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au 31 Mai 21 :
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Le bonheur arrivera un jour
Par Yamaneko
Originales  -  Romance  -  fr
23 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 21

Chapitre 21

Un tel bonheur avait quelque chose de suspect et François se disait que ça ne durerait pas. Comme pour lui donner raison, les semaines qui suivirent virent des tensions apparaître entre les deux amants et un beau jour, une discussion un peu vive s’acheva pour la première fois en réelle dispute.

Disputes qui au fil du temps devinrent de plus en plus insupportables. De ce fait, l’enseignant sortait d’autant plus souvent avec ses collègues. Surtout avec Patricia, une nouvelle enseignante avec qui il s’entendait particulièrement bien. Elle était superbe, ce qui attisait encore un peu plus la jalousie maladive de l’étudiant. Heureusement qu’il n’avait aucun cours avec elle, parce qu’il aurait commis un meurtre. Et le professeur, qui ne supportait plus ses crises, préférait sortir. Même Camille n’arrivait pas à les raisonner. Ça lui faisait vraiment beaucoup de peine d’assister à la destruction de leur couple et de ne rien pouvoir faire pour eux.

Pour ne rien arranger, un tas de rumeurs circulaient sur les deux enseignants. Ça rendait Julien complètement fou quant à François, c’était le manque de confiance qu’il lui portait qui le rendait fou. Mais aussi le fait que le jeune homme se plaignait qu’il sorte de son côté, alors que lui passait tout son temps à sa maison d’édition. Il y restait de plus en plus longtemps et entre ça et les cours, ils ne se voyaient presque plus.

Les événements qui suivirent allaient changer leur vie.

Ils étaient en plein cours lorsque le téléphone de Julien sonna. Il fut embarrassé et se fit réprimander, mais le fait qu’il ne connaissait pas le numéro l’interpella. Il avait un mauvais pressentiment, alors il décida de décrocher malgré tout. François en fut furieux. Non mais pour qui se prenait-il, ce n’était pas parce qu’il était son amant que Monsieur pouvait se permettre de décrocher à son aise ! Il allait le foutre à la porte du cours et vite fait ! Il commençait à l’engueuler lorsqu’il vit le jeune homme blêmir et se lever. Toute la classe se taisait, très amusée par la situation. L’étudiant raccrocha et prépara son sac. L’émotion et la colère mélangées lui firent commettre une erreur irréparable.

« Range tes affaires et suis-moi espèce d’imbécile ! On ne m’aurait peut être pas appelé son mon portable, si tu n’avais pas oublié le tien chez ta pétasse ! Camille est à l’hôpital, on nous attend tout de suite ! » beugla le garçon. Et il hurla tellement fort qu’on l’avait certainement entendu dans le couloir. Non seulement il était mort d’inquiétude pour la mamie mais aussi fou de rage en se rappelant où son homme avait laissé son téléphone. Il lui avait dit ça le plus naturellement du monde. Bien sûr François ne voyait pas ce qui avait de mal à aller chez ses collègues, il n’avait rien à se reprocher mais Julien qui se faisait des idées ne le voyait pas du tout comme ça.

Lucie et tous les autres élèves étaient bouche bée et leur professeur, blanc comme un linge, ne réagissait plus. L’étudiant appela immédiatement Ethan en lui demandant de les rejoindre à l’hôpital et quitta l’auditorium sans même un regard pour son amant.

Les élèves commençaient à jaser, s’ils avaient bien compris… Hé oui, ils avaient bien compris ! La jumelle se leva pour se diriger vers l’enseignant qui rassemblait ses affaires.

« Ça va aller ? Je ne sais pas ce qui lui a pris… Il est toujours de mauvaise humeur depuis quelques temps », s’inquiéta la jeune fille.

« Ce n’est rien Lucie, ça devait arriver tôt ou tard. On se dispute pas mal de ces temps-ci… » souffla tristement l’homme.

« Tu peux faire sortir tout le monde dès que je serai parti s’il te plait ? » enchaîna-t-il ne voulant pas s’attarder.

Lucie acquiesça et lui promit de les rejoindre plus tard.

Arrivé à l’hôpital, on lui indiqua la chambre dans laquelle se trouvait sa grand-mère. Il frappa à la porte et entra sans attendre de réponse. François avait la tête qui tournait, il se sentait mal. Inquiétude et remords mêlés. Il se sentait responsable du malaise de sa mamie. Il savait qu’elle se tracassait beaucoup pour son amant et lui. Et comme deux égoïstes, ils n’avaient même pas fait attention à elle.

Elle était là, devant lui, allongée sur ce petit lit, plus pâle que jamais. La pièce était minuscule, ce qui en rajoutait à l’atmosphère étouffante. Julien et Ethan étaient assis de chaque côté du lit. Camille était visiblement au plus mal. Elle avait eu une attaque alorsqu’elle se trouvait dans une petite épicerie. Une fois aux urgences, les secouristes s’étaient d’abord occupé d’elle et ensuite, ils avaient appelés les deux numéros qu’il fallait joindre en cas de problème. Lorsqu’elle avait pris cette précaution, le plus jeune de ses petits fils n’était pas encore de retour dans sa vie.

Elle sourit lorsqu’elle vit l’enseignant. Il lui prit la main et la serra dans la sienne en lui déposant un baiser sur le front. Elle regarda lentement les trois garçons. Elle leur avoua qu’elle aurait aimé revoir leurs amis une dernière fois. Cette déclaration mit Ethan en colère. Elle parlait comme si elle allait mourir. Il n’en était pas question elle était à l’hôpital et les médecins allaient s’occuper d’elle. Elle ne devait pas parler comme ça ! François pressa l’épaule de son frère pour lui faire comprendre de se calmer et de se taire. Leur mamie avait rassemblé les forces qui lui restaient pour les attendre et leur dire adieu. Elle voulait les voir une dernière fois avant de s’éteindre. Et c’est ce qu’elle fit, devant leurs yeux, elle referma les siens à jamais.

Ethan sortit de la chambre en courant, il ne supportait pas ce qu’il ressentait en ce moment. Il était en colère, cela ne faisait pas si longtemps qu’il avait enfin retrouvé sa grand-mère et on la lui enlevait. Il avait besoin d’être seul, il discuterait de ce qui était important avec son aîné plus tard. Il était certain que de toute façon, François devait être encore bien plus mal que lui. Et c’était en effet le cas, il était à genoux à côté du lit et refusait de lâcher la main de Camille. Il pleurait à chaudes larmes. Elle avait été sa seule famille à une époque de sa vie. Elle l’avait aimé et élevé comme personne ne l’avait fait auparavant. Julien était très triste également. Camille était devenue sa mamie à lui aussi. Il l’aimait énormément et voir son amant souffrir de la sorte en rajoutait à sa peine. Il décida de mettre son orgueil de côté, concernant ses sentiments actuels et le prit dans ses bras pour le laisser pleurer tout son soûl. Car depuis que leurs querelles étaient devenues fréquentes, les moments de tendresses entre-eux n’existaient pratiquement plus. Malheureusement ils étaient bien trop affectés à ce moment pour se rendre compte à quel point ça leur manquait.

Les obsèques furent particulièrement pénibles. Elles le sont presque toujours, mais on a à chaque fois l’impression lorsque c’est le moment, que c’est encore pire que la fois précédente. Du moins pour ceux qui ont déjà connu cet instant difficile. Tous les copains étaient bouleversés. Lorsque certains d’entre eux s’exprimèrent devant l’assemblée, ils parlèrent d’elle comme de leur grand-mère à tous et à quel point elle avait été douce, gaie et lui firent plein d’autres éloges encore. Au moment de la mise en terre, Julien dut soutenir François qui tremblait et se sentait mal. La plupart des amis pleuraient ou n’en étaient pas loin du moins. Sauf Ethan. Il avait un visage froid et inexpressif. Mira lui serrait la main très fort sachant bien que ce n’était qu’une façade.

Ils passèrent beaucoup de temps tous ensemble après cela. Avec la place immense que Camille avait dans le cœur de chacun, le vide était énorme. Ils réagissaient chacun à leur façon. François pleurait et ne voulait pas sortir de son lit, Julien ne mangeait plus. Et Ethan, lui, il s’envoyait en l’air sans arrêt pour se calmer. Mira n’en pouvait plus.

Julien et François étaient trop malheureux pour penser à se disputer à ce moment là, mais ce n’était malheureusement qu’un court répit, qu’ils auraient préférés ne pas avoir, s’ils avaient pu choisir.

Ensuite ce que François redoutait arriva. Comme si ce n’était déjà pas assez difficile, le professeur fut convoqué par la direction et les conseillers de l’université qui, bien entendu, le renvoyèrent. Julien s’excusa, il était hors de lui ce jour là, mais le mal était fait. C’était trop tard. François ne lui fit pas de reproches, il se doutait que ça arriverait un jour. Mais à se retrouver sans boulot, toujours seul chez eux car Julien était trop occupé, il se mit inconsciemment à lui en vouloir quand même. Les disputes ne firent que s’aggraver.

L’homme n’en était à bout, ça ne pouvait plus durer comme ça. La mort de sa grand-mère, celle de son couple et la perte de son emploi. Il n’avait plus rien. Il cherchait du travail, c’était la seule chose qui l’aidait à ne pas sombrer. Il passait beaucoup de temps sur la tombe de Camille, Julien venait même parfois l’y chercher sachant qu’il le trouverait là.

Mais un samedi après midi l’étudiant, revenant du boulot, trouva François devant le porche, les clés de la voiture en main, prêt à partir.

« Qu’est-ce que tu fais là ? » l’agressa le jeune homme.

« Je t’attendais… » répondit froidement son amant, résolu.

« Dehors ? Tu ne pouvais pas m’attendre à l’intérieur ? »

François lui sourit tristement en le regardant. Son regard avait quelque chose d’étrange et inhabituel. Julien ne comprit pas tout de suite.

« Je t’attendais pour te dire au revoir Julien, je m’en vais », souffla l’ex-professeur.

« Qu’est-ce que tu racontes ? Comment ça tu t’en vas ? » grogna l’étudiant, prêt à exploser.

« Je dis que je déménage ! Mes valises sont prêtes dans la voiture, j’avais pensé te laisser une lettre mais je me suis dit que je devais te le dire en face », se fâcha l’homme à son tour.

« Oh, Monsieur est trop bon !!! Tu me quittes alors si je comprends bien ?! » hurla-t-il.

« O…Oui », répondit François en étouffant un sanglot.

Julien passa à côté de lui sans un regard et entra dans la maison en claquant la porte derrière lui. Il attendit d’entendre la voiture démarrer et s’effondra. Il hurla de peine et de rage. Il pleura tellement longtemps qu’il s’endormit sur le sol. L’homme aussi avait pleuré durant tout son trajet, il avait espéré que son amant le retienne. Qu’il lui demande de rester en lui disant qu’il l’aimait. Mais rien. Même pas un regard. Il ne lui avait même pas demandé ou il allait. À croire que c’était ce qu’il attendait.

François était parti vivre à une cinquantaine de kilomètres de là. Il avait trouvé un boulot comme instituteur primaire. Il allait recommencer une nouvelle vie, encore une fois. Sans Camille… et sans Julien.

Ils souffraient autant l’un que l’autre, chacun de leur côté, mais ne s’appelèrent jamais. Chacun persuadé que c’était bel et bien fini. Qu’ils n’avaient plus qu’à oublier.

Julien se laissa aller. Il se mit à boire et arrêta l’école. Rien que de voir un autre professeur le rendait malade. Et la curiosité des autres élèves également. Il travaillait à temps plein pour la maison d’édition et ne faisait plus que ça. C’était la dernière chose qui le raccrochait à la société. Il ne voulait plus voir personne, même pas sa mère, il se renfermait de plus en plus, n’ouvrait même plus les volets chez lui, se contentait de whiskey comme boisson et ne mangeait presque plus. Il dépérissait à vue d’œil. Heureusement qu’il était très doué dans son travail parce qu’avec cette attitude, il n’aurait pas conservé son boulot bien longtemps si ça n’avait pas été le cas.

Les copains s’inquiétaient tous énormément. Tristan décida d’essayer d’aller lui parler. Simon avait essayé mais il avait même refusé de lui ouvrir la porte. Lucie avait pensé que peut-être son frère y arriverait lui. Elle était certaine qu’il ne serait pas aussi brusque envers son jumeau qu’il l’était avec tous les autres. C’était son ange après tout.

Pierre lui proposa de l’accompagner. Il l’attendrait dans la voiture, peu importe le temps que ça durerait.

Le blond frappa plusieurs fois à la porte. Comme il n’y avait aucune réaction mais qu’il était persuadé que son ami était là, il insista et lui fit savoir que c’était lui. Julien ayant reconnu la voix de son ange vint ouvrir et le laissa entrer. Tristan laissa la porte d’entrée entre-ouverte, à la demande de son amant, pour le rassurer. Le médecin voulait pouvoir entrer en cas de problème. Il avait vu l’allure et le regard de l’ami du jumeau lorsqu’il lui avait ouvert et il était plus qu’inquiet. L’artiste était visiblement saoul et l’homme avait peur qu’il s’en prenne au jumeau.

Le blond eut un haut le cœur lorsqu’il entra dans la maison. Il savait que son ami ne prenait plus la peine d’ouvrir les volets depuis un moment, il aurait dû se douter qu’il en était de même pour les fenêtres. Sans compter que le ménage non plus ne devait plus avoir été fait depuis le départ de François. La cuisine américaine lui permettait de voir de l’entrée du salon que la vaisselle quant à elle, allait bientôt courir toute seule…

Tristan suivit Julien et s’installa à ses côtés, sur le bord du canapé. Le blond caressa les cheveux de son ami et lui demanda s’il voulait bien discuter un peu. Ce dernier refusa, il n’avait pas envie de parler. Il se laissa plutôt glisser en bas du divan, se mit à genoux entre les jambes de son ange et posa sa tête contre son torse en passant ses bras autour de son dos. Tristan le serra contre lui. Il n’insisterait pas pour le faire parler, il connaissait suffisamment bien Julien pour savoir que ce serait pire, qu’il se braquerait et le mettrait à la porte. Alors il essaya de lui apporter tout le réconfort qu’il pouvait dans cette étreinte.

Ils restèrent un moment dans cette position, jusqu’à ce que Julien se redresse et pousse le blond sur le canapé pour le bloquer sous lui et l’embrasser de force. Tristan ne comprenait pas ce qui arrivait à son ami. Ça ne lui ressemblait pas du tout d’agir ainsi, même s’il avait bu. Avait-il à ce point changé ? Il se débattit mais l’artiste était trop fort pour lui, il lui demanda plusieurs fois de le lâcher mais comme il faisait la sourde oreille et coupait ses paroles de baisers forcés, le jumeau le mordit et appela Pierre qui attendait derrière la porte. Julien, réalisant que le blond ne se laisserait pas faire, le poussa en bas du canapé et lui dit froidement :

« C’est ça petit allumeur, casse-toi et ne reviens plus. »

Tristan n’en revenait pas, il s’était fait mal en tombant et non seulement Julien s’en foutait mais en plus, il l’insultait.

Pierre accourut pour prendre son ange dans ses bras et le protéger si la situation tournait encore plus mal.

« Tu viens toujours minauder autour de moi et ensuite tu joues les vierges effarouchées. Puisque ton chevalier servant est là, dégagez de chez moi ! Je ne veux plus vous voir ! » gueula l’artiste avant d’aller s’enfermer dans sa chambre.

Tristan était effondré, cet homme n’était pas Julien. Il n’avait rien à voir avec lui. Le médecin le consola du mieux qu’il put en l’emmenant vers la sortie. Il lui dit que son ami était saoul et que l’alcool pouvait vraiment changer les gens. Dans l’état ou il se trouvait, il ne se souviendrait peut-être même pas de ce qu’il lui avait dit. S’il se souvenait déjà de l’avoir vu, ce qui n’était pas plus sûr…

De retour chez eux, où les amis l’attendaient, le blond expliqua ce qui c’était passé entre quelques sanglots et demanda ensuite qu’on le laisse seul avec son amant. Il avait besoin de beaucoup de tendresse pour oublier ce moment. Pierre s’appliqua à lui en procurer des heures durant.

Lucie et Simon avaient vraiment peur pour leur ami, si même Tristan n’était arrivé à rien… personne n’y arriverait. Il ne restait plus qu’à espérer que Julien ait un moment de lucidité qui l’aiderait à reprendre le dessus.

Ils étaient tous bien d’accord pour ne pas s’en mêler. François leur avait fait promettre avant de partir et avait même refusé de leur donner sa nouvelle adresse. Ils ne savaient le joindre que par GSM mais il ne décrochait jamais. Ils espéraient tous qu’il s’en sortait de son côté. Ils l’aimaient tous beaucoup également.

À suivre…

 
 
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