Letters, No Letters
Si Regulus Black n’avait pas reçu sa lettre...
genre : drama/family
by Marie
* * *
Une chambre grise, c’est tout ce qu’il connaissait, tout ce qu’il avait toujours connu. Cette chambre et cet orphelinat.
Sirius n’en pouvait plus, c’était trop. Sa mère venait de lui révéler que son frère n’avait pas été envoyé à Beauxbatons. Ses parents l’avaient tout simplement abandonné. Comment pouvaient-ils faire ça à leur propre fils, leur propre sang ? Non c’était trop, cette fois vraiment trop.
Sirius avait seize ans, il savait se débrouiller. Il voulait fuir ou plutôt il devait fuir. Il fallait qu’il le retrouve. Ils ne s’entendaient pas très bien certes, mais c’était son frère. Rien n’était plus important que la famille et si la sienne était si malsaine, il fallait le retrouver, retrouver son autre famille. Le seul morceau de famille dont il se sentait proche, le seul morceau de famille avec lequel il pouvait encore tisser un lien, se reconstruire une vie normale.
Un sac sur le dos, il descendit doucement les escaliers. En silence, comme on le lui avait appris. Ils avaient voulu abandonner un de leur fils, ils allaient perdre les deux. Il tourna la poignée et sans un regard en arrière, il s’effaça dans la nuit. Ça c’était fait. Maintenant, le plus dur : retrouver son frère. Il devait le faire seul. Quel âge avait-il aujourd’hui ? 13 ans, peut-être 14. Cela faisait trop longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Depuis le premier été après Poudlard. Ça remontait à si loin maintenant.
Où pouvait-il être ? Partout ? Non. Ses parents ne l’auraient pas laissé dans la misère la plus totale, ils auraient préféré le tuer. Un orphelinat dans ce cas ? Possible, mais pas certain. Si oui, un pauvre, un où il aurait la vie dure. Sinon, un foyer ? Ils voulaient le punir de ne pas être celui qu’ils voulaient, comme ils avaient puni Sirius.
D’abord il devait le trouver, puis ils iraient chez James. Prendre le temps de se retrouver, de se connaître de nouveau, de se reconstruire ensemble. Sirius se mit à rêver d’une nouvelle vie, une vie faite de bonheur, de joies et de petits tracas.
Puis il s’attela à sa tache. Premier point : les orphelinats. Pas en ville, plutôt en banlieue. Après plusieurs heures, il avait une liste.
Premier orphelinat : rien. Deuxième orphelinat : rien. Troisième orphelinat : toujours rien. Et Sirius n’était pas connu pour sa patience. Un nom attira son regard : l’Orphelinat de St-Brutus, une sorte de pensionnat pour délinquants et orphelins. Pourquoi pas, le nom l’attirait. Après avoir marché une heure, il arriva enfin devant un vieux portail en fer forgé.
- Glauque à souhait, murmura-t-il.
L’endroit l’attirait de plus en plus.
Une chambre grise, c’est tout ce qu’il connaissait, tout ce qu’il avait toujours connu. Puis un jour, une voix, un espoir, une lueur, un éclair vert, le silence. Elle n’avait plus qu’à retrouver l’autre et sa famille serait débarrassée de toute honte. |