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au 31 Mai 21 :
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contenant 15226 chapitres
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Et si on recommençait?
Par Emarciss
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
18 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 18     Les chapitres     17 Reviews    
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Pensées brumeuses

Pfiou! Un chapitre des plus durs à écrire ( et un bieeeeen long). En fait je l'ai coupé, je pensais pas qu'il prendrait autant de place en fait. Alors peut être 4 chapitres avant la fin, peut être trois. A voir ;)

Non franchement, ce chap m'inquiète (aimera, aimera pas...? )

Précisions: Quand il y a une astérix c'est que les personnes parlent en russe!

Sur ce: Place au chapitre!

Chapitre 18 : Brumeuses pensées

Severus se pressait en direction de Poudlard. Un tic nerveux agitait sa mâchoire et toute personne qui le connaissait pouvait voir dans ses yeux une lueur des plus inquiètes.

En marchant il repensait à sa conversation avec Narcissa, et aux desseins de Lucius. Déjà que le fait que le jeune Malefoy rentre au manoir lui avait bien mis la puce à l'oreille, mais ça, ça, c'était juste trop grand par rapport à ce à quoi il s'attendait.

Il n'aimait pas Lucius. Vraiment pas. Avec ses airs de Dandy, et son sourire cruel il était tout sauf inoffensif, et ça le maître des potions l'avait bien comprit. Par contre Narcissa et Draco c'était une toute autre histoire. Et c'est surement pour cela, que malgrè son mépris pour le Nom, il était resté proche de la famille Malefoy. Et là, précisément, il ne le regrettait pas.

Lucius mais quel crétin ! T'associer avec Calypso !

Calypso. Bien sur que Severus savait qui était cet étrange personnage. Enfin savait, c'était un bien grand mot : Un nom, et quelques petits détails comme le fait qu'il venait surement de Russie, à cause de son léger accent, parfois. Mais pas plus que ça.

Comment il le savait ? C'était simple. Malgré le fait qu'il n'ait plus cette haine en lui, Rogue restait bien sombre. Toujours attiré par le côté noir de la magie. Toujours désireux de savoir plus de choses. Et bien sur sa fascination pour les potions obscures, l'avait bien des fois conduit dans l'allée des embrumes, ou des rumeurs plus affolantes les unes que les autres s'étaient mises à circuler.

Et comme la curiosité était un de ses plus grands – et vilains- défauts, il n'avait pas pu s'empêcher de suivre le phénomène, de loin, mais de le suivre quand même.

« Après tout j'ai bien été un espion dans une autre vie ! « Avait- il rétorqué à Dumbledore quand ce dernier lui avait demandé s'il était sur de lui.

Et là, précisément, c'est vers le bureau de ce vieux fou que se dirigeai l'homme.

D'un mouvement vif, il poussa l'imposante porte du bureau du directeur, alors que celui-ci penché vers sa pensine semblait regarder quelque chose avec une grande attention.

Se raclant la gorge pour s'annoncer – comme si avec tout ce bruit le vieil homme ne l'avait pas entendu- il prit un siège quand d'un geste vague de la main, Albus lui demanda de s'asseoir pour patienter.

- Severus, arrêtez de grincer les dents de cette façon, vous allez vous casser quelque chose.

Le nommé sursauta, il n'avait pas entendu l'homme se placer face à lui. Une moue agacée apparu sur son visage, comme il le voyait le regarder d'un œil amusé.

- Cela vous amuse Albus ? La situation est grave.

À peine ces mots prononcés, que l'air joyeux du directeur disparut, qu'il se redressa légèrement, montrant qu'il était à l'écoute.

- Que s'est il passé ?

- Rien. Pour l'instant. Et c'est bien ce qui m'inquiète. Plus de jeux avec les moldus, plus d'attaques, et plus de réunions. Ils semblent calmes, et ils n'ont rien fait depuis plusieurs semaines, ce qui m'inquiète plus encore.

- Vous n'avez pas pu convaincre Lucius Malefoy de vous laisser participer aux réunions ?

Severus fit une grimace, Albus lui sourit. Ce qui renfrogna encore plus le potionniste.

- Non Albus. Et vous le savez très bien ! J'ai beau faire des allusions, ce C ne me fait pas confiance, et leur cercle est très restreint. Même Malefoy est méfiant, comme quoi le fait que je sois ami avec les Potter ne joue pas en ma faveur. Par contre j'ai parlé avec Narcissa – son front se plissa d'inquiétude, sans qu'il s'en rende compte- et les faits qu'elle vient de me rapporter sont des plus inquiétants.

- De quoi vous a t'elle parlé ?

- Elle a surprit une conversation par cheminette, entre Lucius et un autre homme. Ils parlaient d'un projet. Sans le nommer concrètement, il s'agissait d'attaquer à plus grande échelle, d'attaquer en masse Albus ! Et surtout, d'attaquer du côté sorcier... Merlin, Albus, ça s'étend et il est temps de réagir.

Le professeur ne dit mot. Mais ses lèvres se pincèrent et son regard se dirigea vers l'endroit ou reposait la pensine qu'il regardait plus tôt. D'un mouvement de baguette, il fit voleter l'objet, et la posa sur le bureau. Pris ensuite 3 fioles dans le tiroir de son bureau. Chacune contenant quelques filaments argentés. Severus devina qu'il devait s'agir de souvenirs.

Rogue leva un sourcil interrogateur. Un peu surpris aussi. Il ne comprenait pas vraiment en quoi des souvenirs allaient les aider dans toute cette histoire. Puis Albus se mit à parler :

- Severus, pendant que vous récoltiez des informations, j'ai également pris le temps de faire de même. Vous savez, il y a bien une chose que vos précieuses révélations ne m'ont pas apportée. Quelque chose, que Calypso, ou C, ne veut surtout pas que l'on sache : c'est son passé… Est ce que vous voyez ou je veux en venir mon cher ami ?

Il voyait vaguement oui. Alors il acquiesça.

- Ah, et une dernière question Severus, vous parlez bien russe n'est ce pas ?

« Bien sur qu'il parlait le russe ! Et le directeur le savait très bien ! »

Son visage du exprimer son incrédulité, car Dumbledore lui fit un clin d'œil, avant de verser la première fiole et de l'inviter d'un signe de tête à plonger dans le souvenir. Mi méfiant, mi excité, il s'exécuta, parce que mine de rien, ce vieux fou savait vraiment faire dans l'effet de surprise.

------

 

Ils avait atterrit dans une verte prairie, le soleil brillait, et au loin se dessinaient les formes d'un château.

Severus, légèrement sonné par le voyage, se retourna pour voir ou avait atterrit son mentor, et le vit se relever doucement, avant de lui montrer du menton le monument.

Sans plus poser de questions, il se plaça aux côtés du vieil homme silencieusement et se mit à contempler le paysage.

De hautes murailles apparaissaient comme ils s'approchaient du domaine. Il s'agissait d'une vieille bâtisse, avec ses murs recouverts ça et là de lichens, et ses pierres parfois dégrossies. Il se dégageait de l'endroit, un sentiment de sécurité, une odeur d'humidité latente, et un parfum d'ancienneté.

Un rire résonna, légèrement étouffé, et le pas de son professeur devint plus vif, et plus urgent. Severus fronça les sourcils devant ce comportement étrange et inhabituel, mais resta stoïque.

Et son impassibilité faillit se fracasser quand il observa la scène qui se jouait devant ses yeux.

Une femme, de dos, courrait derrière un enfant, ses longs cheveux ruisselant jusqu'à ses reins, et les reflets blonds accrochant la lumière du soleil d'une façon admirable. Elle portait une longue robe, faite dans un tissu doux, d'un rouge pourpre et avait les pieds nus.

Elle semblait très belle, ce qui se confirma quand elle se retourna. Dotée d'une beauté sauvage, d'une taille fine, d'un sourire doux, et d'un petit nez droit aristocrate, c'est surtout ses yeux le plus admirable, des yeux ou une tendresse infinie semblait briller. Des yeux vairons. Des yeux uniques, l'un marron et l'autre d'un vert bleuté.

Peut être pas si uniques que ça pensa Severus, quand il réussi enfin à détourner les yeux pour les poser sur l'enfant. Le cheveu noir, les mêmes yeux que sa mère, le petit garçon semblait aux anges, alors qu'il aspergeait joyeusement cette dernière avec l'eau de la fontaine présente au centre de la cour.

Soudain une clameur se fit entendre, et Severus se retourna. Et ne comprit pas comment il avait fait pour ne pas voir toutes ces personnes arrivant derrière eux.

Des hommes et des femmes, munis de piques et de lances enflammées.

Il se pencha vers son mentor, et le vit, les mains crispées, le regard noir, alors qu'ils observaient impuissants l'horrible de ce qui arriva.

La femme poussa un cri d'horreur, prit son enfant dans ses bras, et se dirigea vers l'intérieur, en chemin des domestiques accourraient pour essayer de retarder l'échéance, et un homme, les cheveux aussi noirs que ceux de son fils, un regard empreint de tristesse et de détermination semblait parler avec celle qui devait être sa femme.

Celle ci pleurait, s'accrochant à son bras, alors qu'il se contentait de caresser la tête du garçon. Puis d'un baiser brusque, il se détacha et s'avança avec d'autres hommes à l'encontre des paysans.

Dumbledore lui pressa le bras, et l'enjoint à le suivre derrière la femme qui hoquetait de douleur, serrant son fils contre son cœur.

Elle entra dans une chambre, puis d'un geste tremblant se saisit d'un coffret en bois duquel elle tira une baguette magique.

L'enfant curieux malgré les larmes qui courraient sur ses joues, essaya de s'en saisir, et sa mère leva pour la première fois un regard dangereux vers lui :

- N'y touche pas tu entends ? Jamais !*

- Désolé Maman.

Le regard de la femme s'adoucit, alors que les larmes coulaient à nouveau dans les yeux du garçon. Elle lui caressa les cheveux puis d'un mouvement ouvrit un passage dans le mur, avant de chuchoter :

- Tu vas te cacher à l'intérieur mon fils. Et quand tout sera finit le passage se rouvrira. Il faut faire vite !

- Et toi ? Toi, tu ne viens avec moi ?

- Je ne peux pas. Je dois retourner près de ton père. Mais sache que je t'aime mon bébé. Et ça c'est le plus important d'accord ? Quoi qu'il arrive, ne l'oublie jamais mon amour.

Puis d'un geste rapide et pourtant très doux, elle le plaça à l'intérieur, avant de refermer le passage, des sanglots la secouant toute entière et le regard effrayé de son fils comme dernière image.

Un bras le frôla un bref instant, et Severus se retrouva dans le bureau de Dumbledore, le corps encore secoué de frissons.

-----

 

Dumbledore lui tournait le dos quand il reprit ses esprits. Sa bouche s'ouvra mais rien ne sortit avant son deuxième essai, tellement sa voix était rauque.

- Albus, des réponses, je vous en prie. Parce que… Je ne comprends pas.

Albus se tourna vers lui, et la tristesse dans son regard fit presque trembler à nouveau Severus.

- Ce souvenir je l'ai retrouvé d'une obscure manière Severus. Et même à vous je ne peux le dire. Il s'agit des dernières pensées de la jeune femme blonde que vous avez vu. Il s'agit en fait de Ariana Daurey. Quelques semaines avant le drame que vous avez observé, elle, son mari et leur fils se sont vus menacés plusieurs fois par les paysans vivants alentour, persuadés que la jeune femme était une sorcière malfaisante qui empoisonnait leurs enfants. Duncan Daurey avait beau leur expliquer qu'il s'agissait de l'eau d'un de leurs puits qui avait eu cet effet, pour eux, cette femme à la beauté ensorcelante n'était pas normale, pas humaine.

- Mais pourquoi n'ont ils pas fuit ? Pourquoi sont-ils…

- Restés ? Elle n'a pas eu de cesse de le supplier, il ne voulait rien entendre. On peut supposer que pour lui, qui n'avait connu que ça, s'enfuir comme un voleur de son propre domaine n'était même pas immaginable, il ne pouvait tout simplement pas se voir ailleurs. Les hommes deviennent stupides, mon ami, lorsqu'il s'agit de convictions.

- Et… leur fils ?

Dumbledore eut un sourire énigmatique et en guise de réponse déboucha le deuxième flacon.

Avec un soupir, Severus se releva avant de s'approcher lentement de la pensine.

------

 

L'atterissage fut plus rude que la première fois, et peut être qu'un peu plus fatigué, Severus resta plus longtemps au sol. C'est peut être pour cela qu'il sentit les gouttes fraîches sur sa peau. Il cligna des yeux, se releva, et fit face à une ambiance plus sombre et un froid des plus réfrigérants.

Un souffle brumeux s'échappa de sa bouche et il fit une grimace à l'autre homme qui comme la première fois ne l'avait pas attendu pour se diriger vers le fond d'une ruelle.

Cette fois ci pourtant, Dumbledore semblait suivre quelqu'un. Un homme âgé, peut être la cinquantaine, se dirigeait en titubant dans une vieille taverne qui sentait la pisse, l'alcool et la luxure.

En fronçant le nez, Severus pénétra à l'intérieur, et se sentit transpirer devant la chaleur bouillante que dégageait l'endroit. Un lieu de débauche, ou on entendait presque sonner les complots, l'ambiance était un savant mélange entre des personnages lugubres et inquiétants et les poivrots bon enfants, qui ne venaient dans le seul but de boire jusqu'à plus soif, un alcool des moins chers.

Un coup d'œil vers l'autre et leur compagnon d'infortune, l'informa sur leur destination, c'est à dire le comptoir du bar, ou l'homme d'une voix forte s'empressa de commander une pinte de bière, à une certaine Rosemary, s'il avait tout compris.

Pourtant il comprit que l'attention de Dumbledore était plus centrée vers le jeune serveur qui d'une main agacée remontait la mèche de cheveux qui s'égarait devant ses yeux.

Ce fut amplement suffisant pour que Severus comprenne de qui il s'agissait.

Ce dernier continuait à servir les gens, accordant parfois des sourires, parfois des regards noirs à ceux qui s'avisaient de le toucher, non conscient de l'attention dont il faisait l'objet.

Il devait avoir 15 ans, peut être 16. Sans être très grand il était élancé, et pour l'avoir longuement observée, il pouvait dire qu'il avait les traits de sa mère. Tout en délicatesse, le garçon était très beau.

Soudain il passa près de Carl – le nom de l'ivrogne qu'ils avaient suivi- et ce dernier lui attrapa le bras.

- Hé mon mignon, t'es pas un peu jeune pour trainer par ici ?*

L'accent était appuyé, et sonnait désagréablement à l'oreille de Severus, qui grimaça.

Le garçon se crispa. Son dos tremblant lentement sous le dégout que devait lui inspirer le personnage puis sans se retourner se dégagea d'un geste sec, s'apprêtant à reprendre le travail.

Malheureusement l'autre homme surement encouragé par son état d'ébriété avancé, ne voulait pas s'en tenir là, et avec une étincelle alcoolisée dans l'œil et un sourire grivois, il s'empressa de lui reprendre le bras, mais d'une façon beaucoup plus ferme, et le tira pour qu'il le regarde dans les yeux.

Ce qu'il y lut, sembla le pétrifier d'horreur. Severus lui était plus choqué qu'autre chose, et il se retrouva quelque peu dans le sentiment que reflétaient les prunelles du garçon en face de lui. La haine. Une haine brulante. Une haine des plus fortes qui formait comme une tempête sur le visage de l'adolescent. Une colère aussi, et un dégout pur et simple. Ses mains se serrèrent en deux poings et il expira un souffle tremblant comme pour s'empêcher de les enfoncer dans l'estomac de Carl.

- Ne me touche pas, moldu.*

Sa voix était rauque, semblable à un chuchotement, et seul le fait qu'ils soient aussi près avait permis à Dumbledore et Rogue de l'entendre.

- Pourquoi est ce que tu ne me regardes plus ? *

Étonné, le professeur de potions, se retourna vers l'homme brun, et vit effectivement, que non sans trembler de tout son corps, il avait fermé les yeux, murmurant des noms, des mots sans queue ni tête, et quand il entrouvrit à nouveau les paupières, le jeune homme en face eut un mouvement de recul, et même Severus aussi impassible qu'il puisse être perdit un peu de sa superbe. Seul le directeur de Poudlard resta stoïque.

Les yeux semblaient hantés. Y flottaient un tourbillon de sentiments, des choses dont même l'obscurité ne voudrait pas.

Puis un mot passa ses lèvres. Un mot qui fit ouvrir plus grand les yeux de Rogue et de l'adolescent. Un mot qui s'ils avaient pu l'apercevoir fit frémir la barbe de Dumbledore, et paradoxalement adoucit ses traits vieux et fatigués.

- Grindelwald.

Puis comme si laisser échapper ce nom l'avait réveillé d'un songe, il se mit à fouiller dans ses poches pour en tirer un billet froissé, le posa sur le comptoir afin de payer sa consommation et disparu dans la foule avant même que quelqu'un ait comprit ce qui se passait.

Tout ça en évitant consciencieusement le regard de l'adolescent, qui de toute façon sous le choc, ne pouvait absolument plus bouger un muscle.

Le contour du souvenir devenait de plus en plus flou, mais Severus eut le temps de voir une dernière fois les yeux du garçon : un mélange de peur, de désir, de détermination, mais surtout de l'incompréhension. Une vive incompréhension.

Après tout, ça devait être la première fois qu'un homme devait l'appeler comme ça. Et être confondu avec le plus grand mage noir de tous les temps devait être sacrément perturbant. Cela Severus en était sur.

------

 

Comme si c'était devenu une routine, à peine arrivé, Severus attendit silencieusement que son mentor veuille bien se mettre à parler.

Cela prit un peu plus de temps, car sans en être sur, le brun avait bien l'impression que ce souvenir avait encore plus secoué Dumbledore que le premier, pourtant beaucoup moins triste ou déprimant.

Quand il se mit enfin à raconter, sa voix sonnait grave, triste :

- Carl n'a pas toujours été un ivrogne, tu sais. Il y a une époque ou il était un auror des plus respectés. Et la majeure partie de sa carrière il l'a passée à courir derrière Grindelwald. Malheureusement, il a vite sombré dans l'alcool, ce qui a fait que personne ne le prit plus jamais au sérieux le jour, ou il a annoncé qu'il avait rencontré un garçon qui avait les mêmes yeux que lui, et surtout le même regard, personne n'a voulut le croire. Surtout quand il a parlé du lieu, des gens lui ont même rit au nez. Même moi je dois l'avouer. Je l'ai retrouvé dans une vieille taverne, il y a quelques semaines, à moitié fou, mais assez docile je dois le dire. Je n'ai vraiment pas eu du mal à le convaincre de me donner ce souvenir. Il était tellement heureux de pouvoir en parler…

- Albus, qui est ce garçon ?

La voix de Severus n'était plus qu'un murmure inaudible. Il n'était pas stupide, tout se mettait en place petit à petit. Il voulait juste confirmation de ce qu'il craignait plus que tout.

- Vous l'avez surement deviné, mon ami. Mais je vais quand même vous le raconter. Ce garçon a intégré l'académie de Durmstrang lorsqu'il a eut 11 ans. Poli, travailleur, sérieux, il a su se montrer discret et ne pas faire de vagues. Extrêmement talentueux et des yeux d'une couleur ensorcelante selon ses professeurs. Son passé reste flou : Un passage dans un orphelinat, une enfance dure – d'ou le petit boulot au noir dans la taverne-quelques connaissances mais pas vraiment d'amis, voilà ce qu'il faut retenir de Caly Daurey. Calypso Daurey, oui Severus.

Putain Dumbledore est un génie.

Rogue ouvrait de grands yeux ahuris, n'osant pas y croire. Ses entrailles semblaient s'être donné vie. Il avait mal au ventre et au cœur, et était sur le point de vomir.

- Mais ce n'est pas, ce n'est pas…

Devant son manque d'éloquence – une première il faut dire- Dumbledore se contenta d'agiter la dernière, et troisième fiole.

Severus prit la peine de déglutir, secoua la tête, et adressa sans même s'en rendre compte un regard suppliant à son directeur.

Ce dernier en réponse, versa d'un geste vif le contenu du flacon dans la pensine avant de s'y plonger. Et avec un gémissement qu'il n'arriva pas à retenir, le brun le suivit.

------

 

Encore, et encore la chute fut longue… Severus se vit tomber et son dos claquer contre le sol froid.

Quand il ouvrit les yeux, tout ce qu'il pouvait voir était noir, et ses yeux peinaient à s'habituer au peu de luminosité qu'apportait une petite fenêtre.

Puis il remarqua que la fenêtre était munie de barreaux et que la pluie drue ne laissait passer que quelques rayons de soleil, d'ou la sensation de froid et d'humidité insupportable qui régnait dans la pièce.

Les gons grincèrent, signe que la porte s'ouvrait et un homme trapu, le crâne chauve s'avança dans la pièce :

- Tu as de la visite.* – Se retourna et continua à l'adresse de l'inconnu qu'ils ne pouvaient voir- une demi heure. Pas plus.

La personne sembla acquiescer car le garde disparu derrière la porte qui se referma dans un bruit sourd.

La « forme » portait une longue cape noire qui peinait pourtant à masquer la silhouette frêle et masculine. Il s'avança, et avec lui, le regard de Severus se dirigea vers le fond de la pièce, ou du cachot.

Tapie sur une paillasse de misère, posée à même le sol, un homme somnolait. La tête penchée vers ses genoux, ramassé sur lui même dans une faible tentative pour se réchauffer probablement.

À mesure qu'il s'approchait, le jeune homme, - car oui, Rogue l'avait reconnu- enleva sa cape, faisant fit du froid et d'un geste doux l'enroula autour des épaules du vieillard. D'un mouvement sur, il fit ensuite apparaître un feu, qui sans illuminer la pièce, permettait quand même d'y voir un peu plus clair.

« Et sans baguette magique ! » remarqua Severus.

À ce geste, l'autre sursauta, puis hocha la tête comme remerciant silencieusement celui qui lui faisait face.

Quelques minutes passèrent, ou peut être qu'il s'agissait d'heures. Severus ne savait plus, tellement les deux protagonistes restaient silencieux. L'un le regard tourné vers la fenêtre, l'autre dévorant du regard chaque trait du vieil homme en face de lui : De ses cheveux d'un blond délavé et sale qui devait avoir connu de meilleurs jours, à ses traits émaciés et marqués par la faim ou une grâce morbide était tout de même présente. Cela se voyait dans la longueur des cils, dans le délié fin de la bouche, dans les longs doigts de pianiste, et le menton volontaire. Autant de petits détails qui semblaient ravir le plus jeune comme en attestait sa moue satisfaite.

Après un temps infiniment long, l'autre se tourna et plongea ses yeux si semblables à son vis à vis dans les siens.

- Tu ressembles à ton père.

Cela ne sembla pas plaire à ce dernier car il esquissa une grimace. L'autre se contenta de sourire. Des rides se formant au coin de ses lèvres qui n'en avaient plus l'habitude.

- Mêmes cheveux, même charme piquant qui a eut raison de ta mère. Ta mère… Ariana.

- Elle est morte.

Le vieillard le fusilla du regard, avant de cracher, amer :

- Je sais. Tu ne serais pas là sinon.

L'autre haussa un sourcil interrogateur, et Grindelwald ricana.

- Ta mère a renié la magie quand elle s'est mariée. A renié son père. Elle n'aurait jamais accepté que tu t'y associes. Pour elle, la magie est néfaste. Elle m'a dit avant de partir que j'étais condamné à cause de Sa pratique. Il me semble qu'on est deux… Elle se retournerait dans sa tombe si elle te voyait.

- ILS L'ONT TUÉE. Ils l'ont massacré parce que justement elle était sorcière, ce n'est pas nous qui sommes mauvais c'est eux !

Le vieil homme essaya de se relever devant la colère de son petit fils, et Severus vit avec horreur des larmes dans les yeux de Dumbledore qu'il avait repéré plus tôt, le dos contre la porte, et le regard fixé sur Grindelwald.

Des mains apaisantes se posèrent sur les joues du jeune homme, et Rogue voulu se crever les yeux en voyant tant de peine à l'identique dans les deux prunelles.

- La rage et la rancœur ne servent à rien. J'ai eu du mal à le comprendre, et il m'a fallut perdre Ariana deux fois et la pleurer cent fois plus pour le comprendre. Le monde n'est ni tout noir, ou tout blanc. Tout est gris. Tout.

Il se recula, s'adossa au mur à nouveau les jambes tremblantes, et les joues ruisselant également de larmes. Il divaguait franchement maintenant murmurant et sanglotant :

- Al tu avais tellement raison.

« Al… Il ne veut tout de même pas dire… » Severus qui s'était approché de son directeur lui saisit le bras, plantant ses ongles courts dans la chair, attendant un mot qui viendrait infirmer sa pensée. Puis ses épaules s'affaissèrent comme il voyait l'autre garder la bouche close.

La suite ne fut que floue pour Severus. Il vit le jeune homme se fermer complétement et prononcer des mots comme vengeance, trahison, tuer Albus Dumbledore, et sans saisir les détails, il avait comprit l'essentiel du passé de Calypso Daurey Grindelwald. L'homme n'était en fait qu'un gamin abandonné trop vite. Et pour ça il en voulait au monde entier.

------

 

Quand ils furent à nouveau dans le bureau directorial, Severus eut à peine la force de se poser sur une chaise, tellement dans son cerveau s'emmêlaient des pensées.

Albus, lui, était fatigué, pourtant ce n'était pas la première fois qu'il se plongeait dans ces trois souvenirs, mais leur force lui laissait toujours le souffle coupé. Particulièrement la vue misérable de Grindelwald son seul véritable ami. Enfin avant qu'ils ne se fassent la guerre et qu'il finisse enfermé à Numengrad.

- Calypso est le petit fils de Grindelwald c'est ça Albus ?

- Oui.

- Et il veut se venger des moldus qui ont tué sa mère en reportant sa haine sur tous les autres ?

- C'est cela.

- Ah, et il vous déteste aussi, parce que pour lui c'est vous qui avez rendu fou son grand père, et qui l'avait empêché de passer du temps avec lui ?

- C'est une hypothèse qui me semble très judicieuse Severus, alors je vais dire que oui.

Le professeur des potions leva un œil glacial vers le directeur, se frottant la tempe d'une main. Dumbledore prit alors une expression plus sérieuse, et conta, pour la troisième fois de la soirée:

- Ce souvenir je l'ai eu de Grindelwald lui même. C'est le dernier que j'ai rassemblé il y a deux jours. Ce fut assez… éprouvant, mais étonnamment il me le livra facilement.

- Vous le connaissiez avant ? Grindelwald.

Dumbledore soupira.

- Oui. C'était un ami. Peut être le seul que je n'ai jamais eu. Mon égal, quelqu'un que j'admire même aujourd'hui profondément. Il me manque, parfois, souvent même. – Ses yeux jusqu'à là nostalgiques, se teintèrent d'une détermination froide- Mais je tiens à être clair, Severus, il a prit un mauvais chemin, et jamais, je dis bien, jamais, je ne regretterais de ne pas l'avoir suivit.

- Je ne savais pas qu'il avait une fille…

A ces mots, le visage du vieil homme se radoucit, et un sourire tendre dessina ses lèvres. Severus en fut surpris.

- Peu de gens le savait. Moi même je n'étais pas au courant, avant toute cette histoire. Elle a étudié à Durmstrang sous un faux nom, et a vite quitté le monde de la magie après. On la disait aussi douée que son père, mais elle tomba amoureuse d'un moldu. Grindelwald ne l'a pas accepté, lui a laissé le choix et … vous connaissez la suite.

- Ariana c'est un très beau nom…

Le directeur se crispa, puis un sourire amusé apparut sur son visage

- Severus, je suis bien plus doué que vous à ce jeu là.

Rogue eut le bon ton de rougir légèrement, gêné. Il toussota, mais ne lâcha pas des yeux son mentor, exigeant une réponse.

- Oui, c'est un prénom magnifique, et c'est également celui de ma petite sœur : Ariana Dumbledore.

- Mais que… - Ses yeux s'ouvrirent en grand, et il s'apprêtait à continuer, quand d'une main levée Dumbledore l'arrêta-

- Elle est décédée Severus.

- Je. – inspiration- Je suis désolé.

Le directeur hocha la tête d'un mouvement saccadé, puis reporta son regard vers le feu de cheminée qui ronronnait lentement dans l'âtre.

Sentant qu'il était maintenant de trop dans la pièce, Severus se releva, sur le point de prendre congé. Puis juste avant de partir, la main sur la poignée il se retourna :

- Vous me raconterez un jour ?

Surpris, le vieil homme leva les yeux jusqu'à ce qu'ils plongent dans ceux d'un noir d'encre du professeur. Puis lentement ses traits se détendirent. C'était imperceptible, peut être juste dans ses épaules moins tendues, ou ses mains moins crispées.

Il acquiesça. Et il n'en fallut pas plus à Rogue pour refermer la porte.

Quand il arriva dans sa chambre, Severus ne comprit pas pourquoi il voyait flou, pourquoi son lit aux draps pourpres semblait se dédoubler devant ses yeux. Et c'est seulement quand il s'assit et passa une main lasse sur son visage qu'il remarqua qu'il était humide.

Rogue pleurait. Et ce n'était pas arrivé depuis la naissance d'Ivanna Potter.

**

 

Toujours la même scène. Toujours le même regard désespéré de Sirius. Toujours cette main, à lui qui se tend, et qu'avec un sourire triste son parrain refuse de prendre avant de lui montrer quelque chose du menton derrière lui.

Et il sait, Liam sait pertinement qu'il suffirait qu'il se retourne pour se réveiller. Alors il ne veut pas, et continue à regarder Sirius dans le blanc des yeux, s'imprégnant encore une fois, avec une attention proche du masochisme de ses traits.

Alors il tend ses doigts un peu plus fort, un peu plus loin, serrant les dents pour échapper à la force qui l'oblige à se retourner et à regarder.

Liam se sent faiblir, et voit avec honte, ses yeux se remplir de larmes de rage et d'impuissance. Il regarde une dernière fois son parrain qui lui sourit d'un air doux et rassurant.

Alors il ferme les yeux, et dans un sursaut de courage, décide de se retourner de lui même.

C'est là qu'il voit la différence.

Quand il les rouvre, il est toujours là – Enfin, là bas- et ce qu'il voit le laisse ébahi.

C'est Malefoy. C'est Draco en sang qui le regarde. L'air épuisé et désespéré. L'air d'avoir besoin d'aide. L'air de l'attendre depuis une éternité.

Et il se dit que c'est peut être le cas. Peut être que depuis tout ce temps sa main était tendue du mauvais côté.

Il jette un regard inquiet derrière lui, et voit son parrain lui faire un signe pour qu'il avance.

Et il l'entend encore dans sa tête alors que tremblant il s'approche : « Vas y Harry, ne t'inquiète plus pour moi ».

Cette fois ci, ses doigts n'ont pas besoin de parcourir deux millimètres avant que d'autres plus racés, plus fins ne les attrapent, vivement.

Liam ouvrit les yeux.

Des milliers de sentiments se mêlent en lui. Angoisse, frustration, remords, culpabilité, regrets, questionnement, certitudes, peur.

Il a envie de pleurer de soulagement, aussi, devant la sensation de paix qui l'envahi. Paradoxalement. Alors qu'il sait que Draco est en danger.

Mais plus que l'urgence ce sont ses nuits blanches qui se font sentir et papillonnant des paupières, sans plus réfléchir, il s'endort.

"Après tout, songe t-il il y aura toujours demain."

 

 

Voilaaaa.

* JE REPRÉCISE: petite étoile = dialogue en russe :p

A plusplus pour le prochain chapitre ;)

Bien à vous. Ema

 
 
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