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au 31 Mai 21 :
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N'oublie jamais
Par Ein
Originales  -  Romance/Drame  -  fr
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    Chapitre 4     Les chapitres     7 Reviews    
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Chapitre 4

Chapitre 4

 

- Will !

Le jeune homme lève les yeux vers la voix familière qui l’appelait et rien qu’à voir son visage, je jubile. Mon petit déguisement marche mieux que je ne le croyais. Il faut dire que je ne suis pas très grand, je dois avoir à peu près la même carrure que ma sœur, et le manque de pilosité qui m’agaçait tant auparavant me rend aujourd’hui bien service. Les vêtements de ma sœur me vont aussi à ravir. Une chance qu’elle n’ait jamais supporté les jupes, je me voyais mal dans cet accoutrement… Les jeans par contre me vont comme un gant… et le préféré de Will, celui qui rendait ma sœur si sexy, me colle comme une seconde peau. C’est celui que j’avais choisi aujourd’hui, et si les passants n’ont pas cessés de me regarder bizarrement toute la journée, je m’en fiche complètement, tant que lui me regardait.

- Len, fait William d’une drôle de voix.

Je souris.

- Hey Will, bonne journée ?

Il frissonne au son de ma voix, j’en tremble d’excitation. Visiblement, mon imitation en est parfaite jusqu’à mon ton et ma manière de parler. Parfait, et si on continuait un peu de l’embêter ?

- Je meurs de soif, tu m’invites ? dis-je d’une voix innocente, la même que ma sœur, en tentant de reproduire les yeux de Bambi que Liz utilisait à chaque fois qu’elle voulait obtenir quelque chose.

 Il accepte, évidemment, et m’entraine vers un petit bar au coin de la rue. Il pousse la porte et me laisse galamment pénétrer en premier. Je le remercie d’un sourire et m’installe à une table.

- Qu’est-ce que tu prends ?

- Un thé avec une rondelle de citron, s’il-te-plait.

Ses yeux s’agrandissent d’étonnement. Je n’ai jamais aimé le thé, il le sait aussi bien que moi. Ma boisson à moi, c’est le café, noir s’il-vous-plait. Liz, quant à elle, c’était le thé, toujours du thé, rien que du thé, du matin au soir, elle ne s’en lassait pas.

William s’en va vers le comptoir pour passer commander puis revient à notre table et s’installe en face de moi.

Il se tait et m’observe en silence. Je le laisse faire à loisir en lui jetant de temps à autre des coups d’œil amusés.

- Qu’est-ce qu’il y a ? je demande d’un ton innocent.

- Pourquoi… pourquoi tu fais ça ?

- Fais quoi ? je répète.

- Ça ! il s’énerve.

- T’es sexy quand tu te mets en colère, tu m’embrasses ?

Je viens de reprendre une des phrases favorites de ma sœur, elle l’utilisait à chaque fois que William piquait une crise de jalousie ou autre. Ça le calmait immédiatement. Malheureusement, je n’obtiens pas le même effet.

- Ça suffit ! crie-t-il soudain en frappant contre la table.

Je sursaute et l’observe, les lèvres pincées. Il aura beau s’énerver, je ne quitterai pas mon rôle de sosie.

- Tu veux que je m’en aille ?

- Oui, s’il-te-plait…

Son murmure me parvient tout juste aux oreilles. Je décide de battre retraite pour le moment. Autant y aller en douceur avec lui, doucement mais surement…

- Bien, dans ce cas, à la prochaine…

Je récupère mon manteau, mon écharpe et me dirige vers la sortie. On remettra ça une autre fois, William… mais tu ne m’échapperas pas.

 

oOo

 

- Hey Will, bonne journée ?

Il sursaute violemment, je viens soudain d’apparaître devant lui, tout sourire.

- Arrête de me harceler, ALLEN !

Il articule mon nom comme pour se convaincre que c’est bien moi, et non elle qui revient le hanter. Mais tu sais, William, elle ou moi, c’est pareil. Deux parties d’un même tout. Et si elle a disparu, moi je suis toujours là… Je serai toujours là, William, toujours là pour que tu n’oublies jamais…

- Tu n’es pas content de me voir ?

- Arrête ça, Allen, s’il-te-plait… Je n’en peux plus de te voir chaque jour, laisse-moi souffler…

- Mmh laisse-moi réfléchir, non, je crois que je n’en ai pas envie. Tu m’en veux ?

Il va encore craquer, je le sens. Je viens encore de reprendre une des expressions favorites de ma sœur et je vois déjà sa lèvre inférieure trembler. Il est à bout et je jubile intérieurement de le voir si vulnérable. Je suis cruel, sadique, je sais, et le pire, c’est que j’y prends plaisir, plaisir à le voir souffrir…

Il n’avait pas le droit de vouloir l’oublier.

 

oOo

 

- Arrête de me suivre, soupire Will alors que je le colle au train depuis la sortie de son boulot.

L’appartement de Will est à deux pâtés de maisons de son bureau, vachement pratique, surtout pour moi. Ça fait deux mois que je le suis, deux mois que je suis en froid avec ma petite amie (ou devrais-je dire mon ex ? notre dernière conversation était plutôt orageuse…), et si mes parents ne comprennent pas mon attitude, moi, je me sens parfaitement bien. Même le thé, j’ai fini par m’y habituer.

- Tu vas quelque part ? je le questionne innocemment.

- Je rentre chez moi, tu devrais connaitre le chemin puisque tu me suis tous les jours depuis deux mois.

- Oh, t’as remarqué !

Je glousse, il me jette un regard noir. William sait que je dis ça pour l’embêter tout comme il sait que c’est exactement le genre de phrases que ma sœur sortirait. Nous arrivons enfin à son immeuble, il entre, moi à sa suite.

- Tu m’invites chez toi aujourd’hui ? je lui demande d’un air léger tandis glisse sa clé dans la porte et l’ouvre avant de s’engouffrer à l’intérieur.

- Dans tes rêves, me répond-il en me claquant la porte du nez.

- Zut, encore raté.

 

oOo

 

- Excusez-moi, est-ce que William Leroy est déjà sorti ?

L’homme que je viens d’interroger secoue la tête, il ne voit pas de qui je parle. Je tente chez un autre, sans résultat. Je soupire et m’approche d’un troisième employé.

- Excusez-moi…

- Tu cherches William ?

Je retourne vers la voix en abandonnant ma récente proie et observe le jeune homme qui se présente devant moi. Grand, soigné, des yeux gris aciers à faire frissonner les filles. « Canon » aurait dit ma sœur, moi, je me conterai d’un « pas mal foutu ».

- Vous savez où je peux le trouver ?

- Sans doute chez lui, cloitré dans son lit. Il n’est pas venu aujourd’hui, il m’a dit au téléphone avoir attrapé une sale grippe. C’était pas joli-joli à entendre…

Je fronce les sourcils, il se portait comme un charme hier.

- Merci, je vais aller lui rendre visite dans ce cas…

- Je te conseille pas à moins que tu veuilles choper sa crève… ce serait dommage pour un si joli minois.

Je souris au compliment, encore un qui me prend pour une fille. Je dois avouer que depuis presque trois mois, je me suis bien amélioré.

- Merci du conseil, je m’arrangerai pour ne pas trop m’approcher. Bonne journée !

Je le quitte avec un petit geste de la main et je sens ses yeux gris acier suivre la courbe de mes fesses tandis que je m’en vais d’un pas rapide. Qu’il matte seulement, il n’y touchera pas.

Arrivé devant la porte de l’immeuble, je choisis le nom de Mme Lambert et appuie deux fois sur sa sonnette. Un crépitement se fait entendre, suivi d’une voix tout aussi nasillarde dans l’interphone.

- C’est pour quoi ?

- Bonjour Madame, excusez-moi de vous déranger, je voudrais rendre visite à un ami malade mais il ne répond pas, je crois qu’il dort… vous pourriez m’ouvrir la porte ?

La vieille raccroche sans répondre et je m’apprête à tenter chez quelqu’un d’autre lorsque la sonnerie caractéristique du déverrouillèrent de la porte se fait entendre. Pas si revêche la vieille. Je la remercie mentalement et pousse la porte avant de monter à pied les trois étages qui me séparent de l’appartement de Will.

Devant la porte, je sonne généreusement en attendant qu’il vienne m’ouvrir. Une voix rauque me crie de dégager mais j’insiste encore. Finalement, la porte s’ouvre brusquement et laisse apparaître un Will méchamment arrangé. Il porte encore les vêtements de la veille, ses cheveux châtains sont en bataille et ses yeux bruns gonflés par le sommeil.

- ‘Len, fous-moi la paix, tu ne vois pas que j’ai la crève ?

Je me pince les lèvres et fronce le nez tandis que l’odeur d’alcool de son haleine imprègne mes narines.

- Je dirais plutôt que tu es bourré. Franchement, tu fais pitié. Laisse-moi passer.

Je ne lui donne pas le temps de refuser, je m’impose chez lui pour admirer le véritable champ de bataille qui s’offre sous mes yeux. Vêtements qui trainent à même le sol, piles de journaux entassés ou non, deux sacs de poubelles pleins à craquer, la vaisselle qui s’amoncelle, des restes de nourriture un peu partout…

- Charmant. J’espère que ma sœur ne vivait pas dans une pareille porcherie…

- La ferme et va-t-en, je n’ai pas envie de te voir.

- Et bien moi, j’en ai envie. Où sont tes aspirines ? Tu vas me faire un plaisir d’en avaler deux et de te ressaisir.

Ma question reste sans réponse, aucune importance, j’abandonne ma veste sur un canapé puis je m’attelle à trouver la pharmacie dans sa petite salle-de-bain, ce qui me prend exactement une minute et quatorze secondes. J’attrape les cachets et me dirige vers la cuisine pour prendre un verre d’eau avant de tendre le tout à cette lavette d’ex-petit ami de ma sœur.

Il avale les comprimés sans un mot puis s’affale dans le divan. Je me plante devant lui, les mains sur les hanches et le fixe durement.

- Alors ? C’était quoi ta bonne raison pour te saouler la gueule en pleine semaine et de sécher ton boulot ?

- Arrête de me regarder comme ça… me supplie-t-il avant de fermer les yeux.

- J’attends, dis-moi pourquoi.

- Tais-toi.

- Dépêche, je n’ai pas que ça à faire.

- Va-t-en…

- Pas avant que tu me dises pourquoi.

- À CAUSE DE TOI !

Je sursaute violemment. William s’est brusquement levé et m’a attrapé par les épaules.

- TU NE VOIS PAS QUE TU ME POURRIS LA VIE ?

Merde, c’est qu’il a de la force, le con. Je vais avoir des bleus, ça sera pas joli demain… mais je ne dis rien, je me contente juste de le regarder, encore et encore.

- Arrête de me fixer comme ça !

Je garde le silence mais continue de le toiser sévèrement. S’il croit me faire peur, il se trompe complètement.

- Arrête j’ai dit !

La gifle part toute seule, il y met tellement de force que ma nuque craque douloureusement tandis que je titube contre le mur. Encore une marque, l’enfoiré. Mon visage en plus, son visage. Il va le regretter.

Je m’apprête à l’engueuler dans les règles de l’art quand deux lèvres viennent brutalement interrompre mon élan. Je sens son haleine grisée par l’alcool, sa langue avide cherchant la mienne, ses lèvres humides quémandant un peu d’amour ou de tendresse…  et, au fond de moi, une petite voix me dit que cette fois, je n’aurais pas dû aller aussi loin…

- Will…

Je tente de lui faire retrouver ses esprits entre deux baisers. Il ne me laisse pas le temps d’en dire davantage, ses lèvres se plaquent une nouvelle fois sur les miennes. Mon cœur bat la chamade, j’ai l’impression qu’il va exploser. Dans quel pétrin me suis-je fourré ? J’ai tout fait pour ressembler à ma sœur rien que pour le faire enrager, j’avoue. J’aimais le voir à la limite de la crise de nerf ou sur le point de fondre en larmes mais je ne m’étais jamais imaginé qu’il puisse réellement me confondre avec elle… ou du moins pas à ce point… Et pourtant, entre deux baisers, ce n’est pas mon nom qu’il prononce, mais bien le sien. Une part de moi crie mon triomphe, me hurle victoire : William, qui ne supportait plus d’entendre le nom de ma sœur, le répète aujourd’hui, encore et encore, tout en m’embrassant comme il aurait embrassé Liz, noyé dans son désespoir de l’avoir perdue et sans doute le bonheur d’avoir trouvé un substitut pour passer sa douleur… S’il couche avec moi en me prenant pour Liz, j’aurai gagné, échec et math… Combien de fois en ai-je rêvé au cours de ces deux derniers mois ?

Mais je ne suis pas bi, encore moins gay, et le pire, c’est que j’ai une petite amie.

 

 
 
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