Chapitre 08 : Faut-il que je t'aime !

Six mois, six mois que Harry était enceint. Un mois, un mois qu'il vivait avec lui. Oh certes, il était heureux de vivre avec l'homme de sa vie, mais ce dernier le lui faisait payer cher, très cher.

Tout d'abord, le pauvre Harry ne pouvait plus quitter la maison en dehors de la visite hebdomadaire auprès des chercheurs. Il ne fallait pas que l'on voit que Harry, "lui aussi", était enceint. Il n'en pouvait plus. Il s'ennuyait, il tournait en rond. Drago et Hermione lui avaient interdit de voler et de pratiquer toute activité dangereuse pour le bébé et lui.

Le problème était que Drago devait aller, lui, travailler, le laissant seul du même coup. Et quand il rentrait, c'était un Harry "très" reposé qui l'attendait.

Alors qu'ils parlaient, non qu'ils bataillaient, sur le prénom du bébé, Harry se statufia. Drago inquiet se rapprocha de lui.

- Harry ? Que se passe-t-il ?

- Je…

Il prit la main de Drago et la posa sur son ventre.

- Oh ! Fit le chercheur, quand il sentit un petit membre taper dans sa paume, à travers la peau douce du ventre bombé.

Il leva la tête et vit les larmes dans les yeux du parturient.

- Harry, mon cœur ! Cela va aller !

- J'ai eu si peur, tu sais ! Hermione m'avait dit que c'était vers les quatre et cinquième mois que le bébé devait donner des coups !

- Et ?

- Alors, je commençais à m'inquiéter parce que je ne sentais rien !

- Pourtant les divers tests te confirmaient que tout allait bien !

- Oui mais j'attendais vraiment qu'il donne ces coups !

- Et c'est fait !

- Oh, je suis si heureux Drago !

Il se jeta alors dans les bras de son quasi-compagnon en pleurant de joie. Drago l'enlaça avec plaisir tout content que Harry fasse enfin un geste d'affection de son propre chef. Le bébé se rappela à leur bon souvenir et ils s'écartèrent ravis.

Le soir venu, ils étaient tous les deux sur leur petit nuage, l'un dans sa chambre à relire ses dernières lettres, l'autre à préparer à manger, quand Harry se mit à hurler de colère et à éructer un "MERDE" tonitruant. Drago vint le retrouver dans la cuisine où une partie du repas maculait le sol blanc. Finalement, Harry était en pleurs.

- Mon cœur ? S'inquiéta Drago.

- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme cela ! Grogna-t-il pour retomber en pleurs.

- Harry, ce n'est rien ! Pour le repas, je m'en occupe !

- Ah enfin ! Tu ne fais jamais rien à la maison, je m'occupe toujours de tout ! Hurla Harry. Je ne suis pas ton elfe de maison. En plus, je t'accueille chez moi et je porte ton bébé, tu pourrais faire des efforts !

- Oui, mon cœur ! Je t'aiderai plus, je te le promets !

- T'as intérêt !

Et là, il fondit à nouveau en larmes. Drago le prit dans ses bras et lui caressa le dos. Il lui massa plus particulièrement les reins, car il les savait douloureux à cause du poids du bébé. Il se mit aussi à le bercer. Quand il fut calmé, le sang-pur le fit s'asseoir à table, puis se dirigea vers les fourneaux. Il prépara alors un petit-déjeuner copieux, varié et équilibré. Harry lui fit un sourire extasié, et le remercia quand il déposa une assiette très remplie. Drago le vit enfiler bouchées après bouchées.

- Eh bien mon cœur, si tu continues comme cela, tu va devenir aussi obèse que ton cousin !

La fourchette de Harry resta suspendue dans les airs, puis il se mit de nouveau à pleurer.

- Je le savais, tu me trouves trop gros !

- Mais non, mon cœur ! Tu es toujours aussi beau et pas épais du tout !

- Beau ?

- Oui ! D'après toi, pourquoi je te drague depuis que Hermione m'a embauché ?

- Hooo !

- Oui ! Tu es beau !

- Au fait, comment sais-tu que mon cousin est gros ?

- Quand Hermione m'a raconté ton enfance, j'ai voulu voir ta famille !

- Ils ne sont plus ma famille !

- Ah oui ? Et pourquoi ?

- Ma famille, c'est le bébé, les Weasley et toi !

Pour la première fois, les paroles de Harry laissèrent Drago sans voix. Pour la première fois, il perdit tous ses masques. Pour la première fois, il montra son humanité et l'impact des paroles sur lui. Pour la première fois, il se décida à dire ses sentiments.

- Harry... mon cœur... Je t'aime !

Cette fois-ci, ce fut Harry qui resta sans voix. Cette fois-ci, ce ne fut pas un flot de larmes, mais une seule et grosse larme qui perla au coin de son œil, pour rouler lentement sur sa joue.

- Drago, moi aussi, je t'aime !

Ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre, et restèrent ainsi sans bouger. Bouches contre oreilles, ils se murmurèrent des mots d'amour. Ils profitèrent de leur étreinte pour se gaver d'amour et de tendresse, tant ils en avaient été sevrés.

Soudain, Kreattur surgit à leur côté sans crier gare.

- Monsieur Malefoy, vous m'aviez dit de vous prévenir si vous risquiez d'être en retard !

- Oui ! Et... ?

- Et vous le serez si vous ne partez pas dans dix minutes !

- Merci, Kreattur !

- Oh, Drago ! Renifla Harry.

- Oui, mon cœur ?

- Je vais m'ennuyer sans toi ! Je vais encore passer la journée tout seul !

- Je vais essayer de rentrer plus tôt et de ramener un petit quelque chose ! De quoi as-tu envie ?

- Des bonbons ?

- D'accord, j'irai faire un tour chez Honeydukes ! A ce soir, mon cœur !

Il prit Harry dans ses bras, lui embrassa le cou, puis l'oreille, et enfin, vint un long et langoureux baiser sur les lèvres. Son "cœur" ouvrit la bouche et il introduisit sa langue dans l'antre chaud. Un gémissement long et tremblant se fit entendre dans la bouche de Harry. Leurs langues s'enroulèrent, glissèrent et tâtèrent leurs palais respectifs. A bout de souffle, Drago repoussa légèrement Harry.

- Je t'aime, mon cœur ! A ce soir !

Il prit sa mallette posée en arrivant, puis déposa un dernier baiser sur la bouche rougie de son amour, et prit la direction de la cheminée.

Lorsqu'il revint le soir, il ne trouva pas Harry. Il fit le tour des pièces du rez-de-chaussée, puis monta aux étages. Il fit le tour des chambres et trouva celle du parturient complètement sens-dessus-dessous. Des vêtements étaient éparpillés partout et l'armoire totalement vidée. Drago s'inquiéta quelque peu. Après avoir fait le tour de toutes les pièces, il se décida d'aller voir au grenier. Là, il trouva Harry en salopette en jean et t-shirt blanc. Il avait apparemment passé la journée à nettoyer le grenier, il avait dans une main sa baguette, et dans l'autre, un sac plastique ouvert. Dans la pièce, il y avait déjà une dizaine de sacs plastiques dûment ficelés, et des tas d'objets, dont il devinait qu'ils devaient finir dans une friperie sorcière et une brocante sorcière. Harry semblait fébrile voire hyperactif.

- Peut-on savoir ce que tu fais, mon cœur ?

- Tu vois bien, je range ! J'avais pensé que l'on pourrait aménager le grenier pour en faire la chambre du bébé !

- Mais Harry, il me semblait qu'il avait été décidé qu'on aménagerait sa chambre à côté de la tienne ?

- Oui mais ici y'a plus de place, il pourrait à la fois y dormir et y jouer !

- Il se trouverait à l'étage supérieur, on ne l'entendrait pas !

- Drago, toi, un sorcier, tu ignores l'existence des alarmes sorcières !

- Mon cœur, je me sentirais plus rassuré s'il se trouvait à côté de nous !

- Oh Drago, tu es trop mignon !

- Je ne suis pas mignon !

- Si ! Surtout quand tu t'inquiètes pour notre futur enfant !

- C'est normal que je m'inquiète pour lui, non ?

- Oui, c'est normal, tu es son père !

Comme au cours du petit-déjeuner, Drago se retrouva à nouveau sans voix et s'approcha de Harry.

- Si tu savais comme je peux t'aimer !

- Je le sais !

- Tu… tu ne doutes pas de mon amour ?

- Non, je crois que je commence à bien te cerner !

- Oh, mon cœur ! Je t'aime !

Il prit Harry dans ses bras et l'embrassa avec tendresse.

- Au fait, je t'ai apporté quelque chose ! Tiens c'est pour toi ! Dit-il en sortant un sac en papier de sa robe de sorcier.

- C'est quoi ?

- Et bien ouvre !

Ce que Harry s'empressa de faire.

- Ooooh !

- Oui ?

- C'est trop mignon ! Des bébés miniatures !

- Ce sont de nouvelles sucreries ! L'extérieur est en sucre, il recouvre une guimauve qui renferme elle-même en son cœur de la confiture de framboise. Ils sont magiques !

- Bien sûr ! Tout ce qui vient de Honeydukes est magique !

- Attends, je t'explique ! Si la personne qui en mange est enceinte, à son contact, les langes du bébé prennent la couleur du sexe de l'enfant ! Rose si c'est une fille, bleu si c'est un garçon !

Par curiosité, Harry plongea une main fine dans le sac et en ressortit un poupon miniature. Il posa la sucrerie au creux de sa main et, avec Drago, observa la transformation du lange blanc en… violet !

- Quoi ? Hurla Drago.

- Oh non, Drago ! Qu'est-ce que cela veut dire ?

- Attends, mon cœur, j'appelle Hermione ! Douches-toi et mets ton pyjama !

Il s'empressa d'appeler sa désormais nouvelle amie par cheminée. Elle ne traîna pas beaucoup et quelques minutes plus tard, elle arriva avec potions diverses et baguette magique. Elle n'eut que trois mots.

- Où est-il ?

- Dans sa chambre ! Je t'y emmène.

Hermione le suivit avec détermination. Elle trouva un Harry choqué, et les yeux dans le vague.

- Harry, bonjour ! Tu vas bien ?

- Je suis inquiet !

- Oui, Drago m'a expliqué ! Hélas, ces petites sucreries ont prouvé leur fiabilité, et c'est là qu'est le problème.

- Oh ! C'est vrai ?

- Allonges-toi, je vais te refaire des tests sur le bébé ! Je subodore que cette Cécilia Gordon s'est trompée dans ses sorts et ses potions.

Elle fit boire une potion à Harry, puis fit tournoyer sa baguette au-dessus du ventre du jeune homme. Au bout de plusieurs minutes qui parurent interminables aux deux pères, une sorte de brouillard s'éleva du ventre et reforma l'utérus en trois dimensions. Le brouillard se transforma complètement. Ils purent voir à travers et découvrir une merveille. Drago prit la main de Harry et se pencha pour l'embrasser.

- Oh, mon cœur ! Des jumeaux !

- Oui ! Dit Hermione. Un de chaque sexe ! D'où la couleur mauve du bébé-sucrerie !

- Comment dit-on déjà, Drago ? Demanda Harry.

- On appelle cela "le choix du roi" !

- Vous êtes chanceux ! Vous aurez les deux sexes ! Vous n'aurez nul besoin de remettre cela !

- Et pourquoi non ? Répondit Drago.

- Tu voudrais que je recommence ? Demanda Harry.

- Par forcément toi ! Murmura le Maître de Potions en baissant la tête.

- Tu serais prêt à porter un autre de nos enfants ?

- Bien sûr puisque je t'aime !

Harry regarda Drago avec surprise et bouche bée.

- Cette fois, c'est moi qui te laisse sans voix !

- Cela devient une habitude, mon Drago, que nous nous fassions des "surprises" !

- Bon, les amoureux ! Je vous laisse, j'ai des choses à faire !

- Je t'accompagne ! Oh Harry, je prépare le dîner !

Drago raccompagna Hermione à la cheminée, et s'empressa, après son départ, d'aller préparer un riche repas pour son "cœur". Il fut rejoint par Harry qui tenait son sac de bébés-sucreries.

- J'espère que tu ne t'es pas empiffré de ces bonbons ?

- Non mais regarde !

Harry mit deux bébés sur sa main. Un des petits poupons prit la couleur rose, et l'autre devint bleu. Il eut un rire léger, enfantin et cristallin, qui fit sourire Drago.

- Allez, à table, mon cœur !

Le repas fut calme et quelque peu romantique. Drago avait préparé une table avec bougies, roses et nappe rouge. Il touchait régulièrement les mains de Harry, lui faisant compliment sur compliment. A la fin du repas, ils allèrent s'installer dans leur canapé et regardèrent une émission de télévision, c'était un bêtisier. Harry n'arrêtait pas de rire entraînant chez Drago des regards tendres et des sourires amoureux. Ils étaient heureux, très heureux. Plus tard, sans rien tenter, Drago mit l'homme enceint au lit.

Alors qu'il s'était rapidement endormi d'un sommeil de bienheureux, il sentit qu'on le secouait avec force. Il ouvrit les yeux, et trouva un Harry échevelé et attendrissant.

- Que se passe-t-il, Harry ?

- S'il te plait, mon amour ! Tu peux aller en chercher ?

- De quoi parles-tu ?

- Tu peux aller en rechercher ?

- De quoi ?

- Des bébés-bonbons ! J'en ai envie ! S'il te plait, Drago ! Gémit Harry.

- Il est tard, mon cœur, et j'ai travaillé toute la journée !

- S'il te plait Drago ! On ne t'a jamais parlé des "envies" des femmes enceintes !

- Si et alors ?

- Alors, tu dois savoir qu'il ne faut jamais les contrarier !

- Harry, tu n'oserais pas me faire du chantage ?

- Euh, et bien… j'en ai tellement envie ! S'il te plait, Draaggoooo ! Minauda Harry.

- Ok, ok, j'y vais !

- Oh, merci, mon amour !

- Vraiment, Harry ! Faut-il que je t'aime !

Il s'habilla rapidement et partit en transplanant directement pour le magasin. Il lui fallut de nombreuses minutes pour réveiller le commerçant. Après un temps qui lui parut interminable, il rentra chez lui et entra dans la chambre de Harry. Il trouva ce dernier endormi. Il secoua la tête et déposa les sucreries sur la table de chevet. Il s'approcha de Harry et l'embrassa sur le front, puis sur la bouche. Il lui murmura quelques mots.

- Oh, mon cœur, faut-il que je t'aime pour supporter tes sautes d'humeur !

Le lendemain matin, il se leva un peu fatigué et décida de ne pas aller travailler. Il descendit dans la cuisine et découvrit un petit-déjeuner fin prêt, et un Harry devant la cuisinière. Il se colla à lui, le faisant sursauter. Il l'enlaça par la taille, lui susurra un bonjour et embrassa goulûment son cou.

- Tu as bien dormi, mon cœur ?

- Oui, mieux que toi ! Je m'excuse, mon amour !

- Pas de problèmes, je ferai tout pour toi !

- A table, Drago ! Je te sers !

Le jeune homme blond se sustentait avec appétit, quand un hibou leur apporta "la Gazette du Sorcier". Harry le prit et commença à le lire. Il hoqueta de surprise et le laissa tomber sur la table. Les larmes venaient à ses yeux. Drago se jeta sur le journal et lut à son tour la une.

Grand Scoop sur Harry Potter et Drago Malefoy.

Chers lecteurs,

Comme vous le savez, Harry Potter et son amie Hermione Weasley ont créé la Fondation Evans, contre la stérilité, il y a de cela moins d'un an.

Comme vous le savez, nous avions appris que Pansy Parkinson y avait conçu avec les gènes de sa compagne Millicent Bulstrode, un bébé qui devrait naître d'ici quelques jours. Elles portaient les noms de code Isis et Hathor au sein de la Fondation Evans.

Vous ignoriez peut-être, comme l'avait découvert le Ministère, qu'un homme, Osiris, était lui aussi enceint, et était suivi par la célèbre Gynécomage Cécilia Gordon, spécialement mandatée par le Ministère. Hélas, Hermione Weasley et Drago Malefoy l'ont honteusement congédiée.

Et voilà après des semaines d'enquête, nous avons la certitude qu'Osiris est en fait Harry Potter lui-même. Nous savons aussi que Drago Malefoy est le donneur, soi-disant anonyme, du sperme et du sang qui ont permis cette fécondation.

Qu'en pensent donc Lucius Malefoy et sa femme, issus tous deux d'une longue et vieille lignée familiale aux coutumes plutôt traditionnelles ? Et qu'en pensent les sorciers d'Angleterre ?

Il est permis de se demander ce que va bien pouvoir faire le Ministère contre ces comportements déviants, et ces détournements honteux de la magie.

Rita Skeeter

Plus d'informations sur cette affaire en page 2.

Drago releva la tête et vit son Harry en pleurs.

- Oh Drago, qu'allons-nous faire ?

- Tout d'abord, mon cœur, tu vas te calmer, ce n'est bon ni pour toi, ni pour nos bébés ! D'accord ?

- Snif, snif… d'accord ! Renifla Harry.

- Ensuite, je suis sûr que Hermione va trouver une solution ! Elle trouve toujours des solutions à tout ! Tu le sais !

- Je l'espère Drago ! Je l'espère !

Drago emmena Harry dans le séjour, puis avertit Hermione par hibou. Il était très inquiet. Il sentait que quelque chose de plus grave découlerait de cet article.