Chapitre 14 :" Happy New Year Eve! "
Drago Malefoy assis à son bureau était en train de terminer une lettre pour son meilleur ami. Il appela ensuite sa chouette et lui murmura quelques mots à l'oreille alors que d'un geste sur il lui attachait la missive, ouvrant la fenêtre et la poussant à s'envoler.
Il esquissa un discret sourire en pensant au soir même. Il sentait l'excitation ainsi que le sang battre à ses tempes en pensant à la soirée qui se profilait. Pour une fois il pourrait échapper à l'ambiance suffocante, mondaine et ennuyeuse d'un nouvel an au Manoir Malefoy et il s'en réjouissait.
Le plan d'Harry était simple. A minuit il devait faire la bise formelle à ses parents, saluer tout le monde et faire semblant de se retirer dans sa chambre, prétextant un mal de tête. Puis il ressortirait sous la cape d'invisibilité que lui avait fait parvenir Harry, et le rejoindrait dans une ruelle annexe au manoir. Arrivés là, munis d'un portoloin ils s'en iraient il ne savait ou. Mais il s'en fichait bien de toute façon tant que c'était loin d'ici.
Il regarda par la fenêtre et fronça les sourcils. Son paternel était en discussion avec un homme dont le visage était en partie caché par la grande cape noire qui le couvrait presque entièrement, et le raccompagnait à l'entrée. Chose qu'il ne faisait jamais en temps normal. Et il souriait. Ce qui tira une grimace à son fils.
En effet depuis qu'il était sorti des cachots – et qu'il se tenait à peu près tranquille- son père le laissait plutôt libre et il avait remarqué que de nombreuses personnes venaient le visiter jusqu'à tard dans la nuit. De plus, aucunes remarques ne lui étaient faites, et il n'avait reçu aucuns mauvais sorts. Son père faisait comme s'il n'existait pas – non pas que cela le dérangeait, il avait ainsi la paix- mais c'était inhabituel et ça l'effrayait.
Sa méfiance bien éveillée, il se demandait ce que Lucius lui réservait, parce qu'à coup sur il était impliqué. Sauf qu'il ne le savait pas encore.
Son père sembla remarquer que quelqu'un l'observait car il se retourna, mais heureusement Drago avait eu le temps de se baisser.
La main posée sur son torse, le souffle légèrement haché, et des doutes plein la tête il s'interrogeait sur ce que son père complotait, car il en était sur, si son père semblait aussi joyeux, c'est que quelque chose de très mauvais se préparait.
**
Drago pestait. Il n'avait jamais été très courageux dans le noir.
Alors qu'il essayait de passer entre les nombreux invités qui se promenaient dans le jardin sans les toucher sous la cape d'invisibilité, il se demandait si Pansy lui en voudrait s'il égorgeait son petit ami. Quelques minutes plus tard-qui lui parurent des heures- il se retrouva enfin dans la ruelle, et soupira en se dépêchant d'enlever le vêtement qui l'étouffait un peu trop.
Quand soudain il sentit une main enserrer son épaule, et cela ne pouvait pas être Harry vu qu'il devait d'abord activer son miroir et lui délivrer un message pour qu'il vienne. Il eut quand même le temps de se féliciter intérieurement pour avoir pris cette ultime mesure de précaution avant qu'une pensée plus urgente et alarmante s'impose dans son esprit : Il était fait.
Il eut envie de hurler, tellement il était frustré de s'être fait attrapé si proche du but, puis se retourna alors que comme habituellement aucunes de ses pensées ne filtrait à travers ses traits.
Habituellement parce que pour l'instant il ne put s'empêcher de pousser un soupir bruyant de soulagement en voyant Blaise Zabini, étonné mais hilare, et Pansy Parkinson, le visage souriant lui faire face.
- Alors Drago, on a eut la frousse hein ?
- Ta gueule Zabini.
- Oh, si on peut plus rigoler hein… Mais tu fais quoi ?
- Rien, t'inquiète Harry arrive.
Sans même attendre sa réponse tellement ces répliques taquines étaient devenues comme un rituel entre eux deux, il avait déjà enclenché son miroir et envoyé rapidement le message à Harry, comme quoi ils étaient prêts à décoller.
Il les observa tous les deux, et passant rapidement sur le costume sombre de Zabini, puis un peu plus doucement-il n'était qu'un homme !- sur la robe moulante d'un mauve clair de Pansy, il remarqua alors qu'ils arboraient la même lueur qui devait surement danser dans ses propres yeux. De la joie, mêlée à une excitation croissante.
- D'ailleurs qu'est ce que vous faites là ? Vous venez aussi ?
Ils semblèrent légèrement étonnés de sa question. Puis c'est Pansy qui lui répondit.
- Tu ne pensais tout de même pas que nous allions rester là et rater l'occasion de sortit d'ici non ? Bien sur qu'on vient !
Il se sentit coupable, en pensant qu'il les avait à peine salués à leur entrée dans le manoir, tellement pressé d'en finir avec les mondanités et d'enfin pouvoir s'échapper. D'ailleurs il n'avait même pas pris la peine de les questionner sur leur venue à l' « after » préparé à Harry et maintenant il se rendit compte que c'était logique qu'ils viennent également. Sa curiosité finalement éveillée il s'empressa de demander aux deux autres s'ils savaient qui seraient de la partie ce soir, ou tout simplement ce qui était prévu mais ils hochèrent la tête en signe de négation et bien vite le silence se fit, rempli de tension et d'impatience confuse inquiète.
Puis un froissement se fit entendre comme Harry Potter apparaissait au coin de la rue, ses yeux brillant étrangement dans le sombre de la nuit. Rapidement les salutations et autres embrassades furent écourtées : chacun ayant hâte de quitter cet endroit pour un autre un peu plus joyeux.
La nausée assez désagréable due au voyage en portoloin à peine achevée on l'attira au milieu d'une masse compacte et suffocante de personnes enchevêtrées. Les peaux se mêlaient, les regards s'échangeaient et il en capta quelques uns plutôt appréciateurs sur sa personne comme il s'avançait essayant de suivre le dos de Blaise qui lui avait chuchoté à peine entré dans la boîte de ne surtout pas le quitter des yeux.
Il continua ainsi quelques instants encore avant d'arriver près d'une table basse grande, entourée de larges banquettes en cuir, légèrement à l'écart de la piste de danse, quelques bouteilles bien entamées reposaient en leur centre et au milieu de tout cela il remarqua Harry et Pansy déjà bien installés l'un contre l'autre et semblant comme qui dirait essayer de rattraper le temps perdu… Blaise s'était déjà servit un verre et lui en proposa un qu'il accepta d'un mouvement de tête.
S'asseyant confortablement il prit son temps, blasé, pour repérer le reste de la bande. Car il devait se rendre à l'évidence, ils trainaient de plus en plus ensemble, appréciant les qualités, essayant de ne plus exacerber les défauts de chacun et au contraire commencer à les trouver amusants, divertissants, attendrissants même.
C'est donc malgré sa mauvaise foi légendaire, et c'est sans surprise-aucune- qu'il aperçu un peu plus loin Ron et Hermione enlacés, ainsi que Liam en compagnie d'une jolie rousse qu'il n'avait jamais vu. Etonné il chercha les deux derniers de la bande, et eut juste le temps d'apercevoir Jude suivre Sam qui se dirigeait probablement mais il n'en était pas sur, vers les toilettes. Ses sourcils se froncèrent, et il n'aurait su dire si c'était parce que le verre que son ami lui avait servit était particulièrement corsé ou parce qu'il s'inquiétait pour ces deux têtes à claques- ce qu'il n'admettrait jamais évidemment- qui, selon Harry ne s'étaient toujours pas réconciliés même s'ils en mourraient d'envie.
Bien vite pourtant son inquiétude fut reléguée à plus tard comme Harry, les lèvres rouges, lui tapait dans le dos, s'attirant un regard noir et une moue ennuyée de sa part. Absolument pas troublé le jeune brun engagea une conversation avec son meilleur ami qui malgré son mauvais caractère lui avait terriblement manqué, et peut être aussi pour faire briller ses yeux, que ce soit d'agacement ou de fausse colère qui devenaient un peu plus ternes à chaque retour du manoir, même si le principal concerné ne s'en rendait pas vraiment compte.
**
Sam était en train de se laver les mains, soufflant d'un air critique sur ses mèches qui lui barraient le front. Puis il se sentit très con parce qu'il venait juste de se demander ce que Jude pensait de sa nouvelle coupe de cheveux, c'est donc un regard noir que son miroir lui renvoya comme d'un geste sec il repoussait les dîtes mèches derrière son oreille, sachant pertinemment que d'ici quelques minutes elles reviendraient en place.
Il se demandait ce qui lui avait prit d'être allé se faire couper les cheveux ce matin même. Lui qui se contentait habituellement des ciseaux de Ginny avait eu envie pour une fois d'une main experte, et même si les gloussements de la coiffeuse et de la plupart des filles présentes dans le salon l'avait conforté sur son potentiel séducteur, Hermione elle était restée de marbre face à lui. Et malgré tout ce qu'il pensait son avis comptait. C'était même malheureusement le seul qui comptait.
Curieusement, depuis leur confrontation dans sa chambre quelques jours auparavant, elle ne lui adressait plus la parole, enfin non pas que cela change par rapport au début des vacances, mais là elle était calme, et non froide et méprisante. Et quand parfois il la surprenait à laisser errer son regard sur lui, elle rougissait, puis semblait avoir envie de parler mais se ravisait à chaque fois, se contentant de détourner le regard. Sam pouvait pourtant se vanter de bien connaitre Hermione Granger, mais dans le cas présent il ne comprenait pas du tout ce qu'elle manigançait.
Jetant son mouchoir en papier dans les toilettes de la boîte de nuit moldue ou ils avaient décidé de fêter le nouvel an, il se dirigea vers la porte, alors qu'elle s'ouvrait sur la personne qui occupait ses pensées presque tout le temps.
Il se crispa, comme elle s'avançait, belle dans sa robe rouge bustier, un feu inconnu dansant dans ses pupilles.
Elle le regardait avec une détermination qu'il n'avait jamais vu, encore pire que celle que prenait ses traits quand elle devait les forcer à travailler avec Harry, ou encore plus énergique que lorsqu'elle s'occupait de la SALE, et ce n'était pas peu pour lui.
Il remarqua également comme si enfin depuis tout ce temps il pouvait se permettre de la dévorer du regard, qu'elle ne portait comme unique bijou que celui qu'il lui avait offert.
C'est peut être parce qu'elle avait suivit le chemin de ses yeux, et qu'elle avait remarqué leur bref arrêt sur son pendentif, que la jeune fille qui avait fait irruption dans les toilettes des garçons commença à parler, car elle pouvait dire ce qu'elle voulait le Lion en elle se faisait la malle dès qu'il s'agissait d'un grand roux aux yeux bleus un peu benêt.
- Ron je crois qu'il faut qu'on parle…
- A mon avis on s'est tout dit, j'aimerais passer silteplait.
- Non !
En effet Hermione dans sa peur qu'il ne s'enfuie s'était appuyée contre la porte et l'empêchait donc efficacement de passer.
Il fit cependant un geste vers elle, sans doute dans l'intention de la repousser, et sa voix à elle se fit suppliante :
- Ecoute, je veux juste que tu m'écoutes, si tu tiens un peu à moi, tu me dois au moins ça. Juste écoute moi, et après je te laisserais tranquille, et je ne t'embêterais jamais plus !
Elle ne savait pas, et lui-même si un jour on le lui demandait ne saurait répondre pourquoi. Mais il suspendit son pas, et se replaça sans plus un mot contre un mur, acceptant tacitement de l'entendre.
- Tout d'abord, j'ai bien réfléchi à ce que tu m'as dis le jour ou je suis venue te voir dans ta chambre… Et je vais t'avouer que ça m'a choqué. C'est, enfin, c'est vraiment ce que tu penses ? Non ne répond pas. Bien sur que c'est ce que tu penses, mais ce n'est pas vrai. Et je, je m'excuse cette fois pour t'avoir donné cette impression.
- Je…
- Non, attends. Je m'excuse cette fois, non pas pour Krum, parce que pour cela je ne vois pas pourquoi je devrais m'excuser, ni pour notre dispute, mais pour toutes ces années ou tu as cru que je ne t'estimais pas à ta valeur, car crois moi, Ron, je t'estime… Tu n'es pas un « chien », juste un ami un peu trop fidèle parfois, tu es mon égal, je ne t'ai jamais sous estimé, et si je te force à travailler c'est que je sais que tu es intelligent. Tu es drôle aussi, tu me fais rire. Tu me manques. Tu es beau aussi. Très. Ne pense plus jamais des choses pareilles, et si tu ne veux toujours pas me parler, qu'il en soit ainsi, mais je voulais que tu le saches, que je… je t'estime vraiment, mais aussi que je… je… je… -Elle prit une grande inspiration, ses joues déjà bien roses rougissant encore plus- t'apprécies beaucoup trop même. Parfois.
- …
- Bon maintenant tu peux parler gémit-elle, les yeux cloués au sol.
Mais le garçon était bien trop troublé par ses paroles pour ne pouvoir articuler un mot. Si au début, il s'était adossé au mur, maintenant c'est plutôt ce même mur qui le supportait. Il suait, la fièvre au corps et se pinçait si fort le bras que même si le constat s'imposait dans son esprit, il ne pouvait penser que c'était bien réel. Il ne savait donc pas- décidemment aujourd'hui sa bouche et son corps ne lui obéissaient plus- d'où avait surgi la question qu'il posa alors :
- Alors… Krum tu ne l'as jamais aimé ?
Mais t'es pas malade, c'est tout ce que tu as à lui dire ?
- C'est tout ce que tu as à me dire ? Bon maintenant tu sais que si je te traites d'idiot c'est légitime hein ? Idiot !
Elle avait l'air abasourdie, mais amusée, bizarrement. Elle se rapprocha de lui, et doucement comme la fois sur son lit, lui pris les mains doucement et commença à jouer avec ses doigts. Elle semblait tellement petite par rapport à lui, fragile. Et proche, douloureusement proche.
Plongeant ses yeux dans les siens, elle lui murmura, comme un secret longtemps gardé, les quelques mots qui firent que son cœur explosa.
- Je n'en ai jamais aimé d'autre…
Le baiser qui suivit fut chaste, empreint de douceur, et non d'urgence, et quand ils ressortirent des toilettes, ils ne se tenaient pas la main, quand ils retournèrent à Poudlard rien ne changea, même lorsque personne ne regardait. Juste peut être quelques gestes trop tendres pour deux amis, ou la lueur amoureuse qui dansait dans leurs yeux quand ils se cherchaient, et se trouvaient enfin-ce qui arrivait souvent- . Ils se surprirent aussi à aimer leurs disputes, leurs querelles, et même si ces dernières devenaient plus taquines, moins blessantes, elles étaient néanmoins présentes.
Ils se comprenaient, mais savaient également que si leurs sentiments étaient partagés, ils pourraient les développer après. Ou au moins attendre d'être rentrés dans le Poudlard de leur époque. Pour l'heure Liam comptait plus que tout Eux ? Et bien ils avaient tout leur temps. Toute la vie même s'il le fallait.
C'est un chapitre un peu court mais le suivant sera plus long. A bientôt Emarciss. |