Chapitre 15 : Epilogue

Il y a peu de choses qui puissent marquer les sorciers. Ils ont tout vu, sont capables de tout voir. Leur histoire est tellement émaillée d'événements extraordinaires qu'il leur est difficile de s'étonner.

Néanmoins, un événement de taille frappa leur imagination. Il les frappa de cette façon car il réunissait une somme folle de spécificités. Ainsi, c'était le premier mariage homosexuel sorcier. En effet, Hermione Granger avait obtenu du Ministère une loi abrogeant toutes les discriminations foisonnant dans les textes du Monde Sorcier. Ainsi avait-on déjà vu un mariage entre un gobelin et une elfe de maison, entre un loup-garou et une vélane, et même entre un centaure et une humaine.

C'était, comme d'aucuns disaient, le mariage du siècle ; d'autres allèrent jusqu'à l'appeler "Le Mariage du Millénaire". Il faut dire qu'il unissait un ancien Gryffondor avec un ancien Serpentard, un presque serviteur du Lord Noir avec le Survivant. Et oui, c'était le mariage de Harry Potter avec le père de son premier enfant, Drago Malefoy. Et le plus extraordinaire fut sans conteste que les deux hommes étaient simultanément enceints l'un de l'autre.

L'anecdote mérite d'être contée. En effet, le survivant avait demandé à son amant de porter leur prochain enfant et avait fait stocker et préparer son sperme dans ce but. Le seul problème fut que ses organes génitaux souffraient de "fluctuations". Ainsi, très régulièrement, son vagin et son utérus, mais aussi des ovaires, faisaient leur réapparition. Ainsi, un soir, ou plutôt une nuit, alors qu'ils étaient partis pour une nuit de sexe torride, Drago eut la surprise de voir une vulve sous son nez alors qu'il s'apprêtait à faire une fellation à son homme. Il s'allongea alors sur lui et lui chuchota à l'oreille : "Je suis irrévocablement gay, mais j'aimerais bien essayer cela ! »

- Quoi ? S'étonna Harry qui n'avait pas ressenti la transformation.

- Tu as tes organes féminins !

- Oh non ! Et... tu veux entrer là-dedans ?

- Oui, tester au moins une fois... et puis c'est ton vagin ! Pas celui d'une femme ! C'est ton corps musclé que je sens sous mes mains.

- Ok, ok mais seulement ce soir ! De toute façon, mon cher et tendre Drago...

- Oui ?

- Demain, c'est toi qui auras un vagin !

- C'est vrai ! Alors, je peux te faire l'amour par là ?

- Oui, faut-il que je t'aime !"

C'est ainsi que fut conçu le troisième enfant de Harry Potter, le plus naturellement du monde, en faisant l'amour. Il va sans dire que dès sa conception l'embryon bloqua toute possibilité au Sauveur de reprendre son sexe initial qui revint heureusement et définitivement après l'accouchement. Le lendemain, Drago Malefoy subissait transformation et insémination, et entrait dans le protocole avec toutes les potions à boire.

Quand ils découvrirent qu'ils étaient enceints à seulement un jour d'intervalle, ils se jurèrent que quatre enfants suffisaient amplement à leur bonheur.

Comme un bonheur n'arrive jamais seul, comme les malheurs d'ailleurs, le procès contre Lucius Malefoy vit sa défaite complète. Il repartait à Azkhaban. Sa fortune et tous ses biens lui avaient été confisqués, réattribués aux "héritiers" Malefoy, et gérés par Drago lui-même. Ce dernier aurait bien aimé aller vivre au manoir, mais Harry s'obstinait à dire qu'un lieu aussi chargé en magie noire était néfaste pour des enfants.

Ils vendirent le maudit manoir et s'en achetèrent un de plus petite taille. C'est dans celui-ci qu'ils organisèrent le "mariage du siècle". Et ce fut enceints de plus de quatre mois que leurs proches les regardèrent s'approcher de l'autel. Ils étaient tous les deux habillés de robes noires. L'or et l'argent en agrémentaient, par de magnifiques arabesques, les manches, les cols et l'ourlet du bas. On pouvait lire sur leurs visages un bonheur sans pareil, allié à une sérénité qu'on leur enviait.

Toute l'assemblée et les mariés eurent l'impression d'être sur un petit nuage. Il n'y eut pas l'ombre d'un conflit quelconque. La nature se prêtait aussi au jeu. Des pétales de cerisier voletaient dans les airs ainsi que des papillons multicolores. Les jumeaux évoluaient au milieu des invités en effectuant leurs premiers pas et ravissaient les adultes par leur beauté et leur grâce. La "célèbre" Rita Skeeter n'eut pas un mot malheureux dans son article. D'aucuns disaient que le mariage avait dû bénéficier d'un sort combinant un « oubliette » et un « félicité »…

- MAIS !

- Oui, mon chéri ?

- C'est pas comme ça que cela s'est passé !

- Ah oui ? Tu y étais peut-être ?

- Ben euh, oui !

- Tu n'avais pas un an !

- Sauf que tata Hermione, et ben, elle m'a montré dans sa pensine…

- Elle a osé faire cela ! S'indigna Drago.

- Même que tonton Ron et tonton Blaise étaient si saouls qu'ils se sont battus comme des chiffonniers a dit tata Hermione… Jubila le petit James qui avait sept ans.

- Et puis papa a même vomi sur la table à cause d'Albus Severus ! Rigola Narcissa.

- Tu t'es fait moucher mon amour ! Hoqueta Harry accoté à la porte de la chambre de ses aînés.

- Tu te rends compte, j'essaie de leur raconter une belle histoire pour qu'ils dorment et ils la critiquent !

- Ce sont des Malefoy, mon amour ! Ils ont ton esprit critique et incisif !

- Ce sont aussi des Potter et de toi c'est l'insolence et l'irrespect dont ils tiennent !

- Ehhh !

- Mon ange, on ne va pas se disputer pour ces petits monstres !

- C'est de mes enfants dont tu parles !

- Oui ! Et tes enfants ont intérêt à dormir sans faire d'histoire, ce soir, hein ?

- Oui ! Père !

- Bon… Harry… en parlant d'hier soir… nous n'avons pas été "interrompus" ?

Tout en disant ces mots, il ferma la porte des jumeaux et entraîna son époux vers leur propre chambre. Il commença alors à parsemer de baisers le visage et le cou de son mari. Arrivés sur le lit, Drago tint alors la gageure de trois orgasmes qu'il avait promis la veille à Harry. Plus tard, ce dernier se leva et regarda la lune par la fenêtre. Il lui revint alors à l'esprit ce film "Hook" où Peter Pan avait enfin ce qu'il cherchait ! Oui, Harry Potter n'avait jamais pu appeler ainsi James Potter, premier du nom, mais il était ravi car quatre merveilleux enfants faisaient résonner dans leur maison ce vocable qui lui était si cher : Papa !

FIN