Disclaimer: Le monde d'Harry Potter ainsi que ses personnages appartiennent à J.K. Rowling, aux divers éditeurs et à Warner Bros Inc. Cette fiction est écrite à but purement non lucratif, et en aucun cas avec une intention de violation de copyright.

Attention: Le contenu de cette fiction est susceptible de heurter la sensibilité des plus jeunes. Merci de vous en référer au Rating, qui est là pour une bonne raison. Cette fiction traite d'une relation entre deux femmes. Si ce n'est pas votre tasse de thé, merci de passer votre chemin.

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La Liberté des Rêveurs

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La locomotive poussa un sifflement désespéré et cracha un nuage de fumée opaque. Les voyageurs s'empressèrent de descendre du train. Bientôt, ne resta plus sur le quai qu'une jeune fille.

Immobile, ses bagages à la main. Les yeux perdus sur un horizon invisible. Des yeux d'un brun chaud, les cheveux courts d'un blond doré. Les longues mains aux doigts trop fins, serrées sur la poignée de la lourde valise.

Elle était pâle, le bord de ses yeux rougis, comme par des nuits d'insomnies et de larmes.

« Gabrielle ? »

La jeune fille sursauta, regarda autour d'elle.

« Gabrielle Delacour ? » La voix était douce.

Elle fit face à la jeune femme qui lui parlait, et retint un hoquet de surprise. Tout le monde lui avait parlé de Luna Lovegood avant qu'elle n'arrive en Angleterre. Tout le monde avait donné son avis. Fleur lui avait dit que c'était une « originale et une espèce d'ermite». Toujours prompte au jugement, Fleur. Harry et Ginny l'avaient rassurée, lui avaient écrit dans leur lettre : « Elle est spéciale, mais elle est adorable. Tout va bien se passer. »

Lorsque Fleur avait demandé à sa directrice de thèse en France si elle ne pouvait pas lui trouver quelqu'un d'autre, celle-ci l'avait toisé d'un regard sévère. « C'est la meilleure. » avait-elle simplement dit.

Alors Gabrielle avait préparé ses bagages, avait serré ses amis dans ses bras et avait quitté Paris, la gorge nouée et les larmes au bord des yeux, elle avait quitté sa vie de sorcière Parisienne dans le vent pour aller s'enterrer entre les collines du Somerset pour six mois. Elle avait refusé de prendre un Portoloin, lui préférant le train, laissant défiler devant ses yeux le ciel gris et la pluie qui tombait sans interruption depuis qu'elle était arrivée en Angleterre.

Tout le monde lui avait parlé de Luna Lovegood, oui. Mais personne ne lui avait dit qu'elle était belle. Pas dans le sens ou elle, Gabrielle, était belle. Gabrielle avait un beau visage et un corps parfait. Elle le savait. Elle avait du sang Vélane, elle le savait aussi. Mais Gabrielle s'était toujours trouvée quelconque. Lorsqu'elle se regardait dans un miroir, elle observait désespérément les courbes sans défauts de son visage, rêvant de quelque-chose pour en briser l'harmonie, juste un petit peu, pour ne plus être si lisse. Elle s'était coupé les cheveux, elle s'était fait percer l'arcade, mais rien n'y avait fait.

Ce quelque chose qu'elle cherchait dans son reflet, elle venait de le trouver chez Luna. Elle avait un nez un peu trop grand, une poitrine un peu trop plate, des yeux un peu trop gros, des cheveux qui hésitaient entre le blond et le châtain. Mais elle était lumineuse. Son sourire éclairait ses yeux, éclairait son visage et donnait envie de lui sourire en retour. Gabrielle le fit, timidement. Elle n'avait pas souri depuis une semaine.

« Je suis Gabrielle. » Sa voix était enrouée.

« Je suis Luna Lovegood. Tu as tous tes bagages ? »

« Oui M-madame. »

Luna secoua la tête et lâcha un petit rire, comme si Gabrielle venait de lui raconter une plaisanterie particulièrement drôle :

« Appelle-moi Luna. Bien, donne-moi ça. » Elle s'empara de la valise la plus lourde et saisit Gabrielle par le bras : « J'avais prévu de venir en calèche, mais vu le temps qu'il fait, j'ai préféré transplaner. Tu es prête ? »

Gabrielle hocha faiblement la tête et ferma les yeux. La sensation du transplanage la laissa légèrement nauséeuse.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle lâcha un petit cri de surprise. Les murs de la pièce étaient recouverts de branches entrelacées en un savant désordre. En levant la tête, elle crut d'abord que la pièce était à ciel ouvert, avant de ressentir l'aura magique du plafond. Elle sourit. Depuis son enfance, cette magie si délicate l'avait toujours fascinée.

« C'est ta chambre. Ce n'est pas très grand, mais c'est tout ce que j'ai. » Lui dit Luna d'un ton d'excuse.

« Ce sera parfait. »

« Je te laisse t'installer. Lorsque tu auras fini, rejoins-moi dans le séjour » continua la jeune femme en pointant une porte du doigt, « je te ferai visiter. »

Lorsque Gabrielle se retrouva seule, elle se laissa tomber sur le lit d'appoint et laissa libre cours à ses larmes. Elle n'avait jamais quitté la France seule. Elle avait quitté ses amis, sa famille et sa vie, et ce, pour six mois. Son départ avait mis un terme à sa relation avec Théo, son petit ami. Mais, à sa tristesse se mêlait un grand soulagement. Luna n'était pas la sauvage folle que sa sœur lui avait décrit. Elle avait cet air rêveur de poète, de fille de la nature. Gabrielle se promit de ne plus écouter sa sœur.

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Lorsqu'elle entra dans le séjour, Luna était assise à son bureau, une plume à la main, et chantonnait une mélodie décousue. Gênée, Gabrielle s'assit sur le canapé et regarda autour d'elle. Les murs étaient décorés de la même manière que ceux de sa chambre. Le sol était recouvert de parquet, et l'ameublement était spartiate. Bien que le mois d'octobre ne soit à peine entamé, la cheminée était allumée. La maison était comme Luna, songea Gabrielle. Simple et chaleureuse.

« Pourquoi t'intéresses-tu à la Magie Originelle ? »

Gabrielle sursauta. Elle n'avait pas vu Luna se tourner vers elle, trop occupée à étudier la pièce.

« Je, euh…pardon ? »

« La Magie Originelle. C'est un sujet difficile. Presque plus personne ne la pratique, du moins en Occident. Pourquoi t'y intéresses-tu ? » Le ton de Luna était curieux.

Gabrielle se tortilla, gênée.

« En fait…j'ai un peu choisi ça par hasard. En sortant de Beauxbâtons il y a quatre ans, j'avais envie de m'amuser et de profiter de la vie Parisienne. Ma mère tenait absolument à ce que je m'inscrive à l'université. J'ai pris ça…au pi-au hasard, en me disant que je n'avais aucune intention de suivre les cours. Mais j'ai essayé, et je me suis rendue compte que c'était passionnant. Je pensais que c'était une Magie fruste, poussiéreuse, et que c'était pour cela que plus personne ne la pratiquait. Mais je me suis rendue compte qu'elle ouvrait bien plus de possibilités que la Magie Alchimique. Les quatre éléments peuvent être déclinés à l'infini. Et puis, je-» Gabrielle se coupa, consciente de s'être laissée emporter.

Luna la fixait, le même sourire rêveur aux lèvres :

« Je ne m'attendais pas à rencontrer quelqu'un d'aussi passionné. Tu ne seras pas déçue. Le Somerset est la seule région en Angleterre ou cette magie est encore prise au sérieux. Beaucoup de gens la pratiquent. »

« J'aimerais apprendre. Je l'étudie depuis quatre ans, son histoire, sa théorie, mais je -» Gabrielle s'arrêta, se sentant rougir jusqu'à la racine des cheveux : « Je ne suis jamais parvenue à la pratiquer. »

Le sourire de Luna avait disparu, et elle fixa Gabrielle d'un air sérieux :

« La Magie Originelle n'est pas difficile à pratiquer, mais elle nécessite quelque chose que tu n'as sans doute pas eu l'occasion d'acquérir. »

« Je…quoi ? »

« La complicité avec les quatre éléments. Tu dois avoir confiance en eux pour qu'ils te fassent confiance et te laissent les manipuler. Contrairement à la Magie Alchimique, celle que tu pratiques tous les jours, la Magie Originelle n'est pas une relation de force. C'est une relation double, entre ta magie et toi. J'essaierai de t'apprendre, Gabrielle, mais ce sera long et difficile. »

Gabrielle hocha la tête sans savoir quoi répondre. Elle sortit son paquet de cigarettes de sa poche et se leva pour sortir. Elle s'attendait presque à un reproche, un «c'est mauvais pour la santé », un de ces regards accusateur auxquels sa mère et sa sœur l'avaient habituée, mais rien de tout cela ne vint. Luna se contenta de lui sourire et se tourna de nouveau vers son bureau, comprenant que la discussion était terminée.

En contemplant la plaine mouvante sous le vent du Somerset, éclairée par la lumière douce d'un timide rayon de soleil qui perçait les nuages, Gabrielle songea que Luna Lovegood n'était vraiment pas une femme comme les autres.

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à suivre...

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Je suis consciente que les personnages de cette fiction sont peu utilisés dans le fandom, je suis consciente aussi que le yuri attire beaucoup moins de monde que le yaoi ou le het. Je ne m'attends donc pas à attirer énormément de monde avec cette fiction. C'est pourquoi, si vous avez lu ce premier chapitre, j'aimerais que vous me laissiez votre avis en review. Même un petit mot sera vraiment apprécié!

Merci,

Alice