J'étais de plus en plus gêné de vivre chez A comme ça. Je ne voulais pas être ce parasite impossible qui ne donnait rien en échange de ce qu'on lui offrait. Ne sachant pas trop quoi faire, je remontais dans la chambre et j'entrepris de nettoyer un peu. Je demandais à Demyx où étaient les draps de rechange et les produits ménagers et je me mettais au travail. Je changea les draps, nettoyais les vitres et passait le balai, en me demandant si il se rendrait compte de quelque chose.

Je regardais sur le bureau ce que j'aurais pu ranger, quand je tombais sur une feuille de papier jaunie et à moitié pliée. Ma curiosité l'emportant sur ma raison, je la dépliais. C'était une lettre manuscrite. Ne pouvant m'en empêcher, je me mis à la lire.

Est-ce que tu m'en veux ? J'espère que tu me pardonneras, tu sais pertinemment que je n'ai pas le choix. Je sais qu'un jour, malgré le fait que je sois parti, nous nous retrouverons, et plus rien ne nous séparera plus jamais. Pour l'instant, je t'écris ses mots en espérant plus que tout que tu auras plus de chance que moi, que personne ne te fera du mal, et que nous nous reverrons vite.
Personne ne me manquera plus que toi.
Comme je te l'ai déjà dis, je t'attendrais, dans notre autre vie.
13

Je repliais la lettre, plus septique que jamais. Ces mots ne me disaient rien, mais c'était exactement mon écriture. De plus, ce numéro 13 qui revenait encore une fois… Il me fallait des explications à tout ça. Ces derniers jours avaient effacé en moi le sentiment rassurant de se connaître par cœur. J'avais désormais deux questions auxquelles répondre : Qui est A, et surtout, qui suis-je ?

Je redescendais, mon esprit plus embrumé que jamais. Demyx me fit signe.

"Réveilles le s'il te plait, moi je n'aurais pas le temps, il faut que je rentre. Vous êtes peu être en vacances, mais pas moi. A plus tard Roxas, ça m'a fait plaisir de te revoir."

"A bientôt Demyx, merci encore pour la cuisine !"

Demyx parti, j'observais sur la table de la cuisine un petit déjeuner digne d'un palais. Mon estomac me rappela que j'avais très faim et que ce qui s'offrait à moi était plus que tentant. Mais je ne voulais pas manger alors que A dormait encore. Je me souvins de la demande de Demyx et, plein de courage, je partis réveiller mon hôte.

Son sommeil semblait bien plus profond que celui de n'importe qui. Quand je m'approchais de lui, mon cœur s'arrêta de battre une demi-seconde. Je m'empressa de mettre une de mes mains dans son cou, pour vérifier qu'il était bien vivant.

Mon cœur repartit au moment même où je sentis la chaleur de sa peau et le rythme de son sang qui coulait dans ses veines. Rassuré, je le secouais doucement par les épaules. Il ouvrit des yeux ensommeillés, mais toujours aussi beaux.

"Désolé de te réveiller, mais il est déjà 10 heures et Demyx vient de partir en me demandant de te secouer un peu. Il a préparé un petit déjeuner, si tu as faim. Mais rendors-toi si tu es encore un peu fatigué, je ne veux pas du tout te déranger…"

Il eu un sourire et s'assit sur le canapé. Passant sa main sur mon crâne pour ébouriffer mes cheveux, il se leva et avança joyeusement vers la cuisine.

"Wow, Demyx s'est dépassé !"

A se précipita sur la table et commença à engloutir les multiples viennoiseries et délices éparpillés. Je m'assis en face de lui, et en prenant mon courage à deux mains, je me lançais.

"Je suis en train de faire le parasite chez toi A. Je te vole de la nourriture, de l'eau, et ton lit. Par ma faute, tu dors sur ton canapé. Alors échangeons jusqu'à ce que je retourne chez moi, je suis très gêné d'agir comme ça."

Il s'arrêta de manger et me regarda avec un air étonné. Il éclata de rire, avec dans les yeux une expression adorable.

"Rox, tu es tellement mignon ! Tu peux dormir où tu en as envie, mais depuis que tu es chez moi, je ne me suis jamais senti aussi bien. Je ne pensais pas que tu voulais rentrer. Mais je ne t'empêche pas. En tout cas, tu ne gêne personne et je suis ravi de t'avoir chez moi."

Je sentis le sang me monter aux joues. Je n'avais en effet aucune envie de rentrer chez moi, cette grande maison vide, froide, et si A me proposait de rester chez lui, je ne pouvais vraiment qu'accepter. La simple ambiance des pièces était chaude et agréable, rien à voir avec mon environnement quotidien. Alors, toujours légèrement gêné, je demandais.

"Alors, ça ne te gênerait vraiment pas que je reste un peu plus chez toi ? Je dois avouer que je suis ravi que tu me le propose, chez moi, il fait froid, sombre et c'est trop grand pour une seule personne."

"Tu es ici chez toi Roxas. Si tu veux, viens même habiter chez moi, ce serait sympa pour nous deux."

Je rougissais tellement sa gentillesse me touchais. Si j'avais eu le courage, je l'aurais serré dans mes bras, mais jamais je ne me le serrais permis. Alors pour cacher mon envie et mon stress, je mangeais. Au moins, j'étais rassuré, j'allais dormir cette nuit sur le canapé, et ne plus gêner personne.