sorti… mais jamais - au grand jamais ! - je n’ai voulu terminer ma vie avec l’une d’elle. Pitié non ! Trop de tracas, trop de prises de tête ! J’ai déjà assez à faire avec Liz ! Rectification : j’avais déjà assez à faire avec Liz… Maintenant qu’elle est partie, je devrais peut-être penser à me caser, moi aussi…

Au secours non ! je ne suis pas aussi désespéré que ça ! Liz rentrera à la maison, pas moyen que ça se passe autrement. Elle rentrera, sûrement.

Le vibreur de mon portable me ramène à la réalité. J’attrape le petit combiné d’une main et pause mon livre de l’autre. Le nom qui s’inscrit sur l’écran me fait sourire.

- Allo ?

- Hey mon sucre d’orge, comment tu vas ?

Mes lèvres s’étirent à n’en plus finir. Mon petit rayon de soleil, qu’est-ce que je ferais sans toi ?

- Plutôt la forme, et toi ?

- Super. Dis, je t’appelle pour m’excuser, je ne pourrai pas manger avec toi ce soir…

Mon sourire disparait aussitôt qu’il est apparu.

- Mais…

- Je sais, on avait prévu un super soirée pizza/dvd mais je ne peux pas, pas ce soir… On peut remettre ça à une autre fois ?

- J’ai déjà loué les dvds…

- Excuse-moi ! Supplie ma sœur et le ton qu’elle utilise me fait une nouvelle fois craquer.

- Bon, c’est pourquoi ? J’espère que t’as une bonne raison au moins !

Elle se racle la gorge. J’ai comme l’impression que sa bonne raison l’est nettement moins pour moi.

- C’est Will, il…

- Ok c’est bon, j’ai compris.

Je l’interromps, aucune envie de connaître la suite. Je poursuis sans lui laisser le temps de prononcer un mot.

- On remettra ça une autre fois. Amuse-toi bien. Bye.

Je raccroche et jette mon portable contre le mur de ma chambre. Merde ! Ça fait deux mois qu’ils vivent ensemble et je n’arrive toujours pas à me faire à l’idée que Liz puisse vivre sans moi… et que la réciproque soit loin d’être vraie.

Mon portable se remet à vibrer. Tiens, il a survécu au choc. Incroyable ! C’est quoi comme marque déjà ?

Je soupire.

- Faudrait vraiment que je pense à me trouver une petite amie…

Je sors de ma chambre laissant derrière moi le bruit de mon portable qui n’arrête pas… ma sœur finira bien par se lasser.

 

oOo

 

22h37. Je termine difficilement la dernière part de ma deuxième pizza tout en m’enfilant le troisième film de la soirée. Liz ou pas, je compte bien visionner les cinq dvds que j’ai loués ! Mes parents sont aux restaurants pour fêter leurs 25 ans de mariage alors j’ai la maison rien que pour moi. Youpi ! C’est la fête ! Du moins ça l’aurait été avec Liz… Mais faire une bataille de polochons tout seul, très peu pour moi.

 Orlando Bloom m’énerve. J’avais loué le dvd de Pirates des Caraïbes en pensant que ça ferait plaisir à ma sœur, elle adore cet acteur… moi, il m’horripile… Sans doute est-ce dû à la vague ressemblance que je lui trouve avec ce mec. Cet odieux individu qui a fichu ma soirée en l’air. On dit merci qui ? Je balance un des coussins du fauteuil sur la télévision.

- Crève.

Merde, j’ai envie de gerber. Je me lève en quatrième vitesse, une main devant la bouche, pour me précipiter dans la salle de bain. Génial. Super la soirée. Merci.

 

Mes deux pizzas et le litre de coca que j’ai englouti ce soir y sont passés. Au moins, je n’aurai pas un arrêt cardiaque en montant sur la balance demain matin. Je me sens mal, j’ai encore envie de vomir mais je n’ai plus rien dans l’estomac. Merde Liz, pourquoi tu n’es pas là ? Une larme coule le long de ma joue, je la récupère du bout de mes doigts et observe longuement la trace humide qu’elle a laissée. Ça fait combien de temps que je n’ai plus pleuré ?

Le téléphone de la maison me sort de mes pensées. Je me lève lentement en jurant et abandonne la cuvette du WC pour me rendre au salon après m’être rapidement rincé la bouche.

- Allo ? dis-je d’une voix mal assurée.

- Bonsoir, je suis bien chez la famille d’Élisabeth Mallet ?

Mon cœur s’emballe sans que je sache pourquoi.

- Oui, c’est ici. Qui est à l’appareil ?

- L’hôpital Saint-Jean. Élisabeth vient d’être admise aux Urgences suite à un accident de voiture…

Mon esprit refuse d’en entendre davantage tandis que les mots « hôpital » et « Urgence » résonnent en moi, encore et encore.

- Allo ? Monsieur, est-ce que vous êtes toujours là ?

- Oui, je vous écoute.

Ma voix me semble étrangère, est-ce vraiment moi qui parle ? J’entends la femme me parler encore, je n’écoute plus et raccroche le combiné.

Les clés, il me faut les clés de la voiture. Je les trouve dans la corbeille de fruits et ne prend pas le temps d’enfiler une veste. Je me rue dehors.

 

Si l’odeur du vomi qui me colle à la peau me donne encore la nausée, celle de l’hôpital qui envahit soudain mes narines me paralyse de terreur. Et si… ? Je refuse d’y penser. La dame de l’accueil m’indique la salle d’opération où ma sœur est en train de se faire rafistoler. Je ne prends pas le temps de la remercier et me précipite dans la direction qu’elle me montre. J’aperçois Will prostré sur un siège, la tête entre ses mains. Je me rue sur lui et l’attrape au col pour le relever.

- Tout ça c’est de ta faute !

Je craque, je crie. Je n’arrive pas à me retenir.

- Enfoiré !

Son manque total de réaction me met hors de moi, je lève le poing, prêt à le frapper au visage quand les portes de la salle d’opération s’ouvrent soudain. Je lâche mon bouc émissaire et me rue  vers le docteur.

Rien qu’à son air, désolé et compatissant, je sais que quelque chose ne va pas.

- Je suis navré, commence-t-il, nous avons fait tout ce que nous pouvions…

C’est à ce moment que je comprends. Moi qui pensais que le déménagement de ma sœur était la pire chose qui puisse arriver, aujourd’hui, je me rends compte que ce n’était rien… Et dire qu’à notre dernière conversation au téléphone, je lui avais raccroché au nez ! Je n’ai même pas eu le temps de m’excuser de mon attitude puérile ! J’étais trop gamin, toujours à bouder dans mon coin à la moindre contrariété.

Merde, Liz ! Pourquoi tu m’as fait ça ? Pourquoi ? Tu sais très bien que je ne peux pas vivre sans toi !

J’entends soudain quelqu’un pleurer à côté de moi. Le médecin est parti et Will vient de s’effondrer à terre. Ma tristesse se transforme soudain en rage et je l’agrippe encore une fois.

- Tu l’as tuée ! Tu l’as tuée !!

Je le répète encore et encore en le secouant comme un prunier.

- Tu l’as tuée… Pourquoi tu n’étais pas avec elle dans la voiture ? C’est toi qui aurais dû crever ! Pas elle ! Elle n’avait rien fait ! Enfoiré ! Tu l’as tuée !!

Mince, je n’y arrive plus. Lui en vouloir, c’est trop dur. Je n’ai plus la force de m’énerver. Une partie de moi vient de mourir aujourd’hui, et la seule chose que j’arrive encore à faire, c’est de pleurer sans m’arrêter.

Mes parents arrivèrent une demi-heure plus tard. J’avais enfin trouvé le courage de leur annoncer…

 

J’appris plus tard que, ce jour-là, William comptait lui faire sa demande en mariage…

 

Mais que Liz avait quitté le restaurant plus tôt pour venir me rejoindre. Elle se sentait coupable de m’avoir décommandé…

 

Et moi, je n’avais été qu’un putain d’égoïste, sans qui ma sœur serait encore en vie… 

 
 
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