Letters, No Letters

Si Arthur Weasley n’avait pas reçu sa lettre...

genre : family/hurt/comfort

by Vilain Garçon

Le soleil se lève sur un grand manoir au fin fond du Devonshire, au sud ouest de l'Angleterre. Alors qu'aucune âme n'y semble vivre, on aperçoit un petit garçon roux sortir furtivement par une petite porte à l'arrière de la grande maison. Discrètement, il se dirige vers le fond du jardin où une vieille cabane branlante est à demi mangée par la végétation. Quand il s’apprête à y entrer il se retourne et regarde partout autour de lui, pour éviter toute filature.

Le jeune Arthur Weasley a 8 ans. Pas bien grand, il a quelques difficultés à atteindre le dessus d'une vieille commode à laquelle il ne reste que trois pied. Doucement, il y prend une petite corbeille à fruit. Le jeune garçon choisit soigneusement une pèche bien juteuse et se dirige vers le fond de la cabane. Une pile de linge sale remue dangereusement. Et pourtant, sans même éprouver une once de peur, Arthur y plonge les mains et saisit le petit furet blessé qui s'y trouve. Sans faire cas des tentatives de morsure répétées de l'animal, le petit rouquin cherche à lui faire manger des bouts de fruits. Il croque des morceaux de la pêche juteuse et les fourre sans délicatesse dans la gueule de l'animal. Le petit garçon ne comprend pas pourquoi le petit furet ne veux pas manger. Arthur ne souhaite qu'une chose, soigner le petit animal trouvé plusieurs semaines auparavant et celui-ci semble dépérir à vu d’œil. Bien sur, le petit garçon ignore encore que les furets sont de grand carnivore et que l'ingestion répétée de fruit leur est mortelle.

Un jour d'orage en plein été, le jeune Arthur se ballade à cheval en compagnie de son frère, le grand Billius. Il a aujourd'hui 9 ans et en ce jour spécial, son grand frère a voulu lui offrir une grande ballade. Arthur est content, il est rare que son frère s'intéresse à lui, surtout depuis cinq ans qu'il est à Poudlard. Celui-ci les dirige vers le nord, évitant au mieux les nombreuses zones moldues jusqu'à leur arriver sur une grande colline dominant tout le Devon. Billius le fait descendre de cheval pour qu'ils prennent un en cas de midi. Alors qu'ils discutent tranquillement de Poudlard, un dragon de fer traverse le ciel dans un bruit de tonnerre. Billius pousse un cri et se précipite dans le premier bosquet venu pour se cacher. Arthur est impressionné, jamais encore il n'avait vu son frère avoir peur. Puis il n'est pas bête, il sait bien que ce n'est pas un dragon. Mais il veut savoir ce qu'est cette chose incroyable.

Une grande réunion de famille se prépare au manoir Weasley. Arthur regarde, par la fenêtre de sa chambre, arriver les grandes personnes. Il connaît toutes les armoiries présentes sur les carrosses sans cheval. Il a été obligé de les apprendre avec Mère, un black se doit de connaître le monde duquel il est issu, lui répète-elle souvent. Et c'est assez stupide quand il y pense, c'est elle la Black de la famille, lui est un Weasley. Les fameux Black sont les premiers à arriver, avec en tête sa cousine Walburga Black qu'il déteste. Depuis sa plus tendre enfance, et elle n'a que 5 ans, elle n'est fière que d'une chose, son futur mariage avec son autre cousin Orion Black. Arthur trouve ça plutôt répugnant. Mais il content. Vue qu'elle doit se marier avec le pauvre Orion, il n'aura pas à s'y coller. Avec un soupir, il se détourne de la fenêtre lorsque sa tante coté Crabbe et Grand-Maman Malfoy apparaissent dans le jardin. Il doit se presser pour se rendre dans le grand hall et accueillir comme il se doit les invités. Maintenant, il a 10 ans, il n'a plus l'autorisation de rester dans sa chambre pendant ce genre de réception. Il préférerait. Il entend déjà les commentaires sur son passage de toute la famille. Et les remarques acides de Mère. Il faut dire que Cedrella a profondément honte que son plus jeune fils n'ait toujours pas fait de magie. Puis ce n'est pas pendant cette soirée qu'il pourra découvrir ce que sont ces grands dragons de fer qu'il observe souvent depuis un an. Personne n'a voulu répondre à ses questions. Les objets Moldus ne sont pas dignes d'intérêts. Mais en fait, Arthur a compris, personne ne sait ce que c'est, ils sont trop bêtes. Peut-être faut-il demander à Père. Septimus Weasley sait presque tout, pense Arthur et puis au moins lui ne dit pas que les moldus ne méritent pas de vivre... Mais Père est si impressionnant, il ne parle pas beaucoup et est souvent absent pour assurer son rôle de patriarche de l'une des plus éminentes familles de sangs purs. Bon Arthur ne sait pas vraiment ce que ça veut dire, mais il comprend que Père est quelqu'un d'important !

Cedrella Weasley pleure dans le petit salon et refuse de regarder dans la direction de son plus jeune fils. Billius, lui, regarde choqué sa lettre qui est arrivée seule cette année. Arthur ne comprend pas trop ce qu'il se passe. Qu'importe qu'il n'ait pas reçu sa lettre cette année, il l'aura l'année prochaine non ? Un bruit de pas martiale résonne alors dans le vestibule. Le jeune garçon dirige son regard vers la porte pour scruter l'entrée de Père. Celui-ci jette un regard circulaire dans la pièce et ne s'attarde que sur le visage de son cadet. Quand il s'assoit sur le grand fauteuil près de la cheminée éteinte, il tend le bras vers son fils. Arthur s'approche sans un mot et se rend compte que Mère a cesser de pleurer.

- « Fils, tu n'as pas reçu ta lettre d'admission », commence Père d'une voix monocorde.

- « Bah, je l'aurai l'année prochaine », fait Arthur avec candeur en haussant les épaules. Qu'importe cette lettre, il est simplement émerveillé que Père le prenne sur ses genoux.    

- « Arthur », Père pousse un soupir, « tu n'as pas reçus ta lettre alors que tu as eu 11ans il y a une semaine. Tu ne la recevras pas plus l'année prochaine, ni celle d'après. »    

Le jeune garçon ne comprend pas. Pourquoi est-ce si important une lettre ? Certes, il n'aura qu'à y aller plus tard sans lettre, qu'importe. Puis tous ses cousins y sont et lui ne les aime pas.

- « Fils. Tu ne peux aller à Poudlard, il nous faut donc décider de ton avenir », tristement Père ajoute, « et selon la tradition tu ne peux plus hériter de moi quoi que ce soit de moi, je veux donc être sur que tu ais un avenir convenable.

- Mais, ça veut dire que jamais je n'irais à Poudlard ?         

- Jamais ?! »     insiste-t-il en voyant Père secouer la tête.    

Arthur     se sent subitement éreinté et avec une grosse envie de pleuré. L'idée de jamais y aller lui fait mal alors que quelques secondes auparavant, la perspective d'y aller plus tard le dérangeait à peine.    
- « Arthur, regarde moi. » Père le fixe d'un air particulièrement attentif. « Je me suis enseigné suite à tes nombreuses questions. Les dragons de fer, dont tu m'as parlé, sont des véhicules moldus qui se déplace en volant.
- Oh, et ça s'appelle comment ? » Fait le garçon subitement intéressé. Toutes larmes ont déserté de ses yeux. Père sourit sans prendre garde aux sanglots renouvelés de Mère. Arthur les ignore aussi.
-« Ce sont des Avions.    
- A-VI-ON » répète consciencieusement le garçon.
- « Oui. Au vue de ton intérêt, j'ai pris contact avec de vieux amis qui pourront t'instruire un minimum sur le monde moldu avant la fin de l'été afin que tu puisse y faire ta scolarité. »    
Arthur     le regarde avec incompréhension.    
- « Tout se déroulera comme si tu allais à Poudlard, tu partiras la 1er septembre prochain pour l'internat d'Eton, la meilleur école moldu d'Angleterre, puis tu reviendras au vacances de Noël et pendant l'été.    
- Donc, je vais vivre dans le monde moldu ?
- Oui mon fils, il te faudra y faire ta scolarité, y prendre femme, y fonder ta famille et y trouver un travail. »    

- Et pour seul réponse, Arthur se lève d'un bond et s'écrit avec un grand sourire    

- « Alors je vais découvrir comment les avions font pour voler ?! »