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au 31 Mai 21 :
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Chamane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
28 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 10     Les chapitres     20 Reviews    
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La baguette magique

 

Chamane 10 : La baguette magique

 

C'était le milieu de l'après-midi. Assis en tailleur devant la table basse de sa chambre, Draco écrivait une lettre à Maître Ndiapo. Il lui expliquait ce que Harry Potter avait découvert à propos des œufs d'oursins. Il utilisait un parchemin qu'il comptait rétrécir avant de l'attacher le soir au dos de la chauve-souris messagère. Il était en train de signer quand on gratta à sa porte.

 

« Qui est là ? demanda-t-il.

 

Il n'avait pas envie de voir débarquer l'une des dames de compagnie de la Grande Maîtresse. Il était trop tôt pour l'invitation du soir. Mais ce fut une voix jeune qui lui répondit :

 

-C'est moi, Offentsé, le fils de Maître Ndiapo. J'ai un message de la part de Maître Harry.

 

Draco lui dit d'entrer. Il n'avait vu l'adolescent qu'une fois, six mois plus tôt, quand il était allé troquer pour Blaise des remèdes magiques chez le guérisseur. Il reconnut le visage souriant sous la masse de cheveux tressés. Le jeune garçon portait un pantalon bleu et une tunique de la même couleur, barrée sur la poitrine de deux bandes horizontales blanches, avec, à la hauteur du cœur, le dessin d'un serpent noir à la tête dressée. Ce devait être son uniforme d'étudiant guérisseur. Il salua et sur un signe de Draco, il s'assit en face de lui de l'autre côté de la table.

 

« Maître Harry ne peut pas vous recevoir tout de suite, dit-il. Il a été appelé à la case des soins urgents. Trois enfants ont été blessés dans un incendie. La fillette est sérieusement brûlée aux bras, dans le dos et sur le visage. Elle a réussi à sauver ses deux petits frères qui n'ont que des brûlures légères. Maître Harry a aidé les guérisseurs à les soigner tous les trois. C'est un grand chamane.

 

-Ton père m'en a parlé en effet. Harry Potter a toujours eu une vocation de Sauveur. Il est célèbre pour cela partout où il passe.

 

C'était dit sur un ton un peu moqueur mais Offentsé réagit aussitôt.

 

-Cet accident avec les oursins des sables est tout de même un grand malheur pour lui. J'étais là quand c'est arrivé. Je suis allé le voir tous les jours quand il était dans la case des grands malades. Il a beaucoup souffert. Heureusement les Maîtres Soigneurs ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour le sauver.

 

-Crois-tu qu'il pourra guérir un jour ? reprit Draco qui regrettait déjà ses paroles amères.

 

-Je ne sais pas. Jusqu'ici les guérisseurs n'ont rien trouvé et ça fait six lunes qu'ils cherchent.

 

-Pourquoi font-ils croire à Potter qu'il n'est là que depuis un mois ?

 

-Ah Vous savez ? Ils disent que c'est pour son bien, pour qu'il ne voit pas le temps passer, pour qu'il ne s'ennuie pas parmi nous. C'est Maître Félaro qui a eu l'idée. Bien sûr, tout le monde veut qu'il reste. C'est un chamane avec de grands pouvoirs. Je l'ai vu toucher de sa main droite les enfants brûlés. Ils vont guérir très vite. Leurs blessures ne s'infecteront pas, elles se refermeront sans laisser de cicatrices. Vous savez comme il est difficile de soigner les brûlures profondes. C'est long et douloureux. Le dos de la fillette était à vif. C'était terrible. Evidemment, Maître Harry a souffert lui aussi pendant qu'il la soignait. C'est pour ça qu'il vous demande d'attendre un peu avant de venir le voir. Il faut qu'il se repose.

 

Les paroles de l'adolescent confirmait ce que Draco pensait. La présence de Potter était bénéfique pour Ghanzi-Sa. Il n'était pas prisonnier mais personne ne faisait rien pour qu'il puisse rentrer chez lui. Peut-être qu'en interrogeant Offentsé, il pourrait apprendre d'autres choses … Il sortit sa baguette magique, pensa fortement à la case restaurant et commanda à voix haute du thé pour deux personnes. Aussitôt un plateau garni apparut sur la table basse. Le jeune garçon eut un grand sourire.

 

-C'est de la belle magie, dit-il. Votre bâton-sorcier est petit mais il est puissant. Pourtant il n'a pas de pierre et celui de Maître Harry n'en avait pas non plus. .

 

-Ma baguette n'en a pas besoin. Elle est en bois d'aubépine et à l'intérieur se trouve un crin de licorne, c'est cela qui la rend magique … A ce propos, ajouta-t-il en pensant tout à coup à sa conversation nocturne avec Potter, sais-tu où se trouve celle de … Maître Harry ?

 

Il avait un peu de mal à prononcer ces paroles et il n'avait pas beaucoup d'espoir d'une réponse mais Offentsé détourna les yeux et eut l'air gêné.

 

-Elle est rangée quelque part, répondit-il.

 

Draco sentit que l'adolescent avait quelque chose sur le cœur mais qu'il ne fallait pas le brusquer. Il servit le thé et poussa l'assiette de gâteaux vers son visiteur. Celui-ci resta silencieux une minute puis il releva la tête et dit avec colère :

 

-Ces filles sont idiotes !

 

Et à la grande surprise de Draco, il se mit à raconter des scènes dont il avait été le témoin.

 

o – o – o – o

 

C'était le jour où Maître Harry devait quitter la case des malades. Cela faisait cinq lunes qu'il y résidait mais il croyait que cela faisait juste une lune. Il avait l'esprit brouillé par les sortilèges de Maître Félaro et il semblait avoir oublié toute sa vie d'avant l'accident. Offentsé aurait bien voulu avoir des renseignements sur cette école lointaine dont Maître Harry avait parlé le soir de la veillée mais il n'en parlait pas. Il vivait au jour le jour, comme s'il n'avait pas de passé et aucun avenir. Les Maîtres Soigneurs avaient découvert son don de guérison pour les maladies de la peau et pour que les autres malades ne viennent pas le déranger sans arrêt pour des bobos sans importance, Ama Saé avait décidé de l'installer dans une chambre particulière de la Grande Case.

 

Maître Harry essayait de nouvelles socques de bois qui lui permettraient de marcher jusque là. Deux aides-guérisseuses avaient été chargées de rassembler ses affaires pour les porter à son nouveau domicile. C'étaient deux jeunes sottes qui étaient venues à Ghanzi-Sa quelques semaines plus tôt pour faire valider leur savoir. Elles n'étaient pas très douées et savaient tout juste nettoyer une plaie superficielle, faire un pansement et préparer quelques tisanes. Dès qu'elles auraient trouvé leur pierre, elles repartiraient dans leur village et seraient au mieux les aides du sorcier ou de la sorcière du lieu. Offentsé les avait vu passer devant lui, les bras chargés d'un sac, de vêtements et de chaussures, tout ce que Maître Harry portait sur lui quand il avait entrepris le voyage vers la cité sorcière avec lui et son père. Tout cela avait été rangé dans un coffre en attendant que le malade puisse de nouveau s'en servir.

 

Le jeune homme avait eu le temps de remarquer que l'une des filles tenait à la main le mince bâton-sorcier de Maître Harry. Elle avait l'air de se moquer. « Tout petit ! Même pas une pierre au bout … ! » Et l'autre avait ajouté « Et ses habits ! Qui peut porter des trucs pareils ? Tout juste bons à jeter !» De fait, quand Maître Harry, Maître Félaro, Maître Dlima qui s'occupait toujours de Maître Harry et lui, qui était son assistant, étaient arrivés dans la chambre, il y avait sur un coffre le sac et rien d'autre.

 

Toute l'attention était portée sur Maître Harry qui était très fatigué par sa marche avec les socques de bois. Personne n'avait fait de remarques. Il avait pensé que les jeunes filles avaient tout simplement rangé les affaires et le bâton-sorcier de Maître Harry dans son sac. Tout cela lui était sorti de la tête. Il y avait beaucoup de travail à la case des malades. C'est en rencontrant plus tard l'une des jeunes filles qu'il y avait repensé. Il s'en souvenait très bien. Ce jour-là, c'était la première fois que Maître Harry « disparaissait ». On le cherchait partout et on ne le trouvait pas.

 

Il avait remarqué que la fille avait aux pieds les chaussures de marche de Maître Harry. Quand il lui avait reproché de les avoir volées, elle s'était rebiffé et avait prétendu que Maître Félaro lui-même leur avait dit, à elle et à sa copine, de tout jeter. Mais elle avait des grands pieds et ne trouvait jamais de sandales à sa taille alors elle avait gardé ces « choses » qui lui allaient bien. D'ailleurs, elle n'aurait pas pu les mettre dans le sac, il y avait un sortilège et elle n'avait pas réussi à l'ouvrir. Il lui avait demandé où elle avait mis le bâton-sorcier et elle avait répondu que c'était son amie qui l'avait « rangé ». On doit toujours « ranger » les bâtons-sorciers, c'est comme ça ! Non, elle ne savait pas où. Dans la case ou dans la cour sans doute. Et qu'il lui fiche la paix sinon elle le dirait à son copain qui …

 

Offentsé n'avait pas osé en parler à Maître Harry. D'ailleurs celui-ci n'en parlait pas non plus. Il « disparaissait » de plus en plus souvent. Le pire, ça avait été ces trois derniers jours où on l'avait cherché partout. C'était la panique. Il avait alors suggéré à Maître Dlima que peut-être, en utilisant le bâton-sorcier de Maître Harry, on pourrait « l'appeler ». Seulement, on ne l'avait pas retrouvé. La fille qui l'avait « rangé » était repartie dans son village et l'autre jurait qu'elle ne savait rien ! Oh oui ! C'étaient vraiment deux idiotes !

 

Offentsé avait vidé son sac, il s'était tu, avait rapidement fini son thé et s'en était allé, laissant Draco à ses pensées. Où pouvait bien être la baguette magique de Harry Potter ?

 

o – o – o – o

 

Deux heures plus tard, Draco arriva dans la cour de la Grande Case. A tout hasard, il regarda autour de lui, cherchant où une idiote de fille aurait bien pu cacher un mince bâton de bois. Sous l'avancée du toit de paille ? Dans le trou d'un tronc d'arbre ? Sous un enchevêtrement de branches épineuses ?Mais d'après Offentsé tout cela avait déjà été fouillé. La cour était grande et ombragée. Juste en face de la chambre personnelle de Potter, il y avait un superbe palmier Hyphaène. Sa couronne de grandes feuilles d'un gris vert s'épanouissait au sommet d'un tronc lisse d'environ dix mètres de hauteur. Pas très facile de grimper jusque là …

 

A l'intérieur de la chambre, il faisait sombre. Le jeune sorcier était étendu sur son lit, il semblait épuisé. Son corps blanc ressortait sur la couche de feuillage marron qui composait son matelas. Ça ne devait pas être très confortable. Les griffures sur son bras et sa poitrine, souvenirs de son escapade du côté du nid d'oursins, étaient encore visibles. Il n'avait rien d'un Héros Triomphant ! Une vie bien étrange que celle de Potter ! Il lui arrivait toujours des aventures bizarres. Enfin Draco avait une nouvelle à lui apprendre. En prenant son temps et en se moquant d'abord un peu. On est Serpentard ou pas !

 

« Alors comme ça, tu es monté en grade ? On t'appelle « Maître Harry » maintenant ? Je viens d'avoir la visite d'Offentsé et il a répété ces mots au moins cent fois ! Qu'as-tu fait pour mériter ce titre honorifique ?

 

-La ferme Malfoy ! Je ne suis vraiment pas d'humeur. Offentsé est un gentil garçon et il deviendra un grand guérisseur comme son père. Qu'est-ce qu'il te voulait ?

 

Harry s'était redressé et il se levait de son lit en grimaçant un peu.

 

-Juste chanter les louanges du grand chamane que tu es devenu, répondit Malfoy d'un ton ironique, et me prévenir que tu venais encore de jouer au Sauveur du Monde … Te rends-tu compte qu'en soignant tous ces gens, tu leur donnes une bonne raison de te garder ici ? continua-t-il plus sérieusement.

 

-Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre, Malfoy ? Si tu avais vu le dos de cette petite fille !

 

-Tu ne changeras donc jamais, Potter ! Enfin Offentsé n'est pas venu pour rien. Grâce à lui, j'ai appris quelque chose à propos de ta baguette magique. Les filles qui ont apporté tes affaires dans cette chambre n'ont pas réussi à ouvrir ton sac. L'une d'elle a voulu soi-disant mettre ta baguette en lieu sûr. Paraît qu'elle s'est beaucoup moquée de sa petitesse ! Elle l'a « rangée » si tu vois ce que je veux dire. Elle est donc ici, quelque part. Les Maîtres de la cité l'ont cherchée dans le coin quand tu as disparu pendant trois jours. Ils espéraient te retrouver grâce à elle mais ils ont l'habitude des gros bâtons-sorciers. Ils n'ont rien trouvé. Ils n'ont pas dû se donner beaucoup de peine d'ailleurs. Vois-tu où elle pourrait être ?

 

-J'ai déjà cherché ici Malfoy. J'ai fouillé tout ce qui est en palmier, mon lit et les coffres en particulier. J'ai inspecté tous les autres endroits en me protégeant sous ma cape pour ne pas trop me brûler les mains. A moins d'être tout en haut du toit, je ne vois pas où ma baguette pourrait être … Attends Malfoy ! J'ai une idée. Quand j'ai fait des recherches, je n'avais pas de moyen magique à ma disposition. Toi tu en as un !! Un Accio Malfoy ! Un simple Accio ! Si ma baguette est ici, elle répondra à l'appel

 

Malfoy regarda Potter d'un air stupéfait. Un Accio ! Un sortilège que même un élève de première année savait utiliser à Poudlard ! Et il n'y avait même pas pensé ! Il est vrai qu'il était resté longtemps chez les Moldus sans pratiquer la moindre magie ! Bien sûr il fallait essayer. Il tendit le bras et s'apprêta à prononcer le sortilège. Mais en bon Serpentard, il eut une hésitation.

 

-Potter, crois-tu que je peux faire de la magie ici, sans risquer d'attirer l'attention ?

 

-Tu es sorcier oui ou non ? Tout le monde fait de la magie à Ghanzi-Sa !

 

-D'accord ! J'essaye ! Accio baguette de Harry Potter !

 

Mais rien ne bougea dans la case.

 

-Elle est peut-être dehors. J'ouvre la porte mais on reste à l'intérieur pour ne pas se faire remarquer … Accio baguette de Harry Potter !

 

Draco avait pointé sa baguette vers la cour, Harry s'était posté juste derrière lui. Il y eut un bruit de feuillage qu'on secoue. La couronne du palmier Hyphaène s'agita comme si elle avait reçu un brusque coup de vent. Et soudain, une mince tige de bois en jaillit et fonça droit vers eux. Draco eut le réflexe de l'attraper au vol. C'était bien la baguette de Potter. Mais comment avait-elle pu se retrouver en haut de cet arbre ? Le temps de se poser la question et Maître Félaro, surgissant de nulle part, accourait vers eux, l'air furieux.

 

-Il est interdit de faire de la magie dans la Grande Case ou dans la cour sans prévenir ! Vous pourriez mettre en danger la vie de Ama Saé ! Qu'étiez-vous en train de faire ?

 

Ils réagirent tous les deux avec la rapidité du Serpent. Harry arracha sa baguette des mains de Malfoy et la coinça dans son dos sous sa ceinture, en grimaçant juste un peu sous la brusque douleur. Draco prit la parole presque sans hésitation :

 

-Mon … ami Harry me vantait les mérites de la noix de palmier. J'essayais d'en faire tomber une de l'arbre. A première vue, je n'ai pas utilisé le bon sortilège.

 

-Cet arbre est magique. Il ne donne pas ses fruits à n'importe qui. Pour récolter ses noix, il faut faire appel à un cueilleur. Je vais vous en envoyer un. Mais je vous le répète, il est interdit de faire de la magie sans prévenir. Vous avez eu de la chance de ne pas alerter tous les sorciers et toutes les sorcières du quartier. Vous imaginez une foule affolée envahissant la cour ? Enfin il ne s'est rien passé de grave. Heureusement. Si vous voulez nous faire une démonstration de vos talents, Draco, attendez ce soir Serez-vous des nôtres, Harry ?

 

-Si mes forces me le permettent, Maître Félaro. J'aimerais avoir du thé pour Draco et un peu de sève de palme pour moi. Est-ce possible ?

 

-Le cueilleur va vous les apporter. A tout à l'heure.

 

Il s'éloigna en appelant « Madibo !». Draco ferma la porte, Harry poussa un profond soupir et siffla:

 

-Malfoy, attrape ma baguette dans mon dos et cache-là sous mon coussin. J'ai cru qu'il n'en finirait pas !

 

Il se tourna et Draco vit la brûlure. Rouge. Brillante. Il saisit rapidement du bout des doigts le mince morceau de bois qui avait laissé sa trace cuisante au niveau de la ceinture et quand il l'enleva, Harry ne put réprimer un mouvement de douleur. Ils se regardèrent un instant et détournèrent les yeux en même temps. Draco se pencha et glissa la baguette sous le coussin de feuilles tissées.

 

-Un petit sortilège anti-douleur Malfoy ? demanda Harry d'une voix amère. Je ne peux rien contre mes propres blessures.

 

« Putain ! Potter a récupéré sa baguette mais à quel prix ! pensa Draco. Et il ne pourra même pas s'en servir ! Il a une résistance incroyable !»

 

-Morpheus, murmura-t-il.

 

C'était ce qu'il connaissait de plus fort comme antalgique. Les endomorphines du corps se précipitaient vers le siège du mal et le soulagement était immédiat. Harry se détendit aussitôt. Sa brûlure n'était pas guérie mais au moins il ne souffrait plus.

 

-Merci, dit-il. Toi qui étais spécialiste des potions autrefois, tu n'aurais pas la recette d'un bon petit remède bien efficace et qui sente bon en plus ? Pas comme les pommades de Madame Pomfresh ! Tu te rappelles son onguent à la bile de tatou ?

 

Il riait … Draco en venait presque à l'admirer pour cet espèce de courage tranquille face à l'adversité … Presque ! Il ne fallait pas exagérer non plus. Potter n'était qu'un Griffondor sans cervelle ! On gratta à la porte et un jeune homme entra. Ce devait être le cueilleur envoyé par Maître Félaro. Il apportait un plateau avec le thé et un gobelet d'eau accompagné d'une petite outre en brins tressés serrés. La sève de palme sans doute. Contrairement aux autres habitants de Ghanzi, il ne portait pas de tunique, juste un pantalon de toile bleue. L'anse d'un sac de toile barrait sa poitrine nue et il avait aux pieds des sandales dont la semelle était parcourue de stries assez profondes.

 

-Maître Harry, je suis Madibo, le cueilleur de noix. Combien en voulez-vous ? dit-il d'une voix chantante.

 

-Ho … Heu … Malfoy, qu'est-ce que tu en penses ?

 

Le jeune homme se tourna vers Draco, le fixa deux secondes avec la bouche ouverte et eut tout à coup un air émerveillé. L'homme blond dont tout le monde parlait ! Draco se raidit un peu. Allons bon ! Ça recommençait !

 

-Une ou deux, ça suffira, répondit-il assez froidement. Ne gaspillons pas les fruits de l'arbre magique.

 

Madibo sourit et lui coula un regard en dessous.

 

-Vous voulez me voir grimper ? glissa-t-il d'une voix douce.

 

-Bonne idée, dit Harry en repensant à sa baguette magique « rangée » en haut du palmier.

 

Le jeune homme posa son plateau sur la table basse. Ils sortirent tous les trois. Le cueilleur de noix prit dans sa poche une cordelette qu'il plia en deux puis, il commença à escalader le tronc en se servant alternativement de ses pieds qui se collaient au bois et de la corde qu'il faisait glisser vers le haut. Il était souple et habile, il fut rapidement. au sommet de l'arbre et disparut un bon moment dans le feuillage. Puis il redescendit encore plus vite de la même manière. Il fouilla dans son sac et en sortit trois noix un peu plus grosses que le vif d'or du Quidditch.

 

-Celles-ci sont à point, dit-il en les tendant à Draco.

 

Et il ajouta d'une voix rêveuse en promenant: son regard tout autour de lui :

 

-Je suis toujours ému quand je suis au sommet de l'arbre. Sa magie est si forte. Et puis de là-haut, je peux voir toute la ville. Les gens sont tout petits, comme des fourmis. Je suis bien parmi les feuilles. Au milieu, il y a une sorte de nid. J'y avais planté un petit bâton de bois que l'une des filles m'avait donné. Je n'aime pas beaucoup les filles d'habitude, elles se moquent toutes de moi. Mais celle-là m'avait dit de planter le bâton tout en haut en faisant un vœu. Quand l'arbre l'aurait mangé, mon vœu se réaliserait. Elle avait l'air sérieuse. Quand je suis redescendu, elle n'était plus là. Mais ça devait être une bonne sorcière. Le bâton a disparu et mon vœu …

 

Il s'arrêta et parut revenir sur terre. Un instant, il eut l'air gêné puis soudain, il se redressa, pencha un peu la tête et regarda Draco d'un air … d'un air … il avait les paupières un peu baissées et il souriait … du même sourire que Kristoff, ce soir-là … Draco pâlit et serra plus fort sa main sur sa baguette magique, comme pour conjurer le sort. Mais déjà Madibo s'excusait :

 

-Pardonnez-moi, dit-il, je rêve souvent tout haut. Je reviendrai tout à l'heure pour chercher le plateau.

 

Après son départ, les deux jeunes sorciers restèrent un moment sans rien dire. L'énigme de la baguette de Potter venait d'être résolue de façon imprévisible. La bêtise de deux filles … L'envie sournoise de l'une d'elles de se moquer d'un garçon un peu simple, différent des autres … Et un soupçon qui demeurait malgré tout … Maître Félaro ne connaissait-il vraiment pas la cachette de la baguette magique ? Ou gardait-il le secret pour que le jeune sorcier étranger, si précieux pour la communauté, ne retrouve pas sa magie personnelle ? Le doute subsistait.

 

Ils s'installèrent à la table basse, assis tous les deux en tailleur sur le tapis de palmes tissées. Draco se servit une tasse de thé, Harry versa dans le gobelet d'eau un peu de sève brune. C'était assez épais et l'odeur en était plus acide que sucrée.

 

-Ce n'est pas mauvais, dit-il après avoir bu une gorgée. Evidemment, ça ne vaut pas un verre de jus de citrouille bien frais mais on s'y habitue. Attends avant de boire, ajouta-t-il alors que Malfoy portait la tasse à ses lèvres. Un Protego peut-être ? Sachant que le thé était pour toi, on a pu le trafiquer.

 

-Tu t'inquiètes pour moi, Potter ? C'est nouveau ça ! Mais ce n'est pas la peine. J'ai mis le charme de Scrutoscopos sur ma baguette magique. Elle doit siffler si elle détecte dans les environs un sortilège caché. Je suis un Serpentard prudent, moi, pas un Griffondor !

 

-Ah ! Il y a du progrès, tu n'as pas ajouté « stupide » après le mot Griffondor. Il faudra que tu m'enseignes ce charme, j'ai eu un Scrutoscope autrefois mais je ne connais pas le sortilège qui va avec. C'est loin tout ça ! Enfin, j'ai récupéré une partie de ma magie grâce à ma cape mais comme je ne peux pas tenir ma baguette en main, elle ne me servira pas à grand chose.

 

-Tu pourras quand même l'utiliser pour les sortilèges simples, reprit Draco après avoir bu son thé. Tu feras comme les sorciers africains, tu y penseras fortement en prononçant le sort. Mieux, tu feras des Informulés,. Je me souviens d'un cours avec Flitwick où on devait allumer une bougie, les yeux fermés, sans toucher notre baguette, juste en projetant l'image de la flamme devant nous. Je ne te conseille pas un transplanage mais Alohomora, Lumos et Evanesco devraient marcher. Protégo aussi à condition que le sorcier en face de toi n'y aille pas trop fort. Legilimens et Occlumens n'étaient pas tes spécialités mais tu t'entraîneras, tu n'as que ça à faire.

 

-Es-tu en train de me faire un cours, Malfoy ?

 

-Ça ne peut pas te faire de mal Potter. Tu as beau avoir vaincu Lord Voldemort, tu as perdu pas mal de tes réflexes en six mois d'envoûtement. A propos, tu ne peux pas laisser ta baguette sous ton coussin, elle pourrait de nouveau disparaître. Où vas-tu la « ranger », selon la coutume du pays ?

 

-Dans le coffret où je dissimule ma cape d'invisibilité. Il est en bois de palmier et j'ai réussi à poser dessus un sort de clôture juste avec ma main.

 

-Bonne idée. Mais j'y pense tout à coup … Comment se fait-il que tu puisses toucher l'étoffe de cette cape ? Elle ne te brûle pas ?

 

-Heureusement non ! En fait, elle n'est pas en tissu, elle est immatérielle, c'est de la magie pure. C'est un peu comme la salle sur demande, il suffit d'avoir besoin d'elle, elle répond à tes attentes. Elle a de nombreuses propriétés. Ainsi, elle m'a servi de tente dans le désert. Elle protège du chaud et du froid. Elle repousse les animaux indésirables. Elle peut s'agrandir pour dissimuler plusieurs personnes. A Poudlard, un jour, on s'est cachés dessous à trois, Ron, Hermione et moi. Et elle se rend invisible si quelqu'un veut la voler.

 

-D'où vient-elle ? A part dans les contes de Beedle le Barde, je n'en ai jamais entendu parler.

 

-Le Professeur Dumbledore pensait que les contes avaient une base de réalité. Elle est très ancienne et elle a dû être fabriquée par un sorcier très puissant. Elle m'a été léguée par mon père …Ça te plairait de l'essayer ?

 

Déjà il se levait en souriant et se dirigeait vers l'un des coffres posés contre la cloison. Draco le suivit avec un temps de retard. Il était stupéfait par le naturel avec lequel Potter lui avait fait cette proposition. Son ex-ennemi lui confiait un important secret et en plus, il voulait lui faire plaisir. C'était si différent de tout ce qu'il avait connu dans sa jeunesse et après la guerre qu'il avait du mal à réaliser ce qui se passait.

 

Mais c'était une autre époque, un autre lieu … Un autre Potter aussi. Un Potter qui avait, semblait-il, fait une croix définitive sur ses mauvais souvenirs et qui lui proposait … quoi ? … son amitié peut-être ? Tout était simple avec lui. Les rancunes anciennes s'effaçaient, chacun se révélait sous un nouveau et meilleur jour, une nouvelle vie commençait …

 

Potter avait soulevé le couvercle du coffre. A l'intérieur il y avait le fameux sac à dos et un coffret de bois clair décoré d'un bouquet de palmiers. Il l'ouvrit et la cape chatoyante apparut. Harry la prit du bout des doigts et la tendit à Malfoy. Celui-ci la saisit avec … une sorte de respect. Un objet magique aussi ancien et aussi extraordinaire ! C'était frais et soyeux au toucher, elle bruissait doucement en se déployant. Il la passa par dessus sa tête et disparut aussitôt.

 

C'était étrange. Il ne sentait pas son contact, seulement sa magie. Il voyait le décor de la case et Potter qui lui souriait. C'était juste un peu brumeux. Il se déplaça sans bruit et le regard de Potter resta fixé là où il se trouvait précédemment. Il était vraiment invisible ! Quelle sensation bizarre ! Il tourna un peu sur lui-même et sourit à son tour. Juste au moment où il s'apprêtait à parler, on gratta à la porte. D'un geste rapide, sans voir où il était, Harry lui fit signe de ne pas bouger et de se taire. Et Madibo entra.

 

Un Madibo très différent du jeune cueilleur de noix qui avait grimpé pour eux en haut du palmier. Il s'était changé. Il portait un pantalon en tissu soyeux de couleur orangée, avec une ceinture ornée de perles et de rubans. Il avait autour du cou un large collier de perles multicolores et de nombreux bracelets cerclaient ses deux bras. Ses cheveux étaient brillants et artistiquement ébouriffés et son maquillage ressortait en clair sur sa peau noire. Ses lèvres pleines étaient teintées de rose. Un trait d'eye-liner soulignait ses yeux noirs et ses paupières étaient ombrées d'argent. Il était superbe. Il regarda autour de lui et la déception se peignit sur son visage.

 

-Maître Draco n'est pas là ? dit-il d'un ton chagriné.

 

-Il … s'est absenté un moment, répondit Harry, stupéfait du changement intervenu dans l'aspect du jeune homme.

 

C'était visible, même pour lui sans ses lunettes !

 

-Oh ! C'est dommage, soupira Madibo. Je voulais lui montrer mon costume pour la fête de ce soir. Je ne suis pas seulement cueilleur de noix, reprit-il en se redressant fièrement. Je fais aussi partie des danseurs de Ghanzi. Ce soir, après le dîner de la Grande Maîtresse, une représentation est prévue avec toute la troupe. Il y aura de la musique, des chants et de la danse en l'honneur de Maître Draco. En votre honneur aussi si vous êtes présent, bien sûr, ajouta-t-il précipitamment …

 

Il soupira et ajouta :

 

-Je suis venu reprendre la plateau. Avez-vous terminé ?

 

-Oui, et soyez rassuré, Madibo, Maître Draco vous admirera ce soir à la fête.

 

Le jeune homme s'en alla avec toujours le même air déçu. Quand la porte se fut refermée, Draco apparut et il n'avait pas l'air content. Harry ne s'en aperçut pas et se mit à rire doucement.

 

-Tu as fait sa conquête, on dirait. Le charme Malfoy agit toujours.

 

-Je m'en passerais bien ! Je gère au mieux les avances des sorcières mais si les hommes s'y mettent aussi, je vais fuir Ghanzi et ses sortilèges au plus vite ! J'étais invité ce soir à dîner, je ne savais pas qu'il y aurait une fête. Qu'est-ce que je vais mettre ? Je n'ai emporté aucun costume de cérémonie ! J'étais censé rester deux jours au plus pour prendre de tes nouvelles ! Je le savais qu'en venant te voir, j'allais me retrouver au milieu des ennuis !

 

-Prends ça du bon côté Malfoy ! Tu as toujours aimé parader. Et si tu cherches un habit pour ce soir, j'ai peut-être ce qu'il te faut.

 

-Toi ? Tu n'as jamais été réputé pour ton bon goût en matière de vêtements !

 

-On change Malfoy ! Ouvre mon sac à dos. Il est juste fermé par un Closam. Tout ce qui est à l'intérieur est rétréci magiquement. Tu devrais trouver ton bonheur !

 

Peu convaincu, Draco commença à sortir du sac des vêtements qui reprenaient aussitôt leur grandeur initiale. Il y avait un peu de tout, des tee shirts et des jeans, mais aussi des tenues plus recherchées achetées par Harry pendant ses voyages. Un ensemble attira son regard. Un pantalon de satin noir et une longue tunique cintrée en soie vert émeraude, délicatement brodée d'argent à la base et à l'encolure. En provenance des Indes certainement. La tenue idéale. Elégante mais discrète tout de même … Hmmm … Un peu d'ironie malgré tout ?

 

-Potter, explique-moi comment un pur Griffondor a pu choisir quelque chose d'aussi typiquement Serpentard. Tu es daltonien en plus d'être myope comme une taupe ?

 

-Non, la jeune Indienne qui m'accompagnait ce jour-là m'a dit en plaisantant que c'était assorti à mes yeux. Il te plaît ?

 

Imperméable aux sarcasmes, Potter ! Mais c'était vrai. Dans la pénombre de la case, ses yeux verts brillaient comme des pierres précieuses. Enfin sans lunettes, il ne devait pas voir grand chose. Il n'avait sûrement pas remarqué son trouble après la sortie de Madibo, à demi nu, si beau dans son costume de fête. Et il ne voyait pas son air satisfait à la vue de cet ensemble, parfait pour la soirée qui s'annonçait. Il prit un air ennuyé et répondit :

 

-Faute de mieux …

 

Et parce que Potter semblait déçu, il ajouta avec un sourire :

 

-Ne fais pas cette tête Potter ! Il est parfait. Merci de me le prêter. Et toi, que mettras-tu pour la fête ?

 

-Oh tu vas rire ! Regarde sous mon sac. Il y a un pagne qu'on m'a offert après une … heu … guérison. Je le porterais bien pour faire plaisir à celle qui l'a confectionné pour moi. C'était gentil. Et ça me changerait de celui que je porte. Sors-le et dis-moi ce que tu en penses.

 

Draco attrapa quelque chose qui ressemblait à un fouillis de fibres végétales et déplia le tout en étendant les bras. Il retint un éclat de rire. C'était si « folklorique » que c'en était attendrissant. Accrochés à une simple tresse de feuillage pendaient de longs brins de raphia, sans doute les nervures centrales des palmes, écrasées, séchées, teintes, puis disposées sur de multiples épaisseurs, formant une jupe épaisse mais dansante, semblable à celles que portaient peut-être les habitants du pays au siècle précédent.

 

-J'en pense … j'en pense que tu seras superbe avec ça sur tes hanches, répondit-il en riant ouvertement.

 

Superbe et surtout sexy, pensa-t-il en imaginant Potter ainsi accoutré

 

-Oh tu crois ? Je vais peut-être la mettre alors, reprit Harry en riant à son tour. S'il y a une fête, autant paraître à son avantage. Dommage qu'on ne puisse pas faire nous aussi un petit spectacle pour nos hôtes. Un duel par exemple, comme autrefois. Enfin on pourra toujours leur raconter des histoires sur Nick-Quasi-Sans-Tête ou sur le Baron Sanglant. Sur le lac et son calmar géant ou sur le saule cogneur.

 

-Un duel, reprit Draco d'une voix songeuse. Il suffirait que tu puisses tenir ta baguette en main … Ta cape sur demande ne pourrait pas trouver une solution ?

 

Harry ouvrit des yeux ronds et il avait plus que jamais l'air d'un hibou.

 

-Je ne peux tout de même pas lui dire : chère amie, n'auriez-vous pas dans une de vos poches un petit carré magique ou même un simple mouchoir à me prêter ? J'en aurais bien besoin ! … Elle est immatérielle, je te rappelle.

 

En même temps qu'il disait cela, il imaginait la scène. Et soudain son souhait se réalisa. La cape que Malfoy avait posée sur le lit se déploya, il y eut un léger crac, un petit morceau s'en détacha, vola paresseusement vers Harry et se posa dans sa main. Il en resta la bouche ouverte ! Quand il avait comparé sa cape d'invisibilité à la salle sur demande, il n'imaginait pas que c'était aussi vrai ! Il allait de surprise en surprise. La présence de Malfoy peut-être ? A deux on avait l'esprit plus clair, on découvrait des solutions nouvelles …

 

Il se pencha et attrapa sa baguette cachée sous le coussin. Sans ressentir de douleur. Le petit carré magique couvrait juste la paume de sa main. On ne le remarquait pas, la peau devenait juste un peu brumeuse. Et d'autre part, il ne rendait pas la baguette invisible. Il protégeait juste Harry du contact avec le bois. Le jeune sorcier sourit de toutes ses dents et prononça un « Lumos » juste pour le plaisir. La petite lumière jaillit à la pointe et brilla comme une étoile. Harry en aurait dansé de joie, Ou il aurait bien embrassé Malfoy mais il doutait que ça lui fasse plaisir. En quoi il se trompait. En fait Draco était très content mais bien sûr cela n'apparaissait pas sur son visage. Il suggéra :

 

-Et si tu essayais pour tes lunettes ?

 

-Ce serait trop beau ! Enfin pourquoi pas ? Ah ! Je ne sais même pas où elles sont … Pas grave ! Accio lunettes !

 

Elles sortirent tout simplement du coffre. Heureusement que les idiotes de filles n'avaient pas pensé à les « ranger » ! De nouveau, Harry imagina une protection pour son nez et la cape magique répondit à sa demande. Un tout petit fragment isola la peau des cercles et des branches de métal et Harry redécouvrit le monde .

 

-Merlin ! s'exclama-t-il. Que c'est beau la magie ! … Malfoy ? C'est vraiment toi ? Tu as … changé. Tu fais plus … mûr. Plus … homme. Je gardais le souvenir d'un visage pointu, d'un air orgueilleux, d'une voix traînante. Tu as embelli ma parole ! Jolie ta coiffure sans gel ! Tu dois faire tourner la tête de toutes les filles ! … Et de tous les garçons, ajouta-t-il en repensant à Madibo. Tu es bandant, tu sais ?

 

-Potter … Es-tu en train de me draguer ?

 

La voix de Draco était polaire. La dernière phrase de Harry l'avait pris au dépourvu. Mais le Griffondor ne remarqua même pas son changement d'attitude. Il se mit à rire et répondit :

 

-Bien sûr que non Malfoy ! Tu n'es pas mon genre ! Mais ce soir à la fête, il y aura foule pour t'admirer. On pourrait en profiter pour montrer l'étendue de tes talents. Prouver que tu as de la défense et de l'attaque. Tu parlais de duel. Maintenant que je peux me servir de ma baguette, c'est faisable. Ah ! Il faut que j'explique comment je l'ai retrouvée et pourquoi je peux la toucher … Facile ! Je mettrai tout sur la puissance de ta magie. Cette fois ce sera toi le Sauveur du monde ! Tu as toujours été un grand sorcier Malfoy. Dommage qu'on n'ait pas été dans le même camp ! On aurait fait merveille ! On pourrait commencer par lancer des étincelles de toutes les couleurs … …

 

Draco écoutait son ex-ennemi évoquer le passé sans pouvoir rien dire. Autrefois, il l'aurait interrompu d'une remarque cinglante. Il l'aurait rabaissé plus bas que terre. Mais maintenant c'était impossible. Pas en face d'un Potter vêtu d'un pagne qui lui proposait de s'amuser à une fête en sa compagnie. Etait-ce l'influence de Ghanzi-Sa ? Y avait-il dans cette superbe cité sorcière un charme d'Apaisement ? Les mauvais souvenirs, les rancunes s'évaporaient. L'amertume se dissipait. Et le passé devenait lointain et indolore. Draco se décida à sourire. L'enthousiasme de Potter était communicatif. Va pour la fête, le duel et toutes les fantaisies qu'il proposait ! Ce soir on allait s'amuser sans arrière pensée. Et tant pis s'il n'était pas « du genre » de Potter. Il serait tout de même le plus beau et le plus désirable des deux. Et ça allait se savoir !

 

Il avait une dernière chose à faire avant que l'une des libres dames ne vienne le chercher pour le début du repas. Il devait offrir un cadeau à Ama Saé qui l'avait invité. Il pensait trouver un fleuriste dans le coin mais ici, on n'offrait pas de fleurs coupées, lui dit Potter. Quelquefois des plantes en pot mais elles étaient toutes de grande taille. Il lui avait donc déconseillé le bouquet de rigueur. Les fleurs étaient le régal des abeilles, pas question de s'en servir uniquement pour la décoration. Il lui proposait plutôt de passer à la boutique du confiseur qui se trouvait près de la case hôtel.

 

Il avait soupiré et détourné la tête. Six mois qu'il n'avait pas goûté le moindre morceau de vrai sucre. Seulement des gros cristaux brunâtres provenant de la sève de palme exposée au soleil. A peine sucrés … Draco avait alors mieux compris qu'il en ait assez de cette vie et qu'il n'attende qu'une chose : qu'on l'aide à se sortir enfin de là ! Et dire que c'était lui, son ex-ennemi qui se dévouait à cette tâche ! Mais ici et maintenant, ça lui semblait … normal. Comme un juste retour des choses ! Chez le confiseur, il acheta un panier rempli d'une multitude de bonbons multicolores enveloppés dans des papiers plissés et montés en pyramide. Il en avait goûté un : effectivement Potter savait ce qu'il perdait. Fichues piqûres de saloperie d'oursin ! …

 

Le soleil descendait à l'horizon. Draco, portant l'ensemble emprunté à Harry, attacha son parchemin à format réduit sur le dos de Uuuiiu et la lâcha par la fenêtre. On verrait demain quelle réponse Maître Ndiapo lui donnerait. Une jeune sorcière au grand sourire l'attendait à la porte. La soirée allait commencer.

 

o – o – o – o  

 
 
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