Que sommes nous?

Comment le devenons-nous?

Est-ce un caractère inhérant à notre personne, quelque chose dans nos gènes et notre sang, notre parenté qui nous détermine? Est-ce là un paramètre inéluctable? Suis-je dans ce cas ce que mes géniteurs ont été? Ne suis-je qu'une extension de ma propre race? Ces drows dont je n'ai nul souvenirs?

Mais dans ce cas qu'en est-il de l'évolution? Du changement des moeurs? De la diversité des personnes et valeurs éthiques? Que fait-on des enfants qui fuguent et des parents qui renient leur progéniture? Des révolutions et de la civilisation qui grandit encore et encore ?

Non, nous sommes notre propre matière première, notre esprit et nos actions modelant notre être à chaque instant. Il faut être fort pour décider de se plier à ses choix, mais il faut aussi une certaine forme de courage pour décider d'être différent et d'avoir d'autres inspirations que celles admises par le commun.

Chaque instant de notre vie nous change, chaque souffle nous fait intéragir avec le monde et le modifier, chaque inspiration intégre un part de notre personne, le changeant subtilement, mais définitivement.

J'aime être seul autant que je déteste cela, paradoxe bien moindre de mon être que je découvre petit à petit avec autant de peur, d'apréhension que d'impatience. Chaque pas me semble le premier, chaque souffle me semble une erreur, chaque bruit m'apparait pertinent. A chaque instant je me demande si, tel un acrobate (cherche rl'autre terme) aveugle, je me rapproche du gouffre qui me brisera ou si les rayons du soleil martèlent mon chemin.

Et là encore, l'ombre de l'abîme est-elle forcément plus néfaste que la lumière vitale de l'astre solaire? L'obscurité peut protéger là où l'insistance de la lumière (répétition) peut s'avérer un implacable assassin. Tout à chacun possède cette part d'ombre et de lumière, rendant ainsi ces masses vivantes et pensantes aptes au libre arbitre et à la diversité. Dur est de connaître ses propres limites, prendre conscience de ses propres parts d'ombre et de lumière. Et surtout de choisir lesquelles suivre.

Ai-je fais le bon choix en suivant cet assassin? En m'accrochant à lui comme un pendu à sa dernière corde? Comment savoir si ce n'est pas un simple écho de ce passé qui ne m'appartient pas? Est-ce lâche d'avoir ainsi cédé à la facilité?

C'est maintenant la seule personne que je connaisse.

La seule qui hante en permanence mes pensées, quelque en soient le tournant.

Serais-je à la hauteur? Le sera t-il?

N'est-ce qu'un pas vers un autre chemin futur, une simple étape? Un détail qui ne sera bientôt que souvenir d'un passé qui m'appartiendra?

Je ne saurais le dire. Et cet homme me donne étrangement envie de vivre dans le présent. Ou du moins de m'y essayer. Est-ce là l'influence de ces mortels?

Drizzt Do'Urden, elfe perdu parmis les hommes.