Quand je me réveillais le lendemain matin, je n'eus pas besoin d'ouvrir les yeux pour comprendre où j'étais. Un mélange d'odeurs flottait dans la pièce, agréable alchimie entre le parfum de la peau d'Axel et de la mienne, les effluves des draps et de l'air frais qui passait à travers la fenêtre entrouverte.

Malgré la fraîcheur de la pièce, je n'avais pas froid du tout. Certainement était-ce dû aux deux bras qui m'enserraient depuis le milieu de la nuit. En parlant de nuit, les sensations que celle ci m'avait prodigué me firent rougir.
J'avais, pour ma part, contribué en bonne partie à rattraper ces longs moments perdus. J'avais peur d'ouvrir les yeux, de me rendre compte que j'étais chez moi, dans mes draps glacials, seul. Je ne voulais pas me dire que peu être tout cela était un rêve, que je serrais une peluche, et que jamais personne ne m'avait aimé…

"Bien dormi Roxas ?"

Cette voix était bien trop réelle pour un rêve. Je me risquai à ouvrir lentement les yeux, tout ce que je vis était un sourire, des yeux étincelants et une chevelure flamboyante. Ainsi donc, tout était vrai. Je ne pu m'empêcher de sourire.

"Qui dois-je remercier ?"

"Pour quoi ?"

"Pour ne pas avoir rêvé tout ça…"

Axel eu l'air étonné par de tels propos mais son sourire reprit vite le dessus. Il m'embrassa doucement, posant une de ses mains délicates sur ma joue. Je pouvais entendre les battements lents de son cœur, qui donnaient l'impression d'une mélodie.

Si j'avais du faire un vœu, j'aurais souhaité que jamais ce moment ne s'arrête. Je ne voyais aucun problème, aucun trouble qui aurait pu gâcher la sérénité de ces secondes passées avec lui. Plus rien ne m'était désormais plus précieux que lui, et ces objets qui comptaient pour moi avant sa rencontre me paraissaient plus que futiles.

"Merci Axel de m'avoir rappelé tous nos souvenirs. Sans toi, jamais je ne serais redevenu ton Roxas."

Je me blottis contre lui, m'imprégnant de son odeur. Je ne voulais plus bouger, j'avais trouvé ma place. Malheureusement, Axel bougea pour moi quand la sonnerie de la porte d'entrée se fit entendre.

Qui osait venir si tôt le matin ? Axel sortit de la chambre et je pus lire le cadran du réveil. Finalement il n'était pas si tôt. En bas, la voix de Demyx se fit entendre.

"Axel, il est plus de midi, tu m'avais promis de passer ce matin ! Qu'est ce qui s'est passé ?"

Je me glissais difficilement hors du lit et descendit les marches de l'escalier, me recoiffant d'un geste.

"Ho bonjour Roxas ! Je comprends ce qui est arrivé maintenant. Mais tu aurais au moins pu mettre ton réveil, ou quelque chose !"

Demyx m'adressa un sourire et détourna son regard vers Axel, en fronçant les sourcils.

"Zen, Dem, zen. Je pense que notre rendez vous n'a plus lieu d'être, Roxas se souvient enfin de tout."

Une expression étonnée passa sur le visage de Demyx, qui me regarda, souriant.
"Vous m'épargnerez les détails, j'ai mon idée de comment notre cher Roxas à retrouvé la mémoire…"

Axel eu l'air faussement indigné.

"Notre cher Roxas ? Notre ? Là, tu te trompe !"

Axel s'approcha de moi, et cella nos lèvres un bref instant, adressant un regard altier à Demyx. Ce dernier eu un léger rire, me fit un clin d'œil et comme à son habitude, se dirigea vers la cuisine, entreprenant de préparer des œufs.

Assis dans la cuisine, je me rendais compte que ma vie avait considérablement changé. Comment avais-je pu être le garçon froid et seul que j'étais il y avait seulement quelques semaines ? Mes yeux s'arrêtèrent sur le visage parfait d'Axel, et un sourire éclaira mes traits. Toute ma vie avait changé grâce à lui, je le savais désormais, mais comment pourrais-je le remercier un jour de ce qu'il m'avait apporté ?

Il taquinait Demyx en le chatouillant, tandis que j'observais mon reflet dans la table en verre. J'arrangeais quelque peu mes cheveux, totalement décoiffés, quoiqu'ils n'étaient que très rarement coiffés. Je fermais les yeux et inspirais profondément. Quand je les rouvraient, Axel avait rejoins mon reflet dans la table. Il posa ses mains sur mes épaules et embrassa tendrement ma joue.

Il s'assit sur la chaise à coté de moi en réclamant son déjeuner auprès de Demyx qui s'affairait comme il pouvait.

"Dis moi, mon petit Roxas, ça te dirait une sortie cette après midi avec Demyx et moi ?"

J'acquiesçais d'un signe de tête et englouti les œufs que Demyx posait à l'instant sur la table. Après ce bref déjeuner, je m'habillais correctement, enfilais un manteau et sorti de la maison en compagnie d'Axel et de Demyx.

Le ciel d'un bleu pâle portait les vestiges de la pluie de la veille, et le froid se faisait encore sentir. Je me rapprochais d'Axel et glissait mes doigts entre les siens. Il parut étonné, mais un sourire apparut sur son visage quelques instants après.
Je ne ressentais plus aucune gène avec Axel, et me pelotonnais de plus en plus contre lui pendant que nous marchions. Je ne savais pas réellement où nous allions, mais j'étais avec le seul que j'aimais de tout mon cœur et un de mes amis proches, et cela me suffisais amplement.

Nous nous retrouvâmes sur la plage, mais dans un coin que je n'avais jamais vu, malgré l'emplacement de ma maison sur le bord de l'eau. Nous grimpâmes sur une petite avancée, où d'étranges palmiers se croisaient devant l'eau claire.

Axel s'avança de l'un des arbres et attrapa dans les feuilles un étrange fruit jaune en forme d'étoile, que je n'avais pas remarqué au premier coup d'œil.

"Tu sais ce que c'est n'est ce pas Rox ?"

Axel s'approcha de moi et me montra le fruit.

"C'est… C'est un fruit Paopu non ?"

Demyx eut un bref sourire.

"En effet, c'est un Paopu, un fruit qui, partagé entre deux âmes qui s'aiment, lie le destin des deux êtres à jamais. C'est la chose qui manque à ton soudain retour de mémoire."

Je regardais Demyx, étonné. Un tel fruit pouvait il exister ? Vu l'air sérieux qu'il portait, il fallait croire que oui.

Axel s'approcha de moi, et me présenta l'étrange fruit.

"Roxas, aimerais tu… Partager un Paopu avec moi ?"

Je plongeais dans l'émeraude liquide de ses yeux. Il était celui que j'aimais de tout mon cœur, depuis déjà deux vies. Alors, pourquoi pas après tout… Je lui adressais un sourire, et il partagea le fruit en deux.

Il m'en donna la moitié, et mordit a l'intérieur en même temps que moi. Le goût était plus délicieux que tout ce que j'avais pu manger dans ma vie. Il mélangeait toutes les saveurs que je préférais, et me donnait l'impression d'une infinie sérénité.

Je fermais les yeux, laissant l'étrange fruit remplir ma bouche de son goût étonnant, et un nombre époustouflant de sensations me traversa, toutes liées à un bonheur infini. Des images défilaient devant mes yeux, un mélange de manteaux noirs, de rires autour d'une table blanche, des soirées chaudes sur le bord de la plage, des cheveux rouges flamboyants…

En rouvrant les yeux, je vis Axel, qui me souriait. Mon âme était à lui, la sienne était à moi, nous étions liés à jamais, en ayant partagé ce fruit.

Il s'approcha de moi, glissa lentement ses bras autour de ma taille, et posa ses lèvres sur les miennes. Comment décrire le mélange du goût de ses lèvres à celui du Paopu, sinon comme parfait ?

En m'écartant de lui, je levais les yeux vers le ciel, dans lequel un timide soleil faisait son apparition. Axel attrapa ma main, Demyx posa son bras sur mon épaule, et tous les trois regardâmes le soleil percer les nuages.

Qu'aurais je pu rêver de mieux ?