Je me dépêchais de m'habiller, avec les vêtements qui me tombaient sous la main. Personne ne m'attendais, je n'avais pas besoin de faire attention, après tout. Je fourrais mon portable dans la poche de mon jean et ouvrit la porte. Après avoir fait trois pas dehors, mon téléphone vibra, signe d'un message. Un numéro inconnu et privé, et un message très bref
"Forêt. Ordinateur."
Tout d'abord étonné par de telles instructions, je décidais de rappeler le numéro. Mais rien, pas de répondeur, et à peine une tonalité. Finalement, n'ayant rien à faire de mieux, je décidais d'aller dans la forêt, pour voir ce fameux ordinateur. Peu être que c'était un faux numéro, où je ne sais quoi, personne ne m'envoyait jamais de messages après tout.
Je trouvais agréable le vent froid et l'ambiance hivernale qui régnait. Le soleil déchirait les nuages sans pour autant les réchauffer, et je m'en sentais tout aussi bien. Trop de chaleur ne m'avait jamais plu. Je traversais les petites ruelles de la ville jusqu'à l'entrée de la petite forêt à la sortie de la place de la gare. Si il y avait eu quelqu'un, je l'aurais tout de suite vu, les bois n'étant pas très denses. Pourtant, adossé à un arbre, un ordinateur portable trônait. Que je reconnus du premier coup d'œil étant donné qu'il s'agissait de celui qu'on m'avait volé.
Je me précipitais pour le récupérer. Je m'assis contre le tronc de l'arbre, l'appareil sur mes genoux. La batterie était chargée à bloc, et rien n'avait de prime abord changé. Connaissant l'informatique du bout des doigts, je me mis à pianoter sur le clavier, pour voir les derniers documents visionnés. Je vis tout de suite mes documents habituels, et pendant une minute, je me dis que rien n'avait changé, quand je remarquais un dossier appelé "8 x 13", que je n'avais moi-même jamais crée.
Une poussée de stress et d'adrénaline m'envahi quand je cliquais sur le fichier. Aucun virus n'apparu, pas de modifications. Un simple dossier de photos. En en ouvrant une, je du me rendre à l'évidence que c'était des photos de moi, et d'un inconnu aux yeux verts émeraudes et aux cheveux rouge feu.
Vert et rouge ? Je fis défiler les photos, qui représentaient des scènes qu'on verrait entre n'importe quels bons amis : cet inconnu et moi qui mangions une glace, cet inconnu et moi en train de nous baigner, cet inconnu et moi en train de jouer à un jeu vidéo… J'avais beau regarder ces images, aucun des moments immortalisés ne me revenaient en mémoire. Je revisionnais les photos une quinzaine de fois, et je décidais d'afficher les fichiers cachés, au cas ou. Une seule et unique image apparu à la suite de l'opération. J'hésitais une seconde avant de cliquer, et l'image apparue, nette sur l'écran.
Lui et moi, ensanglantés, chacun maniant une arme, dans un tourbillon de feu, la colère se lisant sur son visage comme sur le mien. C'est quand je vis nettement la scène que j'eus une révélation, et que la voix me parla une fois encore.
"Tu me manqueras, à moi."
Ce moment là, je m'en souvenais très bien. Nous nous étions battus, et j'avais gagné contre lui. Par la suite, je lui avais dis que je l'attendrais. Sa réponse, avant de disparaître dans le néant, fut un "Imbécile… C'est toi qui va renaître, pas moi…"
T'attendre je veux bien, mais où et quand ? Qui es tu ?
"Roxas, c'est moi…"
Toi, oui je sais… Il fallait absolument que je découvre qui il était, sans ça, j'allais devenir fou d'obsession. Je rentrais chez moi, mon ordinateur sous le bras, avec la seule envie de savoir ce qui se passait ces temps si.
De retour dans ma maison, plus froide que jamais, je montais le chauffage et rangeais mon ordinateur, mieux que la dernière fois. Mais je me sentais enfermé et je n'avais pas du tout envie de rester dans cette baraque cinq fois trop grande pour moi. Je ressortais donc, décidé à aller faire un tour dans la ville, à la recherche d'indices. Je voulais tout d'abord faire tirer toutes les photos du dossier 8 x 13. D'ailleurs je me demandais pourquoi ce nom. En me rendant dans le centre ville, je passais sur la place des fêtes, où la scène du tournoi de Struggle allait avoir lieu.
Je montais sur la scène, nostalgique, d'une raison qui m'était inconnue, car je n'avais jamais participé à ce tournoi. Avec tous les évènements qui arrivaient ces temps si, je ne m'étonnais plus de rien, et ne rien savoir était rassurant quelque part. Au milieu de la scène, une légère trace de brûlure fonçait le sol. Je l'effleurais du bout de mes mains, et ma cicatrice s'enflamma de nouveau, cuisant encore plus ma peau déjà calcinée. Je glissais ma main froide sur mon épaule, et malgré la chaleur insoutenable que je ressentais, ma peau était intacte. Le froid apaisa le brasier, et je pus me relever.
J'entendis un bruit d'applaudissements. En levant la tête, mes yeux se brouillèrent, et une vision m'apparu. Un homme encapuchonné dans un grand manteau noir m'applaudissait. Je ne pouvais rien distinguer de son visage, mais j'avais les détails de sa taille et de ses bras, la longue étoffe sombre moulant certaines parties de son corps. Je vis que l'homme était très mince, avait une taille très fine, et des bras aussi émaciés que le reste de son corps, bien que musculeux.
Il fit un pas, et je reconnus immédiatement sa voix, tandis que ses délicates mains gantées de noir se levaient pour défaire son capuchon.
"Allons Roxas, tu ne te rappelle vraiment pas ? C'est moi, A…"
Je chutais durement contre l'estrade, ma vision s'interrompant avec le choc. Ton prénom commence donc par un A ? C'était très frustrant de ne pas se rappeler, avec tant d'indices. Les images en tête, je donnais les images au photographe, et retournais dans la forêt, où je serais au calme pour réfléchir.
Dans le bois frais et humide, je me sentais à l'abri. Je repérais un arbre aux branches basses et je commençais à l'escalader. A mi-hauteur, je m'arrêtais, et une demi-seconde avant d'entendre le sinistre grincement de la branche qui cédait à mon poids, j'entendis crier dans ma tête.
" Roxas, attention ! "
Je me rattrapais à la branche au-dessus de moi à la seconde critique. "Merci, A…" Je lui devais sûrement la vie, ou peu être une jambe cassée. Je m'asseyais sur une branche plus près du sol, et perdu dans mes pensées, je revoyais le corps de A, et j'entendais sa voix. Je devenais obsédé par lui, sans le connaître, et sans l'avoir vu véritablement. Était-ce lui que je voyais avec moi sur les photos ? Était ce sa voix douce qui me parlait ? Qui était il ?
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