... Parce que je ne suis pas si mauvaise. ;).

Enjoy!

Emarciss

Chapitre 12 : Vacances!

Il n'aimait pas ça. Non il n'avait vraiment pas envie que Liam vienne habiter chez lui pendant les vacances de Décembre. Déjà parce qu'il apprendrait des choses sur lui qu'il ne voulait pas que des gens –même Drago- sachent et surtout parce qu'il représentait à lui seul tout ce que son père aurait toujours voulu qu'il soit.

Un Gryffy dans toute sa splendeur, candide sans trop l'être, souriant, pas sarcastique pour un sou, aussi fonceur qu'il était réfléchi. A se demander comment ils pouvaient être semblables alors qu'ils étaient si différents. Sa seule part d'ombre c'était peut être le fait qu'il parle fourchelang. Et encore. Si c'était la seule chose que lui avait léguée un mage noir alors qu'il était sensé trouver la mort ce n'était presque rien non ?

Tout à ses pensées il ne remarqua pas qu'ils étaient bientôt arrivés et c'est Pansy endormie sur ses genoux qui lui fit prendre conscience d'où il était et avec qui.

Attendri il observa le visage doux de sa petite amie, les jolies veines bleutées qui jouaient sur ses paupières et apportaient encore plus à la vulnérabilité qu'elle offrait ainsi étendue. Il fut pris de l'envie de l'embrasser et le fit, caresse qui acheva de la réveiller alors qu'elle commençait déjà à bouger en tous sens. Elle lui sourit et il le cueilli à même sa bouche, et si la jeune fille lui avait appris à être tendre, le baiser devint vite urgent, possessif.

Jusqu'à ce qu'un raclement de gorge les ramène soudainement à la réalité. Avec un soupir, il plongea la tête dans son cou, se délectant du rougissement qu'il provoquait jusque là.

Harry murmura la jeune fille la voix légérement rauque.

- Mmh…

- On est arrivés Harry, et tout le monde nous regarde.

Il sourit contre sa gorge et après un dernier baiser sur sa clavicule qui la laissa frissonnante se releva l'emportant avec lui.

Il n'avait jamais été aussi tendre, ou démonstratif (sauf bien sur le jour où ils s'étaient mis ensemble, ce qui ne comptait pas, il en incombait la faute à l'alcool) Il osa alors un regard global et nota le sourcil sarcastique relevé de Drago, l'air ahuri de Ron, le rose des joues d'Hermione, et le sourire moqueur de Blaise. Et puis bien sur le silence tendu de la pièce qui régnait depuis le début du trajet. Ce silence, Harry le trouvait écœurant, car ponctué des bruits mouillés qu'émettaient Sam et Lavande, c'était même étonnant que personne ne leur ait encore dit de se calmer, mais à voir les regards glacials de Drago et furieux d'Hermione, sans le divertissement qu'il venait de leur offrir avec Pansy cela n'aurait su tarder. Il se tourna alors vers Jude et son cœur se serra. Elle restait impassible cachée derrière un livre énorme qui aurait fait peur au plus studieux des Serdaigle.

C'était bizarre mais il éprouvait un serrement au cœur quand il les voyait ainsi tous les trois. Ils ne se parlaient plus, ou si peu. Pour Liam cela devait être horrible. Obligé sans cesse de jongler entre les deux aussi têtus que deux ânes bâtés. Ils avaient tous –tous !- essayé de leur faire entendre raison mais rien n'y fit. Drago avait même proposé de soudoyer Brown pour qu'elle laisse tomber Sam mais Jude les avait surpris et il se souvint encore des menaces qu'elle avait proférées s'ils mettaient leur plan à exécution.

Et la pauvre Jude, obligée de l'accompagner au Terrier. Heureusement que Ron était là. Bizarrement et contre toute attente c'était lui qui portait le plus de rancœur à son double, en attestait son œil au beurre noir, et la lèvre fendue de Sam.

Selon ses propres mots : « T'as trouvé la perle et tu te contente du mollusque ».

Qualificatif bien trouvé pour la jeune Lavande qui collait le rouquin comme une ventouse.

Soupirant il décida de se bouger vu que personne ne semblait décidé à le faire.

- Sam tu veux bien la laisser respirer et par la même occasion nous éviter ce spectacle des plus écœurants ? Bon Liam tu viens ? Et vous autres ? Parce que ce n'est pas que mais il ne reste presque plus personne dans le train.

Il avait adopté son ton le plus snobinard tellement proche de celui de Drago qu'on l'aurait presque confondu avec Malefoy. Et se leva sans attendre prenant juste une Pansy amusée par la main.

**

Liam hurla.

Voldemort.

Bien sur sa cicatrice ne le brulait pas vu qu'il n'existait pas dans ce monde ci, mais cela n'empêchait pas son cœur de battre trop fort en se souvenant de son cauchemar. Il avait rêvé de sa mort. Celle de Lily, et ce n'était pas arrivé depuis longtemps pourtant. Enfin ce n'était plus tout à fait vrai. Depuis qu'il était revenu à Godric's Hollow, c'était monnaie courante de se réveiller chaque soir en sueur et le cœur battant fort. En fait jamais avec autant de netteté il n'avait revécu la souffrance de sa mère cette nuit là que depuis qu'il habitait avec eux… Et ce que c'était parce qu'il était aussi proche d'eux ? De l'endroit ou c'était, aurait du se produire l'événement qui avait bouleversé sa vie ? Il ne savait plus vraiment en réalité.

Il était juste abominablement perdu.

Des pensées sombres l'envahirent alors qu'il se levait pour s'adosser à la fenêtre de sa chambre. Il y avait un moment déjà, en fait depuis qu'ils étaient arrivés à peu près qu'il ne s'était plus laissé aller à penser à son destin, à sa vie, la vraie, là bas. Le tragique n'était plus d'occasion ici, ou tout le monde semblait heureux, libre.

Il sourit. Cela faisait une semaine qu'il était arrivé chez Harry, et même si une certaine gêne régnait au début, il se sentait aujourd'hui comme chez lui. Il adorait Ivanna, et ses yeux pétillants lorsqu'il la chatouillait. Il apprenait à découvrir ses parents, son père un peu bourru mais foncièrement tendre. Sa mère si belle et douce. Sirius, Rémus, même Severus qui étonnement n'était pas si désagréable, et les taquineries qu'il échangeait avec Sirius et James n'étaient plus empreintes de haine comme avant. Même sa maison en elle-même, avec son grand jardin, son intérieur douillet, les chambres immenses détonnait tellement par rapport à l'ambiance glacée des Dursley !

Il observa le jardin et respira les effluves sucrées qui s'élevaient jusqu'à lui. Il faisait encore nuit noir, il devait donc être tard ou tôt, mais fronça les sourcils en s'apercevant qu'en dessous de lui une petite ombre était assise sur le banc. Sans surprise un éclat de lune lui permit de distinguer la silhouette d'Harry.

Il soupira largué. Autant il enviait Harry, autant ce dernier semblait mécontent d'être là. Oh ! Il ne le montrait pas. Pas vraiment. Mais cela se sentait, à la façon dont il s'enfermait dans sa chambre, parlant du bout des lèvres. Surtout avec son père, avec qui il semblait échanger rarement. Et cela l'attristait profondément. Surtout que souvent le soir il le voyait comme aujourd'hui installé sur le banc, fumant-car c'était probablement la raison pour laquelle il était à l'extérieur-.

Prenant son courage de Gryffondor en main, il se dit qu'il n'en aurait jamais le cœur net s'il ne demandait pas des explications au principal concerné. Et tant pis s'il l'envoyait bouler.

Fier de sa décision, il s'empara d'une cape douce, en laine, et se dirigea vers le jardin. Il frissonna, autant à cause du regard que lui lança son double qu'à cause de la fraicheur qu'apportait l'aube naissante.

**

C'était la veille d'un autre jour. Et comme d'habitude il se retrouvait, clope au bec à interroger les astres. Il aimait bien le jardin de sa maison. Lily adorait les plantes, et flottait ça et là, un parfum léger et floral qui apaisait un peu son cœur tourmenté.

Pansy lui manquait. Affreusement. Il ne pensait pas devenir un de ces garçons amoureux dégoulinant de guimauve mais là, il pouvait même dire qu'il se damnerait pour ses bras, sa chaleur. Il se sentait mal. Pas à sa place, comme d'ordinaire en fait. Mais là c'était encore plus difficile maintenant que Liam était là. Son père était ravi. R A V I ! Et le garçon aussi avait l'air bien. Il s'était plutôt bien adapté à sa famille. Pourtant le soir il dormait mal. Harry le savait, il l'entendait pousser des gémissements alors qu'il se dirigeait silencieusement dehors, son manque de tabac se faisant sentir. Puis il voyait la fenêtre de sa chambre allumée, alors qu'ils savouraient tous les deux le calme nocturne. Comme deux amis, deux frères qu'ils n'étaient pas vraiment.

A ses pensées il ricana, toussant un peu à cause de la fumée. Putain qu'est ce qu'il le détestait ce connard de Gryffondor propret et trop…

- Tu devrais arrêter de fumer, c'est mauvais pour la santé, et en plus si ton père t'attrapais…

Il leva les yeux au ciel avant de se retourner et de glacer son regard avant de le déposer, méprisant sur le garçon qui venait de parler.

- D'accord j'en prends note, qu'est ce que tu fous là ?

- Je n'arrivais pas à dormir…

- Menteur.

Son vis-à-vis ouvrit des yeux ronds, et Harry ricana de plus belle.

- Je t'entends la nuit.

Son ton se passait de commentaires, et Liam eut le bon ton de paraitre gêné.

- Ah oui, hum.

- Donc je répète qu'est ce que tu fous là ? Je sais que tu te lèves tous les soirs, et je sais aussi que tu sais que je suis là tous les soirs également.

La suite de la phrase ne fut pas dite mais il la comprit parfaitement. Pourquoi alors ce soir as-tu décidé de bousculer nos habitudes et de venir me voir ?

- Je veux comprendre.

- Nous y voilà ! Et si je ne veux pas t'expliquer. Je ne t'ai jamais demandé de venir, et si d'autres ont besoin d'un sauveur, ce n'est pas mon cas alors barre toi.

- Non.

Et à la plus grande irritation du Serpentard il s'installa à son côté lui piquant une cigarette d'un air résolu. Il l'alluma aussi adroitement que peut le faire un débutant, et tira une bouffée qui manqua l'étouffer.

Harry se sentit amusé, et se dit qu'après tout, s'il s'aventurait trop loin dans ses questions il pouvait mentir. Merlin seul savait à quel point il était doué pour les mensonges.

Pourtant ça ne me ressemble pas de céder aussi vite à quelqu'un. Je suis sur que c'est une mauvaise idée.

Il chassa rapidement ses doutes d'un mouvement vif de la main et se tourna vers Liam.

**

Sam avachi sur un canapé se laissait bercer par le babillage incessant de Ginny. On l'avait comprit il n'écoutait pas vraiment, rêvassait plutôt, et contrairement aux commentaires moqueurs que ne cessaient de lui envoyer les jumeaux, il ne pensait pas à Lavande…

Bien au contraire.

Ses pensées allaient droit à une personne au visage sévère mais au sourire tellement tendre. A des boucles chocolat emmêlées.

Une personne qui le haïssait maintenant.

Sam avait toujours été sympathique, aimant, drôle, mais aussi grognon, désagréable, colérique selon les personnes auxquelles il faisait face. Mais jamais, jamais personne ne l'avait vu avec l'expression glacée, haineuse de mépris que son visage prenait lorsque se présentait Hermione.

Elle avait tout essayé, des larmes aux cris de colère, rien n'avait fait. Même sa famille s'y était mise, il ne comptait plus les disputes qui l'avaient opposé à Ron à propos d'elle-Loin de Maman Molly bien sur, mais comme ils partageaient la même chambre, ce n'étaient pas les occasions qui manquaient- mais il restait insensible, froid. Tant qu'elle s'était soumise et avait arrêté de l'appeler à tout bout de champs en essayant de lui tirer une émotion quelconque.

Il se souvenait encore de la dernière fois ou elle lui avait adressé la parole directement :

- Alors c'est ça hein ? C'est vraiment fini…- Elle se trouva pathétique parce que ça n'avait même pas commencé.

- …

- MAIS RON PARLE MOI ! –Elle pleurait et il dut fermer les poings tellement forts pour s'empêcher de tendre les mains vers elle qu'il saignait. Elle ne le vit pas.

- Bien. - Elle avait prit quelques instants pour se calmer et lui adressait maintenant un sourire sans joie. - Je n'aurais jamais cru que Toi, parmi tous les autres feraient pâlir d'envie un Malefoy… Et pourtant tu l'as fais… Weasley.

Il ferma les yeux sous la douleur. Si elle savait, si seulement elle savait…

Parce que la vérité s'imposait à tous ceux qui l'auraient regardé d'un peu plus près. A la façon dont il dévisageait avec envie son double et Hermione souriante à qui ce dernier essayait de nouer une guirlande dans les cheveux, ou tous les soirs il s'asseyait juste devant la porte de sa chambre, en l'écoutant pleurer. Sans jamais l'ouvrir et assouvir le désir qu'il avait de la prendre dans ses bras et de ne plus jamais la laisser partir. Oh oui, c'était tellement simple de voir à quel point elle lui manquait.

Mais il ne pouvait pas lui pardonner, ni lui dire ce qu'il ressentait, surtout après avoir comprit ce qu'elle pensait réellement de lui. En fait c'était réellement ça le problème, la raison pour laquelle il sortait avec Lavande, il n'était pas digne d'elle, elle le lui avait bien fait comprendre alors il essayait de l'oublier. Parce que c'était juste trop dur de rester ami avec elle en sachant qu'il n'y aurait jamais plus que ça. Et s'il fallait qu'elle le déteste pour qu'elle ne souffre plus à cause de lui et bien il y arriverait. Et s'il fallait que son cœur à lui se brise pour que le sien reste intact, et bien ce n'était pas si grave.

... :/. Reviews?

xx Emarciss.