Depuis plusieurs mois qu'Hibari sortait avec Yamamoto, la plupart des personnes qui les connaissaient se demandaient comment c'était possible. Aucun des deux n'avait changé : Yamamoto aimait toujours autant le base-ball, souriait à longueur de temps et riait souvent. Quant à Hibari il était toujours aussi… strict. De plus on les voyait peu voire pas ensemble.
C'était le mois de mai. Il faisait très beau, et l'absence du professeur de physique donnait à la classe de Tsuna et de ses amis trois longues heures de libres pour leur repas.
« Tch… Quand je pense qu'on a pas le droit de sortir du bâtiment… Trois heures dans une salle de classe obscure.
- Ma, ma, ne t'énerve pas Gokudera-kun. J'ai une idée pour profiter du soleil sans déroger au règlement.
- Ah ouais, serais-tu devenu plus intelligent que moi baseball-man ?
- Ah, ah, ah, je ne pense pas. Mais mon envie de soleil est peut-être plus forte que la tienne donc mon cerveau a plus tourné.
- Grr !
- Allons, allons Gokudera-kun. Suivons Yamamoto-kun plutôt que de nous disputer.
- Oui Juudaine ! »
Yamamoto les mena à la porte menant au toit. Celle-ci était fermée par un gros cadenas aux armes du comité de discipline. Gokudera s'apprêtait à pousser une gueulante, mais Yamamoto, avec un grand sourire, sortit de sa poche une clé qu'il inséra dans le cadenas.
« Je l'ai emprunté au comité de Discipline.
- Humpf. »
Une fois dehors ils s'installèrent confortablement, les filles ayant pensé à amener une nappe. Le repas se déroula assez tranquillement, personne ne venant l'interrompre.
Après le repas, les filles sortirent des écharpes à moitié tricotées, violette pour Chrome, jaune pour Kyoko et se mirent à tricoter tout en discutant doucement. Tsuna sortit les exercices supplémentaires qu'un professeur lui avait donné pour son absence de la semaine précédente (un appel « urgent » venant d'Italie) et Gokudera avait déjà commencé à écrire frénétiquement sur un cahier de cette écriture qu'il était le seul à comprendre.
Yamamoto, quant à lui, s'était allongé pour profiter du soleil tout en lançant négligemment une balle de base-ball en l'air.
Soudain, une main sortie de nulle part pour attraper la balle alors qu'elle commençait à redescendre.
« Yo.
- Yamamoto Takeshi. Les élèves ont interdiction d'aller sur le toit de l'école. Et vous devriez en plus être en cours. Je vais tous vous mordre à mort.
- Attends Kyoya.
Yamamoto se releva pour faire face à son petit ami, actuellement en mode chef-du-comité-de-discipline-devant-des-élèves-violant-le-règlement.
- C'est de ma faute s'ils sont là. Je suis le seul responsable de notre présence et je dois être le seul puni.
- Ce n'est pas mon problème.
- Voilà ce que je te propose : plutôt que de punir tout un troupeau d'élèves qui vont se plaindre, punis-moi. J'accepterai n'importe quelle sanction.
- … D'accord. Mais la prochaine fois que vous dérogerez au règlement, je vous mordrai tous à mort. Et si vous n'êtes pas dans votre salle de classe dans une minute, c'est ce qui va vous arriver. »
Le toit se vida en dix secondes. Seul Tsuna jeta un regard en arrière, mais Yamamoto avait un sourire confiant, il suivit donc les autres.
Une fois le groupe partit et la porte refermée, Hibari se retourna vers Yamamoto. Ce dernier avait un grand sourire qui agaça Hibari. Il sorti un tonfa.
« Comment as-tu pu venir ici ? Le toit est fermé.
- J'avais la clé. Celle du Comité de Discipline.
- Comment l'as-tu obtenue ?
- Je te l'ai piquée ce matin.
- Donc tu as planifié ton méfait.
- Depuis ce week-end. »
Enervé, Hibari se précipita vers Yamamoto. Après un échange de quelques coups Yamamoto se retrouva ventre à terre, Hibari assis sur son dos.
« Tu es énervant Yamamoto.
- Je sais. Mais tu m'aimes comme ça.
- Tu es aussi beaucoup plus retors que ne le pensent la plupart des gens. Tu sais à quelles heures je fais le tour de l'école. Vous auriez pu déjeuner tranquillement et vous en allez et je n'en aurais rien su. Tu as fait exprès de vous faire attraper.
- Je voulais juste profiter un peu de toi.
- En te faisant punir.
- TU es tout le temps occupé. Tu passes ton temps à punir les méchants et tu ne t'occupes jamais de moi. Donc… Hibari-sama, j'ai été un très mauvais garçon, il faut me punir.
Hibari eut un sourire carnassier. Il aimait ce Yamamoto là, celui qu'il était le seul à connaître.
- Ah oui, punir. Comment ?
- Comme il plaira à Hibari-sama. Je tiens juste à signaler à Hibari-ama que j'ai cours dans deux heures.
- Tu n'arriveras pas en retard.
Hibari lécha le cou de Yamamoto, toujours au sol. Ce dernier se tortilla.
- Ne bouge pas. Tu ne bougeras pas d'ici tant que je ne te l'aurais pas dit. Tu es à moi pour deux heures. Je vais en profiter pour te mordre à mort.
Il lui mordit le cou Yamamoto gémit.
- Et tu n'as pas le droit d'émettre un son. Je vais me faire pardonner pour ce week-end. »
Yamamoto arriva à l'heure, juste avant le professeur. Tsuna ne put s'empêcher de remarquer qu'il boitait légèrement et espéra qu'Hibari ne lui avait pas trop tapé dessus (innocent Tsuna…).
Il s'inquiéta encore plus quand il entendit Yamamoto prévenir ses sempais qu'il était trop mal en point pour suivre l'entraînement du soir. Néanmoins, Yamamoto refusa toutes les aides qu'on lui proposait.
Quand il partit ce soir là, Yamamoto boitait encore, et les nombreuses morsures sur son corps, spécialement dans son dos et sur ses fesses, le faisaient aussi souffrir. Mais il les avait cherchées, et il ne regrettait rien…
A la sortie du lycée, il croisa, adossé au mur, Hibari et Hi-bird qui, dès qu'il passa près d'eux, se mirent à le suivre sans un mot. Le sourire de Yamamoto s'agrandit encore : ce soir il ne dormirait pas non plus et ses blessures seraient soignées.