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au 31 Mai 21 :
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Le bonheur arrivera un jour
Par Yamaneko
Originales  -  Romance  -  fr
23 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 7     Les chapitres     17 Reviews    
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Chapitre 07
Chapitre 7

François stationnait devant la maison de Julien depuis dix bonnes minutes, assez anxieux. Cette après midi, la détresse de son élève lui avait donné un peu d’assurance mais là, il sentait son courage se faire la malle à grande vitesse. Il se décida finalement à sonner, il ne voulait pas être trop en retard non plus et c’est le jeune homme qui vint lui ouvrir. L’étudiant avait meilleure mine que lorsqu’ils s’étaient quittés un peu plus tôt dans la journée, mais il avait l’air aussi nerveux que lui. Le professeur se dit qu’ils devaient avoir l’air de deux adolescents à leur premier rendez-vous, ce qui le fit se sentir encore plus misérable. François, qu’est-ce que tu t’apprêtes à faire ? Dans quoi vas-tu te lancer ? Ça peut devenir dangereux… lui disait sa raison, mais son cœur, lui… racontait une tout autre histoire.

Julien présenta brièvement son professeur à sa mère en lui disant qu’ils feraient plus ample connaissance le dimanche, ils auraient alors tout leur temps. L’enseignant en profita pour la remercier pour son aimable invitation avant de suivre le garçon dans son bureau qui, grâce à Dieu, ne se trouvait pas dans sa chambre car cela n’aurait vraiment pas aidé son malaise.

La pièce n’était pas très grande ; le bureau se trouvait près de la fenêtre, on pouvait y trouver l’ordinateur du jeune homme et un cadre avec une photo de lui et ses amis, sur laquelle il reconnut, Lucie et son ami du cours d’art, mais pas l’autre garçon à leur côté. Une petite bibliothèque flanquait le mur de droite et sur la gauche on pouvait trouver une chaîne stéréo et quelques cds. La collection complète de Jacques Brel, Indochine, K’S Choice… il y en avait un peu pour tous les goûts.

« Qu’est-ce que tu écoutes pour le moment dans ta chaîne ? Je vois que tu as pas mal de musique… » demanda François pour détendre l’atmosphère.

« Un homme heureux de Sheller », répondit Julien.

Le titre du morceau leur rappela à tout deux le texte que l’étudiant avait écrit et le silence se réinstalla entre eux.

« Si tu es aussi timide que moi ça va pas le faire… » tenta le professeur.

Il n’eut que ça à dire pour que Julien lui scelle les lèvres d’un baiser passionné, en le serrant dans ses bras de toute ses forces, comme s’il avait peur qu’il ne s’envole. C’est le manque d’oxygène qui les fit rompre leur étreinte. François était à nouveau tout rouge, il avait vraiment très chaud tout à coup et tremblait un peu mais Julien aussi.

« Wow, on ne m’avait jamais embrassé comme ça », dit l’enseignant, troublé.

N’ayant aucune réaction de la part du jeune homme, il ajouta « Fait divers, un professeur est retrouvé mort chez un de ses élèves. Après autopsie, il serait mort étouffé ! »

La plaisanterie atteint le but recherché et Julien se mit à rire. Une fois leur sérieux retrouvé, ils se décidèrent à discuter, ils savaient tout deux que ce ne serait pas de bouquins qu’ils parleraient ce soir.

« Je suis amoureux de vous, j’en suis sûr, et en même temps ça me fait peur », exposa le jeune homme, en regardant son vis à vis dans les yeux pour lui montrer à quel point il était sérieux.

« C’est normal d’avoir peur, je suis moi-même mort de trouille tu sais », le rassura François. « Mais pour quelqu’un d’effrayé tu as beaucoup de fougue ! » plaisanta-t-il, en faisant référence à leur étreinte. Ils se sourirent à ces mots et l’enseignant continua « Je dois t’avouer quelque chose… le jour où un de tes amis t’a déclaré son amour dans les toilettes, j’étais enfermé dans une cabine, j’ai tout entendu. »

« Pour quelqu’un qui n’aime pas qu’on l’espionne… Vous auriez pu dire que vous étiez là… » ronchonna Julien se souvenant de la réaction de l’homme lorsqu’il l’avait surpris dans la bibliothèque.

« Je sais, c’était lâche de ma part… Je ne suis pas quelqu’un de très courageux. Tu m’en veux ? »

« Non, bien sûr que non. Vous saviez donc déjà que ce que je ressentais pour vous à cette époque n’était pas très clair… »

« Je n’ai pas compris tout de suite que tu me plaisais non plus tu sais… Et arrête de me vouvoyer après le patin d’enfer que tu viens de me rouler ! »

Ils rirent à nouveau et l’étudiant proposa « Alors quoi, on tente le coup nous deux ? Je ne suis jamais sorti avec un mec… et toi ? »

« Si, mais rien d’important… Nous devrons garder ça pour nous, tu le sais n’est-ce pas ? Je suis ton prof, ce n’est pas autorisé, même si tu es majeur et vacciné. »

« Je sais, mais j’en ai déjà parlé un peu à Tristan et Lucie, ce sont deux de mes trois meilleurs amis et j’aimerais, si tu es d’accord, en parler avec Simon, le troisième. On ne s’est jamais rien caché, je n’aimerais pas devoir commencer… Ils garderont ça pour eux tu sais, ce sont les meilleurs amis que l’on puisse rêver d’avoir », lui promit Julien.

« Toi aussi tu es un ami formidable, quand j’ai entendu la façon dont tu as parlé à ce Tristan, je l’enviais presque de s’être fait jeter… »

« J’adore Tristan, il est comme mon petit frère, c’est mon ange. La jumelle est plutôt version démon mais il ne faut pas lui dire », rit-il.

« Ils se ressemblent beaucoup physiquement mais c’est vrai que leur caractère a l’air bien différent. »

« Oui, en effet. Au fait, ce n’était pas une excuse les livres, j’aimerais vraiment échanger des points de vue avec toi. »

« Moi aussi, mais pas aujourd’hui. J’avoue que je suis un peu trop troublé pour ça… »

« Ta femme te manque ? »

« Non, pas vraiment, il n’y avait plus rien entre nous depuis un moment. À part m’engueuler et me balancer des trucs après la tête, le reste du temps elle m’ignorait. »

« Elle avait vraiment de la merde dans les yeux ! » se fâcha l’étudiant.

« Merci Julien, mais j’ai aussi mes torts tu sais… »

« Pourquoi es-tu resté avec elle ? »

« Pour ne pas être seul. Je sais que c’est lâche, mais comme je te l’ai déjà dit, je ne suis pas très courageux. Je n’aurais d’ailleurs jamais fait le premier pas vers toi si tu ne l’avais pas fait toi-même. J’aurais pu tomber amoureux de toi et que ça dure des années sans jamais rien te dire. »

« Ça aurait été dommage… C’est pourtant toi qui m’as embrassé le premier… » sourit Julien.

« Après que tu m’aies fait comprendre que tu m’aimais et que c’était ce que tu voulais… Sinon je n’aurais jamais osé. »

« On prendra notre temps, hein ? Je veux dire…J’aimerais vraiment que ça marche entre nous, je ne veux pas d’une simple histoire de cul. Ce n’est pas ça que tu cherches au moins ? » s’inquiéta le garçon.

« Non ! Ne t’inquiète pas. Ça me rassure même que tu me dises ça. Je suis habitué à ce qu’on me drague pour m’avoir pour une nuit, j’avoue que j’ai un peu eu ce doute à ton sujet aussi. »

« Aucun risque ! Ce qui ne veut pas dire que mon entre-jambes ne réagit pas à ta présence… Je ne veux surtout pas que tu croies ne pas me faire d’effet parce que tu es un homme. »

« Je suis aussi de mon côté, loin d’être insensible à ton charme… » sourit l’enseignant.

Histoire de vérifier leurs dires, ils s’enlacèrent à nouveau. Ils s’embrassèrent un moment mais leurs mains ne descendirent jamais plus bas que le niveau des épaules. Ils se contentèrent de se caresser le visage et de s’étreindre, c’était bien suffisant pour le moment.

Ils écoutèrent un peu de musique, s’échangèrent mail et numéro de téléphone, discutèrent un peu bouquins quand même. Mais malheureusement, l’heure tournait et François dut se décider à rentrer chez lui.

Hélène avait attendu que monsieur Nelson les quitte avant d’aller se coucher, pour souhaiter une bonne nuit à son fils. Il fut très content d’avoir réellement conversé sur certains livres car il n’aurait pas aimé devoir mentir à sa mère. Elle n’avait pas hésité à le bombarder de questions.

-----

Le lendemain matin, Julien arriva de très bonne humeur dans la cour ou l’attendaient les jumeaux.

« J’en connais un pour qui la soirée s’est bien déroulée… » pouffa Tristan, en donnant un coup de coude à sa sœur qui n’avait pas encore vu le sourire béat de leur ami.

« On dirait Shuichi dans Gravitation, le lendemain de sa première nuit avec son Yuki ! » se moqua Lucie.

« Ah, toi aussi tu as remarqué les gros cœurs qui sortent des yeux de notre Julien ? » rit de plus belle le frère de la jeune fille.

Leur ami, tellement sur son petit nuage, ne réagit même pas. Les jumeaux cessèrent de rire et échangèrent un regard complice, ravis de voir leur camarade dans cet état. Ce dernier leur expliqua que François et lui formaient un couple à présent, mais il resta très vague et discret. Pas de détail croustillant, malheureusement, pour la jeune fille qui n’attendait que ça. Julien les prévint que son couple devait à tout prix rester secret, ce que ses amis comprirent sans problème. Il leur dit aussi qu’il allait attendre un peu pour voir comment évoluerait sa relation avant d’en parler à Simon, qui lui ne le prendrait certainement pas aussi bien.

Après ces dernières nouvelles, ils s’intéressèrent tous aux affiches qui tapissaient l’enceinte de l’université. Une soirée costumée devait avoir lieu juste avant Noël et cela provoquait une véritable effervescence. Chaque participant pouvait venir accompagné de quelqu’un de l’extérieur, ils avaient encore le temps d’y penser mais Julien en profita pour demander à Lucie d’inviter Simon, c’était leur meilleur ami et il devait absolument être présent. Elle râla un peu en disant qu’elle ne voulait pas lui donner l’impression de lui filer un rencard mais elle accepta pour le groupe. Tristan et son ami se lancèrent un regard triomphant, ils savaient bien que Simon serait fou de joie. Julien, de son côté, espérait que François s’y rendrait, vu qu’ils ne pourraient pas y aller ensemble. Et même s’il ne passait qu’un petit moment en sa compagnie, il en serait déjà très heureux.

Tristan, ayant encore envie d’un peu taquiner sa sœur, annonça à Julien qu’elle n’avait pas envie de donner rendez-vous à Simon mais qu’elle allait voir une compétition sportive seule avec lui ce dimanche. Elle lui répondit en râlant que ce n’était pas de sa faute à elle si lui n’aimait pas le sport et que Julien travaillait le dimanche. Les garçons rirent de sa réaction et elle finit par les imiter. Julien avait pris congé ce dimanche pour le déjeuner donné chez lui, mais il ne l’avait dit à personne. Il n’avait aucune envie que qui que ce soit vienne passer sa curiosité à son domicile.

À la fin des cours, quelques filles de l’école vinrent harceler Julien sous le regard lointain de François qui se dirigeait vers la bibliothèque. Elles venaient lui faire part de leur mécontentement face à sa démission du club de natation. Le fait qu’il ait refusé les sorties ces derniers temps n’arrangeait rien. Il tenta de leur expliquer qu’il avait trop de boulot pour continuer, mais dut promettre à chacune sa présence à la soirée costumée pour se faire pardonner. Il refusa bien entendu la tenue d’Adam comme déguisement.

Ayant aperçu son professeur préféré, le jeune homme le rejoignit et profita d’être seul avec lui pour lui voler un baiser.

« Toujours autant de succès à ce que je vois ! » se moqua l’homme.

« Jaloux ? » sourit Julien.

« Non, bien sûr que non, je les trouve marrantes… Qu’est ce qu’elles voulaient ? Elles n’avaient pas l’air contentes… »

« Elles venaient m’encourager à la piscine tous les mercredis et vendredis soirs mais j’ai arrêté. »

« Je vois… »

Le comportement de ces filles amusait François mais il trouvait ça mignon en même temps. Julien lui demanda s’il comptait se rendre à la soirée costumée. Il lui répondit qu’il n’aimait pas du tout ça mais comme ça avait l’air de lui tenir à cœur, il allait faire un effort pour y passer. Julien en fut satisfait mais quand même un peu déçu qu’il ne soit pas jaloux envers ces filles, il sentait bien que lui le serait probablement.

À suivre…

 
 
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