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au 31 Mai 21 :
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Easy as pie.
Par WildShelby
Harry Potter  -  Romance  -  fr
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Chapitre 6 - partie 1

Honte à moi, je suis en retard pour la publication de ce chapitre. On abandonne un peu Harry (pour mieux le retrouver au chapitre prochain) pour partir au bout du monde retrouver Draco. Souvenez-vous, Pansy lui a posé un ultimatum suite à son comportement, eh bien, disons le, de salaud, suite auquel elle avait d'abord décidé de rentrer en Angleterre. Mais ces deux-là ont une relation à la hauteur de leur caractère : orageuse et profonde.

J'espère que vous apprécierez ce chapitre autant que je l'ai aimé, et que j'ai passé un agréable moment à l'écrire (aussi difficile qu'il ait été, en témoigne mon retard de publication). L'histoire devient, à mes yeux, un peu plus complexe, ce qui explique, j'imagine, que tout ne me vienne pas aussi facilement. Aussi, dorénavant, je vous tiendrai au courant sur mon profil des possibles retards de publication (je reste sur des publications hebdomadaires, cependant, c'est mon optimisme !).

Pour la musique, je vous conseille l'OST de Black Sails, qui n'a certes peu à voir avec le chapitre, mais est très inspirante.

À la semaine prochaine.

Shelby.

 

*.*.*.*

Chapitre 6.
Première partie.

Sur le sol en marbre, les talons aiguille de la jeune femme claquaient avec une régularité inquiétante, métronome implacable… Et exaspérant.

Dans le hall de l’hôtel, les clients allaient et venaient, indifférents à cette femme élégante dont le visage trahissait une profonde réflexion. Pansy Parkinson n’avait jamais été de ces personnes dont on devinait l’agitation ou l’inquiétude. En revanche, il était aisé de remarquer qu’elle était plongée dans ses pensées : le monde autour d’elle avait cessé d’exister, seules comptaient les idées qu’elle triait méthodiquement dans un coin de son esprit, échafaudant une stratégie dont même elle considérait qu’elle était trop risquée.

Sublime dans sa robe griffée, perchée sur des talons qui auraient donné le vertige à bien d’autres femmes, elle incarnait une forme de classe impeccable, même s’il eut été malhonnête de la prétendre subtile. D’aucuns l’auraient qualifiée de vulgaire, avec ses formes parfaitement mises en valeur. Elle portait ses vêtements sur-mesure comme une seconde peau, et tant pis si avec ses jambes galbées et les décolletés suggestifs qu’elle portait parfois, avec ses épaules découvertes et ses jupes quelquefois un peu trop courtes elle outrepassait les convenances.

Son visage, qui dans sa jeunesse avait été plutôt quelconque, au mieux, avait gardé une forme de beauté très particulière, peu commune, selon les uns, exotique, selon les autres. Ses lèvres, pleines et au dessin très net, présentaient un arc de cupidon particulièrement marqué, ce qui conférait à son sourire une allure peu commune, un avertissement, même. Ses lèvres étaient à Pansy ce que son nez était à Cléopâtre, outil de charme dont elle usait et abusait sans la moindre gêne, consciente que son sourire pouvait faire fondre le plus réticent des adversaires et glacer l’atmosphère aussi sûrement qu’une nuit d’hiver l’instant d’après. Pourtant, ce jour, c’est son regard qui en disait le plus long, qui trahissait le plus son état d’esprit.

Les prochains instants seraient décisifs. La jeune femme craintive, hésitante et facilement manipulable qu’elle avait été et reléguée dans un placard de la honte quelque part dans son esprit semblait avoir laissé des séquelles ; elle leva ses mains, observant leur tremblement. Elle n’avait pas peur. Elle était terrorisée.

Terrorisée à l’idée de tout perdre, terrorisée à l’idée de réaliser qu’elle avait peut-être même déjà tout perdu.

Elle était terrorisée de la réaction qu’aurait Draco, du regard qu’il porterait sur elle. Terrorisée qu’il se comporte comme son patron, ce qu’il était, plutôt que comme son ami, ce qu’il était supposé être également. Terrorisée que face à cet homme qu’elle aimait profondément, beaucoup trop, la jeune fille timide au béguin sournois avale la femme forte et détruise des années de travail sur elle-même, des années passées à se prouver qu’elle était capable, qu’elle était impitoyable, qu’elle pouvait mordre, griffer, convaincre et vaincre sans avertissement.

Pour le sport, pour les affaires. Pour le plaisir.

Pansy Parkinson n’était pourtant pas femme à avoir peur. Des années durant, elle s’était plu à penser ainsi, à se rassurer avant chaque épreuve, avant chaque difficulté, et elle avait affronté chaque étape de sa vie avec la même détermination.

À présent, elle découvrait que si la peur ne lui était pas étrangère, elle n’avait pas la trouille fuyarde pour autant. La couardise n’avait jamais fait partie des valeurs qu’elle défendait, et si Draco avait parfois tendance à serpenter pour éviter des confrontations qu’il jugeait particulièrement ennuyeuses, Pansy bouillonnait d’impatience : le confronter était devenu un besoin. En totale contradiction avec sa peur, évidemment, mais plus l’échéance approchait, plus elle comprenait qu’elle ne serait tranquille que lorsqu’elle aurait mis des mots sur ses sentiments, sur la cruauté de ce que Draco lui avait infligé. En l’humiliant comme il l’avait fait, en la niant de cette façon devant leur contact, il avait décrédibilisé son travail, son sérieux, son importance dans l’entreprise Malfoy, à la fois envers le client, mais également envers elle-même.

Après être partie de l’exposition de Cairns, où elle avait planté Draco, Pansy avait rejoint leur hôtel, et avait préparé ses affaires. Disparaître était la meilleure chose à faire, la seule option envisageable. Elle devait quitter l’Australie, rentrer chez elle, à Londres, et mettre au point une vengeance à la hauteur de la trahison de son supposé ami.

Tu parles !

Draco l’avait ridiculisée, l’avait faite passer pour une vulgaire assistante à peine capable de filtrer les appels. Elle sentait encore la chaleur de l’humiliation le long de son épine dorsale, ses orteils qui s’étaient crispés, sa nuque qu’un frisson avait traversée, alors que Malfoy débitait son speech ridicule et méprisant.

En route vers l’aéroport, droite et fière à l’arrière d’un taxi, Pansy avait subitement changé d’avis et demandé au chauffeur de faire demi-tour. De toute sa vie, elle n’avait abandonné que la certitude qu’un jour Draco pourrait l’aimer comme elle l’aimait alors ; ça avait été sa meilleure décision, et chaque jour, malgré les battements parfois un peu erratiques de son cœur lorsqu’elle s’y attendait le moins, elle se remerciait d’avoir su mettre de côté ses sentiments amoureux, car cela lui avait permis d’atteindre une forme de développement personnel et de réussite professionnelle alors inespérée.

La jeune femme s’était installée dans un autre hôtel, avait pris du temps pour elle, réfléchi à ce qu’elle dirait à Draco, murissant une décision qu’elle ne regretterait pas ; ça n’était pas dans sa nature. Pendant qu’on la massait, qu’on la coiffait, qu’on l’épilait, la recouvrait de savon noir puis qu’on raclait sa peau, pendant qu’on l’invitait à s’immerger dans un bain de boue malodorante, pendant qu’on s’occupait de ses mains, de ses pieds, des peaux mortes de ses talons, gommait son visage, ses jambes, son dos, ses fesses, son cerveau n’avait eu de cesse de mouliner, de chercher les mots, les idées, les propositions qu’elle ferait ensuite à Draco.

Quand on lui servait un cocktail, un petit déjeuner, un déjeuner, un diner ou un encas, quand elle visitait, faisait du lèche vitrine, explorait la ville, découvrait les recoins les plus charmants et les bâtiments les plus improbables, qu’elle se familiarisait avec la culture australienne, qu’elle dévorait musée sur musée, exposition sur exposition, galerie après galerie, son esprit n’avait jamais de détente, jamais de repos, car si tourner le dos à Draco avait été une décision indispensable, la situation qui en découlait n’était ni confortable, ni souhaitable.

Elle ne voulait perdre ni son ami, ni son travail. Elle ne pouvait renoncer ni à son affection, ni à sa confiance, ni à son respect, pas plus qu’elle ne pouvait abandonner la carrière qu’elle s’était acharnée à construire. Pour cela, elle se détestait, se morigénait constamment de dépendre d’un homme qui, s’il n’était pas incapable de ressentir, ne prenait guère la peine de communiquer sur ses émotions. Son esprit était fermé, et si Pansy savait qu’elle comptait parmi les rares personnes à y avoir un tant soit peu accès, avec Blaise et Narcissa Malfoy, sa mère, cela ne suffisait pas. Cela ne suffisait plus, pas alors qu’elle se battait bec et ongles pour qu’il remarque ses efforts.

Son arrivée à Perth, quelques heures plus tôt, avait ajouté en réalité à sa situation. Après avoir tourné les talons, elle allait convaincre Draco de lui redonner une chance. Mieux encore, elle lui ferait comprendre qu’à compter de ce jour, elle travaillerait pour elle-même en priorité.

Pansy ne le supplierait pas, elle ne s’agenouillerait pas à ses pieds pour le convaincre de la pardonner, elle ne serait pas contrite. Elle ne serait pas désolée, elle ne serait pas faible, elle ne serait pas, elle ne serait plus la jeune femme amoureuse qu’elle avait été.  Cet homme qui lui serait à jamais inaccessible.

Qu’il soit beau comme une statue grecque, qu’il soit intelligent, qu’il possède un humour mordant, pince-sans-rire, qu’il sache la faire rire et qu’il rit à ses propres traits d’humour, qu’il aime l’art autant qu’elle, qu’il voit le monde comme une contrée étrangère à envahir, comme une partie d’échec à livrer sans pitié, qu’il soit ambitieux et qu’il ait les plus beaux yeux qui lui avaient été donné de voir ne suffisait plus à justifier qu’elle s’oublie à son profit.

Non. Dès à présent, elle lutterait pour elle-même.

Elle serait un gladiateur, une guerrière, elle serait aussi belliqueuse que nécessaire, armée jusqu’aux dents de son intelligence, de sa culture, de son opiniâtreté, maligne et stratège chaque fois que cela serait nécessaire. Elle serait convaincante, elle serait la femme décidée et impitoyable qu’elle avait dû être, à chaque étape, à chaque jour de sa carrière.

Pansy avait abattu chaque obstacle qui s’était dressé devant elle.

Elle abattrait le suivant. Y compris s’il s’appelait Draco Malfoy.

 

*.*.*.*

 

— J’ai besoin que tu prennes une décision, Draco. Et j’ai besoin que tu la prennes maintenant.

Draco retira ses lunettes de soleil d’un geste fluide. Il avait roulé le bas des manches de sa chemise sur ses avant-bras, lui conférant une allure plus détendue qu’à l’accoutumée. À ses côtés, Pansy affichait un petit sourire conquérant. Rien dans leur attitude n’aurait pu trahir la crispation pourtant palpable qui perdurait entre eux après leur discussion de la semaine précédente, si ce n’est peut-être la pointe de satisfaction dans le sourire inhabituellement large de Pansy. Malfoy, lui, était égal à lui-même. Fier, altier.

Le building dans lequel ils venaient d’entrer était le plus prestigieux dans lequel on les avait conviés depuis leur arrivée en Australie. Si le climat était resté une énigme aux yeux du blond, bien que moins incommodé par la chaleur qu’il ne l’avait été dans un premier temps, leurs affaires avaient pris un tour de bien meilleur augure. Les lieux en étaient une preuve plus que parlante : tout ici respirait le luxe, le raffinement, le business élevé au rang d’art dramatique, la glorification de la réussite et du pouvoir. Dans l’immense lobby, à distance raisonnable des portiques de sécurité que gardaient une équipe presque trop nombreuse d’agents de sécurité en costume de marque, une fontaine non moins immense semblait être la pièce maîtresse des lieux, la clé de voute d’un lieu construit autour et en fonction d’elle. La verdure, présente et mise en valeur dans le moindre recoin, accentuait une ambiance futuriste et axée sur la nature, l’écologie, la symbiose avec la terre. Rien à voir avec les lieux feutrés, intimistes et parfois étouffants dans lesquels la plupart des collectionneurs européens de la connaissance de Draco aimaient se vautrer, et c’était particulièrement saisissant. Agréable, même.

Respectant les consignes, Pansy avait passé autour de son cou le cordon d’identification, au bout duquel pendouillait une carte indiquant son nom, prénom, une photo et les raisons de sa venue. Draco, lui, avait ignoré les consignes des agents de sécurité et glissé le cordon dans sa poche, fidèle à lui-même.

Ils n’attendirent qu’un court instant, car à peine avaient-ils passé les habituels portiques de sécurité que déjà une femme dont l’allure détonait avec les lieux s’approchait d’eux d’un pas vif, un immense sourire plaqué sur le visage. Ses cheveux longs, blonds, étaient agrémentés ici et là de mèches bleues, et ses lèvres, dont il était aisé de deviner qu’elles étaient faites pour sourire, étaient peintes d’un rouge foncé qui contrastait agréablement avec la pâleur de sa peau. Du reste, elle était habillée avec élégance, et presque avec sobriété, offrant un contraste saisissant qui, Pansy y aurait mis sa main à couper, ne pouvait qu’attirer l’attention sur elle.

— Mr Malfoy ? Mrs Parkinson ? demanda-t-elle vivement en leur serrant la main tour à tour.

Sa poigne était ferme, chaude et aussi énergique que toute sa personne. Sa silhouette généreuse, gironde, même, n’enlevait en rien à la beauté qu’elle dégageait, à cette aura pleine de joie de vivre que son comportement trahissait au moindre de ses gestes.

— Je suis Valentine, l’assistante de Mr Capet, expliqua-t-elle tout en leur faisant signe de la suivre. Philippe n’est pas encore arrivé, mais le temps de vous servir un café, ou un thé, d’ailleurs, poursuivit-elle avec un regard entendu pour Pansy, qui ne put retenir son sourire, il devrait être là. Il est en réunion, et vous savez comment sont les actionnaires, à toujours poser des questions qui ne sont pas sur l’ordre du jour, à demander une quantité effarante de détails… Philippe adore ça, il adore les sécher, vous verriez ça, c’est un vrai spectacle. Moi, j’aime beaucoup moins, parce que qui se tape la retranscription et le compte-rendu ? Moi, évidemment, ajouta-t-elle se roulant des yeux à l’attention de Draco, qui se contenta d’un hochement de tête à peine perceptible.

Elle les invita à entrer dans un immense ascenseur, dont l’une des parois donne sur l’extérieur du building. À mesure qu’ils gravissent les étages, la ville se dévoilait, immense et magnifique, encerclée par le désert, impressionnante, si différente de ce que connaissent Draco et Pansy que c’en était dépaysant, voyage au-delà du monde lui-même.

Un salon de réception jouxtait le bureau de Phillipe Capet. De salon, il n’avait en vérité que le nom, à des années-lumière des salons et boudoirs typiquement anglais auxquels les britanniques étaient habitués. Loin des atmosphères élégantes, parfois surchargées, si chaleureuses qu’elles en devenaient étouffantes, des parquets anciens et des moulures, des lourds rideaux et des atmosphères parfois décalées dignes des grandes années de la pop anglaise, des Sex Pistols, de Blur et des fêtards invétérés qui côtoyaient les élites bourgeoises. Le sol de béton ciré, les interminables baies vitrées, les meubles minimalistes donnaient à la salle une atmosphère presque froide, quoi que très lumineuse. Pourtant, les immenses tapis, épais et de couleurs et tailles différentes, cassaient cet effet. Certains, blancs cassés, aux boucles épaisses et douces dans lesquelles les pieds s’enfonçaient confortablement, invitaient au repos, aux siestes interminables, au repos assumé après une longue réunion, aux verres de whisky à la fin d’une journée harassante, aux étreintes passionnées, aux virées en dehors du temps et de l’espace, aux…

Draco pinça les lèvres, chassant ces pensées qui n’avaient pas lieu d’être à ce moment précis. Imaginer Potter nu sur ces tapis était certes plus qu’agréable, tentant, même, mais considérant les kilomètres qui les séparaient et l’absence de réponse du chef à ses messages depuis la semaine précédente, il valait mieux s’épargner une frustration inutile. Non pas qu’il fut véritablement frustré, par ailleurs…. Les Australiens, avec leur teint hâlé et leurs muscles sans subtilité offraient d’agréables échappées, quoi qu’un peu fades et prévisibles. Rien à voir avec les anglais. Rien à voir avec Pot…

— Sucre ? Crème ? Citron ? lui demanda Valentine, l’interrompant dans ses pensées alors qu’elle déposait un café devant Pansy.

Draco cligna des paupières, avant de refuser, d’un geste de la main, les propositions de l’assistante.

La jeune femme, dont le sourire restait enthousiaste, ne se formalisa pas, et s’installa dans l’un des deux profonds fauteuils face à Draco et Pansy.

— Que savez-vous de la fondation Capet, exactement ? demanda Valentine, entrant très directement dans le vif du sujet.

Draco et Pansy échangèrent un regard. Que Valentine abandonne les banalités d’usage aussi rapidement avait de quoi étonner.

— C’est une fondation qui aide les familles autochtones à se scolariser, commença Pansy avec prudence, sa taille de café entre les mains.

— Je pense que nous devrions attendre Philippe, la coupa Draco froidement.

Valentine leva les yeux vers lui, et pencha sa tête de côté. Dans cette position, elle ressemblait à une gamine, mais l’illusion ne passait pas : elle était bien plus que cela.

— Bien sûr, je suis toujours trop pressée, quand il s’agit de faire affaires. Voyez-vous, Philippe est en discussions avec plusieurs galeristes européens et américains, ainsi qu’un asiatique.

— Il me semblait pourtant qu’il ne souhaitait collaborer qu’avec une seule galerie, releva Pansy, un léger sourire aux lèvres.

— C’est le cas. Mais il souhaite signer avec des personnes sur qui il pourra compter sur le long terme.

— Vous avez donc pensé que nous faire passer un entretien d’embauche serait judicieux, répliqua Draco sans paraitre surpris.

— Je n’aurais pas dit cela de cette façon, à vrai dire, nuança Valentine, avant de porter un petit bâton de bois enrobé de cristaux de sucre à sa bouche.

— Ce ne sont pas des sucettes, Valentine, tu le sais. C’est fait pour faire fondre le café.

La jeune femme se tourna vers la direction d’où provenait la voix. Dans l’encadrement de la porte, appuyé contre le chambranle, les bras croisés sur le torse, l’homme semblait particulièrement amusé par la situation.

— Philippe ! s’exclama Valentine en se redressant, se dirigeant vers lui, sans pour autant lâcher le bâtonnet de bois.

L’homme fit quelques pas en leur direction. Grands, quasiment autant que Draco, il avait une silhouette un peu plus large également que celle du blond. Bien que brun, portant des cheveux légèrement bouclés en contraste avec les coupes blondes des surfeurs que les anglais croisaient un peu partout depuis leur arrivée en Australie, sa peau tannée par le soleil ne trompait pas. Cet homme était habitué au grand air.

— Veuillez m’excuser, poursuivi le brun en tendant sa main à Pansy, puis à Draco.

Sa poigne était ferme, et son regard franc ; il n’avait aucune gêne perceptible à regarder ses interlocuteurs dans les yeux. Draco esquissa un sourire amusé. Même sans le connaître, cet homme semblait intéressant, et c’était le seul, parmi les potentiels clients qu’il avait rencontrés au cours des derniers jours, à propos duquel il était en mesure d’affirmer qu’il prendrait du plaisir à échanger avec lui.

— Le problème des entreprises du bâtiment et de l’immobilier, comme Capet Real Estate, c’est que tout ne se passe pas toujours comme prévu. Nous tenons à nous déplacer en personne dès que cela est nécessaire, mon père et son père avant lui le faisaient déjà… C’est agréable pour nos clients comme pour nos investisseurs, mais cela implique une certaine… Flexibilité dans nos plannings, poursuivit-il en s’asseyant à son tour, précédé de peu par Draco.

Valentine déposa devant lui un large verre rempli d’un étrange liquide vert épais, que Draco associa immédiatement à ces affreux smoothies dont se gavaient les sportifs anglais, même si selon lui, cela ressemblait plus à un quelconque fluide corporel nauséabonde, ou à une forme de vase malodorante. Pour sa part, le thé était la seule boisson qui, en dehors de la bière et du vin, qui vaille la peine que l’on sorte un verre.

— Comme Valentine était sur le point de vous l’expliquer, Capet Real Estate s’est investie depuis de nombreuses années dans le domaine associatif. Nous sommes d’origine française, voyez-vous, mais dès que nous sommes arrivés en Australie, il y a de cela près de cinq générations, nous avons eu à cœur de travailler avec et pour les autochtones plutôt que contre eux. La fondation Capet n’est que la suite logique de cet engagement éthique et équitable qui est le nôtre, et aujourd’hui, nous avons décidé de vendre certaines de nos œuvres d’art.

— En quoi est-ce une nouveauté ? demanda Draco de sa voix trainante, son accent anglais ressortant bien plus qu’à l’accoutumée. 

— Habituellement, nous vendons ces œuvres en Australie, voire en Océanie. L’acheteur le plus éloigné que nous ayons eu jusqu’à présent était japonais. Mais nous souhaitons encourager la philanthropie à travers le monde, c’est pourquoi nous sommes à la recherche d’associés sur qui nous pourrons compter pour trouver les meilleurs acheteurs, y compris de l’autre côté du globe.

— Vous parlez d’associés, mais votre fondation n’est pas lucrative, n’est-ce pas ? demanda Pansy.

— C’est exact, acquiesça Philippe.

— Donc, vous attendez de nous que nous exposions ces œuvres dans notre galerie, à Londres, et que nous les vendions pour vous sans rien toucher d’autre qu’un remboursement de nos frais, c’est exact ? 

— En vérité, non. Nous vous proposons d’exposer les peintures et les sculptures dans votre galerie. Il n’y a pas de remboursements de frais, la corrigea Philippe, dans un sourire qui dévoilait une quantité de dents presque trop importante. 

Draco fronça les sourcils, et se redressa, prêt à prendre la parole. Pansy lui lança un regard, et poursuivit.

— Mr Capet, quelle partie de la définition de « associés » n’est pas claire pour vous ? 

Capet laissa échapper un petit rire. Valentine, à ses côtés, buvait ses paroles sans retenue. 

— Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Mrs Parkinson. La Galerie Malfoy est en train, depuis votre arrivée en Australie, de se faire une réputation… Disons plus que passable. Voyez-vous, je sais que les manières anglaises sont très codifiées, et je ne doute pas que vous êtes tout à fait dans votre élément de votre côté de l’hémisphère, mais ici… Eh bien, vous détonnez. Ici aussi, les codes sont très clairs, et le bouche à oreille très efficace. Après vos coups d’éclat à Cairns, j’ai bien peur que la suite du voyage ne soit compromise. Oh, vous aurez des rendez-vous, évidemment, poursuivit-il sans se départir de son sourire ni de son enthousiasme, mais ils n’aboutiront pas. Les australiens sont des personnes très polies, très conviviables, très souriantes. C’est le bronzage qui fait cet effet. Le milieu de l’art est minuscule, et nous nous connaissons tous. 

Draco haussa son sourcil plus haut encore que précédemment, mais ne broncha pas. Les termes de son accord avec Pansy étaient clairs : elle lui prouvait qu’elle était capable de conclure ce contrat de façon avantageuse, et il acceptait, pour la suite, de la laisser gérer ses propres dossiers. Il n’avait guère pu refuser : cela pourrait multiplier par deux, au minimum, le nombre de clients qu’ils seraient en mesure de satisfaire, et donc leur chiffre d’affaire. Sans oublier leur renommée. 

Pansy secoua légèrement la tête, et ses boucles cascadèrent sur ses épaules. Son visage ne trahissait rien de plus qu’un calme olympien, mais son regard, lui, s’était durci, appuyant le sourire de ses lèvres dont il aurait été aisé d’affirmer qu’il était à présent carnassier. 

— Nous faites-vous du chantage, Mr Capet ? Ce n’est pas ce que dit la rumeur vous concernant… De notre côté du globe aussi, les gens parlent. 

— Il ne s’agit pas de chantage, détrompez-vous, mais de vous montrer qu’il n’y a pas que de l’argent à gagner dans cette affaire. 

— C’est là que vous faites erreur. Tout est question d’argent. De l’argent pour vous, parce si nous vendons une œuvre, je peux vous assurer que c’est au prix fort, et que les enchères peuvent monter très haut, et de l’argent pour nous, parce que si nous parvenons à faire plus de bénéfices que vous ne l’aviez prévu sur vos œuvres, il est logique que nous touchions une commission en conséquence.

Pansy posa sa tasse sur la table basse et, du bout des doigts, frotta une poussière invisible sur sa robe.

— Nous ne sommes pas ici pour nous faire des amis, Mr. Capet. Nous sommes venus pour faire des affaires, agrandir notre réseau et proposer nos services à une clientèle différente et dont les recherches sont potentiellement différentes de ce que nous recherchons. Cependant, notre objectif principal est déjà rempli, le reste, vous compris, n’est que du bonus. Nous ne courrons pas après les gens, Mr. Capet, ils nous réclament. Jamais l’inverse. 

Philippe eut un sourire indulgent. 

— J’imagine que vous faites allusion à Mr. Beaumont, n’est-ce pas ? 

Pansy posa les mains à plat sur ses cuisses. 

— C’est tout à fait exact. 

— Mr. Beaumont est l’une de mes connaissances, avoua Philippe en se levant. 

Il se dirigea vers ce qui devait être un meuble bar, duquel il sortit une bouteille de cristal, et des verres, tout en continuant à parler. 

— Sa fascination pour le peintre Murillo fait l’objet d’une petite moquerie récurrente dans notre cercle. Ce n’était un peintre ni très connu, ni très intéressant, si ce n’est pour son grand front et son nez aquilin. Je ne pense pas avoir besoin de vous expliquer que parfois, il se noue des penchants, des passions, même, pour des artistes et leurs œuvres… C’est comme… Tomber amoureux, je suppose. 

Il déposa un verre devant Pansy, et un autre devant Draco, qui jeta un regard dédaigneux au breuvage ambré.

— Bref, il est passionné, et le mot est faible. Ces peintures sont devenues une obsession, il en parle constamment, fouille le net de fond en combles, depuis des années, raconta Philippe avec, au coin des yeux, une pointe d’attendrissement. Mais, Mrs Parkinson, Mr. Beaumont est quelqu’un de profondément attaché à nos traditions, et il attache une importance que vous n’imaginez même pas au respect, à la convivialité.

Le jeune homme brun s’assit de nouveau, avec un sourire pour Valentine, qui hocha la tête et poursuivit.

— Comme Mr. Capet vient de vous le dire, les passionnés d’art, les collectionneurs, tels que nous le sommes, tel que Mr. Beaumont, forment un cercle restreint. Ce sont de grandes familles qui, depuis toujours, ou presque, sont liées par une grande amitié, et ont pour habitude de considérer que le réseau des uns doit bénéficier aux autres. Considérez cela comme une loyauté à toute épreuve, y compris du profit, de l’appât du gain. Aussi, lorsque Mr. Beaumont a annoncé qu’il souhaitait vous rencontrer pour vous confier cette mission, nous avons tous vu l’opportunité de faire affaire avec vous.

— Cela ressemblait peu ou prou à un jackpot pour vous, renchérit Philippe.

— Le nom Malfoy est connu dans le monde entier, ajouta Valentine en se tournant ostensiblement vers Draco. Vous êtes cette famille célèbre de collectionneurs d’art, votre père est un riche industriel invité dans tous les salons de tous les Lord anglais les plus influents, vous avez l’oreille du premier ministre et vos entrées dans les salons les plus privés des grandes capitales européennes, ce dont vous profitez sans aucune gêne si cela peut vous permettre de trouver la trace des œuvres que l’on vous commande. 

— Vous avez fait vos devoirs. Cinq points pour les australiens, lâcha Draco, railleur. 

— Ne soyez pas plus désagréable que nécessaire, Mr. Malfoy, le tança Valentine, bien plus froide qu’elle n’avait laissé soupçonné entre capable.

— Alors arrêtez de me raconter votre vie, répliqua Draco. 

— Nous avons compris où vous voulez en venir, poursuivit Pansy avant que Draco ait eu le temps d’ajouter un mot de plus. 

L’anglaise posa une main sur le poignet de Draco. Le geste parut probablement tendre, calmant, aux yeux des australiens face à eux, mais c’était un avertissement : c’était à elle de gérer, et le fait que la situation ne soit pas celle qu’ils avaient anticipée n’y changeait rien. 

— Alors vous ne verrez pas de problème à ce que je poursuive, insista Valentine. 

Son sourire s’était évanoui, et son regard était plus froid encore que celui de Pansy. Cette femme était déterminée, et même en se départant de son enthousiasme, elle ne semblait impressionnée ni par Draco, ni par Pansy. 

— Comme je le disais, nous avons eu vent de vos quelques aventures australiennes, y compris de la façon dont vous avez considéré, encore que méprisé serait le mot juste, l’installation extérieure de l’un de nos amis. 

Draco leva les yeux au ciel, mais s’abstint de tout commentaire. Qu’y pouvait-il, lui, si les australiens étaient bien plus susceptibles qu’il ne l’avait imaginé dans un premier temps ?

— La qualité de cette organisation n’est pas en question, bien entendu, mais vous avez égratigné quelques sensibilités en vous comportant comme vous l’avez fait.

— Si vous imaginez que nous allons changer d’avis sur cette exposition.... 

— Nous n’imaginons rien de tel.

— Tant mieux, car nos décisions artistiques sont irrévocables. 

— Vos décisions, ou celles de Mr. Malfoy ?

Pansy laissa échapper un nouveau rire. Son sourire s’élargit, tout à fait charmant, et elle avala une longue gorgée de whisky avant de rire de nouveau, cette fois avec plus de conviction. 

— Valentine, vous êtes charmante, réellement. Mais nous ne sommes pas ici pour jouer au papa et à la maman, alors n’espérez pas que je dise noir si Draco dit blanc, ou que Draco dise blanc si je dis noir. Les décisions de Draco sont les miennes, et Draco me respecte suffisamment pour se fier à mes décisions.  

Intérieurement, elle croisa les doigts pour que Draco ne la contredise pas. Leur conflit était encore trop récent, et il était tout à fait capable de mal réagir… Juste par esprit de contradiction. Mais il se tut, se contentant d’adresser une moue amusée à Valentine, qui se ratatina quelque peu sur sa chaise, avant de se reprendre. 

— Cela n’est de toute façon pas la teneur de notre proposition. À l’heure qu’il est, ni les Capet, ni les Beaumont, ni l’ensemble du cercle n’a jamais accepté d’être traité comme vous l’avez fait. 

— Il y’a une première fois à tout, cingla Pansy, provocante. 

— Certes. Nous avons pensé qu’il serait judicieux, en retour de cette première fois de vous en proposer une à votre tour. Un échange de bons procédés, un retour de bâton, appelez cela comme vous le souhaitez. 

Valentine se tourna vers Draco, dont le bout des doigts, fins, longs et pâles, tapotait dans un rythme agaçant le bord de son fauteuil. Il ne lui adressa pas un regard, concentré sur Philippe. Ce dernier reprit la parole.

— Faisons court : vous avez accepté de travailler pour Beaumont, mais étant donné la nature de l’injure que vous avez faite à notre connaissance commune, en l’humiliant et en le gourmandant comme un enfant de la dernière pluie, l’offre de Beaumont ne tient plus qu’à une condition.

— Que nous acceptions de vendre vos œuvres sans faire le moindre profit, devina Pansy.

— C’est un juste retour des choses. Vous gagnez un contrat juteux, qui vous permettra de vous adonner à ce qui vous passionne réellement, et vous regagnez les faveurs des collectionneurs australiens mais également du monde associatif. Vous n’êtes pas sans savoir que de nombreux collectionneurs sont également des philanthropes, et que cela ne pourrait qu’être bénéfique à votre petite galerie.

— C’est absolument hors de question. Nous ne cèderons pas au chantage, siffla Pansy.

— Alors vous devrez rentrer chez vous les mains vides, après avoir investi des dizaines de milliers de livres pour ce voyage. 

— Si nous rentrons les mains vides, vous n’aurez ni la possibilité de vendre vos œuvres pour votre fondation, ni celle de retrouver les peintures de Murillo. Vous vous pensez influents, mais vous l’avez souligné vous-même : les Malfoy sont connus dans toute l’Angleterre, dans toute l’Europe, et aucun galériste digne de ce nom n’acceptera d’exposer vos œuvres sans toucher un rond. Ajoutons à cela le fait que ma propre famille est influente aux Etats-Unis, et qu’aucun chasseur n’acceptera de partir à la recherche d’œuvres si Draco met une option sur celles-ci, par peur des conséquences, et vous êtes coincés. 

Pansy avala une gorgée de whisky, puis posa le verre et se leva. Draco fit de même, et réajusta ses lunettes de soleil sur son nez, prêt à partir.

— C’était très amusant, mais nous allons partir. Les anglais ne sont peut-être pas les individus les plus agréables, et j’ai le regret de vous informer que vous êtes tombés sur deux des spécimens les plus fidèles au stéréotype, mais nous sommes également obstinés et possédons un esprit de contradiction comme vous en verrez bien peu. Merci pour cette distraction. Comme je vous l’ai dit, c’était charmant.

La jeune femme s’empara de son sac, et se dirigea vers la sortie, Draco sur les talons. Ils étaient sur le point de passer la porte lorsque la voix de Philippe retentit dans leur dos.

— Attendez. Dites-moi quelles sont vos conditions.

Pansy se tourna à demi vers lui.

— Vous rendez-vous compte que vous n’êtes plus en mesure de négocier ?

— Quelles sont vos conditions ? 

— Nous acceptons votre offre. Nous trouverons les tableaux de Murillo, mais nous majorons le prix de nos recherches de 30% par rapport à ce que nous avions convenu. À cela, nous ajouterons la possibilité de voyager en classe affaires, tous frais payés, et de vous compter des frais de logement et de bouche si cela est nécessaire pour gérer la vente des tableaux. Nous vendrons également vos œuvres, mais seulement une seule à la fois. Nous nous mettrons d’accord sur un prix minimum, un objectif à atteindre pour votre fondation, qui n’inclura pas les frais de transport. Si nous parvenons à vendre l’œuvre plus chère que le prix minimum sur lequel nous nous serons entendus, nous toucherons une commission de 25% sur la transaction, ainsi que le remboursement des frais mis en œuvre pour cette vente, y compris ceux de transport. 

— Est-ce que vous êtes tombée sur la tête ? s’exclama Valentine, arrachant un ricanement à Draco. 

— Je n’ai pas fini, la tança Pansy une nouvelle fois. Vous inscrirez le nom Draco Malfoy sur la liste des contributeurs de la fondation. 

— Cela n’arrivera pas !

— Valentine, stop. Nous nous plierons à ces demandes, abdiqua Philippe.

Le regret était peint sur son visage, il ne prenait pas la peine de s’en cacher.

— Vous indiquerez également le nom Pansy Parkinson, ajouta Draco.

Pansy lui jeta un regard étonné. Tout plutôt que de lui montrer qu’elle était touchée par cette attention.

— Nous savons reconnaître notre défaite, reconnu Philippe. J’espère simplement que cette collaboration sera fructueuse, et peut-être même agréable.

— Nous vous l’avons dit : nous ne sommes pas ici pour nous faire des amis. Nous avons déjà ce qu’il nous faut.

Draco accentua ses paroles en s’emparant du bras de Pansy, sous lequel il glissa le sien, et l’entraîna hors du bureau. La jeune femme ne se fit pas prier, accélérant le pas alors que derrière eux, Valentine se servait un nouveau verre de whisky sous les soupirs de Philippe. 

— Draco, attends, il faut signer les… 

— Les contrats ? Ils les enverront par courrier. 

Il passa un bras autour de ses épaules, lâchant son coude, et l’attira contre lui. Le geste était inhabituel, étrange, même, de la part de Draco, aussi Pansy ne put retenir le large sourire qui éclaira son visage. Contrairement à ce qu’elle avait affiché jusqu’à présent, lors des négociations avec Philippe et Valentine, ce sourire était sincère. Joyeux, même. 

— Est-ce que je dois comprendre que tu es satisfait ?

— C’était pas mal, marmonna Draco, sans pour autant masquer le léger sourire qui flottait sur ses lèvres.

Pansy lui flanqua un coup de coude. 

— C’était parfait, au contraire. Ça t’écorcherait de le reconnaître, mais moi, je peux le dire. J’ai été parfaite. 

Draco se tourna vers elle, et la regarda dans les yeux, appuyant sur le dessus de ses lunettes de soleil. Ses grands yeux gris, habituellement dangereux, exprimaient quelque chose que la jeune femme n’avait que rarement vu sur ce visage : de la satisfaction, bien entendu, mais aussi, bien plus surprenant, une once de fierté. 

— Tu t’es très bien débrouillée, Parkinson. Mais il va en falloir beaucoup plus que cela pour m’impressionner.

La jeune femme soupira, mais ne parvint pas à retenir le rire qui ne demandait qu’à s’échapper. Bras dessus, bras dessous dans la rue, ils s’éloignèrent du building. La posture n’avait rien ni de très élégante, surtout selon les canons britanniques, ni de vraiment professionnelle, pensa Philippe alors qu’il les regardait s’éloigner, minuscules silhouettes à peine reconnaissables du haut du bâtiment.

Derrière lui, Valentine se tortillait les mains.

— Philippe… je suis désolée, je voulais…

— Je m’en moque, de ce que tu voulais. Retourne dans ton bureau. Reste-y.

 

Prochain chapitre le 06 mai 2017 (si tout va bien). 

 

 
 
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