Chamane 21 Les Bloemenekeurk
Trois semaines plus tard, - trois longues semaines pour Harry malgré les améliorations apportées à son état – les vacances africaines n'apparaissaient plus à Draco que dans ses rêves. Il avait repris son travail chez Solman et Griffith et il n'était pour le moment pas question de nouveaux voyages. Une prestigieuse commande mobilisait le savoir-faire de trois ateliers de joaillerie londonienne, dont celui des employeurs de Draco, ainsi que le fond de commerce du plus gros importateur de diamants d'Anvers en Belgique. L'héritier d'un richissime magnat du pétrole allait se marier et il voulait offrir à sa future épouse dont il était amoureux fou une parure qui ferait concurrence aux Joyaux de la Couronne d'Angleterre : un diadème, des boucles d'oreilles, un somptueux collier et un bracelet, le tout en diamants blancs montés sur or rose. Une folie qu'il pouvait se permettre et qui mettait en émoi le cercle fermé de la joaillerie de luxe. .
Tous les magazines people du monde en parlait et les tabloïds anglais en faisaient leurs choux gras. On parlait de plus de cinq mille diamants dont une dizaine d'une grosseur exceptionnelle. Les illustrations des articles étaient fantaisistes car personne n'avaient vu les modèles des fameux bijoux. Sauf quelques spécialistes triés sur le volet et pour une part, Draco en faisait partie. La Maison Solman et Griffith avait été choisie pour réaliser le diadème et le jeune homme était chargé de repérer les pierres nécessaires parmi toutes celles proposées à la vente. Le commanditaire exigeait que tous les diamants utilisés appartiennent à la classe D ou E, soit blanc exceptionnel, pour le motif central et au moins à la classe F ou G , soit blanc extra, pour les pierres plus petites de la monture. Draco triait et classait un premier choix de son Œil infaillible, ensuite les lapidaires vérifiaient avec leurs instruments d'optique ultra perfectionnés. Il y avait très peu de rejet.
C'était un travail beaucoup plus difficile que les gens ne l'imaginaient. L’œil était sollicité en permanence et le choix demandait une précision et une concentration sans faille. La plupart des pierres de la monture étaient déjà taillées en brillants et leur grosseur allait de 0,25 à 0,75 carats. S'il en manquaient un ou deux pour compléter une série, Draco choisissait des pierres brutes et elles étaient envoyées à l'atelier de taille. Le motif central avait demandé entre autres la recherche d'un diamant de six carats taillé en brillant rond et de huit pierres de deux carats taillées en brillants ovales, toutes de classe D+ et exactement de la même eau. Leur réunion était un véritable exploit.
Le jeune expert savait aussi que le diamant central du collier serait taillé en cœur et que deux pierres en poire orneraient les boucles d'oreilles. Mais il ne les avait pas vus. Il ne connaissait que le patron très précis du diadème. Les autres dessins étaient secrets. C'étaient des folies extravagantes que seuls ceux qui n'avaient même pas idée du montant de leur fortune pouvaient s'offrir ou comme ici offrir par amour à une belle jeune fille. Cependant, la réalisation de ces fabuleux bijoux faisait travailler beaucoup de monde. C'était peut-être mieux que d'avoir des tas de lingots d'or planqués au fond d'un coffre-fort dans le sous-sol blindé d'une banque. Et ça faisait voyager aussi. Draco était allé plusieurs fois à Anvers pour rechercher des pierres. Cette ville était le centre européen du commerce des diamants. Et c'était là qu'il avait rencontré Willem Bloemenekeurk.
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Willem Bloemenekeurk était négociant en pierres précieuses. C'était lui qui avait pris contact avec Draco lors d'un de ses voyages d'affaires à Anvers. Il l'avait reçu dans son bureau sans fenêtre, aux meubles sobres et à la moquette épaisse. Ils avaient d'abord discuté boutique mais apparemment vendre des pierres n'était pas le but principal de l'invitation du diamantaire.
« Archibald Griffith m'a parlé de vous, dit-il soudain d'une voix rocailleuse. Vous êtes le fameux Œil qui sait reconnaître les belles pierres d'un seul regard ? Vous êtes bien jeune pour avoir une telle science.
Draco, surpris par le tour que prenait la conversation, se demanda où son interlocuteur voulait en venir. Essayait-il de le débaucher pour l'engager dans son équipe ?
-C'est un talent qui m'a été donné et que j'ai découvert par hasard, lors de ma première visite chez mes employeurs, expliqua-t-il d'un ton poli sans plus.
-Le jour où vous êtes venu leur proposer de racheter une bague ? reprit le négociant en le regardant fixement.
Le jeune homme trouva qu'il exagérait et répondit d'un ton nettement plus froid :
-Je ne vois pas le rapport avec ce qui m'amène ici aujourd'hui. Cette bague n'est plus à vendre.
-Une émeraude sans défaut entourée de diamants roses ? insista lourdement son vis-à-vis.
-En effet.
Cette fois le ton était sec. Que voulait cet homme grisonnant, au costume impeccable, carré dans son fauteuil de cuir ? Pourquoi faisait-il allusion à la bague des Black ? Il y eut un silence gênant puis l'homme se pencha en avant et, sans cesser de fixer Draco, il reprit de sa voix rauque qui faisait résonner durement ses phrases pourtant dites dans un anglais parfait :
-Cette bague appartenait autrefois à ma lointaine ancêtre Clotilda Keurk.
-Ce ne peut être la même. La nôtre est transmise en héritage dans ma famille depuis plus de cent cinquante ans.
-Griffith vous a présenté sous le nom de Draco Malfoy. Si c'est un héritage, vous devriez vous appeler Black.
-Black est le nom de jeune fille de ma mère ! Qu'a-t-elle à voir avec votre Clotilda ?
La moutarde commençait à monter au nez de Draco. Il fit un mouvement pour se lever Mais en face de lui, l'homme leva les mains en signe d'apaisement et il y eut même l'ombre d'un sourire sur son visage sévère de négociant.
-Calmez-vous, jeune homme. Je vous présente mes excuses si mes questions vous ont froissé. Mais quand Griffith m'a parlé de vous et de cette bague, cela m'a fait un choc. Nous avons perdu sa trace depuis si longtemps ! Vous vous la transmettez par héritage et nous, nous nous transmettons son histoire depuis deux siècles. La connaissez-vous ?
-Non, je sais seulement qu'elle aurait dû revenir à un de mes cousins, Sirius ou Régulus Black mais ils sont morts. C'est ma mère qui en a hérité. Elle faisait partie de sa dot.
Il y eut de nouveau un silence. Draco voyait que Willem Bloemenekeurk réfléchissait. Il semblait hésiter sur la suite à donner à cette conversation. Puis l'homme se redressa, inspira fortement et reprit :
-J'espère que vous ne trouverez pas ma question déplacée mais … êtes-vous sorcier ?
Draco se troubla juste une seconde. Il eut la vision rapide de la guerre, de la condamnation des Mangemorts et de l’opprobre jetée sur le Nom des Malfoy. Cette histoire d'un passé encore récent était-elle parvenue jusqu'à Anvers, dans le milieu fermé des diamantaires moldus ? Il sentit le froid s'insinuer dans ses veines. Mais il répondit d'une voix calme :
-Monsieur, ici, dans ce bureau, je suis l'employé de la Maison Solman et Griffith. Je suis venu expertiser des diamants. Ce que je suis en dehors de mon travail ne regarde que moi. C'est ma vie privée et je vous prie de la respecter.
-Ne vous fâchez pas Monsieur Malfoy, répondit vivement le négociant. Je ne voulais pas être indiscret. Voyez-vous, moi-même je ne suis pas sorcier, j'appartiens à la branche Bloemen de la famille. Mais les Keurk sont sorciers. Et l'histoire de la bague les concerne, eux et les Black. Nous aurions beaucoup aimé rencontrer un descendant de Mercurius Black, dit le Voyageur, qui vivait dans les années 1800 et se battit en duel contre Iéronimus Keurk, notre ancêtre, le frère de Clotilda. Leur histoire est si ancienne qu'elle est devenu une légende et beaucoup d'entre nous n'y croyaient pas. Mais quand Griffith m'a parlé de la bague …
Il s'arrêta et s'appuya au dossier de son fauteuil. Il semblait à la fois heureux et embarrassé. Demander de nos jours à quelqu'un s'il était sorcier était si étrange ! Draco aussi pesait le pour et le contre. Mais finalement, il se décida :
-Ce que je vais vous dire doit rester entre nous. Mes employeurs ne sont pas au courant. Je suis sorcier en effet, et descendant des Black par ma mère. De cette ancienne famille ne subsiste que la lignée féminine où figurent ma tante Androméda et son petit-fils Ted Lupin et ma mère Narcissa dont je suis le seul enfant. La lignée masculine des Black s'est éteinte avec la mort de mes cousins Régulus et Sirius. Le Nom n'est donc plus porté par des sorciers. Par contre il l'est par de nombreux Moldus, c'est un patronyme assez commun.
-C'est pour cette raison que nous avons perdu la trace, reprit son interlocuteur avec soulagement. Nos pays n'ont pas toujours eu de bons rapports. Toujours des histoires de commerce. Ainsi la bague est encore dans votre famille. Une émeraude sans défaut, venue des Indes, entourée de petits diamants roses en couronne. Une merveille disait-on !
-L'un des diamants avait été perdu, je l'ai retrouvé récemment. Dès qu'il sera en ma possession, je le ferai remettre en place.
-Et … pardonnez-moi … Qu'en est-il de la malédiction ?
-De quoi parlez-vous ?
-Du sortilège que Clotilda avait jeté sur la bague après le duel … Il vaudrait mieux que je vous raconte la légende telle que nous la connaissons … Avez-vous un peu de temps ?
-Vous avez si bien aiguisé ma curiosité. Les diamants peuvent attendre.
-Je vais nous faire apporter du thé, s'exclama Willem soudain tout réjoui. Et Draco se dit que dans de nombreux endroits, une tasse du breuvage ambré ouvrait souvent le plaisir des palabres.
-En ce temps-là, commença Willem, - et c'était comme dans les contes – les Keurk avaient onze enfants, c'était courant à l'époque. L'aîné était un garçon de vingt ans, Iéronimus, un mauvais sujet qui avait la passion du jeu. Il gagnait parfois et perdait souvent. La première fille, Clotilda, avait quinze ans et elle était promise en mariage au fils du plus riche marchand du pays. On se mariait jeune alors, on mourait souvent jeune aussi, surtout les femmes à cause de leurs nombreuses grossesses. Clotilda était belle comme une Flamande peut l'être, rose et blonde, avec des formes épanouies, et aimable paraît-il. Nous avons un portrait d'elle, peint par un illustre inconnu. C'était aussi une sorcière de grand pouvoir mais elle n'en faisait pas étalage. Son fiancé, lui aussi sorcier, lui avait offert une bague magnifique, celle-là même dont nous parlons ...
Draco s'installa confortablement et but un peu de thé. Willem en avait pour un moment.
… Elle ne la portait que le dimanche car les autres jours, en plus d'étudier la magie, elle s'occupait des enfants plus jeunes et elle avait beaucoup de travail. Elle la rangeait alors dans un petit coffret dont elle gardait la clé dans son aumônière. Cela n'empêcha pas son frère de la voler. Il voulait la mettre en gage pour payer une grosse dette de jeu. Il pourrait toujours la récupérer chez le prêteur avant que sa sœur ne s'en aperçoive. Mais ce jour-là, dans une taverne, il rencontra Mercurius Black, de passage à Anvers. Ils burent beaucoup, ils jouèrent aux dés et Iéronimus perdit jusqu'à son dernier florin. Pris par le démon du jeu, il mit la bague sur la table comme dernier enjeu pour un tout ou rien. Il perdit et Mercurius Black empocha l'argent et le bijou. Il sortit de la taverne en titubant un peu mais à peine avait-il fait quelques pas au dehors que Iéronimus sortait lui aussi en braillant qu'il avait triché et en exigeant qu'il lui rende la bague. Il avait sorti sa baguette magique et n'aurait pas hésité à en faire usage même contre un homme ordinaire, sans pouvoir magique. Il ignorait que Mercurius Black était sorcier lui aussi …
Draco imaginait très bien la scène, une ruelle sombre, quelques quinquets fumeux, deux hommes ivres et deux baguettes tendues. Un duel sans règles, sans témoins.
… Quels sortilèges se lancèrent-ils ? Nul ne le sait mais quand les gardes, alertés par des habitants du quartier, arrivèrent sur les lieux, Iéronimus était à terre, toujours en vie mais sans connaissance, et Mercurius tenait encore debout tout en titubant sur ses jambes. « Querelle d'ivrognes » décidèrent les gens d'armes. D'autant que des témoins sortant de la taverne affirmèrent que la partie de dés était régulière et qu'il n'y avait pas eu tricherie. Mercurius Black dut payer une forte amende pour tapage nocturne et il garda la bague car Iéronimus, qui craignait la colère de sa sœur, n'en avait pas parlé. Quand Clotilda découvrit le pot aux roses, elle obligea son frère à lui révéler qui était en possession de sa bague par un sortilège de Véritas. Il parla de Mercurius Black qui repartait en bateau dans son pays le jour-même. Elle se précipita au port mais le navire avait déjà largué ses amarres. Le jeune Anglais était sur le pont, insouciant et sûr de son bon droit. Il avait gagné au jeu et remporté le duel. La bague était à lui …
Ce n'était pas si simple, se disait Draco. Les deux joueurs avaient sans doute forcé la chance. Un peu de Légilimencie, un petit Accio bien placé, un Immobilis … Et les dés roulaient dans le bon sens et s'arrêtaient au bon moment … C'était de bonne guerre puisqu'ils étaient tous les deux sorciers. Sauf qu'ils l'ignoraient. Mais Willem pensait certainement la même chose sans le dire par discrétion. Il continuait son récit et on voyait qu'il y prenait plaisir.
… Mais Clotilda n'était pas d'accord. La bague lui avait été dérobée et elle était en colère car elle était arrivée trop tard pour la récupérer. C'était une Keurk, une sorcière de grand pouvoir. Elle jeta sur Mercurius une puissante malédiction. Nos ancêtres ont pu vérifier plusieurs fois qu'elle se réalisait … mais c'est peut-être un hasard ! ajouta-t-il précipitamment. Puis les querelles de commerce nous ont fait perdre la trace des Black et l'histoire de la bague est devenu une légende …
-Mais de quelle malédiction voulez-vous parler ? demanda Draco soudain inquiet.
-« Ni toi ni tes fils ne mourrez dans votre lit jusqu'à la dernière génération ou à la restitution ! » C'est la traduction littérale d'un très ancien sortilège. Mais puisqu'il n'y a plus de descendants mâles des Black, la malédiction est sans doute éteinte. D'ailleurs beaucoup d'entre nous pensent que ce sont des histoires inventées juste pour faire peur. Ne vous faites pas de souci !
C'était vite dit ! Draco remontait rapidement la généalogie des Black dans sa tête … Sirius, tué par sa tante Bellatrix, Régulus, assassiné sur l'ordre de Lord Voldemort, leur père Orion et son propre grand-père Cygnus, morts la même année dans des accidents, l'un de balai, l'autre de transplanage ! Et l'arrière-grand-oncle Pollux qui s'était pendu dans sa cave ! Et le pauvre Alphard, noyé à seize ans au cours d'une promenade en barque ! Et Phinéas Nigellus, tué dans son laboratoire par l'explosion d'une potion mal préparée ! Et, plus ancien, Arcturus, mort 150 ans auparavant, étouffé par un Filet du Diable ! Peu nombreux étaient les Black morts dans leur lit !
-Savez-vous ce qui est arrivé à Mercurius ? demanda-t-il pour se rassurer un peu.
-Oh … C'était un grand voyageur. Le bateau qui l'emmenait aux Indes s'est perdu corps et biens près des côtes espagnoles … Monsieur Malfoy … Draco … Ce n'est qu'une légende …
-Pourquoi m'avez-vous raconté tout cela alors ? Quel était votre but ?
De nouveau, le négociant en diamants parut embarrassé. Bien sûr qu'il avait une idée derrière la tête ! Il se décida à parler franchement.
-Les Bloemenekeurk souhaiteraient racheter la bague. Dès que j'ai su, j'ai parlé à notre patriarche. Il a convoqué l'Assemblée Familiale, tous les Bloemen et tous les Keurk, quatre-vingt-huit personnes de treize à cent deux ans ! Plus ceux qui sont à l'étranger et à qui nous avons demandé leur avis par téléphone ! Je sais que vous ne pouvez prendre une décision seul et sous le coup de la surprise. Mais communiquez notre proposition à votre mère. Votre prix sera le nôtre. Sans comptez que la malédiction sera forcément éteinte ! Voyez le bon côté des choses ! Ou alors, j'ai une autre proposition à vous faire.
Draco ne savait plus quoi dire ou quoi faire. Toute cette histoire lui faisait perdre son légendaire sang-froid. Qu'est-ce que cet homme, pourtant un très sérieux négociant en pierres précieuses, allait encore inventer comme surprise ?
-Si cette bague doit vous revenir personnellement et si vous êtes libre d'en disposer, épousez une de nos filles et offrez-la lui comme bague de fiançailles. La boucle serait bouclée. Il ne pourrait y avoir meilleure conclusion à cette histoire. J'ai moi-même deux garçons et une fille, Suzanna. Mais vous préféreriez peut-être une Keurk. Magdalena a vingt ans. Elle est ravissante et elle fait ses études en Archéologie à l'Université sorcière d'Utrecht. Son cœur est libre et vos cheveux blonds lui plairaient certainement. Le grand bal des diamantaires doit avoir lieu dans un mois. Vous êtes invité naturellement. Qu'en pensez-vous ?
Rien ! Draco ne pensait rien ! L'énormité de la proposition le laissait sans voix et sans réaction. Et tout à coup, il comprit Il fut content d'avoir posé sa tasse de thé car il fut secoué par un fou-rire incontrôlable. Et après quelques secondes de surprise, Willem l'accompagna d'un grand rire sonore. Ils ne reprirent leur sérieux qu'au bout d'un long moment.
-Merci de votre proposition Monsieur, reprit Draco d'un ton amusé. La plaisanterie est excellente. C'est un plaisir de faire des affaires avec vous. Et si nous revenions à nos moutons, c'est-à-dire à ces diamants de classe D dont vous m'avez parlé ?
-Bien sûr, bien sûr, Monsieur Malfoy. Je suis content de voir que les Anglais ont toujours le sens de l'humour. J'avais réservé pour Solman et Griffith trois pierres d'une pureté parfaite. Voyons ce que votre Œil en dira …
Mais en y repensant plus tard, Draco se demanda si Willem Bloemenekeurk avait vraiment plaisanté en parlant de mariage.
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Il rentra à Londres avec deux diamants pour le diadème. Il raconta la légende de la bague à Narcissa qui parut intéressée. Bien sûr, rien ne pouvait se faire tant qu'il n'aurait pas récupéré le diamant rose resté en Afrique … Ghanzi-Sa, comme c'était loin déjà ! Draco n'y pensait presque jamais dans la journée, il avait trop d'occupations, trop de travail. Mais la nuit … La nuit, la cité magique s'imposait dans ses rêves. Enfin une personne en particulier se rappelait à son bon souvenir. Potter ... Harry et son « Ne m'oublie pas ! »
C'était amusant parfois. Harry le rejoignait chez Dame Swazia au milieu des chauves-souris ou chez Ama Zié parmi les abeilles. Ou il était assis à côté de lui dans une carriole taxi et ils allaient se faire coiffer par Iméo. Ou Madibo dansait mais Harry ne le regardait pas, il le regardait lui et il souriait. Quelquefois, rarement, c'était plus érotique, ils s'enlaçaient, ils se caressaient et s'embrassaient. Il pouvait toucher Harry sans que ça lui fasse mal. Au matin, il pensait vaguement qu'il avait quelque chose de particulier à faire mais il ne savait pas quoi et il oubliait. Quatre semaines s'étaient écoulées et il avait l'impression que ça faisait plus d'un an …
Et puis un jour, deux lettres arrivèrent presque en même temps. D'abord, le facteur déposa dans leur boîte aux lettres une enveloppe avec trois beaux timbres d'Afrique représentant un éléphant, un lion et un buffle puis le lendemain, un hibou grand-duc frappa du bec à la fenêtre. Il apportait un courrier venant du Ministère de la Magie que Narcissa décrocha de sa patte d'une main tremblante.
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