"Sauf depuis que tu es réapparu dans ma vie."
Quoi ? Qu'est ce qu'il venait de dire ? Je me perdais encore une fois dans son regard émeraude. Avais-je bien compris ce qu'il avait dit ?
"Qu… Quoi ?"
Il me prit contre lui et je pus entendre les battements de mon cœur.
"Tu es la seule personne que j'ai jamais aimé, dans cette vie et dans l'ancienne."
Je sentais ses bras qui me protégeaient. Qu'est ce qui se passait ? Pourquoi me disait il cela ?
Il se pencha vers moi, une nouvelle fois. Non, tout allait trop vite…
Je m'arrachais à ses bras et je me mit à courir. Je ne savais pas où, mais je ne pouvais pas rester comme ça, sans rien savoir de mes propres sentiments.
Je n'entendais plus rien, je ne voyais pas devant moi, la seule chose qui comptait était que je devais me retrouver seul quelques instants. Pourquoi m'avait t'il dit ça ?
Dehors, la nuit avait tout envahi et la pluie tombait. Rapidement je fus gelé, et la chaleur qu'Axel m'avait apporté de son étreinte se dissipa. Je courais le long de la route, et quelques secondes plus tard, je tombais la tête la première dans le sable. La plage ?
Malgré la pluie, le froid, ma fuite totalement idiote, je ne pensais qu'à une chose : Axel m'aimait. Je me demandais s'il disait vrai. Dans mes pensées je ne revoyais que lui, ses bras si chauds, ses lèvres tellement douces, son être entier…
Quel était donc ce sentiment qui me prenait tout d'un coup ? Etait ce ça aimer ?
Sans savoir pourquoi, je me remis à pleurer, en pensant à la douleur que j'avais du lui infliger en quittant si brutalement la chambre, en crachant sur ses sentiments. Pourtant au fond de moi, j'avais cette flamme qui brûlait de plus en plus depuis que je l'avais retrouvé.
La pluie tombait comme un torrent sur mon visage, tandis que les pensées se mélangeaient dans mon esprit. Quand ce brouillard de pensées disparut, je compris une chose. Demyx ne m'avait jamais dis que le morceau manquant à notre cœur était obligatoirement un objet. J'avais besoin de vérifier quelque chose.
Pourquoi n'y avait je pas pensé plus tôt ?
Axel allait m'en vouloir d'être parti, de ne rien avoir dit. Je voulais juste rentrer le voir, lui parler, lui demander pardon. Mais je ne connaissais pas le chemin, et si je restais sur la plage, je risquais de fondre tellement la pluie était forte…
"Ho pardon Axel…"
J'étais le pire égoïste qu'on puisse trouver sur Terre. Était ce mon imagination où la pluie me semblait plus chaude tout à coup ? Sans que j'aie le temps de réagir, je me retrouvais une nouvelle fois contre Axel. M'avait il suivi ? Peu m'importais désormais, je ne voulais plus que son pardon, sa chaleur et son amour, encore et encore.
"Axel, je…"
"Après. On rentre, suis moi."
Il me saisit par le poignet et m'emporta vers chez lui, où du moins j'imaginais.
La pluie tombait de plus en plus fort et nous étions trempés jusqu'aux os. Nous arrivions devant chez lui, et il lâcha mon poignet.
Nous entrâmes et une fois encore, exposé à la lumière de ses yeux, je perdis mes moyens. Sans un mot, il parti vers l'étage. J'avais vraiment du le vexer, je n'avais vu sur son visage aucun sourire et dans ses yeux aucune malice. Comment allais-je pouvoir arranger ma stupidité ?
Je le suivis jusqu'à l'étage, où je le trouvais accoudé à la fenêtre, et comme à son habitude, torse nu.
"Axel, je suis sincèrement désolé d'avoir fui. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je..."
"J'ai compris ce que ça voulait dire Roxas. Nous sommes meilleurs amis, un point c'est tout. J'aurais du m'y attendre après tout."
"Laisse moi parler avant de tirer des conclusions. Axel, depuis que je me souviens de toi, je n'ai jamais été aussi bouleversé. J'ai ressenti une tonne de sensations que je n'avais jamais connu avant. Je ne vais pas te mentir, tu m'attire énormément, et je pensais au départ que c'était là le vrai fond du problème. Mais malgré toutes ces barrières que je m'étais fixé, je ne pouvais que rêver à ton orgueil, ta belle gueule, tes bras, tes caprices, aux baisers que tu m'a donné… Tout en toi est un délice, et je n'ai qu'une seule envie, que tu me pardonne et que tu sache que jamais je ne voudrais te faire du mal, comme j'ai pu le faire depuis que j'habite ici."
Il resta muet quelques secondes, son expression afficha le doute avant de reprendre cet air de colère qui me glaça.
"Ne te rattrape pas, pourquoi tu dirais vrai ?"
"Et bien, parce que…"
Il était temps de vérifier mon idée. Je m'approchais de lui d'un pas assuré, et malgré ma peur, malgré sa colère, je me plaçais devant lui. Je me hissais sur la pointe des pieds, mon visage se retrouvant à quelques millimètres du sien. J'allais enfin savoir.
"Parce que je t'aime aussi, et que tu es la seule chose qui manquait à mon cœur pour qu'il soit complet."
Je l'empêchais de me répondre en posant mes lèvres contre les siennes.
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